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Cours de sociologie

• La sociologie : Racine = socius = "Etude scientifique des sociétés et des faits sociaux ayant
pour cadre la société, les relations sociales, les manières de se réunir ou de se retrouver mais
aussi l’analyse de ces manières.

• Naît de la volonté de comprendre la société, aux confluents de trois révolutions : politique


(révolution française), économique (la révolution industrielle) et intellectuelle (le triomphe
du rationalisme, de la science et du positivisme).

• Postulat : le social a des lois de fonctionnement qui lui sont propres et qu’il est possible
d’élucider. Vision positiviste par excellence (on peut par l’observation et la mesure mettre en
lumière les lois qui régissent les rapports humains)

• Connaître décrire et comprendre la société à travers une méthode scientifique.

• Deux courants vont émerger et s’opposer : Une posture objectiviste et extérieure symboliser
par Emile Durkheim et Une posture dite compréhensive, visant à saisir de l’intérieur la
subjectivité des individus en se mettant à leur place dont la figure principale est Max weber.
On peut citer un courant additionnel issu de l’école de Chicago plus pragmatique

• Le souci de la rigueur scientifique (débuts de la statistique sociale)

• Construire un corpus scientifique.

Les précurseurs
Montesquieu (1689 – 1755)

Il introduit les notions de sociologie et publie en 1748 : "De l’esprit des lois". Dans cet
ouvrage, il établit des relations stables entre les institutions juridiques et politiques et les
conditions de vie des individus en société. Il se penche sur le pouvoir politique et expose une
théorie en mettant en relation les principales formes de pouvoir politique avec l’idéal social
dmontre que quand l’idéal social diminue, le régime se corrompt. Pour palier cela, il propose
le principe de séparation des pouvoirs qui nécessite la notion d’indépendance entre eux.

éxécutif -judiciaire -législatif

Rousseau (1712 - 1778)

Il croit en la bonté originelle de l’homme. Il publie en 1762 : "Du contrat social" dans lequel il
rappelle combien l’état civil est souhaitable en ce qu’il substitue en l’homme la justice à l’instinct,
la raison à l’impulsion physique. Il propose une nouvelle théorie pour fonder la légitimité du
pouvoir politique : "Liberté, égalité, fraternité"
Auguste COMTE (1798 - 1857)

C’est lui qui invente le néologisme "sociologie" en 1839.

Compte envisage la pensée humaine comme une succession de 3 âges ou états : Théologique ou
fictif, métaphysique ou abstrait et enfin positif. La démarche positive doit conduire chacun à
abandonner les théories générales et s’en tenir à l’objectivité des connaissances et au raisonnement
rigoureux.

Avec lui, la sociologie commence à devenir une science. Il la définit comme "l’étude positive de
l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux". Il distingue deux états de la
science des phénomènes sociaux :

• La statique sociale qui fonde les bases de la théorie de l’ordre et que l’on peut traduire par
l’étude fondamentale des conditions d’existence de la société.

• La dynamique sociale qui fonde les bases de la théorie du progrès et que l’on peut traduire
comme l’étude des lois et de son mouvement continu, c’est-à-dire le processus d’évolution
d’une société

Les fondateurs : Durkheim, Marx et weber


Max Weber (1864-1920)

Considéré comme le père de la sociologie allemande

Conception de la science sociale exprimée dans « Le savant et la politique » : Distinction radicale
jugement de valeur vs jugement de fait…La science ne saurait fonder les valeurs qui guident la
politique.

• Sociologie chez Weber : science de l’action sociale. Il refuse le déterminisme structuraliste


prôné par Marx et Durkheim, lesquels enferment l’homme dans un tissu de contraintes
sociales non conscientes. Pour weber, ces contraintes et ces déterminismes sont relatifs, ce
sont des tendances qui laissent place au hasard et à la décision individuelle.

• La société est le produit de l’action des individus qui agissent en fonction de valeurs, de
motifs et de calculs rationnels.

• Expliquer le social, c’est donc rendre compte de la façon dont les hommes orientent leur
action…démarche nommée : sociologie compréhensive ou atomiste.

•  …nous appelons sociologie, dit Weber, une science qui se propose de comprendre par
l’interprétation l’activité sociale…

• Démarche compréhensive et idéal-type : outls méthodologiques en vue d’étudier le social

• La méthode compréhensive : le chercheur doit se placer du point de vue de l’acteur pour


comprendre le sens subjectif qu’il donne à son action = comprendre, interpréter, expliquer.
chez Weber, il s’agit moins de comprendre la société et ses institutions que d’analyser, à un
niveau microsociologique, les actions individuelles ou les formes de relation
interindividuelles

• L’idéal-type : bâtir un modèle d'un phénomène social qu'on cherche à étudier pour ses
qualités intrinsèques. Le terme « idéal » dans idéal-type ne renvoie pas au concept de
perfection. La construction d'un idéal-type consiste tout d'abord à relier dans une trame
commune, des phénomènes potentiellement disparates de l'expérience. Il s’agit de dresser
un " tableau de pensée homogène" qui n'a pas pour finalité de retranscrire la réalité : c'est
seulement un guide dans la construction des hypothèses.

• Ainsi, un théoricien ne va jamais rencontrer la bureaucratie telle qu'il la formule au sein


d'une organisation, ou le capitalisme tel qu'il le conçoit ; mais il va constituer le concept de
capitalisme ou de bureaucratie à partir d'un certain nombre de traits qu'il a relevé sur
différentes entreprises « capitalistes » ou sur différentes formes « de bureaucratie » qu'il a
pu observer.

• L’idéal-type est donc un modèle d’intelligibilité des phénomènes observés. C’est une
reconstruction stylisée de la réalité.

• A travers des œuvres tels que : Economie et société, Weber distingue trois grands types
d’activités humaines :

• L’action traditionnelle qui se rattache à la culture.

• L’action affective est, pour sa part, guidée par les passions.

• L’action rationnelle est instrumentale. Elle est tournée vers des valeurs ou un but
utilitaire et implique l’adéquation entre fins et moyens.

• L’action rationnelle est, selon Weber, caractéristique des sociétés modernes : l’entrepreneur
capitaliste, le savant, le consommateur ou le fonctionnaire agissent selon cette logique.

• Il précise cependant qu’il arrive très rarement que l’activité, tout particulièrement l’activité
sociale s’oriente uniquement d’après l’une ou l’autres de ces sortes d’action…ex. du
consommateur…

• L’action rationnelle est, selon Weber, caractéristique des sociétés modernes : l’entrepreneur
capitaliste, le savant, le consommateur ou le fonctionnaire agissent selon cette logique.

• Domination "traditionnelle" : La légitimité du chef est basée sur le fait qu'il respecte les
usages et coutumes liées à l'exercice du pouvoir.

• Domination "Rationnelle-légale" : La légitimité du chef est basée sur le fait que ce dernier se
conforme aux règles juridiques relatives à l'institution dont il est à la tète.

• Domination "Charismatique" : La légitimité du chef est fondée sur l'image et l'hexis (manière
d’être).
• Il précise que ces types de domination ne peuvent se manifester entièrement en pratique. En
effet, suivant le régime étudié l'on trouvera à la fois les caractéristiques de l'une ou de l'autre
de ces dominations

Comment définir la sociologie?


Les sociologues ne sont d'accord entre eux que sur un point : la difficulté de définir la
sociologie », (Boudon, 1997, p 27)

la définition de l'objet de la sociologie dépend largement de la position épistémologique et


idéologique des auteurs :

• Selon Durkheim la sociologie est la science qui étudie les faits sociaux, c'est à dire
des manières de faire, de penser, de sentir, fixées ou non, qui exercent sur l'individu
une contrainte extérieure. L'idée qui sous-tend sa définition est alors qu'il existe tout
un systèmes de règles plus ou moins invisibles qui guident nos pratiques les plus
diverses : façons de s'habiller, de consommer, de penser et de se suicider.

• Raymond Boudon dans une perspective beaucoup plus individualiste prend l'acteur
individuel comme atome social de l'analyse et comme cadre analytique les systèmes
d'interaction

• Tout cela compose une somme de comportements réguliers, socialement déterminés


que le sociologue a pour tâche de mettre à jour et d'analyser

KARL MARX (1818-1883)

• Ne fût pas sociologue. Le mot sociologie n’apparaît même pas dans son œuvre mais
l’importance de son œuvre fût reconnue par des auteurs comme Weber.

• Concernant son apport à la sociologie, au moins 4 grands thèmes sont à considérer :


Sa conception générale de la société, sa théorie des classes, celle de l’état et de
l’idéologie.

• Une conception de la société: en 1859 dans la critique de l’économie politique, Marx


y défend une conception matérialiste de l’histoire. Pour lui, par le travail l’homme se
produit lui-même et produit la société. C’est donc, écrit-il «dans l’économie politique
qu’il convient de chercher l’anatomie de la société civile » . La structure économique
est, selon Marx : «la fondation réelle sur laquelle s’élève un édifice juridique et
politique, et à quoi répondent des formes déterminées de la conscience sociale »

• Thèse fondamentale: les idées ne gouvernent pas le monde comme le disent les
idéalistes. Donc, pour changer le monde, imposer de nouvelles idées ne peut suffire.
Il défend un matérialisme de principe assez péremptoire.
• La société est vue chez Marx comme une pyramide dont le socle en est la base
matérielle, l’économie, sur lequel s’échafaudent la politique, le droit, puis les idées.
Le passage d’un mode de production à un autre procèdent des contradictions
économique et de la lutte des classes.

• Le mode de production d’une société est composée de « forces productives »


(hommes, machines et techniques) et de « rapports de productions » (esclavage,
métayage, artisanat, salariat…). C’est sur ce mode de production que s’élaborent les
superstructures politiques, juridiques et idéologiques d’une société.

• Plusieurs modes de production se sont succédé au cours de l’histoire: féodal,


bourgeois,…

• Les changements des modes de production résultent de contradictions entre forces


productives et rapports de productions mais aussi de l’engagement de ceux qui sont
dominés vers le changement. Marx fût, ainsi, pas seulement un penseur mais aussi
un acteur engagé

La théorie des classes sociales:

• Déf : Une classe sociale est d’abord un ensemble d’individus occupant une même
position dans l’espace professionnel. Ceci rend leurs positions économiques et leurs
statuts semblables. D’autres dimensions vont s’ajouter à ce niveau économique et
créer une certaine harmonisation des conduites et comportements et des valeurs qui
les légitimes.

• Selon Dominique Grotaers, dans la ligne de Bourdieu, une classe sociale est définie à
travers dimensions : Le domaine matériel, l’organisation, de l’espace, l’organisation
du temps et les relations. Exemple : du cadre supérieur et de l’ouvrier…

• Dans la société dans laquelle vit Marx, l’essor du capitalisme a bouleversé la société
féodale qui se structurait autour de trois ordres : paysannerie, aristocratie et clergé.

Avec le développement du commerce, de l’industrie et des centres urbains étaient


apparues deux nouvelles classes: la bourgeoisie qui bouleversé l’ordre ancien et conquis
une place dominante, puis le prolétariat, formé d’artisans regroupés en fabriques et des
paysans expulsés de la terre et devenus la principale force de travail.

• A l’époque de Marx on pouvait assimiler les prolétaires aux ouvriers ( 90% des
salariés sont des ouvriers). Marx n’est pas le seul a avoir dénoncé les conditions de
travail et de vie du prolétariat au 19 ème). En France, en Angleterre, en Allemagne le
même constat est fait ( 12 heures de travail par jour, cadences harassantes,
alcoolisme…)
• La dynamique d’une société se jouant autour de la lutte des classes (dans la lutte des
classes en France il en dénombre au moins 7:

• L’aristocratie financière, la bourgeoisie industrielle, petite bourgeoisie, prolétariat,


petite paysannerie, grands propriétaires fonciers…

• Mais, selon lui, la dynamique, la concentration de la production et les crises


périodiques tendent à radicaliser l’opposition entre la bourgeoisie industrielle et le
prolétariat.

• La théorie de l’idéologie : L’idéologie est vue par Marx comme étant l’ensemble des
idées dominantes véhiculées par une société, un groupe social, dans le cadre des
superstructures de la société. Elle est conditionnée par le cadre économique et est le
reflet de celui-ci. Ainsi la Bourgeoisie ascendante va valoriser les idéaux de liberté,
des droits de l’homme, de l’égalité des droits dans le cadre de son combat contre
l’ordre ancien. Elle tend à transposer en valeurs universelles ce qui n’est que
l’expression de ses intérêts de classe.

• L’idéologie est également vue comme aliénation chez Marx…La religion est une
projection dans le ciel des idées des espoirs et des croyances des hommes…  « ils se
sont pris à croire à l’existence réelle des dieux qu’ils se sont inventés »

• Le rôle ambigu de l’état: dans certains écrits Marx voit l’état comme un instrument
direct et brutal de la classe dominante (la bourgeoisie)… L’état envoie la police et
l’armée pour mater les insurrections populaires; la justice et le droit sont au service
des puissants.

Dans d’autres il nuance son propos et concède que parfois l’état s’élève au dessus des
classes pour rétablir un ordre menacé...

• Certains sociologues opposés aux thèses marxistes insistent sur l’inaptitude de la


vision instrumentale de l’état à expliquer des régimes démocratiques et totalitaires.

• Y a-t-il encore des classes sociales?

Littérature immense concernant e débat sur la validité de la théorie marxiste des classes
sociales…tour à tour ont été évoqués l’essor des classes moyennes, l’embourgeoisement
du prolétariat, la mobilité sociale accrue, l’éclatement de la classe ouvrière puis son
déclin pour montrer l’obsolescence de la théorie marxiste…Pour certains auteurs elle
n’existe plus, pour d’autres d’obedience marxiste elle existe tjrs mais leur classification
est devenue plus complexe

• D’autres admettent l’idées de classes tout en admettant leur « brouillage »…


cependant
• Il n’est plus de sociologues aujourd’hui pour soutenir la paupérisation absolue de la
classe prolétaire (ouvriers et employés) ou encore pour soutenir la thèse de la lutte
des classes comme moteur de l’histoire.

Emile Durkheim (1858-1917)


• Père décrété de la sociologie moderne et singulièrement de la sociologie française, il
est le grand architecte du structuralisme en sociologie.

 Les sciences sociales naissantes sont dominées par des explications de types
biologiques qu’il va récuser. Dans la lignée des précurseurs tels que compte et
Montesquieu, E. Durkheim se propose de fonder une science autonome des
sociétés humaines : La sociologie.

• Qu’il va définir comme étant l’étude des faits sociaux. Il ramène les faits moraux aux
faits sociaux, qu’il considère comme indépendants des consciences individuelles
(structuralisme).

Pour rappel E. Durkheim défini la sociologie comme étant l’étude des manières de faire,de
penser, de sentir, fixées ou non, qui exercent sur l'individu une contrainte extérieure qu’il
appelle les faits sociaux.

• Comme nous l’avons vu, L'idée qui sous-tend sa définition est qu'il existe tout un
système de règles plus ou moins invisibles qui guident nos pratiques les plus
diverses : façons de s'habiller, de consommer, de penser et de se suicider (Postulat
structuraliste).

• Il fonda en 1896, une école de pensée (et une revue) qui contribua à diffuser sa
pensée : l’année sociologique.

• Pour résumer Un fait social est défini par Durkheim comme n’étant pas un fait de la
conscience individuelle. Ce sont les faits, idées, pensées agissements qui nous
viennent de l’extérieur.

• Démarche épistémologique : Une science existe par la spécificité de son objet. Les
autres sciences ont des objets spécifiques : la physique étudie les phénomènes Ce
qu’observe la sociologie, ce sont les faits sociaux. La grande préoccupation d’E.
Durkheim est de séparer la sociologie de la psychologie, mais aussi et surtout,
rompre avec le raisonnement idéologique. La sociologie n’a pas pour objet des
concepts, des idées, mais des faits. Les philosophes, à l’inverse, raisonnent à partir de
concepts.

• Exercice: Exemples de faits sociaux (à faire en classe)


• Ambition : fonder une science des sociétés humaines en fondant, par l’unification des
disciplines étudiant le social (la géographie, l’économie, la démographie…), une
science sociale. Une sociologie totale.

• Celle-ci doit, selon E. Durkheim à trois niveaux:

• Une morphologie sociale : organisation géographique en rapport avec l’organisation


sociale et étude de la population (densité, disposition sur le sol…)

• Physiologie sociale : diverses manifestations de la vie sociale : sociologies


religieuse, morale (famille, éducation), juridique, économique, de l’art…

• Une sociologie générale : qui se donne comme ambition, la synthèse de


l’histoire des sociétés humaines.

• Les règles de la méthode sociologique

1. Définir objectivement l’objet d’étude: il doit s’agir d’un fait social observable. Sans
présupposés pouvant en orienter es résultats

2. Choisir des critères objectifs d’analyse : ex: Le taux du suicide pour étudier le
suicide, la solidarité sociale à travers le droit

3 Distinction entre le normale et le pathologique : mettre à l’écart les situations


accidentelles et provisoires qui faussent la régularité des faits

4. Expliquer le fait social par le social : pas par des volontés individuelles conscientes
mais par d’autres faits antécédents. Repérer les interactions : méthode fonctionnaliste

5. Méthode comparative systématique : dans l’espace et dans le temps seule base


d’une démonstration sociologique.

Exemple : Le suicide

Durkheim et l’éducation

Il se distancie des explications universalistes de type kantien pour adopter un point


de vue plus relativiste. La bonne ou mauvaise éducation dépend du contexte
sociopolitique du milieu de vie de l’enfant. Il défini l’éducation comme étant :

• « L’éducation est l’action exercée par les générations adultes sur celles pas encore
mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l’enfant
un certain nombre d’états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui la
société politique dans son ensemble et le milieu social auquel il est particulièrement
destiné »
Le changement social et ses conséquences :

Au delà de la préoccupation de la création d’une science sociale qui domine son


œuvre, E. Durkheim, s’est interrogé sur le changement social. En effet, témoin de
l’avènement de la société industrielle et de la disparition des anciens cadres sociaux
ainsi que du système de valeurs et de croyances collectives liés à ces cadres, il s’est
employé à analyser le passage d’un type global de société à un autre.

• Pour lui l’ancienne société était caractérisée par une solidarité mécanique. Les
individus sont interchangeables, leurs consciences sont toutes entières occupées par
la morale et les croyances collectives.

• La nouvelle société est quant à elle caractérisée par une solidarité organique où les
individus sont différentiés et interdépendants. Ceci est dû à la division du travail.
Mais entre les deux il y eu une période de battement où l’ancien cadre de valeurs
avait régressé sans qu’il soit remplacé.

• Cette situation que Durkheim nomme anomie est préjudiciable à la société et à la


conscience collective

• L’Anomie : Le concept d’anomie forgé par Durkheim est un des plus importants de la
théorie sociologique. Il caractérise la situation où se trouvent les individus lorsque les
règles sociales qui guident leurs conduites et leurs aspirations perdent leur pouvoir,
sont incompatibles entre elles ou lorsque, minées par les changements sociaux, elles
doivent céder la place à d’autres.

• La Conscience collective : Notion utilisée par E. Durkheim pour désigner l’ensemble


des valeurs communes au sein d’un groupe social.
La sociologie américaine
• L’école de Chicago : associée à la naissance de la sociologie américaine et aux
premières études sur la ville. 1892 création du département de sociologie de Chicago
par Albion W. Small qui est consideré comme étant le grand organisateur de la
sociologie américaine. Jusqu’en 1930 ce département restera le plus important aux
US.

La ville de Chicago : véritable laboratoire social. Mosaïque urbaine composée de nombreuses


communautés immigrées : Noirs, Polonais, Irlandais, Italiens et Juifs.

• Des enquêtes monographiques de grandes ampleur seront faites pour essayer de


comprendre les difficultés qui apparaissent dans « le vivre-ensemble » de ces
différentes communautés ( perspective pragmatique)

• Ecologie urbaine : le milieu social favorable à un type de comportement et à un type


de personnalité. Pour les sociologues de Chicago (Thomas, Znaniecki, Park…) la
concentration urbaine et la « désorganisation sociale » entraînent délinquance et
criminalité

• Des auteurs tels que Robert E.L. Faris et Henry W. Dunham ont mesuré les relations
entre zones urbaines et pathologies mentales à Chicago (1939). Ils vont arriver à la
conclusion que ces pathologies sont plus fréquentes dans des aires de
désorganisation sociale où règnent le paupérisme, le chômage et la criminalité. Ce
qui est la preuve, pour eux, de l’impact de l’environnement sur la personnalité.

La seconde école de Chicago


• Au lendemain de la seconde guerre mondiale la sociologie de Chicago change
d’orientation. Elle sera désormais marqué par:

• l’interactionnisme symbolique:

Becker et Goffman à la suite de Blumer vont populariser ce courant de pensée (expression


de Herbert Blumer). Il faut comprendre la dynamique des échanges, les interactions.

• Le fait social n’est pas un donné (contre le fonctionnalisme) mais un construit


toujours en évolution, un processus qu’on peut reconstituer par l’observation
empirique des situations concrètes. C’est dans le dynamismes des échanges
(interactions) et à travers le sens (symbolisme) que les individus donnent à leur
action, que l’on peut comprendre l’essence du jeu social.

• EX : le fait de fumer de la marijuana n’est pas l’aboutissement d’un déterminisme


sociologique ou statistique…
• Mais l’aboutissement complexe d’un processus d’interactions (un apprentissage,
l’application des normes, l’accusation par autrui, etc.)

• Pour Goffman (la dramaturgie du quotidien)

Les interactions en face à face font la trame du social. Ces interactions sont fragiles et donc
régulées par des rituels pour faire bonne figure ou pas faire perdre la face (seul on peut les
oublier et relâcher la pression)

• C’est sur l ’interaction sociale que se fonde la culture.

Le fonctionnalisme ( Talcott Parsons : Harvard):

• Se démarque de l’empirisme sociologique : la science ne peut se réduire à une


accumulation des données. Elle doit s’appuyer sur un cadre théorique qui donne sens
aux données factuelles.

• L’une des questions fondatrices de la sociologie est le fondement du social.

• Pour lui les réponses disponibles ne sont pas satisfaisantes (Hobbes : Léviathant,
Smith : contrat d’échanges).

• Pour lui pour qu’une société stable puisse exister il faut qu’il puisse répondre à
plusieurs fonctions : L’adaptation à l’environnement (sous-système économique), la
poursuite d’objectifs (sous-système politique), L’intégration des membres d’un
groupe (sous-système social) et enfin Le maintien des modèles et des normes (sous-
système culturel : religions, écoles…)

Chaque sous-système doit également répondre aux quatre fonctions. Ainsi le sous-système
économique ne doit pas ne s’occuper que de la production mais également de la
socialisation des travailleurs et de la définition de ses propres normes.

Robert .k. Merton (1910-2003)


• Au moment où il entre en sociologie, l’école américaine est écartelée entre une
sociologie empirique (Lazarsfeld) et une autre théorique (Parsons).

• Il veut dépasser les deux versants où plutôt les intégrer et à montrer l’influence
réciproque de la théorie et de la recherche empirique.

Les théories de moyenne portée


• Se démarque des théories trop ambitieuses sur la société et la nature humaine ( sur
la dynamique des classes sociales, de l’autorité…) plutôt qu’un cadre conceptuel qui
intègre toutes ces données.
• Critique du fonctionnalisme en sociologie : modèle importée de la biologie, cette
tendance à assigner à chaque institution un rôle social (famille : reproduction et
socialisation, état : maintien de l’ordre,…) a bien des limites. En effet une institution
sociale peut avoir des fonctions latentes (inconscientes)

• Une pratique peut-être fonctionnelle d’un point de vue et dysfonctionnelle de l’autre


ex: Prison. Il faut distinguer les motivations conscientes des conséquences objectives.

• Exerc: école : fonction explicites, fonctions latentes)

• Il est l’un des premiers auteurs à envisager un des constat fondamental de la théorie
de l’action : Distinction entre les les motifs et les effets d’une action. Forme
particulière lien entre action et ses effets :

• Prophéties auto-réalisatrices

• La représentation que les individus ont d’une situation contribue à créer cette
situation. La prophétie est une définition d’abord fausse d’une situation qui va
susciter un nouveau comportement qui va la rendre vraie : Krach boursier basé sur la
peur de sa survenue, échec d’un étudiant convaincu qu’il n y arrivera pas.

• Il existe un phénomène inverse lorsque la prédiction d’un événement empêche celui-

Construction sociale de
ci de se réaliser (embouteillages projetés et évités)

la réalité (Berger,
• Emergence d’une problématique « constructiviste » émanant de la sociologie de la

Luckmann)
connaissance.

La réalité est construite socialement et la sociologie de la connaissance se doit d’analyser les


processus à l’intérieur desquels elle apparaît

Processus de typification : lors d’une interaction, l’autre est appréhendé à partir des
typifications, de schémas préétablis : Un homme, un Européen…

• La vie quotidienne est appréhendée à travers un continuum de typifications et des


modèles d’actions établis à partir de celles-ci.

• Le phénomène d’institutionnalisation comme moteur : Toute activité humaine est


sujette à l’accoutumance qui permet d’économiser du temps et de l’énergie (société
comme production humaine)

• La société est une réalité objective. Société comme adaptation graduelle qui sera
figée par la génération suivante
• Le «  on recommence » qui devient «le voici comment les choses sont faites » et qui
sera entendu comme étant « naturel », « allant de soi ».

• L’Homme comme production sociale : légitimation des typifications à travers la


socialisation

Pierre Bourdieu (1930-2002)


Le Paradigme de la reproduction sociale
• Les groupes sociaux qui composent toute société sont structurés par une hiérarchie
implacable parfois tacite.

Les idées pures n’existent pas!

La pensée de Pierre Bourdieu s’enracine dans une douloureuse expérience existentielle. Né


dans une famille modeste, il intègre la prestigieuse Ecole normale supérieure où il va
fréquenter des condisciples issus de la bourgeoisie cultivée. Il se rendra vite compte de leur
aisance culturelle (et notamment rhétorique) que lui ne possède pas. Très tôt ils ont côtoyé
de livres, voyager, visiter des musées, assister à des conversations où la langue savante et la
langue naturelle. Ils savent argumenter avec un apparent « naturel 

• « Chez ces gens-là, monsieur, on ne compte pas : on pensée » (Bourdieu, P. Ce que


parler veut dire in Le français d’aujourd'hui, 41, mars 1978, pp. 4-20).

• Il va s’employer à démonter comment le langage acquis dans le cercle familial va


devenir un instrument de pouvoir « pouvoir symbolique » et permettre le maintien
dans une position d’infériorité ceux qui n’ont pas les bonnes clés.

• Ainsi l’œuvre sociologique est dominée par une analyse des mécanismes de
reproduction des hiérarchies sociales. Il va tenter de rendre compte de la persistance
des inégalités sociales à travers, entre autres, des notions d’habitus et de violence
symbolique.

• Reprenant à Max le terme de « capital » il va en contexte sa seule utilisation dans le


domaine économique. Pour construire son schéma explicatifs de la persistance des
inégalités social. Il va l’élargir:

• Le capital étant reconnu comme étant le patrimoine d’un individu, Bourdieu explique
que ce n’est pas le seul capital économique qui permet à un individu de se situer en
haut de l’échelle sociale. Il va en distinguer 4 formes : le capital économique, le
capital culturel, le capital social et le capital symbolique. A travers sa théorie de
l’espace social, Bourdieu insiste sur le fait que la position d’un individu dans
l’hiérarchie sociale est fonction de son capital économique mais également culturel.
• Le capital économique : Pour Bourdieu, la notion de « capital économique » désigne
non seulement ce que les économistes appellent en général le patrimoine (ensemble
des biens matériels possédés par un individu, comme par exemple un logement, des
bijoux, des actions ou des obligations, etc.), mais aussi les revenus (car ils permettent
un certain niveau de vie et la constitution, ou pas, d'un patrimoine).

• Le capital social: L'expression désigne le réseau de relations personnelles qu'un


individu peut mobiliser quand il en a besoin. Ce réseau est en partie "hérité"
(relations familiales, par exemple). Il peut concerner n'importe quel individu, pas
seulement ceux qui sont issus de milieux favorisés et qui ont, comme on dit, « des
relations ». Toutes les relations ne se valent pas : certaines sont plus efficaces que
d'autres, ce qui crée ici aussi des inégalités.

• Le capital symbolique: désigne toute forme de capital (culturel, social, ou


économique) ayant une reconnaissance particulière au sein de la société.

• Le capital culturel : l’expression de « capital culturel» désigne l'ensemble des


ressources culturelles dont dispose un individu (capacités de langage, maîtrise
d'outils artistiques, etc.). Comme toute autre forme du capital, celui-ci donne,
également, du pouvoir.

• « Le capitale culturel » présente, d’après Bourdieu trois formes distinctes :

• 1. Une forme incorporée : c’est l’habitus culturel. Il se construit par socialisation


successive et comprend par exemple l'aisance sociale et la capacité à s'exprimer en
public.

• 2. Une forme objectivée : ce sont les biens culturels (livres, tableaux, disques, etc.)
Pour s'approprier un bien culturel il faut être porteur de l'habitus culturel
correspondant.

• 3. Une forme institutionnalisée : ce sont les titres scolaires. Un titre scolaire s'évalue
sur un "marché" : celui des titres scolaires. Sa valeur est relative et dépend de sa
position au sein de l'échelle toute relative des titres scolaires. C'est notamment la
valeur d'un titre qui permet de se monnayer ensuite, par exemple, sur le marché du
tCes trois formes de capital, l'individu en hérite pour une partie, les constitue au
cours de sa vie pour l'autre, et essaie de les transmettre en héritage à  ses enfants.
C'est en ce sens que Bourdieu utilise le mot de "capital" pour les trois formes. Les
inégalités concernent les trois formes de capital.

• travail ou sur le marché des productions de biens culturels

• La distinction :

• La culture au centre de la stylisation de la vie.


Un capital économique permettant un certain train de vie ne suffit pas à faire d’un
individu quelqu’un de « distingué ». Il faut qu’il soit conjugué à un style de vie
démontrant la possession d’une certaine culture.

L’inscription sociale des idées :

« Les goûts se discutent » contre Kant qui écrivait que le sens du « beau » s’expliquer
par un jugement transcendantal et subjectif:

• Le goût est affaire d’appartenance sociale. Le bon ou mauvais goût n’est du fait d’un
jugement personnel.

• Contre Sartre : l’esprit philosophique n’est pas une pensée libre et autonome. Il est le
produit d’une vision du monde ancrée dans une position sociale. C’est un produit de
routines mentales inconscientes. Se positionne contre Descartes et le principe
« cogito » qu’il qualifie d’illusion d’un individu rationnel, libre et conscient.

• Ainsi dans « l’amour de l’art » (Bourdieu, P., 1966), il montre et tente d’expliquer les
différences culturelles en fonction des classes sociales. N’ayant pas les codes
culturels des classes dominantes, qui, eux, manifestent une familiarité spontanée
avec l’art (qui n’a rien avoir avec un quelconque don mais est liée à leur
socialisation), les classes dominées vont appliquer à l’art les schémas qui structurent
leur perception de l’existence quotidienne :

• Ils vont préférés les peintures figuratives ou les films dont les scénarios sont
vraisemblables…les happy end.

• L’intériorisation (qui entérine la violence symbolique) de l’hiérarchie entre les


cultures se traduira par les tentatives de certains « nouveaux riches » de traduire leur
nouvel capital économique en capital culturel : En achetant des tableaux, en jouant
au golf…:

• Un mot sur le néologismes : Handicap socioculturel.

• Théorie des champs :

• La sociologie du dévoilement. Vendre la mèche. Mettre à nu les logiques cachées de


la domination sociale.

• Les limites de la pensée de Bourdieu selon R. Boudon :

• La sociologie de l’expérience : F. Dubet

• Constat de l’ affaiblissement des instances de socialisations classiques qui


organisaient nos cadres cognitifs

ce qui allait de soi avant ne va plus de soi aujourd’hui.


L’idée de société supposait l’unité de trois logiques d’action (logique
d’action :manière de concevoir ses relations avec les autres mais aussi une
orientation subjectivement visée)

• Logique d’intégration (communauté), celle des intérêts stratégiques (marché), celle


de la subjectivation (culture.

• Nous vivons la séparation de ces trois logiques. L’expérience sociale c’est l’effort de
reconstitution d’unité de ces trois logiques. Effort douloureux dont le résultat est
inégal compte tenu des cartes dont dispose l’acteur.

• L’individu est devenu réflexif.

• Ex. De rapports conjugaux.

• Logique d’intégration : identité sociale de l’individu et sa socialisation (valeurs)

• Stratégie : transformer cette identité en ressource à la poursuite des intérêts


personnels

• Subjectivation : culture (rôles sociaux)

• L’expérience est socialement construite. Mais ne peut partir que du stock disponible.

• La galère des jeunes :

Provient de la difficulté à recomposer leur expérience sociale de manière


harmonieuse

3 principes : Exclusion, rage, désorganisation.

Logiques d’action :

Rage : - force débrouillardise, combines

- nihilisme : violence sans objet

• Exclusion : - frustration (délinquance, conformisme défiant)

- retrait (apathie)

- désorganisation (problèmes personnels, monde pourri)

Ces logiques constituent un ensemble intégré et dynamique

L’analyse cognitive des politiques publiques /sociologie de l’action politique /Muller. P.,

. L’idée du référentiel : Même si les matrices cognitives sont produites par l’interaction
d’individus - acteurs, elles ont tendance à s’autonomiser (constructivisme modéré)
L’objet des politiques publiques n’est pas résoudre des problèmes :

1. Parce que personne ne s’accorde sur la définition des problèmes

2. Pas de consensus sur la chaîne causale qui produit le symptôme (violence dans les
banlieue : problème d’autorité? De crise de jeunesse? D’immigration excessive?

3. Incapacité à mesurer les effets d’une action publique sur la société (politique de
formation et réduction du chômage)

• Les politiques publiques comme des forums d’expression d’un certain rapport au
monde

• Le référentiel est global mais il se traduit de manière sectorielle

Le changement de référentiel comme résultat d’une dissonance cognitive entre le sectoriel


et le global (le référentiel est privé de sens : Au niveau rhétorique : le monde n’a plus de
sens? On exalte les gagnants et on blâme les Loosers

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