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21-Procès civil :
Le droit à un procès équitable est garanti par plusieurs principes qui doivent être
respectés tout au long des différentes phases que traverse l’instance civile. Ces principes sont
d’un ordre très divers. Ils touchent à la fois aux règles régissant les audiences, aux formalités que
les décisions judiciaires doivent respecter et aux règles de l’organisation judiciaire.
A- Le Principe dispositif :
Dés qu’elle est accomplie par le demandeur, la détermination de l’objet du litige s’impose
aux deux parties. Par conséquent, ces dernières ne peuvent plus, en principe, provoquer sa
modification au courant de l’instance.
La direction de l’instance est attribuée, en grande partie, aux justiciables. Ce sont eux qui
décident de son évolution. En effet, c’est aux parties qu’appartient de décider du déroulement des
débats contradictoires et de leur clôture. Elles peuvent aussi décider de l’accomplissement de
certaines mesures d’instruction qui échappent, dans certaines circonstances, au pouvoir
d’appréciation des juridictions de fond.
B- Le Principe du contradictoire:
Le principe du contradictoire fait parti des droits de la défense. Il permet aux parties de
se faire connaitre, mutuellement et en temps utile, les moyens de faits et de droit sur lesquels elles
fondent leurs prétentions. Il leur permet aussi de prendre connaissance des éléments de preuve
sur lesquels leur adversaire compte s’appuyer pour obtenir gain de cause. Aucun justiciable ne
peut être jugé qu’après avoir été dument appelé à comparaitre devant la juridiction compétente.
Les règles régissant la convocation sont régies par les dispositions des articles 36 et
suivants du CPC. Ces règles fixent l’ensemble des formalités devant être respectées pour que la
notification soit valable. La formalité la plus importante se rapporte au délai devant séparer la
notification de la convocation du jour fixé pour la comparution. Ce dernier ne peut être inférieur à
cinq (05) jours si la partie est domiciliée ou réside dans le ressort de la juridiction compétente et
15 jours si elle demeure en dehors de ce ressort.
Le code de procédure civile prévoit une seule dérogation à ce principe. Cette dernière
concerne l’ordonnance sur requête. Prévue par l’article 148 du CPC, qui stipule les procédures en
cas d’urgence et celles d’injonction de payer, cette procédure permet au président du tribunal de
première instance d’ordonner, sur requête de la partie requérante, l’une des mesures
conservatoires prévues par la loi sans que la partie contre laquelle cette requête est présentée, soit
appelée. L’injonction de payer est aussi soumise à la même procédure non contradictoire.
22-Procès Pénal:
Selon la célèbre adage de Montesquieu « quant l’innocence des citoyens n’est pas
assurée, la liberté ne l’est pas non plus ». l’adage témoigne de l’importance du statut d’innocent
et de son lien très étroit avec ce qui est plus cher à l’Homme : sa liberté.
En effet, le principe de la présomption d’innocence joue un incontestablement le rôle de
"disait déjà qu’ : « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un
innocent »
Ce principe est reconnu en droit interne. Il est garanti par la constitution (art 23). La
procédure pénale est également imprégnée dudit principe. Ainsi, l’article 1 prévoit que : ‘’ Tout
accusé ou prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie
par décision ayant acquis la force de la chose jugée, au cours d’un procès équitable où toutes les
garanties juridiques lui auront été assurées’’. Et multiples textes législatifs se chargent d’assurer le
principe.
La présomption d’innocence figure aussi dans les instruments internationaux des droits
de l’Homme ci-après:
- Le Pacte international relatif aux Droits civils et politiques du 16 Décembre 1966. « ratifié le 08
Novembre 1979 (art.9 et 8) ».
Cette position est un puissant moyen de lutter contre l’erreur judiciaire en évitant les
décisions arbitraires. Nul ne peut être condamné sans preuve et sans jugement. Il en résulte que
toute solution tendant à refléter le sentiment que la personne est coupable constitue une
violation caractérisée de cette présomption d’innocence. ‘’ une condamnation est injuste quand le
prévenu n’a pas bénéficié de la présomption d’innocence’’. L’importance du principe manifeste
tout le long de la procédure pénale : de laphase de recherche de la preuve à la phase de
jugement’’.
Ainsi en matière répressive, la preuve doit etre faite par le demandeur, c’est à dire par le
Ministère public, ‘’ qui est toujours partie principale et non seulement partie jointe ( comme il est
le plus souvent dans le procès-civil), et par la victime, dans le cas où elle s’est constituée partie
civile, ou procède par voie de citation directe.la partie poursuivante doit doit rechercher et
rapporter la preuve de la responsabilité du prévenu ( responsabilité pénale s’il s’agit du ministère
public, la partie civile doit rapporter en plus de la preuve du dommage qu’elle a subi et celle du
rapport de cause à effet avec l’infraction commise). Mais elle sera aidée par le role actif de la
police judiciaire et du juge en cette matière (juge d’instruction ou juge de jugement) et par le fait
que la règle de l’intime conviction oblige pratiquement le prévenu à faire valoir ses arguments’’.
Son travail consiste à faire disparaitre le doute dans la conscience du juge, car en
l’absence de preuves suffisantes ou si un doute subsiste (dure) sur sa culpabilité, la personne
mise en cause doit être lavée de tout soupçon. C’est pour cela que le Ministère public doit
montrer que l’infraction est bien caractérisée dans ses trois éléments : élément légal, élément
matériel et élément moral.
S’agissant de l’élément légal, l’accusation doit qualifier les faits et énoncer les textes sur
lesquels se fondent les poursuites.
Outre l’élément légal, le Ministère public doit prouver l’élément matériel constitutif de
l’infraction (aussi bien l’action, l’omission, ou les circonstances matérielles aggravant l’infraction).
Dans tous les cas, l’accusation doit établir que le fait matériel de l’infraction est bien
l’œuvre de celui qui est poursuivi; elle doit notamment établir l’identité du contrevenant, ‘’ car il
n’existe pas , à cet égard, de présomption de culpabilité’’.
Enfin quant à l’élément moral, c’est le ministère public qui doit prouver cet élément, du
moins pour les infractions intentionnelles.
Il en ressort donc clairement que la charge de la preuve incombe aux autorités étatiques.
A partir de là, la personne mise en cause n’a pas à prouver son innocence. Compte tenu de la
présomption d’innocence, ‘’ une personne non définitivement condamnée doit être protégé contre
toute constatation formelle de sa culpabilité sous quelque forme que ce soit’’. Le suspect n’est
pas tenu d’apporter la preuve de son absence d’implication dans les faits qui lui sont
reprochés ni au processus de recherche des preuves. Il peut librement décider de collaborer ou
d’adopter un comportement passif. Cette attitude s’explique par le fait que la personne qu’on
soupçonne dispose de moins de moyens pour établir son innocence. Il est donc logique de placer,
dés le départ, l’individu dans une situation plus favorable’’ et dans le même sillage, selon les
prescriptions de l’article premier du code de la procédure pénale Marocain, qui stipule que
‘’ le doute s’interprète au profit de l’inculpé’’.
Toutefois, l’accusé agira sagement à la recherche des preuves. L’article 6, §3, d, de la
Convention européenne des droits de l’Homme (C.E.D.H) stipule que :’’ l’accusé a le droit de
faire interroger les témoins à charge et obtenir l’interrogation des témoins à décharge dans les
mêmes conditions que les témoins à charge’’.
Cependant, cette protection offerte à la personne mise en cause souffre de certaines limites
1-D’abord les procès-verbaux et les rapports dressés par les officiers de la police judiciaire pour
constater les délits et les contraventions font foi jusqu’à preuve de contraire.
2-ensuite dans certaines hypothèse, le législateur a tenu compte de la difficulté pour le ministère
public d’apporter la preuve de la culpabilité de la personne poursuivie en établissant des
présomptions de culpabilité. C’est ainsi que la loi assimile au proxénétisme le fait de l’individu
qui ‘’ se trouve incapable de justifier la source de ses revenus, considérant son niveau de vie alors
qu’il vit avec une personne se livrant habituellement à la prostitution ou à la débauche ou
entretenant des relations suspectes et douteuses avec une ou plusieurs personnes se livrant à la
prostitution ou à la débauche’’. Du fait de la clandestinité du proxénétisme, les autorités de
poursuite se trouvent dispenser de l’obligation de prouver la participation du mis en cause à des
activités caractérisant le proxénétisme. Il suffit que les investigations permettent de montrer que
la personne mise en cause fréquente une ou plusieurs prostituées et mène un train de vie au
dessus de ses sources légalement connues pour exiger sa justification.
-B-L’individualisation de la peine
Cependant, soucieux d’adapter, autant que le permettent les textes, la peine encourues
aux situations particulières, le législateur définit lui-même certaines règles d’adaptation de la
sanction aux circonstances de la commission de l’infraction et la personnalité de son auteur.
La peine est la sanction attachée par un texte légal à la définition d’une infraction et
qui est la conséquence de la commission de cette infraction. En tant que châtiment infligé au
délinquant, la peine remplie trois fonctions essentielles.
Elle a d’abord une fonction de rétribution, car le délinquant doit répondre de sa faute
afin de compenser le trouble social causé. En raison du but de rétribution, la peine est largement
tournée vers le passé à la fois parce que les éléments qui la déterminent sont accomplis
( infraction commise, responsabilité Fixée) et parce qu’elle a pour but d’apaiser un trouble social et
moral avéré. Cependant, la fonction de la peine n’est pas strictement tournée vers le passé mais,
elle exerce aussi un rôle préventif et de resocialisation du délinquant à travers la fonction
d’intimidation. En effet, dans le choix que le législateur fait des peines qu’il édicte, cette fonction a
toujours tenu une grande place. C’est elle qui conduit le législateur à prévoir les peines les plus
fortes pour les actes qui causent le trouble social le plus grave, la perturbation la plus grande
dans l’opinion publique. Or, le maintien de la rétribution parmi les fonctions assignées à la peine
ne doit pas faire réduire la place que doit occuper le but de réadaptation des délinquants. En effet,
une répression qui ne se préoccupe de réinsérer les délinquants fait une œuvre vaine et
inhumaine.
Par ailleurs, les fonctions que remplies la peine explique les caractères qu’elle présente.
Aussi, toute peine est en principe, par nature afflictive, infamante, déterminée et définitive.
Toute peine a aussi un caractère infamant qui manifeste que la conduite du délinquant
a été non seulement regrettable, mais blâmable au point de vue social. En effet, la peine désigne le
condamné à la réprobation publique. Cette réprobation est un élément dont la politique criminelle
doit tenir compte, car la crainte de cette réprobation sociale est l’une des plus puissante raisons
de prévention de la commission d’infractions.
Or, la peine pour remplir ses buts d’intimidation et de rétribution doit être
déterminée. Mesurer le trouble social et la faute morale de l’individu dans les circonstances de
l’espèce, est chose relativement facile ; le juge dose la peine en conséquence et prononce une
sentence déterminée. Per conséquence, l’intéressé et l’opinion publique savent à quoi s’en tenir
et les droits et devoirs de chacun sont délimités avec la clarté et la précision qui conviennent en
matière juridique.
La peine a aussi un caractère définitif. De ce fait, le jugement pénal qui prononce une peine
devient définitif, une fois que les voies de recours ne sont plus ouvertes, et il acquiert alors
l’autorité de la chose jugée qui est indispensable à une décision de justice rétributive. La peine
prononcée doit donc être exécutée sans aucune variation postérieure.
Par ailleurs, les peines édictées par le code pénal Marocain sont nombreuses et il
faut donc les classer. Or, les classifications concevables sont elles aussi très nombreuses. A ce
titre, nous retiendrons la classification des peines d’après leur sanction juridique, qui oppose la
sanction directe d’une infraction, à des peines qui vont simplement s’ajouter à celle-ci. Aussi,
distingue-t-on les peines principales et les peines accessoires.
La peine principale est celle qui est prévue à titre principal, en priorité, par le texte pour
sanctionner un comportement déterminé contraire à la loi. C’est en d’autres termes, la peine
encourue en premier chef par le délinquant. La peine principale peut être prononcé seule sans
être adjointe à aucune autre peine.
-Interdiction légale.
-Dégradation civique.
-La perte ou la suspension du droit à la pension servie par l’Etat et les établissements publics.
Conclusion :
La pratique quotidienne a révélé l’existence de plusieurs lacunes et problèmes liés aux
textes juridiques ou à la réalité sociale, auxquels il convient d’apporter les solutions et des
réponses aux problématiques qu’ils posaient. La ratification par le Royaume du Maroc d’un
ensemble de Pactes et de conventions internationaux imposaient l’intervention du législateur pour
mettre son droit en adéquation avec les orientations internationales ajouter à cela le grand
développement qu’à connu le domaine des droits de l’Homme d’une manière universelle avec la
nécessité de la préservation de ces droits, la protection des libertés individuelles et collectives et
l’édification de l’Etat de droit.
-BIBLIOGRAPHIE :