Vous êtes sur la page 1sur 6

SECTION 3- LES DROITS FONDAMENTAUX DE LA PERSONNE PHYSIQUE

Chacun en tant que personne juridique a des droits patrimoniaux, plus ou moins selon la
richesse, contrairement aux droits extrapatrimoniaux. Pour eux, ils sont octroyés aux
personnes physiques indépendamment de leurs caractéristiques, ils leurs sont octroyé parce
que se sont des sujets de droit.
Les droits fondamentaux sont des ensembles vastes et complexes, et la tendance est au poids
croissant des droits fond, donc on assite a une fondamentalisation du droit objectif, tellement
ils deviennent important  normes supranationales et constit. La valeur de ses normes fait
qu’elles irriguent tout le système juridique.
1) La multiplications des droits fondamentaux

Foisonnement des droits fondamentaux lié à la diversité des sources et ensuite on verra les
difficultés que pose la multiplication de ces droits.

A- La diversité des sources

En France, on a plusieurs ordres juridiques, mais à leur intersection on trouve des nombreux
droits fond qui sont proclamés par plusieurs ordres juridiques. La raison première de leur
affirmation (qui commence au MA), est la DDHC de 1789, puis la tragique expérience des
régimes totalitaires, donc volonté d’affirmer des droits fond qui posent des limites au pouvoir
des états sur les individus. Depuis 70 ans, le domaine des droits fond n’a cessé de croitre aussi
pour des raisons psycho sociologiques forme d’enchevêtrement parce que plusieurs ordres
prônent les mêmes droits.

 Les sources nationales


a. Le bloc de constitutionnalité : la C au sens formel ne contient pas de droits fondamentaux,
car la C se concentre sur l’organisation politique de la Nation. Mais le CC a adopté dans les
années 1970 une conception matérielle de la C, il y a aussi le bloc de constitutionnalité (toutes
les normes qui ont valeur constit même si elles ne sont pas dans le texte de 1958). Il y a le
préambule de 1958, et celui du préambule de la déclaration de 1946, de la DDHC, du PFRLR.
Puisqu’ils ont valeur constitutionnelle, ils ne peuvent pas être supprimé, mais le législateur
peut quand même poser des limites ou les restreindre. Le plus souvent, il faut les encadrer
pour éviter qu’ils empiètent les uns sur les autres, pour organiser leur conciliation (2 critères :
nécessité et proportionnalité).

b. La loi : ex. droit au respect du corps ou de la vie privée. Ce sont des textes qui ne sont pas
dans le bloc, mais qui sont dans la loi. En théorie le législateur pourrait les supprimer ? Mais
ces droits sont repris au niveaux conventionnel (CEDH). Ces droits proclamés au niveau
national vont être proclamé à d’autres niveaux (multiplicité des sources), même si si ce n’est
pas dans la même formulation.

 Les sources supranationales :


a. La Convention européenne des droits de l’homme : ces droits sont restreints mais
autonomes comme la CEDH qui donne à la convention une effectivité particulière. Elle
consacre un grand nombre de droits fondamentaux, que les Etats signataires doivent octroyer
et garantir à leurs citoyens, et plus largement à tous les gens qui résident sur leur territoire.
Les états peuvent écarter les lois qui vont contre ces principes, et la CEDH peut sanctionner
les états qui violent ces textes supranationaux. Mais on a ajouté des protocoles additionnels (le
premier est le plus important, notamment sur la protection des biens) + interprétation
créatrice.
b. L’Union européenne : Charte des droits fondamentaux de l’UE, mais moins efficace.
c. L’ordre juridique international : il contient un certain nombre de convention
internationale, la plus évidente est la Déclaration universelle des droits de l’homme, et le
Pacte des nations unies. Ces textes ont moins de valeur car pas d’effet direct, les états ne sont
pas partis, donc les citoyens ne peuvent pas en réclamer le respect. L’engagement de les
respecter est pris à l’égard des autres signataires. Pour qu’ils s’en plaignent, il faut avoir effet
direct : on note certaines exceptions comme la charte de New York sur les droits de l’enfant.
Donc les conventions internationales n’ont pas d’effet direct. De plus pas de juridiction
supranationale qui veillent au bon respect de ces principes, personne ne peut saisir les états.
Grosse diff avec la CEDH qui a un effet direct et qui peut sanctionner les états signataires de
la convention.

B- Les problèmes posés par la multiplication des droits fondamentaux

Droits de 4 générations  Droit individuels libertés : sphère d’autonomie reconnu à chaque


sujet de droit, non intervention de l’état et son abstention// Droit créances : droit qui exige à
l’Etat d’intervenir pour garantir et assurer ces droits, comportement actif avec la mise en place
d’un système pour garantir ces droits// Droits collectifs libertés : on reconnait des liberté pas
aux individus séparément mais à des collectivités, comme le droit des peuples à disposer
d’eux même // Droits collectifs créances : permettent d’exiger collectivement quelque chose
des Etats comme le droit à l’environnement sain.
 L’ « invocabilité » des droits : textes internationaux qui ne bénéficient pas de l’effet
direct, et ne peuvent être invoqués devant les tribunaux nationaux. S’il n’y a pas de
mécanismes pour s’assurer que les Etats les mettent en œuvre, ils ne sont pas effectifs.
Maintenant, un même droit va se retrouver proclamé à plusieurs endroits, donc plusieurs
moyens pour les justiciable de faire valoir ces droits. Pour reconnaitre une « invocabilité », il
faut une QPC, processus lourd alors que la saisine de la CEDH est plus simple. Les contours
du droit au respect de la vie privée sont les même dans l’art 9 du Code civil dans la CEDH
 Le contenu des droits : le droit a la vie peut être théorique : on veut dire qu’on ne doit
pas porter atteinte à la vie de manière injustifié. L’euthanasie rentre t il dans les conditions
« de manière injustifié » ? Les contours de certains droits peuvent être incertains. De plus,
certains sont des droits créances, que l’Etat ne peut garantir parce qu’il requiert des conditions
de mise en place difficile  droit au logement, on ne peut pas loger tout le monde.
 Les personnes tenues de respecter les droits fondamentaux : l’état ne doit pas empiéter
sur la sphère privée, mais doit respecter l’autonomie des individus. Le roi doit s’abstenir de
quelque chose, et doit respecter le corps de ses sujets. L’état peut cependant violer les droits
des citoyens par l’intermédiaire de ses agents, des lois ou tribunaux. La CEDH ne dit pas que
les citoyens doivent respecter les doits fondamentaux de autres citoyens. Pas d’obligations
générales, mais certains contrats qui violent les droits fond sont supprimé. Si l’état ne protège
pas suffisamment une personne que l’on savait en danger, alors c’est une faute. Concrètement,
beaucoup de règles spéciales en droit pénal pour protéger les droits d’autrui.

 La conciliation des droits fondamentaux : la plupart des droits fond ne sont pas absolus
(peuvent être encadré et limité), on peut les concilier, car une liberté absolue amènerait à la
négation de celle des autres. Il faut trouver un espace commun. Les atteintes aux droits fond
doivent être nécessaire au fonctionnement d’une société démocratique et proportionné au but
cherché. La formation d’une société se base sur l’abandon de certaines prérogatives
individuelles. Il faut trouver un équilibre entre l’individuel et le collectif, mais il ne faut pas
effacer l’individu. Les droits fond doivent être nécessaire mais proportionné au but recherché.
Il faut changer le système mais pas les droits, donc ce sont les individus qui devraient
changer ? le collectif ne peut pas toujours l’emporter sur l’individuel qui trouve ses sources en
dehors du droit, porté par des considérations religieuses politique, et morales.

2) Les principaux droits et libertés fondamentaux


Le droit subjectif correspond à des prérogatives plus précises que les libertés.

A- L’égalité civile

Les libertés sont reconnues à tous sans distinctions de sexe de religion, d’âge, etc…Avant il y
avait des différences, c’est le fruit d’une évolution lié à la révolution française. Aujourd’hui
les droits fond bénéficient à toutes les personnes physiques. Toutes les personnes résidant sur
le territoire fr lui sont inconditionnels : mais les droits fond peuvent être inégalement
respectés. Toute différence de traitement n’est pas une discrimination. Quelles sont les
différences de traitement légitime ? Tout dépend quelle sont les situations qui justifient ce
changement de traitement, discrimination légitime.

Principe fondamental que les droits et le libertés fond sont accordées à tous sans distinction de
sexe, d’âge, couleur de peaux, … cela n’a pas toujours été le cas ni partout dans le monde. En
ce moment, recherche d’égalité, qui commence surtout à la Révolution Française, mais cela a
été concrétisé par l’art 1 de la DDHC. Aujourd’hui, les droits fond s’applique à tous.

Principe d’inconditionnalité des droits à l’art 8 : toute personne qui réside sur le territoire
français a le droit a ces droits. Après en pratique, certains sont plus égaux que d’autres tandis
que d’autres font face à des discriminations. Mais en reconnaissance des mêmes droits pour
tous, on garantit cette égalité civile. Il y a des inégalités de faits : des plus grands, des plus
doués, puis le droit dans certains domaines traite différemment certaines personnes 
différence dans le code de 1804 entre le mari et la femme, qui était subordonné à son mari.

Distinction aussi fondée sur l’âge, globalement des discriminations fondées sur l’âge dans la
recherche de travail. Le droit est également l’art de traiter différemment dans des situations
différentes. La question est de savoir quelle différence de situation peut donner ou non lieu à
une différence de traitement. Selon l’art 225 du code pénal, une discrimination se définit par
toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leurs caractéristiques.
Les discriminations ne sont pas prohibées ; la question est de savoir quelle différence de
traitement est légitime. Il y a donc une égalité formelle et une autre plus concrète, ce qu’on
voit autour des questions de la filiation  sur la question de la GPA on invoque l’égalité : les
homosexuels doivent avoir des enfants comme les autres couples, mais c’est ici une question
d’égalité formelle car tout le monde a le droit d’avoir un enfant naturellement. La vraie
question est de savoir si on peut donner le droit de ne pas avoir recours a une voie naturelle
pour avoir un enfant.

B- Les libertés civiles


Les libertés permettent aux citoyens une participation à la vie publique, la liberté civile
s’intéresse aux libertés des citoyens.
 La liberté de conscience : liberté de pensée garantie par la CEDH et la DDHC, ne peut
être
Être limité par l’état, va de paire avec la liberté de pratique de culte. Droit de croire ce que
l’on veut, et de l’exprimer publiquement (liberté de culte qui peut être limitée pour trouble à
l’ordre public). Parfois on demande à l’état de respecter l’abstention, ou alors à l’état de
procurer quelque chose. Laïcité : principe de neutralité de l’état (1905, ne reconnait ni ne
subventionne aucun culte). Pour des raisons historiques, la laïcité en France a une tournure
offensive d’hostilité au catholiscisme. L’état doit cependant respecter toutes les religions.
 La liberté de mouvement : liberté d’aller et de venir, sanctionné par le droit pénal par
certaines sanctions. Elle s’exerce dans les lieux publics et ne peut être entravé que pour des
motifs légitime par les autorités publiques. Clause de droit privée qui est contrôlée selon ce
principe.
 La liberté d’action : liberté d’entreprendre et de travailler, qui passe par des règles
autour du droit du travail pour préserver la liberté d’action des personnes. Empêche de
conclure un contrat de travail à vie, pour éviter de remettre au gout du jour le servage.

C- La protection de la personne

 La protection de l’intégrité physique :

Les contours exacts des droits fondamentaux ne sont pas exactement définis, mais on peut
faire une distinction entre les droits qui visent l’interdit physique de la personne et morale de
la personne. Ça va passer par la reconnaissance de droit extrapatrimoniaux. Protection de la
personne physique, de son intégrité par des lois objectives. Les lois subjectives ont été mise
en place pour protéger l’individu. Mais quand on proclame ces droits, est ce juste une affaire
d’affichage ou est ce vraiment efficient ?
- Le « droit à la vie » : La CEDH à l’article 2 pose la première limite (même si ce n’est
pas une protection contre la mort). C’est présenté comme un droit subjectif, qui fait peser sur
les états un devoir de protéger la vie des ressortissants. Très strictement, le droit à la vie peut
poser des questions sur l’avortement. De plus, l’embryon n’est pas un sujet de droit mais il
existe un conflit entre le droit à la vie de l’enfant et le droit de la mère  ça pose une limite.
Les textes internes français ne proclament pas le droit à la vie. En 1974, les premières lois
bioéthiques posent ce principe, mais dès le début, on a dit que c’était réversible. Art 16 du
code civil, c’est le premier article du chapitre « du respect du code humain ». Il insiste sur la
primauté de la personne humaine et interdit tout atteinte à la dignité de la personne (définition
difficile en droit), peut on l’invoquer en dehors des textes spéciaux. Par exemple, le débat sur
l’euthanasie ou le sadomasochisme. Art 16-4 « nul ne peut porter atteinte à l’intégrité de la
personne humaine » : interdiction de l’eugénisme pour éliminer les filles, les handicapés
(=diagnostic prénatal)  pose de nombreux défis au droit, avec la gestation pour autrui, la
procréation médicalement assistée.
Est-ce que tout ce que l’on peut faire techniquement est autorisé par le droit ? La limite
collective ne peut venir que du droit, il faut aussi prendre en compte la pression économique
et scientifique, pour le progrès. Les nouvelles lois bioéthiques poussent plus loin la liberté.
Par exemple en droit du travail, il existe beaucoup de lois qui restreignent le salarié, même s’il
est d’accord (retraite obligatoire à 68 ans, travailler 70 h par semaine, …) : on ne peut
consentir à certaine chose en exerçant notre liberté. Si la loi ne peut pas limiter le pouvoir du
fort sur le faible, le fort va pousser le faible à consentir des choses qu’il ne veut pas. Faut il
débrancher des gens dans le coma (pas capable de donner leur consentement) ?
- Le statut du corps humain : le rapport au corps n’est pas vraiment un rapport de
propriété, mais j’en ai la maitrise (jusqu’à un certain point). Je peux refuser l’accès à mon
corps aux autres. Lois bioéthiques veulent clarifier les règles sur le rapport entre le corps et la
personne, mais difficile à mettre en œuvre.
 L’inviolabilité du corps humain (art 16-1 et 2) : pas d’inviolabilité totale sinon pas de
soin sur personne ou de rapports sexuels. Toute atteinte au corps n’est pas interdite, en effet,
on peut porter atteinte à l’intégrité du corps humain en cas de nécessité médicale pour la
personne, avec son consentement. Mais ce n’est pas vrai, car plein d’atteinte au corps humain
sont licite, comme les piercings ou la boxe, la chirurgie esthétique. Le consentement justifie
tout ? Non, car on ne peut pas se faire tuer et mangé en sushi  personne ne connait vraiment
la limite, et il ne justifie pas tout, mais obligatoire en matière médicale.
 La non-patrimonialité du corps humain (art 16-5 et 6) : interdiction de toute opération
Juridique, donc on ne peut ni les vendre ni les donner (don de sang, d’organes). On a bien des
opérations juridiques sur des éléments du corps, mais on ne peut les monnayer car les faibles
seraient les plus impacter. La GPA est pour le moment interdite en France. Pour les banques
de sperme, la loi française dit que cette donation soit anonymisé
 Le respect dû au corps humain après sa mort : les êtres humains prennent soin de leurs
morts. Du point de vue du droit, le cadavre n’est pas une chose comme un autre, puisque la
dignité et le respect au corps ne cesse pas avec la mort.

 La protection de la personnalité

- Le droit au respect de la vie privée : Tout le monde a le droit à un espace personnel, c’est
une conception de l’intimité et de la vie privée qui est importante en France, où l’individu est
plus important que le groupe. Donc existence d’un domaine intérieur réservé, protégé par le
droit pénal. Depuis 1970, article 9 du Code civil qui proclame le droit de chacun au respect de
sa vie privée. Quelle est la frontière entre la vie privée et la vie publique ? Pas de loi sur
cette différence, donc c’est la jurisprudence qui a dû le faire (=elle le fait au cas par cas).
 Les contours de la vie privée : Les contours de la vie privée ne sont pas les même
selon
le statut de la personne, donc difficultés du droit de poser des règles générales. Vie pv = la
famille, les amis, la vie affective et sentimentale, l’adresse / vie public = la fortune,
l’appartenance politique ou religieuse. TOUT CE QUI NEST PAS DE LA VIE PV EST DE
LA VIE PUBLIQUE. La jurisprudence doit mettre en balance ce droit à la vie privée et le
droit à l’information. Internet rend public des informations qui avant relevaient de la vie
privée, donc la frontière est floue.
 L’étendue de la protection : l’Etat ou les particuliers ne peuvent rendre public des
informations privées sans le consentement de la personne, et pendant longtemps cette
interdiction ne concernait que les médias.
 Les limites de la protection : Il existe certaines limites à la protection, en effet si ce
sont
des faits publics, que l’on a donné une autorisation. On interdit donc les inférences dans la vie
privée d’autrui, mais il peut y avoir des clauses de confidentialité (pour le travail) si c’est
justifié et proportionné. De plus, la mort marque la fin de la vie privée, mais il a quand même
le droit au respect de son intégrité et de sa mémoire. En parallèle s’est développé un droit à
l’image. RGPD (traité européen): protection des données personnelles des personnes
physiques. L’art 4.1 définit les données personnelles comme toutes informations qui se
rattachent à la personne. Les données ne peuvent être collectés en cas de sécurité nationale et
s’il y a le consentement. C’est un droit extrapatrimonial, et on peut les monnayer
 Les sanctions : on peut demander des dommages et intérêts (art 9). Il peut il y avoir
aussi des sanctions en nature, c’est-à-dire pas forcément monétaire, par exemple des
réparations morales. Ainsi, on ne peut interférer dans la vie privée d’autrui et on ne peut pas
rendre pubic certaines informations. En droit de la presse, si on viole la vie privée, on doit
publier un communiqué où le journal dit qu’il a violé la vie privée de la personne en question.

- Le droit à l’honneur : Ce droit est protégé par des infractions pénales, donc on est
libre en principe de publier ce que l’on veut, mais limite à l’honneur d’autrui (injures
et diffamation). Cependant, il existe le principe de la présomption d’innocence : un
prévenu, tant qu’il n’est pas condamné, n’est pas coupable.

Vous aimerez peut-être aussi