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Quelle est la définition de recel ?

En droit civil, le recel désigne une fraude qui consiste à détourner un effet de la

succession ou un objet de la communauté dans le but de se l’approprier et de

léser les autres ayants droit de la part qui doit leur revenir. En droit pénal, le

recel est une infract ion (crime ou délit) qui consiste à détenir délibérément des

objets dérivant d’une infract ion ou volés.

Plus précisément, d’après le Code pénal, le recel de vol désigne le fait pour une

personne de cacher, de détenir, d’acheter ou de transmettre un bien ou d’en t irer

profit, qu’elle sait issu d’un vol. Le receleur peut s’exposer à des sanct ions

pénales très lourdes.

Après avoir délivré la définit ion du recel, nous allons voir ensemble les

spécificit és de cette infract ion pénale, les éléments const itutifs de cette infract ion

ainsi que les sanct ions applicables.


PARTICULARITÉ DU RECEL : DÉFINITION
FACILE
Ce qu’il faut savoir, c’est que le receleur est la personne ayant commis le recel.

Ainsi, il est nécessairement différent du voleur. Le recel est également différent

de la complicité de vol, car le receleur ne va intervenir qu’après la commission

d’une infraction init iale. Il n’a donc pas participé au vol, mais peut en t irer un

bénéfice. Par exemple, c’est le fait de bénéficier de l’argent issu d’une vente

d’objets volés.
LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU DÉLIT
DE RECEL
Deux éléments caractérisent l’existence d’un recel ainsi qu’une condit ion

préalable au délit de recel que nous allons découvrir dans quelques instants.

La condition préalable au délit de recel

D’abord, le recel est une infract ion de conséquence, car elle suppose la

commission d’une infract ion préalable. Ainsi, il faut que le recel porte sur des

biens issus d’un crime ou d’un délit. Puisqu’il s’agit d’une infract ion préalable,

celle-ci doit être punissable sans pour autant que son auteur ait été effect ivement

puni.

L’élément matériel du délit de recel

Il existe deux formes du délit de recel :

 Le recel détention : Se caractérise par le fait de dissimuler, de détenir, de

transmettre ou de servir d’intermédiaire pour transmettre une chose. Ainsi,

l’infraction se caractérise par la simple réception de la chose, peu importe la

durée de la détention de la chose ;


 Le recel profit : Se caractérise par le fait de bénéficier, par tout moyen, du

produit d’une infraction préalablement commise. Ainsi, une personne qui ne tire

qu’un avantage moral de l’infraction préalable sera aussi sanctionnée.

L’élément moral du délit de recel

Une infract ion ne peut exister sans l’élément moral. Il s’agit donc de l’existence

d’une int ent ion de commettre le crime ou le délit. Si l’on se réfère à la lettre de

la loi, le délit de recel est une infract ion int ent ionnelle.
LES SANCTIONS PÉNALES EN CAS DE
RECEL DE VOL
La répression du délit de recel de vol varie selon sa nature. Mais dans tous les

cas, le receleur peut être condamné avec l’auteur du vol au paiement des

dommages et intérêts aux vict imes. Si le voleur n’a pas été ident ifié ou qu’il n’a

pas été interpellé, le receleur peut néanmoins être condamné pour recel de vol.

Recel simple : Définition

En cas de recel simple, l’individu jugé coupable de recel de vol peut être

condamné à une peine de 5 ans d’emprisonnement et au paiement d’une amende

de 375 000 euros. L’amende peut s’élever jusqu’à la moit ié de la valeur des biens

recelés, s’ils ont une valeur supérieure à 750 000 euros.

Recel aggravé : Définition

Pour ce qui concerne le recel de vol aggravé, les circonstances aggravantes sont

au nombre de trois :
 Commission du délit de manière habituelle ;

 Utilisation des facilités que l’exercice d’une activité professionnelle procure en

vue de commettre le recel de vol ;

 Commission du délit en bande organisée.

Ainsi, dans ces cas, l’auteur jugé coupable encourt jusqu’à 10 ans

d’emprisonnement et 750.000 euros d’amende. L’amende peut également s’élever

jusqu’à la moit ié de la valeur des biens recelés.

À noter qu’en cas de vol aggravé, si les sanctions du délit init ial sont supérieures

aux sanct ions du recel, le receleur va encourir les mêmes sanct ions que le voleur

à condit ion qu’il eût connaissance de ce vol ou de ses circonstances aggravantes.


LES PEINES COMPLÉMENTAIRES
Le juge peut prononcer des peines complémentaires telles que l’int erdict ion

d’exercice d’une fonct ion pu blique, l’int erdict ion des droits civiques ou encore la

confiscat ion de la chose ayant servi à commettre le recel.

Les peines complémentaires en cas recel sont au nombre de 9.


LE RECOURS DE LA VICTIME
Le recours de la victime en cas de recel est de déposer une plaint e contre

l’auteur de l’infract ion. Si son ident ité est méconnue, elle peut déposer plaint e

contre X. Il est possible de déposer plainte même si l’auteur des fait s est à

l’étranger.

Le délai de prescript ion du recel de vol est de 6 ans donc la vict ime dispose de ce

délai pour déposer une plainte, à partir du jour où le receleur ne dét ient plus le

bien recelé.
LA RESTITUTION DE L’OBJET VOLÉ
Pour obtenir la rest itut ion de l’objet volé, les démarches que le propriétaire doit

effectuer varient selon que l’acheteur ait été de bonne ou de mauvaise foi.

Définition : Acheteur de bonne foi

Un acheteur est considéré comme « acheteur de bonne foi » lorsqu’il peut

prouver qu’il ignorait l’origine illégale du bien. Par exemple, lorsque le produit

était encore emballé et que le vendeur a présenté des factures. Si la chose volée a

été découverte moins de 3 ans après le vol, le propriétaire légit ime peut la

réclamer à l’acheteur de bonne foi.

Si la vente a eu lieu auprès d’un commerçant ( la définition juridique ici) ou

dans une vente publique, le propriétaire légit ime doit alors rembourser l’acheteur

de bonne foi.

En cas de lit ige, le propriétaire légit ime a la possibilité de réclamer en just ice, la

rest itution de son bien et évaluer le montant à rembourser à l’acheteur de bonne

foi :

 Dans un litige inférieur ou égal à 10 000 euros, le tribunal de proximité ou le

tribunal judiciaire est compétent ;

 Dans un litige supérieur à 10 000 euros, le tribunal judiciaire est compétent.

La bonne foi de l’acheteur s’examine au cours de l’enquête ou au moment du

procès.

*** Voir aussi la définit ion de la bonne foi en droit des contrats ici : Les

fondements de l’exigence de la bonne foi et sa mise en applicat ion. ***


Définition : Acheteur de mauvaise foi

L’acheteur est de mauvaise foi lorsqu’il a connaissance de l’origine frauduleuse

de la chose. Le propriétaire légit ime peut alors demander la rest itution de son

bien à la just ice, à tout moment : pendant l’enquête ou à l’issue du procès.

Le propriétaire peut également demander des dommages et intérêts au revendeur

de son bien, s’il arrive à prouver la mauvaise foi de celui-ci.

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