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Le faux et usage de faux :

Le faux est une altération frauduleuse de la vérité de nature à causer un préjudice et accomplie par
tout moyen, dans un écrit ou tout autre support d'expression de la pensée ayant pour objet ou
pouvant avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences
juridiques. À cette définition du faux, qui constitue l'incrimination générale, s'ajoutent des faux
spéciaux.

le législateur marocain fait la distinction entre le faux en écritures privées, de commerce ou de


banque et le faux en écritures publiques et de son usage qu’il convient d’étudier séparément.

1-Le faux et usage de faux en écriture publique :


A-Les éléments constitutifs de l’infraction :
L’élément légale de cette infraction est l’article 351 qui dispose que “Le faux en écritures est
l'altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie dans un écrit par
un des moyens déterminés par la loi.” Le même article détermine les éléments constitutifs de
l’infraction et c’est les articles 352,353,354,355 et 356 qui la réprime .

Elément matériel :

Il s'agit d'une altération de la vérité de nature à causer un préjudice, commise sur un support
d'une nature spécifique :

• le faux ne peut être commis que sur un « écrit ou tout autre support d'expression de la
pensée » ayant une certaine valeur probatoire (« qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet
d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques »). La valeur
probatoire de l'écrit peut dépendre non de sa nature mais de l'utilisation qui en est faite ;

• la falsification peut se réaliser de plusieurs façons (matérielle ou intellectuelle), mais doit,


dans tous les cas, être préjudiciable (le faux doit être de nature à causer un préjudice, sans
qu'il soit nécessaire qu'il en ait réellement causé un ; il s'agit d'une infraction formelle). Le
mensonge doit porter sur un élément essentiel de l’acte.

Elément moral :

Le faux est une infraction intentionnelle (ce qu'implique l'adjectif « frauduleux ») ; l'auteur doit
avoir eu conscience de l'inexactitude de l'acte et de son caractère préjudiciable. Pour le faux
matériel, l'intention se déduit de l'accomplissement de l'élément matériel. Pour le faux intellectuel, il
faut prouver la conscience, chez l'auteur, de la fausseté des déclarations (la nature du document
falsifié ou l'utilisation projetée établit ce caractère préjudiciable).
B-La répression :

1- Fabrication de faux:
Réclusion perpétuelle :

- Tout magistrat, tout fonctionnaire public, tout notaire ou adel qui, dans l'exercice de ses
fonctions, a commis un faux : soit par fausses signatures; soit par altération des actes, écritures
ou signatures; soit par supposition ou substitution de personnes; -129 - soit par des écritures
faites ou intercalées sur des registres ou sur d'autres actes publics, depuis leur confection ou
clôture. (Art 352 )

- Tout magistrat, tout fonctionnaire public, tout notaire ou adel qui , en rédigeant des actes de sa
fonction, en dénature frauduleusement la substance ou les circonstances, soit en écrivant des
conventions autres que celles qui ont été tracées ou dictées par les parties, soit en constatant
comme vrais des faits qu'il savait faux, soit en attestant comme ayant été avoués ou s'étant passés
en sa présence des faits qui ne l'étaient pas, soit en omettant ou modifiant volontairement des
déclarations reçues par lui.( Art 353)

1 à 5 ans : Est punie de l'emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams
toute personne non partie à l'acte qui fait par-devant adoul une déclaration qu'elle savait non
conforme à la vérité. Toutefois, bénéficie d'une excuse absolutoire dans les conditions prévues
aux articles 143 à 145, celui qui, ayant fait à titre de témoin devant adoul une déclaration non
conforme à la vérité, s'est rétracté avant que ne soit résulté de l'usage de l'acte un préjudice pour
autrui et avant qu'il n'ait lui-même été l'objet de poursuites. (Art 355)

10 à 20 ans : Toute personne autre que celles désignées à l'article 353 et 352 qui commet un faux
en écriture authentique et publique : soit par contrefaçon ou altération d'écriture ou de signature;
soit par fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges ou par leur insertion
ultérieure dans ces actes; soit par addition, omission ou altération de clauses, de déclarations ou
de faits que ces actes avaient pour objet de recevoir et de constater; soit par supposition ou
substitution de personnes.(Art 354)

2- Usage de faux:
Dans les cas visés à la section 3 du CPM , celui qui fait usage de la pièce qu'il savait fausse, est puni
de la réclusion de cinq à dix ans.

2-Le faux et usage de faux en écriture privées


A-Les éléments constitutifs de l’infraction :
L’élément légal : Articles 357 à 359

La fabrication de faux est punissable en elle même, indépendamment de tout usage de la pièce
falsifié, de la même manière, l’usage de faux est puni, même si la fabrication n’a pas été commise
par son utilisateur.
L’élément matériel :

• L’altération de la vérité :
Pour exister l’infraction doit être matérialisés par un acte. L’altération de la vérité est
l’élément central du faux

Une action ayant pour résultat de rendre le document non conforme à la vérité.

• Les actes sont prévus par l’article 352 du code pénal marocain

Supposition ou substitution de personnes, par exemple : (affirmation fausse qu’une


personne était présente) ;

Altération ou contrefaçon des actes, écritures ou signatures (par imitation) ;

Fausses signatures ;

Fabrication de conventions, dispositions, obligations ou décharges ou par leur insertion


ultérieure dans ces actes;

Des écritures faites ou intercalées sur des registres ou sur d'autres actes publics, depuis leur
confection ou clôture.

Addition, omission ou altération de clauses, de déclarations ou de faits que ces actes avaient
pour objet de recevoir et de constater

L’élément moral :

Le faux:

L’article 351 du code pénal marocain dispose : « Le faux en écritures est l’altération
frauduleuse de la vérité..».

Le faussaire doit agir sciemment

L’usage de faux:
L'usage de faux est le fait d'utiliser sciemment un écrit falsi é .Donc l’élément moral
suppose uniquement la connaissance de la fausseté de l’écrit.

B- Répression :
fi
Auteur Sanction de faux

Quiconque Emprisonnement d'un à cinq ans et d'une amende de 250 à


20.000 dirhams

Interdiction de l’exercice d’un ou de plusieurs des droits


mentionnés à l'article 40

Interdiction de séjour qui ne peut excéder cinq ans


• Banquier, La peine peut être portée au double du maximum prévu au
premier alinéa
• Administrateur de société

• Personne ayant fait appel


au public en vue de
l'émission d'actions,
obligations, bons, parts ou
titres

La tentative du faux est incriminé au même titre que l’infraction consommé


Le complice d’un faux ou usage du faux est sanctionné de la peine réprimant l’infraction.

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