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Le roi Mohammed
ohammed 6, dès son accession au trône, va veiller sur l’inculcation d’un
nouveau concept d'autorité fondé sur la protection des services publics, des affaires locales,
des libertés individuelles et collectives. Ainsi, dans un célèbre discours de 12 Octobre 1999 à
Casablanca, devant les responsables des Régions, Wilayas, Préfectures et Provinces du
Royaume, cadres de l’administration et représentants des citoyens, le souverain a affirmé
, que notre administration territoriale se doit axer son intérêt sur de des domaines qui
revêtent désormais une importance particulière, et un caractère prioritaire, telles la
protection de l’environnement et l’action sociale ,et de ,mobiliser tous les moyens pour
intégrer les couches défavorisées au sein de la société et assurer
assurer leurs dignité.
De surcroit, la constitution marocaine de juillet 2011 prévoit dans son article premier
que l’organisation territoriale du Royaume est décentralisée, elle est fondée sur une
régionalisation avancée. La mise en œuvre de celle-ci a conduit le constituant à reconnaitre
le principe de la libre administration tout en assurant la participation des populations
concernées à la gestion de leurs affaires, et en favorisant leurs contribution au
développement humain intégré et durables.
Dès lors, les présidents des conseils des collectivités territoriales jouissent d’un rôle
plus efficace qui, va de pair avec le principe de la corrélation entre la responsabilité et la
reddition des comptes. Dans tel univers, lesdits présidents sont devenus des ordonnateurs,
ils préparent le budget annuel et jouissent aussi de certaines compétences de la police
administratives. Il est vrai , qu’ils ne sont plus soumis à la tutelle des agents d’autorités,
toutefois, ils sont soumis à un contrôle administratif, dit, apriori effectué par ceux-ci, et, un
autre contrôle financier, dit, postériori effectué par les cours régionales des comptes et les
inspections du ministère de finance.
La survenance de la pandémie planétaire de COVID 19, n’a pas épargné le Maroc. Ainsi,
dès les premiers cas d’infection importés par des Marocains résidant à l’étranger, le Maroc a
suspendu ses liaisons aériennes avec le reste du monde, le 15 MARS 2020, les autorités ont
fermé les frontières, puis, déclaré l’état d’urgence sanitaire.
Dans tel contexte, le décret-loi 2-20-292 portant sur les dispositions relatives à l’état
d’urgence sanitaire et aux procédures de sa déclaration, a été publié, mardi 24 MARS 2020
au bulletin officiel. Ce décret-loi a intervenu dans le cadre des mesures préventives urgentes
prises par les autorités publiques conformément à l’article 21 de la constitution qui prévoit
dans son deuxième paragraphe que les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations
et du territoire national, dans le respect des libertés et des droits fondamentaux garantis à
tous.
Le rôle des gouverneurs et des Walis était remarquable dans la mise en œuvre de ces
mesures, dans le territoire étendu du Royaume, prises par le pouvoir central. Ils sont, au
terme de l’article 145 de la constitution, les représentants du pouvoir central, assurent
l’application des lois et mettent en œuvre les règlements et les décisions gouvernementales.
De même, ils jouissent de plusieurs compétences que ce soit en matière de la police
administrative ou dans la police judiciaire.
Dans ce cadre, le pouvoir central a créé des commissions de veille et de suivi, présidées
par les gouverneurs et les walis et composées de représentants du ministère de la santé
,des services déconcentrés des départements ministériels concernés et des services de
sécurité , et ce , pour la mise en œuvre des décisions prises au niveau du centre , et aussi ,
d’assurer le plan d’assouplissement graduel de confinement , et d’éviter l’apparition de
nouveau foyers d’éclosion du virus ou sa propagation dans des différents lieux du royaume.
De sévères critiques ont affronté ce décret car les commissions de veille ont marginalisé
les élus au niveau territorial, comme c’était le cas, selon les spécialistes , dans la
gestion générale de la pandémie .Ces derniers , demandent la concrétisation des
dispositions constitutionnelles dans le cadre du principe de la libre administration basé sur la
coopération , la solidarité , et la participation de la population dans la gestion de leurs
affaires.
Références ;
- La constitution de 2011.
- Le décret-loi 2.20.292
- Le décret-loi 2.20.406