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Le cas pratique est un exercice qui demande à l’étudiant de résoudre des problèmes
juridiques posés par une situation de fait.
Le cas pratique nécessite une lecture attentive (2 ou 3 fois) des faits donnés en
soulignant tout ce qui peut avoir de l’importance. Par la suite, il faut respecter 3 étapes
obligatoires :
1)La qualification juridique des faits : il faut filtrer les informations et rattacher les
faits à une notion juridique. Autrement dit, il faut leur donner un sens et une
terminologie juridique.
2)La question de droit : Il s’agit des problèmes de droit posés par le cas pratique.
Généralement, l’enseignant pose un cas pratique fermé c’est-à-dire il pose les
questions auxquelles il faut répondre. Il suffit donc de reprendre les questions posées
en les reformulant autrement.
Toutefois, il arrive que l’enseignant pose un cas pratique ouvert laissant ainsi aux
étudiants le soin de ressortir la ou les questions de droit à partir des faits. Exemple, il
pose la question « Qu’en pensez-vous ? »
- La Mineure : Il s’agit cette fois, en faisant le lien avec ce qui précède, de vérifier si
les solutions théoriques visées plus haut (dans la majeure) sont, en l’espèce, c’est-à-
dire compte tenu des faits du cas pratique, applicables et pour quelles raisons. (Il faut
aller à la ligne et commencer cette nouvelle rubrique par « En l’espèce, ….)
EXERCICE N°1
Afin de mettre un peu de piment dans leur paisible retraite, Messieurs CONTRELOI et
LAPOISSE décident de devenir des gentlemen cambrioleurs. Ainsi, ils décident de
s’introduire chez Monsieur FORTUNE, ancien employeur de Monsieur CONTRELOI
et surtout grand amateur d’art. En effet, ce dernier a toujours en sa possession les clés
du domicile de son employeur. En outre, il connaît tant les habitudes de son ancien
patron que la disposition des lieux.
Le dimanche 1er avril, les deux hommes décident de mettre leur plan à exécution et
s’emparent d’un Tableau de « Renoir ».
Pour sa part, désireux de favoriser la future union de sa fille avec le jeune ROMEO,
M. FORTUNE a prêté à celui-ci une importante somme d'argent destinée à contribuer
au financement de son entreprise. Peu après, M. FORTUNE a appris, par sa fille, que
ROMEO avait brutalement mis fin à leur relation.
M. FORTUNE l'a, en outre, promis de l’assassiner s'il ne renouait pas avec sa fille.
Les blessures occasionnées à ROMEO ne lui ont causé aucune maladie ou incapacité.
Qu’en pensez-vous ?
CORRIGE
Qualification juridique
Il s’agit d’une personne qui avec son ami décide de s’introduire dans le domicile de
son ancien employeur en faisant usage de vraies clés gardées indûment afin de
soustraire une œuvre d’art.
En outre, il y a une autre personne qui porte des violences physiques à autrui et le
menace verbalement d’attenter à sa vie dans l’hypothèse où il n’exécuterait pas un
ordre déterminé à savoir renouer avec sa fille.
Questions de droit :
-Est-ce que le fait de s’introduire avec son ami dans le domicile d’autrui avec des
vraies clés pour soustraire une oeuvre de valeur constitue l’infraction de vol aggravé
au sens de l’article 509 du code pénal ?
-Est-ce que le fait de porter des coups à une personne sans que cette agression lui
cause une maladie ou une incapacité constitue l’infraction de violences physiques au
sens de l’article 400 du code pénal ?
-Aussi, est ce que le fait de menacer verbalement autrui d’attenter à sa vie avec ordre
de faire quelque chose est sanctionné par l’article 429 du code pénal ?
Solutions
Majeure : Le vol est défini et réprimé par l’article 505 du code pénal. Ce dernier
précise l’élément matériel ainsi que l’élément moral.
Pour que l’élément matériel de l’infraction de vol soit constitué, il faut, d’une part, une
soustraction qui implique que l’objet du délit doit passer de la possession du légitime
détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier et, d’autre
part, une chose matérielle ou corporelle appartenant à autrui.
Pour sa part, l’élément moral implique une certaine intention de l’auteur c’est-à-dire
que ce dernier doit être conscient que la chose appartient à autrui et pourtant il se
l’approprie volontairement.
Notons que le vol est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement d’un à 5
ans. Dans certaines hypothèses prévues dans les articles 534 et 535, le législateur a
prévu que l’immunité familiale c’est à dire les liens de parenté ou de famille liant
l’auteur à sa victime peut constituer un obstacle à la répression ou aux poursuites
Le législateur a prévu aussi que si le vol est commis avec certaines circonstances
aggravantes, le peines seront aggravées. Ces circonstances sont énumérées dans 4
articles à savoir 507, 508, 509 et 510. Il en est ainsi de l’article 509 qui sanctionne
l’auteur du vol d’une réclusion de 10 à 20 ans s’il commet la soustraction avec deux au
moins des circonstances aggravantes comme la circonstance de la réunion ou de
l’utilisation de vrais clés gardées indument.
Notons, que le comportement des deux Messieurs constitue un vol qualifié crime au
sens de l’article 509 dans la mesure où deux conditions énumérées dans cet article sont
réunies dans leur situation à savoir : d’une part, la réunion qui ne suscite aucun doute
ici car ils ont agi tous les deux de pair pour commettre l’infraction de vol ; d’autre
part, ils ont fait usage de fausses clés pour s’introduire dans le domicile de la victime.
A ce titre, la notion de fausses clés au sens de l’article 514 implique aussi bien les clés
imitées ou contrefaites que de vraies clés.
Par ailleurs, aucun des coauteurs ne présente un lien de parenté avec la victime. Ainsi,
ils ne peuvent bénéficier de l’immunité familiale.
B- La situation de M. FORTUNE
Pour que ces atteintes physiques soient constituées, il faut un élément matériel qui
suppose un acte positif de violences c'est-à-dire un contact direct brutal avec la
victime. Ces actes positifs peuvent prendre différentes formes à savoir des coups, des
blessures ou des voies de fait. Notons que ces violences doivent se réaliser sur une
personne humaine différente de l’auteur et vivante au moment des faits. Ces violences
peuvent consister en un acte unique qu’en deux ou plusieurs actes.
L’élément moral doit également être constitué. En effet, il faut que l’auteur ait voulu
les actes de violences. Il doit les accomplir en toute connaissance de cause. En d’autres
termes, il faut une certaine volonté d’infliger une souffrance physique à la victime sans
que cette volonté de violences ne soit doublée de la volonté du résultat provoqué par
son acte. La seule volonté de perpétrer des violences physiques suffit même si l’auteur
a obtenu un résultat différent de celui escompté (plus grave ou moins grave).
Pour les sanctions, elles sont loin d’être uniques et dépendent de plusieurs facteurs à
savoir l’étendu du préjudice corporel causé, de la qualité de la victime et des
circonstances de commission de ces violences (guet-apens, préméditation et arme..).
Ainsi, lorsque les violences n’ont entrainé aucune maladie ou incapacité de travail
supérieur à 20 jours, le coupable risque une peine d’emprisonnement d’un 1mois à 1
an et une amende.
Notons qu’heureusement pour M. FORTUNE, il n’a fait usage d’aucune arme lors de
l’agression et ses actes de violences n’ont causé aucune maladie ou incapacité à la
victime ce qui n’aggravent pas sa situation et sa répression.
Majeure : Les menaces sont appréhendées par les articles 425, 426, 427, 429 et
suivants du code pénal. Elles peuvent être classées en 3 catégories : les menaces écrites
commises sans ordre ni condition, celles écrites commises avec ordre de remplir une
condition et enfin celles qui ne sont que verbales.
Pour que les menaces verbales soient réprimées, il faut un élément matériel où les
menaces doivent présenter certains caractères à savoir avoir pour objet la commission
d’un crime ou d’un délit contre les personnes ou les biens, être nette, de nature à
impressionner la victime, être adressée à une personne déterminée ou aisément
déterminable. En outre, les menaces verbales doivent être réalisées avec ordre de faire
quelque chose.
Il faut aussi un élément moral à savoir une intention ou volonté de l’auteur. L’intention
résulte du procédé employé par celui-ci pour obtenir un résultat qu’il n’aurait jamais
obtenu sans celui-ci. Elle manifeste la volonté de ce dernier de causer un trouble
affectif ou une souffrance morale à la victime.
En général, il est à noter que les menaces sont réprimées en elles-mêmes, à titre
autonome. En d’autres termes, les menaces sont répréhensibles même s’il apparaît que
l’auteur n’entendait pas passer à l’acte.
L’élément moral est, de sa part, constitué car M. FORTUNE est conscient du fait qu’il
prolifère une menace de mort à l’encontre de M. ROMEO. D’ailleurs, il cherche à lui
causer un trouble affectif ou une souffrance morale pour qu’il puisse renouer avec sa
fille.
EXERCICE N°2
Il s’agit d’un conjoint qui s’introduit avec son ami dans la maison de son épouse dont
il est séparé et alors qu’une procédure de divorce est en cours, pour soustraire des
objets de valeur appartenant à celle-ci.
I) Questions de droit :
-Est-ce que le fait de s’introduire dans la maison de son épouse dont on est séparé et
alors qu’il y a une procédure de divorce en cours et de dérober les objets personnels de
celle-ci avec l’assistance de son ami lors de l’exécution constitue l’infraction de vol au
sens de l’article 509 du code pénal ? Ne peut-il pas bénéficier de l’IF au sens de
l’article 534 ?
-Est-ce que le fait d’assister son ami pour soustraire des objets personnels appartenant
à son épouse constitue l’infraction de vol au sens de l’article 509 du code pénal ?
II) Solution
Majeure : Le vol est défini et réprimé par l’article 505 du code pénal. Ce dernier
précise l’élément matériel ainsi que l’élément moral.
Pour que l’élément matériel de l’infraction de vol soit constitué, il faut, d’une part, une
soustraction qui implique que l’objet du délit doit passer de la possession du légitime
détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier et, d’autre
part, une chose matérielle ou corporelle appartenant à autrui.
Pour sa part, l’élément moral implique une certaine intention de l’auteur c’est-à-dire
que ce dernier doit être conscient que la chose appartient à autrui et pourtant il se
l’approprie volontairement.
Notons que le vol simple est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement
d’un à 5 ans. Pour sa part, l’article 509 du code pénal punit de la réclusion de 10 à
20 ans, les individus coupables de vol commis avec deux au moins des circonstances
aggravantes citées, à savoir notamment la réunion c’est-à-dire deux ou plusieurs
personnes auteurs ou par effraction intérieure cad forcer un système de fermeture pour
obtenir la chose recherchée.
Par ailleurs, dans certaines hypothèses prévues dans les articles 534 et 535, le
législateur a prévu que l’immunité familiale, c’est à dire les liens de parenté ou de
famille liant l’auteur à sa victime, peut constituer un obstacle à la répression ou aux
poursuites. En effet, l’article 534 prévoit que les vols commis par des maris au
préjudice de leurs femmes et par des femmes au préjudice de leurs maris ne sont
pas punissables à condition que le lien de mariage ne soit pas dissout. A défaut
l’immunité ne jouera pas.
Ainsi, M. RANCUNE risque d’être poursuivi pour vol voire vol aggravé dans la
mesure où il y a deux circonstances aggravantes à savoir la réunion puisque l’ami l’a
assisté dans la soustraction et l’effraction intérieure car il a récupéré les bijoux de son
épouse rangés dans une armoire fermée à clef par celle-ci.
Etant donné que le mariage n’est pas encore dissout et que le conjoint a commis le vol
avec des circonstances qui ne constituent pas des infractions autonomes, il va pouvoir
bénéficier de l’immunité familiale.
Majeure : Le vol est défini et réprimé par l’article 505 du code pénal. Ce dernier
précise l’élément matériel ainsi que l’élément moral.
Pour que l’élément matériel de l’infraction de vol soit constitué, il faut, d’une part, une
soustraction qui implique que l’objet du délit doit passer de la possession du légitime
détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier et, d’autre
part, une chose matérielle ou corporelle appartenant à autrui.
Pour sa part, l’élément moral implique une certaine intention de l’auteur c’est-à-dire
que ce dernier doit être conscient que la chose appartient à autrui et pourtant il se
l’approprie volontairement.
Notons que le vol est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement d’un à 5
ans. Dans certaines hypothèses prévues dans les articles 534 et 535, le législateur a
prévu que l’immunité familiale c’est à dire les liens de parenté ou de famille liant
l’auteur à sa victime peut constituer un obstacle à la répression ou aux poursuites.
Toutefois, cette immunité profite uniquement à la personne qui présente des liens avec
la victime. Ainsi, l’article 534 prévoit que les vols commis par des maris au préjudice
de leurs femmes et par des femmes au préjudice de leurs maris ne sont pas punissables
à condition que le lien de mariage ne soit pas dissout. A défaut l’immunité ne jouera
pas.
Le législateur a prévu aussi que si le vol est commis avec certaines circonstances
aggravantes, le peines seront aggravées. Ces circonstances sont énumérées dans 4
articles à savoir 507, 508, 509 et 510. En effet, l’article 509 prévoit une peine aggravée
de 10 à 20 ans les auteurs de vols l’ayant commis avec deux circonstances aggravantes
comme la réunion qui implique qu’il y a deux coauteurs minimum ou l’effraction
intérieure.
Sa situation est très délicate car il ne présente aucun lien de parenté avec la victime de
ses agissements. Ainsi, il va être poursuivi pour vol aggravé au sens de l’article 509
dans la mesure où deux des circonstances aggravantes prévues dans cet article sont
constituées à savoir la circonstance de la réunion c’est-à-dire avoir commis l’infraction
par deux personnes minimum et l’effraction intérieure avec les bijoux récupérés à
l’intérieur de l’armoire fermée à clef par la victime.
EXERCICE N°3
Par la suite, ils adressent une déclaration de sinistre à leur compagnie d’assurance, en
vue d’obtenir l’indemnisation de leur préjudice évalué à 200.000 dirhams. La police
constate l’effraction de la porte et la disparition de divers meubles et objets de valeur
suite aux justificatifs produits par le couple. Toutefois, elle établit, trois mois plus tard,
grâce aux contradictions dans les propos des plaignants et aux résultats des opérations
de la police technique et scientifique, qu’il s’agit d’une mise en scène des époux. Que
pensez-vous du comportement du couple?
CORRIGE
I) Question de droit
Est-ce que le fait pour des époux de simuler un faux cambriolage pour obtenir une
indemnisation indue de la part de l’assureur constitue l’infraction d’escroquerie au
sens de l’article 540 du code pénal ?
II) Solution
Majeure : L’escroquerie est définie et réprimée par l’article 540 du code pénal. Cet
article exige aussi bien l’élément matériel que l’élément moral.
Pour sa part, l’élément moral implique que l’auteur ait, volontairement et en pleine
connaissance de cause, trompé sa victime en provoquant son erreur ou en exploitant
son erreur déjà préexistante afin de se procurer ou de procurer à un tiers un profit
pécuniaire illégitime.
Notons que l’escroquerie est sanctionnée qu’elle ait été consommée ou seulement
tentée (art.546). Les peines prévues étant identiques. Les personnes qui se sont rendues
coupables d’escroquerie encourent aussi bien des peines principales à savoir une peine
d’emprisonnement d’un à cinq ans que des peines complémentaires prévues dans
l’article 546 du code pénal.
L’élément moral est également constitué car les époux ont volontairement et en pleine
connaissance de cause, cherché à tromper l’assureur en provoquant son erreur par des
affirmations fallacieuses.
Le fait que les époux n’aient pas obtenu la réparation de leur préjudice fictif suite à
l’intervention de la police scientifique qui a démasquée leur plan constitue une
tentative d’escroquerie punissable au sens de l’article 546 qui la sanctionne de la
même peine que l’infraction consommée.
Conclusion : Les époux risquent d’être poursuivis pour tentative d’escroquerie au sens
de l’article 546 du code pénal. Ils peuvent être condamnés à une peine
d’emprisonnement d’un à cinq ans.
EXERCICE N°4
Cadre supérieur dans une banque, M. RADIN est propriétaire d’un petit studio qu’il
loue à une jeune étudiante. Etant négligent et avare, il ne prend aucune précaution pour
vérifier que l’installation électrique répond aux normes de sécurité définies par la loi et
le règlement. L’unique fusible existant a été modifié par M. RADIN lui-même. Il a
procédé au remplacement d’un fil de plomb par un fil de cuivre. Un jour, en raison du
mauvais état de l’installation électrique, le réfrigérateur de l’étudiante prend feu.
L’incendie se propage rapidement dans la pièce. Quand les pompiers arrivent, ils
trouvent le corps de l’étudiante gisant sur le sol. Elle a été indéniablement happée par
une boule de feu provenant de l’incendie du studio. Malheureusement, l’étudiante
décède des causes de l’incendie.
Le soir, alors qu’il est toujours dans son bureau, M. RADIN est contacté par un
officier de la police judiciaire qui l’informe du drame et l’invite à venir
immédiatement au poste pour répondre à quelques questions. En chemin, M. RADIN
se souvient qu’il avait égaré le contrat d’assurance couvrant le studio. Ce contrat a été
souscrit auprès de son voisin, courtier en assurance. Or, ce dernier est actuellement en
déplacement à l’étranger. Toutefois, M. RADIN se rappelle avoir déjà entendu son
voisin répéter qu’il ne laisse jamais les dossiers des clients dans son cabinet mais les
garde dans le bureau de sa maison. Ne disposant pas des clés de la maison de son
voisin, M. RADIN décide de s’introduire dans celle-ci par-dessus la clôture, de forcer
la serrure de la porte d’entrée pour accéder au bureau de son ami et de récupérer un
duplicata du contrat. Après avoir exécuté son projet, il se rend au poste de police avec
le duplicata de son contrat.
CORRIGE
Qualification juridique :
Il s’agit d’un propriétaire d’un logement qui à la suite de l’irrespect des normes de
sécurité relatives à l’installation électrique, un incendie va se déclencher provoquant
ainsi le décès de sa locatrice. Pour échapper à sa responsabilité civile, il va s’introduire
la nuit dans le domicile de son ami, parti en voyage, par-dessus la clôture et par
effraction afin de récupérer un duplicata d’un contrat d’assurance
I- Questions de droit
-Est-ce que le décès d’une personne à la suite d’un incendie de son logement provoqué
par l’irrespect des normes de sécurité relatives à l’installation électrique de celui-ci
engagerait la responsabilité pénale du propriétaire pour homicide involontaire au sens
de l’article 432 du CP ?
-Est-ce que le fait de s’introduire la nuit dans le domicile de son ami par-dessus la
clôture et par effraction afin de récupérer un duplicata d’un contrat d’assurance
constitue l’infraction de vol qualifié crime au sens de l’article 509 du CP ?
II- Solution
-En premier lieu, une faute involontaire qui peut prendre la forme d’une
maladresse, imprudence, négligence ou inobservation des règlements. Notons qu’on
entend par règlements, toute règle normative, quel que soit son degré dans la hiérarchie
des sources du droit du moment qu’elle impose des obligations à respecter et que les
personnes concernées ont ignorées
-En deuxième lieu, un résultat qui est le décès d’une personne humaine vivante
au moment des faits
-En troisième lieu, un lien de causalité directe entre la faute et le résultat qui est
le décès de la victime. En d’autres termes, il faut prouver que le décès est la
conséquence directe de la faute et que sans faute, le décès ne serait jamais produit.
Majeure : Le vol est défini et réprimé par l’article 505 du code pénal. Ce dernier
précise l’élément matériel ainsi que l’élément moral.
Pour que l’élément matériel de l’infraction de vol soit constitué, il faut, d’une part, une
soustraction qui implique que l’objet du délit doit passer de la possession du légitime
détenteur dans celle de l’auteur du délit, à l’insu et contre le gré du premier et, d’autre
part, une chose matérielle ou corporelle appartenant à autrui.
Pour sa part, l’élément moral implique une certaine intention de l’auteur c’est-à-dire
que ce dernier doit être conscient que la chose appartient à autrui et pourtant il se
l’approprie volontairement.
Notons que le vol est sanctionné notamment par une peine d’emprisonnement d’un à 5
ans. Dans certaines hypothèses prévues dans les articles 534 et 535, le législateur a
prévu que l’immunité familiale c’est à dire les liens de parenté ou de famille liant
l’auteur à sa victime peut constituer un obstacle à la répression ou aux poursuites.
Le législateur a prévu aussi que si le vol est commis avec certaines circonstances
aggravantes, le peines seront aggravées. Ces circonstances sont énumérées dans 4
articles à savoir 507, 508, 509 et 510. En effet, l’article 509 prévoit une peine aggravée
de 10 à 20 ans les auteurs de vols l’ayant commis avec deux circonstances aggravantes
comme la nuit, l’escalade ou l’effraction.
Mineure : En l’espèce, M. RADIN risque d’être poursuivi pour vol aggravé. En effet,
l’élément matériel est constitué, d’une part, par la soustraction d’une chose appartenant
à autrui à savoir le duplicata du contrat d’assurance et, d’autre part, par l’absence du
consentement de son ami qui est en déplacement à l’étranger. L’élément moral est
également constitué car il a agi en connaissance de cause c’est-à-dire en sachant que
l’exemplaire ne lui appartient pas et pourtant il décide d’accaparer le duplicata seul
sans l’accord du courtier.
Sa situation est encore plus délicate car il risque d’être poursuivi pour vol aggravé au
sens de l’article 509 dans la mesure où trois circonstances aggravantes prévues dans
cet article sont constituées à savoir la circonstance de la nuit, de l’escalade de la
clôture et de l’effraction en forçant la serrure de la porte d’entrée.
Conclusion : M. RADIN risque d’être poursuivi pour vol aggravé au sens de l’article
509 du code pénal lequel puni l’auteur d’une réclusion de 10 à 20 ans.