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PHILOSOPHIE POLITIQUE DU MOYEN-ÂGE 

: RÉALISME ET ABSOLUTISME

MACHIAVELLI, Niccolò (Italien,Florentin, 1467-1527)


- À l’époque de Machiavel, l’Italie était composée d’une multitude de petites principautés. Les guerres étaient nombreuses et faisaient
régulièrement passer les territoires d’une main à l’autre.
- Diplomate de carrière, il rédige Le Prince une œuvre controversée sur l’exercice du pouvoir.
- Pour lui, tant qu’un Prince vise à assurer la sécurité, l’indépendance et l’intégrité du système politique de la nation, on ne peut pas dire
qu’il agit mal. C’est le réalisme politique.
- Si l’objectif final (la « fin ») du Prince est bon (rester au pouvoir), toute méthode qu’il emploie pour y arriver serait acceptable.
- Machiavel constate qu’en politique : « La fin justifie les moyens »

HOBBES, Thomas (Anglais, 1588-1679)


- Hobbes vécu à l’époque de la révolution Anglaise.
- « L’homme est un loup pour l’homme », écrivit-il dans Le Léviathan.
- Étant donné sa nature essentiellement égoïste et brutale, l’homme doit être tenu en place par un être plus grand et plus féroce que lui.
Cet être, selon Hobbes, c’est l’État.
- C’est pour se protéger contre la punition de l’État que l’homme agit de manière civilisée.
- L’Etat naît naturellement de ce qu’il appelle le contrat social, où chaque homme sacrifie une partie de sa liberté afin de mieux assurer sa
sécurité personnelle.

LE SIÈCLE DES LUMIÈRES: LA LIBERTÉ PAR LA RAISON (fin 1600'S à fin 1700's)

De leurs perspectives découlent:


1) Une révolte contre l’autorité traditionnelle politique et religieuse.
2) Nouveau RATIONALISME: Il existe des règles et des droits innés à chaque humain.
3) Une volonté de redéfinir les lois naturelles, morales et religieuses.
4) Un optimisme culturel voulant la naissance d’un nouvel ordre fondé sur la raison.
5) Un retour à la nature: comme endroit libre des dogmes artificiels de la société.
6) La recherche d’une religion naturelle ou Dieu est la Cause Première ayant mis le Cosmos en marche et l’auteur de la raison
qui mène l’humain vers la vérité.
7) La Révolution (Française) fondée sur les droits naturels de l’homme qui produit:
- la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (1789)
- la Déclaration des Droits de la Femme (Olympe de Gouge, décapitée 1793)

PHILOSOPHIE POLITIQUE D’UN MONDE EN RÉVOLTE : LE SIÈCLE DES LUMIÈRES

LOCKE, John (Anglais, 1632-1704)


- Contrairement à Hobbes, Locke avait affirmé que les hommes: “se trouvant tous par nature libres, égaux et indépendants,” il en découle
que la domination d’un homme sur d’autres n’est pas justifiable.
- En présentant logiquement les fondements des droits inaliénables tels le droit à la propriété privée, il contribue à convaincre
que tout État a l’obligation morale de garantir les droits naturels.
- Ainsi, le peuple a le droit fondamental de renverser tout gouvernement qui échoue à cette tâche.
- Son Essai sur le gouvernement civil, eut une profonde influence sur la politique du temps.
- L’idée selon laquelle le règne du roi n’était pas un droit accordé par Dieu mais un privilège accordé par le peuple allait servir
d’inspiration à toute une génération de penseurs et révolutionnaires.

MONTESQUIEU, Charles Secondat, baron de (Français,1689-1755)


- Inspiré de la découverte des lois physiques de la nature Newton, Montesquieu cherche à établir les lois naturelles du fonctionnement
social et politique.
- Il prône la séparation des pouvoirs:
législatif : pouvoir de faire les lois. ex: assemblée, sénat…
exécutif : pouvoir de renforcer les lois. ex: policiers, militaires…
judiciaire: pouvoir de juger ceux qui brisent les lois. ex: juges, avocats…
- MONTESQUIEU constate que lorsque chacune de ces sections du gouvernement est indépendante et libre d’exercer ses fonctions sans
l’influence des autres, les trois sections se guettent mutuellement, ce qui minimise naturellement les abus de pouvoir et la corruption
puis maximise la garantie des libertés individuelles.
- Cette séparation des pouvoirs est à la base de toutes les démocraties de droit modernes.
- Ainsi, même les plus grands dirigeants peuvent être mis en état d’arrestation et traduits en justice.
* Dans les temps modernes, il reste-t-il à se demander si Montesquieu n’aurait pas oublié de séparer aussi les intérêts économiques des
intérêts politiques en plus de séparer les intérêts éducatifs et médiatiques de ces derniers!? …

VOLTAIRE, François-Marie Arouet dit (Français, 1694-1778)


- Reconnu surtout comme auteur et poète, Voltaire apporte néanmoins à la pensée politique de son temps les principes de la liberté de
croyance et de la liberté de parole.
- Vivant durant une période de guerres et d’intolérance religieuse entre catholiques, protestants et autres courants religieux, il défend le
droit de chacun de croire ou non en ce qu’il veut.
- Quoique nouvelle à ce temps, cette idée est de nos jours défendue dans presque toutes les constitutions d’états démocratiques en but de
limiter la discrimination et l’intolérance.
- Ayant aussi été persécuté pour ses écrits satiriques portant sur les abus de pouvoir de l’élite française, Voltaire était un ardent défenseur
de la liberté de parole.
- De nos jours, cette liberté est considérée comme essentielle au maintien d’un système politique juste et responsable. Elle permet de
dénoncer publiquement les abus de pouvoir.
- Surtout, toute critique et remise en questions des faits et idées sert à promouvoir l’évolution des idées et des organisations vers de
formes nouvelles.
- Le droit de parole serait en fait le droit philosophique de faire progresser l’humain et ses sociétés vers un monde meilleur.

ROUSSEAU, Jean-Jacques (Français, 1712-1778)


- À l’opposé de Hobbes, Rousseau affirme que l’homme est, par sa nature, un être noble et bon.
- C’est la société qui, en lui imposant des structures non-naturelles et injustes, fait ressortir ses vices.
- Mais, ne pouvant échapper à la société, l’homme a le devoir de renoncer à une partie de sa liberté afin d’assurer la paix et la stabilité de l’État.
- Dans Le contrat social , Rousseau présente l’idée de la volonté générale comme découlant du fait que chacun veuille assurer le bien commun.
- Il distingue la volonté générale de la volonté de tous qui elle, issue du concours d’une masse de volontés individuelles et égoïstes,
promouvoit l’établissement de lois injustes.
- Donc, l’opinion de chacun n’est valide que dans la mesure où elle se soucie du bien être du groupe.
- La notion de volonté générale est aux fondements de l’idéal démocratique moderne.
- Mais Rousseau n’envisageait pas les démocraties de masses que nous avons aujourd’hui. Dans leurs grandes complexités, difficile de
représenter adéquatement la volonté générale du peuple.

WOLLSTONECRAFT, Mary (Anglaise, 1759-1797)


- Quoique romancière, Wollstonecraft est surtout connue pour son pamphlet contre la société patriarcale (= dominée par les pères) de son
temps intitulé Défense des droits de la femme.
- Elle y avance l'idée que si les femmes paraissent inférieures aux hommes ce n’est pas dû à leur nature inférieure mais bien au manque
d'éducation appropriée et aux restrictions qu’on leur impose.
- À l’époque, on soutient généralement que les femmes, trop sujettes aux émotions, sont incapables de pensée rationnelle ou abstraite. On
les forme donc à faire de bonnes ménagères.
- À ceci, elle répond qu’au contraire, les femmes devraient recevoir une éducation fondée sur la raison, ce qui leur permettrait de servir
la société de manière efficace.
- Elle avance ainsi l'idée que, sans femmes éduquées, la société ne peut que dégénérer, surtout que les mères sont les premières à former
les jeunes enfants. Tâche à laquelle elle accorde une grande importance.
- Elle critique de ce fait les hommes pour avoir institué un système éducatif et une culture qui pousse les êtres de sexe féminin à se voir
non comme des femmes, mais comme des êtres « moins qu’humains ».
- Elle écrit : « Formé depuis l'enfance à l'idée que la beauté est le sceptre de la femme, l'esprit se
conforme au corps et, tournant dans sa cage dorée, ne cherche qu'à orner sa prison »

- Mary Wollstonecraft est vue comme étant la mère fondatrice du mouvement féministe, mais les branches plus radicales du féminisme la
critiquent pour avoir présenté la femme comme ayant une place distincte de celle des hommes en société. Elle avançait l’égalité morale
plutôt que sociale de la femme.

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