Vous êtes sur la page 1sur 34

UNIVERSITÉ SULTAN MOULAY SLIMANE

FACULTÉ POLYDISCIPLINAIRE - BENI MELLAL 1


DEPARTEMENT DE DROIT
2020-2021 MODULE 23

Droits de l’Homme et Libertés Publiques


Pr. ZEKHNINI Malika zekhnini.ma.fp@gmail.com

 OBJECTIFS DU MODULE
• Donner une vue d’ensemble sur les droits de l’Hommes et les libertés publiques,
• Donc, il faut chercher à traiter:
-L’évolution de la notion de « droits de l’Homme »
-L’organisation de la protection juridiques de ces droits,
-Définir et étudier « les libertés publiques »
-Découvrir le régime des libertés publiques au Maroc

 CONCEPTS CLÉS
• Le droit est un outil d’encadrement des rapports dans la société. C’est un instrument
d’organisation de l’exercice d’une ou des libertés (autorisation, réglementation, restriction….)
• la liberté désigne le pouvoir d’agir au sein d’une société organisée, dans la limite des règles
définies.
• L’Homme: la personne humaine. C’est un être doué de droits naturels et possède une validité
universelle antérieur à l’organisation sociale
• L’Homme est un sujet atemporel et non contingent = l’état de nature.
• L’Homme est libre.
•Droits de l’Homme: appelés aussi droits humains/droits de la personne, sont un concept à la fois
philosophique, juridique et politique.
• Selon ce concept, tout être humain - en tant que tel et indépendamment de sa condition sociale-
a des droits «inhérents à sa personne, inaliénables et sacrés», et donc opposables en toutes
circonstances à la société et au pouvoir.

 DEFINITION
• Les droits de l'homme dénommés également ou encore droits humains ou de la personne sont les
droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, lieu de résidence,
sexe,
origine ethnique ou nationale, couleur, religion, langue ou toute autre situation.
• Les droits de l’Homme quoique intégrés dans une perspective juridique découle principalement
d’une philosophie
• Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit positif ; déterminées par le
législateur, elles s’appliquent à l’intérieur des frontières nationales

 PLAN DU COURS
Partie 1: droits de l’Homme
CHAPITRE I- Emergence et évolution du concept
• Section1: Définitions et générations des « droits de l’Homme »
• Section 2: Evolution historique du concept
CHAPITRE II- Droit international des droits de l’Homme
• Section1: La consécration des droits de l’Homme
• Section 2: cadre juridique des Droits de l’Homme
Partie 2: libertés publiques
CHAPITRE I- Définition des libertés publiques.
CHAPITRE II-Régime des libertés publiques au Maroc

• AKANDJI-KOMBE (J-F) (sous la coordination générale de), L’homme dans la société internationale. Mélanges en hommage au Professeur Paul
Tavernier, Bruxelles, Bruylant, 2013, 1624 pages.
• BEN ACHOUR (R) et LAGHMANI (S) (dir.), Les droits de l’homme : une nouvelle cohérence pour le droit international ? Paris, Editions A. Pedone,
2008, 330 pages.
• Yves Cartuyvels Les droits de l'homme, bouclier ou épée du droit pénal? Publications Fac St Louis , n° 114,2007.
• Marguerite Rollinde, Le mouvement marocain des droits de l'homme: entre consensus national et engagement citoyen, KARTHALA Editions, 2002
PARTIE1: DROITS DE L’HOMME
2
CHAPITRE –I-: EMERGENCE ET ÉVOLUTION DU CONCEPT
• Section1: Définitions et générations des « droits de l’Homme »
A-Définitions
QU’EST CE QU’ON VEUT PAR DROITS DE L’HOMME?
• Les droits de l’Homme sont basés sur le respect de l’individu
• Une personne est un être moral et rationnel qui mérite d’être traité avec dignité
• On désigne couramment par le terme « droits de l’Homme » l’ensemble des droits inhérents à la personne
humaine.
• Ce sont un ensemble de prérogatives dont sont titulaires les individus et qui doivent être assurées,
• Les droits de l’Homme sont les droits dont jouie toute personne en raison de sa condition et son existence
humaine
• Le respect de ces droits et la question de les garantir présentent l’un des principe indispensables aux sociétés
démocratiques.
• Ce sont des droits « naturels » qui existent qu’ils soient reconnus ou non
• La méconnaissance de ces droits présente une atteinte même à la nature de l’Homme, d’où les DH relève de
la conception du « droit naturel ».
• = la reconnaissance de la dignité inaliénable de la personne humaine.
C-À-D
• Les DH sont des prérogatives naturelles qui apparaissent en même temps que l’Homme; dès sa naissance,
elle ne sont pas créées par la loi, mais sont protégées par celle –ci,
• La meilleure façon pour garantir et protéger les DH est de les inscrire dans la loi suprême de l’Etat; la
constitution,

COMMENT DÉFINIR DH? Selon René CASSIN


• Les droits de l’homme se définissent « comme une branche particulière des sciences sociales qui a pour
objet d’étudier les rapports entre les hommes en fonction de la dignité humaine, en déterminant les
droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire à l’épanouissement de la personnalité de chaque être
humain »

QUE SONT LES DROITS DE L’HOMME ? Pour Yves MADIOT,


« L’objet des droits de l’homme est l’étude des droits de la personne reconnus au plan national et
international et qui – dans un certain état de civilisation – assurent la conciliation entre, d’une part,
l’affirmation de la dignité de la personne et sa protection et, d’autre part, le maintien de l’ordre public »

QUE SONT LES DROITS DE L’HOMME ? Selon le dictionnaire constitutionnel,


« les droits de l’homme sont des droits de l’individu saisi dans son essence universelle abstraite, ils sont
conçus comme antérieurs et supérieurs au droit positif afin d’être l’étalon de sa validité et la limite fixée
au pouvoir légitime de l’Etat »

QUE SONT LES DROITS DE L’HOMME ? Selon l’ONU


« Les droits de l’homme sont les droits inaliénables de tous les êtres humains, sans distinction aucune,
notamment de race, de sexe, de nationalité, d’origine ethnique, de langue, de religion ou de toute autre
situation. Les droits de l’homme incluent le droit à la vie et à la liberté. Ils impliquent que nul ne sera
tenu en esclavage, que nul ne sera soumis à la torture. Chacun a le droit à la liberté d’opinion et
d’expression, au travail, à l’éducation, etc. Nous avons tous le droit d’exercer nos droits de l’homme sur
un pied d’égalité et sans discrimination ».

LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DES DH :


1- Les DH sont fondés sur le respect de la dignité humaine et de la valeur de chaque personne ;
2- Les DH sont universels, ce qui signifie qu’ils s’appliquent à tous également et sans discrimination
aucune ;
3- Les DH sont inaliénables, en ce sens que personne ne peut être privé, même si on peut leur apporter
3
certaines restrictions dans des cas bien précis
4 - Les DH sont indivisibles, interdépendants et solidaires, car il ne suffit pas de respecter certains droits
si on n’en respecte pas aussi d’autres. C-à-d tous les DH ont une égale importance et sont également
indispensables au respect de la dignité et de la valeur de chaque être humain.
5 – Les DH sont à la fois droits et obligations

ILS SONT FONDÉS SUR SIX VALEURS Selon Albert Jacquard, les six valeurs fondamentales des DH sont:
- La dignité
- La liberté
- L’égalité
- La solidarité
- La citoyenneté
- La justice

B-Générations

B-LES GÉNÉRATIONS DE DH :
remarques :
• Cette division en générations de droits fondamentaux est le résultat de leurs consécrations successives
au cours de l’Histoire
• Cette division des droits de l’homme en générations est remise en cause par certains auteurs
• Ce classement ne manque pas d’artificialité , il est basé sur les valeurs incarnée dans chaque catégorie/
génération de droits:
• 1ère génération: issue du 18 ème siècle :liberté
• 2ème génération: issue du 19 ème siècle : égalité
• 3ème génération: issue du 20 ème siècle : solidarité
G1
• les droits de la première génération ont pour principales bases les réflexions des philosophes des
Lumières et pour principales consécrations les déclarations issues des révolutions américaines et
françaises de la fin du 18ème siècle. Ils consacrent des droits fondamentaux revendiqués par les
révolutionnaires en réaction à l’absolutisme royal de l’Ancien régime.
• Ils sont qualifiés de droits bourgeois par Karl Marx pour deux raisons:
- leur caractère individualiste
- la nécessaire, mais inexistante, égalité entre les être humains qu’ils présupposent pour pouvoir en jouir
pleinement
• Ils sont appelés « droits libertés » = droits civils et politiques
• Ce sont des droits /libertés opposable à l’Etat
• L’Etat ne peut pas agir au sens contraire pour les limiter ou les supprimer = l’Etat doit respecter ces
droits
• Ils incluent les libertés individuelles (tte personne peut faire tous ce qui ne nuit pas à autrui » :
- Libertés physiques (droit à la vie, interdiction d’esclavage, torture, peine inhumaine, de l’intégrité
physique et du domicile, droits à la sûreté, d’aller et de venir…)= droit à la sureté (selon Montesquieu)
- libertés intellectuelles : (libertés d’opinion, de conscience et de religion, d’expression, d’enseignement,
de la communication audiovisuelle…)
- Libertés politiques (droit de vote, réunion pacifique, liberté d’expression, d’association, syndicale,,)
- Liberté de propriété
G2
• Au cours du 19ème siècle et du début du 20ème siècle les droits de la deuxième génération se sont
développés .
• Sous la pression des mouvements ouvriers furent progressivement reconnus des droits conçus, à
l’origine, comme des droits dont la fonction était de remédier à certaines formes d’insécurité et de
précarité qui étaient caractéristiques de la condition des travailleurs salariés.
4
• Se sont des « droits créances » = les droits économiques, sociaux et culturels
• Ils nécessitent l’intervention de l’Etat pour être mis en œuvre
• L’individu est en mesure d’exiger de l’Etat une certaine action
• Ce sont « la contrepartie » de l’abandon des citoyens d’une part de leurs libertés
• Ils sont le résultat des luttes sociales (droit de travail, à la protection sociale, à l’éducation, à la santé, à
la grève…)
• L’Etat doit mobiliser des fonds pour les mettre en œuvre,

N.B
• Ce sont des droits qui ne sont pas subjectivables : ils sont par nature collectifs, ils ne peuvent faire
l’objet d’une appropriation personnelle par les individus, qui ne peuvent, dès lors, en demander
l’application à l’Etat
• Il s’agit de droits dont la réalisation doit se faire de manière progressive : les Etats doivent arriver à cet
objectif, mais ne doivent pas les garantir tels quels immédiatement.
• Ce sont des droits dont la mise en œuvre implique des sommes considérables, qui nécessitent des
moyens financiers importants
G3
• à partir des années 70, dans le cadre du développement des mouvements écologistes, pacifistes et tiers-
mondistes, se sont développés les droits de la 3ème génération, qui se définissent comme des droits
globaux, attachés à l’espèce humaine dans son ensemble, plutôt qu’à des individus et à des collectivités,
• Les droits de la “troisième génération”, appelés aussi droits de solidarité, désignent principalement
quatre catégories de droits : droit à la paix, droit au développement, droit à l’environnement et droit au
respect du patrimoine commun de l’humanité
• “la paix, le développement, l’environnement et le patrimoine commun de l’humanité constituent des
valeurs universelles, reconnues comme telles par tous les hommes, par tous les peuples et toutes les
nations et que de tels droits méritent donc d’être reconnus, protégés et mis en application comme droits
de l’Homme”
• ils sont inscrits dans les écrits ressortissant au droit international, sauf lorsque l’ordre constitutionnel
de certains pays les reçoit à la suite d’une rédaction nouvelle ou d’une modification récente de leur
constitution,
• La doctrine se divise encore sur leur contenu
- Exemple: Le droit à un environnement sain n'est pas inscrit dans la Déclaration universelle des droits
de l'homme, mais plusieurs pays l'ont intégré dans leur constitution au cours des dernières décennies
G4
• Ce sont des droits relatifs à l'avancement des sciences et des techniques
• Ils concernent principalement deux domaines :
- les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)
- les biotechnologies ( les progrès liés à la médecine et la biologie).
• La nécessité de concilier les DH et le progrès scientifique.

G1= des droits contre l'Etat, d'inspiration libérale


G2= des droits sur l'Etat, d'inspiration socialiste
G3= des droits à dimension transnationales
G4= droits récents s’attachant au progrès scientifique

• Ce sont des droits complémentaires et interdépendants


• Cette classification prouve que « Les droits de la personne ne sont pas statiques; ils sont au contraire en
constante évolution »
QUESTION À TRAITER
5
Certains Etats invoquent des intérêts supérieurs ou la sécurité nationale lorsqu’ils violent les droits de
l’homme. Ils justifient leur attitude par leurs particularités culturelles et leurs valeurs, qui diffèrent de
celles du monde occidental. Comment peut-on réfuter cette attitude d’après ce qui précède?

LA DISSERTATION JURIDIQUE
• Introduction (courte + ciblée + cohérente)
• Encadrement de la question
• Problématique
• Mode de traitement ( répartition en deux sections)
• Section 1:………………….
Petite introduction sur laquelle apparait la répartition en deux paragraphes
• paragraphe1/……………………..
• Paragraphe2……………………….
• Section 2…………………………………..
Petite introduction sur laquelle apparait la répartition en deux paragraphes
• Paragraphe1…………………………….
• Paragraphe2…………………………
• Conclusion (synthèse/ proposition de réponse pour la question posée)
SECTION 2: EVOLUTION HISTORIQUE DU CONCEPT
6
A- Les premières traces du concept (fondements philosophiques et religieux)
a- Dans les anciennes civilisations
b- Dans les religions monothéistes
B- Les droits de l’Homme dans les théories politiques
a- La doctrine individualiste
b- La doctrine marxiste

A- LES PREMIÈRES TRACES DU CONCEPT


a- Dans les anciennes civilisations
N.B:
• Les droits de l’Hommes étaient enracinés dans les convictions religieuses et philosophiques
• Ce concept reflète les luttes sociales dans des contextes très variés.
• Cette réalité s’est transformée souvent en débat politique et philosophique cherchant à répondre aux
questions posées.
• Ces questions étaient posées aux différentes sociétés. Chacune a essayé d’élaborer sa propre conception
concernant l’Homme/l’individu, la vie d’ensemble, et ses exigences.
• Les droits de l’Homme, tels qu’ils sont conçus aujourd’hui sont le résultat d’une longue histoire de
lutte, construction et destruction,

a-1 LE CODE D’HAMMOURABI


• C’est un corpus législatif consigné dans la pierre, daté d’environ 1750 av J.C, et que le
souverain babylonien entendait appliquer à l'ensemble de son royaume.
• Il représente le premier embryon de Droits de l'Homme puisque, son objectif était: "faire éclater la
Justice pour protéger l'individu contre 'arbitraire du pouvoir »

a-2 LA CHARTE DE CYRUS


• Contribution de la civilisation persienne, environ 570 av J.C.
• Se rapportant au roi perse Cyrus le Grand, fondateur de l’Empire perse achéménide, qui avait créé le plus
grand empire de l’époque.(détaillant la conquête de Babylone en 539 avant J.-C)
• La charte présente les mesures que le roi préconise en direction des Babyloniens, parmi lesquelles il proclame
la liberté de religion et l’interdiction de l’esclavage,..
• Connue aujourd’hui comme le cylindre de Cyrus, elle est considérée comme la plus ancienne déclaration
connue des droits de l’homme.
• Ce document est considéré comme la « première charte des droits de l’homme » et a fait l’objet d’une
traduction dans les langues officielles par l’ONU, en 1971.
• Découverte dans les ruines de Babylone, en Irak moderne, en mars 1879.

a-3 LES ENSEIGNEMENTS DE CONFUCIUS


• En 300 J.C, c'est Meng-Tseu, en Chine, qui écrit que "l'individu est infiniment important" tandis que "la
personne du souverain est ce qu'il y a de moins important". Le siècle suivant, Sium-Tseu abonde dans ce sens et
à la question "Qu'est-ce qui rend la Société possible ?" répond : "Les droits de l'individu".
• Confucius (551 av. J.-C.-479 av. J.-C.) fut, comme chacun sait, le fondateur de la philosophie chinoise
• la philosophie confucianiste fut longtemps considérée comme la référence au sein de la société chinoise
• C’est le courant principal de la pensée et de la culture chinoise traditionnelle
• À l’époque de la dynastie Shang, on croyait que l’ensemble des phénomènes naturels et des activités
humaines était contrôlé par l’Être suprême surnaturel, le « Ciel » (T’ien) ou « Dieu » (Ti), et que l’homme
n’était qu’un simple jouet livré aux forces surnaturelles et inviolées de ce dernier. Mais cette idée évolua peu à
peu,
• Au cours du XIe siècle av. J.-C., la victoire de Chou sur Shang marqua le passage des vieilles conceptions du
« Ciel » ou de « Dieu » vers de nouvelles interprétations. Le « Ciel » n’interfère plus désormais dans les affaires
humaines en tant que divinité anthropomorphe, mais joue son rôle en tant que source morale et Être suprême
dans le monde spirituel. C’est donc l’homme qui détermine son propre destin en fonction de ses qualités
propres et non plus seulement par la grâce du « Ciel ».
7
• Confucius fut le représentant de cette pensée nouvelle. Même s’il garda la conviction d’avoir été envoyé par le
« Ciel » afin de remplir certaines missions sacrées, même s’il conserva la croyance traditionnelle en ce « Ciel»,
il ne chercha pas à savoir comment celui-ci interférait dans les affaires humaines.
• L’une des idées essentielles de Confucius, c’est que tous les hommes possèdent une nature identique : « Par
nature, dit-il, les hommes sont quasiment des semblables ; ce n’est que par la vie pratique qu’ils
deviennent différents ».
• Confucius utilise le terme Bienveillance « C’est le fait d’aimer tous les hommes. »

a-4 CHEZ LES GRECS


• Les premières conceptions de la relation entre l’individu et la cité = les droits fondamentaux
• Aristote considérait que le droit naturel était inscrit dans la nature même de l’homme. C-à-d, Il existe une loi
naturelle qui permet à l’homme de vivre dans la cité (ensemble)= les hommes sont des « animaux politiques »
• Pour lui, « l’Homme est le générateur de ses actes comme de ses enfants » = l’Homme est libre,
• Socrate= le grand défendeur de la liberté de pensée.
• L’Homme pour les grecs se limite au citoyen (absence de l’égalité)

b- Dans les religions monothéistes RELIGIONS JUIVE, CHRETIENNE ET MUSULMANE

• Religions qui croient à un dieu unique, éternel et incorporel.


• Chacune possède un « livre sacré » source de différentes conceptions sur le monde,

b-1 JUDAÏSME,
Sur les dix commandements de dieu à son prophète, les six derniers portent sur la réglementations des
rapports entre individus:
5) Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne.
6) Tu ne commettras pas de meurtre.
7) Tu ne commettras pas d’adultère.
8) Tu ne commettras pas de vol.
9) Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
10) Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son
esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne.
L’interdiction d’un certain nombre d’actes signifient faire jouir autrui du résultat de cette interdiction

b-2 CHRISTIANISME
• Les évangiles indiquent une place considérable à l’Homme avec une illustration égalitaire. (l’individu est
créé à l’image de Dieu, et tous les Hommes sont égaux en dignité)
• La liberté est inhérente au christianisme puisque, comme le dit saint Paul, « le Christ nous a libérés pour
que nous restions libres »
• la société est faite pour l’individu, (le pouvoir doit être limité)
• l’individu est un être doté de la dignité acquise pour deux raisons:
- Sa création à l’image de Dieu
- La ressemblance/l’égalité des Hommes
• La dignité de l'homme est la seule base des droits les plus divers de l'homme.
• Droits de l'homme est au pluriel, dignité de l'homme est toujours au singulier.
• La dignité de l'homme est pour cela la racine de tous les droits de l'homme.

L’APPORT DU CHRISTIANISME
• introduire l’idée du vouloir et de la volonté car le monde est crée par un acte de volonté de Dieu, l’Homme
étant crée à l’image de Dieu, lui aussi est doté de volonté ;
• l’idée de la dignité humaine car l’Homme est une créature de Dieu, il est donc digne de respect en dépit de
ses appartenances ;
• l’idée de l’existence d’une sphère propre à l’individu, une sphère d’autonomie car la formule évangélique «
rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » suppose que tout ce qui concerne la
8
conscience échappe au pouvoir ;
• l’idée de la limitation du pouvoir car la dualité temporel/spirituel veut dire que le domaine de la conscience
religieuse est soustrait à l’autorité de l’Etat. Le pouvoir est donc limité et l’individu est en droit de désobéir
lorsque le pouvoir dépasse ses limites ;
• l’idée de la légitimité de la résistance à l’oppression.

b-3 L’ISLAM
• Une conviction fortement défendue: « les droits de l’Homme existaient depuis toujours, et sont garantis
et défendus en Islam »
• l’humanité entière se trouve dans la condition d’un « serviteur » à l’égard de Dieu = égalité = «
L’humanité du monde forme « une seule famille qui a une seule origine ».
• L’Homme est le représentant de Dieu sur terre,
• « il est interdit à un musulman de porter atteinte à la vie, aux biens, et à l’honneur d’un autre
musulman »

B- LES DROITS DE L’HOMME DANS LES THÉORIES POLITIQUES


• Les droits de l’Homme en occident sont le résultat d’une double évolution : évolution de la pensée
philosophique et évolution d’un processus politique.
• Le concept s’attache à la place accordée à l’individu. (société/Etat/,,)
• Deux théories fondamentales peuvent être appelées dans ce sens: celle s’inspirant de la doctrine
individualiste, et celle s’inspirant de la doctrine socialiste,

a- DOCTRINE INDIVIDUALISTE
• Les fondements intellectuels des droits de l’Homme sont à trouver dans la philosophie individualiste libérale,
qui met l’accent sur une sphère d’autonomie, c'est-à-dire, une sphère dans laquelle l’individu peut agir en
dehors de toute contrainte sociale.
• Elle estime que l’individu et son bonheur sont les fins suprême de toute organisation sociale.
• Ils en découlent les idées suivantes:
1. rejet du holisme des cités grecques et romaines
2. rejet de la hiérarchie ecclésiastique
3. rejet des inégalités et privilèges distinctives

LA PHASE DE MATURATION MENANT AUX DROITS DE L’HOMME


N.B
Les cités gréco-romaines et le moyen âge ont connu les libertés mais inégalitaires et collectives, car ces libertés
étaient reconnues non à des individus autonomes mais à des groupes entiers : l’individu n’avait pas de liberté ;
l’idée même d’individu était méconnue. Elle surgit suite à une longue maturation intellectuelle.

FACTEURS MENANT À CETTE SITUATION

1. L’influence de la religion chrétienne.


• valorise la personne humaine
• affirme la dignité humaine, l’Homme; créature de Dieu, est donc digne de respect en dépit de ses
appartenances
• considère les gens égaux.
• la dualité temporel/spirituel = pb (la conception religieuse a valorisé la foi au détriment de la loi)

2. L’école du droit naturel (moderne).


• Idée de base: l’existence d’une Nature qui obéit à un ordre rationnel que l’Homme doit respecter pour
préserver l’Harmonie du Cosmos
• Le droit naturel classique ( antiquité et moyen âge médiéval) était objectif, alors que le droit naturel
moderne est un droit subjectif: il rejette l’idée d’un droit à découvrir dans la nature des choses pour
promouvoir l’idée d’une nature humaine abstraite à partir de laquelle tout droit peut être construit.
9
C-À-D
• Le droit naturel est un droit inhérent à la nature humaine qu’on peut découvrir par l’usage de la raison.
• Il est antérieur à la société et en conséquence lui est opposable.
• initié par les théologiens du 15ème et 16ème siècle (Vittoria et Suarez),
• l’idée est reprise par Grotius et Pufendorf qui vont donner un fondement rationnel au droit naturel ce qui
va le libérer de l’idée religieuse.
• Il s’agit bien de laïciser la conception chrétienne en remplaçant la croyance par l’effort de la raison. (16ème et
17ème siècle).
• Selon Grotius, « les droits sont un attribut naturel des Hommes, c-à-d, antérieur à leur intégration dans
une société politique ».

3. L’école du contrat social. (PHILOSOPHIE DES LUMIÈRES)


• Les grandes questions sur les raisons du pouvoir.= « comment organiser la vie des hommes en société
sans que leurs droits individuels soient sacrifiés aux contraintes sociales? »
• N.B: le pouvoir est contraire à la liberté, donc, comment les concilier ?
• Chercher à traiter la problématique de la relation entre les droits naturels de l’Homme et le pouvoir.

LES TROIS CONCEPTIONS DU CONTRAT SOCIAL : (HOBBES- LOCKE- ROUSSEAU)


Trois idées abordées:
1. Etat de nature = situation de départ = l’état des hommes n’ayant entre eux d’autre lien que leur qualité
commune d’être des êtres humains, chacun étant libre et égal à tous.
2. Contrat d’association = relation entre individus = le contrat des hommes entre eux quand ils décident de
s’unir
3. Contrat de soumission = relation individus/pouvoir= l’abandon volontaire et complet de la souveraineté
individuelle aux mains des gouvernants qui s’engagent de leur côté à veiller sur la sécurité et l’utilité commune.
C’est un contrat des hommes avec un maître.

CHEZ HOBBES(1588- 1679)


1= état de guerre/ l’insécurité = l’homme est un loup pour l’homme .
• 2&3= sont inséparables
• Soumission totale (Hommes)
• Pouvoir absolu (maitre)
• Obéissance =sécurité et le respect des biens des Hommes
• La théorie de l’absolutisme

• CHEZ LOCKE(1632 – 1704)


• 1=état avec un manque de la garantie de l’ordre et du bonheur, autrement dit la garantie de la sécurité.
• 2=Consentement mutuel + La règle de majorité
• 3= Contrat de soumission conditionnel :
- assurer la sécurité et l’égalité.
- une garantie contre l’abus de pouvoir
- Séparation des pouvoirs en législatif, exécutif et judiciaire.
- Le peuple a le droit de l’insurrection
DONC
Locke considère que pour fonder l’ordre social, l’Homme n’a pas renoncé à tous ses droits il a renoncé
seulement à ceux qui sont nécessaires pour la vie en société. L’objet du pacte est justement de montrer les
droits auxquels l’Homme renonce et ceux qu’il se réserve car il ne peut les aliéner, ce sont les droits qu’il
tient de sa nature et qui sont opposables au pouvoir.

CHEZ ROUSSEAU ( ……-……)


• 1 =L’état de nature n’est pas une époque historique
• Supposé un état de solitude et de bonheur.
• 2=L’aliénation totale de chaque associé avec la communauté.
10
• S’unir à tous et préserver la liberté.
• Le pacte social instaure entre les hommes une véritable égalité juridique
• 3=L’individu perd la liberté naturelle pour gagner la liberté sociale.
• L’individu en tant qu’un sujet obéit aux lois ; et les promulgue en tant qu’un citoyen.
• Ils deviennent tous égaux par convention et de droit.
• Le pouvoir dans cette société d’égaux se trouve dans la volonté générale à laquelle les hommes ont
décidé de se soumettre par le contrat social.
• En obéissant à la volonté générale chacun fait ce qu’il a choisi et n’obéit en fin de compte qu’à
lui-même car il a participé à la formulation de la volonté générale = La liberté est préservée par la
participation.
• L’expression de la volonté générale c’est la loi qui ne peut être oppressive et devient le seul moyen
de protéger les libertés.

CHEZ MONTESQUIEU
• Montesquieu a influencé la pensée révolutionnaire par deux moyens : sa conception de la loi et la séparation
des pouvoirs.
• la loi=étant l’ensemble des rapports nécessaires qui découlent de la nature des choses.
• De cette définition découlent deux conséquences:
• la loi politique a le même rôle que la loi physique : en ce sens que la loi ne cherche pas à changer
la société mais seulement à la décrire.
• la loi n’est pas absolue, c’est une loi d’adaptation sociale
• Il est donc possible de la contester au nom de son inadaptation sociale.
• Le moyen de garantir l’exercice de la liberté est la séparation des pouvoirs .
= Si tous les pouvoirs sont cumulés par une seule personne ou une seule institution il n’y a plus de liberté.
• Avec la séparation des pouvoirs entre législatif, exécutif, judiciaire, chacun d’eux exerce ses prérogatives et le
pouvoir arrête le pouvoir.

b- La doctrine marxiste SOCIALISTE CONCEPTION MARXISTE


• Idée de départ: l’existence des droits est conditionnée par une forte intervention de l’Etat dans le
domaine économique et social
• Reprise de La dialectique de l’individu et de la collectivité
• Les droits naturels n’existent plus: ce sont les droits positifs posés par le législateurs qui existent
• Conception bâtit sur les critiques de la conception occidentale qui n’a aboutit qu’ à »des libertés
formelles »
• C-à-d, les libertés dans les démocraties libérales sont de caractère illusoire et sont déterminées en fonction
de leur efficacité à exploiter les travailleurs.
• Les droits de l'homme, ne sont qu'une auto-légitimation de la part du système capitaliste - inégalitaire sur le
plan pratique.
• En effet, la classe ouvrière, manquant de moyens économiques et intellectuels afin de faire respecter ses
droits, serait victime d'un jeu de "passe-passe »
• Les principes d'égalité et de légalité (vus purement théoriques) cachent la réalité des inégalités de fait.
• Ces inégalités engendrent la lutte sociale entre les différentes classes.
• Idée de base1: l‘histoire suivrait un développement progressif selon des stades successifs.
• Ce progrès conduirait à une amélioration de la vie des personnes par le développement des relations de
production
• le moteur de ce progrès est la lutte des classes.
• la pratique des régimes marxiste respecte davantage les droits collectifs qu'individuels: le marxisme est
collectiviste; il nie la motivation du profit, et n'est pas réaliste.
• L’idée de base 2: la liberté n’est pas donnée à l’Homme, elle est une conquête liée aux transformations
de la société = résultat de la lutte des classes.
• La propriété (=source d’inégalités) est un obstacle pour la liberté.
• Liberté= suppression de la propriété.
11
• Les individus sont menés à suivre le bien collectif / ce qui est utile à l’Etat, tracé par les dirigeants.
• Accéder à la liberté/ à ses droits est conditionné par la construction d’une société sans classes = société
communiste = disparition de l’Etat (société solidaire)
• Cette société sera précédée par:
• Révolution et règne du prolétariat
• L’Etat socialiste= début de l’accès aux droits et libertés réelles.
• Remarque: Au niveau de la défense des droits de l'homme, les libéraux ont pu réclamer davantage de "liberté"
et les socialistes plus d’égalité" .

CONCLUSION
Le code d’Hammourabi (1730 avant notre ère), le cylindre ou la charte de Cyrus Le Grand fondateur de
l’Empire perse, le confucianisme en Chine, les religions monothéistes ont tous fait circuler l’idée de droits
individuels. Mais l’idée de droits attachés à un Homme abstrait et la notion des droits de l’Homme sont
apparues dans l’occident libéral du 18ème siècle. Après la deuxième guerre mondiale, la notion et les idées
qu’elle circule seront repris par des documents internationaux puis régionaux mais au prix de plusieurs
adaptations.

QUESTION 2
la compréhension religieuse des droits de l'homme est-elle vraiment la même que celle, toute laïque et
essentiellement juridique, défendue aujourd’hui par les instances internationales qui lui sont dédiées ?
 PARTIE1: DROITS DE L’HOMME
12
II- Chapitre 2 Droit international des droits de l’Homme (Textes/instruments)
• Section1: La consécration des droits de l’Homme
• Section 2: cadre juridique des Droits de l’Homme

SECTION1: LA CONSÉCRATION DES DROITS DE L’HOMME


textes de référence en matière des droits de l’Homme
A- Les textes anglais
a- La Magna Carta de 1215
b- La pétition des droits de 1628 présenté au roi Charles 1er Stuart
c- Le Habeas Corpus 1679
d- Le Bill of Rights de 1689
B-Les documents américains
• la déclaration des droits de Virginie du 12 juin 1776
C- La déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen
A-LES TEXTES ANGLAIS
NB:
• Les documents anglais s’adressaient aux citoyens anglais
• Ils étaient le produit de circonstances propres à l’Angleterre
• Reflètent une nouvelle conception entre la monarchie et ses sujets,
• leur apport est :
- la place accordé au droit,
- le fait de présenter des documents écrits
- l’association qu’ils ont fait entre le respect des droits de l’Homme et la limitation du pouvoir royal
a- LA MAGNA CARTA DE 1215
• La Magna Carta est l’un des documents les plus célèbres de l’histoire d’Angleterre.
• Elle est souvent considérée comme la pierre angulaire de la liberté, de la démocratie et du droit anglais,
• Il s’agit d’un « traité » imposé à John Lackland (roi de l'Angleterre) en 1215,
• ses conflits avec la papauté puis avec ses barons allaient plonger l'Angleterre dans la guerre civile et faire
l'unité de la nation contre lui, l'obligeant finalement à signer la Grande Charte,
• Fruit d’une médiation entre le roi et ses grands vassaux, ses soixante-trois articles sont imposés, par une
révolte de barons, soutenus par les principaux prélats de l'Église.
• Selon ce document, le roi s'engage à
- ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord d'un Grand conseil composé de barons et
d'ecclésiastiques.
- à ne pas procéder à des arrestations arbitraires
- Le célèbre article 39 dispose que : « Aucun homme libre ne pourra être arrêté, emprisonné, privé
de ses biens, exilé ou d'aucune manière dépossédé, et nous ne nous en prendrons pas à lui et ne
délivrerons pas de mandat contre lui sans jugement en bonne et due forme de ses pairs selon la loi du
royaume ».
- Donc, la charte a imposé pour la première fois à l’autorité royale des restrictions détaillées et écrites
en matière de fiscalité, de droits féodaux et de justice,
• Il s’agit donc d’une limitation imposée à l'arbitraire monarchique et l'amorce de la démocratie moderne,
• Mais, l’expression « Homme libre » excluait du champ d'application de l'article la majorité de la population,
la grande masse des paysans qui étaient encore en servage »
• Cette charte est encore de nos jours le fondement des institutions britanniques. C’est première loi écrite
anglaise ;
b- LA PÉTITION DES DROITS DE 7 JUIN 1628
• présentée au roi Charles 1er Stuart par les deux chambres du parlement . Ses onze articles prohibaient les
arrestations et les détentions illégales. Il n’a duré que deux ans.
• Cette pétition exige, après avoir analysé la situation, que:
- nul, à l'avenir, ne soit contraint de faire aucun don gratuit, prêt d'argent ni présent volontaire, ni de payer
13
aucune taxe ou impôt quelconque, hors le consentement commun donné par loi du Parlement,
- que nul ne soit appelé en justice ni obligé de prêter serment, ni contraint à un service, ni arrêté, inquiété
ou molesté à l'occasion de ces taxes ou du refus de les acquitter ;
- qu'aucun homme libre ne soit arrêté ou détenu de la manière indiquée plus haut ; qu'il plaise à V. M.
- faire retirer les soldats et matelots dont il est ci-dessus parlé, et empêcher qu'à l'avenir le peuple soit
opprimé de la sorte ;
- que les commissions chargées d'appliquer la loi martiale soient révoquées et annulées, et qu'il n'en soit
plus délivré de semblables à quiconque, de peur que, sous ce prétexte, quelques-uns de vos sujets ne soient
molestés ou mis à mort contrairement aux lois et franchises du pays.

c- LE HABEAS CORPUS 1679


• L'expression latine complète -habeas corpus ad subjicien dum signifie » que tu aies le corps pour le
soumettre (... pour être devant le juge) »
• La loi Habeas Corpus est une loi votée par le Parlement anglais constitutionnalise la pétition de 1628
• Il s’agit d’un acte délivré à la requête d'un détenu en vertu duquel ce dernier doit être amené
immédiatement devant le juge qui doit vérifier les motifs de la détention et prononcer éventuellement sa
mise en liberté définitive ou sous caution.
• Cette loi dispose que tout homme arrêté a le droit d’être présenté dans les trois jours à un juge qui statue sur la
légalité de son arrestation
• et en cas d’actes arbitraires, cette procédure protectrice garantit des dommages et intérêts et la sanction des
responsables.
• C-à-d, elle évite l'arbitraire de la détention par une justification judiciaire de celle-ci en donnant le droit au
détenu de comparaître immédiatement.
• Il s’agit bien d’une limitation des prérogatives du pouvoir exécutif, des forces policières et pénitentiaires
en particulier, voire du pouvoir royal.
• l'Habeas Corpus renvoie à la liberté de l'individu, c'est-à- dire au contrôle qu'il doit avoir de son propre corps
et de ses biens.
• Ce principe est à la base de l'État de droit.

d- LE BILL OF RIGHTS DE 1689 DÉCLARATION DES DROITS DE 1689


• Loi pour la déclaration des droits et libertés des sujets et pour le règlement de la succession à la
Couronne. (pas d’origine divine, mais populaire/parlementaire): elle met fin au concept de royauté de droit
divin
• Une déclaration qui limite définitivement le pouvoir du roi au profit de celui du Parlement anglais = elle
subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne peut plus suspendre l’application d’une loi ou
ne pas appliquer une loi
• La loi donc est au dessus de tout,
• La monarchie parlementaire remplace désormais la monarchie absolue,

UNE AVANCÉE POUR LA LIBERTÉ D'EXPRESSION.


• La Déclaration des droits définit les pouvoirs du Parlement dont l'avis est indispensable pour la
suspension des lois, leur exécution, la levée d'un nouvel impôt royal, l'entretien d'une armée en temps de
paix (articles 1, 4 et 6)
• le droit de pétition (article 5) ou la liberté des élections à la Chambre des communes.
• Pour contrecarrer toute dérive absolutiste, le Parlement doit être réuni souvent (article 13).
• L'articles 5-8 reproduisent le Habeas Corpus ,
• Le bill rappelle les droits traditionnels du peuple anglais et de ses représentants. Il met fin au concept
de royauté de droit divin et subordonne l’autorité royale à la loi car il stipule que le roi ne peut plus
suspendre l’application d’une loi ou ne pas appliquer une loi. La loi donc est au dessus de tout, ce qui
marque la naissance de la monarchie parlementaire.
LA DÉCLARATION DES DROITS DE VIRGINIE DU 12 JUIN 1776
14
• La déclaration de Virginie est un texte de 18 articles dans lequel les rédacteurs reconnaissent le
caractère naturel et abstrait des droits de l’Homme : « tous les hommes sont par la nature également
libres et indépendants et ont certains droits inhérents »
• « le gouvernement est institué pour l’avantage commun, protection ou sécurité du peuple »

B- LA DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE AMÉRICAINE DU 4 JUILLET 1776


• C’est un texte politique par lequel Treize Colonies britanniques d'Amérique du Nord, ont fait sécession de la
Grande-Bretagne le 4 juillet 1776, pour former les « États-Unis d'Amérique ».
• Thomas Jefferson est le principal auteur du texte.
• Nous publions et déclarons solennellement au nom et par l'autorité du bon peuple de ces Colonies, que ces
Colonies unies sont et ont le droit d'être des États libres et indépendants;
• qu'elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande Bretagne;
• que tout lien politique entre elles et l'État de la Grande-Bretagne est et doit être entièrement dissous;
• que, comme les États libres et indépendants, elles ont pleine autorité de faire la guerre, de conclure la paix, de
contracter des alliances, de réglementer le commerce et de faire tous autres actes ou choses que les États
indépendants ont droit de faire; et pleins d'une ferme confiance dans la protection de la divine Providence, nous
engageons mutuellement au soutien de cette Déclaration, nos vies, nos fortunes et notre bien le plus sacré,
l'honneur.
• « tous les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leur créateur de certains droits inaliénables, et que
parmi ces droits figurent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »

C- LA DÉCLARATION FRANÇAISE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN :


• Premier texte adopté par une assemblée constituante.
• Elle reste marquée par son caractère philosophique et universaliste qui lui a permis une large diffusion.
• l’article 1 rappelle que « les hommes naissent libres et égaux en droit »
• « la liberté consiste à pouvoir faire ce qui ne nuit pas à autrui » (L’article 4)
• La liberté ne s’arrête que là où commence celle d’autrui. En dehors de cette limite, seul le législateur peut
déterminer d’autres bornes à la liberté
• « tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle
n’ordonne pas » ( l’article 5)

• Remarques:
• La déclaration reste marquée par son individualisme car elle ne reconnait des droits qu’aux individus et les
libertés collectives sont ignorées,
• la déclaration est une réaction contre les maux de l’ancien régime c'est-à- dire les privilèges, l’arbitraire, le
poids des impôts, les ordres et les corporations.
• On critiquait le caractère trop abstrait des droits réclamés par les révolutionnaires de 1789 et, on prônait la
reconnaissance de vrais droits tels que le droit à l’éducation, le droit à la justice ou la liberté d’entreprendre
• Les sociaux démocrates sont contre l’individualisme de la déclaration de 1789 et réclament une société fondée
sur la démocratie politique mais dans laquelle l’Etat joue un rôle de premier plan dans la satisfaction des
exigences des individus. Ils prônent un modèle fondé sur les prestations de l’Etat ouvrant ainsi la voie aux
droits créances.
SECTION 2: CADRE JURIDIQUE DES DROITS DE L’HOMME
15
A-Le référentiel International des Droits de l’homme
B-La Charte Internationale des Droits de l’homme
Elle se compose de trois textes :
1. la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH), qui n'a pas de force contraignante, ni de
caractère obligatoire pour les États qui l'ont signée
2. Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), avec le Protocole facultatif s'y
rapportant ;
3. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux
(PIDESC), avec le Protocole facultatif s'y rapportant
NB
• Il s’agit de « conventions internationales »
• Les États doivent les signer puis les ratifier afin qu‘elles puissent entrer en vigueur
• L’Etat accepte donc de son plein gré une série d'obligations juridiques qui lui impose de promouvoir les
droits et de les respecter.
• On dit que « l'État est partie à cet instrument »

1-LA DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME


• Elle se présente sous forme de proclamation de groupes de droits (droits personnels de l’individu, droits de
l’individu face à la collectivité, droits politiques, droits économiques et sociaux).
• la Déclaration n’est pas un instrument juridiquement obligatoire (c’est-à- dire qu’elle ne crée pas d’obligations
légales pour les États)
• préambule + 30 articles
• Considérations de départ:
- la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits
égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,
• la méconnaissance et le mépris des droits de l'homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la
conscience de l'humanité et que l'avènement d'un monde où les êtres humains seront libres de parler et de
croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l'homme,
• il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas
contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression,
• il est essentiel d'encourager le développement de relations amicales entre nations,
• dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de
l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des
femmes, et qu'ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de
vie dans une liberté plus grande
• les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l'Organisation des Nations Unies, le
respect universel et effectif des droits de l'homme et des libertés fondamentales, une conception commune de
ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement,

VU CES CONSIDÉRATIONS,
L'Assemblée générale Proclame la présente Déclaration universelle des droits de l'homme comme l'idéal
commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes
de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de
développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et
international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats
Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.
ART 1
•Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de
conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
ART 2
• Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration,
sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion
16
politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation.
• De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du
pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous
tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté.
Article 3: Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 4: Nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l'esclavage et la traite des esclaves sont
interdits sous toutes leurs formes.
Article 5 : Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou
dégradants.
Article 6: Chacun a le droit à la reconnaissance en tous lieux de sa personnalité juridique.
Article 7: Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont
droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute
provocation à une telle discrimination.
Article 8: Toute personne a droit à un recours effectif devant les juridictions nationales compétentes contre les
actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus par la constitution ou par la loi.
Article 9 Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ni exilé.
Article 10 Toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et
publiquement par un tribunal indépendant et impartial, qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du
bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle.
Article 11
-1. Toute personne accusée d'un acte délictueux est présumée innocente jusqu'à ce que sa culpabilité ait été
légalement établie au cours d'un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été
assurées.
- 2. Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment où elles ont été commises, ne
constituaient pas un acte délictueux d'après le droit national ou international. De même, il ne sera infligé aucune
peine plus forte que celle qui était applicable au moment où l'acte délictueux a été commis
• (le reste des arts sur pdf à consulter)

REMARQUES
• La Déclaration universelle des droits de l’homme est un document fondateur du système des Nations Unies
en matière de droits de l’homme
• La Déclaration énonce pour la première fois dans l’histoire de l’humanité un ensemble de libertés et de
droits fondamentaux dont tous les êtres humains devraient jouir.
• Elle est largement reconnue comme la norme fondamentale des droits de l’homme que tous devraient
respecter et protéger. Elle revêt, dès lors, une valeur morale importante.
• Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (et ses deux protocoles facultatifs) et le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (voir ci-après), en particulier,
traduisent ses principes en droit conventionnel obligatoire pour les États qui les ont ratifiés.
• Les Conventions internationales généralistes
Chapitre2 : Droit international des droits de l’Homme (Textes/instruments)
17
Section1: La consécration des droits de l’Homme
Section 2: cadre juridique des Droits de l’Homme

2- PACTES INTERNATIONAUX RELATIFS AUX DH 1966

• En 16 Décembre 1966, l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte deux pactes dans sa résolution
2200 A (XXI) :
a- le Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP)
b- le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC).

N.B
• Dès l’adoption de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, l’Assemblée Générale demandait à la
Commission des Droits de l’Homme de préparer un projet de pacte.
• L’objectif: élaboration d’un texte juridiquement contraignant qui complète et renforce la Déclaration (qui
n’avait qu’une simple valeur déclarative).
• Le contexte d’élaboration de ce projet a connu de profonds désaccords entre les États, reflétant les débats
idéologiques de l’époque.
-les États capitalistes mettaient en avant les droits libertés,
-les États communistes insistaient sur les droits économiques, sociaux et culturels.
• Cette situation a poussé l’Assemblée Générale à demander, en 1951, la rédaction de deux pactes distincts.
• les deux pactes seront adoptés le 16 décembre 1966.
• Ils ont entré en vigueur en 1976 (8 janvier (PIDCP) et 23 mars (PIDESC))
• Les deux pactes instaurent des organes de contrôle pour surveiller le respect de leur mise en œuvre par les
États parties.

a- LE PACTE INTERNATIONAL SUR LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES (PIDCP)

• Les droits civils et politiques sont des droits de l’homme considérés comme les « droits libertés ».
• Ces droits impliquent généralement une abstention d’intervention des États dans les libertés de chaque
personne.
• Il s’agit des droits garantissant à l’individu l’exercice de sa citoyenneté et la protection de son intégrité
physique.

CES DROITS SONT:


- Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (article 1)
- Le droit à la vie (article 6);
- L’interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 7);
- L’interdiction de l’esclavage et des travaux forcés (article 8 );
- Le droit à la liberté et à la sécurité, et l’interdiction de la détentionarbitraire (article 9);
- interdiction de la détention à cause de l'obligation du droit civil (Article 11)
- L’égalité devant les tribunaux et les cours de justice: droit au silence, présomption d'innocence, non bis
in idem(pas 2fois pour la même chose) et dommage pour l'erreur judiciaire(article 14)
- Principe de la non-rétroactivité de la Loi pénale plus sévère (article15)
- Droit de reconnaissance de la personnalité juridique (Article 16)
- Droit à la protection de la vie privée (Article 17)
- Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion (article18);
- Liberté d'expression .( Article 19)
- Interdiction de toute propagande en faveur de la guerre et l'incitation à la discrimination (Article 20)
- Droit de réunion pacifique (Article 21)
- Droit de s’associer librement avec d’autres, y compris le droit de constituer des syndicats et d’y adhérer
pour la protection de ses intérêts. (Article 22)
- Le droit de vote et d’être élu, et de prendre part de la direction des affaires publiques de son pays
(article 25).
- Le droit d’accéder, dans des conditions générales d’égalité, aux fonctions publiques de son pays (article
25).
- Droit à l'égalité devant la loi (Article 26)
- Droits culturels des minorités (Article 27)
18
MÉCANISME DE SURVEILLANCE
• Partie 4 du PIDCP (art 28- art 45)
• l’article 28 du Pacte international sur les droits civils et politiques: « Il est institué un comité des droits de
l’homme (ci-après dénommé le Comité dans le présent Pacte) »
• Elle a été mis en place en 1976 dès l’adoption du pacte.
• Composé de 18 experts indépendants, ce Comité est chargé de surveiller la mise en œuvre des dispositions
du pacte par les États parties.
• Les membres du Comité sont élus et siègent à titre individuel.(art 29----- 34)
• Art 3 : « 2 . Après sa première réunion, le Comité se réunit à toute occasion prévue par son règlement
intérieur.
3. Les réunions du Comité ont normalement lieu au Siège de l’Organisation des Nations Unies ou à l’Office des
Nations Unies à Genève »
• Le Comité tient 3 sessions/an pour contrôler les États parties qui sont tenus de lui présenter des rapports
périodiques sur leurs efforts de mise œuvre du pacte. (/4ans)
• Dès son adhésion au pacte, l’Etat doit remettre au Comité, dans un délai d’un an, un rapport initial sur sa
situation nationale.
• Compétence du comité:
• Le Comité est compétent pour recevoir des communications formulées par des États parties sur les
violations présumées des dispositions du pacte par d’autres États parties
• Mais en tenant compte de l’art 41 (1): « Tout Etat partie au présent Pacte peut, en vertu du présent article,
déclarer à tout moment qu’il reconnaît la compétence du Comité pour recevoir et examiner des communications
dans lesquelles un Etat partie prétend qu’un autre Etat partie ne s’acquitte pas de ses obligations au titre du
présent Pacte. Les communications présentées en vertu du présent article ne peuvent être reçues et examinées
que si elles émanent d’un Etat partie qui a fait une déclaration reconnaissant, en ce qui le concerne, la
compétence du Comité. Le Comité ne reçoit aucune communication intéressant un Etat partie qui n’a pas fait
une telle déclaration. La procédure ci-après s’applique à l’égard des communications reçues conformément au
présent article: (Lire l’art 41et l’art 42 (obligatoire))

LE COMITÉ EST AUSSI COMPÉTENT POUR :


• examiner les communications émanant de particuliers relatives à une violation présumée par un État
partie au protocole (premier protocole facultatif )
• formuler des observations générales qui permettent de clarifier le sens des dispositions, de conseiller les
États sur la mise en œuvre du pacte….

N.B
• Le premier protocole facultatif instaure une procédure de recours individuel. Les Etats parties donnent leur
accord pour que chaque personne relevant de leur juridiction puisse porter plainte contre une violation
d’un droit garanti par ce Pacte
• Le deuxième protocole facultatif du pacte prévoit l’abolition de la peine de mort pour les États parties à ce
protocole.

b- LE PACTE INTERNATIONAL SUR LES DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS


(PIDESC)
• Les droits économiques, sociaux et culturels sont des droits de l’homme considérés comme les « droits
créances »,
• C’est-à-dire des droits pour lesquels les États sont tenus d’intervenir pour prendre les mesures
appropriées garantissant leur réalisation
• Ces droits garantissent à l’individu des conditions d’existence favorables.
• Ce sont les droits fondamentaux qui concernent le lieu de travail, la sécurité sociale, la vie familiale, la
participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau, aux soins de santé et à
l’éducation.

CES DROITS COUVRENT:


- Droit au travail (des conditions de travail correctes, l’interdiction du travail des enfants et du travail forcé ainsi
que le droit à la constitution de syndicats)( art 6- 7- 8)
- Droit à la sécurité sociale (art 9)
- Droit à la formation (art 10)
- Droit à un niveau de vie suffisant (art 11)
19
- Droit à la santé et à des conditions de vie saines, accès aux dispositifs de santé égal pour tous et toutes (art
12),
- Droit à l’éducation ( art 13-14)
- le droit de:
a) participer à la vie culturelle;
b) bénéficier du progrès scientifique et de ses applications;
c) bénéficier de la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique,
littéraire ou artistique dont il est l’auteur. (art 15)

MÉCANISME DE SURVEILLANCE
• Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels crée par le Conseil Économique et Social des Nations
Unies.
• En fait, Article 16 du pacte a confié cette tache au Conseil Économique et Social des Nations Unies:
- 1. Les Etats parties au présent Pacte s’engagent à présenter, conformément aux dispositions de la
présente partie du Pacte, des rapports sur les mesures qu’ils auront adoptées et sur les progrès accomplis
en vue d’assurer le respect des droits reconnus dans le Pacte.
- 2.a) Tous les rapports sont adressés au Secrétaire général de l’ONU, qui en transmet copie au Conseil
économique et social, pour examen, conformément aux dispositions du présent Pacte;
• Et, le Conseil a crée en 1985 le Comité en tant qu’organe de contrôle de la mise en œuvre du pacte.
• Le Comité est composé de 18 experts indépendants et tient à Genève deux sessions par an.
• les États parties sont tenus de lui transmettre des rapports périodiques (environ tous les 5 ans), ainsi qu’un
rapport initial dans les deux ans suivant leur adhésion au pacte.
• Il peut également formuler des observations générales, et examiner des communications étatiques
• De plus, le Comité est compétent pour examiner les communications individuelles grâce au protocole
facultatif

LE PROTOCOLE FACULTATIF RELATIF AUX DROITS ÉCONOMIQUES, SOCIAUX ET


CULTURELS
• Ce Protocole est adopté par l'Assemblée Générale de l'ONU le 10 Décembre 2008.
• Il permet depuis 2013, aux individus ou des groupes de particuliers, issus des pays qui l'ont ratifié, de
présenter des communications concernant les violations d’un des droits
énoncés dans le Pacte.
• Les individus, issus des pays qui l'ont ratifié peuvent être entendus par le Comité des Droits
Économiques Sociaux et Culturels de l'ONU à propos de cas concrets de violation
par leur pays d'un des droits énoncés dans le Pacte

LES CONVENTIONS INTERNATIONALES SPÉCIALISÉES


• Plus la charte internationales des DH déjà évoquée, des droits des « Hommes » de nature particulière étaient
focalisés et traités sur « des conventions internationales spécialisées »
• On cite:
1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale
2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
3. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE), ou Convention relative aux droits de l’enfant
4. La Convention relative aux droits des personnes handicapées
5. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide

1-LA CONVENTION INTERNATIONALE SUR L’ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE


DISCRIMINATION RACIALE
• Adoptée et ouverte à la signature et à la ratification par l'Assemblée générale dans sa résolution 2106
A(XX) du 21 décembre 1965
• Entrée en vigueur : le 4 janvier 1969, conformément aux dispositions de l'article 19
• C’est le seul instrument juridique international qui porte spécifiquement sur les questions de fond de la
discrimination raciale.
• En vertu de la Convention a été constitué un comité composé de 18 experts indépendants qui sont chargés de
surveiller la mise en œuvre des dispositions de la Convention. (rapport/2ans)
20
DEFINITION «DISCRIMINATION RACIALE »
• Art 1:
Dans la présente Convention, l'expression «discrimination raciale» vise toute distinction, exclusion,
restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique,
qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice,
dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines
politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.

• elle couvre les droits à titre individuel et collectif, (art 2 (1))


- a) «Chaque Etat partie s'engage à ne se livrer à aucun acte ou pratique de discrimination raciale
contre des personnes, groupes de personnes ou institutions et à faire en sorte que toutes les autorités
publiques et institutions publiques, nationales et locales, se conforment
à cette obligation;
- b) Chaque Etat partie s'engage à ne pas encourager, défendre ou appuyer la discrimination raciale
pratiquée par une personne ou une organisation quelconque » Ce fait est très important pour les groupes
minoritaires et les populations autochtones dont les droits collectifs font souvent l’objet de discrimination
• Article 3
Les Etats parties condamnent spécialement la ségrégation raciale et l'apartheid et s'engagent à prévenir,
à interdire et à éliminer sur les territoires relevant de leur juridiction toutes les pratiques de cette nature.
- la première partie de la convention énonce les obligations juridiques des États parties: ils doivent assurer
une protection et une voie de recours effectives contre les actes de discrimination raciale devant les
tribunaux et autres organismes d’État compétents. (on ouvre la possibilité de recours aux mécanismes de
conciliation ou de médiation, la mise en place d’organes administratifs pour mener des enquêtes….)

MÉCANISME DE SURVEILLANCE
• la deuxième partie de la convention décrit la composition du Comité qui surveille l’application de la
Convention par les États parties, ainsi que ses méthodes.
• L’article 9 de la Convention établit un système de contrôle par rapports ( un rapport initial, rapport
exhaustif, rapport périodique, et rapport spécial à la demande du Comité)
• Les articles 11-12-12 instaurent un système de contrôle sur plaintes interétatiques: tous les États parties à la
Convention reconnaissent la compétence du Comité pour recevoir une plainte déposée par une partie
selon laquelle une autre partie n’applique pas les dispositions de la Convention, et pour agir en conséquence
• L’article 14 traite les communications individuelles: cette procédure de communications permet à des
personnes ou à des groupes de personnes de saisir directement le Comité de leurs plaintes en tant que victimes
d’une violation de la Convention, à condition que le ou les États parties concernés aient déclaré
reconnaître la compétence du Comité en vertu de l’article 14

2-LA CONVENTION SUR L'ÉLIMINATION DE TOUTES LES FORMES DE DISCRIMINATION À


L’ÉGARD DES FEMMES (C.E.D.A.W)
(CONVENTION ON THE ELIMINATION OF ALL FORMSOF DISCRIMINATION AGAINST WOMEN, )

• adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des Nations unies.


• entrée en vigueur le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays
• Objectif: éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, et à favoriser leur plein développement
dans l'ensemble des domaines politiques, économiques, sociaux, culturels et civils.
• La convention interdit la discrimination faite sur la base du genre et oblige les parties à abroger les lois
discriminatoires et à garantir une certaine égalité dans les domaines de la santé, de l'emploi et de l'éducation.

Définition :
• Article premier
• Aux fins de la présente Convention, l'expression "discrimination à l'égard des femmes" vise toute
distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de
détruire la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice par les femmes, quel que soit leur état matrimonial, sur la
21
base de l'égalité de l'homme et de la femme, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les
domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine.

COMMENT?
• Les Etats s'engagent à :
- a) Inscrire dans leur constitution nationale ou toute autre disposition législative appropriée le principe
de l'égalité des hommes et des femmes, si ce n'est déjà fait, et assurer par voie de législation ou par d'autres
moyens appropriés l'application effective dudit principe;
- b) Adopter des mesures législatives et d'autres mesures appropriées assorties, y compris des sanctions en
cas de besoin, interdisant toute discrimination à l'égard des femmes;
- c) Instaurer une protection juridictionnelle des droits des femmes sur un pied d'égalité avec les hommes
et garantir, par le truchement des tribunaux nationaux compétents et d'autres institutions publiques, la
protection effective des femmes contre tout acte discriminatoire;
- d) S'abstenir de tout acte ou pratique discriminatoire à l'égard des femmes et faire en sorte que les
autorités publiques et les institutions publiques se conforment à cette obligation;
- e) Prendre toutes mesures appropriées pour éliminer la discrimination pratiquée à l'égard des femmes
par une personne, une organisation ou une entreprise quelconque;
- f) Prendre toutes les mesures appropriées, y compris des dispositions législatives, pour modifier ou abroger
toute loi, disposition réglementaire, coutume ou pratique qui constitue une discrimination à l'égard des
femmes;
- g) Abroger toutes les dispositions pénales qui constituent une discrimination à l'égard des femmes.

MÉCANISME DE SURVEILLANCE
• Article 17
- 1. Aux fins d'examiner les progrès réalisés dans l'application de la présente Convention, il est constitué un
Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (ci-après dénommé le Comité), qui se
compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de dix-huit, et après sa ratification ou l'adhésion
du trente-cinquième Etat partie, de vingt-trois experts d'une haute autorité morale et éminemment compétents
dans le domaine auquel s'applique la présente Convention
• Article 18
• 1. Les Etats parties s'engagent à présenter au Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, pour
examen par le Comité, un rapport sur les mesures d'ordre législatif, judiciaire, administratif ou autre qu'ils ont
adoptées pour donner effet aux dispositions de la présente Convention et sur les progrès réalisés à cet égard :
- a) Dans l'année suivant l'entrée en vigueur de la Convention dans l'Etat intéressé
- b) Puis tous les quatre ans, ainsi qu'à la demande du Comité.
• 2. Les rapports peuvent indiquer les facteurs et difficultés influant sur la mesure dans laquelle sont remplies
les obligations prévues par la présente Convention.

LE PROTOCOLE FACULTATIF À LA CEDAW


• un traité international mettant en place des mécanismes d'enregistrement de plaintes et d'enquêtes concernant
la Convention,
• Adopté le 6 octobre 1999
• entre en vigueur le 22 décembre 2000
• les parties reconnaissent la compétence du comité du CEDAW pour l'évaluation des plaintes d'individus
ou de groupes affirmant que leur droits ont été transgressés
• Article 2
Des communications peuvent être présentées par des particuliers ou groupes de particuliers ou au nom
de particuliers ou groupes de particuliers relevant de la juridiction d'un Etat Partie, qui affirment être
victimes d'une violation par cet Etat Partie d'un des droits énoncés dans la Convention. Une
communication ne peut être présentée au nom de particuliers ou groupes de particuliers qu'avec leur
consentement, à moins que l'auteur ne puisse justifier qu'il agit en leur nom sans un tel consentement.
• Les plaignants doivent avoir épuisé toutes les voies de recours internes de l'état concerné
22
• Les plaintes anonymes ainsi que les plaintes référant à des événements précédant la signature du
protocole par le pays concerné ne sont pas permises
• Article 11
L'Etat Partie prend toutes les dispositions nécessaires pour que les personnes relevant de sa juridiction qui
communiquent avec le Comité ne fassent pas de ce fait l'objet de mauvais traitements ou d'intimidation.

3-LA CONVENTION INTERNATIONALE DES DROITS DE L’ENFANT


adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, le 20 novembre 1989
• le but: reconnaître et protéger les droits spécifiques des enfants.
• La convention élargit aux enfants le concept de droits de l'homme tel que prévu par la Déclaration
universelle des droits de l'homme.

PRINCIPES DE BASE
• la convention est construite sur cinq grands principes qui la structurent et influencent ses différents articles :
- la non-discrimination (article 2) ;
- l'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) ;
- le droit à la survie et au développement (article 6) ;
- l'opinion de l'enfant (article 12) ;
- le droit à l'éducation (article 28 et 29)

LES TROIS PROTOCOLES FACULTATIFS


La convention se complète de trois protocoles facultatifs concernant:
- la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants ;
adopté en 2000 afin de renforcer la protection des enfants l’exploitation sexuelle.
- l’implication d’enfants dans les conflits armés ; adopté en 2000 afin de renforcer la protection des
enfants contre la participation à des conflits armés
- l’établissement d’une procédure de présentation de communications (dépôt de plaintes) , adopté en
2011pour permettre à tout enfant de déposer une plainte devant le Comité
des droits de l’enfant des Nations Unies s’il estime qu’un de ses droits a été violé.

MÉCANISME DE SURVEILLANCE
• Le Comité des droits de l’enfant est l’organe des Nations Unies chargé de veiller à la bonne application de
la Convention dans les États parties.
• Il est situé à Genève et se compose de 18 experts indépendants de nationalités différentes qui sont élues pour 4
ans.
• Il procède par le contrôle sur rapport.

4- LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DES PERSONNES HANDICAPÉES


• adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 13 décembre 2006,
• entrée en vigueur le 3 mai 2008.
• Par personnes handicapées on entend des personnes qui présentent des incapacités physiques, mentales,
intellectuelles ou sensorielles durables dont l'interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à leur
pleine et effective participation à la société sur la base de l'égalité avec les autres.
• Objectif: « promouvoir, protéger et assurer » la dignité, l'égalité devant la loi, les droits humains et les
libertés fondamentales des personnes avec des handicaps en tous genre.
• c-à-d garantir la pleine jouissance des droits humains fondamentaux par les personnes handicapées et
leur participation active à la vie politique, économique, sociale et culturelle.

PRINCIPES DE BASE
art 3:
a) Le respect de la dignité intrinsèque, de l'autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres
choix, et de l'indépendance des personnes;
b) La non-discrimination;
23
c) La participation et l'intégration pleines et effectives à la société;
d) Le respect de la différence et l'acceptation des personnes handicapées comme faisant partie de la diversité
humaine et de l'humanité;
e) L'égalité des chances;
f) L'accessibilité;
g) L'égalité entre les hommes et les femmes;
h) Le respect du développement des capacités de l'enfant handicapé et le respect du droit des enfants
handicapés à préserver leur identité.
Article 10 Droit à la vie
Les États Parties réaffirment que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et prennent toutes
mesures nécessaires pour en assurer aux personnes handicapées la jouissance effective, sur la base de l'égalité
avec les autres.

MÉCANISME DE SURVEILLANCE
Article 34: Comité des droits des personnes handicapées
1. Il est institué un Comité des droits des personnes handicapées (ci-après dénommé « le Comité ») qui
s'acquitte des fonctions définies ci-après;
2. Le Comité se compose, au moment de l'entrée en vigueur de la Convention, de douze experts. Après
soixante ratifications et adhésions supplémentaires à la Convention, il sera ajouté six membres au Comité, qui
atteindra alors sa composition maximum de dix-huit membres
• Il procède par le contrôle sur rapport./ 4ans
• Chaque État Partie présente au Comité, un rapport détaillé sur les mesures qu'il a prises pour s'acquitter de ses
obligations en vertu de la présente Convention et sur les progrès accomplis à cet égard, dans un délai de deux
ans à compter de l'entrée en vigueur de la Convention pour l'État Partie intéressé. (art 35)

LE PROTOCOLE FACULTATIF SE RAPPORTANT À LA CONVENTION


• Il donne la compétence au Comité des droits des personnes handicapées à : « recevoir et examiner les
communications présentées par des particuliers ou groupes de particuliers ou au nom de particuliers ou
groupes de particuliers relevant de sa juridiction qui prétendent être victimes d’une violation par cet État
Partie des dispositions de la Convention. »

5- LA CONVENTION POUR LA PRÉVENTION ET LA RÉPRESSION DU CRIME DE GÉNOCIDE


• traité approuvé à l'unanimité le 9 décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies.
• il est entrée en vigueur le 12 janvier 1951
• En décembre 2019, 152 pays l'ont ratifié
• L’article 2 définit le génocide comme « l'un quelconque des actes ci-après, commis dans l'intention de
détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :
a) Meurtre de membres du groupe;
b) Atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe;
c) Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction
physique totale ou partielle;
d) Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe;
e) Transfert forcé d'enfants du groupe à un autre groupe.
- Article 3
Seront punis les actes suivants :
a) Le génocide;
b) L'entente en vue de commettre le génocide;
c) L'incitation directe et publique à commettre le génocide;
d) La tentative de génocide;
e) La complicité dans le génocide.
24
- Article 4
• Les personnes ayant commis le génocide ou l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article III seront
punies, qu'elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des particuliers.

ENGAGEMENT DES ETATS


- Article 5
• Les Parties contractantes s'engagent à prendre, conformément à leurs constitutions respectives, les mesures
législatives nécessaires pour assurer l'application des dispositions de la présente Convention, et
notamment à prévoir des sanctions pénales efficaces frappant les personnes coupables de génocide ou de
l'un quelconque des autres actes énumérés à l'article III.
• La convention sera complétée ensuite par divers textes, essentiellement:
- Statut du tribunal pénal international pour l’ExYougoslavie
- Statut du tribunal pénal international pour le Rwanda
- Statut de Rome de la Cour pénale internationale
LES INSTRUMENTS DE DROIT DE L’HOMME A VOCATION RÉGIONALE
25

• Pour renforcer la protection et l’exercice des droits de l’Homme en prenant en considération les données
propres à chaque région (coutumes, valeurs, cultures régionales partagées), on a instauré des institutions
régionales des droits de l’Homme.
• Le cadre juridique régional donne aux gens, qui estiment que leurs droit sont été violés, la possibilité de
plaider leur cas devant une entité régionale, à condition que:
-le pays concerné soit partie de ce cadre,
-les recours nationaux soient épuisés ou jugés inefficaces.

1- EN EUROPE
• deux institutions principales qui s’intéressent aux droits de l’Homme:
Le Conseil de l’Europe et l’Union européenne à travers trois documents:
- La convention européenne de sauvegarde des DH et des libertés fondamentales (convention
européenne)
- La charte sociale européenne 1961
- L’acte final de Helsenki 1975
LA CONVENTION EUROPÉENNE
• Elle a été ouverte à la signature à Rome le 4 novembre 1950 et est entrée en vigueur le 3 septembre 1953.
• Donc, c’est le premier instrument rendant contraignants certains des droits énoncés dans la DUDH.
• à l’origine, trois institutions étaient chargées de veiller sur le respect des engagements pris par les États
contractants :
- la Commission européenne des droits de l’homme,
- la Cour européenne des droits de l’homme
- le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe
• la Convention a été amendée par plusieurs protocoles (11et 14), et complétée par un protocoles
additionnel, et les protocoles (4,6,7,12,13,16)
• « Considérant que le but du Conseil de l’Europe est de réaliser une union plus étroite entre ses membres,
et que l’un des moyens d’atteindre ce but est la sauvegarde et le développement des droits de l’homme et
des libertés fondamentales » (préambule)
• Art 1 « Les Hautes Parties contractantes reconnaissent à toute personne relevant de leur juridiction les
droits et libertés définis au titre I de la présente Convention »
ART 19
• Afin d’assurer le respect des engagements résultant pour les Hautes Parties contractantes de la présente
Convention et de ses protocoles, il est institué une Cour européenne des droits de l’homme, ci-dessous
nommée « la Cour ». Elle fonctionne de façon permanente.
• Art 34
La Cour peut être saisie d’une requête par toute personne physique, toute organisation non
gouvernementale ou tout groupe de particuliers qui se prétend victime d’une violation par l’une des Hautes
Parties contractantes des droits reconnus dans la Convention ou ses protocoles. Les Hautes Parties contractantes
s’engagent à n’entraver par aucune mesure l’exercice efficace de ce droit.
2-LE SYSTÈME INTERAMÉRICAIN
• La Convention américaine relative aux droits de l’homme (droits civils et politiques).
• Les droits sociaux figurent dans un protocole additionnel.
• Le respect de ces droits est à la charge de:
• la Commission interaméricaine des droits de l’homme
• la Cour interaméricaine des droits de l’homme.
• La Commission est notamment compétente pour:
• se prononcer sur des plaintes individuelles pour violation de la Convention
• adresser des recommandations aux Etats membres.
• la Cour est l’organe juridictionnel (à condition que les Etats signataires de la Convention l’aient reconnue
compétente en la matière).
3-LE SYSTÈME AFRICAIN
26
• La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (Charte de Banjul) va plus loin.
• Elle est le premier texte juridiquement contraignant qui institue des droits collectifs tels que le droit à
l’autodétermination des peuples, le droit des peuples à disposer librement de leurs richesses et de leurs
ressources naturelles, le droit au développement économique, social et culturel ainsi que le droit à un
environnement propice.
• La Charte traite également de droits individuels, tels les droits civils, politiques, économiques, sociaux et
culturels.
• La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples est l’organe chargé de promouvoir et
protéger les droits définis sur la charte.
• La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a son siège permanent à Arusha, en Tanzanie. (Six
Etats ont fait une déclaration spécifique, selon laquelle ils reconnaissent la compétence de la Cour, de
sorte que leurs citoyennes et leurs citoyens peuvent directement lui adresser leurs questions).

4-LE MONDE ARABE


• La Charte arabe des droits de l’homme a été adoptée en 1994 par la Ligue arabe et révisée en 2004, avant
d’entrer en vigueur en 2008.
• L’un de ses principaux acquis est qu’elle reconnaît l’égalité entre femmes et hommes.
• La Commission arabe pour les droits de l’homme a été créée en 2009, afin de veiller à l’application de la
Charte dans les dix Etats parties actuels.
REMARQUE:
LA PROTECTION INTERNATIONALE DES DROITS DEL’HOMME
• Les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme sont de neuf.
• Chacun de ces traités est doté d’un organe conventionnel (comité) composé d’experts ayant pour rôle de
surveiller la mise en œuvre des dispositions dudit traité par ses États parties
- ils analysent les rapports soumis par les États (qui présentent des évaluations optimistes de la situation
des droits humains et des actions entreprises par les gouvernements concernés)
- Remarque: Il est important que les institutions nationales de promotion des droits de l’homme et les
organisations de la société civile soumettent eux aussi des rapports « parallèles » présentant une autre vision des
choses que celle des rapports des États.
- ils leur donnent des recommandations pour améliorer l’application des traités (ce sont les observations
finales).
- Ils statuent sur des plaintes individuelles (sous conditions).
- ces organes récapitulent les points particulièrement importants dans leurs Observations générales qui
concrétisent le contenu des obligations des États en matière des droits humains

LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME DE L’ONU


• Il a été fondé en 2006 et a son siège à Genève.
• Il offre un cadre mondial aux débats sur les questions relatives aux droits de l’homme,
• il rassemble systématiquement toutes les normes pertinentes et réagit en cas de violation des droits de
l’homme, par l’adoption de résolutions ou l’envoi d’observateurs, Il se réunit trois fois par an, mais il peut
recourir à une session extraordinaire chaque fois qu’il y a une violation grave aux DH.
• Le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a été institué en 1994. Il assume de
nombreuses tâches visant à promouvoir et à protéger les droits de l’homme, mais ne possède pas de
pouvoirs exécutifs

INSTRUMENTS JURIDIQUES
• N.B : L’application des droits de l’homme sur leur territoire incombe en principe aux Etats.
• Lorsqu’un Etat ne peut ou ne veut pas remplir ses obligations ou si les structures, les lois et les institutions
juridiques requises font défaut, ce sont les mécanismes internationaux prévus dans toutes les conventions
relatives aux droits de l’homme qui s’appliquent
• Si une personne est victime de violations des droits de l’homme, et ne réussi pas à se faire entendre auprès des
tribunaux nationaux, elle peut s’adresser à des organes régionaux ou internationaux, telles les Cour de DH
27
LES JURIDICTIONS PÉNALES INTERNATIONALES
• Elles ont pour mission d’établir la responsabilité pénale des personnes soupçonnées d’avoir commis les
violations les plus graves des DH, comme le génocide, les crimes de guerre ou les crimes contre l’humanité.
• On distingue en principe deux types de cours pénales :
- les tribunaux pénaux internationaux ad hoc
- la Cour pénale internationale (CPI).

LA SOCIÉTÉ CIVILE
• La mondialisation économique a conduit à l’émergence d’une société civile globalisée.
• Regroupées en réseau, des ONG visent à renforcer et à faire respecter les droits de l’homme
• Elles sont devenues d’importants partenaires pour les organisations internationales.

MAROC
• Il a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 19 janvier 1977 et l’a ratifié le 3 mai
1979.
• Il a signé le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels le 19 janvier 1977 et l’a
ratifié le 3 mai 1979.
• depuis les années 90, le Maroc a réalisé d’importantes avancées axées sur la consolidation et la promotion des
droits et libertés, à travers:
- l’amélioration de l’arsenal juridique national
- la création des institutions œuvrant dans le domaine de la promotion et la protection des droits de
l’Homme
• la grâce accordée aux prisonniers politiques;
• la création de l’Instance Equité et Réconciliation pour enquêter sur des violations graves des droits de
l’Homme passées entre les années 1956 et 1999
• Révision du code de la famille et du code de la nationalité
• Les associations de défense des droits de l’homme aussi bien nationales qu’internationales ont toujours
soulevé les questions relatives à
- la torture,
- la détention arbitraire,
- la disparition des opposants politiques…
• Partie 2: libertés publiques
• Section 1: Définition des libertés publiques. 28
• Section 2: Régime des libertés publiques au Maroc
• Section 1: Définition des libertés publiques.
1- La liberté :
• C’est la faculté reconnue à l’homme d’agir de manière autonome, c’est un pouvoir d’autodétermination en
vertu duquel l’homme choisit son comportement personnel.
• Elle n’est pas absolue car la liberté de chacun doit être conciliée avec celle des autres
2- Qualification « publique »
• Elle exprime l’opposabilité de cette liberté à la puissance publique.
• Ce sont des libertés reconnues aux individus, protégées par la loi, et garanties par l’État.
• Elles expriment un pouvoir d’autodétermination reconnu par des normes à valeur au moins législative et
bénéficiant d’une protection renforcée même à l’égard des pouvoirs publics.
• c/c: Une liberté publique est une liberté encadrée et protégée par la loi. Elle jouit d’une protection spécifique
même, et surtout, à l’égard des pouvoirs publics
• Ce qui rend une liberté publique c’est l’intervention du pouvoir pour la reconnaitre et l’aménager,
Relation DH & LP
• LP =des droits de l'homme reconnus et consacrés par le droit positif.
• toutes les libertés publiques sont DH, mais tout DH ne sont pas des libertés publiques.
• Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit positif ; déterminées par le législateur, elles
s’appliquent à l’intérieur des frontières nationales
• Il existe une dimension complémentaire entre les droits de l’homme à connotation universelle et les libertés
fondamentales qui se traduisent dans des systèmes juridiques organisés au niveau national
• Elles ont un caractère concret qui permet de les distinguer des droits de l’homme
N.B
• Les LP supposent que l’État reconnaisse aux individus le droit d’exercer, à l’abri des pressions extérieures, un
certain nombre d’activités déterminées.
• Elles ne se conçoivent que dans le cadre d’un système juridique déterminé
• Selon ce système, les individus peuvent disposer d’une faculté d’agir, mais, seulement après une autorisation
administrative qu’il convient de solliciter
- Certaines autorisations sont de droit dès lors que les conditions prévues sont réunies,
- d’autres sont laissées à l’appréciation discrétionnaire, voire arbitraire de l’administration.
• système de la déclaration préalable
• Dans le système de la déclaration préalable, les individus sont libres d’agir sous réserve d’en informer une
autorité administrative ou judiciaire pour lui permettre de contrôler l’usage qui sera fait de la liberté et,
également, d’intervenir au cas où celui-ci paraîtrait illégal ou contraire à l’ordre public.

Section 2: Régime des libertés publiques au Maroc

N.B: les LP font appel à l’intervention de l’Etat à deux niveaux:


- Le niveau normatif:
- Le niveau institutionnel :
1- Les dispositions constitutionnelles qui proclament les droits et libertés des citoyens:
-la Constitution de 1996:
• le préambule réaffirme l’attachement du Maroc aux droits de l’homme tels qu’ils sont universellement
reconnus
• le Titre premier du même texte énonce les différentes libertés,
- l’article 9 garantit aux citoyens la liberté de circuler et de s’établir dans toutes les parties du territoire, la
liberté d’opinion, d’expression et la liberté de réunion, la liberté d’association et d’adhésion à toute association
syndicale et politique
- l’article 10 garantit le droit à la sûreté : « Nul ne peut être arrêté, détenu ou puni que dans les cas et les
formes prévus par la loi. Le domicile est inviolable. Les perquisitions ou vérifications ne peuvent intervenir que dans les
conditions et les formes prévues par la loi ».
- Le secret de la correspondance est également affirmé (art. 11)
- des droits économiques et sociaux sont proclamés : le droit à l'éducation et au travail, le droit de grève, le
droit à la propriété, la liberté d’entreprendre…
-Les DH selon la constitution de 2011
• Une constitution des DH!! 29
Le Maroc réaffirme:(préambule)
-son attachement aux droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus, ainsi que sa volonté de
continuer à œuvrer pour préserver la paix et la sécurité dans le monde. protéger et promouvoir les dispositifs des droits
de l'Homme et du droit international humanitaire et contribuer à leur développement dans leur indivisibilité et leur
universalité ;
-bannir et combattre toute discrimination à l'encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des
croyances, de la culture, de l'origine sociale ou régionale, de la langue, du handicap ou de quelque circonstance
personnelle que ce soit ;
-accorder aux conventions internationales dûment ratifiées par lui, dans le cadre des dispositions de la
Constitution et des lois du Royaume, dans le respect de son identité nationale immuable, et dès la publication de ces
conventions, la primauté sur le droit interne du pays, et harmoniser en conséquence les dispositions pertinentes de sa
législation nationale.
-La souveraineté appartient à la Nation qui l'exerce directement, par voie de référendum, et indirectement, par
l'intermédiaire de ses représentants. (art2)
-La loi est l'expression suprême de la volonté de la Nation. Tous, personnes physiques ou morales, y compris les
pouvoirs publics, sont égaux devant elle et tenus de s'y soumettre. (art6)
-Le titre II de la constitution « LIBERTES ET DROITS FONDAMENTAUX » (art19—art40) traite les différentes libertés
accordées aux marocains,
• Art 19
• L'homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social,
culturel et environnemental, énoncés dans le présent Titre et dans les autres dispositions de la Constitution,
ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Maroc et ce, dans le respect des
dispositions de la Constitution, des constantes du Royaume et de ses lois.
• Les droits garanties
• Le droit à la vie (art20)
• Le droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses biens. (art 21)
• Le droit à l'intégrité physique et morale (art 22)
-Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels, inhumains,
dégradants ou portant atteinte à la dignité humaine.
-La pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni par la loi.
• Nul ne peut être arrêté, détenu, poursuivi ou condamné en dehors des cas et des formes prévus par la loi.
(art23)
• droit à la protection de sa vie privée (art 24)
• le droit d'accéder à l'information détenue par l'administration publique, les institutions élues et les organismes
investis de mission de service public. ( art 27)
• Le droit de grève est garanti (art 29)
• Le vote est un droit personnel et un devoir national. (art 30)
• la protection de la famille sur les plans juridique, social et économique, de manière à garantir son unité, sa
stabilité et sa préservation. (art 32)
• Le droit de propriété (art 35)
Les libertés garanties
Art 25: Sont garanties les libertés
• de pensée,
• d'opinion et d'expression sous toutes leurs formes.
• de création, de publication et d'exposition en matière littéraire et artistique et de recherche scientifique et
technique.
• Art 28: La liberté de la presse
• Art 29: les libertés de réunion, de rassemblement, de manifestation pacifique, d'association et d'appartenance
syndicale et politique.
Les droits de l’art 31
• L'Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens
disponibles pour faciliter l'égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir du
droit :
- aux soins de santé ;
- à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l'Etat;
- à une éducation moderne, accessible et de qualité ;
- à l'éducation sur l'attachement à l'identité marocaine et aux constantes nationales immuables ;
- à la formation professionnelle et à l'éducation physique et artistique ;
- à un logement décent ;
- au travail et à l'appui des pouvoirs publics en matière de recherche d'emploi ou d'auto-emploi; 30
- à l'accès aux fonctions publiques selon le mérite ;
- à l'accès à l'eau et à un environnement sain ;
- au développement durable.
• Art 33:
Il incombe aux pouvoirs publics de prendre toutes les mesures appropriées en vue :
- d'étendre et généraliser la participation de la jeunesse au développement social, économique, culturel et
politique du pays;
- d'aider les jeunes à s'insérer dans la vie active et associative et prêter assistance à ceux en difficulté
d'adaptation scolaire, sociale ou professionnelle ;
- de faciliter l'accès des jeunes à la culture, à la science, à la technologie, à l'art, au sport et aux loisirs, tout en
créant les conditions propices au plein déploiement de leur potentiel créatif et innovant dans tous ces domaines.
• Art 35: la liberté d'entreprendre et la libre concurrence.
Les devoirs
• art 37:
Tous les citoyennes et les citoyens doivent respecter la Constitution et se conformer à la loi.
Ils doivent exercer les droits et les libertés garantis par la Constitution dans un esprit de responsabilité et de citoyenneté
engagée, où l'exercice des droits se fait en corrélation avec l'accomplissement des devoirs.
• Art 38:
Tous les citoyennes et les citoyens contribuent à la défense de la Patrie et de son intégrité territoriale contre
toute agression ou menace.
• Art 39:
Tous supportent, en proportion de leurs facultés contributives, les charges publiques que seule la loi peut,
dans les formes prévues par la présente Constitution, créer et répartir.
• Art 40:
Tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le
développement du pays, et celles résultant des calamités et des catastrophes naturelles.
LES DAHIRS DE 1958
• Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) réglementant le droit d'association
• Dahir N° 1-58-377 du 3 joumada I er 1378 (15 novembre 1958) relatif aux rassemblements publics, (modifié par
le dahir du 23 juillet 2002)
• Dahir n°1-58-378 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958) formant code de la presse au Maroc, (DAHIR N° 1-
02-207 du 25 Rejeb 1423 ( 3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n°77-00 modifiant et complétant le
Dahir n°1-58-378 du 3 Joumada I 1378 ( 15 novembre 1958) formant code de la Presse et de l’Édition -2003)

liberté d'association

• la liberté d'association est régie par le Dahir n° 1-58-376 du 15/11/ 1958 réglementant le droit d'association.
Modifié par D. portant loi n° 1-73-283, 10 avril 1973 – rebia I 1393,
• Def: “une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun de façon permanente leurs
connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices » + Elle est régie, quant à sa
validité, par les principes généraux du droit applicable aux contrats et obligations. (art 1)
• Le texte trace des limites pour cette liberté, ainsi l’association ne doit pas être:(art 3)
- fondée sur une cause ou en vue d'un objet illicite,
- contraire aux lois, aux bonnes mœurs
- qui a pour but de porter atteinte à la religion islamique, à l'intégrité du territoire national, au
régime monarchique
- faire appel à la discrimination

La reconnaissance juridique de l'association (art5) amendement par la loi 75.00

• Toute association doit faire l'objet d'une déclaration au siège de l'autorité administrative locale dans le ressort
duquel se trouve le siège de l'association, directement ou par l'intermédiaire d'un huissier de justice.
• Il en sera donné récépissé provisoire cacheté et daté sur le champ
• Un exemplaire de cette déclaration ainsi que des pièces qui lui sont annexées, visées au troisième alinéa ci-
dessous, sont adressés par cette autorité locale, au parquet du tribunal de première instance compétent afin de
lui permettre de formuler, le cas échéant, un avis sur la demande
• Lorsque la déclaration remplit les conditions nécessaires, le récépissé définitif est délivré obligatoirement dans
un délai maximum de 60 jours; à défaut, l'association peut exercer son activité conformément à l'objet prévu 31
dans ses statuts.

• Selon art 5, Cette déclaration fera connaître:


1. le nom et l'objet de l'association ;
2. La liste des prénoms, noms, nationalité, âge, date et lieux de naissance, professions et domicile des membres du
bureau dirigeant;
3. La qualité dont disposent ces membres pour représenter l'association sous quelque dénomination que ce soit;
4. Copies de leurs cartes d'identité nationale ou pour les étrangers de leurs cartes de séjour et des copies de leur
casier judiciaire;
5. le siège de l'association ;
6. le nombre et les siège de ses succursales, filiales ou établissements détachés, par elle créés, fonctionnant sous
sa direction ou en relation constante avec elle et dans un but d'action commune.
• Les statuts seront joints à la déclaration. Trois exemplaires de ces pièces seront déposés au siège de l'autorité
locale qui en transmettra un au secrétariat général du Gouvernement.
• La déclaration et les pièces y annexées devront être signées et certifiées conformes par l'auteur de la
déclaration. Elles seront assujetties au timbre de dimension, à l'exception de deux exemplaires.
• Tout changement survenu dans l'administration ou la direction ainsi que toute modification apportée aux
statuts, toute création de succursales, filiales, établissements détachés doivent dans le mois de survenance faire
l'objet d'une déclaration dans les mêmes formes que ci-dessus.
• Ces modifications et changements ne sont opposables aux tiers qu'à partir du jour où ils ont été déclarés.

Droits de l’association
Toute association régulièrement déclarée- peut:
• ester en justice,
• acquérir à titre onéreux, posséder et administrer:
1. les subventions publiques;
2. les droits d'adhésion de ses membres;
3. les cotisations annuelles de ses membres;
4. l'aide du secteur privé;
5. les aides que les associations peuvent recevoir d'une partie étrangère ou d'organisations internationales, sous
réserve des dispositions des articles 17 et 32 bis de la présente loi;
6. les locaux et matériels destinés à l'administration de l'association et à la réunion de ses membres;
7. les immeubles nécessaires à l'exercice de son activité et à la réalisation de ses objectifs.
art 32 bis
• Les associations qui reçoivent des aides étrangères sont tenues d'en faire la déclaration au secrétariat général
du gouvernement en spécifiant le montant obtenu et son origine et ce dans un délai de 30 jours francs à
compter de la date de l'obtention de l'aide.
• Sont fixés par arrêté du ministre chargé des finances les livres comptables que doivent tenir les associations
visées à l'alinéa précédent. Ces livres sont soumis au contrôle des inspecteurs du ministère des finances.

Des Associations Reconnues d'Utilité Publique.(art9)


• A l'exception des partis politiques et des associations à caractère politique, visés au titre IV de la présente loi,
toute association, après enquête préalable de l'autorité administrative sur son but et ses moyens d'action, peut
être reconnue d'utilité publique, par décret sur demande présentée à cet effet.
• Il doit être statué sur cette demande par décision motivée dans un délai maximum de six mois courant à partir
de la date de son dépôt auprès de l'autorité administrative locale,
C-à-d
• Toute association peut, après enquête préalable de l’autorité administrative sur son but et ses moyens d’action,
être reconnue d’utilité publique par décret sur demande présentée à cet effet
• Le nouveau texte de loi limite sensiblement le droit discrétionnaire de l’Etat en fixant un délai de six mois pour
apporter une réponse à la demande de reconnaissance, et en obligeant l’autorité gouvernementale à motiver sa
décision.
Cas particuliers
• Les partis politiques et les associations à caractère politique dont le financement pose problème pour des
raisons évidentes, sont écartés de cette possibilités
• D’autre part, l’art 9 dispense de cette demande, les fédérations sportives habilitées conformément aux
dispositions de la loi 06-87, afférente à l’éducation physique et aux sports, qui acquièrent la reconnaissance
d’utilité publique de plein droit.
Obligations des associations reconnues d’utilité publique art 9
32
• Les associations reconnues d'utilité publique doivent:
- tenir une comptabilité dans les conditions fixées par voie réglementaire, permettant de donner une
image fidèle de leur patrimoine, de leur situation financière et de leurs résultats. Les états de
synthèse, les pièces justificatives des écritures comptables et les livres doivent être conservés
pendant une période de cinq ans.
- soumettre un rapport annuel au secrétariat général du gouvernement comportant l'affectation des
ressources qu'elles ont obtenues pendant une année civile. Ce rapport doit être certifié par un
expert-comptable inscrit à l'ordre des experts-comptables, attestant la sincérité des comptes qu'il
décrit, sous réserve des dispositions de la loi relative au code des juridictions financières.
• En cas d’infraction à ses statuts ou à ses obligations, le bénéfice de la reconnaissance d’utilité publique peut être
retiré également par décret
D’autre part (droits)
• Toute association reconnue d'utilité publique jouira, indépendamment des avantages prévus à l'article 6, de
faire appel à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant des recettes
art 9: Par dérogation à la législation relative aux appels à la générosité publique ou tout autre moyen autorisé procurant
des recettes, l'association pourra, une fois par an, et sans autorisation préalable, faire appel à la générosité publique ou
tout autre moyen autorisé procurant des recettes (MAIS, elles est tenue d'en faire déclaration au secrétaire général du
gouvernement dans les quinze jours au moins qui précèdent la date de la manifestation. Cette déclaration doit indiquer
la date et le leu de la manifestation ainsi que les recettes prévisionnelles et leur affectation) (pouvoir discrétionnaire du
secrétaire général du gouvernement),
De plus
• Ce genre d’associations peut posséder les biens, meubles ou immeubles nécessaires au but qu'elle poursuit ou à
l'accomplissement de l'œuvre qu'elle se propose dans les limites fixées par le décret de reconnaissance. (art 10)
• acquérir à titre gratuit entre vifs ou par testament ‫ وﺻﯾﺔ‬et acquérir à titre onéreux, qu'il s'agisse de deniers,
valeurs, objets meubles ou immeubles, dans les conditions prévues par ses statuts et après autorisation par
arrêté du Premier ministre (art 11)
• Remarque,
art 11: Aucune association reconnue d'utilité publique ne peut accepter une donation mobilière ou immobilière
avec réserve d'usufruit au profit du donateur. ‫ﯾﺣﺗﻔظ ﻓﯾﮭﺎ اﻟواھب ﺑﻣﻧﻔﻌﺔ اﻟﻌﻘﺎر أو اﻟﻣﻧﻘول‬
• Toutes les valeurs mobilières d'une association devront être placées en titres immatriculés au nom de
l'association.
• L'aliénation des valeurs ainsi immatriculées, leur conversion, leur emploi en autres valeurs ou en immeubles, ne
pourra avoir lieu qu'après autorisation par arrêté du Premier ministre. (art 12)

Les Associations Etrangères

• Art 21: « Sont réputées associations étrangères au sens du présent titre les groupements présentant les
caractères d'une association et
- qui ont un siège à l'étranger
- ou dont les dirigeants sont des étrangers
- ou dont la moitié des membres sont étrangers
- ou qui sont effectivement dirigées par des étrangers et dont le siège est au Maroc ».
Art 23: « Aucune association étrangère ne peut se former ni exercer son activité au Maroc si elle n'en fait la
déclaration préalable dans les conditions fixées par l'article 5 ».
• Dans ce cadre, l'article 22 précise qu'il appartient à l’autorité locale, à toute époque, d'inviter les dirigeants de
tout groupement, sous leur compétence territoriale, à lui fournir par écrit et dans un délai ne dépassant pas
un mois, tous renseignements de nature à déterminer le siège auquel ils se rattachent, leur objet, la
nationalité des membres et des dirigeants et administrateurs effectifs.
• Ceux qui ne se conforment pas à cette injonction ou font des déclarations mensongères sont punis des peines
prévues à l'article 8
Art 24 pouvoir discrétionnaire du gouvernement
• Dans un délai de trois mois à partir de la date figurant sur le dernier récépissé, le Gouvernement peut
s'opposer à la constitution d'une association étrangère, ainsi qu'à toute modification aux statuts, à tout
changement dans le personnel de direction ou d'administration, à toute création de succursales, filiales,
établissements détachés d'une association étrangère existante.
• Par conséquent, « Toute association étrangère ne peut effectuer les opérations autorisées par l'article 6 qu'à
l'expiration du délai de trois mois prévu à l'article 24 »(art 25)
• Remarque,
« Sous réserve d’être autorisées par décret, les associations étrangères peuvent également se constituer en
union ou fédérations d’associations » art 26. 33

Art 27 dissolution de l’association


« Lorsqu'une association étrangère tombe sous le coup de la nullité prévu par l'article 3 ou se trouve en
infraction aux dispositions des articles 14, 23 et 25 ou lorsque ses activités porte atteinte à l’ordre public, sa
dissolution est prononcée conformément à la procédure prévues à l'article 7 »
Art 7
• « Le tribunal de première instance est compétent pour connaître des demandes de déclaration de nullité de
l'association prévue à l'article 3.
• Il est également compétent pour connaître des demandes de dissolution de l'association si cette dernière est
en situation non conforme à la loi, à la demande de toute personne concernée ou à l'initiative du ministère
public.
• Le tribunal peut ordonner à titre de mesure conservatoire, et nonobstant toute voie de recours, la fermeture
des locaux et l'interdiction de toute réunion des membres de l'association »

LES PARTIS POLITIQUES

Titre IV du Dahir n° 1-58-376 du 3 joumada I 1378 (15 novembre 1958): Des Partis Politiques et Associations à
Caractère Politique.
(Abrogé par l’article 61 de la loi n° 36-04 relative aux partis politiques)
Dahir n° 1-06-18 du 15 moharrem 1427 portant promulgation de la loi n° 36-04 relative aux partis politiques (B.O. n°
5400 du 2 mars 2006).
Dahir nº 1-11-166 du 24 kaada 1432 (22 octobre 2011) portant promulgation de la loi organique n°29-11

Préambule de la Loi n° 36-04 relative aux partis politiques


• La conception Royale pour la modernisation du Maroc dont la loi sur les partis politiques constitue l'une des
remarquables étapes s'appuie sur une approche réformiste globale visant principalement à promouvoir les
droits de l'Homme et à tourner définitivement la page du passé afin de préserver la dignité, rendre justice aux
ayant droits et renforcer l'unité nationale
• la loi relative aux partis politiques tend à renforcer le socle de l'Etat moderne dans le cadre de la monarchie
constitutionnelle, démocratique et sociale

Il s’agit d’une loi qui


• tend à doter les partis politiques d'un cadre législatif restituant à l'action politique sa considération et sa
crédibilité
• Peut être considérée comme un instrument d'aménager un climat politique approprié pour faire du parti
politique un moyen de rayonnement des valeurs de citoyenneté et un trait d'union fort entre l'Etat et le citoyen
en mettant l'accent en particulier sur la responsabilité des partis politiques dans la mise en œuvre saine et
exemplaire des dispositions de cette loi en s'engageant à appliquer son contenu et en s'y conformant dans leurs
institutions, leurs programmes, leurs modes de financement et de fonctionnement, leurs statuts et règlements
intérieurs aux règles et principes de démocratie et de transparence.
Son objectif est
• faire des partis politiques, école véritable de la démocratie, des instances qui œuvrent avec assiduité à renforcer
l'autorité de l'Etat à travers l'instauration d'un climat de confiance dans les institutions nationales pour
permettre de:
- libérer les énergies, raviver les espoirs, ouvrir les horizons, contribuer à l'émergence d'élites
compétentes convaincues des valeurs de l'efficience économique, de la solidarité sociale et de la
moralisation de la vie publique,
- de vulgariser la saine éducation politique, la citoyenneté positive,
- de concevoir des solutions et de proposer des projets sociétaux efficaces et des initiatives de
terrain efficientes pour contribuer au développement du Maroc du 21e siècle, à son évolution et
au renforcement des piliers de l'Etat par des institutions, des instances et des mécanismes
démocratiques efficaces.
Définition art 1
• Le parti politique est une organisation permanente et à but non lucratif, dotée de la personnalité morale,
instituée en vertu d'une convention entre des personnes physiques, jouissant de leurs droits civils et
politiques et partageant les mêmes principes, en vue de participer, par des voies démocratiques, à la gestion
des affaires publiques.
Art 2
• Les partis politiques concourent à l'organisation et à la représentation des citoyens. Ils contribuent, à ce titre, 34
à l'éducation politique et à la participation des citoyens à la vie publique, à la formation des élites capables
d'assumer des responsabilités publiques et à l'animation du champ politique.
Art 7 de la Constitution de 2011 stipule :
« Les partis politiques œuvrent à l’encadrement et à la formation politique des citoyennes et citoyens, ainsi
qu’à la promotion de leur participation à la vie nationale et à la gestion des affaires publiques. Ils concourent à
l’expression de la volonté des électeurs et participent à l’exercice du pouvoir, sur la base du pluralisme et de
l’alternance par les moyens démocratiques, dans le cadre des institutions constitutionnelles. Leur constitution
et l’exercice de leurs activités sont libres, dans le respect de la Constitution et de la Loi. Le régime du parti
unique est illégal. »
Donc,
• Un parti politique doit avoir un programme, un statut et un règlement intérieur.
• C’est le programme qui fixe les fondements et les objectifs du parti; les règles de fonctionnement, son
organisation administrative et financière.
Ce qui est repris sur
Art 2 de la loi organique 29.11,
• loi qui, selon art 1, « fixe la définition du parti politique, les règles relatives à la constitutions, et à l’adhésion
aux partis politiques, à l’exercice de leurs activités, les principes de leur administration et de leur organisation,
le régime de financement et les modalités de son contrôle, ainsi que les critères d’octroi du soutien financier de
l’Etat »
• Un parti politique ne peut être crée sur une base religieuse, linguistique, ethnique ou régionale ou toute autre
base discriminatoire ou contraire aux droits de l’homme.
• Un parti politique est considéré comme nul s’il a pour but de porter atteinte à la religion musulmane, au régime
monarchique, aux principes constitutionnels, aux fondements démocratiques et à l’unité nationale ou l’intégrité
territoriale (art.4).

LA LIBERTE DES RASSEMBLEMENTS PUBLICS


Les rassemblements publics englobent, dans la loi marocaine:
• LES REUNIONS PUBLIQUES
• LES MANIFESTATIONS SUR LA VOIE PUBLIQUE
• LES ATTROUPEMENTS

LA LIBERTE DE PRESSE
• LES MODALITES DE PUBLICATION DES PERIODIQUES
• LES MODALITES DE SUSPENSION ET D’INTERDICTION DES PERIODIQUES
• LE MAINTIEN DES NOTIONS VAGUES ET AMBIGUËS

LA LIBERTE SYNDICALE
• L'action syndicale est définie et réglementée par le dahir n° 1-57-119 du 16 juillet 1957
• L’idée d’un syndicat national a lentement fait son chemin et avec l’appui du mouvement national se constitua
en janvier 1955, « un comité d’organisation » qui finit par mettre sur pied, deux mois plus tard, en mars, le
premier syndicat national : l’Union Marocaine du Travail.
• Les syndicats, interviennent dans un domaine exclusif: la défense des intérêts économiques, industriels,
commerciaux et professionnels de leurs adhérents. Selon l’article 2, « les personnes exerçant la même
profession, des métiers similaires, la même profession libérale ou des professions connexes peuvent se
constituer en syndicats ».

Vous aimerez peut-être aussi