Vous êtes sur la page 1sur 6

SEQUENCE 2 : LIBERTE DE PRESSE

Objectifs : - Reconnaitre les grandes caractéristiques d’un Etat démocratique

-Développer les aptitudes à la réflexion critique

2.1. Historique de la liberté de la presse

L’idée de liberté d’expression est née en Europe aux 15e et 16e siècles,
dans un milieu bourgeois, c’est-à-dire les marchands, les industriels, les
professions libérales et les hauts fonctionnaires…Ils étaient exclus par
la noblesse et le clergé qui jouissaient d’énormes privilèges
héréditaires. Pour se maintenir en place, ils ont imposé une censure
absolue, soit par l’autorité publique (la police), soit par l’autorité
ecclésiastique (l’Inquisition). Pour la classe bourgeoise l’idée de
liberté signifiait donc, la fin des privilèges, des patentes et des
dîmes qui symbolisaient la domination de l’aristocratie foncière et de
l’Église. A la renaissance, le protestantisme mettait en cause le monopole
du clergé sur l’interprétation des textes religieux : chaque chrétien,
selon l’Allemand Martin Luther et le Suisse jean Calvin, avait le droit de
lire et d’interpréter les textes. Cette première libération de la pensée a
ouvert la porte aux philosophes des Lumières (17e et 18e siècles), qui
défendaient l’idée que seule la raison devait guider l’Homme.

À la fin du 18e siècle, la bourgeoisie prend le pouvoir. Aux États-Unis,


elle impose en 1776 une Constitution qui garantit une liberté d’expression
sans limites. En 1789, lors de la Révolution française, le nouveau pouvoir
promulgue la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui fonde la
nouvelle société sur la laïcité de l’État c'est-à-dire la séparation entre
l’Eglise et l’Etat (l’Église perd tout pouvoir temporel), la démocratie
représentative met fin des privilèges de l’aristocratie, mais le
peuple (paysans et ouvriers sont exclus du pouvoir), la liberté du
commerce et de l’industrie. Dans cet esprit, l’article 4 de la Déclaration
stipule : « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui », et l’article 11 : « la libre communication des pensées et des
opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme. ».La liberté de
la presse est essentielle à la vie en démocratie. Sans cette liberté, nous
devenions de citoyens manipulés et sous informés car la presse nous permet
d’avoir une diversité d’opinion au lieu d’une seule source, unique
parole. Par cette liberté, nous avons accès à la pluralité d’informations
ce qui nous permet de réfléchir et de nous faire une idée d’une situation
problématique. Sans cette liberté, c’est le retour à la sous information.
Pour ne pas porter atteinte à la liberté des autres et à l’ordre public.
2.2.2. Qu’est ce qu’Etre libre ?

L’expression ne signifie pas faire ce que je veux et dire ce que je veux.


Ces limites sont fixées par la loi. Par exemple, ma liberté d’expression
ne me permet pas d’injurier quelqu’un dans la cour de recréation ou sur
les réseaux sociaux. Nous devons également nous fixer nous-mêmes des
limites afin de pouvoir vivre ensemble. A la maison comme à l’Institut, on
ne peut pas vivre avec les autres si on ne se soucie pas de leur liberté.

TD 1 : La liberté d’expression et ses limites

Selon toi, les propositions suivantes sont-elles autorisées ou interdites


au sens légal du terme ? Classe-les dans le tableau.

1. Critiquer un homme politique pour ses idées.


2. Critiquer un professeur sur sa manière de donner cours

3. Inventer une histoire que l’on raconte à tout le monde dans le but de
nuire à une personne

4. Se moquer d’une religion quelle qu’elle soit, 5. Publier dans


la presse une caricature

6. (De la part des actionnaires d’une entreprise) : Interdire à un


journaliste de publier une information (censurer) parce que cette
entreprise dépense beaucoup d’argent en publicité dans ce journal

7. (De la part d’un gouvernement) : Interdire à une radio ou une


chaine de télévision de publier une information sous prétexte qu’il s’agit
d’une chaîne financée par de l’argent public et dirigée par des hommes et
femmes politiques (censure)

8. Avoir des propos négationnistes ou révisionnistes, 9. Inciter à la


haine

10. Provoquer, par la tenue d’un événement, des troubles sociaux dangereux
pour la sécurité (à distinguer toutefois du droit de grève et de
manifestation)

11. Avoir des propos xénophobes appelant à déporter ou éliminer des


personnes qui ont des origines étrangères

12. Recommander de ne pas attribué un emploi ou un logement à un et ou tel


individu

13. Diffuser une « photo volée » d’une personne sans son accord
14. Appeler les entreprises à ne pas engager les enfants

15. Faire l’apologie du crime et du terrorisme

16. Affirmer que « X a volé dans la caisse de l’entreprise » alors qu’il


ne l’a pas fait.

TD2 : Le Corpus des libertés fondamentales

Texte 1 : Les missions de Reporters sans frontières

« Enquêter, dénoncer, soutenir : Défend les journalistes et les


collaborateurs des médias emprisonnés ou persécutés pour leur activité
professionnelle, dénonce les mauvais traitements et la torture dont ils
sont victimes dans de nombreux Etats. Lutte pour faire reculer la censure
et combat les lois visant à restreindre la liberté de la presse. Agit pour
améliorer la sécurité des journalistes, notamment dans les zones de
conflit. Avant d’agir, les chercheurs de reporteurs sans frontières
recensent toutes les atteintes à la liberté d’information. Apres
vérification, les chercheurs et correspondants de l’organisation adressent
des lettres de protestation aux autorités, afin de peser sur les
gouvernements qui ne respectent pas le droit d’informer et d’être
informer, et des communiqués aux médias, afin de les mobiliser en faveur
des journalistes persécutés. »

Informations publiées sur le site de l’Organisation non gouvernementale(ONG) Reporters Sans Frontières

Texte 2 : Ce que dit la loi

« Article premier. Les hommes naissent égaux en droits. Les distinctions


sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. Article 11 :
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les
plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer
librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas
déterminés par la loi »

Extraits de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 1789 .

« Article premier. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en


dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent
agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. (…)

Extrait de la Déclaration universelle des droits de l’homme, 1948.


Texte 3 : « Pourquoi faut-il critiquer les médias ? »

Partout dans le monde, la lutte pour la liberté de presse est


indissociable de lutte pour la liberté tout cours. Avant la Révolution
Française, la presse en protégeant les idées des Lumières, a donné au
citoyen la possibilité de contester le système monarchique. En 1789,
c’est au palais- Royal, ou étaient affichés tous les journaux, que battait
le cœur de la Révolution. On dit de la presse qu’elle est le « quatrième
pouvoir »(les trois autres sont le pouvoir exécutif, qui gouverne, le
pouvoir législatif, qui fait les lois, et le pouvoir judiciaire qui les
applique). On dit aussi que c’est un contre- pouvoir en faisant circuler
l’information sur les éventuels abus et erreurs des trois pouvoirs que
nous venons de citer, elle nous permet d’être informés, de se faire notre
propre opinion, et de s’opposer si l’on n’est pas d’accord. Mais
aujourd’hui, en même temps qu’elle reste cet indispensable contre-
pouvoir, la presse est devenue un pouvoir à part entière – un pouvoir peut
–être plus puissant encore que le pouvoir politique lui-même, et très lié
au pouvoir économique(les grandes entreprises) et au pouvoir politique.
Les journaux et les chaines de télévision, qui ont besoin d’énormément
d’argent pour fonctionner, sont aux mains des puissants : les banquiers,
les industriels de l’armement, du bâtiment ou de l’internet qui
investissent dans les médias les utilisent pour défendre leur convictions
politiques et leurs intérêts économiques. Et comme les médias dépendent
aussi de la publicité, ils ne peuvent pas non plus critiquer les
entreprises qvui leur achètent de l’espace publicitaire. Entre tous ces
commentaires, la marge de manœuvre des journalistes est donc trop
réduite ! Voila pourquoi le public doit être informé sur les médias, la
liberté d’expression est indispensable. En fait, la critique des médias
est aussi indispensable, à la démocratie, que le sont les médias eux-
mêmes ? »

Daniel Schneidermann, Etienne Lécroart, Liberté d’expression : a-t-on le droit de tout dire ? »,
Editions la ville brule, 2015.

Questions :

1. Quelles libertés fondamentales l’association Reporters Sans Frontières


défend-elle ? (Texte 1)

2. Quelles sont les libertés fondamentales citées ? (Texte 2)

3. Par quoi le travail de journalisme peut-il être influencé ?

4. Lors d’un débat télévisé, un journaliste déclare qu’il n y a pas de


liberté de la presse. Imaginez quels peuvent-être ses arguments pour
défendre cette affirmation ?
2. 3 L’engagement des éditeurs jeunesse

Objectifs : - Développer une conscience citoyenne

- Expliquer le sens de l’importance de l’engagement

2.3.1. Introduction

Dans une démocratie, nous avons le droit de ne pas partager les mêmes
idées. L’opinion publique, c'est-à-dire la manière de penser la plus
répandue dans la société, est souvent divisée, mais nous pouvons débattre
et discuter. Nous pouvons nous engager pour une cause qui nous touche :
défenses des migrants, défense de l’environnement, défense des animaux,
soutien à une population en guerre ou victime de la famine. Au nom de ces
causes, nous pouvons manifester dans la rue pour exprimer notre soutien ou
notre désaccord, lancer une pétition ou créer une page Facebook. On peut
agir librement, selon ses convictions, tout en respectant le cadre fixé
par la loi.

2. 3.2. Le droit de vote, un outil de la démocratie

Le droit de vote permet aux citoyens d’exprimer leur opinion lors d’un
scrutin. Dès dix huit ans, tout citoyen Français, Djiboutien ou autre peut
voter et ainsi participer au fonctionnement de la démocratie. Voter, c’est
s’engager pour son pays, sa ville ou sa région et faire entendre sa voix.

Texte 1 : L’adoption du suffrage universel en 1848

Deux ans après l’adoption du suffrage universel masculin en France, Victor Hugo écrivain et
député à l’assemblée nationale, se prononce devant les députés sur l’intérêt du suffrage
universel.

« Je le répète, le côté profond, efficace, politique du suffrage


universel, ce fût d’aller chercher dans les régions douloureuses de la
société, l’être froissé qui, jusqu’alors, n’avait eu d’autre espoir, que
la révolte, et de lui apporter l’espérance sous une autre forme, et de lui
dire :Vote ! Ne te bas plus. Ce fut de rendre sa part de souveraineté à
celui qui jusque-là n’avait eu que sa part de souffrance »

Texte 2 : L’engagement d’un étudiant

« Le système démocratique nous autorise à nous faire entendre, y compris


en dehors des périodes électorales. En définitive, voter n’est que l’un
des nombreux droits que garantit la constitution, et d’autres sont aussi
important. La liberté d’expression-dans les limites que nous allons
évoquer, celle de manifester, sont également des droits démocratiques. Et
puis, au-delà de ces droits accordés par la constitution, par l’Etat, il y
a encore tout ce qui relève de nos aspirations profondes, de notre morale
ou de notre éthique de vie. Parfois, ces grandes options nous obligent à
ne pas accepter ce que nous trouvons injuste ou infâme. Il faut tenter de
faire bouger la société et changer les comportements. Pour cela, oui,
chaque voix compte »

Patrice Favero, Philippe Godart, Tina, Simon, Rachid, et la politique, La Vraie ! Actes Sud Junior,
2011

Texte 3 : L’addiction et la liberté

Une journaliste interroge Didier Acier, professeur de psychologie clinique à l’université


de Nantes.

« Qu’entend-on par addiction au numérique ? Lorsque la personne devient


esclave d’une activité numérique, d’un jeu vidéo… lorsqu’on ne peut plus
s’arrêter d’utiliser son Smartphone, sa console, son ordinateur.
L’addiction au numérique se mesure à la perte de liberté. Qui en sont les
principales victimes ? Les 15 – 30 ans sont nombreux à souffrir de
cyberdépendance. Notons aussi que ce phénomène, qui était il y a quelques
années l’apanage des jeunes garçons jouant trop aux jeux vidéo, se
féminise. Quelles sont les conséquences de cette addiction au numérique ?
Chez l’adolescent, elle entraine un manque de sommeil, un repli sur soi,
une difficulté à se concentrer, ce qui a des conséquences sur ses
résultats scalaires »

Interview de Delphine Bancaud, parue dans 20 minutes, 22 décembre 2014 .

Questionnaire

Texte 1 : Que veut dire Victor Hugo quand il dit : « Vote ne te bats
plus »

Texte 2 : Qu’est ce que l’abstention ? Quelles sont les causes évoquées


dans le texte ?

Texte 3 : Pourquoi l’addiction « se mesure qu’avec la perte de liberté » ?


Quelles sont ses conséquences ?

Vocabulaire

Une addiction : une relation de dépendance, que l’on entretient avec un produit (l’alcool,
drogue…) ou une pratique (jeux, internet, achat…)

L’abstention : lors d’une élection, c’est le fait de ne pas prendre part à un vote.

Le suffrage universel : le système dans lequel le corps électoral est constitué par tous
les citoyens qui ont la capacité électorale (en âge de voter)

Vous aimerez peut-être aussi