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1- LE VOL

Le vol est défini et réprimé par l’art 505 du cp qui prévoit que quiconque soustrait
frauduleusement une chose appartenant à autrui est coupable de vol. Ce dernier
exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

Pour que l’élément matériel de l’infraction de vol soit constitué, il faut, d’une part,
une soustraction qui implique que l’objet du délit doit passer de la possession du légi-
time détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier et,
d’autre part, une chose matérielle ou corporelle appartenant à autrui.

Pour sa part, l’élément moral implique une certaine intention de l’auteur c’est-à-
dire que ce dernier doit être conscient que la chose appartient à autrui et pourtant il se
l’approprie volontairement.

Notons que le vol est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement d’un
à 5 ans. Dans certaines hypothèses prévues dans les art 534 et 535, le législateur a
prévu que l’immunité familiale c’est-à-dire les liens de parenté ou de famille liant
l’auteur à sa victime peut constituer un obstacle à la répression ou aux poursuites. En
effet, les vols commis par des maris au préjudice de leurs femmes et par des femmes
au préjudice de leurs maris ne sont pas punissables à condition que le lien de mariage
ne soit pas dissout. A défaut l’immunité ne jouera pas.

Il en est ainsi de l’art 509 qui sanctionne l’auteur du vol d’une réclusion de 10 à
20 ans s’il commet la soustraction avec deux au moins des circonstances aggravantes
comme la nuit, la réunion par deux ou plusieurs personnes, l’utilisation de la vio-
lence ou menace, la disposition d’un véhicule, d’un arme, de fausses clés.....

Ainsi, les coupables de délits de vol simple peuvent être frappés pour une durée de
5 ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs
des droits civiques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

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2- L’EXTORSION

L’extorsion est défini et réprimé par l’art 537 du cp qui prévoit que quiconque
par (au moyen de) force, violences ou contraintes extorque la signature ou la re-
mise d’un écrit, d’un acte, d’un titre, d’une pièce quelconque contenant ou opérant
obligation, disposition ou décharge, est puni de la réclusion de 5 à 10 ans. Ce der-
nier exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

Pour que l’élément matériel de l’infraction de l’extorsion soit constitué, il faut,


d’une part les moyens qui doivent être employés par l’auteur de l’infraction et qui
sont la force, la violence ou la contrainte, l’emploi de ces moyens doit avoir été dé-
terminant de la remise opérée par la victime ou avoir été de nature à déterminer cette
remise dans le cas de la tentative. Et, d’autre part, le résultat poursuivi qui doit être
soit l’obtention d’une signature, soit la remise d’un titre ou d’un acte contenant une
obligation (un écrit) ou au moins un résultat visé puisque la tentative d’extorsion est
incriminée par le code pénal.

Pour sa part, il résulte suffisamment de l’accomplissement de l’élément matériel de


l’extorsion puisque l’intention apparaît de façon évidente à l’examen des moyens ma-
tériels utilisés.

Notons que l’extorsion est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement
de 5 à 10 ans à l’encontre des personnes qui se sont rendues coupables d’une extor-
sion de signature ou de remise d’un titre ou écrit contenant ou opérant obligation,
disposition ou décharge selon l’art 537 du cp.

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3- LE CHANTAGE

Le chantage est défini et réprimé par l’art 538 du cp qui prévoit que quiconque
au moyen de la menace, écrite ou verbale, de révélations ou d’imputations diffama-
toires, extorque (obtient) soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou re-
mise des écrits est coupable de chantage. Ce dernier exige aussi bien l’élément maté-
riel que l’élément moral.

L’élément matériel de l’infraction de chantage apparaît proche de l’extorsion par


son résultat «l’obtention d’une signature, d’un écrit, la remise de fonds, de valeurs».
Toutefois, les moyens employés pour parvenir à ce résultat sont radicalement diffé-
rents. Le chantage consiste en effet à obtenir ce résultat en usant non pas de violence
ou de la contrainte mais d’une menace d’une nature très particulière c'est-à-dire de la
menace d’une diffamation. Cette menace doit, pour caractériser le chantage, avoir été
déterminante de la remise opérée par la victime ou avoir été de nature à déterminer
cette remise.

Pour sa part, l’élément moral exige que l’auteur ait employé cette menace spéci-
fique en connaissance de cause et en voulant obtenir le bien réclamé. La preuve de
cette intention résultera sans difficulté de l’accomplissement des actes incriminés.

Notons que le chantage est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement
d’un à 5 ans à l’encontre des personnes, auteurs de chantage, qui au moyen de me-
nace de diffamation extorquent soit la remise de fonds ou valeurs, soit la signature ou
remise d’un écrit contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge selon l’art
538 du cp.

Ainsi, l’auteur du chantage peut être frappé pour une durée de 5 ans au moins et 10
ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques,
civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

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4- L’ESCROQUERIE

L’escroquerie est définie et réprimée par l’art 540 du cp qui dispose que qui-
conque, en vue de se procurer ou de procurer à un tiers, un profit pécuniaire illégi-
time, induit en erreur une personne par des affirmations fallacieuses, ou par la dis-
simulation de faits vrais, est coupable d'escroquerie. Ce dernier exige aussi bien
l’élément matériel que l’élément moral. En ce qui concerne l’élément matériel, il im-
plique :

- D’une part, un acte d’escroquerie qui consiste soit, à provoquer l’erreur de la vic-
time par l’emploi de certains procédés énumérés limitativement par le législateur
(affirmations fallacieuses ou dissimulation des faits vrais), soit à profiter de la si-
tuation d’erreur dans laquelle se trouve la victime afin de déterminer des actes pré-
judiciables à ses intérêts ou à ceux d’un tiers.

- D’autre part, un résultat déterminé qui consiste à se procurer ou procurer à un tiers


un profit pécuniaire illégitime.

Pour sa part, l’élément moral implique que l’auteur ait, volontairement et en pleine
connaissance de cause, trompé sa victime en provoquant son erreur ou en exploitant
son erreur déjà préexistante afin de se procurer ou de procurer à un tiers un profit pé-
cuniaire illégitime. La preuve de cette intention résultera sans difficulté de l’accom-
plissement des moyens frauduleux.

Notons que l’escroquerie est sanctionnée qu’elle ait été consommée ou seulement
tentée. Selon l’art 540 du cp les personnes qui se sont rendues coupables d’escroque-
rie encourent par une peine d’emprisonnement d’un à 5 ans.

Ainsi, les coupables du délit d’escroquerie peuvent être frappés pour une durée de
5 ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs
des droits civiques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

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5- LES INFRACTIONS DE L’ART 542

Ces infractions sont en nombre de trois:

- En premier lieu, on trouve les actes de disposition de biens inaliénables : Il faut


pour que l’infraction soit constituée, un élément matériel consistant en la disposi-
tion (vente par exemple) d’un bien inaliénable comme les biens habous par
exemple ainsi qu’un élément intentionnel à savoir la mauvaise foi.

- En deuxième lieu, on trouve le fait de donner des biens en « rahn », en usufruit,


en gage ou en location, ou en dispose d’une façon quelconque et ce en fraude
des droits d’un premier contractant. Il faut pour que l’infraction soit constituée,
un élément matériel consistant en le fait de disposer d’un bien qui a déjà fait l’objet
d’un premier contrat avec un tiers et un élément intentionnel à savoir la mauvaise
foi.

- En troisième lieu, on trouve la poursuite en recouvrement d’une dette déjà


éteinte par paiement ou novation. Il faut pour que l’infraction soit incriminée un
élément matériel consistant en la poursuite judiciaire en recouvrement et non une
simple réclamation et un élément intentionnel qui requiert la mauvaise foi de l’au-
teur. Celle-ci résulte de la connaissance qu’avait l’auteur du fait que la dette n’exis-
tait plus.

Notons que ces infractions de l’art 542 du cp sont sanctionnées qu’elles aient été
consommées ou seulement tentées par une peine l’emprisonnement d’un à 5 ans.

Ainsi, les coupables de ces infractions de peuvent être frappés pour 5 ans au moins
et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits ci-
viques, civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

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6- DES INFRACTIONS RELATIVES AU CHÈQUE

Un chèque est un écrit par lequel une personne appelée « tireur » donne l’ordre à
une autre personne appelée « tiré » chez laquelle elle a des fonds disponibles, de re-
mettre à vue tout ou partie de ces fonds soit à elle-même, soit à une tierce personne.
Le chèque est un moyen de paiement à vue donc tout chèque présenté avant la date
indiquée doit être réglée par le tiré qui est un établissement bancaire.

En ce qui concerne les infractions relatives à la provision, le législateur a cherché à


donner plus de crédibilité au chèque pour instaurer une certaine confiance auprès des
utilisateurs du chèque. Ces agissements relatifs à la provision peuvent émaner
soit du :

- Tireur : (art 316 du cc)

- qui émet un chèque en omettant de maintenir ou de constituer la provision indi-


quée dans celui-ci : Pour que cette infraction soit constituée, le document émis
doit être un chèque c’est-à-dire qu’il doit répondre aux conditions de validité d’un
chèque. Parmi les mentions obligatoires relatives au chèque (dénomination chèque,
mandat de payer, lieu de paiement, date et lieu de création, le nom du tiré, la signa-
ture du tireur)

- qui fait irrégulièrement défense au tiré de payer : L’opposition est une démarche
qui consiste à donner instruction à la banque par le tireur (émetteur du chèque) afin
de ne pas payer un chèque quand il se présentera. Elle n’est possible que dans des
cas déterminés à savoir le vol, utilisation frauduleuse, redressement ou liquidation
judiciaire du bénéficiaire car il n’est plus responsable de la tenue des comptes de
l’entreprise en redressement ou en liquidation.

- Tiers bénéficiaire : Il s’agit du bénéficiaire qui accepte en connaissance de cause


de recevoir ou d’endosser un chèque à la condition qu’il ne soit pas encaissé im-
médiatement c’est à dire à titre de garantie. (art 316 du cc).

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- Tiré : Il peut arriver que le tiré indique une provision inférieure à la provision
existante et disponible. Donc le tiré met le tireur en difficulté juridique suite à une
erreur ou un retard dans la tenue du compte de son client. (art 319 du cc).

En ce qui concerne les infractions impliquant falsification ou contrefaçon du


chèque : (art 316 du cc)

- Toute personne qui contrefait ou falsifie un chèque : càd substitution d’une


mention comme une signature fausse, modification de la somme, modification
de l’identité du bénéficiaire. Ces modifications constituent également un faux
en écriture.

- Toute personne qui, en connaissance de cause, accepte de recevoir, d’en-


dosser ou d’avaliser un chèque contrefait ou falsifié : on cible les personnes
qui réceptionnent personnellement et volontairement le chèque comme bénéfi-
ciaire ou suite d’un endossement. On cible toute personne qui intervient per-
sonnellement et de manière apparente dans le circuit.

- Toute personne qui, en connaissance de cause, fait usage ou tente de faire


usage d’un chèque contrefait ou falsifié. On cible les personnes qui font cir-
culer le chèque sans l’accepter ou l’endosser personnellement. Le nom de ces
personnes ne figure pas sur le chèque.

Notons que les sanctions prévues par l’art 316 du cc pour les infractions de provi-
sion si l’agissement émane du tireur ou du tiers bénéficiaire est un emprisonnement
d’un à 5 ans et si l’agissement émane du tiré une amende de 5000 à 50000 dh est
prévue.

Ainsi, le tribunal peut interdire au condamné pour une durée de 1 à 5 ans d’émettre
des chèques autres que ceux de retrait personnel des fonds/chèque certifié. En re-
vanche, la sanction prévue pour les infractions relatives à la contrefaçon et à la falsi-
fication du chèque sont un emprisonnement de un à 5ans.

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7- L’ABUS DE CONFIANCE

L’abus de confiance est défini et réprimé par l’art 547 du cp qui dispose que qui-
conque de mauvaise foi détourne ou dissipe au préjudice des quelconques per-
sonnes des écrits de toute nature contenant ou opérant obligations ou décharges et
qui lui avaient été remis à la condition de les rendre ou d'en faire un usage ou un
emploi déterminé, est coupable d'abus de confiance. Ce dernier exige aussi bien
l’élément matériel que l’élément moral.

L’élément matériel implique :

- D’une part, une remise nécessaire, volontaire et précaire d’un bien (du numéraire,
des objets mobiliers, des effets de commerce ou tout écrit contenant obligation ou
décharge). Pour un usage déterminé.

- Et, d’autre part, le détournement de ce bien qui peut résulter de la non restitution
de la chose, sa consommation, sa destruction ou son utilisation à des fins étran-
gères à celles qui avaient été stipulées.

Pour sa part, l’élément moral de l’abus de confiance consiste dans la double


conscience de la précarité de la détention et d’un comportement de détournement en
contravention de cette précarité.

Notons que l’infraction d’abus de confiance est sanctionné notamment par une
peine d’emprisonnement de 6 mois à trois ans. Il en est ainsi de l’art 549 qui prévoit
une peine d’emprisonnement de 1 à 5 ans si l’abus de confiance a été commis par un
salarié ou préposé au préjudice de son employeur ou commettant.

Ainsi, les coupables de délit d’abus de confiance simple ou avec des circonstances
aggravantes peuvent être frappés pour 5 ans au moins et 10 ans au plus de l’interdic-
tion d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille ou de
l’interdiction de séjour.

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8- L’ABUS RÉALISÉ EN INEXÉCUTION

D’UN CONTRAT

L’art 551 du cp dispose que quiconque s’étant fait remettre des avances en vue de
l’exécution d’un contrat, refuse sans motif légitime d’exécuter ce contrat ou de
rembourser ces avances, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois. Ce dernier
exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

L’élément matériel consiste, d’une part, en l’obtention des arrhes en vue de l’exécu-
tion d’un contrat et, d’autre part, en la non- exécution de celui-ci ou le refus de rem-
boursement des fonds perçus.

L’élément moral consiste, pour sa part, en l’intention frauduleuse caractérisée par


l’absence de motifs légitimes pour refuser l’exécution ou le remboursement.

Notons que l’auteur de cette infraction encourt une peine d’emprisonnement d’un
à 6 mois. Toutefois, aucune peine complémentaire n’est prévue à son encontre.

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9- L’ABUS RÉALISÉ AU PRÉJUDICE D’UNE

PERSONNE PROTÉGÉE

L’art 552 du cp dispose que quiconque abuse des besoins, des passions ou de
l’inexpérience d’un mineur (état de la victime)de vingt et un an ou de tout autre in-
capable ou interdit, pour lui faire souscrire à son préjudice, des obligations, dé-
charges ou autres actes engageant son patrimoine, est puni de l’emprisonnement
de 6 mois à 3 ans.Ce dernier exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

L’élément matériel est constitué, d’abord, par l’état de victime. Au sens de la loi,
les personnes protégées sont les mineurs et tous ceux qui leur sont assimilés à savoir
les incapables ou les personnes frappées d’interdiction. L’élément matériel est consti-
tué, ensuite, par la nature de l’engagement qui doit être un acte qui porte préjudice
aux intérêts de la victime. Et enfin, par le fait que l’auteur ait abusé des besoins, des
passions de la victime et en tout cas de son inexpérience.

L’élément moral consiste, pour sa part, en l’intention coupable. Celle-ci est réalisée
lorsque l’auteur a commis en connaissance de cause des faits constituant le délit et
notamment qu’il a connu la minorité de la victime ou son état d’incapacité.

Notons que l’auteur de cette infraction encourt une peine d’emprisonnement de six
mois à trois ans. Toutefois, la peine d’emprisonnement est d’un à 5 ans si la victime
a été placée sous la garde, la surveillance ou l’autorité du coupable.

Ainsi, les coupables de ces infractions peuvent être frappés pour 5 ans au moins et
10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits civiques,
civils ou de famille ou de l’interdiction de séjour.

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10- L’ABUS DE BLANC-SEING

L’art 553 du cp dispose que Quiconque, abusant d’un blanc-seing qui lui a été
confié, a frauduleusement écrit au-dessus une obligation ou décharge, ou tout
autre acte pouvant compromettre la personne ou le patrimoine du signataire, est
puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans. Ce dernier exige aussi bien l’élément
matériel que l’élément moral.

L’élément matériel est constitué, d’abord, par l’existence d’un blanc-seing. Celui-ci
n’est pas seulement une signature apposée au bas d’un document blanc sur lequel un
écrit doit être ultérieurement dressé, c’est aussi la signature placée au bas d’un acte
où des blancs ont été intentionnellement laissés pour être remplis plus tard. Toutefois,
le blanc-seing n’existe pas lorsque l’acte est complet c'est-à-dire ne contient aucune
lacune. L’élément matériel est constitué, ensuite, par la remise volontaire du blanc-
seing. Et enfin, par l’abus de blanc-seing de nature à compromettre la personne ou la
fortune du signataire. Ainsi, l’écrit ajouté doit être susceptible de causer au signataire
un préjudice matériel ou moral.

Notons que l’auteur de cette infraction encourt une peine d’emprisonnement d’un
à cinq ans. Ainsi, les coupables de ces infractions peuvent être frappés pour 5 ans au
moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de l’un ou de plusieurs des droits
civiques, civils ou de famille et de l’interdiction de séjour. (la tentative n’est pas pu-
nissable)

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11- LE RECEL

L’art 571 du cp dispose que quiconque, sciemment, recèle en tout ou en partie des
choses soustraites, détournées ou obtenues à l’aide d’un crime ou d’un délit, est
puni de l’emprisonnement d’un à cinq ans. Ce dernier exige aussi bien l’élément
matériel que l’élément moral.

Pour que l’élément matériel soit constitué, il faut que le crime ou délit aient été ef-
fectivement ou réellement commis. La commission de ce crime ou délit doit être an-
térieure au fait de recel et doit être le fait d’une autre personne.

Ainsi, il a été décidé que l’acte de recel peut être réalisé de différentes façons
comme le fait de dissimuler, détenir, transmettre, faire office d’intermédiaire ou profi-
ter par tout moyen.

Pour sa part, le recel est une infraction intentionnelle. Celle-ci consiste en la double
connaissance de l’acte matériel de recel et de la provenance criminelle ou délictuelle
de l’objet. Aussi, il n’est pas nécessaire que la personne ait tiré un profit personnel du
recel.

Notons que la tentative de recel n’est pas réprimée par le législateur. Ainsi, l’infrac-
tion de recel doit être consommée pour être sanctionnée. A ce titre, les personnes qui
se sont rendues coupables de recel d’une chose obtenue à l’aide d’un crime ou d’un
délit encourent une peine d’emprisonnement d’un à cinq ans à moins que le fait ne
soit punissable d’une peine criminelle comme constituant un acte de complicité de
crime selon l’art 571 du cp.

Ainsi, les coupables de recel ayant été condamnés à une peine délictuelle peuvent
être frappés pour 5 ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’exercice de
l’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.(pas d’interdiction de sé-
jour).

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12- LE MEURTRE

L’art 392 du cp dispose que quiconque donne intentionnellement la mort à au-


trui est coupable de meurtre et puni de la réclusion perpétuelle. Ce dernier exige
aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

En vertu de cet article, l’infraction de meurtre consiste dans la suppression de la vie


d’une personne. Elle implique une victime qui doit être une personne différente de
l’auteur càd « autrui » il importe peu que son identité soit connue et qu’elle n’ait pas
été retrouvée. Il faut seulement prouver que la personne ait été vivante au moment où
le geste homicide a été fait, et, un acte d’homicide qui consiste en tout acte positif
donnant la mort à la victime. Peu importe le moyen utilisé pour donner la mort. Peu
importe le nombre, la nature ou l’instrument du geste. Seul l’empoisonnement, qui
constitue un crime spécial, est exclu.

Pour sa part, L’élément moral du meurtre consiste dans la volonté et l’intention de


causer la mort. Dans la tentative de meurtre, elle consiste à agir croyant donner la
mort. Par ailleurs, l’intention est constituée même si l’auteur a commis une erreur sur
la personne de la victime suite à une maladresse càd il tue une personne différente de
celle visée.

Notons qu’en vertu de l’art 392, l’auteur d’un meurtre encourt la réclusion perpé-
tuelle. Toutefois, le législateur a prévu des circonstances aggravantes où l’auteur en-
court la peine de mort s’il s’agit de meurtre ayant précédé, accompagné ou suivi un
autre crime, ou si le meurtre ayant pour objet soit de préparer, faciliter ou exécuter un
autre crime ou un délit, soit de favoriser la fuite ou d’assurer l’impunité des auteurs
ou complices de ce crime ou de ce délit ;

Ainsi, s’il s’agit du meurtre commis avec préméditation (394), du meurtre


commis avec guet-apens (395) ou s’il s’agit du parricide (396)

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Par ailleurs, le législateur a appréhendé l’infraction d’infanticide c'est-à-dire le
meurtre d’un nouveau-né. Cette infraction est punie de la réclusion perpétuelle, et
en cas de préméditation ou guet-apens de la peine de mort.

Toutefois, si la mère est auteur principal ou complice du meurtre ou de l’assassinat


de son enfant nouveau-né, elle encourt seulement une peine de réclusion de 5 à 10
ans. Les motifs de cette relative indulgence tiennent à un élément moral.

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13- L’EMPOISONNEMENT

L’empoisonnement est un homicide volontaire qui se distingue du meurtre par le


moyen employé afin de commettre l’infraction. La circonstance de préméditation
étant évidemment inhérente à ce crime. Toutefois, l’infraction d’empoisonnement ne
peut être constituée que si deux éléments sont réunis : un élément matériel et un élé-
ment moral.

Au sens de la loi, l’acte d’empoisonnement nécessite l’existence de deux conditions :

- Une substance pouvant donner la mort qui doit avoir en elle-même un caractère
mortifère. Elle peut être animale comme le venin, végétale comme la cigue ou mi-
nérale comme l’arsenic. Toutefois, le problème s’est posé concernant le caractère
mortifère du virus du sida.

- Un emploi ou une administration l’administration est nécessaire. Sans adminis-


tration, point d’empoisonnement. La substance peut être administrée à plusieurs re-
prises et même pendant une période assez longue. Il y a crime d’empoisonnement
même si chaque dose prise isolément ne peut provoquer la mort.

Pour sa part, L’empoisonnement étant un crime, son élément moral est assurément
une intention. Cette intention implique que l’auteur ait voulu le résultat de l’infrac-
tion, à savoir que la victime absorbe une substance qu’il savait de plus mortifère.

Notons que L’art 398 réprime le crime d’empoisonnement de la peine de mort.

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14- Les violences ou les agressions physiques

Les atteintes volontaires à l’intégrité physique n’impliquent pas la volonté de tuer la vic-
time mais celle de la blesser, de porter atteinte à son intégrité physique.

Il faut reconnaître que le cp appréhende différentes atteintes à l’intégrité de la personne.


Toutefois, notre étude se limitera à l’examen du mode général de porter atteinte à l’intégrité
de la personne que sont les violences incriminées aux art 400, 401, 402, 403 et 404. Elles
constituent des infractions de résultat en ce que la qualification de l’infraction et la sanction
encourue dépendent du résultat effectivement provoqué sur l’intégrité de la personne. Les
éléments constitutifs de l’infraction sont de deux ordres : un élément matériel et un élément
moral.

Le législateur a donné au juge toute une gamme de qualification pour réprimer des actes
violents. En effet, il parle de « blessures, coups et voies de fait ». Les violences doivent
nécessairement consister en un acte positif d’une certaine brutalité.

Les violences sont volontaires ce qui implique non seulement que l’acte accompli l’ait été
volontairement mais aussi qu’il y ait eu volonté de porter atteinte à l’intégrité physique de la
victime et de lui infliger une souffrance physique.

Les peines encourues en cas de violences sont loin d’être uniques. En effet, en fonction
de certains éléments accompagnant le geste de violence, la qualification peut être criminelle
ou délictuelle. Ces éléments sont, d’abord, l’étendue du préjudice éprouvé par la victime et
ensuite un nombre élevé de circonstances aggravantes.

*lorsque les violences portées à la victime ont soit causé aucune maladie ou incapacité
soit entraîné une maladie ou incapacité de travail inférieure à 20 jours, le coupable en-
court les peines suivantes :

- une peine d’emprisonnement de 1mois à 1an et d’une amende de 120 à 500 dh ou


l’une de ces deux peines seulement. Toutefois, ces peines sont doublées lorsque victime est
un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

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- une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et l’amende de 120 à 1000 dh en
cas de préméditation, guet-apens ou emploi d’une arme. Ces peines sont doublées lorsque
victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

*lorsque les violences ont causé une incapacité de travail supérieure à 20 jours, le cou-
pable encourt les peines suivantes :

- une peine d’emprisonnement d’un à 3 ans et d’une amende de 120 à 1000


dh. Toutefois, ces peines sont doublées lorsque la victime est un des ascendants de l’auteur,
son khafil ou l’époux de ce dernier ;

- une peine d’emprisonnement de deux à 5ans et d’une amende de 250 à


2000dh en cas de préméditation, guet-apens ou emploi d’une arme. Ces peines sont dou-
blées lorsque la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce der-
nier ;

*lorsque les violences ont occasionné une mutilation, amputation ou privation de


l’usage d’un membre cécité, perte d’un œil ou toutes autres infirmités permanentes, le
coupable encourt les peines suivantes :

-la réclusion de 5 à 10 ans. Toutefois, la réclusion est de 10 à 20 ans lorsque


la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

-la réclusion de 10 à 20 ans lorsqu’il y a eu préméditation ou guet-apens, ou


emploi d’une arme. Toutefois, la réclusion est de 20 à 30 ans lorsque la victime est un des
ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

*lorsque les violences ont occasionné la mort de la victime sans intention de la donner,
le coupable encourt les peines suivantes :

- la réclusion de 10 à 20 ans. Toutefois, la réclusion est de 20 à 30 ans lorsque


la victime est un des ascendants de l’auteur, son khafil ou l’époux de ce dernier ;

- la réclusion perpétuelle en cas de préméditation ou guet-apens ou emploi


d’une arme. La même peine est prévue lorsque la victime est un des ascendants de l’auteur,
son khafil ou l’époux de ce dernier.
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15- LE VIOL

Toute personne est exposée à cette agression sexuelle qui porte une atteinte grave à l’inté-
grité physique et psychologique des victimes. Au Maroc, elle est appréhendée dans l’art
486 du cp comme étant un acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une
femme contre son gré. Ce dernier exige aussi bien l’élément matériel que l’élément
moral.

Pour que l’élément matériel soit constitué, il faut, en premier lieu, une relation sexuelle. Il
s’agit de tout acte de pénétration sexuelle par l’auteur sur sa victime car c’est cet acte qui va
distinguer le viol d’autres agressions sexuelles. En second lieu, l’acte de pénétration
sexuelle doit se réaliser contre le gré de la victime. Il doit s’agir d’un acte imposé à la vic-
time suite à des menaces, violence, contrainte… Aussi, la victime est obligatoirement une
femme ou une enfant /fille.

Pour sa part, le viol est une infraction intentionnelle. Il faut la double connaissance de
l’acte sexuel et de l’absence de consentement de la victime. Le viol n’est pas constitué si
l’homme a cru que la femme était consentante.

Problème concernant la relation sexuelle forcée imposée par le mari à l’encontre de son
épouse légitime. Il y a le principe de la légalité des délits et des peines qui fait obstacle à la
répression pénale d’un tel comportement + il s’agit d’une obligation conjugale.

Notons que le viol simple est puni par une réclusion de 5 à 10 ans. En revanche, le viol
aggravé commis sur une mineure, une incapable, une handicapée, une personne dont les fa-
cultés mentales sont faibles ou d’une femme enceinte, la peine est la réclusion de 10 à 20
ans.

Pour le viol commis par les ascendants, par les tuteurs, par les employés directs de la vic-
time mineure ou les employés de ses ascendants, par les ministres d’un culte, par des per-
sonnes qui ont autorité sur la victime ou si le coupable a été aidé dans son attentat par une
ou plusieurs personnes, la peine est la réclusion de 10 à 20 ans. Toutefois, si la victime ne
fait pas partie de la catégorie des personnes protégées de l’art 486, la peine est de 20 à 30
ans si la victime fait partie de la catégorie de l’art 486 ;
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Selon le résultat c’est-à-dire une défloration : la peine est la réclusion de 10 à 20 ans si la
victime ne fait pas partie de la catégorie des personnes protégées de l’art 486. Toutefois, la
peine est de 20 à 30 ans si la victime fait partie de la catégorie de l’art 486.

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16- L’OUTRAGE PUBLIC À LA PUDEUR :

L’outrage est considéré comme public dès que le fait qui le constitue a été
commis en présence d’un ou plusieurs témoins involontaires ou mineurs de
dix-huit ans, ou dans un lieu accessible aux regards du public.

Pour que cette infraction soit constitué, il faut, en premier lieu un comporte-
ment d’une certaine nature :

état de nudité volontaire : exhibition sexuelle. Le corps entier ou les parties


sexuelles du corps soient exposées ou dénudées ;

un geste obscène c’est-à-dire à connotation sexuelle ou suggestive

Et il faut, en deuxième lieu, que la scène soit imposée à un public, soit devant
des témoins involontaires, des mineurs ou dans un lieu accessible au public.
L’infraction n’est pas constituée quand les victimes ont recherché le spectacle.

Pour sa part, l’intention et la volonté d’adopter un tel comportement obscène


devant des spectateurs involontaires.

Quant à la répression l’art 483 du cp précise que quiconque, par son état de
nudité volontaire ou par l’obscénité de ses gestes ou de ses actes, commet un
outrage public à la pudeur est puni de l’emprisonnement d’un moins à deux
ans.

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17- L’ATTENTAT À LA PUDEUR

Pour que cette infraction soit constitué, il faut, en premier lieu, un acte de nature sexuelle.
Il s’agit, en principe, de toute agression sexuelle réalisée sans pénétration sexuelle. Cette
notion recouvre diverses formes d’atteintes : attouchements, caresses suggestives, baisers,
pénétration sexuelle avec un objet, pénétration du sexe dans une partie non sexuelle de la
victime…

Mais, un problème concernant les actes de pénétration sexuelle qui ne peuvent être quali-
fiés de viol (un rapport sexuel forcé imposé par un homme à un autre homme ou un rapport
sexuel forcé imposé par une femme à une autre….). Le ministère public les poursuit comme
attentat à la pudeur pour ne pas laisser l’auteur d’un tel comportement sans répression.

Il faut en second lieu une victime. Il s’agit d’autrui. Ce n’est pas soi-même. C’est plus
large que le viol où la victime est exclusivement une femme. Dans l’attentat à la pudeur ça
peut être aussi bien une femme qu’un homme.

Pour sa part, il faut une certaine intention et volonté de commettre une agression sexuelle.

Notons que l’infraction est sanctionnée qu’elle ait été tentée ou consommée.

- S’il s’agit d’un attentat à la pudeur sans violence : la peine est de 2 à 5ans si la
victime fait partie des personnes protégées de l’art 484. La peine devient une ré-
clusion de 5 à 10 ans si l’auteur de l’agression fait partie des personnes énumérées
dans l’art 487. Aussi, la peine s’aggrave si le résultat est la défloration. Elle de-
vient une réclusion de 5 à 10 ans selon l’art 488.

- S’il s’agit d’un attentat à la pudeur avec violences : la peine est de 5 à 10 ans.
Mais, elle s’aggrave si la victime fait partie des personnes protégées listées dans
l’art 485. Elle devient une réclusion de 10 à 20 ans.

- Aussi, la peine s’alourdit si l’auteur fait partie des personnes énumérées dans l’art
487. Enfin, la peine s’aggrave si le résultat est la défloration selon l’art 488.

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18- LES ATTEINTES INVOLONTAIRES

Les atteintes volontaires à l’intégrité physique d’une personne constituent des in-
fractions de résultat en ce que la qualification de l’infraction et la sanction encourue
dépendent du résultat effectivement provoqué sur l’intégrité de la personne.

Pour que ces atteintes physiques soient constituées, il faut un élément matériel qui
suppose un acte positif de violences càd un contact direct avec la victime (des coups,
des blessures ou des voies de fait). Notons que ces violences doivent se réaliser sur
une personne humaine différente de l’auteur et vivante au moment des faits.

Pour sa part, l’élément moral doit également être constitué. En effet, il faut que
l’auteur accomplir en toute connaissance de cause les actes de violences. En d’autres
termes, il faut une certaine volonté d’infliger une souffrance physique à la victime
sans que cette volonté de violences ne soit doublée de la volonté du résultat provoqué
par son acte. La seule volonté de perpétrer des violences physiques suffit même si
l’auteur a obtenu un résultat différent de celui escompté (plus grave ou moins grave).

Quant aux sanctions, elles sont énumérées par les art 400, 401, 402, 403 et 404 du
cp prenant en considération plusieurs facteurs et des circonstances de commission de
ces violences. Ainsi, lorsque les violences n’ont entrainé aucune maladie ou incapaci-
té chez la victime, le coupable risque une peine d’emprisonnement d’un de 1mois à 1
an et une amende.

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19- LES MENACES VERBALES DE COMMISSION

DE CRIME AVEC ORDRE

Les menaces sont appréhendées par les art 425, 426, 427, 429 et suivants du cp.
Elles peuvent être classées en 3 catégories : les menaces écrites commises sans ordre
ni condition, celles écrites commises avec ordre de remplir une condition et enfin
celles qui ne sont que verbales.

Pour que les menaces verbales soient réprimées, il faut un élément matériel où les
menaces doivent présenter certains caractères à savoir avoir pour objet la commission
d’un crime ou d’un délit contre les personnes ou les biens, être nette, de nature à im-
pressionner la victime, être adressée à une personne déterminée ou aisément détermi-
nable. En outre, les menaces verbales doivent être réalisées avec ordre de faire
quelque chose.

Il faut aussi un élément moral à savoir une intention ou volonté de l’auteur. L’inten-
tion résulte du procédé employé par celui-ci pour obtenir un résultat qu’il n’aurait
jamais obtenu sans celui-ci. Elle manifeste la volonté de ce dernier de causer un
trouble affectif ou une souffrance morale à la victime.

En général, il est à noter que les menaces sont réprimées en elles-mêmes, à titre au-
tonome. En d’autres termes, les menaces sont répréhensibles même s’il apparaît que
l’auteur n’entendait pas passer à l’acte.

Le législateur sanctionne les auteurs de menaces verbales en distinguant entre celles


ayant pour objet de commettre un crime contre les personnes ou les biens et celles
ayant pour objet de commettre un délit contre les personnes ou les biens. Les pre-
mières sont sanctionnées d’une peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et les se-
condes d’une peine d’emprisonnement d’un à trois mois.

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20 - LE DÉLIT DE NON-OBSTACLE À LA COMMISSION

D’UNE INFRACTION

L’art 430 du cp prévoit que quiconque pouvant, sans risque pour lui ou pour des
tiers, empêcher par son action immédiate, soit un fait qualifié crime, soit un délit
contre l’intégrité corporelle d’une personne, s’abstient volontairement de la faire,
est puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à
1000 dirhams ou l’une de ces deux peines seulement. Ce dernier exige aussi bien
l’élément matériel que l’élément moral.

L’élément matériel du délit de non-obstacle comporte trois conditions d’existence :

Un risque d’infraction, qui est selon la loi, l’infraction doit être soit un crime, soit
un délit contre l’intégrité corporelle de la personne. Les infractions contre les biens et
les contraventions échappent aux prévisions de la loi. En outre, l’intervention doit se
situer avant ou pendant cette consommation

Une absence de réaction, qui est une condition essentielle pour la constitution du dé-
lit. Il s’agit d’un défaut d’action ou de l’adoption d’une attitude passive. Ainsi, pour
éviter la répression, l’individu doit réellement intervenir directement (avertir la vic-
time) ou indirectement (dénoncer le projet à la police).

Une absence de risque pour l’auteur ou des tiers, Le législateur prévoit un fait jus-
tificatif spécial. En effet, pour que l’abstention soit punissable, elle doit être non ris-
quée.

Pour sa part, l’élément moral consiste dans l’abstention volontaire de l’auteur


malgré sa connaissance de tous ces éléments. Notons qu’elle n’implique aucune idée
de nuire à autrui.

Notons qu’en vertu de l’art 430 du cp, l’auteur du délit de non-obstacle à la


commission d’une infraction encourt une peine d’emprisonnement de trois mois à
cinq ans et d’une amende ou de l’une de ces deux peines seulement.

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21- LE DÉLIT DE NON-ASSISTANCE À UNE

PERSONNE EN PÉRIL

L’art 431 du cp prévoit que quiconque s’abstient volontairement de porter à une


personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui, ni pour les tiers, il pouvait
lui prêter, soit par action personnelle, soit en provoquant un secours, est puni de
l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende ou l’une de ces deux
peines seulement.Ce dernier exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.

Pour que l’élément matériel soit constitué, deux conditions doivent être réunies. Il
s’agit d’une part, des conditions relatives au créancier de l’assistance et, d’autre part,
de celles relatives au débiteur de l’assistance.

Quant aux conditions relatives au créancier, le législateur exige que celui-ci soit
en péril. Le péril doit être réel. Un danger seulement éventuel, hypothétique ou ima-
ginaire dans l’esprit du prévenu ne suffit pas. En outre, le péril doit être corporel. Le
péril doit, aussi, être immédiat c'est-à-dire que l’état de la victime doit requérir une
intervention d’urgence.

Quant aux conditions relatives au débiteur, ce dernier ne peut être puni que s’il
était au courant de l’état de péril. Il n’y a guère de difficultés pour le témoin direct.
Ainsi, celui qui assiste personnellement à l’accident ou plus généralement à l’événe-
ment périlleux en a connaissance de façon incontestable. En outre, l’abstention du
débiteur, pour être répréhensible, doit être non risquée. Dès qu’il existe un risque sé-
rieux pour le débiteur de l’assistance, celui-ci est en droit de ne rien faire.

Par ailleurs, le défaut d’assistance n’est punissable que s’il est volontaire. L’agent
doit avoir la volonté de ne pas secourir. L’intention est en pratique déduite des cir-
constances.

Notons qu’en vertu de l’art 431 du cp, l’auteur du délit de non-assistance à une
personne en péril encourt une peine d’emprisonnement de trois mois à cinq ans et
d’une amende ou de l’une de ces deux peines seulement.

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22- L’ACCÈS OU LE MAINTIEN
DANS UN STAD

- L’infraction d’accéder dans un STAD :

L’alinéa 1 de l’art 607-3 du cp prévoit que le fait d’accéder, frauduleusement,


dans tout ou partie d’un système de traitement automatisé de données est puni d’un
mois à trois mois d’emprisonnement et de 2.000 à 10.000 dirhams d’amende ou de
l’une de ces deux peines seulement.

Cette infraction permet de sanctionner les personnes qui cherchent à prendre


connaissance d’informations figurant dans des STAD dont l’accès leur est interdit et
ce quelque soit les techniques d’accès utilisées. L’infraction est un délit instantané car
il suffit que la personne non autorisé y accède une fois même sans répétition.

L’élément matériel est constitué uniquement par l’accès en tant que tel, indépen-
damment du résultat, de sorte que même en l’absence de préjudice, l’auteur va être
condamné

Pour sa part, l’élément moral doit être caractérisé càd que le délinquant doit avoir
eu conscience de commettre une action illicite et d’accéder anormalement et sans
droit dans le système.

En revanche, le fait d’accéder sans autorisation dans un système informatique, sous


le prétexte de tester le niveau de sécurité, pourrait entrer dans le cadre de l’incrimina-
tion d’accès frauduleux. Il n’est pas nécessaire pour autant que le délinquant ait eu
l’intention de nuire. Il s’agit ici d’un mobile.

- L’infraction de maintien dans un STAD :

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L’alinéa 2 de l’art 607-3 du cp prévoit que « Est passible de la même peine,
toute personne qui se maintient dans tout ou partie d’un système de traitement
automatisé de données auquel elle a accédé par erreur et alors qu’elle n’en a pas
le droit ».

L’incrimination de maintien dans un STAD vient compléter celle de l’accès frau-


duleux. Elle vise les situations des personnes dont l’accès à un STAD a été effectué
par erreur ou par hasard et pourtant elles se maintiennent sans droit dans celui-
ci càd elles restent branchées au lieu de se déconnecter immédiatement. Le maintien
dans un STAD est donc un délit d’abstention tandis que l’accès est un délit d’action.

L’élément matériel est constitué uniquement par le maintien en tant que tel, indé-
pendamment du résultat, de sorte que même en l’absence de préjudice, l’auteur d’un
tel maintien peut être condamné.

Pour sa part, en dépit du défaut d’appréhension expresse de l’élément moral par le


législateur, celui-ci résulte suffisamment de l’accomplissement de l’élément matériel
de se maintenir dans un STAD sans y avoir droit.

- La répression des infractions d’accès et de maintien dans un STAD :

Dans notre droit, le législateur punit différemment les auteurs des infractions d’ac-
cès et de maintien dans un STAD et ceux de ces infractions commises avec des cir-
constances aggravantes.

Les peines principales prévues pour les infractions d’accès et de maintien dans un
STAD figurent dans les alinéas 1 et 2 de l’art 607-3 du cp. Ce sont l’emprisonne-
ment d’un mois à trois mois et une amende ou l’une de ces deux peines seulement.

Les infractions d’accès et de maintien dans un STAD sont sanctionnés qu’elles


aient été consommées ou seulement tentées.
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En outre, en vertu de l’article 607-9 du cp, la participation à un groupement formé
ou à une entente établie en vue de la préparation des infractions d’accès ou de main-
tien dans un STAD est punie des peines prévues pour les infractions elle-même.
(le législateur transpose l’infraction d’association de malfaiteurs aux réseaux infor-
matiques afin de réprimer les associations et groupes de pirates informatiques ou
« hackers »).

En effet, l’alinéa 3 de l’article 607-3 prévoit une peine d’emprisonnement de 2


mois à 6 mois et d’une amende ou de l’une de ces deux peines seulement lorsque
l’accès frauduleux ou le maintien sans droit dans le STAD a provoqué un résultat à
savoir soit la suppression ou la modification contenue dans le STAD, soit une altéra-
tion du fonctionnement de ce système.

l’alinéa 1 de l’article 607-4 prévoit une peine d’emprisonnement de six mois à


deux ans et une amende lorsque l’accès frauduleux et le maintien sans droit se sont
effectués dans un STAD données sensible à savoir supposé contenir des informations
relatives à la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat ou des secrets concernant
l’économie nationale.

l’alinéa 2 du même article prévoit une peine d’emprisonnement de deux ans à


cinq ans et une amende dans deux hypothèses :

- Lorsqu’il résulte des actes d’accès et de maintien dans un STAD supposé contenir
des informations relatives à la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat ou des se-
crets concernant l’économie nationale soit la modification ou la suppression de
données dans le STAD, soit une altération du fonctionnement de ce système ;

- Lorsque lesdits actes sont commis par un fonctionnaire ou un employé lors de


l’exercice de ses fonctions ou à l’occasion de cet exercice ou s’il en facilite l’ac-
complissement à autrui.

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En outre, le coupable peut être frappé pour une durée de deux à dix ans de l’inter-
diction d’exercice d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.

Ainsi, l’incapacité d’exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de
deux à dix ans ainsi que la publication ou l’affichage de la décision de condamnation
peuvent également être prononcés.

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23- LES ATTEINTES À L’INTÉGRITÉ D’UN STAD

Selon l’art 607-5 du cp « le fait d’entraver ou de fausser intentionnellement le


fonctionnement d’un système de traitement automatisé de données est puni d’un an
à trois ans d’emprisonnement et de 10.000 à 200.000 dirhams d’amende ou de
l’une de ces deux peines seulement ». Cet article vise donc deux comportements vo-
lontaires, d’une part, le fait d’entraver et d’autre part, le fait de fausser le fonction-
nement d’un système.

- L’infraction d’entrave au fonctionnement d’un STAD :

L’entrave va consister à saboter un système informatique. L’acte d’entrave est ma-


térialisé par une action positive sur le fonctionnement du système. Le trouble peut
être permanent ou temporaire. L’entrave vise donc à paralyser ou à retarder le fonc-
tionnement du système. Ce sont des atteintes qui touchent à la performance du sys-
tème
L’infraction est constituée pour autant que l’individu ait intentionnellement entravé
le fonctionnement du système.
Ainsi, les attaques par déni de services, consistant à lancer de multiples requêtes
vers un serveur afin de le bloquer constitue une entrave au fonctionnement d’un
STAD.
Toutefois, certains agissements doivent être écartés (grève, suspension ou de la rup-
ture d’un contrat de prestations de services informatiques.

- L’infraction de fausser le fonctionnement d’un STAD :

Le législateur n’a pas réellement défini le fait de fausser le fonctionnement d’un


STAD et la doctrine recourt généralement à la qualification d’entrave.
Toutefois, on peut dire d’ores et déjà que le but de cette altération est de faire pro-
duire au système de traitement un résultat différent de celui attendu tel est le cas, en
cas de virus.
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- La répression des atteintes à l’intégrité d’un STAD :

L’art 607-5 du cp prévoit à l’encontre des auteurs des atteintes à l’intégrité d’un
STAD d’une peine d’emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende ou l’une
de ces deux peines seulement.
Les atteintes à l’intégrité d’un STAD sont sanctionnés qu’elles aient été consom-
mées ou seulement tentées.
En outre, en vertu de l’art 607-9 du cp, la participation à un groupement formé ou
à une entente établie en vue de la préparation des atteintes à l’intégrité d’un STAD est
punie des peines prévues pour les infractions elles-même.
Ainsi, l’art 607-11 du cp prévoit que, sous réserve du tiers de bonne foi, le tribunal
peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à commettre les atteintes à
l’intégrité d’un STAD ainsi que de la chose qui en est le produit.
En outre, le coupable peut être frappé pour une durée de deux à dix ans de l’inter-
diction d’exercice d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.
L’incapacité d’exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à
dix ans ainsi que la publication ou l’affichage de la décision de condamnation
peuvent également être prononcés.

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24- L’ ATTEINTE A L’INTEGRITE DES DONNEES

L’atteinte à l’intégrité des données est définie et réprimée par l’art 607-6 du cp qui
prévoit « le fait d’introduire frauduleusement des données dans un système de trai-
tement automatisé des données ou de détériorer ou de supprimer ou de modifier
frauduleusement les données qu’il contient, leur mode de traitement ou de trans-
mission, est puni d’un an à trois ans d’emprisonnement et de 10.000 à 200.000 di-
rhams d’amende ou de l’une de ces deux peines seulement ».
- Ce texte permet de réprimer toute manipulation, suppression ou modification de
données contenues dans un système, qu’elles qu’en soient les conséquences.
- Le délit n’est constitué que si ces opérations sont faites avec une intention délic-
tueuse et hors de l’usage autorisé. L’intention frauduleuse est constituée dès le
moment où l’introduction des données s’effectue avec une volonté de modifier
l’état du système et ce, quelles qu’en soient les conséquences sur celui-ci.
- Généralement l’élément intentionnel se déduit logiquement des faits, comme
l’illustre un arrêt de la CA de Paris du 14 janvier 1997 qui a considéré que l’intro-
duction d’un virus dans un système informatique démontre de façon évidente l’in-
tention délibérée du délinquant.

Notons que l’art 607-5 du cp prévoit à l’encontre des auteurs des atteintes à l’in-
tégrité d’un STAD d’une peine d’emprisonnement d’un an à trois ans et d’une
amende ou l’une de ces deux peines seulement.
Les atteintes à l’intégrité des données d’un STAD sont sanctionnés qu’elles aient
été consommées ou seulement tentées. Les peines prévues pour ces infractions ainsi
que pour celles de leur tentative étant identiques.
En outre, en vertu de l’art 607-9 du cp, la participation à un groupement formé ou
à une entente établie en vue de la préparation des atteintes à l’intégrité des données
est punie des peines prévues pour les infractions elle-même. (le législateur transpose
l’infraction d’association de malfaiteurs aux réseaux informatiques afin de réprimer
les associations et groupes de pirates informatiques ou « hackers »).

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Ainsi, l’art 607-11 du cp prévoit que, sous réserve du tiers de bonne foi, le tribunal
peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à commettre les atteintes à
l’intégrité d’un STAD ainsi que de la chose qui en est le produit.

En outre, le coupable peut être frappé pour une durée de deux à dix ans de l’inter-
diction d’exercice d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.

L’incapacité d’exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à
dix ans ainsi que la publication ou l’affichage de la décision de condamnation
peuvent également être prononcés.

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25- LES ATTEINTES DE FABRICATION, DE DÉTENTION, D’OFFRE, DE CESSION OU
DE MISE À DISPOSITION DES ÉQUIPEMENTS D’ATTEINTE AUX STAD

L’art 607-10 du cp dispose « Est puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans
et d’une amende de 50.000 à 2.00.000 de dirhams le fait, pour toute personne de,
fabriquer, d’acquérir, de détenir, de céder, d’offrir ou de mettre à disposition des
équipements, instruments, programmes informatiques ou toutes données, conçus
ou spécialement adaptés pour commettre les infractions prévues au présent cha-
pitre ».
Cet article réprime désormais tout acte de manipulation d’outils pouvant servir à
commettre des actes de piratage, comme la fabrication, la détention, la cession,
l’offre ou toute mise à disposition des outils spécialement conçus pour commettre les
infractions informatiques. Il en est ainsi des virus informatiques ou des logiciels de
prise de contrôle à distance qui permettent de commettre les infractions informatiques
(sniffer, keylogger, rootkit)

Ces atteintes peuvent consister aussi bien en un acte unique qu’en deux ou plu-
sieurs actes.

Il est certain que la sévérité du législateur s’explique par son souci louable de lut-
ter contre le développement important des virus sur les réseaux numériques.

Toutefois, alors que le législateur français prévoit que ces actes ne sont pas consti-
tués lorsqu’il existe des motifs légitimes justifiant par exemple la détention des outils
d’atteinte aux STAD. Le législateur marocain n’a, malheureusement, prévu aucune
échappatoire pour les personnes de bonne foi.
Notons que l’article 607-10 du cp prévoit à l’encontre des auteurs des atteintes de
fabrication, de détention, d’offre, de cession ou de mise à disposition des équipe-
ments d’atteinte aux SATD une peine d’emprisonnement de deux à cinq ans et d’une
amende.
Les atteintes de fabrication, de détention, d’offre, de cession ou de mise à disposi-
tion des équipements d’atteinte aux SATD sont sanctionnés qu’elles aient été
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consommées ou seulement tentées. Les peines prévues pour ces infractions ainsi que
pour celles de leur tentative étant identiques.

En outre, en vertu de l’art 607-9 du cp, la participation à un groupement formé ou


à une entente établie en vue de la préparation des infractions de fabrication, de déten-
tion, d’offre, de cession ou de mise à disposition des équipements d’atteinte aux
STAD est punie de peines prévues pour les infractions elles-mêmes. (le législateur
transpose l’infraction d’association de malfaiteurs aux réseaux informatiques afin de
réprimer les associations et groupes de pirates informatiques ou « hackers »).

Ainsi, l’article 607-11 du cp prévoit que, sous réserve du tiers de bonne foi, le tri-
bunal peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à commettre les at-
teintes à l’intégrité d’un STAD ainsi que de la chose qui en est le produit.

En outre, le coupable peut être frappé pour une durée de deux à dix ans de l’inter-
diction d’exercice d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.

L’incapacité d’exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à
dix ans ainsi que la publication ou l’affichage de la décision de condamnation
peuvent également être prononcés.

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26- LE FAUX, LA FALSIFICATION DE DOCUMENTS INFORMATISES
AINSI QUE LEUR USAGE

L’art 607-7 du cp dispose « Sans préjudice de dispositions pénales plus sévères,


le faux ou la falsification de documents informatisés, quelle que soit leur forme, de
nature à causer un préjudice à autrui, est puni d’un emprisonnement d’un à cinq
ans et d’une amende de 10.000 à 1.000.000 de dirhams. Sans préjudice de disposi-
tions pénales plus sévères, la même peine est applicable à quiconque fait sciem-
ment usage des documents informatisés visés à l’alinéa précédent ».

Cet article réprime trois infractions : d’abord, le faux qu’est la fabrication d’un do-
cument informatisé ensuite la falsification qu’est l’altération ou les modifications
frauduleuses apportées à un document originairement authentique et enfin l’usage fait
de ces documents fabriqués ou altérés.

Il a pour mérite de combler le vide juridique relatif à l’article 351 du CP = support


écrit et non informatique

Il est à remarquer que le législateur ne précise pas la nature des documents infor-
matisés concernés. Dès lors, il est légitime de penser que de par son silence, le légis-
lateur vise une appréhension large de tous documents informatisés qu’ils soient déli-
vrés par une administration publique ou pas.

Pour sa part, l’élément moral est nécessaire à la constitution de l’infraction. Il ré-


sulte suffisamment de l’accomplissement de l’élément matériel à savoir le faux, la
falsification de documents informatisés ainsi que leur usage.

Notons que l’art 607-7 du cp prévoit à l’encontre des auteurs des atteintes de faux,
de falsification de documents informatisés ainsi que de leur usage, une peine d’em-
prisonnement d’un à cinq ans et d’une amende.

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Les atteintes de faux, de falsification de documents informatisés ainsi que leur
usage sont sanctionnés qu’elles aient été consommées ou seulement tentées. Les
peines prévues pour ces infractions ainsi que pour celles de leur tentative étant iden-
tiques.

En outre, en vertu de l’art 607-9 du cp, la participation à un groupement formé ou


à une entente établie en vue de la préparation des infractions de faux, falsification de
documents informatisés ainsi que leur usage est punie des peines prévues pour les in-
fractions elle-même. (le législateur transpose l’infraction d’association de malfaiteurs
aux réseaux informatiques afin de réprimer les associations et groupes de pirates in-
formatiques ou « hackers »).

Ainsi, l’art 607-11 du cp prévoit que, sous réserve du tiers de bonne foi, le tribunal
peut prononcer la confiscation des matériels ayant servi à commettre les atteintes de
faux, de falsification de documents informatisés ainsi que de leur usage et de la chose
qui en est le produit.

En outre, le coupable peut être frappé pour une durée de deux à dix ans de l’inter-
diction d’exercice d’un ou de plusieurs des droits civiques, civils ou de famille.

L’incapacité d’exercer toute fonction ou emploi publics pour une durée de deux à
dix ans ainsi que la publication ou l’affichage de la décision de condamnation
peuvent également être prononcés.

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