Vous êtes sur la page 1sur 6

IV.

Les infractions de droit commun applicable au droit des affaires

Une infraction de droit des affaires en droit commun est une infraction qui ne porte pas
atteinte à l’ordre politique, mais qui concerne le monde des affaires. Il existe plusieurs types
d’infractions de droit commun applicables aux affaires, telles que le vol, l’escroquerie, l’abus
de confiance, la corruption, le recel, le faux, etc. Ces infractions visent à protéger la propriété,
la probité et la crédibilité du système économique.

1. L’abus de confiance

L’abus de confiance en droit des affaires est une infraction pénale qui consiste à détourner au
préjudice d’autrui des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui ont été remis à charge de
les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé. Il s’agit d’une violation de la
confiance qui lie les parties dans le cadre de leur activité économique. L’abus de confiance
peut concerner des biens corporels ou incorporels, tels que des informations, des prestations
de service ou des avantages.

L’abus de confiance est, au Burkina Faso, « le fait par une personne de détourner, au
préjudice d'autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle
a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé ».
L’article 613-3 et 613-4 du Code pénal burkinabé punit ce délit d'une peine pouvant aller
jusqu'à 10.000.000 Francs CFA d'amende et cinq à dix ans d'emprisonnement.

Si ces conditions préalables sont remplies, il faut vérifier la présence des trois éléments
constitutifs. Les deux premiers de ces éléments sont matériels, le dernier est un élément
moral.

-Un Détournement : le détournement est une notion difficile à cerner. Il peut s'agir de la
destruction de la chose prêtée, de sa dissipation, de tout acte de disposition sur celle-ci. Mais
pas seulement. Il peut donc prendre plusieurs formes différentes :

-Un préjudice : la jurisprudence considère qu'il est « réalisé dès lors que le propriétaire est
privé de ses droits sur la chose ». C'est une présomption de préjudice qui renverse la charge de
la preuve.
-Une intention : C'est une infraction intentionnelle. Un dol général est exigé, c’est-à-dire la
conscience de la précarité de la détention et de l'obligation en découlant de restitution, et la
volonté de contredire les droits du propriétaire sur sa chose.

2. Le recel

Le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire office


d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d’un crime ou d’un
délit. Constitue également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier, par tout
moyen, du produit d’un crime ou d’un délit, constitue l’infraction de recel prévu à l’article
614-1 du Code pénal prévoit une peine d’emprisonnement d’un an à dix ans et d'une amende
d’un million (1 000 000) à trois millions (3 000 000) de francs CFA.

L’élément moral de recel. Il faut que le receleur soit de mauvaise foi.

Contenu de la mauvaise foi : une double connaissance.

L’agent doit connaître l’acte matériel de recel. Il n’y a donc pas de recel si l’on détient une
chose sans le savoir. L’agent doit savoir que l’objet provient d’un crime ou d’un délit. Ainsi,
il ne doit avoir eu aucun doute sur l’origine frauduleuse des choses proposées ou qu’il
utilisait. En revanche, la culpabilité du receleur n’implique pas. La connaissance précise du
crime ou du délit par lequel ont été détenus les objets recelés. Que les circonstances de
l’infraction originaire aient été entièrement déterminées. La connaissance précise du type
d’infraction par laquelle ont été obtenus les objets recelés.

L’élément matériel. Il faut que le receleur détienne la chose ou en retire profit.

Le recel par détention de la chose

Le Code pénal vise « Le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire
office d’intermédiaire afin de la transmettre ».

Ainsi, pour qu’il y ait recel il faut un des cas suivants :

La dissimulation de la chose et La détention de la chose.

3. Le blanchiment
Le blanchiment des capitaux est une pratique illégale qui consiste à dissimuler l’origine
d’argent acquis de manière illégale et à le réinjecter dans des activités légales. Le but du
blanchiment est de rendre l’argent “propre”, c’est-à-dire de le faire apparaître comme
provenant d’une source licite. Le blanchiment des capitaux peut avoir des conséquences
néfastes pour l’économie et la société, car il favorise la criminalité, la corruption, la fraude
fiscale, le financement du terrorisme et l’instabilité financière. La lutte contre le blanchiment
des capitaux est une priorité pour les autorités nationales et internationales, qui ont mis en
place des normes, des mécanismes de contrôle et de sanction, et des coopérations entre les
différents acteurs impliqués.

Il est puni de deux à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de cinq à cinquante millions
de francs CFA, selon l’article 574-1 du code pénal.

L’élément matériel : il s’agit de l’acte de blanchiment lui-même, qui peut prendre différentes
formes, comme le placement, la dissimulation, la conversion, le transfert ou l’utilisation des
biens ou des revenus issus de l’infraction antérieure.

L’élément moral : il s’agit de l’intention de blanchir, c’est-à-dire de la connaissance par


l’auteur du blanchiment de l’origine illicite des biens ou des revenus qu’il traite. Cette
connaissance peut être prouvée par des indices ou des présomptions.

L’élément légal : il s’agit de l’existence d’une infraction antérieure, qui est la source des biens
ou des revenus blanchis. Cette infraction doit être punissable et objectivement constituée,
mais il n’est pas nécessaire qu’elle ait été poursuivie ou sanctionnée.

4. Le vol

Le vol est l’une des infractions les plus courantes. Aux termes de l’article 611-1 du Code
pénal « est coupable de vol, quiconque soustrait frauduleusement une chose appartenant à
autrui ». Le vol peut donc se définir comme la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui.
Cette définition, en apparence simple, cache beaucoup de subtilités qui seront révélées par
l’examen en détail des éléments constitutifs du vol. Une fois que ces éléments sont réunis, des
peines seront appliquées à l’auteur de l’infraction.

Comme toute infraction, l’existence du vol est subordonnée à l’existence du préalable légal, et
des éléments matériel et moral. S’agissant du préalable légal, il suffit d’indiquer qu’il s’agit
de l’article 611-1 du Code pénal. Les éléments matériel et moral méritent en revanche une
étude approfondie.

La soustraction consiste à enlever, à s’emparer de la chose contre le consentement de la


victime du vol et à son insu. C’est l’usurpation de la possession se manifestant par une prise
en main de la chose. Dans ce sens, la soustraction suppose donc que la chose ne soit pas
remise volontairement par la victime au voleur ; il n’y a pas, en principe, vol lorsque la chose
est remise au voleur. Ainsi, au sens matériel, voler signifie soustraire une chose appartenant à
autrui.

Aux termes de l’article 611-1 du Code pénal, la mention du terme « frauduleusement » traduit
que le vol est une infraction intentionnelle. L’intention est donc une condition nécessaire et
mais suffisante.

Comme toute infraction, l’existence du vol est subordonnée à l’existence du préalable légal, et
des éléments matériel et moral. S’agissant du préalable légal, il suffit d’indiquer qu’il s’agit
de l’article 611-1 du Code pénal. Les éléments matériel et moral méritent en revanche une
étude approfondie.

5. L’escroquerie

Il y a escroquerie lorsque qu’une personne se fait remettre un bien, de l’argent ou se fait


fournir un service en utilisant la tromperie. La victime donne son bien ou son argent
volontairement.

L’infraction d’escroquerie est une infraction de droit commun codifiée à l’article 613-1 du
Code pénal qui dispose que : « Est coupable d’escroquerie quiconque, soit en faisant usage
d’un faux nom ou d’une fausse qualité, soit en abusant d’une qualité vraie, soit en employant
des manœuvres frauduleuses pour tromper une personne physique ou morale et la déterminer
ainsi, à son préjudice ou au préjudice d’autrui, à remettre des fonds, des valeurs, des données
informatiques ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant
obligation ou décharge. »

L’élément matériel se manifeste par la réalisation concrète des faits incriminés. Dans le cas de
l’escroquerie, les éléments matériels sont des actes qui se manifestent par une tromperie :
l’usage d’un faux nom, l’usage d’une fausse qualité ou l’abus d’une qualité vraie, l’emploi
des manœuvres frauduleuses.

Pour que l’auteur de l’escroquerie soit incriminé, il faut prouver qu’il a eu l’intention de
commettre ce délit. En effet, il doit avoir la volonté de tromper la victime, en utilisant des
moyens frauduleux pour le faire.

La peine d'emprisonnement est de sept ans à dix ans et l'amende de cinq millions (5 000 000)
à trente millions (30 000 000) de francs CFA lorsque l'escroquerie est commise en bande
organisée.

6. La corruption

La corruption active est caractérisée lorsqu’une personne physique ou morale essaie d’obtenir
ou obtient, moyennant des dons, promesses ou avantages, d’une personne dépositaire de
l’autorité publique, qu’elle accomplisse ou s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction ou
un acte facilité par elle. Cet acte de corruption est exercé par la personne ayant la qualité de
corrupteur.

la corruption passive se caractérise lorsqu’une personne qui exerce une fonction publique
profite de ses fonctions en sollicitant ou en acceptant des dons, promesses ou avantages en
vue d’accomplir ou de s’abstenir d’accomplir un acte de sa fonction.

Comme précédemment, la personne corrompue n’est pas forcément une personne exerçant
une fonction publique mais celle-ci peut exercer une fonction de direction dans le cadre d’une
activité professionnelle et profiter de sa position.

La corruption, active ou passive, est un délit pénal puni par la loi.

La participation au pacte de la corruption constitue l’élément matériel, c’est-à-dire Etre en


présence d'une sollicitation ou un agrément en vue d'obtenir une offre, des promesses, des
dons, des présents ou des avantages quelconques en échange de l'accomplissement et/ou le
non-accomplissement d'un acte, l'acte relevant ou étant facilité par la fonction.

Quel que soit Le moment de la sollicitation (avant ou après l'acte), l'origine de la sollicitation
(auteur ou tierce personne), le destinataire de la récompense sollicitée ou agréée (autre
personne ou l'auteur)
L’élément morale est la volonté et la conscience, chez le corrompu, de manquer à son devoir
de probité en monnayant son office,

volonté et la conscience du but poursuivi (accomplissement ou non de l'acte permis ou facilité


par la fonction, soit la récompense).

En conclusion, les infractions de droit commun constituent un domaine complexe du système


judiciaire, reflétant ainsi la diversité des comportements répréhensibles dans la société. La
lutte contre ces infractions nécessite une approche équilibrée, combinant répression et
prévention, pour assurer la sécurité publique tout en respectant les droits fondamentaux des
individus. La mise en place de politiques efficaces, l'amélioration des mécanismes de justice
pénale et la sensibilisation du public sont essentielles pour promouvoir un système juste et
équitable .

Vous aimerez peut-être aussi