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INTRODUCTION

Le cours sur la philosophie du droit et des droits de l’homme par du préalable qu’il
n’existe pas de droit inattaquable sur le plan du fond et de la forme. Ainsi, à la question
qu’est-ce que le droit (quid juris) ? Nulle réponse ne serait donnée de façon définitive. Selon
le Dr. NGONO RICHARD, on peut définir le droit, dans une approche élémentaire, comme
tout ce qui évite d’errer, ou d’aller à l’inverse, ce qui aide à être mieux ordonné à une finalité.
Le droit n’est donc droit que par rapport à un repère. Ce pendant, qu’est-ce-qui constitue le
repère du droit, est-ce la nature ou la volonté de l’homme ?

I. DE L’ETUDE DES FONDEMENTS DU DROIT 

Qu’est-ce qui constitue le repère du droit ou alors sur quoi peut-on fonder le droit ? Trouver
un fondement de droit est très difficile. Un fondement est une référence, un repère de base sur
lequel repose le bien fondé d’une règle ou une idée. Pour ce qui est du droit, certains pensent
son fondement, sa légitiment transcendantale sur la nature (droit naturel : jurisnaturalisme et
le jurisrationalisme) ; d’autres le fondent sur la volonté (juspositivisme). Cependant, qu’est-ce
que la nature ou alors est-ce que la nature existe réellement ?

-Nathalie Molinier, Le principe d’humanité ou la nouvelle religion, Ed. Publibook, 2007 :


Qu’est-ce qui crée la singularité de certains Organismes Non-Gouvernementaux, et plus
particulièrement le Mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge ? En quoi les droits
humanitaires que ce dernier prône constituent-ils une alternative aux Droits de l’Homme,
hérités de l’idéal humaniste du XVIIIe s, et dont l’application est malheureusement difficile ?

-Philippe Descola, Les natures en question, introduction, collectif : La nature n’est plus ce
qu’elle était. Domaine de régularité indépendant des actions humaines, ensemble des êtres
dépourvus de langage, espaces refuges échappant à l’anthropisation, toutes ces acceptions qui
donnaient à la nature sa troublante unité ont été remises en cause. On sait à présent que, si les
« lois de la nature » sont universelles, l’idée de nature ne l’est guère ; on sait que bien des
animaux partagent avec les humains des facultés longtemps vues comme l’apanage de ces
derniers ; on sait aussi que tous les écosystèmes de la planète, même les plus isolés, ont été
bouleversés par l’action humaine ; on sait encore que les avancées du génie génétique
brouillent la distinction entre le naturel et l’artificiel ; on sait enfin que le réchauffement
global et son effet sur le système de la Terre font de l’humanité comme une nouvelle force
naturelle. La notion de nature – qui a paru longtemps comme une évidence – est aujourd’hui
remise en cause aussi bien dans les champs de l’histoire, de la philosophie, du droit ou de
l’anthropologie.

-Jean Claude Guillebaud, Le principe d’humanité, Paris, Seuil, 2001 : La thèse de


Guillebaud (exposée dans le premier chapitre du livre) consiste à affirmer que le
développement sans frein des technosciences, dont l’essor remarquable est tributaire des
révolutions génétique et informatique du XXe siècle, conjugué à la logique néolibérale de la
mondialisation économique, ouvre la porte aux pires dérives idéologiques mettant en péril le
principe d’humanité. Ce que l’auteur appelle ainsi n’est, à vrai dire, jamais systématiquement
défini mais la notion renvoie à une conception déontologique, d’inspiration kantienne et
judéo-chrétienne, de la dignité inaliénable de la personne humaine. La première partie du livre
veut illustrer comment certaines interprétations contemporaines du naturalisme et du
matérialisme scientifiques ont pour effet d’assiéger l’irréductible humanité de l’homme.
Guillebaud s’en prend donc contre le discours écologique qui tend à assimiler le statut moral
des espèces animales à celui de l’espèce humaine, s’attaquant en premier lieu au philosophe
australien Peter Singer, pionnier notoire du mouvement de libération animale des années ’70.
L’auteur livre ensuite une bataille sans merci contre le cognitivisme, accusant celui-ci de
réduire la raison humaine à des explications purement mécanistes, qui plus est soumis au joug
du paradigme informatique et de l’intelligence artificielle. Dans la seconde partie de l’essai,
Guillebaud entreprend d’identifier les errances idéologiques d’une « modernité régressive  »
qui, selon ses propres termes, trahit l’héritage humaniste des Lumières (p.309). Les cibles
principales de l’auteur sont la sociobiologie en tant qu’interprétation idéologique
foncièrement réactionnaire du darwinisme et la réhabilitation contemporaine de l’eugénisme
dans le contexte de la révolution génomique

-S. Goyard-Fabre et R. Sève, Les grandes questions de la philosophie du droit, PUF, 1993 :
Aussi, les auteurs rendent-ils un service très appréciable à tous ceux qui portent une attention
à la philosophie du droit en leur présentant une sélection fort nourrie de textes relatifs aux
principaux aspects de cette problématique. On dénombre pas moins de 128 rubriques (dont
certaines comptent plusieurs textes distincts) précédées d'une courte présentation et réparties
en cinq chapitres: l'expérience juridique, les sources du droit, la normativité juridique, la
finalité du droit, la pratique juridique et le sens du droit. Les auteurs choisis s'échelonnent
d'Aristote à Carbonnier, en passant par Justinien, Grotius, Hegel, Marx, Kelsen, Rawls et bien
d'autres encore.
-Giorgio Del Vecchio, Humanité et droit de l’homme : son investigation se fonde sur un fait
psychologico-empirique, c’est-à- dire sur l’existence en tout homme d’un sentiment du juste :
tout homme a, de façon innée, un « sentiment juridique », « originairement une faculté, que
l'expérience ne peut lui donner, qui lui permet de distinguer la justice de l’injustice». : « Tout
homme sent en lui la faculté de juger et d'apprécier le droit existant; chacun porte en soi le
sens de la justice. Il serait une capacité innée originale et nécessaire de la conscience, c’est-à-
dire, une « aptitude psychologique à distinguer dans une certaine mesure le juste de l’injuste,
à sentir et à concevoir la vérité juridique.

Le fondement de la justice idéale, et par conséquent du droit, doit être recherché, par l’analyse
critique, dans la nature rationnelle de l’homme: « il ne nous reste, dès lors, qu’à avoir recours
à la nature humaine, autrement dit, qu’à chercher dans la conscience de notre être le
fondement ultime du droit ».

Petite conclusion : s’il n’y a pas nature universelle, il sera difficile de parle de droit universel.
Le droit se fonde normalement sur la Nature et même sur les nature. Car, la Nature en
générale, dans sa constitution est formée des lois et des droits. La nature l’homme par
exemple a naturellement droit à la vie, droit à la liberté, à la nutrition, à l’éducation (sociale et
familiale), entre autre. Cependant, le droit peut aussi se fonder sur la culture (les manières
d’agir, de penser et de sentir (Emile DURKHEIM) d’un peuple, afin de régler le vivre
ensemble, mais cela ne doit affecter le droit naturel, il (droit positif) doit plutôt le parfaire.

II. LA PRATIQUE DU DROIT : Analyse des concepts du droit

La pratique en tel domaine du droit désigne, par conséquent, la manière dont sont appliqués
ou mis en œuvre les principes et les règles juridiques de ce domaine par distinction d'avec leur
élaboration ou leur énoncé théorique.

-Emmanuelle Bribosia et Ludovic Hennebel, « Classer les droits de l’homme », Bruxelles,


2004) : Comment classer les droits de l’homme ? Certains d’entre eux sont-ils plus importants que
d’autres de sorte que l’on pourrait identifier un  » noyau dur « , voire établir une hiérarchie au sein
de ces droits ?

-Philippe Gérard, L’esprit des droits. Philosophie des droits de l’homme, Faculté
universitaire Saint-Louis, Bruxelles, 2007) : l'ouvrage explore par conséquent les voies
possibles d'une véritable universalisation des droits de l'homme. Pour l’auteur, si les droits
sont « de l’homme », c’est qu’ils appartiennent à cette essence humaine (cette dignité, si l’on
veut) qui s’impose comme telle à autrui, qu’elle ne peut donc être soumise aux négociations
du Contrat social d’aujourd’hui car cette détermination constitue précisément le fondement du
vivre-ensemble des humains. En d’autres termes, ce n’est pas parce que la démocratie l’a dit
que les humains sont libres et égaux. C’est parce qu’ils sont libres et égaux que la démocratie
est possible. Si les droits de l’homme évoluent dans le temps, et s’ils se différencient selon les
aires juridiques, n’est-ce pas pour tenter de rejoindre cette humanité essentielle que les
humains portent en eux et qui fait leurs droits ?

-Lionel Ponton, Philosophie et droits de l’homme, Paris, Vrin, 1990) : au milieu du XIXe
siècle, en plein essor industriel, Alexis de Tocqueville tente de ramener les droits de l'homme
aux libertés proclamées en 1789, dont il est le défenseur, et refuse de leur reconnaître tout
prolongement économique et social. D'autre part, Nietzsche les combat avec mépris et
virulence au nom d'un retour aux valeurs des anciens Grecs et aussi parce qu'il les identifie au
socialisme, négateur des fortes personnalités créatrices. À la fin de la première guerre
mondiale, les droits de l'homme sont toutefois de nouveau repensés positivement dans leur
relation à la vie politique. Bergson les rattache à la philosophie de Descartes et y voit
l'élément fécondant de la démocratie. Hannah Arendt, de son côté, proclame qu'ils sont
purement verbaux s'ils ne sont pas enracinés dans le droit à la citoyenneté. Pour l’auteur, si les
droits de l'homme s'imposent comme libertés fondamentales, ils ne sont pas des absolus qui
pourraient, sous réserves, compromettre l'existence même d'une société donnée et les grands
objectifs de la vie en commun. Ils ne sont authentiques que s'ils vivifient la vie politique en
supprimant ses abus et en libérant ses ressources.

III. LES DROITS DE L’HOMME ET LA FINALITE DU DROIT

Les droits de l'homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains, sans
distinction aucune, notamment de race, de sexe, de nationalité, d'origine ethnique, de langue,
de religion ou de toute autre situation. Chacun a le droit à la liberté d'opinion et d'expression,
au travail, à l'éducation, et entre autres. Le droit a deux but: régir les rapports entre particulier
(on parle de droit privé) ; régir les rapports entre les particulier et l'état (on parle de droit
publique)

-Dominique Schnapper, Qu’est-ce que la citoyenneté ?, Paris, Gallimard, 2000 : La


citoyenneté est la dimension politique de l’individu, il s’agit d’une abstraction de l’individu.
La condition pour l’égalité politique est l’absence de toute « qualité. » L’unique garantie de la
citoyenneté est un individu débarrassé de ses attributs sociaux. Selon Dominique Schnapper,
dans a pensée de la citoyenneté, l’individu est le citoyen abstrait qui est égal à tous, mais en
même temps il reste un individu concret, ayant sa propre personnalité et son identité. (P.94)
ainsi, le droit de l’homme dans la vie politique, étatique est la citoyenneté.
-Xavier Dijon, Les droits tournés vers l’homme, Paris, Edition Cerf, 2009) : il pense
l’indivisibilité et l’universalité des droits de l’homme, pour prendre conscience de leur
fondement. Selon Dijon, le fondement du droit a été parfois reconnu dans l’intégration à une
même espèce : l’espèce (naturelle) de l’homme ; il a été identifié à la liberté d’entreprendre ;
ou encore à l’engagement dans le travail ; sa racine a été cherchée dans l’appartenance à la
nation. Et aussi dans la raison (Kant). Or, pour l’auteur, c’est dans l’« enfant de Noël » que
doit se fonder l’indivisibilité et l’universalité des droits de l’homme, car c’est en lui que sont
unies de la manière la plus accomplie les exigences inscrites dans l’impératif « liberté, égalité,
fraternité ».

-Juliette Lafosse, Thomas Berns, Guerre juste et droit des gens modernes, Ed. de l’université
de Bruxelles, 2017 :

-Montesquieu, Les lois et les mœurs, Demopolis) : Montesquieu traite des mœurs par rapport
à ce qu'il appelle le « gouvernement des hommes ». « Plusieurs choses gouvernent les
hommes : le climat, la religion, les maximes du gouvernement, les exemples des choses
passées, les mœurs, les manières ; d'où il se forme un esprit général qui en résulte » (L'Esprit
des lois, XIX, chap. IV). Entre ces différentes « causes », il s'établit une sorte d'équilibre.
Mais comment distinguer les lois des mœurs et des manières, puisqu'elles sont les unes et les
autres « des institutions de la nation en général » ? La loi est une instruction ou un
commandement dont l'initiative appartient au titulaire du pouvoir législatif. Les mœurs et les
manières des institutions de sa nation en général. Lorsque l’on veut changer les mœurs et les
manières, il ne faut pas les changer par les lois, cela paraîtrait trop tyrannique. Il faut réformer
par les lois ce qui est établi par les lois, changer par les mœurs ce qui est établi par les mœurs,
et changer par les manières ce qui est établi par les manières. En général, les peuples sont très
attachés à leurs coutumes ; les leur ôter violemment, c’est les rendre malheureux : il ne faut
donc pas les changer, mais les engager à les changer eux-mêmes.

CONCLUSION

Une invitation à la métaphysique pour répondre à la question qu’est-ce que le droit ? Car c’est
le point culminant de toute recherche philosophique afin de mieux cerner la nature du droit.

Est-ce que tout ce qui est appelé droit mérite de l’être, après cette illustration métaphysique du
droit ? Si non, il faut donc impérativement une éthique du droit afin d’éviter toute autre
confusion de la notion du droit.

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