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Université Mohammed Premier

Faculté des Sciences juridiques


Economiques et Sociales
Oujda

Encadré par : Présenté par :

 AMRHAR Btissam
 Mme MAJIDI FOUZIA
 BOURAZZA Bouchra
 MEGOUCHI Oumaima
 MOUMNI Btissam
Plan
Introduction ......................................................................................................................................................... 2

1. Définition du système bancaire .................................................................................................................... 3

2. Historique et évolution du système bancaire marocain : ............................................................................. 3

3. L’organisation du système bancaire marocain ............................................................................................. 6

1. Les lois bancaires de 1943-1967-1993 et 2006 : réglementation de la profession bancaire, des intérêts
ainsi que des conditions des crédits. ................................................................................................................................ 9

2. La nouvelle loi bancaire relative aux établissements de crédit " Loi 103-12 " ........................................... 10

1. La réforme du 6 juillet 1993 et son impact sur l’activité bancaire ............................................................. 12

2. La réforme de 2006 : ................................................................................................................................... 15

3. La réforme bancaire de 2015 ...................................................................................................................... 16

Conclusion .......................................................................................................................................................... 18

1
Introduction

Le secteur des établissements de crédit et organismes assimilés joue un rôle clé dans
l’économie marocaine et peut être considéré comme l’un des moteurs du développement du pays en
sa qualité de principale source de financement de l’économie et par conséquent de croissance et de
création d’emploi.

Dans le cadre des évolutions du secteur financier et bancaire, plusieurs réformes ont étaient
entreprises et d’autres projetés pour mieux organiser et structurer le marché. La réforme permettra
donc de rendre les agents financiers plus impliqués dans les différentes activités économiques et
garantir à sa clientèle plus de sécurité.

Les réformes qu’a connues le secteur financier marocain, articulées autour d’un ensemble de
lois impactant le système financier (marché des capitaux, titrisation, opérations à termes, etc.),
traduisent la volonté de modernisation et de régulation du secteur en vue de faire face aux enjeux
nationaux de croissance économique et de développement, et de répondre aux exigences de bonne
gouvernance et de gestion des risques systémiques. Par ailleurs, la crise financière internationale a
démontré la forte résilience du système financier marocain, acquise grâce au dispositif légal et
réglementaire mis en place et à la supervision rigoureuse de Bank Al Maghrib.

Donc ;

 Qu’est-ce qu’un système bancaire ?


 Quelles sont les différentes réformes de loi bancaire ?
 Et comment ces dernières impactent les activités des banques ?

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I. Le système bancaire marocain :

1. Définition du système bancaire

Le système bancaire est l’ensemble des banques (secondaires, commerciales) d’une même zone
monétaire forme un système bancaire piloté par une banque particulière appelé banque centrale qui
contrôle l’ensemble des banques, assure l’émission des billets et définit la politique monétaire.

2. Historique et évolution du système bancaire marocain :

Le secteur bancaire marocain est devenu en une courte période un secteur efficace et
puissant, en dépit de son contexte concurrentiel accru marqué par la baisse significative des taux
d'intérêts, l'augmentation du volume des crédits accordés et de la marge sur commissions est les
contreparties de cette baisse remarquable. Il joue un rôle prépondérant dans l’économie Marocaine,
il a pour mission la collecte des dépôts et la distribution des crédits à court, moyen et longue terme
sur les entreprises, PME, PMI afin de financer leurs investissements. Ainsi il a connu plusieurs
réformes qui l’en font aujourd’hui un système moderne adopté aux besoins de la société et ceux des
entreprises. Alors, Le système financier marocain, dans le but de s’adapter au changement
environnemental national et international a été profondément réformé, depuis le début des années
90, autour de nombreux axes notamment le décloisonnement des marchés de capitaux par la
transformation des relations entretenues entre les différents éléments constitutifs du système
financier, la libéralisation des opérations financières et la réforme du cadre réglementaire des
banques et du marché financier.

Dans ce cadre, nous avons mis l’accent sur les différentes stations avant et après
l’indépendance (1956) à savoir :

 Une phase qui s’étale de 1802 à 1912 ;


 Une phase du protectorat de 1912 à 1956 ;
 Enfin une phase post-coloniale de 1956 à nos jours

1.1. Avant le protectorat:

C’est une phase qui est caractérisé par la naissance des premières banques marocaines, et
l’arrivée des banques étrangères.

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La naissance des premières banques au Maroc :

Au Maroc, il n’existe aucune véritable relation bancaire qu’à partir les années 1800, c’est à
cette date que les premières banques au Maroc sont installées grâce à l’initiative des puissances
étrangères ayant des visés coloniaux sur le royaume. En outre, la première banque marocaine est
née en 1802, sous l’appellation de « banque Pariente ». Deux autres banques virent le jour en 1860 :
La banque Nahon et la banque Salvador Hassan. Ces banques ont leurs sièges à Tanger.

L’arrivée des banques étrangères au Maroc :

Ce n’est que vers la fin du 19ème siècle, à partir de 1880, que les premières banques
étrangères s’installent au Maroc. L’entrée des banques étrangères au Maroc a été favorisée par deux
facteurs : D’une part, la tradition d’ouverture du pays sur l’extérieur et sur le négoce international.
Et, d’endettement excessif du Maroc à l’égard de ces principaux créanciers (France, Espagne et
Angleterre) d’autre part.

L’ouverture des premiers guichets bancaires au Maroc date de la deuxième moitié du 19ème
siècle.

La création de la banque d’Etat du Maroc :

Un des résultats de la conférence d’Algésiras qui a eu lieu en 1906 fut la création de la banque
d’Etat du Maroc ayant son siège à Tanger.

1.2. Sous le protectorat :


C’est une phase qui s’étale de 1912 à 1956, qui consacre l’intégration de l’économie
marocaine à celle de la métropole et qui enregistre le déferlement des banques françaises sur le
Maroc.

L’avènement du protectorat en 1912 va détourner le régime de la porte ouverte auquel était


soumis le Maroc au seul avantage de la puissance protectrice et assoir ainsi définitivement la
mainmise de la France sur la finance du royaume. Pour intégrer l’économie marocaine à celle de la
métropole, la France devait entreprendre toute une série de mesures à caractère monétaire et
financier.

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La première action fut de répondre le contrôle de la banque d’Etat du Maroc. Ainsi, en 1919,
elle procède au rachat des parts de l’Allemagne, de l’Autriche-Hongrie, la Russie et l’Angleterre. La
deuxième action entreprise était de mettre fin au pluralisme monétaire qui prévalait l’époque (Rial
Hassani, Pesetas, Francs algérien, Francs français) et faire intégrer le Maroc dans la zone franc.

Sur le plan de l’organisation de l’activité bancaire sous le protectorat, l’activité bancaire


n’était pas réglementée en tant que telle. Il a fallu attendre le 31 mars 1943 pour voir apparaître la
première législation régissant la profession, s’inspirant de la loi bancaire française du 13 juin 1941,
complété par des arrêtés en 1954 et en 1955. Ce qui a permet d’avoir les premiers Jalon de
l’organisation et de la réglementation bancaire au Maroc. Signalons, enfin, que toutes les grandes
banques françaises étaient représentées au Maroc par des succursales entièrement encadrées et
contrôlées par les maisons mères.

1.3. Après l’indépendance :


C’est une phase post-coloniale de 1956 à nos jours, où le Maroc indépendant politiquement,
s’emploie à recouvrer sa souveraineté financière en utilisant le secteur bancaire comme instrument
de politique monétaire pour la reconstruction de son économie et son insertion dans le circuit de la
mondialisation. Dans cette étape décisive, il convient de souligner trois traits qui ont marqué, de
manière significative, la configuration du paysage bancaire et financier national :

De 1956 à 1966, caractérisé par la création de la Banque du Maroc, d’une monnaie nationale
et d’un certain nombre d’organismes bancaire et financiers entièrement contrôlés par l’Etat.

De 1967 à 1985 caractérisé par l’organisation du secteur bancaire avec la première loi
bancaire sous l’indépendance et l’introduction de groupes marocains dans le capital des
banques existantes, grâce au dahir de marocanisation, Cette loi établissait une distinction
nette entre les banques commerciales (ou de dépôts, qui avaient pour objet d'effectuer des
opérations de crédits et recevoir des dépôts à vue) et les organismes financiers spécialisés
(OFS, qui étaient régis par des textes propres et concouraient au financement de
l'investissement et de secteurs particuliers);
En 1986 l’application du PAS et le lancement des grandes réformes bancaires et financières

En 1993, une nouvelle loi bancaire a introduit le concept de la banque universelle qui annule
la spécialisation établie entre les banques et les OFS. En vertu de cette loi, les banques peuvent
exercer et commercialiser l'ensemble des produits et services bancaires ;
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En 2006, plusieurs nouveautés :
- La nouvelle loi étend la définition des opérations de crédit-bail et de location avec
option d’achat ;
- La nouvelle loi autorise les établissements de crédit à effectuer de nouvelles opérations
connexes à leurs activités principales, à savoir :
* La présentation au public des opérations d’assurance de personnes, d’assistance et
d’assurance-crédit ;
* L’intermédiation en matière de transfert de fonds.
- La nouvelle loi donne plus de prérogatives à BAM dans la politique monétaire en place
et dont notamment :
 L'agrément préalable à l’exercice d’activités d’établissement de crédit est désormais
délivré par le Gouverneur de Bank Al-Maghrib au lieu du ministre des finances.
 La création d’une filiale ou l’ouverture d’une succursale par un établissement de crédit
ayant son siège social à l’étranger est subordonnée à l’agrément du Gouverneur de
Bank Al-Maghrib.
 De même pour le retrait d'agrément…
La structure du secteur bancaire marocain, telle qu’elle se présente actuellement a été
façonnée par l’histoire. Elle est le produit d’un long cheminement qui s’est édifié progressivement
dans le temps (Daoudi Tahar, 1999, p23). Quels sont, alors, les acteurs de cette structure du système
bancaire marocain.

3. L’organisation du système bancaire marocain

1.1. Les autorités monétaires

 Bank Al Maghrib (BAM)


BAM est un établissement public doté de la personnalité morale et l’autonomie
financière. Il a été créé en 1959 en substitution à l’ancienne banque d’État de Maroc.
La politique monétaire marocaine depuis la création de Bank Al-Maghreb était axée sur
le contrôle direct de la masse monétaire. Depuis 6 juillet 1993 des réformes sont appliquées.
La nouvelle politique monétaire est axée sur l’emploi des instruments indirect et un ensemble
d’autre caractéristique.
La nouvelle loi bancaire a élargi le champ d'intervention de BAM dont les principales
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missions demeurent :
 Exercer le privilège d'émission de la monnaie ;
 Veiller à la stabilité de la monnaie et à sa convertibilité ;
 Développer le marché monétaire et assurer sa régulation ;
 Gérer les réserves publiques de change ;
 S'assurer du bon fonctionnement du système bancaire ;
 Assurer le rôle du banquier et d'agent financier du trésor ;
 Etablir les statistiques sur la monnaie et les crédits…

 Le ministère des finances


Le ministère des finances et de la privatisation élabore la politique financière,
monétaire et du crédit, des finances extérieures et des investissements extérieurs. Il est
chargé notamment d'élaborer le projet de loi de finances sur la base des scénarios de politique
économique et financière, et de proposer les mesures de nature à promouvoir le
développement économique et social du pays.

1.2. Les établissements de crédit


Il s'agit des banques et des sociétés de financement
 Les banques :
- Les banques sont des établissements à vocation universelle, étant donné la gamme des
opérations qu'elles peuvent effectuer ;
- Les banques sont seules habilitées à collecter des dépôts à vue ou è terme inférieur ou
égal à deux ans ;
- Au Maroc, l'activité des établissements bancaire a fait l'objet au cours des dernières
années d'une politique de libéralisation qui a porté sur la déréglementation des taux
d'intérêt, la suppression en 1991 de l'encadrement des crédits et l'élimination progressive
de la quasi-totalité des emplois obligatoires. Exemple de banques : Banque Populaire,
Attijariwafa Bank, S.G.M.B, etc.
 Les sociétés de financement :
A la différence des banques, les sociétés de financement :
- Ne peuvent effectuer que les opérations pour lesquelles elles sont agréées ;
- Ne peuvent pas recevoir du public des fonds à vue ou à terme inférieur ou égal à deux ans ;
Les sociétés de financement financent leurs opérations de crédit en recourant pour
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l'essentiel à des ressources internes (marché interbancaire)
Les sociétés de crédit à la consommation et les sociétés de crédit-bail sont les
principales composantes des sociétés de financement au Maroc.

1.3. Les organes de consultation


La loi bancaire de 1993 a institué trois organes de consultation :
 Le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne (CNME) : Consulté par les
autorités monétaires sur toute question intéressant les orientations de la politique
monétaire et du crédit et les moyens de sa mise en œuvre.
 Le Comité des Etablissements de Crédit (CEC) : donne son avis au gouverneur de
Bank Al Maghrib et au ministère des finances sur les questions relatives aux aspects
techniques des instruments de la politique monétaire.

Exemple : L'action, le renouvellement, le retrait d'agrément ; la création de filiales, etc.

 La commission de discipline des établissements de crédit : chargée d'instruire les dossiers


disciplinaires et de proposer les sanctions susceptibles d'être prononcées à l'encontre des
établissements de crédits par les autorités monétaires.

1.4. Les organes de coordination

Il s’agit des institutions professionnelles institutionnalisées au Maroc et qui servent


d'intermédiaires et s'intéressent aux questions relatives à l'exercice de la profession ; Exemple:
Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), l'Association Professionnelle
des Sociétés de Bourse (APSB), etc.

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II. La réglementation du système bancaire Marocain :

Les arrêtés ministériels du ministère des finances, les circulaires et les instructions de Bank Al
-Maghrib ont complété la loi bancaire Marocaine, cette loi régit les activités bancaires et précise ce
que sont les règles prudentielles du secteur.

Plusieurs lois bancaires ont été discutées :

1. Les lois bancaires de 1943-1967-1993 et 2006 : réglementation de la


profession bancaire, des intérêts ainsi que des conditions des crédits.

 Dahir du 31-03-1943 et arrêté du directeur des finance du 31-03-1943

Le directeur des finances avait délégation permanente et un pouvoir général pour


réglementer, par voie d’arrêtés, la profession bancaire et les valeurs mobilières

Article 5 et 8 de l’arrêté : le comité des banque d’Etat du Maroc est composé de représentant
de banque qui pouvaient prendre des décisions sur la réglementation générale du crédit et
l’organisation de la profession bancaire.

 Décret royal du 21-04-1967

Article 19 : cet article a conféré des pouvoirs entendus au ministre des finances à l’effet de décider,
par arrêtés, des différents taux d’intérêts applicables ainsi que de la durée, du volume et des autres
modalités liés à l’octroi des crédits comme à la détermination des différents coefficients et
conditions de contrôle des banques.

Article 20 : la BAM est chargée de faire appliquer les arrêtés du ministre des finances et la
réglementation relative à la profession bancaire par voies d’instructions et de directives aux
banques.

 Dahir du 06-07-1993 :

Article 13 : cet article a également conféré des pouvoirs étendus au ministre des finances,
identiques à ceux de l’article 19 ci-dessus

Article 15 : cet article a conféré à Bank Al Maghrib les mêmes pouvoirs d’application de la
réglementation que ceux de l’article 20 ci-dessus.
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 Dahir du 14-02-2006 (loi 34-03) :

Article 42 : cet article a conféré de larges pouvoirs au ministre des finances, pour fixer, par les
arrêtés, les conditions de collecte de fonds et de distribution des crédits pour tous les établissements
de crédits .

Les pouvoirs de Bank Al-Maghrib ont été renforcés par l’article 17 et 50 de la loi bancaire de
2006.

 Article 17 : les circulaires d’application de Ban Al-Maghrib sont homologuées par les arrêts du
ministre des finances, publié au Bulletin Officielle.
 Article 50 : Bank Al-Maghrib peut, en outre, décider des différents coefficients et conditions de
contrôle des établissements de crédit, après avis du comité des établissements de crédit.

2. La nouvelle loi bancaire relative aux établissements de crédit " Loi 103-12 "

Après les réformes de 1993 et 2006 une nouvelle a été adoptée par le Parlement, le 24
novembre 2014 et a été publiée au Bulletin Officiel, le 22 janvier 2015 , c'été le fruit d’une large
discussion entre Bank Al-Maghrib et le Ministère de l’Economie et des Finances, c'est la loi n°103-12
portant sur la loi bancaire qui comporte 196 articles et dont les principaux apports peuvent être
résumés comme suit :

 L’introduction de nouvelles dispositions relatives aux associations de micro-crédit et banques


offshore, lesquelles, tout en restant régies par leurs textes spécifiques, seront soumises aux
dispositions de la loi bancaire relatives à l’octroi et au retrait d’agrément, à la réglementation
prudentielle et comptable et au régime des sanctions ;

 L’introduction du statut d’établissements de paiement habilités à effectuer des opérations de


paiement et englobant les sociétés de transfert de fonds régies par la loi en vigueur, et
le développement de dispositions relatives à la définition des conglomérats financiers et à leur
surveillance ;

 L’introduction d’un cadre légal et réglementaire pour l’encadrement de l’activité de


commercialisation des produits et services de banques participatives dans le secteur bancaire
marocain ;

 L’instauration d’un cadre de surveillance macro-prudentielle et de gestion des crises


systémiques et l’introduction de nouvelles règles de gouvernance du secteur bancaire ;

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 La mise en conformité de la loi bancaire avec d’autres textes législatifs par sa mise en adéquation
avec la loi sur la protection du consommateur, celles de lutte contre le blanchiment et sur la
concurrence, et celle relative à la protection des données privées ;

 La mise en place de passerelles entre Bank Al Maghrib et le Conseil de la Concurrence qui pourrait
émettre des avis concernant les situations de fusions relatives aux établissements de crédit.

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III. Les réformes de la loi bancaire et leurs impacts sur l’activité
bancaire

Le système financier marocain a été profondément réformé, depuis le début des années 90,
autour de nombreux axes notamment le décloisonnement des marchés de capitaux par la
transformation des relations entretenues entre les différents éléments constitutifs du système
financier, la libéralisation des opérations financières et la réforme du cadre réglementaire des
banques et du marché financier.

Ainsi ont été introduits, dans le cadre de la loi bancaire de 1993 et des textes attenants, le
désencadrement du crédit, la suppression progressive des emplois obligatoires, la libéralisation des
taux d’intérêts débiteurs en 1996 et, la même année, le lancement d’un marché des changes
interbancaire. A partir de 2000, un nouveau plan comptable pour les établissements de crédit a été
adopté. Cette libéralisation de l’activité bancaire s’est réalisée dans un cadre prudentiel renforcé
(notamment en matière de classification des créances douteuses à provisionner) que le système
bancaire a globalement su intégrer, exception faite des anciens organismes financiers spécialisés. Le
marché financier, quant à lui, après sa modernisation par une batterie de mesures, en 1993, a connu,
en 2004, une mise à jour de son infrastructure et de ses règles de fonctionnement et un
renforcement des pouvoirs de l’autorité de marché.

1. La réforme du 6 juillet 1993 et son impact sur l’activité bancaire


En 1993, le système bancaire marocain a fait l’objet, d’une importante réforme avec la
promulgation du dahir portant loi n° 1-93-147 (6 juillet 1993) relatif à l’exercice de l’activité des
établissements de crédit et de leur contrôle. Ce texte avait quatre axes principaux :

L’unification du cadre juridique applicable aux établissements de crédit :

La banque centrale suite à cette unification veille à contrôler la quasi-totalité des


établissements et les institutions de crédit. Cette nouvelle loi définie clairement les établissements
de crédits qui feront l’objet de contrôle (établissements qui collectent les dépôts, qui distribuent les
crédits et qui gèrent les moyens de paiement).

A cet effet, les banques étant habilitées à effectuer les principales opérations suivantes: la
réception de fonds du public, quel que soit leur terme, la distribution de crédits, la mise à disposition
de la clientèle de tous moyens de paiement ou leur gestion. Les sociétés de financement, quant à

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elles, ne peuvent effectuer, parmi les opérations citées ci-dessus, que celles précisées dans les
décisions d’agrément qui les concernent. En outre, ces sociétés ne peuvent recevoir, du public, des
fonds à vue ou d’un terme inférieur ou égal à 2 ans

L’élargissement des bases de la concertation entre les autorités monétaires et la profession :

Cet objectif a été réalisé à travers la mise en place des deux organes:

Organes Détails

Présidé par le Ministre des Finances, cet organe est


consulté sur toute question intéressant les
CNME : Conseil National de la orientations de la politique monétaire et du crédit
Monnaie et de l’Epargne et les moyens de sa mise en œuvre. Il donne aussi
son avis sur les conditions générales de
fonctionnement des établissements de crédit ;

Présidé par le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, le


CEC quant à lui donne son avis conforme au
Ministre des Finances sur les questions relatives à
CEC : le Comité des Etablissements de l’activité des établissements de crédit. Il peut
Crédit également être consulté par le Gouverneur sur les
aspects techniques de la politique monétaire et
des règles prudentielles;

Chargé d’instaurer des dossiers disciplinaires et de


La commission disciplinaire des proposer le cas échéant des sanctions des banques
établissements de crédits

L’objectif est de rendre le système bancaire plus solide et de le protéger contre toute crise
financière, en obligeant les établissements de crédits à vérifier à la lettre les règles prudentielles.

Le renforcement du pouvoir de supervision de Bank Al-Maghrib :

Notamment par le renforcement de ses attributions en matière prudentielle et l’extension de


ses contrôles aux personnes morales liées aux établissements de crédit. Ce pouvoir a également été
consolidé par l’institution de l’obligation de l’audit externe des comptes pour les établissements qui
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reçoivent des fonds du public ainsi que par la révision, dans un sens plus dissuasif, des sanctions et la
mise en place de la Commission de discipline des établissements de crédit.

L’objectif de cette mesure cadre parfaitement avec celui du premier axe, à savoir une bonne
mesure de la quantité de liquidité qui circule dans l’économie en contrôlant la société mère et ses
filiales

L’amélioration de la protection de la clientèle :

En particulier les déposants en mettant notamment en place un fonds de garantie des dépôts
ainsi qu’un mécanisme collectif de soutien financier aux établissements de crédit en difficultés.

L’objectif derrière cette mesure c’est d’instaurer un niveau de confiance élevé entre les
épargnants et le système financier ainsi que vérifier une parfaite mobilisation des capitaux.

Instauration du marché de change interbancaire :

Depuis le 3 juin 1996, le Maroc s’est doté d’un marché de change interbancaire. Encadré et
contrôlé par la banque centrale, ce marché donne la possibilité aux banques, de conserver et de
gérer des positions de change. Pour traiter aussi bien entre elles qu’avec la clientèle, les opérations
de change au comptant à terme, de swap et de dépôt en devises.

 Impact sur l’activité bancaire :

Grâce à l’installation de véritables salles de marchés modernes et performantes et les


opérations de prêts et d’emprunts interbancaires en monnaie étrangères, les banques marocaines
ont pu améliorer sensiblement leur clientèle, développer les instruments de couverture du risque de
change et promouvoir l’émergence d’un marché monétaire interne en devises.

Trois grandes modifications ont été réalisées à cet effet :

 La fin du monopole de la gestion centralisée des devises par Banque Al Maghrib, avec l’obligation
de cession des devises aux intermédiaires agrée et non plus à la banque centrale comme ce fut le
cas auparavant ;
 La détermination par les intermédiaires agrée du cours relatif aux achats et ventes des devises à
l’intérieur des marges d’interventions fixées par Banque Al Maghrib ;
 L’exécution des transactions dans un délai de deux jours ouvrés, conformément à la norme
internationale.

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2. La réforme de 2006 :
Afin de rapprocher encore d’avantage la législation nationale des standards internationaux et
surtout aux principes du comité de Bâle les lois 76-03 portant statut de Banque Al Maghrib et 34-06
relative aux établissements de crédit et organismes assimilés ont été promulgués, respectivement
par les Dahirs 1-05-38 du 20 chaoual 1426 (23 novembre 2005) et du 15 moharrem 1427 (14 février
2006). Les principaux apports consistent notamment à donner l’autonomie à BANK AL MAGHRIB en
matière de politique monétaire et éliminer les activités incompatibles avec sa fonction de
supervision. Le nouveau texte converge vers les principes fixés par le comité de Bâle.

La loi n° 34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés, promulguée (14
février 2006) prévoit notamment :

o L’introduction d’une concurrence égale entre les différents établissements de crédit,


principalement par la suppression des organismes financier spécialisé tel que Crédit agricole,
CIH, Banqua Al Amal…on les traitent ainsi sur le même pied d’égalité ;
o L’élargissement du champ d’application de la loi bancaire à certains organismes exerçant
des activités bancaires ;
o La redéfinition des compétences des organes consultatifs, tels que le Conseil National du
Crédit et de l’Epargne et le Comité des Etablissements de crédit …;
o L’affermissement du rôle de Bank Al-Maghrib et de son autonomie en matière de
supervision du système bancaire;
o Le renforcement de la protection de la clientèle des établissements de crédit non
seulement à travers le renforcement des fonds de garantie des déposants et emprunteurs
mais également par l’instauration de l’obligation d’une convention de compte entre
l’établissement de crédit et son client et ce pour toute ouverture d’un compte à vue ou à
terme.
o La loi 2006 a apportée plus d’autonomie à la banque centrale vis-à-vis du ministère de
finance et les décisions prisent par la BAM ne sont plus dictées par le gouvernement.

 Impact sur l’activité bancaire :


 Les établissements bancaires marocains ont intensifié leurs activités et diversifié leurs
services, afin de pouvoir mieux s’adapter à l’évolution de leur environnement.
 La création d’un grand nombre de guichets bancaires et les services bancaires sont
devenus de plus en plus accessibles au grand public.

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 La mise en place des services marketing au niveau de leurs agences, rompant ainsi avec
une approche globale et centralisée de la clientèle.
 La multiplication des agences bancaires et la diversification des services offerts.
 Un accroissement exponentiel des crédits octroyés du fait de la concurrence qui s’est
intensifiée entre les établissements bancaires.
 La libéralisation des taux d’intérêt a permis aux entreprises de bénéficier d’un
financement moins coûteux et favorisé l’accès au crédit à une marge beaucoup plus importante de
la population, notamment en ce qui concerne les crédits à la consommation et les crédits
immobiliers.
 L’enregistrement d’une forte augmentation du taux de bancarisation.

3. La réforme bancaire de 2015

La loi n° 103.12 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés adoptée en


novembre 2014 dite « loi bancaire » a été publiée le 5 mars 2015.

La nouvelle loi bancaire marocaine couvre principalement les champs suivants :

 Les champs d’application et le cadre constitutionnel


 Les banques participatives
 Les règles prudentielles et le contrôle des établissements de crédit
 La gestion des risques systémiques
 La question des intermédiaires dans les opérations
 Les sanctions

Elle introduit également plusieurs nouveautés. En effet, la nouvelle loi consacre le nouveau
statut d’établissement de paiement et fixe les conditions d’octroi des agréments. Les établissements
de paiement sont ainsi définis comme « ceux qui offrent un ou plusieurs services de paiement et
peuvent également, dans le respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur
exercer les opérations de change ». L’entrée en scène des banques participatives est une autre
innovation notable.

Par ailleurs, de nouvelles règles prudentielles sont mises en place, et ce dans l’objectif
d’harmoniser les pratiques bancaires marocaines avec les normes mondiales, notamment avec les
normes de Bale III. La gestion des risques systémiques fait l’objet d’un intérêt particulier par la

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nouvelle loi qui attribue cette mission au « Comité de Coordination et de Surveillance des Risques
Systémiques » créé par la nouvelle loi

 Impact sur l’activité bancaire :


La nouvelle loi bancaire répond notamment aux besoins des MRE ou marocains résidants à
l’étranger d’avoir une offre bancaire ou de moyens de paiement plus ciblée que les offres
traditionnelles : moins chères et plus faciles à gérer à distance. La loi pose également un cadre
réglementaire pour les offres à destination des Low Income Banking customers, ou ménages à revenus
limités. Enfin, cette loi permet d’intégrer les segments de population soucieux de financer leurs projets
ou achats immobiliers avec des offres conformes à la sharia comme proposé désormais par les banques
participatives ou fenêtres participatives. Cette loi inclut à côté des banques conventionnelles une
nouvelle catégorie de banques dites participatives dont l'activité et l'offre de produits doivent être
conformes aux préceptes de la charia islamique. C'est le premier cadre législatif pour la finance
participative au Maroc. C’est une sécurité juridique importante pour les différents acteurs : les banques,
les clients et les investisseurs notamment. Ce cadre juridique a permis au Maroc d’octroyer des licences
à des banques participatives à part entière, ce qui n’était pas le cas avec la circulaire de 2007 sur les
produits alternatifs
La nouvelle loi bancaire marocaine apparaît comme une tentative du législateur d’accompagner
les banques marocaines traditionnelles dans leurs problématiques de transformation et d’inciter de
nouveaux acteurs locaux ou étrangers à entrer sur le marché.
On peut donc que parmi les objectifs avancés par cette dernière loi es d’équilibrer la relation
client et banque et d’augmenter les taux de bancarisation, on attirant le maximum de client qui exigent
des produits qualifiés islamiques ou Halal également comme objectif de rendre le Maroc entant que
Paul financier régional on dynamisant casa Blanca finance city.

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Conclusion

Le secteur bancaire marocain a montré sa solidité et sa fiabilité face à la crise financière


internationale en raison d’une politique réglementaire et prudentielle efficace. Au terme de ce travail
nous avons pu découvrir d’une manière détaillée le système bancaire marocain, son historique et les
différentes réformes à savoir :
La réforme de 1993
La réforme de 2006
La réforme de 2015
Qui ont un impact très important sur les principales activités et fonctions des banques au sein de
sphère économique.

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