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Première partie : Les personnes

Ce sont les sujets de droit subjectif. Etudier le droit des personnes c’est savoir qui sont
les titulaires de droit subjectif. Il y a d’abord les êtres humains, mais aussi des êtres abstraits
(les personnes morales : groupement de personnes physiques).

Titre 1 : Les personnes physiques (êtres humains)


Tout être humain a la personnalité juridique. Mais cela ne signifie pas que tous les
êtres ont les mêmes droits… aujourd’hui ce principe ne connaît aucune exception, cependant
deux exceptions se sont prolongées après la parution du code civil en 1804. La première des
deux exceptions qui s’est prolongée c’est : l’esclavage = négation de la personnalité juridique
de l’être de droit ; l’esclavage a été abolit en France le 27 avril 1848 grâce à un décret de
Victor Schoelcher. La seconde c’est la « mort civile », la mort civile c’était des être humains
encore vivant mais qui n’avaient plus de droit : mort civile par passion religieuse
(dépouillement) ou suite à une condamnation (perpétuité) la mort civile a été abolit le 31 mai
1854. Il reste encore des difficultés très marginales que l’ont rencontre de manière
accidentelle mais qui existent encore : quand l’être humain existe-t-il en tant que personne ?
(L’existence) Comment distinguer chaque personne humaine ? (Identification de la personne)

Chapitre 1 : L’existence de la personne physique

La personne physique existe de sa naissance jusqu’à sa mort. Mais cela se complique


quand on veut savoir à quel moment la naissance ou la mort d’une personne est intervenue.

Section 1 : Le commencement de la personne physique

Il y a une simultanéité entre la naissance et le commencement juridique d’un être


humain. Quelquefois il y a naissance sans acquisition de la personnalité juridique et vice
versa. Pas de naissance mais acquisition de la personnalité juridique.

Paragraphe 1 : La naissance sans commencement de la personnalité juridique

Il ne suffit pas de naître pour avoir la personnalité juridique, pour être un sujet de droit
il faut naître vivant. C’est la cour de Montpellier qui a défini le critère que pour être vivant il
faut respirer au moins une fois à pleins poumons. Mais il faut naître viable pour avoir la
personnalité juridique, il faut être viable ! Pour être viable il faut être équiper de tous les
organes nécessaire à la vie
Paragraphe 2 : Le commencement de la personne avant la naissance

A) La maxime « infans conceptus »

Une fiction juridique est une action par laquelle le législateur tient pour vrai ce qu’il
pertinemment être faux. On fait semblant de croire que l’enfant était déjà né alors que ce n’est
pas vrai. « L’enfant conçu est considéré comme né à chaque fois que tel est son intérêt ».
Cette maxime signifie donc que l’enfant est réputé avoir eu la personnalité juridique à
partir de sa conception (conditions de cette maxime: enfant vivant, viable, et dès qu’il y va de
son intérêt).

a. La personnalité juridique de l’enfant commence dès sa conception

L’article 311 du code civil fixe la méthode de détermination de la conception. La loi


présume que pour l’espèce humaine que pour la grossesse la plus longue ne dure pas plus de
300 jours et pas moins de 180 jours.

b. La personnalité juridique de l’enfant commence dans son intérêt

Cette maxime se manifeste surtout lorsqu’il y a une succession, pour succéder il faut
exister au moment de l’ouverture de la succession… si la personnalité juridique ne connaissait
qu’à l naissance cela signifierait que l’enfant naît le lendemain de la mort de son père il
n’aurait pas de succession. Grâce à cette maxime l’enfant va pouvoir avoir la succession de
son père. La maxime joue dans la majorité des cas lorsqu’il s’agit de la succession du père
décédé avant la naissance. Est-ce que c’est valable aussi pour les proches ? oui c’est valable
mais très rare…
Cette maxime ne joue que dans l’intérêt de l’enfant, c’est une règle protectrice.

c. La personnalité juridique commence que si l’enfant naît vivant et


viable

La maxime protège l’enfant que s’il est vivant et viable, elle a un effet rétroactif mais
n’est pas valable le jour du décès du père.

B) Le statut juridique de l’embryon

L’embryon est un organisme en voie de développement depuis l’œuf fécondé jusqu'à


la réalisation d’une forme de vie autonome et active. A partir de ce moment l’embryon
devient un foetus chez l’être humain l’embryon devient foetus au bout de 3 mois pour les
scientifiques et 12 semaines pour le droit. Pour certains l’embryon est depuis la conception un
être humain aussi digne et aussi respectable que les autres et par conséquent revêtu comme les
autres de la personnalité juridique. Le droit positif qui est laic n’admet pas que l’embryon est
une personne et donc un sujet de droit mais ce n’est pas non plus l’opposé d’une personne ca
donne donc un statut ambiguë.
Aujourd’hui on distingue les embryons in utero : dans l’utérus de la femme
Embryon in vitro : qui sont conservés dans le froid
1. L’embryon in utero

Parler du statut de l’embryon in utero pose la question symétrique de l’avortement.


L’avortement fait l’objet de certaines règles. Aujourd’hui l’avortement est considéré comme
un délit dans le code pénal (2 ans d’emprisonnement et une amende 30 000 euros). Ces
sanctions pénales cessent d’être encourues si l’IVG est faite dans les conditions de la loi
Veille…
La loi distingue deux périodes dans la gestation : avant la 12 ème semaine et après de
la 12 ème semaine. Avant la fin de la 12 semaine le sort de l’embryon dépend de la femme
enceinte, elle peut demander l’IVG si elle estime que sa grossesse la place dans la situation de
détresse. De la mineur enceinte pour avoir l’IVG devait en effet obtenir l’autorisation de ses
deux parents. Aujourd’hui elle peut le faire sans autorisation a condition d’avoir une personne
majeure de son choix. Le père éventuel n’a pas son mot à dire, qu’il soit d’accord ou pas…
(cf. affaire Bozzo). Apres la 12semaine l’avortement tombe sous le coup de la loi, sauf sous le
cas de l’avortement médical et dans ce cas ca dépend de la femme enciente et aussi du corps
médical.exemples de cas d’avortement médical : la poursuite de la grossesse met en péreil la
vie de la mère, ou aussi dans le cas d’une maleformation grave de l’enfant. Si une
malformation n’est pas détectée les parents peuvent se retourner contre le médecin… affaire
Péruche.

NB : La maxime infans conceptus ne s’applique rétroactivement que si l’enfant est né vivant


et viable et qu’il y a des circonstances spéciales qui nécessitent cette maxime sinon elle ne
s’applique pas si l’enfant n’est pas vivant et ou viable.
Tant que l’enfant est dans le ventre de sa mère la maxime ne protège l’enfant, elle attend le
résultat des courses.)

Madame Vo est la demanderesse, la cour d’appel de Lyon a admis la condamnation


mais la cours de cassation a cassé cet arrêt. Mais la cedh a estimé que la France avait une
large manœuvre d’appréciation. Et donc la France ne donne pas la personnalité juridique à la
conception.

2. Les embryons in vitro

Les embryons in vitro sont dans des éprouvettes, ils sont conservés au froid. Ces
embryons ont donc déjà été conçus ou « créer » par des manipulations. La question du statut
de l’embryon s’est posée devant le parlement en 1994. Les embryons in vitro avaient suscité
des convoitises car certains voulaient les utiliser pour des recherches scientifiques et d’autres
à des fins commerciales. Le parlement a introduit dans le Code civil l’article 16 : « la loi
assure la primauté de la personne, interdit toutes atteintes à la dignité de la personne, la loi
garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie ». Mais la loi ne dit pas
que l’embryon est le contraire d’une personne (une chose). On ne donne pas d’embryon ! Car
pour le législateur tout ce qui est don c’est les choses. On parle d’accueil. Un embryon
humain in vitro peut être détruit au bout de 5 ans, c’est permit par la loi. La question du statut
in vitro à donner à une affaire une affaire LEvens (mars 2008).
Section 2 : La fin de la personnalité juridique de l’être humain

Depuis l’abolition de la mort civile en 1854, la personnalité juridique de l’être humain


prend fin à sa mort biologique. la difficulté consiste à savoir quand la mort de la personne est
survenue. Dans un cas pour 1000 il y a un doute car il peut s’avérer impossible de savoir le
moment de la mort d’une personne.

Paragraphe 1 : La mort sûre

Pour être sûr que quelqu’un est mort il faut déjà définir la mort. Pour autant dès que la
personne meurt elle n’en devient pas une chose, alors que son corps est déjà mort on dira que
sa personnalité juridique connaîtra des soubresauts.

A) La définition de la mort

La définition juridique en France de la mort est arrivée en 1996 ; en 1804 les


rédacteurs du CC n’avaient pas cru bon de définir la mort. Depuis le 28 mars 1960 le permis
d’inhumer peut se faire sans médecin. A partir 1970, un besoin de plus en plus présent s’est
fait sentir de définir la mort car les avancées de la médecine ont modifié le processus
conduisant à la mort de quelqu’un. Avec les moyens technologiques en place la mort est
devenu un processus qu’on peut accélérer ou qu’on peut ralentir. Une autre raison avec le
développement des greffes d’organes et notamment des greffes cardiaques. Circulaire «C’était
la disparition de tout signal ancéphalographique pendant une durée jugée suffisante ».
Le 24 avril 1968, c’est trois jours avant la première greffe en France. On peut se poser
la question de l’euthanasie, ou du suicide assisté. L’euthanasie correspond à une personne qui
n’a pas toute sa lucidité mais a exprimé avant la perte de cette lucidité le souhait de mourir.
Le suicide assisté est le cas d’une personne qui est consciente de ce qui ce passe et qui
exprime de la manière la plus explicite de mourir mais qui n’a pas la force physique pour se
tuer et demande à une personne de le faire. Le cas du suicide assisté a donné lieu à un arrêt :
l’arrêt Prety contre l’Angleterre en 2002.

B) Les soubresauts de la personnalité juridique

La personnalité juridique peut avoir des prolongements après la mort. Le mort est loin
d’être considéré comme une chose, il y a un respect des morts.

a. La survie de la volonté des morts

Il y a des cas importants où on va tenir compte de la volonté d’une personne sur un


certain nombre de choses mêmes si elle meurt. Elle peut se prolongeait dans le cas d’une
succession, ou avec la loi du 15 novembre 1987 sur la liberté des funérailles.
b. Il y a le respect des morts

Il faut respecter leurs mémoires, leurs cadavres. Article 34 sur la liberté de la presse
qui interdit l’injure à la mémoire des morts. Arrêt du premier juillet 2010 qui conforte le
respect de la mémoire des morts : affaire du petit Ilan, enfant martyrisé dont la photo a été
publiée. Il y a des éléments de droit prospectif pour la fin de la personnalité juridique,
question de la cryogénie.

Paragraphe 2 : La mort incertaine

Des fois on ne retrouve pas le corps ou alors la personne disparaît sans rien dire.

A) L’absence

L’absence est définie par l’article 112 du code civil : situation qui a cessé de paraître
sans que l’on ait eu de ces nouvelles. Cet sous article sous entend qu’il faut qu il y ait
incertitude sur sa vie. La non présence et la disparition. En cas de non présence la
personne a également cessé de paraître à sa résidence on est également sans nouvelle
d’elle mais il n’y a pas d’incertitude sur sa vie, on est sûr que cette personne est encore
vivante. La disparition : la personne a cessé de paraître à sa résidence, on est sans nouvelle
d’elle et il y a une incertitude sur sa vie, ça ressemble à l’absence. Mais il y a de fortes
chances pour qu’elle soit morte car les circonstances dans lesquelles elles sont disparues
sont inquiétantes. Plus le temps passe plus devient vraisemblable la certitude de la mort.
Le code civil accordait de plus en plus de droits sur la succession aux héritiers d’une
personne disparue parce que le temps passait mais il n’avait jamais la totalité des biens.
Il y a deux périodes : présomption d’absence et déclaration d’absence.

B) La présomption d’absence

Elle est organisée de l’article 112 à l’article 121 du code civil. Son régime juridique a
quelque chose de provisoire.

a. Le régime de la présomption d’absence

La présomption d’absence c’est une situation de faits. Cette situation de faits peut être
constaté par le juge ce qui aura pour conséquences un certain nombre de conséquence mais il
faut bien voir que cette constatation de faits n’est pas obligatoire, nul n’est obligé de montrer
aux juges qu’une personne est absente. Du point de vue du droit civil il se peut qu’une
personne laisse tout le monde indifférent mais le plus vraisemblable c’est le tribunal qui juge.
C’est le juge des tutelles qui vérifie si une personne est absente ou pas. Les héritiers
présomptifs peuvent saisir le juge des tutelles (ils ont vocation à recueillir la succession), les
associés, les créanciers et de manière générale toutes les personnes qui étaient en relation
juridique. Le ministère public peut aussi agir dans ce cas.
b. Situation patrimoniale de l’absent présumé

Le patrimoine est une universalité de droit qui comprend d’un côté tous les biens d’un
autre toutes les dettes. Qui va s’occuper des biens de la personne ? Ça dépend si la
personne est mariée ou non, ou si elle a laissé une procuration. S’il est marié les biens
vont être géré par son conjoint, c’est prévu. Les règles patrimoniales relative à la relation
d’absence sont des règles subsidiaires (dans la mesure où les règles n’ont pas suffi). Sinon
(pas de mariage et pas de procuration) le juge des tutelles peut désigner une ou plusieurs
personnes pour représenter la personne présumée absente. Si le présumé absent est marié
il est toujours marié.

C) La fin de la présomption d’absence

a. La fin de l’incertitude

Si on a la preuve du décès on la preuve de la personnalité juridique et donc on la fin de


son absence. Si on la preuve du décès il n’a plus la personnalité juridique, il est probable
que Les actes accomplis au nom du présumé absent sur des biens soient donc annuler.
Les biens acquis sans fraude sur le régime de la présomption d’absent ne sont pas
remis en cause quelque soit la date retenue pour le décès.

b. Le prolongement de l’incertitude

Paragraphe 3 : La déclaration d’absence

Elle équivaut à la mort, ça a un côté définitif. Le code civil a intégré l’hypothèse de


« coup de théâtre ».

A) Le régime de la déclaration d’absence

On n’a que les héritiers présomptifs qui peuvent déclencher ce régime, alors que les
créanciers ou les associés n’ont pas besoin du régime de la déclaration d’absence.
La déclaration d’absence se rapproche de la mort.
Deux coups de théâtre peuvent avoir lieu : l’établissement du décès du déclaré absent
ou le retour de défunt.
- Il se peut qu’après le jugement d’établissement d’absence on ait la preuve de son
décès. Cela peut provoquer un certains nombres de difficulté car la date du décès
réel n’est pas la même que la date du jugement de déclaration d’absence.
Problèmes d’héritages…
- Il se peut que le déclaré absent revienne. Juridiquement c’est quelqu’un qui revient
de chez les morts. Cela peut arriver (28 juin 2010 La Montagne).
A la demande de celui qui revient le jugement de déclaration d’absence est annulé. Il
revient donc dans les personnes juridiques. Cela va avoir des conséquences… l’article 130 du
code civil a trouvé une solution intermédiaire.
On lui rend les biens dans l’état où ils étaient ou alors on lui rend la somme recueillie
grâce à la vente des mobiliers.

B) La disparition

Il y a une incertitude mais pas neutre, les indices penchent très fortement sur la mort
de la personne.
Si l’on ne peut pas constater de suite la mort, on ne peut pas attendre une absence de
10 ans pour déclarer le décès.
On a mis en place une ordonnance du 30 octobre 1945 (article 88 à 92 du Code Civil)
un régime spécifique, celui de la disparition.
Cela suppose qu’un français a disparu de manière à mettre sa vie en danger.

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