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APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'INADAPTATION SOCIALE DE

L'ENFANT

I. Généralité sur la pathologie sociale


II. Mode Expression de l'inadaptation sociale de l'enfant
III. Facteur déterminant de l'inadaptation sociale de l'enfant

APPROCHE THÉORIQUE DE L'INADAPTATION SOCIALE

I. L'inadaptation sociale de l'enfant selon la conception psychanalytique


II. L'inadaptation sociale de l'enfant dans la perspective
psychopathologique sociale

La psychologie sociale est l'étude des individus en situation de groupe

La psychopathologie sociale étudie les dysfonctionnements des organisations et


leurs répercussions sur l'individu

I. GÉNÉRALITÉ SUR LA PATHOLOGIE SOCIAL

1) Objet et définition de la psychopathologie sociale

La psychopathologie de la vie sociale s'intéresse à l'interaction individu - individu,


individu - groupe, groupe - groupe, ou encore individu - société.

Aussi les sociétés modernes tout comme les individus sont confrontés à des
changements intensifs et rapide de sorte que le rythme auquel s'opère ces
changements affecte ces sociétés dans les structures et organisation

Les individus auteurs de ces changements ne sont pas épargné et paraissent aussi
bien désemparée. Les relations traditionnelles d'échange et action qui sont les
fondements de la vie des groupements sociaux ne répondent plus ni aux attentes
sociales ni aux attentes des individus.
Les changements s'opèrent aussi au niveau des signifiants sociaux c'est à dire il y'a
disparition ou appauvrissement de certain symbole et création de nouveaux
symbole. On assiste à une perte ou à une absence sûre de l'espace dans
l'environnement ce qui a pour conséquence de désadapter les plus âgés et de mieux
adapter les plus jeunes.

La vie sociale se ressent de cette situation anomique (qui n'est pas organisé) c'est à
dire que la vie sociale va être bâtir sur l'incertitude en matière de la vie. Or toute
vie notamment la vie sociale est aussi créatrice de forme ce qui va donner lieu à
une prolifération d'organisation sociale allant des plus pathologique (la
délinquance, la toxicomanie...) au plus normative (les associations de défense
sociale).

L'homme dans la société actuelle s'alimente de changements de toute sorte càd qu'il
est constamment en transition de sorte que dans notre contexte social actuelle
l'immobilisme s'apparente à un décroissement. Un nouveau champ càd un nouveau
domaine d'étude s'ouvre alors aux psychologues cliniciens et au psychologue
sociaux ce champ couvre les différents aspects de la vie sociale collective ou
individuel évoqué plus haut.

L'observation qui relève que les désordres sont liés aux structures de la société ne
date pas d'aujourd'hui en ce sens que le poids de l'organisation sociale, le
dysfonctionnement de cette organisation sociale se ressent inévitablement au plan
individuel càd au niveau de ceux qui en font partie ou ceux qui peut y vivre.

On peut noter également que La psychopathologie de la vie sociale qui ne


s'identifie ni à la psychiatrie ni à la sociologie des maladies ni à l'ethnopsychiatrie
considère le fonctionnement pathologique des institutions et des individus ou
encore des groupes dans les multiples et diverses interactions comme un nouvel
objet de savoir et d'études. C'est pourquoi on peut la situer à l'interception de la
psychologie sociale et de la psychologie clinique.

La psychopathologie sociale n'est pas non plus la psychologie sociale clinique. La


psychologie sociale clinique à un objet précis et constitue le processus
psychologique de ces groupes ce qui n'est pas le cas de psychopathologie de la vie
sociale qui se veut une branche de la psychologie qui se situe à l’intersection de la
psychologie sociale et de la psychologie clinique dont elle emprunte des méthodes
(méthodes de cas). Elle se veut d'abord une science centrée sur les relations
individuelles et dont le souci est de les situés au sein d'un environnement.

2) Formation des groupes marginaux : groupe familial ou groupe marginal

L'existence de l'être humain tout comme sa destinée est étroitement lié à celle du
groupe familial et cela par la possibilité que celui-ci lui offre d’établir les liens
avec son entourage. Le groupe familial constitue donc pour l'homme une réalité
incontournable dans la mesure où celui-ci tient de ce groupe sa signification.
Dans une étude importante Porot (1979), est parvenu à la conclusion suivante :
<<tant que la cellule familiale fonctionne de façon harmonieuse, lorsque chacun
des membres tient convenablement le rôle qui lui est dévolu, les chances
d'apparition des troubles du comportement sont réduites>> Dans ces conditions
on peut se demander en quoi le dysfonctionnement du groupe familial
favorise-t-il les inadaptations sociale de l'enfant ?

 L'enfance inadapté Le concept d'enfant

L’enfant inadapté désigne un enfant qui éprouve des difficultés de nature à


compromettre son adaptation à la vie normale. À cette définition général
Giraud (1975, P11), suggère d'ajouter qu'il peut s'agit<< de difficulté d'adaptation à
la vie familiale càd dans une famille qui a ses caractères propres ou à la vie sociale
au sens large ou encore à la vie scolaire avec ses travaux et ses règlements.
L'enfance inadapté peut bien s'appréhender à travers la catégorisation qui a été faite
par Giraud (OP. Cit P12), cette classification qui tient compte de l'origine de la
difficulté comprend donc :

 Les déficients intellectuels dont l'inadaptation se révèle essentiellement


scolaire
 Les enfants atteints d'une infirmité : cette infirmité peut être motrice ou
sensorielle (cécité et amblyopie, surdité et hypoacousie)
 Les enfants malades souffrant d'une maladie chronique
 Les enfants caractériels appelé maintenant "enfant présentant des troubles de
comportements et de conduite"
 Les enfants handicapés sociaux et couramment désigné sous le vocable de
cas sociaux.
C'est cette dernière catégorie l'enfant handicapé sociaux qui sera pris en compte en
ce sens elle regroupe les enfants sans présenter un handicap marqué d'ordre
physique ou mentale sans manifester nettement les troubles de comportements et se
trouvant dans des conditions qui risquent d'entraver leur développement moral,
physique, intellectuelles et affectif.

Ils sont pour les uns, les enfants de parents séparés, des enfants qui ont à la maison
le spectacle de l’ivrogneries et de querelles ou encore des enfants d'immigrés
transportés brutalement dans un monde nouveau.

À ceux-ci peuvent s'ajouter également les enfants de réfugiés, les orphelins du fait
des guerres mais aussi les enfants de la rue. Ce sont des conditions sociales qui
déjà difficile risque une aggravation de l'inadaptation des enfants.

II. Mode Expression de l'inadaptation sociale de l'enfant

Ce que l'on désigne par le terme inadaptation sociale ne correspond en soi à aucune
structure psychologique spécifique. Bersztejn (1976) décrit l'inadaptation sociale
comme le résultat des contraintes, des conflits considérés ou non comme
pathologique dans lesquelles peuvent s'exprimer tous les types d'organisation de la
personnalité. Ce qui explique sans doute que les modes d'expression de
l'inadaptation sociale de l'enfant sont variées. Ils dépendent en définitive du milieu
ou les contraintes subies par l'enfant sont les plus fortes, du milieu où il risque le
plus facilement de transgresser la règle établis. L'école se présente comme le
prototype de la vie sociale organisée où l'on observe les premières manifestations
de l'inadaptation sociale.

En effet ils sont rares, les jeunes délinquants qui traînent derrière eux, un bon passé
d'inadaptation scolaire. Les échecs càd les fréquent redoublement constituent les
frustrations que l'enfant tolère mal et qui font de lui un être en marge. Dès lors, on
pourrait en conclure que les conduites délinquantes dans le milieu scolaire sont une
tentative de l'enfant à compenser l'image dévalorisée de lui-même que donne ces
échecs.
Toutefois il faut se garder de toute déduction active sur cet aspect du problème
parce que toute inadaptation scolaire ne présage pas seulement un avenir
délinquant. En clair l'inadaptation scolaire ne doit pas être considérée comme le
signe d'un enfant à personnalité antisocial ou en train d'évoluer vers la délinquance.
Il existe d'autres causes qui peuvent nuire à l'intégration scolaire et surtout sociale,
au-delà des causes propres à l'individu lui-même à savoir les déficiences
intellectuelles mineurs ou les inaptitudes spécifiques tel que la dyslexie. Il y'a des
causes qui relèvent de l'environnement immédiat càd le milieu familial. C'est ainsi
que très fréquemment surviennent au sein du milieu familial de graves troubles du
comportement qui semblent traduire une réelle volonté de détruire et de nuire à
autrui dès l'âge de 6 ou 7 ans. La question qui se pose est la suivante quel est
l'impact de la dégradation du milieu familial dans la mise en forme des
inadaptations du milieu sociale de l'enfant ?

1. Les fugues et les vagabondages

Ce sont deux notions à ne pas confondre. La fugue est un acte généralement


impulsif de durée limitée. Elle se distingue du vagabondage qui se caractérise par
une certaine continuité dans le temps. Les fugues restent particulièrement
observables chez les jeunes adolescents pendant la phase pubertaire, elle ne serait
constituée des actes délinquants à proprement parler. Toutefois de même que le
vagabondage, les fugues peuvent mener à la délinquance de nécessité à savoir les
vols de subsistance ou les vols de véhicules. Elles peuvent également conduire ces
enfants à chercher refuge, dans des communautés marginales où ils s'initient par
ex. à la toxicomanie. De plus certaines fugues correspondent à des troubles
importants de la personnalité mais très souvent, on se trouve en présence d'une
réaction panique devant une situation momentanément sans issue pour l'enfant.
Alors c'est plutôt la fragilité des relations familiales qui est à mettre en cause. Il
peut tout aussi s'agir de l'abandon de toute mesure éducative et d'une permissivité
totale que les attitudes excessives à savoir la surveillance quasi policière de
l'enfant. Ce sont autant de carences qui aggravent l'inadaptation sociale de l'enfant
et l'exposent à la débauche, aussi l'enfant est-il dans la majorité des cas amené à
rejoindre ces semblables qui sont organisés en bande.
2. Les bandes adolescentes

L'histoire des bandes d'enfants nous enseigne qu'il s'agit d'un phénomène qui date
des années 1950 1969. Un phénomène dont le développement s'est senti
particulièrement dans les banlieues. Au point de vue de leur organisation, ce sont
des groupes de jeunes adolescents de 13 à 20 ans, des jeunes qui présentent une
certaine structure régie par des règles d'allure initiatique par ex. l'obligation de
tatouages imposés aux nouveaux membres.

Certes ces groupes d'enfants posent des actes qui ne diffèrent pas sensiblement de
ceux des bandes adultes mais ces actes délinquants et la violence qui les
accompagnent doivent toutefois être perçus comme l'expression du groupe et
comme un facteur de sa cohésion. Par ailleurs on peut retenir que ces groupes
rassemblent différents types de personnalité. Cependant dans ces groupes on
rencontre également des adolescents aux limites de la débilité mentale entraînée là
par leur subjectivité et leur immaturité intellectuelle et affective. À côté des sujets
actifs, intelligents fondamentalement antisociaux qui jouent souvent le rôle de
meneur, on trouve des individus plus passifs névrotiques qui cherchent à la fois les
liens affectifs qu’ils n’obtiennent pas dans leurs milieux d'origine, une intégration
et aussi des modèles d'identification auprès de ces meneurs prestigieux.

Il en ressort que les carences de la cellule familiale et les échecs à l'école dans la
socialisation de l'enfant contribuent de façon primordiale à la formation des bandes
qui constituent une voix toute ouverte vers l'anti sociabilité.

Ces études font apparaître la prépondérance des facteurs socioéconomique et en


particulier l'urbanisation lorsqu'elle aboutit à de mauvaises conditions de vie alors
que parallèlement la vie familiale elle-même se trouve dissociée. Ainsi la
délinquance se révèle comme le résultat de la persistance de ces conditions.

3. La délinquance de l'enfant

La délinquance de l'enfant se révèle comme l'expression la plus grave de


l'inadaptation sociale.

 La notion de délinquance :
Au sens juridique du thème, la jeunesse délinquante comprend les individus qui
ont commis une infraction avant l'âge de 18 ans révolus et en faveur desquels
s'attachent certaines obligations tant au point de vue procédure à suivre devant les
tribunaux, au point de vue des sanctions ou du Quantum de la peine qui doit
intervenir.

Ainsi compris, la délinquance est ce qui est déterminé comme tel par la loi partie
écrite de la norme du groupe social qui varie selon l'époque et selon le lieu.

 Examen juridique de la définition de la délinquance

Cette définition juridique a été jugée insuffisante par un certain nombre d'auteur.
Ainsi Daniel Poitou (1978), insiste sur le caractère concept de délinquance. Selon
cet auteur, les règles érigées en lois par les sociétés pour se protéger ne sont
pas identiques dans tous les pays ni à tous les âges, ni à toutes les périodes de
l'histoire. La notion même de délit ou de crime à constamment varié selon les
époques, les mœurs, les religions ou les civilisations de sorte que l'appréciation du
dommage occasionné à la société par l'individu qui violé ses lois repose sur le
système de valeur de cette société. En clair le nœud du problème dans ses
conditions réside dans la référence au système de valeur qui forme l'établissement
des lois pénales.

D'autre auteur souligne le caractère rigide de l'approche juridique comme Alex


Micchiellie (1994) qui a consacré une il importe étude à cette approche du point de
vue juridique. Pour cet auteur, la délinquance doit être considéré comme une
structure particulière de la personnalité de base. Elle révèle et exprime une attitude
particulière et durable de l'environnement et de la société. En définitive Mucchielli
indique que la délinquance vraie est une structure de la conscience et de la
conduite, elle n'est pas une certaine tendance à la conduite, elle est une conduite
définitive » P25

Dès lors l'analyse d'un délit est inséparable de l'étude de la personnalité de son
auteur. En effet ni type ni degré ne suffisent elle seule à estimer le niveau réel de
de l'enfant.
Le pont de vue médie-Psychologique insiste sur le point de vue juridique qui juge
les actes en eux même en fonction du préjudice porté à autrui ou à la société.

Bresztejn qui s'inscrit dans cette perspective met l'accent sur « le fait qu'il ne suffit
pas pour apprécier la gravité d'un acte délinquant commis par un enfant ou un
adolescent d'en mesurer les conséquences réels ou éventuelle dont l'enfant a
clairement conscience qu'il est jeune »

Les points de vue de ces auteurs apparaissent comme une double réaction à la
conception juridique de la délinquance de l'enfants d'abord une réaction contre
l'estimation quelque peu fantaisiste de la population du jeune délinquant et en fin
une réaction contre le traitement de la délinquance.

Elle préconise les mesures rééducatives et préventives au détriment des mesures


régressives. Dans cette perspective il est indispensable d'étudier l'évolution de la
personnalité, le déroulement de processus de socialisation et d'analyser les
mécanismes psychologiques qui aboutissent à l'acte délictueux. Il en découle que
cellule familiale notamment de la vie quotidienne de la famille (à savoir la
nourriture, la qualité du logement, les usages des conditions, l’atmosphère
familiale) et les caractéristiques de son environnement (la vie dans un quartier
résidentiel ou un habitat social, fréquentation de certains lieux) sont déterminantes
dans la proportion vers la cette ablation de l'inadaptation sociale que constitue la
délinquance.

A ce propos Winnicott (1980 pp167-189) montre « qu'un enfant normal s'il a


confiance à, son père et à sa mère, en grandissant il essaie à fond son pourvoir de
briser, de détruire, de gaspiller, d’usurper, de soutirer et d’enlever tout ce qui mène
les gens en justice aussi bien qu'à l'asile à son équivalent normal dans la relation de
l'enfant à son foyer pendant l'enfance et la première enfance.

Si le foyer peut résister à tous les efforts de l'enfant pour le briser l'enfant se met
alors à jouer. Toutes fois le premier travail est une mise à l'épreuves surtout si des
doutes existent quant à la stabilité du cadre parental et du foyer c'est à dire la
maison. Au début un enfant s'il doit se sentir libre et devenir capable de jouer à
besoin d'être conscient du cadre, il a besoin d'être un enfant insouciant »

Qu'en est-il exactement du cadre familial de l'enfant délinquant, comment se


présente-il ?
 Le milieu familial dans le processus de La marginalisation sociale de
l'enfant

Concernant les délinquants nous avons généralement à un milieu malsain, un


milieu qui représente aucune stabilité pour l'enfant, un milieu souvent dissocié où
l'on rencontre l'absence d'un parent quand ce n'est pas les deux à la fois. Dans une
étude sur le sujet Nanguy (1982) confirme ces faits, l'auteur analysant le cadre
familial du jeune délinquant est parvenue à la conclusion suivante 63% des enfants
sont issues d'un foyer dissocié (Soit des parents divorcés 39% soit orphelin de père
17% ou de mère 6,52% contre 10% de délinquant issue de famille apparemment
normal) (page 264).

Il en découle que l'enfant dont le foyer familial ne parvient pas à lui fournir la
stabilité nécessaire à son développement harmonieux cet enfant tend à rechercher
une stabilité extérieure ainsi il va chercher dehors ce qui lui fait défaut à la maison.
Comme le souligne Winnicott souvent un enfant trouve chez ses amis ou à l'école
ce qui lui fait défaut dans son foyer. L'enfant antisocial cherche simplement un peu
plus loin. On peut conclure avec cet auteur qu'à l’origine de la tendance antisociale,
il y a toujours une carence soit tout simplement qu'à un moment donné la mère a
été reniée, déprimée, soit que la famille se soit disloquée.

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