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Introduction à l’étude de droit

2023-2024

Pr : Hicham Khalouk
Introduction

A partir du moment où plusieurs personnes vivent ensembles, naît aussitôt


un besoin d'ordonner leurs conduites à travers des règles. Ces règles de
conduites, éparses et diverses, composent un ensemble : le Droit, qui est
omniprésent dans notre vie de tous les jours. Il permet d’organiser les rapports
humains et d’assurer la sécurité des biens et des personnes (avec les concepts de
responsabilité civile et pénale). Il a aussi une fonction civilisatrice, celle de
véhiculer les grandes valeurs comme la liberté, l’égalité…) pour éviter la
généralisation de la « loi de la jungle », du plus fort, du plus influent ou du plus
rusé, etc.

De ce fait, le droit est un phénomène vivant. Les règles naissent, vivent,


meurent, évoluent dans leur contenu, parce que la société et les hommes qui la
composent, évolue. Etant donné que les rapports humains sont également
complexes, le droit est complexe.

Comme toute science, le droit a aussi son langage. Le domaine juridique


emploie un vocabulaire et un style particuliers, ce langage est le plus souvent
incompris par les non-juristes, et l’objectif principal de ce cours est de bien
saisir ce langage, d’étudier les différents aspects de la règle de droit, de
distinguer la règle de droit des autres règles de la vie sociale, d’identifier des
différentes sources du droit, les différents sujets du droit, etc.

A ce titre, le mot droit comporte pour les juristes, deux définitions


distinctes. En effet, un consensus a rassemblé les intervenants intéressés par la
matière, il s’agit d’une classification classique (droit objectif et droits
subjectifs). Ainsi le terme « droit » a des acceptions différentes selon qu’il est
envisagé comme mode d’organisation juridique d’une société ou comme droit
reconnu à un individu. Cette distinction s’exprime à travers les notions de droit
objectif (ex : le droit marocain) et de droit subjectif (ex : mes droits). Cette
dernière épithète traduit l’individualisation du droit.

L'introduction de la matière juridique suppose ainsi de présenter dans le


premier chapitre, le droit en tant que concept, d’étudier dans le deuxième
chapitre le droit en tant que règles (droit objectif), pour enfin décrire, dans le
troisième chapitre, le droit en tant que prérogatives (droits subjectifs).

Plan du cours :
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Chapitre I : Le droit en tant que concept : L'identification de la règle
de droit
Section 1 : Notion et caractéristiques de la règle de droit
I.Le caractère général et abstrait
II.Le caractère permanent
III.Le caractère obligatoire
IV.Le caractère coercitif
Section 2 : La règle de droit et les autres règles d’organisation sociale
I.Droit et morale
II.Droit et religion
III.Droit et bienséance
Chapitre II : Le droit en tant que règles : le droit objectif
Section 1 : Les fondements de la règle de droit : le problème de la
justification de la règle de droit
I.Les doctrines positivistes
A.Le positivisme juridique ou étatique
B .Le positivisme sociologique
II.Les doctrines idéalistes ou du droit naturel
Section 2 : Le contenu du droit objectif : La diversité des règles de
droit
I.La distinction droit national/ droit international
A.Le droit interne
B. Le droit international
II.La distinction droit prive/ droit public
A.Un critère relatif à la finalité de la règle de droit
B.Un critère relatif au caractère obligatoire de la règle de
droit
C.Un critère relatif aux sanctions des règles de droit
D.L’imprécision de la distinction droit privé/ droit public
Section 3 : Les sources du droit objectif
I.Les sources nationales
A.Le droit musulman
B.Le droit coutumier
C.La loi fondamentale : la Constitution
D.La loi organique et la loi ordinaire
E.Les règlements
F.Les sources indirectes du droit : La jurisprudence et la doctrine
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II.Les sources internationales : Les traités et les conventions
internationales
A.Le concept de « traité international »
B.L'élaboration du texte conventionnel
1.la négociation
2.La rédaction : contenu des traités
3.La signature
4.La ratification
5.L’enregistrement
6.L’adhésion
7.Les réserves
8.L'entrée en vigueur
C.La validité des traités
1. Les vices du consentement
2. Illicéité de l'objet du traité
Chapitre III : le droit en tant que prérogatives : les droits subjectifs
Section 1 : Les sources des droits subjectifs
I.Les actes juridiques
A.Classification des actes juridiques
B.Les conditions de validité des actes juridiques
C.La sanction du non-respect des conditions de validité
II.Les faits juridiques
Section 2 : Contenu ou classification des droits subjectifs
I.Les droits patrimoniaux
A.Les caractéristiques des droits patrimoniaux
B.Les catégories de droits patrimoniaux
II.Les droits extrapatrimoniaux
A.Caractéristiques des droits extrapatrimoniaux
B.La relativité de la classification des droits
Section 3 : les titulaires des droits subjectifs (Les sujets de droit)
I.Les personnes physiques
A.L’identification de la personne physique : L’individualisation
des personnes
1.Le nom de famille et le prénom
2.La nationalité
3.Un domicile et un état civil

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B.La durée de la personnalité juridique d’une personne
physique
1.La naissance des personnes physiques
2.La fin de la personnalité juridique d’une personne
physique : Le décès
II.Les personnes morales
A.La notion de personne morale
1.définition
2.Les personnes morales de droit public
3.Les personnes morales de droit privé
B.L’identification de la personne morale
1.Le nom d’une personne morale
2.Le domicile d’une personne morale
3.La nationalité d’une personne morale
C.La fin de l’existence des personnes morales

Chapitre I : Le droit en tant que concept : L'identification de la règle


de droit

Ce chapitre permet, d’identifier la règle de droit et de déterminer quelle


règle, parmi toutes celles qui peuvent assurer l’organisation d’une société, est
une règle juridique.

Section 1 : Notion et caractéristiques de la règle de droit

Bien qu'elle soit d'utilisation courante, l'expression « droit » n'est pas


facile à définir, pour la simple raison qu'il n'existe pas une seule acception du
terme droit mais plusieurs. Dans un sens large le droit est l’ensemble des règles
juridiques générales, abstraites, permanentes, obligatoires et coercitives qui
régissent les rapports d’une société et dont la sanction est assurée par l’autorité
publique.

Une « règle de droit » est ainsi une règle de conduite sociale dont le
respect est assuré par l’autorité publique. Elle a, donc, l’aspect d’un certain
commandement. C’est pour cela qu’elle est obligatoire, abstraite, générale,
permanente et coercitive.

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I. Le caractère général et abstrait

La règle de droit est une règle abstraite, cela signifie qu’elle est
impersonnelle et susceptible de s’appliquer à toute personne ou à toute
institution qui réunit les conditions objectivement exigées par la loi.

De ce fait, la formulation de la règle de droit en termes abstraits lui permet


d’être générale, c’est-à-dire de s’appliquer à un nombre indéterminé de
personnes. Le caractère général de la règle de droit est théoriquement une
garantie contre toute discrimination personnelle, en vertu du principe d’égalité
de tous devant la loi.

Le principe de l’impersonnalité exige ainsi de ne pas prendre en


considération les spécificités de chaque individu. Pourtant, cela peut être source
d’injustice. En effet, l’égalité de droit des citoyens ne correspond pas forcément
à une égalité de fait, de situations. C’est pourquoi des régimes spéciaux sont
prévus pour en tenir compte (cas des mineurs ou des déments par exemple).

D’ailleurs, la généralité de la règle de droit se trouve parfois atténuée,


dans la mesure où elle concerne une situation plus ou moins étroitement définie.
Les dispositions de l’article 90 de la constitution de 2011, ne concernent qu’une
seule personne, le Chef du gouvernement. Il n’y a qu’un chef de gouvernement à
un instant donné, mais la règle ne concerne pas un individu particulier, elle
concerne, de façon abstraite, la fonction de chef de gouvernement.

La généralité de la règle de droit se trouve également atténuée, lorsqu’elle


concerne une catégorie limitée de personnes déterminées par leurs activités : les
règles du droit commercial pour les commerçants ; celles du droit du travail pour
les salariés.

II. Le caractère permanent

C’est-à-dire que la règle de droit n’est pas circonstancielle. Elle est


durable et constante dans le temps, et s’applique dès son entrée en vigueur,
jusqu’à sa modification ou son abrogation. De ce fait, elle est permanente et doit
être abrogée pour disparaitre (L'abrogation est le nom donné à l'annulation pour
l'avenir du caractère exécutoire d’un texte législatif ou réglementaire).

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Bref, comme les individus, les règles de droit ne sont pas éternelles. Elles
ont un commencement et une fin.

III. Le caractère obligatoire

Le droit est l’ensemble de règles de conduite qu’une société impose à ces


membres au besoin par la force. Ce caractère obligatoire a des intensités
variables, la règle de droit est ainsi soit impérative ou d’ordre public, soit
supplétives ou interprétatives.

La règle impérative est une règle à laquelle on ne peut déroger par une
convention contraire. Elle s’impose à tous, en raison de son caractère d’ordre
public. Elle est adoptée pour assurer le maintien de l'ordre public et le respect
des bonnes mœurs. Tel est le cas de la plupart des dispositions relevant du droit
public et du droit pénal.

Ex : en cas de génocide les poursuites seront engagées, même si la victime


était consentante ou se trouvait dans un état désespéré.

La règle impérative s’oppose à la règle supplétive, à laquelle des parties


peuvent déroger par une convention qui stipulerait explicitement une clause
contraire ou non-conforme à la règle de droit. La règle est ainsi supplétive quand
il est possible de la remplace par une autre. Les règles supplétives sont
nombreuses dans le cadre du droit des contrats.

Ex : Les règles relatives au fonctionnement des sociétés ou encore celles


relatives au lieu et au moment du paiement en matière de contrat de vente.

Il faut ici faire la distinction concernant le caractère obligatoire entre le


droit interne et le droit internationale. La formation d’une règle de droit interne
ne repose pas sur un mécanisme conventionnel, c’est-à-dire lié au consentement
(ou à la bonne volonté) de ceux qui y sont soumis. Le droit national est un droit
de subordination ou droit autoritaire; les normes sont créées par les organes de
l'Etat et s'imposent aux personnes physiques et morales qui en sont destinataires,
le droit international public est, au contraire, essentiellement un droit de
coordination ou droit égalitaire. Les normes de droit international sont le plus
souvent créées avec le consentement des Etats souverains qui en sont les
destinataires et qui ne reconnaissent pas d’autorité au-dessus d’eux.

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IV. Le caractère coercitif

Pour pouvoir remplir son but, la règle de droit doit avoir un caractère
coercitif et si on ne l’applique pas, on sera sanctionné.

En cas de violation d’une règle purement morale, l’individu éprouvera des


remords, des regrets, c’est-à-dire les reproches de sa propre conscience. Il s’agit
de sanctions purement internes. Comme la sanction morale, la sanction
religieuse est interne, mettant uniquement en cause l’homme dans ses relations
avec Dieu. La règle de droit est la seule dont le respect soit assuré par l’autorité
publique, la seule dont la violation soit sanctionnée par la contrainte étatique. Ce
caractère étatique de la sanction est le fruit de l’évolution des sociétés.

A l’origine, en effet, dans un contexte d’inorganisation sociale, les


particuliers, lorsqu’ils étaient victimes de tel ou tel agissement, appliquaient
eux-mêmes la sanction qui pouvait être disproportionnée par rapport au
préjudice subi. La vengeance privée est devenue une justice publique.
Aujourd’hui, la puissance publique a le monopole de la contrainte légitime. Nul
ne peut se faire justice à soi-même. C’est aux autorités de l’Etat qu’il incombe
de faire jouer la sanction, qu’elle soit civile, pénale ou administrative.

Cependant, on peut relever une certaine relativité du caractère étatique de


la sanction. D’une part, certaines règles de droit ne sont pas sanctionnées par des
organes étatiques. L’Etat se contente dans certains cas d’organiser la sanction et
de la contrôler sans l’administrer lui-même par l’un de ses organes. Il en est
ainsi en cas de sanctions disciplinaires prononcées par des ordres professionnels
(par exemple l’ordre des médecins ou des avocats) ou de sentences prononcées
par un arbitre, personne privée, qui a les droits d’un juge, à l’occasion de litiges
entre commerçants. On peut aussi considérer que par la légitime défense
l’individu intervient directement dans la sanction, par permission de l’Etat.

Section 2 : La règle de droit et les autres règles d’organisation sociale

La règle juridique n’est pas le seul outil de direction des conditions


humaines. L'homme qui vit en société voit son comportement soumis à de
nombreuses règles : morales, religieuses, de bienséance... et c’est le substantif
« droit » qui va conférer à la norme juridique sa spécificité. Les règles non
juridiques, telles que la religion, la morale ou la bienséance sont bien des règles
mais non des règles de droit.
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I. Droit et morale

La règle de droit est habituellement définie comme une règle de conduite


dans les rapports sociaux. Ainsi le droit ne s’intéresse ni aux mauvaises pensées
ni même aux mauvaises intentions, tant que celles-ci ne se matérialisent pas
dans des conditions troublant l’ordre social. Alors que les règles morales sont
les normes établissant une opposition entre le bien et le mal. Il y’a donc des
différences de finalité. La morale naît de la conscience de l'individu, sa source
est interne et individuelle. Elle a pour but le perfectionnement intérieur de
l'homme. En revanche le droit a pour but d'assurer l'ordre social ; il ne régit la
conduite des hommes que tant qu'ils vivent en société.

Pour la morale, nous pouvons citer l’exemple des deux frères, l’un est
fortuné et l’autre se trouve dans la misère, la morale la plus élémentaire
commande au riche de venir au secours du pauvre. Or, ce devoir moral n’est pas
sanctionné en tant que règle de droit, il n’existe pas de moyen légal permettant
au frère dans le besoin de réclamer quoi que ce soit à son frère fortuné. Mais
cette règle pourrait évoluer pour devenir une règle de droit. Nous savons que le
devoir de porter secours à une personne en danger n’était pas sanctionné dans le
passé. Mais, il en est autrement aujourd’hui puisque la non-assistance à une
personne en danger est considérée comme une infraction sanctionnée même
pénalement.

Certes, que les règles morales comportent aussi des sanctions. Ces règles
connaissent essentiellement une « auto-sanction », c’est la conscience de chaque
individu. On peut aussi envisager une sanction extérieure comme, par exemple,
le rejet d’un groupe social.

Sur le plan international, le droit international public se distingue de la


morale internationale, qui est un code de bonne conduite entre les
gouvernements sur les plans diplomatique et politique, également non
juridiquement sanctionné car non obligatoire. Les Etats font appel à ce code
lorsqu’il s’agit de trouver une solution à leur litige qui ne peut être résolu par le
droit positif, les règles en vigueur. A défaut de se transformer en règle
conventionnelle ou coutumière, ces règles morales ne peuvent être opposées au
droit positif.

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Par exemple, lors de l’incident nucléaire en mars 1986 à la centrale
nucléaire de Tchernobyl, située à l'époque en république socialiste soviétique
d'Ukraine, qui a provoqué des dommages aux pays alentours, ces derniers ont
demandé réparation à l’URSS, mais il n’y avait pas de convention à ce sujet : ils
se sont alors fondés sur la morale ; l’URSS a opposé un refus, s’appuyant
justement sur l’absence de droit ; une convention a suivi pour éviter le vide
juridique, la Convention de 1986 sur l’assistance en cas d’accident nucléaire ou
d’urgence radiologique.

Bref, la morale ne crée que des obligations morales et non des obligations
juridiques. Seul le droit crée des obligations juridiques même dans le domaine
des relations internationales.

II. Droit et religion

Les règles religieuses sont les commandements imposés par la religion et


si la règle de droit est obligatoire, les sujets sont libres de respecter les règles
religieuses. La soumission à de telles règles relève d’un choix essentiellement
personnel. Certes, que les règles religieuses comportent aussi des sanctions,
mais la sanction sera appliquée dans l’au-delà, par dieu.

Ainsi :

- La religion prétend régir les pensées au même titre que les


actes, alors que le droit ne s’intéresse qu’aux comportements
extérieurs.

- La règle religieuse est d'essence divine, alors que la règle de


droit est une œuvre humaine.

- La règle religieuse organise les rapports de l’Homme avec


Dieu, alors que la règle de droit organise les rapports de l’Homme dans
la société et se préoccupe d’assurer l’ordre social.

Il faut, toutefois signaler qu’une règle religieuse pourrait, dans certains


cas, soit inspirer une règle de droit, soit accéder intégralement au rang des règles
juridiques (ex : au Maroc il est interdit de rompre le jeûne en public, pendant le
mois de ramadan).

III. Droit et bienséance


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Les règles de bienséance sont des usages auxquels il est habituel de se
conformer. Il s’agit des règles de courtoisie (salutations), des règles de politesse
(Souhaits et vœux de l'Aïd) et des règles de jeux (Sanction disciplinaire au
football).

Qu’est-ce qui permet de distinguer la règle juridique des règles de


bienséance ?

On peut prendre à titre d’exemple le droit international public qui se


distingue de la courtoisie internationale, qui est un ensemble d’usages suivis à
titre de simples convenances et pour des raisons de commodité pratique. Elle
régit la manière d'agir dans les rapports internationaux et se fonde sur des
considérations d'égards mutuels, de réciprocité conforme aux exigences d'une
bienséance généralement et réciproquement pratiquée. Des usages qui ne sont
pas obligatoires, qui ne sont pas sanctionnés juridiquement et que l’on retrouve
notamment dans le cadre des relations diplomatiques.

Les règles de courtoisie sont susceptibles d’interprétations divergentes et


ne s’appliquent que si les Etats le souhaitent. Aucune contrainte ne s’imposant
aux Etats. A ce titre, les salutations maritimes ne sont pas obligatoires et ne
constituent qu’un acte de courtoisie et d’étiquette. Lorsque des navires de guerre
se rencontre en pleine mer, la courtoisie exige que le commandant qui a le grade
le moins élevé, salue le premier et que le salut lui soit rendu coup pour coup. Si
un navire de guerre isolé rencontre une escadre, il est tenu de saluer le premier.
Les navires de guerre ayant à leur bord des chefs d’Etats ou des ambassadeurs,
reçoivent le premier salut.

Chapitre II : Le droit en tant que règles : le droit objectif

Le droit objectif est l’ensemble des règles qui régissent la conduite des
hommes vivant en société, et qui sont sanctionnées par une contrainte exercée
par l’autorité publique. Ces règles découlent d’un droit qui se définit par son
objet, c’est pourquoi il est appelé droit objectif. Par exemple, le droit du travail
qui a pour objet de régir les rapports entre les employeurs et leurs salariés.

Ce chapitre permet d’identifier les fondements de la règle de droit


objectif, d’exposer son contenu et de rechercher les modes d’élaboration de cette
règle, c’est-à-dire ses sources.

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Section 1 : Les fondements de la règle de droit : le problème de la
justification de la règle de droit

L'interrogation sur les fondements du droit consiste à rechercher d'où les


règles positives du droit tirent leur validité, leur caractère obligatoire. Le
problème de justification de la règle de droit a donné lieu à de nombreuses
controverses doctrinales. C’est peut-être l’une des plus vielles controverses, qui
n’avait cessé d’opposer, depuis l’antiquité les partisans du droit positif, du droit
qui s’applique effectivement, et les partisans du droit naturel, d’un droit idéal
qui serait supérieur au droit positif.

I : Les doctrines positivistes

Pour les partisans de ces doctrines, il n’y a pas d’autre droit que le droit
qui s’applique effectivement, à un moment donné, dans une société donnée,
c’est le droit positif. En d’autres termes, le droit est justifié parce qu’il existe et
parce qu’il est nécessaire dans une société bien organisée. Ces idées se trouvent
de façon générale à la base de toutes les doctrines positivistes. On peut toutefois
relever, dans le positivisme, deux grands courants assez distincts : le courant
juridique ou étatique et le courant sociologique.

A.Le positivisme juridique ou étatique

Pour les théoriciens de cette école le droit repose exclusivement sur la


volonté de l’Etat par le pouvoir législatif en ce qui concerne les lois et le pouvoir
exécutif, pour ce qui est des règlements. Mais pour réfuter cette argumentation,
certains auteurs ont pu objecter qu’il existe d’autres sources de droit qui ne
procèdent pas d’organes étatiques. C’est le cas des règles coutumières qui
émanent des pratiques suivies spontanément par les masses populaires. Il reste
que la coutume ne peut jouer un rôle efficace que dans la mesure où l’Etat se
montre favorable et renvoie aux usages et aux pratiques coutumières.

Au 20e siècle, un grand juriste autrichien -Kelsen- a fortement marqué de


son empreinte le positivisme étatique ou juridique. Dans son ouvrage intitulé
« la théorie pure du droit », il propose un système nouveau qui fait abstraction
de la morale, de la sociologie et de la politique et qui ne s’attache qu’à
l’ordonnancement juridique. Il s’agit d’un ordonnancement hiérarchisé. Les
normes juridiques s’articulent comme une sorte de pyramide. Chaque norme

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doit être conforme à la norme supérieure. Et c’est cette conformité avec les
règles supérieures qui constitue le véritable fondement du droit.

Cette pyramide se compose de :

- La Constitution (bloc de constitutionnalité) ;

- Les traités internationaux (bloc de conventionalité) ;

- Le bloc de légalité qui comprend : la loi organique et les lois


ordinaires ;

- Le bloc réglementaire (l’ensemble des textes juridiques qui


émanent du pouvoir exécutif).

La règle inférieure doit être conforme à la règle supérieure.

B.Le positivisme sociologique

Pour le positivisme sociologique la règle de droit procède, non d’une


volonté plus ou moins arbitraire de l’Etat, mais de la société. A travers les
coutumes, les usages, les pratiques propres à chaque profession, c’est la société
qui se trouve à l’origine des normes juridiques. Le droit découle, non pas de la
volonté de l’Etat, mais de la conscience collective du groupe social. Cette idée a
été mise en relief par l’un des fondateurs de la sociologie française : Emile
Durkheim.

Il importe de signaler que la doctrine marxiste semble s’apparenter, au


moins dans une certaine mesure, au positivisme sociologique. Ses théoriciens
considèrent, en effet, que la règle de droit constitue un produit du milieu social.
Seulement, ils ajoutent que le droit est un instrument au service de la classe
dominante « la lutte des classes ». En effet, les tenants du courant marxiste
défendent la thèse de la lutte des classes qui, selon Karl Marx et Engels, n’est ni
une fatalité ni une caractéristique de la nature humaine ; elle n’existait pas avant
la naissance de la propriété privée, à l’époque du communisme primitif, et elle
disparaîtra avec le remplacement du capitalisme par le communisme.

II : Les doctrines idéalistes ou du droit naturel

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Le droit naturel peut être défini comme étant un ensemble de règles
juridiques imposées, non pas par l’Etat ou la société, mais par la raison, l’ordre
naturel des choses ou la nature humaine.

Les règles de droit naturel ne changent pas. L’idée commune est qu’un
ensemble de droits naturels existe pour chaque être humain dès sa naissance,
comme le droit à la dignité ou le droit à la sécurité, et que ces droits ne peuvent
être remis en cause par le droit positif. Le droit naturel est ainsi considéré
comme inné et inaltérable, valable partout et tout le temps, même lorsqu’il
n’existe aucun moyen concret de le faire respecter. C’est un droit universel et
immuable. De ce fait, ses règles sont supérieures au droit positif et constituent
son véritable fondement. Cela revient à dire que la règle de droit n’est justifiée
que dans la mesure où elle est conforme à un idéal supérieur dont elle doit être
inspirée. A l’inverse, une loi serait injuste si elle est contraire à certains
préceptes de justice idéale.

Section 2 : Le contenu du droit objectif : La diversité des règles de


droit

La complexité croissante de la vie sociale entraîne le développement des


règles de droit et leur spécialisation. Il existe plusieurs catégories de règles
juridiques, selon les domaines visés, qui ne cesse de se multiplier parallèlement
à l’évolution de la société.

Traditionnellement, le droit se divise en deux branches, le droit privé et le


droit public. Il y a également une autre distinction : droit national et droit
international.

I. La distinction droit national/ droit international

La classification de base des règles de droit distingue le droit national et le


droit international.

A.Le droit interne

Le droit national privé et le droit national public, forment ce que nous


appelons le droit interne. Le droit national, est celui qui régit, les relations dans
lesquelles n’interviennent pas d’éléments étrangers.

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Exemple : le contrat de vente d’une maison qui se trouve au Maroc, entre
deux marocains, et le prix payé au Maroc et en monnaie marocaine. Il n’y a
aucun élément étranger dans les rapports juridiques que fera naître ce contrat de
vente. Ces rapports relèvent donc du droit national.

B.Le droit international

Ce droit est composé de l’ensemble des règles qui régissent les relations
internationales entre les Etats, les Collectivités Locales et les Individus relevant
de pays différents. Ainsi, l’expression « droit international » devrait
normalement embrasser tous les rapports de droit traversant une frontière
étatique. Le droit international se divise également en droit public international
et en droit privé international.

Le droit international privé a pour but de résoudre les conflits de lois issus
de relations entre personnes étrangères, en particulier de savoir quel est le droit
qui s'applique à la relation et de traiter des conflits de juridiction. Le droit
international public quant à lui a pour objet de régler les relations entre Etats ou
les organisations internationales.

Bien qu’elle soit dite internationale, la branche de droit international privé


relève du droit interne. Il y a ainsi un droit international privé marocain distinct
du droit international privé chinois ou tunisien. Il n’existe au contraire qu’un
droit international public dont les techniques sont universelles.

II. La distinction droit prive/ droit public

Le droit public est l’ensemble des règles de droit qui régissent


l’organisation et le fonctionnement de l’Etat, de l’administration, des
collectivités territoriales et des institutions rattachées à l’Etat (personne de droit
public), ainsi que leurs relations avec les personnes privées.

Le droit privé est l'ensemble des règles de droit qui régissent les rapports
entre les personnes physiques ou morales et qui assure principalement la
sauvegarde des intérêts individuels.

Quels sont alors les critères de distinction entre le droit privé et le droit
public ?

A. Un critère relatif à la finalité de la règle de droit


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Selon ce critère, faisant partie de droit public, la règle qui se trouve au
service de la société, son but est de satisfaire l’intérêt général. Au contraire, le
but des règles de droit privé consiste dans la satisfaction des intérêts privés.

Il faut toutefois se rendre compte qu’il existe aussi des interférences assez
fréquentes entre les deux disciplines. Certains auteurs pensent que ces deux
propositions ne sont pas tout à fait exactes. Dans certains cas, le droit public
prend en considération également les intérêts particuliers. Dans d'autres cas, le
droit privé se préoccupe de l’intérêt général.

B. Un critère relatif au caractère obligatoire de la règle de


droit

Le droit public est un droit impératif qui permet de soumettre l’individu à


la volonté de l’Etat. A l’inverse le droit privé est un droit libéral qui respecte la
volonté des individus. Un particulier ne peut être tenu d’exécuter une obligation
que dans la mesure où il l’avait librement acceptée.

Comme le précédent, ce critère est bien loin de faire l’unanimité. En effet,


si le droit privé est en règle générale, un droit libéral, un droit faisant prévaloir la
volonté de l’individu, il comporte également un certain nombre de dispositions
impératives. Egalement, le droit public n’est pas exclusivement un droit
impératif. C’est aussi un droit libéral, un droit qui garantit aux citoyens la liberté
de circuler, la liberté d’opinion, d’expression ou d’association.

C. Un critère relatif aux sanctions des règles de droit

Le droit privé est dominé par un principe selon lequel « nul ne peut faire
justice à soi-même », et si un particulier prétend avoir un droit contre un autre,
(ex : le paiement d’une somme d’argent à la suite d’un prêt) il n’a pas la
possibilité de passer directement à l’exécution. Il doit saisir le tribunal
compétent. Ainsi, on n’a pas le droit de se faire justice soi-même, sous réserve
de certaines exceptions comme la légitime défense. Contrairement au droit
public qui permet à l’administration prétendant avoir un droit contre un
particulier, par exemple le paiement des impôts directs, de bénéficier d’un
privilège exorbitant : le privilège d’exécution d’office. Cela veut dire qu’elle
peut passer immédiatement à l’exécution sans qu’elle soit obligée d’engager au
préalable un procès. C’est une fois les impôts payés que l’intéressé est admis à
exercer un recours devant le tribunal compétent.
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D. L’imprécision de la distinction droit privé/ droit public

Certes, nous constatons qu’il existe des différences indéniables entre le


droit public et le droit privé. Mais il faut toutefois se rendre compte qu’il existe
aussi des interférences assez fréquentes entre les deux disciplines. C’est
tellement vrai que si certains auteurs ont parlé d’une sorte de publicisation du
droit privé, d’autres n’ont pas hésité à faire cas d’une certaine privatisation du
droit public.

La distinction est imprécise également parce qu’il existe des branches


intermédiaires et la division ne peut s’adapter à la complexité des faits sociaux
dans la mesure où bien des questions relèvent à la fois du droit public et du droit
privé.

Section 3 : Les sources du droit objectif

Par sources de droit en entend les processus d'élaboration des règles qui
constitueront le droit. Il s’agit de savoir qui, dans un ordre juridique, crée les
règles de droit. Ces sources diffèrent selon les systèmes juridiques (romano
germanique, anglo-saxon, musulman) et selon chaque régime étatique. Pour le
droit marocain, la règle de droit est issue de deux catégories de sources : Les
sources nationales et les sources internationales.

I. Les sources nationales

La règle de droit est issue de deux catégories de sources : les sources


traditionnelles (droit musulman et du droit coutumier) et les sources modernes
(la loi, la doctrine et la jurisprudence…).

A. Le droit musulman

A l’exception de quelques rares Etats sur la terre de l’islam qui ont laïcisé
leur droit et remplacé la loi coranique par des codes européens, la plupart des
pays musulmans continuent à proclamer dans leurs constitutions leur
attachement à l’islam et au droit musulman. S’agissant du Maroc, la religion
n’est pas séparée de l’Etat, les principes du droit musulman influencent
directement ou indirectement la vie juridique du pays.

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Les sources du droit musulman sont nombreuses. Les plus importantes qui
ne font pas l’objet de divergences doctrinales sont de deux ordres : les sources
originelles (le Coran et la Sunna) et les sources dérivées (l’Idjmaa et le quiyas).

Le Coran : est la parole de Dieu révélée au prophète. Les dispositions


coraniques peuvent être distinguées selon leur degré de généralité, leur sens et
leur caractère obligatoire.

La Sunna : est la conduite du Prophète constituée par ses paroles


(hadiths), ses pratiques (ex : la manière de prier) et ses approbations tacites ou
expresses.

L’Idjmaa : est l’accord unanime des Ulémas sur une question


déterminée.

Le Qiyas ou raisonnement par analogie : est une méthode selon laquelle


une règle posée par un texte (verset coranique, hadith, solution d’Idjmaa) se
trouve appliquée à des cas non compris dans ses termes mais commandés par la
même raison.

B. Le droit coutumier

La coutume est une règle de droit non écrite qui découle d’une pratique
populaire ancienne de citoyens. A la différence des dispositions législatives ou
réglementaires, les règles coutumières ne sont pas élaborées par un corps
constitué de l’Etat comme le Parlement ou le Gouvernement. Elles procèdent
directement et spontanément des habitudes populaires : c’est le peuple lui-même
qui crée ses règles coutumières.

La coutume comporte un élément matériel, la pratique ou un « usage


constant et uniforme » qui consiste en la répétition prolongée des mêmes actes
dans le temps et dans l’espace. Elle comporte également un élément
psychologique « reconnaissance du caractère obligatoire de la règle ». Elle se
distingue ainsi de l’usage, de la morale, de la courtoisie et des autres règles car
elle repose sur le sentiment constant d’une obligation juridique.

C. La loi fondamentale : la Constitution

18
La constitution, aussi appelée «Loi fondamentale», est la règle la plus
élevée de l'ordre juridique d'un Etat, dont découlent toutes les autres règles. Car
c'est elle qui institue les différents organes composant l’Etat.

L’initiative de la révision de la Constitution appartient au Roi, au Chef du


Gouvernement, à la Chambre des Représentants et à la Chambre des Conseillers.
Le Roi peut soumettre directement au référendum le projet de révision dont il
prend l’initiative. Depuis son accession à l'indépendance, le Maroc a vécu sous
six constitutions : 1962, 1970, 1972, 1992, 1996 et 2011 actuellement en
vigueur.

D. La loi organique et la loi ordinaire

On distingue entre la loi organique et la loi ordinaire.

La loi organique : Dans la hiérarchie des normes, la place de la loi


organique est située entre la Constitution et la loi ordinaire. Elle est une loi
adoptée selon une procédure spécifique et précisant les modalités d'organisation
et de fonctionnement des pouvoirs publics dans les cas spécialement prévus par
la Constitution. Ainsi, les lois organiques n’interviennent que dans les domaines
et pour les objets limitativement énumérés par la Constitution.

La loi ordinaire : C’est celle qui est adoptée par le parlement selon une
procédure relativement souple, dans les matières de sa compétence, en
application de la constitution.

E. Les règlements

La constitution détermine le domaine de la loi par une liste limitative des


matières qui doivent faire l'objet d'un texte voté par le parlement. Toutes les
autres matières autres que celles qui sont du domaine de la loi appartiennent au
domaine réglementaire (art.72 de la constitution). Il s’agit de l’ensemble des
textes juridiques qui émanent du pouvoir exécutif, dans le respect des principes
posés par la loi et par la Constitution.

F. Les sources indirectes du droit : La jurisprudence et la doctrine

La jurisprudence et la doctrine sont des sources indirectes dites


interprétatives.

19
La jurisprudence : C’est l’ensemble des décisions rendues par les
juridictions nationales (Tribunaux et Cours) dans les litiges qui leur sont soumis.
Dans ce sens s’il y a une loi, le juge applique la loi, s’il n’y a pas la loi pour
trancher le litige, le juge doit rendre une décision. Si une telle décision, rendue
par un juge est reprise par d’autres juges dans des situations identiques, elle peut
devenir une règle de droit.

La doctrine : Il s’agit de l’ensemble des opinions, des ouvrages et des


articles des professionnels du droit (ex : professeurs, praticiens, auteurs…) qui
peuvent avoir une influence sur le législateur ou le juge. Avec des critiques,
idées et suggestions qui sont susceptibles de faire évoluer le droit existant : en
cela, la doctrine joue indirectement un rôle dans la création du droit.

II. Les sources internationales : Les traités et les conventions


internationales

Le Maroc a ratifié de nombreuses conventions internationales. La


Constitution de 2011, dans son article 19, énonce clairement que le Maroc
respecte les droits fondamentaux tels figurant dans « les conventions et pactes
internationaux dûment ratifiés par le Royaume… ».

A. Le concept de « traité international »

Le traité (convention) est un accord conclu par écrit entre sujets du droit
international destiné à produire des effets juridiques et régi par le droit
international.

Il existe deux catégories de traités : les traités bilatéraux (entre deux Etats)
ou multilatéraux (entre plusieurs Etats) ; selon que l’Etat se lie à une seule autre
partie ou que l’Etat se lie à plusieurs autres parties.

Le mot « traité » a un sens fort général. Certains traités portent des noms
particuliers. Le traité constitutif de l’ONU est désigné sous le nom de la Charte.
Le traité de l’Atlantique Nord est qualifié de Pacte atlantique et les textes du
traité de Versailles créant la Société des Nations portaient aussi le nom de Pacte.
On parle également de convention, de déclaration, de protocole, d’échange de
notes, de statut, de modus vivendi, de concordat, etc. cette terminologie est
d’usage dans la langue juridique.

20
B. L'élaboration du texte conventionnel

Les traités sont élaborés en différentes phases : la négociation la


rédaction, la signature, la ratification, l’enregistrement…

1. la négociation
Cette phase vise à définir les obligations de chacune des parties.
Elle est le fait des représentants des Etats, dûment mandatés (les
plénipotentiaires). Les négociateurs doivent justifier de leurs compétences
(lettres de pleins pouvoirs). Les conventions de Vienne établissent que certaines
personnes n’ont pas à établir qu’elles sont habilitées : ce sont les chefs d’Etat,
les ministres des affaires étrangères et les chefs de missions diplomatiques.

Du fait de l'élargissement de la société internationale, la négociation des


traités multilatéraux se déroule aujourd'hui le plus souvent à l'initiative puis au
sein d'une conférence internationale placée sous les auspices d'une organisation
internationale. Principalement l'ONU, ou des institutions spécialisées.

2. La rédaction : contenu des traités


Lorsque les parties à la négociation arrivent à un accord, le texte est
adopté, contenant un préambule, des articles, et optionnellement des annexes.

Le préambule indique le cadre du traité, le nom des parties « les Hautes


Parties contractantes », le nom des négociateurs, etc.

Le corps du traité contient les clauses matérielles convenues par les


parties. Il est généralement divisé en articles, eux-mêmes divisés en paragraphes
ou alinéas, et les annexes.

3. La signature
La signature équivaut à une approbation préliminaire. Elle n’entraîne pas
d’obligation exécutoire, mais affiche l’intention d’un Etat d’examiner le traité au
niveau national et d’envisager de le ratifier.

4. La ratification
La ratification est l'acte solennel par lequel l’Etat s’engage
internationalement par l'autorité étatique constitutionnellement compétente pour
conclure les traités (selon le droit interne de chaque Etat). La ratification reste
cependant un acte discrétionnaire que l'Etat n'est pas tenu d'exécuter.

21
5. L’enregistrement
L’article 102 de la charte des Nations Unies prévoit l’enregistrement des
traités au secrétariat des Nations Unies. « Aucune partie à un traité qui n’aura
pas été enregistré ne pourra invoquer ledit traité devant un organe de
l’Organisation ».

6. L’adhésion
Cette procédure permet à un Etat qui n'a pas signé le texte d'un traité
d'exprimer en une seule fois son engagement. Elle a donc la même portée qu'une
signature suivie d'une ratification.

7. Les réserves
Aux termes de la convention de Vienne de 1969, l’expression "réserve"
s’entend d’une déclaration unilatérale, faite par un Etat (quand il exprime son
engagement), par laquelle il vise à exclure ou à modifier l’effet juridique de
certaines dispositions du traité dans leur application à cet Etat.

8. L'entrée en vigueur
La diversité des moyens mis à la disposition des parties pour l’entrée en
vigueur d’un traité démontre qu'il n'existe pas de règles fixes à ce sujet. La
volonté des parties est déterminante. Un traité entre en vigueur suivant les
modalités et à la date fixée par ses dispositions ou par accord entre les
participants à la négociation.

En pratique, pour les traités bilatéraux, elle se réalise généralement au


moment de l'échange des instruments de ratification (une lettre par laquelle un
chef d'Etat ou une autorité compétente confirme la signature de son
plénipotentiaire). Concernant les traités multilatéraux les conditions peuvent
être très diverses. Souvent, l'entrée en vigueur ne se réalisera que lorsqu'un
nombre suffisamment représentatif d'Etats aura ratifié le traité (le nombre étant
fixé par le traité lui-même). A titre d’exemple, la convention sur le Droit de la
mer signée en 1982 à Montego Bay exigeait pour son entrée en vigueur la
ratification de 60 Etats.

C. La validité des traités


Pour produire ses effets juridiques, un traité doit satisfaire à un certain
nombre de conditions qui visent à assurer la régularité du consentement des

22
cocontractants et la licéité de l'objet du traité. A défaut, les dispositions du traité
sont frappées de nullité.

1.Les vices du consentement


La convention de Vienne sur le droit des traités a cherché à transposer au
plan international la théorie des vices du consentement qui existe en droit privé.
Elle distingue plusieurs cas d’irrégularité substantielle: l’erreur (art 48), le dol
(art 49), la corruption du représentant de l’Etat (art 50), la contrainte exercée sur
le représentant d’un Etat (art 51), la contrainte exercée sur un Etat par la menace
ou l’emploi de la force (art 52).

2.Illicéité de l'objet du traité


L'article 53 de la Convention de Vienne dispose : « est nul tout traité qui,
au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme impérative de Droit
international général (…) acceptée est reconnue par la communauté des Etats
dans son ensemble en tant que norme à laquelle aucune dérogation n'est permise
». Ces normes supérieures constituent le jus cogens.

Chapitre III : le droit en tant que prérogatives : les droits subjectifs

Au XVIIIe siècle, l’influence des théories du contrat social a mis à jour la


notion de droits subjectifs, c’est-à-dire les prérogatives individuelles accordées
aux sujets de droit et garanties par l’Etat. Cette notion est aujourd’hui
unanimement accueillie. C'est à la conception subjective du droit qu’on fait
référence quand on parle du droit de propriété, droit de vote, droit au travail,
droit à la vie, etc. Ces règles découlent d’un droit qui se définit par son sujet,
c’est pourquoi il est appelé droit subjectif.

Section 1 : les sources des droits subjectifs

Les droits subjectifs peuvent tirer leur origine soit d’un acte juridique, soit
d’un fait juridique.

I. Les actes juridiques

L’acte juridique se définit comme une manifestation de volonté destinée à


produire des effets de droit. Ce sera, par exemple, un contrat, un accord entre
deux individus ou plus, en vue de faire naître entre eux des obligations. Ce qui le
caractérise, est que ses conséquences juridiques sont recherchées par son auteur.

23
A. Classification des actes juridiques

Deux classifications à retenir : les classifications relatives aux conditions


de formation de l’acte et les classifications relatives à l’objet de l’acte.

Quant à leur formation, les actes juridiques se divisent en deux catégories


en fonction du nombre de personnes impliquées dans l’acte :

- Les actes unilatéraux : sont ceux qui reposent sur la volonté


d'une seule personne. Il n’y a pas de rencontre de volontés, une seule
personne a eu la volonté de créer une situation juridique et d’en prévoir
les effets : par exemple, les décisions individuelles de l’administration
comme l’octroi (ou le refus) d’un permis de construire.

- Les actes bilatéraux ou plurilatéraux : sont ceux qui


nécessitent le concours de deux ou plusieurs volontés en vue de produire
ou modifier une situation juridique. Ce sont les contrats ou conventions.

Quant à leur contenu, les actes juridiques font l’objet de trois


classifications principales :

- Les actes conservatoires, qui ont pour but le sauvegarde du


patrimoine (ex : réparation d’un bien). Les actes d'administration, qui
correspondent à la gestion courante du patrimoine (par exemple, un bail à
courte durée, gestion du patrimoine immobilier, actions en justice relative
aux droits patrimoniaux). Les actes de disposition qui sont des actes de
transfert d'un bien ou d'un droit, qui mettent ainsi en cause le patrimoine
de la personne protégée (ex : vente d'un immeuble).

- Les actes à titre onéreux, qui représentent un intérêt


patrimonial pour chacune des parties (ex : la vente) ; les actes à titre
gratuit, qui ne comportent pas de contrepartie pécuniaire (ex : la
donation).

- Les actes entre vifs, qui produisent leurs effets du vivant des
intéressés, et les actes à cause de mort, dont les conséquences sont
différées jusqu’au décès (ex : le testament).

B. Les conditions de validité des actes juridiques

24
La validité des actes juridique est soumise à plusieurs conditions :

- La capacité : celle-ci suppose en principe la majorité et


l’absence de mesure de protection telle que mise en tutelle.

- Le consentement : c’est-à-dire le consentement des auteurs


de l’acte. Celui-ci doit être sain, pas entaché ni d'erreur, ni de dol ni de
violence.

- L’objet : c’est le résultat juridique que les parties ont voulu


produire, celui-ci doit être déterminé, licite et moral. Par exemple, un
contrat ne peut pas valablement porter sur une substance dont le
commerce est prohibé.

- La cause : celle-ci doit en particulier être licite et morale. La


cause correspond aux motivations des parties pour conclure un contrat.

C. La sanction du non-respect des conditions de validité

L’acte juridique qui ne répond pas aux conditions ci-dessus est atteint
d’une cause de nullité.

On distingue ici, entre la nullité relative et la nullité absolue. La nullité


relative est encourue en cas de vices de consentement (erreur, dol, violence) ou
en cas de non-respect des règles relatives à la capacité. La nullité relative ne
peut être invoquée que par la personne protégée par la règle violée. La nullité
absolue est fondée sur la défense de l’intérêt général. Elle sanctionne la violation
des irrégularités relatives à l’objet et à la cause. La nullité absolue est d’ordre
public, elle peut être invoquée par tout intéressé.

II. les faits juridiques

Le fait juridique se définit négativement comme « tout ce qui n’est pas


acte juridique ». Si l’acte juridique est déterminé par un agissement volontaire
destiné à produire des effets de droit, le fait juridique peut se réduire à un
événement purement matériel, qui échappe à la volonté de l’homme et qui est
susceptible en particulier de créer ou d’aménager un droit subjectif.

C’est le cas en particulier des deux événements essentiels de la vie. La


naissance et le décès. C’est le cas aussi, des événements de force majeure, par
25
exemple, une tempête ou un naufrage. C’est le cas, également du simple
écoulement du temps, par exemple, la prescription permet d’acquérir ou
d’éteindre un droit.

Section 2 : Contenu ou classification des droits subjectifs

Le contenu du droit subjectif est variable. La prérogative accordée peut


porter sur des objets différents. On distingue traditionnellement les droits
patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux.

I. Les droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux sont ceux qui ont une valeur pécuniaire. C'est-à-
dire qu'ils sont appréciables en argent et qui entrent dans le patrimoine de leur
titulaire. Ils représentent ainsi, pour leur titulaire, une valeur économique. Nous
pouvons donner comme exemple la propriété d’un meuble, ou une créance de
somme d’argent.

A. Les caractéristiques des droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux sont en principe cessibles, saisissables,


transmissibles, et prescriptibles. Ils sont cessibles, ce qui signifie qu'ils peuvent
être vendus. Ils sont saisissables par le créancier de la personne titulaire du droit
patrimonial, en cas de dettes impayées. Ils sont transmissibles aux héritiers après
le décès. Ils sont prescriptibles, ce qui signifie qu'ils peuvent faire disparaître ou
naître un droit au-delà d'un certain délai.

B. Les catégories de droits patrimoniaux

Les trois catégories de droits patrimoniaux sont : les droits réels, les
droits personnels et les droits intellectuels.

- Les droits réels

Les droits réels établissent une relation directe entre un sujet de droit et
une chose (ex : usufruit, nantissement…).

- Les droits personnels

26
Les droits personnels ou doits de créance, mettent en relation deux ou
plusieurs sujets de droit. Une personne (le créancier) attend d’une autre personne
(le débiteur) l’exécution d’une prestation.

- Les droits intellectuels

Droit qu’une personne dispose sur sa création intellectuelle (ex : droit


d’auteur sur un livre que l’auteur a écrit).

II. Les droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux sont tous ceux qui ne sont pas patrimoniaux,
c’est-à-dire qui ne peuvent pas être rattachés directement au patrimoine d’une
personne. Ce sont les droits attachés à la personne, appelés pour cela droits de
la personnalité. Tout sujet de droit les possède car ils sont attachés à la qualité
d’être humain et non pas acquis comme le sont les droits patrimoniaux. Il s’agit
essentiellement de la citoyenneté (en droit public) et, en droit privé, des droits de
la personnalité, comme le droit à l’image ou le droit à l’honneur.

A. Caractéristiques des droits extrapatrimoniaux

Les droits extrapatrimoniaux sont attachés à la personne elle-même,


contrairement aux droits patrimoniaux qui sont attachés à son patrimoine. De
cette différence fondamentale découlent plusieurs caractéristiques.

En premier lieu, les droits extrapatrimoniaux sont incessibles, c’est-à-


dire ils ne peuvent pas être vendus. Par exemple, le droit à l'honneur, le droit à la
vie, ne peuvent pas être vendus. Ils sont également intransmissibles. C’est-à-dire
qu’en cas de décès, ils ne peuvent pas être transmis aux héritiers. Ils sont
insaisissables, c'est-à-dire que le créancier d'une personne ne peut pas saisir les
droits extrapatrimoniaux de celle-ci. Ils sont imprescriptibles, c’est-à-dire qu’ils
n'ont pas de limite dans le temps. Ils s’acquièrent avec la personnalité juridique
et s’éteignent uniquement avec la disparition de celle-ci.

B. La relativité de la classification des droits

Les droits extrapatrimoniaux ne sont pas, par définition, évaluables en


argent, sinon ils feraient partie du patrimoine. Toutefois, ils peuvent avoir des
conséquences patrimoniales, car l’atteinte à un droit extrapatrimonial est souvent
réparée sous forme de dommages-intérêts. Par exemple, l’atteinte à l’honneur
27
d’une personne, à sa réputation, pourra être réparée ainsi. De la même
manière, il est possible de céder contre de l’argent son droit à l’image, droit
extrapatrimonial lié à la personnalité, en posant pour des photos par exemple.

D’ailleurs, certains droits appartiennent à la fois à la catégorie des droits


patrimoniaux et à celle des droits extrapatrimoniaux. On les appelle des droits
mixtes. Par exemple, les droits de propriété intellectuelle ont une valeur
pécuniaire, en ce qu’ils confèrent à leur titulaire l’exclusivité du droit
d’exploitation (les droits d’auteur) et également un droit dit « moral » qui
permet de protéger l’œuvre.

Section 3 : les titulaires des droits subjectifs (Les sujets de droit)

Un sujet est celui qui, à l’intérieur d’un système juridique, a des droits et
des obligations, et qui dispose des moyens pour agir en justice pour la protection
de ces droits. A cet égard, les personnes physiques et les personnes morales
constituent les deux seules catégories de personnes dotées de la personnalité
juridique.

I. Les personnes physiques

Depuis l'abolition de l'esclavage, la personnalité juridique est accordée à


toutes les personnes physiques (même en cas de condamnation pénale).

A. L’identification de la personne physique : L’individualisation des


personnes

Il est nécessaire de distinguer les personnes physiques les unes des autres.
Les caractéristiques permettant l’individualisation des personnes sont le nom, la
nationalité et le domicile

1. Le nom de famille et le prénom

Toute personne doit avoir un nom de famille hérité de ses parents ; et un


prénom qui permet d’identifier les différents membres d’une même famille. Le
nom choisi ne doit pas être différent de celui du père ni porter atteinte aux
bonnes mœurs ou à l'ordre public ni être un nom ridicule. Toute personne peut
introduire une demande de changement de son prénom auprès du tribunal de
première instance en justifiant sa demande d'un motif valable.

28
2. La nationalité

C’est le lien qui lie la personne physique à une nation déterminée. Les
nationaux d’un Etat sont l’ensemble des personnes humaines unies à cet Etat par
un lien de sujétion appelé nationalité. Les nationaux gardent ce lien même s’ils
ne résident pas effectivement dans l’Etat dont ils ont la nationalité. L’Etat est
libre de déterminer librement quels sont ses nationaux. Il utilise à cette fin le
droit du sol « jus soli » ou droit du sang « jus sanguinis » ou les deux principes
combinés.

3. Un domicile et un état civil

Le domicile : c’est le siège légal de la personne, le lieu où la loi la localise


pour l'exercice de ses droits et de ses obligations. Le domicile est différent de la
résidence : le domicile est l'endroit où la personne est rattachée juridiquement,
peu importe si elle ne s’y trouve pas, alors que la résidence est le lieu où la
personne se trouve effectivement à un moment déterminé sans que l’on se
préoccupe de l’y rattacher juridiquement.

L’état des personnes « l’état civil » : il traduit la situation familiale de


l'individu en fonction de sa filiation et de son mariage. Les personnes physiques
ont un état civil qui enregistre les évènements principaux de leur vie.

B. La durée de la personnalité juridique d’une personne physique

La personnalité juridique s’acquiert à la naissance dès lors que l’enfant


naît vivant et prend donc fin au décès de la personne.

1. La naissance des personnes physiques

La naissance est la mise au monde d’une personne physique. En principe


cette naissance marque le commencement de la personnalité juridique. Mais la
naissance en elle-même n’est pas suffisante. Il faut que l’enfant soit né vivant
(ce qui exclut les enfants mort-nés). Si ces conditions sont réunies, peu importe
la durée de la vie de l’enfant (elle peut être très brève) : c’est une personne
juridique.

2. La fin de la personnalité juridique d’une personne


physique : Le décès

29
La personne juridique cesse d’exister à la mort de la personne humaine.
Ses droits et obligations cessent. Le patrimoine, figé, est distribué le cas
échéant entre les héritiers, et les actions personnelles du défunt sont
interrompues. Le décès est un événement naturel, volontaire (ex : suicide) ou
involontaire (ex : accident de la route).

II. Les personnes morales

D’abord, il faut préciser qu’il n'y a aucun rapport avec la morale dans ce
concept ; l’expression « personne virtuelle » serait plus appropriée.

A. La notion de personne morale

Si les personnes physiques ne sont pas, en principe, limitées dans leurs


possibilités d’action et acquièrent la personnalité juridique « abstraitement », les
personnes morales ont un objet spécifique déterminé par la loi ou par la volonté
de leurs fondateurs. C’est le principe de spécialité des personnes morales. Son
statut juridique détermine les actes qu’elle peut accomplir. D’ailleurs, la
personne morale peut être privé ou public.

1. définition

On peut définir la personne morale comme une entité qui peut être
titulaire de droits et d’obligations. Elle est généralement constituée par un
groupement de personnes physiques ou morales ou de biens, qui souhaitent
accomplir quelque chose en commun, vers un but commun. La personne morale
a une personnalité juridique distincte de celle de ses membres. Les attributs de la
personne morale sont les mêmes que ceux de la personne physique. Les
personnes morales ont ainsi la capacité d'agir en justice et de conclure des
contrats, etc.

2. Les personnes morales de droit public

Elles sont créées par la loi et constituées pour défendre les intérêts de la
collectivité. Ex. Etat, collectivités territoriales, établissements publics,
entreprises publiques, etc.

3. Les personnes morales de droit privé

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Elles sont créées par la volonté des personnes physiques mais dans un
genre déterminé par la loi. Avec un but lucratif (sociétés, entreprises privées,
groupements d'intérêt économique, etc.) ou sans but lucratif (ex : sociétés
civiles, associations, etc.).

B. L’identification de la personne morale

Comme pour les personnes physiques, afin de faciliter leur vie juridique,
les personnes morales sont soumises à certaines règles en matière
d’identification notamment en matière de « nom », « domicile » et
« nationalité ».

1. Le nom d’une personne morale

Toute personne morale a un nom, un titre, une raison sociale ou une


dénomination commerciale. Il est essentiel car c’est par lui qu’elle peut
s’individualiser aux yeux du public. La société est ainsi identifiée par une
dénomination sociale tandis que l’association par un titre.

La réglementation concernant le nom des personnes morales est beaucoup


plus souple. Il est possible de choisir et de modifier librement la
dénomination sociale d’une personne morale. Cependant, il n’est pas
possible de choisir le nom d’une autre personne morale, et les noms déjà
choisis sont protégés contre le risque de confusion dans l’esprit du public.

2. Le domicile d’une personne morale

Il est plus couramment appelé siège social pour les sociétés. Toute
personne morale doit avoir un domicile. Comme pour les personnes physiques, il
est essentiel au niveau administratif comme au niveau juridictionnel.

3. La nationalité d’une personne morale

La nationalité d’une personne morale est déterminée par le lieu du siège


social. Ainsi, sont marocaines toutes les organisations comme les sociétés ou
associations établies au Maroc. Cette nationalité permet de déterminer la loi à
laquelle la personne morale est soumise.

C. La fin de l’existence des personnes morales

31
Les personnes morales ne peuvent décéder, n’ayant pas
d’existence physique. La personne morale prend fin par dissolution.

Les modalités de dissolution sont variées et dépendent du type de


groupement en question. Il existe plusieurs causes de dissolution. Volontaire
(ex : la réalisation d’un événement entraînant la dissolution, l’arrivée du terme,
l’extinction de l’objet social) ou judiciaire (ex : nullité du contrat, dissolution à
la suite d’une liquidation prononcée par le juge à la demande de créanciers ou
bien des associés la composant). Pour une personne morale de droit public, il
s’agira d’une décision de l’Etat.

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Sciences économiques et gestion, Université Sidi Mohamed ben Abdellah Faculté des
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http://heci-meknes.blogspot.com/2012/10/les-sources-du-droit-marocain-le-droit_21.html

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