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Le rôle de la défense dans le procès pénal

La notion de droits de la défense dans le Code de procédure pénale

Les droits de la défense sont les prérogatives dont dispose une personne lors d'un procès. Ils
permettent d'assurer une égalité et une loyauté entre adversaires dans le cadre de ce procès.

C’est cependant en matière pénale qu'il a une importance particulière. On le définit comme


l'ensemble des droits qui garantissent aux personnes mises en cause la possibilité d'assurer la
protection de leurs intérêts de manière efficace.

Ces prérogatives s’appliquent à toutes les étapes de la procédure, pendant l'enquête de police,


l'instruction, le procès, et même après le jugement dans le cadre de l'exécution des peines.

Se référant aux exigences législatives, nous constatons que la constitution, à l'instar des
conventions internationales, concernait les droits de la défense comme garanties exigées pour
avoir un procès équitable, en outre les incarnations du droit public, qu'il soit pavé, qui est le la
police judiciaire, soit les incarnations directes du droit public qu'est le ministère public, soit les
incarnations indirectes du droit public qu'est la justice d'instruction, le législateur marocain a prévu
des dispositions légales qui consacrent la notion de droits de la défense, en tant que composante
des éléments de l'équilibre recherché sur le droit de la procédure pénale

la notion de droits de la défense comme l'affirment certaines études portant sur la matière pénale,
celle-ci relève d'une notion jurisprudentielle faite par des spécialistes en matière pénale et non
législative faite par la législation, car il s'agit d'un terme relatif et vague qui est sujet à des
changements et à des développements continus et illimités.

D'une manière ou d'une autre, sur les moyens juridiques procéduraux à la disposition de toutes les
parties intervenantes et actives dans le cadre d'un litige pénal, à partir de la phase de recherche,
en passant par la phase d instruction et d'enquête, jusqu'à la phase du procès et de l'exécution de
la décision qui a le pouvoir de la chose décidée.

Les droits de la défense regroupent un certain


nombre droits lui permettant de se protéger
contre la menace d’un procès pénal.
IL S’AGIT, PAR EXEMPLE, D’ÊTRE :
Les droits de la défense recouvrent
notamment le principe du contradictoire ainsi
que celui de l’égalité des armes.

—  informé de la procédure, —  jugé par un tribunal impartial,

assisté par un avocat de disposer du temps nécessaire pour préparer


sa défense

d’avoir accès au dossier pénal.


Ainsi, le principe des droits de la défense
tourne la recherche d’une relation équitable
entre
l’accusation et la défense.
Ces droits font partie des principes du procès
équitable tel que définis tant au niveau
européen
que national.

De même, les droits de la défense ne devraient pas être réduits et confinés à la seule sphère
privée de l'accusé, mais plutôt s'étendre à toutes les parties au procès pénal sous ses différentes
formes, pour autant que l'objectif soit d'établir un équilibre au le niveau des deux parties à la
relation, cet équilibre qu'il incombe au juge d'atteindre, cet équilibre comme moyen qui permet au
juge de former sa condamnation pénale et ainsi d'aboutir à une solution equitable pour les parties

il est nécessaire de rappeler certains des principaux points et principes concernant le concept de
droits de la défense,

L’article 6 affirme également les droits et principes suivants : • Le principe de la présomption


d’innocence jusqu’à ce que la culpabilité ait été légalement établie ;

• Le droit de tout accusé de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa


défense ;

• Le droit de se défendre soi-même ou d’avoir l’assistance d’un défenseur de son choix ;

• Le droit de faire convoquer et interroger des témoins, et

• Le droit de se faire assister gratuitement par un interprète si cela est nécessaire. En ce qui
concerne le Maroc , le nouveau Code de procédure pénale (2002) s’est intéressé à mettre en
exergue les principes et les dispositions fondamentaux en matières de Droits de l’Homme pour
assurer les conditions d’un procès équitable.

Le droit à l’information des poursuites

La procédure pénale moderne repose sur des principes essentiels et fondateurs dont celui des droits
de la défense. Ce dernier doit être regardé comme l'un des fondements de la matière pénale en
vertu duquel la personne poursuivie dans une affaire doit bébéficier d'un ensemble de droits et de
garanties, et cela durant tous les stades de la procédure y compris au stade de la police.

Le souci de toutes les législations pénales et de trouver le point d'équilibre entre le respect des
libertés individuelles et l'éfficacité du procès pénal. En effet, il faut concilier d'une part le respect dû à
la personne confrontée aux autorités policières, et d'autre part maintenir la stabilité de l'ordre public
en renforçant les pouvoirs de la police

La procédure pénale est obsédée par la maîtrise de l’information. L’efficacité des investigations
suppose qu’elles ne soient pas connues des personnes qui ne participent pas à la procédure, et
justifie que les personnes concernées ne soient pas prévenues des actes réalisés. Ce souci d’efficacité
des investigations préparatoires doit toutefois se concilier avec l’efficacité des droits de la défense.
À cet égard, le premier des droits de la défense est sans doute d’être informé de l’existence de ces
droits.

La croissance des droits de la défense s’est donc accompagnée de l’information sur ces droits de la
défense. Le meilleur exemple concerne l’encadrement de la garde à vue. Depuis la loi n° 93-2 du
4 janvier 1993, et la création de l’obligation d’informer la personne gardée à vue d’un certain nombre
de droits, l’attention portée aux droits du suspect n’a cessé de croître, ainsi que l’obligation
corrélative d’en informer la personne. De nombreuses réformes sont intervenues depuis, jusqu’à ce
que soit consacré un droit à l’information dans le cadre des procédures pénales1. Ce « droit d’être
informé de ses droits procéduraux »2 dépasse la seule garde à vue et démontre l’importance de
porter à la connaissance des personnes concernées par une procédure pénale les droits dont elles
sont titulaires.

Titulaires du droit à l’information. Le droit d’être informé des droits de la défense appartient aux
personnes concernées par la procédure pénale. La victime de l’infraction est constamment informée
de ses droits

L’information délivrée est importante et concerne : le droit d’obtenir réparation du préjudice, le droit
de se constituer partie civile, d’être assisté par un avocat, d’être aidé par des associations, de saisir la
CIVI, d’être informé sur les mesures de protection existantes, etc. « Installée » dans le procès pénal5,
la victime bénéficie d’une information complète sur ses droits procéduraux mais aussi non
procéduraux.

 L’accès aux informations

Lorsque le suspect devient poursuivi, devant une juridiction d’instruction ou de jugement, le dossier
de la procédure doit être mis à sa disposition. Cette question de l’accès au dossier est révélatrice des
jeux de pouvoirs pendant la phase préparatoire du procès pénal (A). Une nouvelle forme de mise à
disposition de l’information se développe : la motivation des décisions (B).

A – L’accès au dossier

Ce n’est que lorsque l’information est complète, par l’accès au dossier, que la défense peut être
entière, grâce au jeu du contradictoire.

Une fois partie au procès, la victime aura accès au dossier, au cours de l’instruction35 ou du
jugement36. Il en va de même pour le suspect pendant l’instruction37 ou le jugement38. Tant que la
victime ou le suspect n’est pas partie au procès pénal, il n’existe pas de droit d’accès à l’information
détenue par les autorités. Le procureur peut toutefois permettre l’accès au dossier : il a la maîtrise de
l’information délivrée pendant la phase d’enquête39. Ultérieurement, les parties obtiendront
également l’information leur permettant d’exercer les droits de la défense, grâce à la motivation de
la décision.

Pendant l’enquête. Pour la Cour de cassation, l’absence d’accès au dossier pendant cette phase ne
porte pas atteinte aux droits de la défense, l’accès au dossier étant pleinement effectif lors de la
phase de jugement, au cours de laquelle d’éventuelles irrégularités de l’enquête pourront être
soulevées par la personne poursuivie40. Il n’y aurait donc pas d’intérêt à délivrer une information
complète à un stade où aucun juge ne peut être saisi pour statuer sur la régularité d’un acte

Au stade de l’enquête, le procureur de la République est ainsi le maître de la délivrance de


l’information. La loi du 3 juin 2016 a certes modifié les règles d’accès au dossier, mais de manière
très parcellaire. Le nouvel article 77-2 du Code de procédure pénale prévoit deux hypothèses dans
lesquelles le procureur de la République peut communiquer le dossier de l’enquête. Cette
communication peut d’abord intervenir à la demande de la personne suspectée entendue librement
ou gardée à vue. La demande de communication peut être faite un an après l’audition. Le procureur
ne mettra le dossier à disposition que si l’enquête lui paraît terminée et qu’il envisage de poursuivre
la personne par citation directe ou convocation par procès-verbal. Dans cette hypothèse, la victime
doit également être informée de sa possibilité de consulter le dossier. Cette communication peut
ensuite intervenir à l’initiative du procureur de la République, à tout moment de la procédure.
L’entier dossier peut être communiqué, ou seulement une partie, au suspect ou à la victime. Le
procureur est le seul décideur : « Si la demande est permise, l’accès n’est pas garanti »43. Le Code de
procédure pénale n’a d’ailleurs prévu aucune obligation d’information sur ce droit, certes très virtuel,
d’accès au dossier de l’enquête, de sorte qu’il apparaît comme un droit de la défense très relatif. Ce
« semblant de contradictoire dans la phase de clôture de l’enquête »44 apparaît donc bien illusoire.
Cette « avancée tout à fait modeste » consacre ainsi la « conception française de l’enquête, qui
considère la personne mise en cause comme un sujet passif de la procédure »45. Ainsi doté d’un rôle
quasi-juridictionnel46, le procureur de la République préserve une grande liberté dans la
communication de l’information, ce que confirme l’absence de recours contre un éventuel refus de
communication, sans pour autant que cela heurte le droit à un recours juridictionnel effectif47.

Une solution simple, qui permettrait de concilier les exigences de recherche de la vérité propres à la
phase policière et les droits de la défense, consisterait à prévoir un accès complet au dossier, à
l’image de l’instruction, « à partir du moment où la personne est déférée au parquetier qui va
orienter la procédure »48. Il ne s’agirait que d’une anticipation relative de l’accès au dossier qui
permettrait à la personne suspectée de mieux préparer sa défense. Une telle hypothèse ne devrait
pas prospérer en l’état du projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice49,
qui ne contient aucune disposition relative à une meilleure information au stade de l’enquête. Cela
ne fait que confirmer que le procureur de la République est l’homme fort de la procédure pénale :
ses pouvoirs se renforcent sans qu’il en aille de même pour les droits de la défense50. Les différentes
informations portées à la connaissance du suspect pendant l’enquête apparaissent dès lors bien
insuffisantes à permettre l’équilibre de cette phase du procès pénal.

Pendant l’instruction et le jugement. L’information délivrée permet d’exercer les droits de la


défense. Ainsi, la personne entendue librement ou gardée à vue connaît l’infraction qui lui est
reprochée : il s’agit pour elle de se défendre sur une qualification précise. La délivrance de
l’information cadre ainsi les questions qui peuvent être posées au suspect. L’information apportée
peut également permettre d’élaborer une stratégie dans le cadre des procédures négociées. Au
stade de l’instruction, lorsque l’accès au dossier est rendu possible, l’information obtenue conjuguée
à la saisine in  remdu juge d’instruction fixe les limites des investigations réalisées. Au stade du
jugement, la qualification est davantage figée : s’il appartient aux juges répressifs de restituer aux
faits dont ils sont saisis leur véritable qualification, c’est à la condition que le prévenu ait été mis en
mesure de se défendre sur la nouvelle qualification envisagée51. Exceptionnellement, la
requalification peut même être interdite : c’est le cas de la correctionnalisation judiciaire légalisée52,
opérée par l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel53, qui fige définitivement la
qualification retenue.

Une fois l’information accessible aux parties, l’égalité des armes doit être respectée. Le principe du
contradictoire exige que chaque élément de preuve soit soumis à la discussion contradictoire : c’est
une obligation que de porter à la connaissance des parties les éléments du débat. Mais le
contradictoire n’est qu’un droit de la défense parmi d’autres54, de sorte qu’informé de son droit de
se taire, le prévenu ou l’accusé peut décider d’adopter une défense passive

B – L’accès à la motivation

La motivation revêt une grande importance en matière pénale, en ce qu’elle permet la


compréhension par un accusé de sa condamnation, qu’elle démontre « aux parties qu’elles ont été
entendues et, ainsi, de contribuer à une meilleure acceptation de la décision. En outre, elle oblige le
juge à fonder son raisonnement sur des arguments objectifs et préserve les droits de la défense »56.
L’évolution des rôles des acteurs de la procédure pénale fait apparaître de nouvelles exigences de
motivation.

La motivation des jugements. Une nouvelle forme d’information permettant l’exercice des droits de
la défense apparaît avec la motivation des décisions. Cette motivation n’est certes pas une
nouveauté s’agissant de la décision relative à la culpabilité de l’individu. Toutefois, sous l’influence de
la Cour européenne des droits de l’Homme, de la Cour de cassation et du Conseil constitutionnel, de
nouvelles formes de motivation sont apparues, qui permettent aux parties d’avoir une pleine
connaissance des éléments ayant justifié une décision. Le premier mouvement a concerné la
motivation des arrêts d’assises, instaurée par la loi du 10 août 201157. Plus récemment, la Cour de
cassation est venue poser le principe de la motivation des peines correctionnelles58. Le Conseil
constitutionnel a ensuite posé le principe de la motivation de la peine prononcée par les cours
d’assises59. Enfin, la Cour de cassation a étendu cette obligation de motivation aux peines
contraventionnelles60. La motivation permet donc à la personne concernée d’exercer son droit au
recours en toute connaissance de cause. Certes, la motivation des décisions des tribunaux
correctionnels n’est le plus souvent rédigée que si un appel est formé, mais le principe et la
complétude de cette motivation permettront un exercice éclairé du droit d’appel. L’article 502,
alinéa 2, du Code de procédure pénale prévoit que l’appel peut être limité aux peines prononcées, à
certaines d’entre elles ou à leurs modalités d’application : l’exigence de motivation du prononcé de la
peine peut ainsi permettre que la peine prononcée soit la plus adaptée61.

La motivation des ordonnances du JLD. Surtout, la Cour de cassation porte désormais une attention
particulière à la motivation des ordonnances du juge des libertés et de la détention autorisant un
acte extraordinaire d’investigation. Dans deux arrêts du 23 novembre 201662, la chambre criminelle
a ainsi précisé que l’exigence légale de motivation « s’impose au regard des droits protégés par la
Convention européenne des droits de l’Homme et en tenant compte de l’évolution du statut et du
rôle juridictionnel du juge des libertés et de la détention voulue par le législateur ; que cette
motivation constitue une garantie essentielle contre le risque d’une atteinte disproportionnée au
droit au respect de la vie privée [ou à la liberté individuelle] de la personne concernée et doit
permettre » au justiciable de connaître les raisons précises pour lesquelles l’acte a été autorisé. La
nécessité de cette motivation ne permet certes pas, en l’état, d’offrir à la personne concernée un
recours immédiat contre la décision du juge des libertés et de la détention. Toutefois, elle est une
manière d’informer le suspect sur les raisons ayant justifié l’autorisation de l’acte et, ainsi, de mieux
exercer sa défense lorsque la régularité de l’acte pourra être remise en cause. L’équilibre lors de la
phase d’enquête n’est pas encore atteint, mais les droits du suspect en sortent malgré tout quelque
peu renforcés, puisqu’il a la possibilité d’être informé pour exercer ensuite ses droits de la défense.

Dans le même ordre d’idée, le projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la
justice prévoit toutefois d’inclure un nouvel article 802-2 du Code de procédure pénale qui
permettrait à toute personne ayant fait l’objet d’une perquisition ou d’une visite domiciliaire d’en
demander l’annulation devant le juge des libertés et de la détention, si aucune poursuite n’a été
exercée six mois après l’accomplissement d’un tel acte. Un tel contrôle juridictionnel intervenant
pendant l’enquête est révélateur de la nouvelle place du juge des libertés et de la détention au cours
de l’enquête. Serait ainsi créée la possibilité de contester la régularité d’un acte avant la saisine d’un
juge d’instruction ou d’une juridiction de jugement. Ce recours compenserait l’extension des
pouvoirs d’enquête. L’on ne peut que regretter que cette évolution du rôle du juge des libertés et de
la détention, futur « juge de la légalité de la procédure »63, soit, une fois de plus, envisagée de
manière parcellaire64, sans réflexion globale sur son rôle dans la phase d’enquête. Cette
contestation pourrait être élargie à d’autres actes de l’enquête. L’accès à l’information permettant
d’exercer les droits de la défense a donc vocation à croître, lentement et progressivement.
Les garanties de la defense pendant la phase de jugement

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