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Droit de la Famille
Les Personnes, La Famille, Les Incapacités
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de l’auteur.
1
INTRODUCTION
La personnalité physique commence avec la naissance ; il faut cependant que l'enfant soit né
vivant et viable, c'est-à-dire qu'il soit physiologiquement en mesure de survivre. Elle disparaît
avec la mort de l'individu ; les situations exceptionnelles telles que l'absence et la disparition
(cette dernière ayant des effets très semblables à ceux de la mort) sont envisagées par le droit.
Les droits intellectuels couvrent notamment les droits d'auteur et le droit de clientèle. Les
personnes physiques sont des êtres humains qui ont la personnalité juridique. Autrefois, les
esclaves et les étrangers n'étaient pas des sujets de droit. À côté des personnes physiques,
existent des groupements dotés de la personnalité juridique : les personnes morales, formées
de personnes physiques, mais distinctes de celles-ci.
Le droit des personnes et de la famille ancien avait été établi par le décret du 4/5/1895 qui lui
englobait deux autres décrets : celui du 20 février 1891 réglant les questions du droit
international privé, et celui du 27 février 1892 sur la nationalité congolaise. Il constituait en la
matière ce que l’on dénommait « livre I du code civil congolais » et formait le « droit écrit ».
Ce droit écrit était une copie quasi certifiée conforme du droit belge qui à son tour procédé en
ligne directe du droit napoléonien, c’est-à-dire du droit français. Toutefois, s’il était largement
inspiré du code Napoléon, il s’en distinguait notamment par une grande simplicité et par ses
tendances sociales plus accusées. Un effort d’adaptation dudit livre a été entrepris afin de le
rendre plus applicable à la population congolaise. C’est ce qui, en grande partie justifie que
ledit décret fut modifié et complété par d’autres décrets postérieurs :
1
Jacqueline BARBIN, « PERSONNES PHYSIQUES DROIT DES », Encyclopædia Universalis [en ligne],
consulté le 16 janvier 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-des-personnes-physiques/
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Jacqueline BARBIN, « PERSONNES PHYSIQUES DROIT DES », Encyclopædia Universalis [en ligne],
consulté le 16 janvier 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-des-personnes-physiques/
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- Décret du 25 juin 1948 portant « répression de l’adultère et de bigamie en cas de
mariage de droit civil ou assimilé ;
- Décret du 31 janvier 1947 portant prohibition des pratiques de polyandrie ;
- Décret du 04 avril 1940 portant annulation des mariages polygamiques et interdiction
de séjour des polygames dans certaines agglomérations et régions ;
- Décret du 17 mai 1952 sur l’immatriculation ;
- Décret du 16 juin 1960 relatif à la procédure à suivre en matière de divorce ; - Loi
n°73/022 du 25 juillet 1973 relative au nom des personnes physiques.
En effet, il y a lieu de noter qu’à l’époque coloniale, il y avait un dualisme dans
l’application du droit. L’article 4 de la charte coloniale partageait les justiciables du Congo
belge en deux groupes. Faisaient partie du premier groupe les belges, les étrangers et les
congolais immatriculés. Faisaient partie du deuxième groupe les indigènes non immatriculés
du Congo belge et les non indigènes non immatriculés des contrées voisines.
Le droit de la famille régit les comportements humains les plus intimes. Il est
construit sur des valeurs morales attachées à la conception à la fois universelle et particulière
des droits, de la liberté fondamentale. En cela, il est le miroir de la société qui le produit. Car
chaque pays possède ses modes de vie en famille qui constituent le fruit d’une culture.
Les personnes sont les sujets de droit, et à ce titre, les unités élémentaires du
droit. On présente cela généralement comme une évidence alors qu’il s’agit de l’une des plus
grandes avancées de ces trois cent dernières années : l’irruption de la souveraineté de
l’homme sur sa propre personne pour les lumières écossaises, Hobbes en particulier, avec
plusieurs types de réponse, celle, individualiste et libérale, fondée sur les passions et les
intérêts, de la guerre entre des hommes libres et égaux doués d’une égale capacité à avoir des
désirs et d’une égale capacité à pouvoirs les satisfaire, en appelant pour résoudre ce conflit au
Léviathan, le Monarque absolu, ou bien au contraire, celle de Locke fondée sur la
coopération, rendue possible par l’apport de Hume et le dilemme du prisonnier, l’ensemble
fondant très largement l’essentiel de la philosophie libérale, jusqu’à John Rawls, ou bien au
contraire fondée sur les vertus, incarnées dans la République et le contrat social de Rousseau.
Etre une PERSONNE, c'est en principe être apte à être titulaire de droits, c’est
disposer de la personnalité juridique.
- 1ère remarque : la personne ainsi considérée relève d’une conception abstraite, détachée
de la réalité humaine de la personne. La personnalité juridique peut ainsi ne pas être
reconnue à une personne humaine, comme ce fut le cas de l’esclavage, reconnu en France
jusqu’en 1848 et comme c’est encore le cas dans certains pays du monde, par la mort
3
civile, ou bien encore par la reconnaissance de la personnalité juridique à des fictions
comme des sociétés, des associations, des « personnes » publiques, des collectivités
locales, des établissements publics, des organisations internationales, etc.
Sur cette considération, se développent des règles qui ont longtemps été
l’essentiel des règles du droit des personnes fondées sur l’identification des personnes,
l’action des personnes (les droits et liberté, liberté d’information, protection de la vie privée,
etc.) ou leur protection. La faculté d’une personne d’être un sujet de droit peut parfois en effet
être amoindrie ou paralysée par une inaptitude à exercer les droits dont on est titulaire. Cet
amoindrissement ou cette paralysie feront l'objet de la matière consacrée aux
INCAPACITES.
- 2ème remarque : le droit des personnes s’enrichit d’une considération, nouvelle sur
l’être, la personne en tant que telle, en tant que personne humaine, le corps humain, les
expériences génétiques, la bioéthique, les conventions sur les éléments du corps
humain, mais aussi La question, aujourd’hui, les passions nouées autour d’une réforme
quelconque en la matière, qu’il s’agisse de bioéthique, d’avortement, de nationalité
(question que nous n’aborderons pas cette année), montrent que l’enjeu d’une telle «
nationalisation » du droit civil n’est pas neutre.
4
Dans notre système juridique, tel qu’il découle de la déclaration des droits de
l’homme et du citoyen de 1789, les personnes sont les sujets de droits, les seuls sujets de
droit. En même temps, toutes les personnes sont des sujets de droit.
Jusqu’en 1848 pourtant, en France, et ailleurs dans bien des pays (aux Etats-
Unis jusqu’à la fin de la guerre de sécession, dans d’autres bien après), l’homme pouvait être
une non personne, c’est-à-dire une chose, par l’esclavage.
L'histoire nous apprend qu'au Moyen Age, ce sont des prêtres de paroisse
qui tenaient trois sortes de registres : registre de baptême, de mariage et de sépulture
(paroissiens qui décédaient). Cette initiative intéressa l'Etat français. Car, malgré son
organisation rudimentaire, ce service organisé par des prêtres catholiques, rendait
d'énormes services. C'est ainsi qu'au XVI siècle, le Roi François Ier (France), réglementa
l'état - civil dans son organisation actuelle mais il le plaça par la suite entre les mains des
prêtres. Ce fut en 1789. La Révolution française revendiqua une séparation nette entre
l'Eglise et l'état civil.
- 1792 Sécularisation de l'état civil (naissance, mariage, décès) et institution d'un régime
de divorce soit par consentement mutuel, soit sur demande de l'un des époux
(notamment pour incompatibilité d'humeur), où les conjoints sont traités à égalité.
- 1804 Promulgation du Code civil, dit Code Napoléon. À côté du divorce, la séparation de
corps est prévue. La femme mariée est réputée juridiquement incapable. L'adoption est
considérée comme un acte de philanthropie réservé aux adultes, ne supprimant nullement
les liens du sang.
- 1816 Le catholicisme redevenu religion de l'État sous la Restauration, la loi du 8 mai 1816,
votée sur proposition du député ultraroyaliste Louis de Bonald (1754-1840), abolit le
divorce, maintenu avec des restrictions en 1804. Seule la séparation de corps subsiste.
- 1884 À l'initiative du député radical Alfred Naquet (1834-1916), la loi du 27 juillet 1884
réintroduit un seul cas de divorce, le divorce pour faute.
- 1923 L'adoption des mineurs est autorisée, principalement pour favoriser l'adoption des
orphelins de guerre. Mais ce n'est qu'avec le décret-loi sur la famille du 29 juillet 1939
qu'apparaît le principe d'une rupture des liens entre l'enfant adoptif et sa famille de sang.
- 1938 Suppression de principe de l'incapacité juridique de la femme mariée.
- 1965 Réforme des régimes matrimoniaux : droit pour chaque époux de passer seul des
contrats pour l'entretien du ménage ou l'éducation des enfants, droit pour l'épouse d'avoir
un compte en banque et de choisir une profession sans le consentement de son mari,
obligation pour chaque époux de contribuer aux charges du mariage selon ses facultés,
libre disposition de leurs revenus respectifs au-delà de ces charges.
- 1968 Réforme du droit des incapables majeurs, instaurant la sauvegarde de justice, la
tutelle et la curatelle.
5
- 1970 Remplacement de la puissance paternelle par l'autorité parentale, exercée à égalité
par les pères et mères dans le cadre du mariage, rarement dans les autres cas.
- 1972 Suppression des discriminations entre filiations légitime et naturelle, sauf pour le
calcul de la part successorale revenant à l'enfant adultérin.
- 1975 Les cas de divorce par consentement mutuel et pour rupture de la vie commune
sont adjoints au divorce pour faute.
- 1987 Élargissement du principe de l'exercice en commun de l'autorité parentale aux
situations de divorce et de concubinage ; abandon de la notion de garde de l'enfant au
profit d'un seul conjoint.
- 1994 Codification du principe de respect du corps humain (nouveaux art. 16 à 16-9 du
Code civil).
- 1999 Institution du pacte civil de solidarité (Pacs) et définition légale du concubinage
(nouveaux art. 515-1 à 515-18 du Code civil).
- 2002 Consécration par la loi du principe de coparentalité : dans l'intérêt de l'enfant,
l'exercice en commun de l'autorité parentale des père et mère est maintenu quelle que soit
leur situation (mariés, pacsés, concubins, séparés, divorcés). Le système de la garde
alternée est institué en cas de séparation.
- 2004 Réforme simplifiant les quatre procédures de divorce ; l'éviction de l'époux violent
du domicile conjugal peut être ordonnée par le juge.
- 2006 Relèvement à 18 ans de l'âge légal pour le mariage des femmes, au lieu de 15 ans
(depuis 1804), afin de lutter contre les mariages forcés.
- 2013 Loi Taubira du 17 mai ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe.
Neuf ans plus tard, soit le 04 mai 1895, le Roi souverain de l'Etat
Indépendant du Congo signa un autre décret contenant les dispositions du livre Ier du
Code Civil relatif aux personnes. Cette fois-ci, même les noirs seront concernés par l'état -
civil.3
Le texte du 04 mai 1895 régla de manière durable l'état - civil en EIC. Et les
modifications successives n'étaient que des aménagements devant tenir compte de
l'évolution de la situation socio-économique du pays. L'organisation qui résultat de ce
texte subsistera pendant près d'un siècle, jusqu'à la promulgation de loi n°87-010 du
3
Source : bureau de l'état civil commune de Mont-Ngafula
6
1er août 1987 portant Code de la Famille RD. Congo telle qu’il sera, vingt-neuf avant plus
tard soit le 15 juillet 2016, Modifiée et Complétée par la loi n° 16/008 DU 15 juillet 2016
dont les textes cordonnés sont en vigueur ce jour.
L’un des services publics de base le plus touché par cette destruction et
dont la reconstruction s’avère indispensable car la restauration de l’Etat en dépend est le
service de l’Etat-civil.
La réponse est claire et vient du code de la famille en son article 160 qui
dispose que « les modèles des registres des actes de l’Etat-civil, des livrets de ménage ainsi que des livrets
d’affiliation ou d’adoption sont établis par arrêté du chef de département de la justice (Ministre de la
Justice), il est chargé d’en assurer la distribution à tous les bureaux de l’état-civil de la République ainsi
qu’aux ambassades et consulats et, dans ce cas, par l’intermédiaire du chef de département des affaires
étrangères (Ministère des affaires étrangères).
7
D’autre part, l’ignorance par la population de l’importance du service de
l’état civil et des actes qui y sont délivrés. Ainsi si vous demandez à quelqu’un « Quel est
votre état civil ? », il y a plus de 90% de chances de l’entendre répondre « Célibataire » ou
« marié »4.
Cette façon d’appréhender les contours notionnels de l’état civil est erronée
du fait que cette notion renferme des éléments qui vont au-delà du simple état
matrimonial de la personne.
C’est dans cet esprit que cet ouvrage est conçu d’un coté pour aider les
officiers de l’état-civil dans les fonctions complexes et pleines de responsabilité qu’ils
assument en matière de l’état-civil et de l’autre, dans le but d’éviter à ceux de la population
qui l’auront lu les désagréments dus au manque des actes de l’état civil.
Cependant, le droit des personnes est un droit qui appartient au droit civil
lui-même appartenant au droit privé. Ce dernier régi les relations des particuliers entre eux
dans la vie civile et éventuellement dit droit commun étant donné qu’aucun individu ne
peut échapper à une vie communautaire.
Le droit des personnes est donc une composante du droit civil. Il a pour
objet les personnes, c’est-à-dire les sujets du droit qu’il faut impérativement distinguer des
biens, objet de droit. L’on ne peut ignorer que "la finalité du droit, c’est la protection et
4
Me P. KAMBALE K, Connaissez-vous votre état civil ? AZADHO, avril 1994, p4
5
Me P. KAMBALE K op-cit, p 7
8
l’épanouissement de la personne, envisagée comme une entité abstraite"6. Cependant, le
droit reconnaît la qualité de personne non seulement aux êtres humains que nous
sommes, mais aussi à des groupements. Autrement dit, le droit connaît deux catégories
distinctes de personnes juridiques : les personnes physiques et les personnes morales.
Ces sont des prérogatives dont sont titulaires les personnes. Le droit des
personnes est la détermination des personnes physiques et morales mais aussi et surtout
l’identification et qui dit identification dit individualisation.
A- LA LOI
La loi désigne aussi non seulement les actes votés par le parlement mais également les
actes ratifiés par le parlement c'est-à-dire les traités internationaux.
B- LA JURISPRUDENCE8
Etymologie : du latin jus, juris, droit, autorité, et prudentia, savoir, science, connaissance.
6
Mbissane NGOM, COURS DE DROIT CIVIL 1 : INTRODUCTION AU DROIT ET DROIT DES
PERSONNES, 2e Partie : le droit des personnes, Université Gaston BERGER de Saint-Louis, UFR Sciences
Juridiques et Politiques, Licence 1, Année académique 2015-2016, p.2
7
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Loi.htm , consulter le 09 janvier 2022 à 17h07
8
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Loi.htm , consulter le 09 janvier 2022 à 17h07
9
La jurisprudence est l'ensemble des décisions habituellement rendues par les différents
tribunaux relativement à un problème juridique donné et qui permettent d'en déduire des
principes de droit.
La jurisprudence reflète la façon dont les tribunaux interprètent le droit et les lois. Elle
constitue l'une des sources du droit et est une référence pour d'autres jugements.
C- LA DOCTRINE
Une doctrine est l'ensemble des dogmes, des opinions, des croyances, des principes, des
thèses ou des conceptions théoriques qui font partie d'un enseignement ou que l'on
adopte. Elle peut être d'ordre politique, économique, philosophique, religieux,
scientifique... Elle a pour but de guider l'action ou d'aider à interpréter les faits.
Une doctrine forme un système intellectuel que l'on associe à un penseur (ex: la doctrine
de Marx), à un mouvement de pensée (ex : la doctrine libérale) ou à une matière
particulière (ex : la doctrine de l'immortalité de l'âme). ''9 On peut de ce fait dire qu’il s’agit
de la pensée des auteurs qui écrivent dans le domaine du droit. Par extension, l’ensemble
des auteurs10.
9
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Loi.htm , consulter le 09 janvier 2022 à 17h26
10
R.Guillien et J.Vincent, Lexique des termes juridiques, Dalloz, 17ème Ed., 2010, p. 264
10
II) Principe de la distinction
A) Le droit réel
==> Notion
Il confère à son titulaire un pouvoir direct et immédiat sur une chose.
Structurellement, le droit réel suppose un sujet, le propriétaire et un objet, la chose sur laquelle s’exerce le
droit réel.
Le droit réel établit, en d’autres termes, une relation entre une personne et une chose.
Le droit réel s’exerce ainsi sans qu’il soit besoin d’actionner une personne. Il s’exerce sans l’entremise d’un
tiers.
11
B) Le droit personnel
==> Notion
Il confère à son titulaire un pouvoir non pas sur une chose, mais contre une personne.
Plus précisément le droit personnel consiste en la prérogative qui échoit à une personne, le créancier,
d’exiger d’une autre, le débiteur, l’exécution d’une prestation.
Structurellement, le droit personnel suppose donc deux sujets, un créancier, le sujet actif du droit, et un
débiteur, le sujet passif du droit et un objet, la prestation convenue entre les parties.
À la différence du droit réel, le droit personnel établit une relation, non pas entre une personne et une chose
mais entre deux personnes entre elles
En résumé :
12
III) Critères de la distinction
==> Objet du droit
Le droit réel s’exerce sur une chose (« réel» vient du latin « res » : la chose)
o L’étude des droits réels relève du droit des biens
Le droit personnel s’exerce contre une personne (« personnel» vient du latin « persona » : la
personne)
o L’étude des droits personnels relève du droit des obligations
Illustration : un locataire et un propriétaire habitent la même maison
Le propriétaire exerce un droit direct sur l’immeuble : il peut en user, en abuser et en percevoir
les fruits (les loyers)
Le locataire exerce un droit personnel, non pas sur la chose, mais contre le bailleur : il peut exiger
de lui, qu’il lui assure la jouissance paisible de l’immeuble loué
==> Contenu du droit
Les parties à un contrat peuvent créer des droits personnels en dehors de ceux déjà prévus par le
législateur, pourvu qu’ils ne portent pas atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs ( 6 et 1102,
al. 2 C. civ).
o En matière de création de droits personnels règne ainsi le principe de la liberté contractuelle
( 1102, al. 1 C. civ.)
La création de droits réels relève de la compétence du seul législateur, contrairement aux droits
personnels
o Autrement dit, la loi peut seule déterminer l’étendue des pouvoirs que détient une personne
sur une chose.
o Les droits réels sont donc en nombre limité
==> Portée du droit
13
Les droits réels sont absolus en ce sens qu’ils peuvent être invoqués par leur titulaire à l’égard
de toute autre personne
Les droits personnels sont relatifs, en ce sens qu’ils ne créent un rapport qu’entre le créancier
et le débiteur.
Certains auteurs soutiennent que la distinction entre droits réels et droits personnels tiendrait à
leur opposabilité.
Tant les droits personnels que les droits réels sont opposables au tiers, en ce sens que le
titulaire du droit est fondé à exiger des tiers qu’ils ne portent pas atteinte à son droit
Le droit personnel n’a, en revanche, qu’une portée relative, en ce sens que son titulaire, le
créancier, ne peut exiger que du seul débiteur l’exécution de la prestation qui lui est due.
==> Nature du droit
Le droit réel est toujours un droit actif, en ce sens qu’il n’a jamais pour effet de constituer une
dette dans le patrimoine de son titulaire.
Le droit personnel est tantôt actif (lorsqu’il est exercé par le créancier contre le débiteur : la
créance), tantôt passif (lorsqu’il commande au débiteur d’exécuter une prestation : la dette).
==> Vigueur du droit
L’exercice d’un droit réel est garanti par le bénéfice de son titulaire d’un droit de suite et de
préférence
o Droit de suite: le titulaire d’un droit réel pourra revendiquer la propriété de son bien en
quelque main qu’il soit
o Droit de préférence: le titulaire d’un droit réel sera toujours préféré aux autres créanciers dans
l’hypothèse où le bien convoité est détenu par le débiteur.
L’exécution du droit personnel dépend de la solvabilité du débiteur
o Le créancier ne jouit que d’un droit de gage général sur le patrimoine du débiteur ( 1285 C. civ)
o Il n’exerce aucun pouvoir sur un bien en particulier, sauf à être bénéficiaire d’une sûreté réelle
==> La transmission du droit
La transmission de droits réels s’opère sans qu’il soit besoin d’accomplir de formalités
particulières, exception faite de la vente de la transmission d’un bien immobilier
Une première critique tend à assimiler les droits réels à des droits personnels
La seconde critique a consisté à réduire les droits personnels à des droits réels
A) La thèse de l’assimilation des droits réels à des droits personnels
==> Contenu de la thèse de l’assimilation des droits réels à des droits personnels
PLANIOL a défendu l’idée que le droit réel ne pouvait pas consister en un lien entre une
personne et une chose dans la mesure où une chose n’est pas un sujet de droit. Elle ne peut donc
pas en être le sujet passif.
Pour cet auteur, un droit ne peut que créer un lien entre deux personnes ou plusieurs personnes.
Ainsi, les droits réels créent une obligation qu’il qualifie d’obligation passive universelle.
14
Dans ce schéma, le propriétaire de la chose s’apparente à un créancier. Tous ceux qui ne sont pas
titulaires d’un droit réel sur cette chose sont des débiteurs.
L’obligation qui leur échoit consiste à ne pas venir troubler la possession paisible de la chose.
Ainsi, il n’existe aucune différence de nature entre le droit réel et le droit personnel.
Le droit de propriété consiste avant à exercer un pouvoir direct et immédiat sur une chose. Il y a
donc bien création d’un lien entre une personne et une chose
Selon lui, la créance revêt toutes les caractéristiques d’un bien (elle possède une valeur
économique et elle est transmissible)
Surtout, pour cet auteur, le droit de propriété ne serait autre qu’un moyen de s’approprier des
choses. Or parmi les choses, il y a les droits personnels. Les créances peuvent ainsi faire l’objet
d’un droit de propriété
==> Critique de la thèse de l’assimilation des droits personnels à des droits réels
Il s’agit là d’une vision purement comptable des opérations économiques
Cette thèse nie l’existence du rapport qui s’établit entre deux personnes dans le cadre de l’exercice
d’un droit personnel
L’exercice d’un droit réel sur une créance suppose que le propriétaire puisse modifier, à sa guise,
le contenu de la créance. Il est, en effet, censé pouvoir abuser de la chose qu’il détient. Cela est
pourtant impossible s’agissant d’une créance, car pour en abuser il doit nécessairement satisfaire
aux exigences du mutus dissensus.
15
16
Titre Ier
Les personnes
11 Eddy MWANZO idin’ AMINYE, Cours de Droit Civil : Personnes, Famille et Incapacités, 3ème Ed. 2013-2014, p.8
17
La définition très large de John Locke est souvent citée : " ... un être pensant
et intelligent, doué de raison, et de réflexion, et qui peut se considérer soi-même comme soi-même, une
chose pensante en différents temps et lieux"12. Individu en général, être humain. ... ou mieux une
entité dont est reconnue la capacité à être sujet de droit. Dès lors on devra distinguer la
personne de la personnalité juridique qui est " l’aptitude à ête sujet de droit qui est
reconnue de plein droit et sans distinction à tous les êtres humains (personnes physiques)
et sous certaines conditions, variables selon leur nature, aux personnes morales"13
Comme son nom l’indique, une personne physique est un être vivant doté de la
personnalité juridique, c’est-à-dire une personne humaine qui bénéficie de droits (vote,
accès à un logement, protection sociale, etc.) et d’obligations (payer ses impôts, respecter
la loi, faire preuve de civisme dans la société, etc.). Vous qui nous lisez êtes une personne
physique.
À l’inverse, une personne morale est une entité qui englobe plusieurs
personnes physiques. Elle bénéficie elle aussi de droits et d’obligations propres. La
personne morale dispose également d’une personnalité juridique. Ses droits et
obligations viennent donc s’additionner à ceux déjà détenus par les personnes physiques
qui la composent.15
12
John Locke, Essai sur l'entendement humain, II, chap. 11, para. 9., in
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=d%C3%A9finition+personne
13
R.Guillien et J.Vincent, Lexique des termes juridiques, Dalloz, 17ème Ed., 2010, p. 533
14
R.Guillien et J.Vincent, Op.-Cit., p. 534
15
https://www.simplitoo.fr/entreprendre-simplement/creer-son-entreprise/bien-demarrer/personne-physique-
morale
18
mécanismes juridiques mis en place par l’Etat pour l’individualisé non seulement des
autres personnes physiques (Sous-titre. II) mais également des personnes morales (Sous-
Titre. III)
19
SOUS-TITRE I. LES PERSONNES PRHYSIQUES
Les personnes physiques sont des êtres humains aptes à acquérir des droits
et à assumer des obligations. Cette aptitude à acquérir des droits et assumer des
obligations est appelée personnalité juridique. Donc, tous les êtres humains, personnes
physiques ont la personnalité juridique.
Pour Monsieur Mbissane NGOM16, la loi n’attribue pas la personnalité juridique mais
elle la reconnaît tout simplement. Autrement dit, la loi n’accorde pas aux êtres humains la
personnalité juridique, celle-ci n’est pas une création arbitraire de la loi mais une donnée naturelle.
Elle est inhérente à l’homme. Elle s’attache à un support qu’est le corps humain, mais à un corps
vivant. … Il ressort de ce qui précède que la durée de la personnalité juridique de la personne
physique est concomitante à l’existence d’un corps humain vivant. L’exigence de vie prend
tout son sens lorsque le législateur sénégalais envisage la situation de l’enfant simplement conçu
en posant la règle qu’il puisse être titulaire de droit s’il naît vivant.
16
Mbissane NGOM, COURS DE DROIT CIVIL 1 : INTRODUCTION AU DROIT ET DROIT DES
PERSONNES, 2e Partie : le droit des personnes, Université Gaston BERGER de Saint-Louis, UFR Sciences
Juridiques et Politiques, Licence 1, Année académique 2015-2016, p.3
17
Amélie Dionisi-Peyrusse, Droit civil tome 1, les personnes, la famille, les biens, ABC Catégorie, Centre
National de la Fonction Publique Territorial, 2007, p. 19
18
https://www.toupie.org/Dictionnaire/Personnalite_juridique.htm consulter le 09 janvier 2022 à 18h02
20
approximation, notamment parce qu’il y a des états d’incertitude juridique entre la vie et la
mort : l’absence et la disparition (Para. III).
A- LA NAISSANCE
- Le principe :
19
Philippe MALAURIE et Laura AYNES, Droit des Personnes, la Protection des Mineurs et des Majeurs, 8ème
Ed., LGDJ, Extenso éditions, 2015, p. 24
21
entre 18 et 20 semaines de grossesse (seuil précisé par l’OMS) ou un poids de
500g. Mais il faut aussi qu’il dispose des organes essentiels à la vie (pas de
malformation incompatible avec la vie). Les enfants qui naissent avec de graves malformations,
qui seront dépendants médicalement toute leur vie, ou ceux qui naissent avec une infirmité
intellectuelle grave, tous ces enfants ont la personnalité juridique (problème de capacité juridique).
- L’atténuation du principe :
B- LA VIABILITE
A cela il faut ajouter que l’article 211 du Code de la Famille énonce que la
loi garantit le respect de l’être humain dès le commencement de la vie lors qu’il dispose
que "sauf les exceptions établies par la loi, toute personne jouit des droits civils depuis sa conception."
C’est ce qui permet d’affirmer que l’embryon est du genre humain, il n’est ni chose, ni
animal.
22
viable pour acquérir la personnalité juridique. On parle, dès lors du "principe de simultanéité"
ou de la dialectique "naissance-viabilité".
Rappelons, cependant, que "le principe est que tout homme naît sujet de
droit et acquiert en naissant la personnalité juridique. Il n’y a pas exception. Plus
précisément, c’est la naissance qui donne la personnalité juridique".24
20
C. PHILIPPE, ‘‘La viabilité de l’enfant nouveau-né’’, D. 1996, chron., pp. 31- 32.
21
Pour une définition : Dictionnaire de médecine (S. KERNBAUM éd.), Paris, Flammarion, 1998. N’est pas
viable, d’une part, l’enfant qui ne dispose pas de la maturité physiologique suffisante (critère quantitatif : un
organe indispensable à la vie fait défaut, des organes sont insuffisamment développés) et, d’autre part, l’enfant
qu’une cause physiologique empêche absolument d’exister (critère qualificatif : imperfection dans la
constitution physiologique rigoureusement incompatible avec la vie). Les médecins estiment certaine la non
viabilité pour un enfant hydrocéphale (présence d'une trop grande quantité de liquide céphalo-rachidien dans le
cerveau). Le pouvoir ainsi conféré à la médecine est redoutable.
22
Les rédacteurs du Code Napoléon avaient envisagé de déclarer viable tout enfant ayant survécu 10 jours à sa
naissance, ce qui était restrictif du point de vue de l’acquisition de la personnalité.
23
Le délai le plus court de grossesse (la présomption légale de durée minimale de gestation) prévu dans le Code
de la famille est de 180 jours (art. 594 al. 1 CF).
24
Voy. Amélie Dionisi-Peyrusse, Droit civil tome 1, les personnes, la famille, les biens, ABC Catégorie, Centre
National de la Fonction Publique Territorial, 2007, p. 19
23
Dès lors, une question se pose : à quel moment commence la vie ? "Il existe
en droit une maxime qui répond à cette question : infans conceptus, l’enfant conçu est
considéré comme né chaque fois qu’il y va de son intérêt." Ce qui permet d’affirmer que
cette personnalité juridique par anticipation n’est acquise qu’à certaines conditions.
- Il faut une conception antérieure.
- Il faut un avantage que doit acquérir l’enfant simplement conçu
- Il faut enfin la naissance
L'article 839 du Code de la Famille enseigne que les enfants non conçus au
jour de l'acte de donation ou au décès du testateur ne peuvent recevoir aucune libéralité,
sous réserve des dispositions relatives à l'institution contractuelle et à la substitution
fidéicommissaire.
25
Eddy MWANZO idin’ AMINYE, Cours de Droit Civil : Personnes, Famille et Incapacités, 3ème Ed. 2013-2014, p.12
26
Situées dans la matière de la filiation, mais de portée générale. On qualifie de présomptions les conséquences
que la loi ou le magistrat tirent d’un fait connu (par ex. la date de naissance) à un fait inconnu (par exemple :
la paternité) (art. 225 CCCL III).
27
Délai de Viduité : Afin d'éviter les conflits de filiation paternelle concernant les enfants qui ont pu être conçus
pendant la période aux cours de laquelle les époux se trouvaient en instance de divorce ou encore pendant la
période qui a précédé le décès du mari de la mère, la loi avait institué un délai de 300 jours pendant lequel cette
dernière ne pouvait contracter un nouveau mariage : ce délai était désigné sous le nom de " délais de
viduité".https://www.juritravail.com/informations-pratiques/lexique/delai-de-viduite.html
24
de la Famille28. Cependant aussi, un enfant conçu postérieurement au décès de son
géniteur ne peut prétendre à la qualité d'héritier mais l'enfant simplement conçu est
considéré comme existant, il peut donc hériter, à condition qu'il naisse vivant et viable.
Il est vrai que deux situations peuvent survenir dans l’hypothèse de la fin de
la personnalité juridique : D’une part le décès de la personne et le doute sur l’existence de
la celle-ci d’autre part.
Paragraphe I- LE DECES
25
les incapacités de jouissance qui sont toujours spéciales et empêchent seulement la
jouissance d’un droit32.
2- La succession
Pour que le décès puisse être déclaré, la mort doit être certaine. Or, pour
que la mort puisse être vérifiée, il faut un cadavre. Il existe deux situations où cela n’est
pas possible : l’absence et la disparition. Le législateur tente, au travers, de ces institutions, de
limiter les conséquences de cette incertitude pour la famille, les proches et généralement
toute personne intéressée.
I- L’ABSENCE
32
cf. infra la partie consacrée aux incapacités
26
L’absence est la situation d’une personne disparue de son domicile ou de sa
résidence, sans donner de ses nouvelles et sans avoir constitué un mandataire général.33
Il va sans dire que chacune de ces situations renforce une évolution dans
l’incertitude sur la vie de la personne dont le manque de nouvelles rend l’existence
incertaine.
33
Voy. l’art 173 al. de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la Famille telle que Modifiée et
Complétée par la loi n° 16/008 DU 15 juillet 2016
34
L'existence des personnes physiques Partie 1. , Droit des personnes, Droit des Personnes et de la Famille, p. 24
In http://editionslarcier.larciergroup.com › extra
35
Voy. les art 173 al. 2 et 176 de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la Famille telle que Modifiée
et Complétée par la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016
36
Art.176 du CF : « Lorsqu’une personne a quitté sa résidence depuis douze mois sans donner de ses nouvelles
et n’a pas constitué de mandataire général, les personnes intéressées ou Ministère Public peuvent demander au
Tribunal de Paix du dernier domicile ou de la dernière résidence, de nommer un administrateur de ses biens.
Autant que possible, l’administrateur est choisi parmi les héritiers présomptifs de l’intéressé. »
27
En effet, même si la cause du départ est connue (envie de prendre des
vacances), l’absence de nouvelles, au bout d’un certain temps, suscite le doute.
Inversement, la non-présence, même sur un coup de tête, interdit la constatation de
l’absence si des nouvelles sont données. Peu importe que les nouvelles aient été reçues
directement : l’intéressé a écrit à sa famille, à ses amis…, ou indirectement : les services de
police l’ont localisé, il a utilisé sa carte bancaire…
Un délai est exigé entre le jour où furent données les dernières nouvelles et
le déclenchement de la procédure en présomption d’absence ; soit une année pour la
personne qui n’a pas constitué de mandataire général37, soit trois ans pour celle qui l’a
constituée38. Dès lors l’appréciation de l’absence relève uniquement de la loi et non du juge de
Paix.
37
Voy. l’art 176 de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la Famille telle que Modifiée et Complétée
par la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016
38
Voy. l’art 173 al. 2 de la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant Code de la Famille telle que Modifiée et
Complétée par la loi n° 16/008 du 15 juillet 2016
39
Art. 184. Le tribunal, en statuant sur la requête en déclaration d’absence de toute personne intéressée ou du
Ministère public, a égard aux motifs de l’absence et aux causes qui ont pu empêcher d’avoir des nouvelles de
la personne présumée absente.
28
ne pourra faire droit à la requête ou adjuger celle-ci que si les motifs y invoqués se
trouvent justes et bien vérifiées.
40
Voy. Art. 17 al. 2 : Si le défendeur ne comparaît pas, il est donné défaut et les conclusions du demandeur sont
adjugées si elles se trouvent justes et bien vérifiées.
41
Voy., art. 191 al.1 du Code la famille
42
Voy., art.185 du Code de la Famille
43
Voy., art. 193 al.2 du Code de la Famille
44
Voy., art. 193 al. 2 et 205 du Code de la Famille
29
Il s’agit de situer les intérêts du conjoint, des enfants puis des tiers.
Concernant le mariage de l’absent, il subsiste aussi longtemps que durera l’absence selon
la loi. En effet, l’absence n’est pas une cause de dissolution du mariage.
Si l’absent est marié, c’est la présomption légale de paternité qui sera appliquée
conformément aux articles 601 et 602 du Code de la Famille. Les enfants nés d’une
femme mariée ont pour père la marie de leur mère. Ils porteront le nom de mari
même s’il n’est pas le père biologique.
Lorsque le mari est absent, la loi prévoie des délais pour l’application de la
présomption de paternité. Ainsi l’article 594 du Code de la Famille sur la filiation
prend en compte le délai de 300 jours à partir de la date des dernières nouvelles.
Cet article prévoit que la présomption légale de paternité ne s’applique pas aux
enfants dont la conception ne s’étant pas du Trois centième jour au Cent Quatre-
Vingtième jour inclusivement.
Aussi, l’article 606 du même Code de la Famille prévoit que la présomption légale
de paternité ne s’applique pas lorsqu’il est prouvé que le temps qui a couru avant le
délai de viduité le père était, pour cause établie de façon certaine, dans
l’impossibilité physique de procréer, tel le cas d’absence.
45
Voy., art. 195 et 196 du Code de la Famille
46
CSJ., 12 novembre 1978, R.C 194, B.A. 1978, p.122 in H.F MUPILA NDJIKE KAWENDE et C. WASENDA
N’SONGO, Code de la Famille Modifié, Complété et annoté, Pax Congo, Ed. Universitaires, Kinshasa, 2017,
p.373
30
La loi fait une distinction entre 3 périodes : la présomption d’absence, la
déclaration d’absence avec envoi en possession provisoire et l’envoi en possession
définitive après déclaration de décès.
- Si l’absent n’as pas désigné de mandataire, toute pers intéressée pourra saisir le
Tribunal de Paix afin que celui-ci désigne un mandataire et le tribunal compétant
en la matière est le tribunal du domicile ou de la résidence du présumé absent48. Le
mandataire désigné par le tribunal ne pourra gérer les biens que pendant une durée
de six mois s’il y a péril en la demeure.
47
Lire conjointement les articles 173 et 187 du Code de la Famille
48
Voy., art. 176 du Code de la Famille
49
Lire, art. 185 du Code de la Famille
50
Les héritiers présomptifs sont ou successibles sont des individus (parent du défunt) qui, du vivant d’une
personne (alors que sa succession n’est pas ouverte) ont vocation à lui succéder.
(https://succession.oorek.fr/astuce/voir/557357/hertier-presomptif), ou mieux celui qui, au jour d'un acte de
donation par exemple et si le disposant décédait à cette date, serait héritier légal. Ainsi, les enfants sont des
héritiers présomptifs de leurs parents ; en l'absence d'enfants, ce sont les collatéraux ; un petit-fils n'est pas
l'héritier présomptif de son grand-père paternel si, au jour de l'acte, son père est vivant et n'a pas renoncé à la
succession. (Lire in http://www.senat.fr/commission/loi/glsuccession.html)
31
possession provisoire, les héritiers présomptifs devront faire l’inventaire des biens et
donner caution pour sûreté de leur administration.
Le Ministère Public tout comme toute personne qui peut hériter est en droit
saisir le tribunal pour déclaration de décès 5ans après l’envoi en possession provisoire ;
décision qui a pour effet l’attribution de l’envoi en possession définitive et va consister en
l’attribution des biens de l’absent à ses héritiers c-à-d d’ouvrir sa succession.51
Les ayants droit (héritiers) existant au jour admis comme celui du décès
vont se partager définitivement les biens de l’absent déclaré décéder conformément aux
règle de succession telles qu’organisées en droit de la Famille52 et auront en conséquence
les attributs de la propriété (l’usus, le fructus et l’abusus). En ce moment, la loi prévoit la
décharge de la caution afin que ceux-ci deviennent propriétaires53.
B- De la Fin de l’absence
La fin de l’absence évolue sous deux angles : la réapparition de l’absent et le
décès de l’absent
a. Le décès de l’absent
Le décès de l’absent suppose que ce décès est connu et prouvé (par son
cadavre). Ainsi, l’absent perd sa personnalité juridique avec toutes les conséquences
juridiques découlant du décès.
b. le retour de l’absent
Il va sans dire que son retour aura des conséquences tant sur les biens que
sur les personnes.
sur les personnes.
51
Voy., art. 191 du Code de la Famille
52
Voy., art. 194 du Code de la Famille
53
Lire, art. 195 du Code de la Famille
32
Les intérêts étant en effet plus prépondérant que le souci de sauvegarder l’ordre public,
il importe que les époux eux-mêmes se prononcent sur l’opportunité de reprendre la vie
commune ; car si le conjoint a pu contracter un second mariage sans attendre la dissolution du
précédent (laquelle devant précisément résulter du jugement déclaratif de décès, de l’époux
absent), il y a lieu qu’il s’est produit quelque chose d’anormal.
En pareil cas, l’on pourrait supposé que la raison ayant décidé l’époux survivant à se
remarier avant le jugement déclaratif de décès constituerait en même temps un élément que
l’autre conjoint pourrait invoquer pour obtenir le divorce par adultère avec état de grossesse ou
de naissance d’un enfant hors mariage ; etc.
Aussi le MP serait mal venu d’intervenir en pareil cas et il appartient à l’époux laissé de
faire lui-même valoir ses droits s’il l’estime nécessaire. Ainsi si par exemple, il accepte de
reprendre la vie commune, cette attitude vaudra pardon à l’égard de l’époux coupable. En cas
de refus, le second mariage considérait comme putatif, pourra rétroactivement produire ses
effets.
- S’agissant de l’obligation de restitution, la loi fait une distinction entre les biens et
les revenus.
Pour les biens, l’obligation de restituer est totale. Quant aux revenus, la loi fait une
distinction selon la durée de l’absence. Ainsi :
Si l’absent revient avant 15 ans depuis la date de son départ, la restitution des
revenus se fait au 1/5e
S’il revient après 5 ans révolus la restitution des revenus se fait au 1/10e retour au
cours de la période de déclaration d’absence avec envoi en possession définitive.
33
S’agissant des biens dans la totalité et dans l’état ou ceux-ci se trouvent.
Concernant les revenus les envoyés en possession définitive gardent la totalité des
revenus (article 127 code civil)
II. LA DISPARITION
Dès lors qu’il perd sa personnalité juridique, sa succession est ouverte alors
que ses biens sont définitivement partagés, le disparu est assimilé à un défunt. Et
54
Art. 144
55
Art. 145
56
Art. 145
34
pourtant, la disparition suivie du jugement déclaratif de décès entraine la perte de la
personnalité juridique, il va de soi qu’elle entraine à l’occasion dissolution du mariage et
ouvre la possibilité au conjoint survivant de convoler. Cependant, si c’est une femme, elle
devra attendre 300 jours avant de se marier afin de donner la possibilité de déterminer la
paternité de l’enfant à naître dans cette période de viduité.
2- la fin de la disparition
a) Le décès du disparu
Le disparu est réellement décédé c-à-d. son décès est réellement connu et prouvé (Par
une certitude ou cadavre). Tout comme l’absent, le disparu perd sa personnalité juridique
avec toutes les conséquences juridiques découlant du décès.
b) Le retour du disparu
En tant que fait de l’état civil, la disparition est prévue expressément par les
articles 142 à 147 du chapitre II du Code de la Famille relatif à l’état civil. Cependant, si
celui-ci dont le décès a été judiciairement déclaré réapparait postérieurement, le procureur
de la république, l’ex-disparu ou même tout intéressé peut demander au Tribunal de
prononcer l’annulation du jugement déclaratif de décès. Laquelle annulation aura pour
effet la réaffirmation de la personnalité juridique du disparu qui entrainera éventuellement
des conséquences de droit.
35
CHAPITRE 2. LES ATTRIBUTS DE LA PERSNALITE JURIDIQUE
Les attributs de la personnalité juridique ont droit des pers physiques sont
caractérisés par leur diversités, on peut procéder à une classification. Certains droit
évaluables en argent et sont appelés droits extrapatrimoniaux (Section 1) et ceux non
directement évaluables en argent qui sont dit droits extrapatrimoniaux sont des droits qui
ne sont pas (Section 2).
Les droits patrimoniaux sont des droits issus du patrimoine. Mieux, ces sont les
droits subjectifs qui sont susceptibles d’une évaluation pécuniaire, et qui entrent à ce titre dans le
patrimoine de l’individu.
Paragraphe 1- LE PATRIMOINE
A- DEFINITION
Le patrimoine est donc une universalité. Cela signifie qu’il comprend, même si ce n’est
que potentiellement, des éléments d’actif et des éléments de passif, l’ensemble des éléments de l’actif
répondant de l’ensemble des éléments du passif.
On retrouve ce principe dans la Code Civil Livre III. Selon ce principe : « Quiconque
s'est obligé personnellement est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens mobiliers et
immobiliers, présents et à venir. » Les biens à venir répondent donc aussi des dettes.
Les éléments de l’actif non présents au moment où une dette a été contractée doivent
néanmoins en répondre. Ce qui compte n’est pas la composition du patrimoine au moment où la dette
a été contractée, mais sa composition au jour où le créancier demande l’exécution de l’obligation
(3.1).
Selon la théorie d’Aubry et Rau, les auteurs qui ont élaboré la théorie du patrimoine,
celui-ci émane de la personnalité. Il faut en déduire que toute personne a un patrimoine, que toute
personne n’a qu’un patrimoine et que seules les personnes ont un patrimoine (3.2).
57
J. Vincent et R. Guillien, Lexique des termes juridiques. Dalloz 2005, 15 e éd.
36
B- LES CARACTERES DU PATRIMOINE
Le patrimoine est nécessaire unique et constitue une unique versatile. (Voir cours
introductif au droit)
Tous les transferts de droit qui ont eu lieu doivent être reportés à la date
réelle du décès.
Il s’agit d’un pouvoir juridique exercé par une personne sur une chose. Le
droit réel se distingue du droit personnel en ce qu’il n’admet pas d’intermédiaire entre la chose et
la personne ; le pouvoir sur la chose est donc direct et immédiat. Il n'y a qu'un titulaire du droit,
pas de sujet passif, car le droit réel ne crée aucune obligation à la charge de personne.
En tant que droit, droit le réel confère à son titulaire un pouvoir direct sur la
chose tout en étant répartis en deux en deux grands groupes :
- Les droits réels principaux
- Les droits réels accessoires
Ce sont des droits qui portent sur la chose elle-même exemple : Le droit de propriété.
Le droit de propriété est définit comme le droit réel le plus complet car donne à son titulaire tous
les attributs de propriété (l’usus, l’abusus, le fructus).
Parmi les droits réels principaux il y a des démembrements de la propriété; c'est-à-dire que les
titulaires de ces droits n’auront pas tous les attributs de la chose. C’est lors que le pouvoir est
37
exercé sur la chose elle-même (droit immédiat sur la chose). Cette propriété permet d’obtenir
certains avantages. Ainsi de l’usufruit, qui permet de bénéficier des attributs de la propriété.
Les droits réels accessoires qui ont pour objet de garantir une créance.
Ces droits ne portent pas directement sur la chose, il constitue l’accessoire d’un
droit de créance. On ne peut donc parler de droit réel accessoire que lorsqu’il existe au paravent
un droit personnel. Lorsque ces droits réels portent sur des immeubles, on parle d’hypothèque.
S’ils portent sur des biens mobiliers on parle de gage on de maintenant.
En d’autres termes, il s’agit des droits exercés sur la valeur de la chose. Ce sont
seulement l'accessoire d'un droit de créance qui renforcent l’efficacité des droits réels ; ainsi des
gages, constitués en garantie d'une créance, ou des hypothèques, qui sont accessoires à une
créance. Le droit réel accessoire offre donc un droit sur la chose, mais celui-ci n’est utile que pour
la valeur que la chose représente.
1 - Notion
Les droits personnels sont des droits qui permettent à un pers appelé créancier
d’exiger d’un autre appelé débiteur l’exécution d’une certaine prestation mieux, un pouvoir
juridique octroyé à une personne d'exiger d'une autre qu'elle fasse ou donne ou non quelque
chose. Il résulte donc que le droit personnels ne porte pas directement sur le bien, mais met en
rapport deux personnes.
38
Néanmoins, la prestation constitue le rapport juridique qui lie le créancier au débiteur et
qui consiste en une obligation. Il s’agit donc d’obligation de faire ou de ne pas faire entre
deux personnes, l'un étant le créancier, l'autre le débiteur comme souligné supra. Cette
obligation permet donc d’exiger la prestation à une autre personne.
Il faut retenir, cependant qu’en tant que droit, les droits personnels disposent des
sources qui sont de deux ordres à savoir :
- Un acte juridique tel un contrat,
- Un fait juridique tel qui celui qui n’emporte pas la volonté de la personne en l’occurrence
le décès, ou celui qui emporte la volonté de la personne le changement de domicile
2 –Caractères
3- Effets
Les droits personnels ne sont pas opposables à tous, contrairement aux droits
réels. Ainsi, le bénéficiaire du droit peut être confronté à l'insolvabilité de l'autre. Cependant, le
créancier des droits personnels dispose de gage général mais ne dispose ni de droit de suite moins
encore de droit de préférence.
Il est nécessaire de retenir que le créancier dispose d’un « droit de gage général » sur le
patrimoine de son débiteur sans que celui-ci ne soit un droit réel. Ce droit de gage général lui
permet néanmoins de faire saisir à son profit les biens de son débiteur ou à faire prendre à son
avantage certaines mesures conservatoires.
- De faire saisir les biens du débiteur,
- De prendre certaines mesures conservatoires :
Action oblique,
Action paulienne (annulation des actes frauduleux du débiteur).
Le créancier n'a ni droit de suite ni droit de préférence :
- Pas de droit de suite : le créancier ne peut exiger l'exécution forcée que sur le
patrimoine de son débiteur au moment de la poursuite,
39
- Pas de droit de préférence : si les biens du débiteur sont insuffisants, tous les créanciers
viendront en concours, ils seront remboursés « au marc le franc » sans priorité tirée
notamment de l'ancienneté de la créance.
Enfin, on peut rappeler que le droit personnel ne permet pas de suivre les biens passés entre
d’autres mains donc n’emporte pas droit de suite
Lors du patrimoine, les droits extrapatrimoniaux sont des droits qui ne sont pas
directement évaluables en argent. Ces droits sont intimement liés à la personne humaine c’est
pourquoi on les appelé aussi droit de la personnalité.
Bien qu’étant divers, les droits de personnalité peuvent être classés en deux (2) grands groupes :
1) Droit privé de la personnalité
2) Droit public de la personnalité
Ces textes consacrent des droits politiques, économiques et sociaux et même des
droits civils
La loi protège le corps humains contre les atteintes qui peuvent revêtir différentes
formes : légère ou grave. Pour protéger le corps humain, le législateur a énoncé un principe
assorti d’exception.
Tout être humain a le droit d’exiger qu’aucune atteinte ne soit portée à son corps
par un tiers. Ce principe est consacré par l’article 4 de la convention africaine des droits de
l’homme et la sanction varie de l’amende à l’emprisonnement.
40
Au plan civil, l’auteur du dommage devra verser des dommages-intérêts à la victime
conformément à l’article 258 du Code Civil LIII.
Au plan médical, ces atteintes sont gouvernées par le principe de la nécessité du
consentement du malade ou à défaut de ses parents. Cependant, ce principe de
consentement nécessaire est assorti d’une exception et concerne les cas d’urgence et de
nécessité absolue. Telle la circoncision, l’amputation d’une jambe d’un diabétique, la
césarienne,…
Il y a des atteintes émanant de l’intéressé lui-même. Concernant ces atteintes deux principes
entrent en conflit :
- Celui de l’inviolabilité du corps humain
- celui de la liberté dispose de son propre corps à sa guise l’emporte sur celui de
l’individualité du corps humain.
De l’inviolabilité l’emporte sur le principe de la liberté de disposer de son propre
corps.
1- le droit à l’honneur
C’est le droit de chacun d’exiger que les tiers respectent son honneur; c'est-à-dire
son sentiment de dignité morale.
Ces atteintes à l’honneur peuvent revêtir la forme de diffamation (salir le nom de
quelqu’un) ou d’injures. La protection juridique au plan civil du droit à l’honneur s’analyse en une
action responsabilité civile contre l’auteur de l’atteinte sur le fondement de l’article 258 du Code
Civil Livre III. Au plan pénal, l’atteinte au droit à l’honneur entraine des sanctions lorsque celle-ci
a lieu par voie de presse.
C’est le droit de tout individu de protéger sa vie privée contre les instruisions ou
les immixtions (s’immiscer) des tiers. Il s’agit pour tout individu d’interdire toute divulgation des
éléments de sa vie privée.
La vie privée d’une personne comporte sa vie sentimentale, l’état de sa santé
(même s’il s’agit d’une personne publique) et aussi la vie religieuse.
Les atteintes à la vie privée peuvent revêtir la forme d’une publication d’un
ouvrage ou même d’une œuvre d’art.
S’agissant de la protection, il n’existe pas de texte spécifique en droit Congolais ;
Néanmoins, le juge est-il obligé d’utiliser un texte de portée générale (article 258 du Code Civil)
qui permettra de mettre en œuvre la responsabilité civile de l’auteur de l’atteinte. Il faudra donc
que la victime démontre l’existence d’une faute suivie d’un préjudice et de l’existence d’un lieu de
causalité.
41
La faute peut s’analyser en une immixtion ou divulgation sans le consentement
l’intéressé. En effet, le consentement de l’intéressé exclus la faute. Et la faute serait alors la
divulgation sans consentement.
Bien que l’intéressé ait donné son consentement, des problèmes vont survenir
s’agissant de la portée du consentement.
l’individu a donné son consentement. Mais son consentement a été utilisé par d’autres
tiers. Dans ce cas, il y a faute.
La jurisprudence précise qu’une autorisation donnée dans le passé ne doit pas être
considérée comme une renonciation définitive au respect de la vie privé.
A la faute, il est nécessaire qu’il existe un préjudice (moral ou matériel) et un lien
de causalité les unissant. Ces trois conditions réunies, le tribunal condamnera l’auteur à des
dommages et intérêts; mais si c’est par voie de presse, il ordonnera la saisie et même leur
destruction.
Le journaliste est couvert tant qu’il se contente d’une certaine objectivité des faits.
S’il y a relation (relater) inexact des faits, la protection à la vie privée, va remporter sur la liberté
de l’information.
3- Le droit à l’image
C’est le droit de toute personne sur son image et sur l’utilisation qui en est faite.
A défaut de texte spécifique sur le droit à l’image, la victime va intenter une action
en responsabilité civile sur le fondement de l’art la triple preuve de la faute du préjudice et du lieu
de causalité. Il y asura faute lorsque la publication, la reproduction et la divulgation de la photo
d’autrui se fera sans son consentement.
42
La licéité de la publication résulte de la liberté de photographier les lieux publics ainsi,
lorsque la photo est prise dans un lieu public, on estime qu’il y a consentement tacite.
Cependant, si l’image de la personne est mise en exergue et que le lieu devient
l’accessoire, la publication de la photo porterait alors au droit à l’image.
L’identification des personnes physiques sera analysée sous trois angles essentiels.
Celui concernant le nom des personnes physiques (1) puis celui du domicile des personnes
physiques (2) et enfin celui de son identification en tant individu distinct de tout autre à travers
son enregistrement à l’état civil.
Ce caractère signifie que toute personne physique doit avoir un et un seul nom sous lequel il
s’identifie dans la vie sociale.
Exemples :
- Joseph KADHORO kagenyi
- Marie Grace AGISHA MURHIMBO
Le caractère signifie que l’on ne peut perdre son nom pour la non utilisation pendant
l’écoulement d’un certain délai.
43
4° le caractère incessible
Ce caractère signifie simplement que les personnes physiques ne peuvent faire l’objet
de commerce juridique, c'est-à-dire que le nom ne peut être vendu.
C- Le droit au nom
Les règles d’attribution sont différentes qu’il s’agit d’un fait naturel (un fait né hors mariage)
En la matière, la loi offre deux possibilités fuyant au choix du nom patronymique de l’enfant
légitime.
1ère possibilité
Cette possibilité la plus connue confère à l’enfant né dans le mariage le nom du mari de sa mère.
2ème possibilité
Cette possibilité permet au père de l’enfant légitime de faire ajouter le nom de jeune fille de la
mère, son épouse. L’enfant aura ici un nom patronymique double.
Une distinction est encore faite selon qu’il s’agit d’une filiation naturelle.
- la filiation naturelle simple : L’enfant naturel simple est celui qui est né hors mariage ; c'est-à-
dire qu’un coutumière ou des fiançailles. Dans un tel cas la loi envisage trois hypothèses
distances :
La première hypothèse Cette hypothèse concerne le nom d’un enfant naturel simple
lorsque la filiation est établie à l’égard d’un seul parent. Dans ce cas, l’enfant portera le
nom patronymique de ce parent.
La deuxième hypothèse Elle vise le cas où la filiation de l’enfant est établie simultanément
à l’égard des deux parents. Alors l’enfant portera le nom patronymique de son père.
44
La troisième hypothèse C'est-à-dire où la filiation de l’enfant est établie en premier lieu
par la mère et en second lieu par le père. Cette hypothèse emporte un principe et des
exceptions. Selon le principe, l’enfant est établie en second lieu à l’égard du père porte le
nom de sa mère auquel il est adjoint le nom de père. Le nom de la mère en premier lieu
et celui du père en second lieu. Exceptionnellement avec le consentement de la mère
donné é par acte authentique il peut y avoir soit inversion de l’ordre des noms soit
substitution du nom du père au nom de la mère.
Le nom patronyme de l’enfant retrouvé est attribué par l’officier d’état civil à qui la naissance ou
la découverte a été déclaré.
D. LE CHANGEMENT DU NON
D- LA PROTECTION DU NOM
45
Quelles sont les conditions requises pour cette protection et quelles sont les sanctions de
l’atteinte eu nom patronymique ?
1- les conditions de la protection. Le porteur d’un nom ou ses descendent même s’ils ne
portent pas eux même ce nom peuvent s’opposer sans préjudice de dommages et
intérêts à ce que ce nom soit usurpé ou utilisé par un tiers à titre de nom, surnom ou
pseudonyme ». Il ressort de cet article que les porteurs du nom lui-même ou soit ses
descendants. En outre, l’usurpateur doit être un tiers peu importe que cette usurpation
constitue une faute entraînant un préjudice. Une fois l’usurpation constatée, il en
résulte des sanctions.
Le prénom est une appellation qui permet de distinguer un individu des autres membres de la
famille portant tout le même nom patronymique. Quelles sont les règles d’attribution du
prénom et quel est son régime juridique.
A- L’ATTRIBUTION DU PRENOM
B- LE CHANGEMENT DE PRENOM
46
En tant que complément du nom patronymique, le prénom est également régit
par le principe de l’immutabilité consacré par l’article 56 du Code de la famiulle. Principe
connaît tout de même quelques exceptions.
Le jugement d’adoption lequel modifié la filiation de l’enfant peut- avoir des incidences sur le
ou les prénoms de celui-ci.
Peut-on se plaindre de voir un tiers usurper son prénom ? Existe-il une action en défense du
prénom comme il en existe pour le nom patronymique ?
1- l’absence de protection légale du ou des prénoms près isolement Isolé du nom
patronymique, les prénoms ne bénéficient d’aucune protection légale. Lorsque
l’usurpation porte à la fois le sur le nom patronymique et le prénom, le porteur du
prénom peut intenter une action en justice car l’association du patronyme et du
prénom est susceptible de confusion.
2- Protection du prénom vu comme le patronyme. Dans un tel cas, c’est la protection par
légale prévue par le patronyme qui sera appliquée.
L’on peut classer les accessoires du nom en deux groupes. D’un coté, les particules et les
titres nobiliaires, de l’autre côté nous avons les pseudonymes et les surnoms.
1- les particules
C’est un mot qui précède certains noms patronymique il peut s’agir en droit
français de la particule du ou des Ex : Patrice De Souza
Il existe en RD. Congo des particules originales; on peut citer chez les gens du
Maniema la particule bin, on peut citer chez les SHI et HAVU la particule WA et MWA
contrairement au droit française où la particule est un signe de noblesse, en droit congolais la
particule désigne le lien de filiation.
47
Les titres de noblesse sont des titres honorifiques que portent certaines catégories de
personnes.
EX : défit de leur caractère accessoire, les titres nobiliaires bénéficiant du même régime de
protection du nom patronymique.
B- LE PSEUDONYME ET LE SURNOM
1. le pseudo
C’est un nom de fantaisie ou un nom d’emprunte choisi par une personne dans
l’exercice d’une activité particulière. : Papa WEMBA, KOFFI OLOMIDE,…
L’on ne peut prendre pour pseudonyme le patronyme d’un tiers. S’agissant du
régime juridique du pseudonyme, nul ne peut se faire désigner dans les actes officiels
uniquement par son pseudonyme. Le pseudonyme n’est pas non plus transmissible par
filiation.
2. le surnom
C’est un nom que la société attribut à certaine personne du fait de leur caractère
ou de leurs habitudes. Ex : KARABIYA, TROUER…… Il est permis d’ajouter le
pseudonyme ou le surnom au prénom précédé du mot « dit »
Tandis que la résidence et l’habitation sont des lieux où une pers se trouve de
façon effective, le domicile se caractérise par une simple présomption de présence de
l’individu au lieu du principal établissement. C’est la raison pour laquelle la notion de
domicile est une question de droit et non un endroit où l’on vit habituellement.
A- Le domicile volontaire
Le domicile volontaire est le lieu qu’une personne Physique s’est fixée comme principal
établissement. C’est un lieu de situation géographique volontairement choisie où selon la loi
la personne est présumée être la question se pose de savoir si le fait matériel de fixer son
principal établissement dans un endroit-est-il suffisant pour caractériser le domicile? Au-delà
de cette volonté de fixer son domicile dans un endroit, la loi impose deux éléments
constitutifs du domicile. La première est un élément matériel qui est le fait de s’établir à un
endroit déterminé et le 2 e élément, l’élément intentionnel qui est la volonté de vouloir fixer
son principal établissement à cet endroit. Pour déterminer le domicile volontaire, lorsque la
pers. A plusieurs centre d’intérêts le juge des certains cas font prévaloir le lieu d’exercice de
la fonction; Dans d’autre cas les intérêts familiaux seront pris en compte pour déterminer le
domicile.
48
Ce sont des domiciles imposés par la loi. Ces domiciles sont imposés aux individus en
fonction de lieu état de dépendance ou en fonction de l’activité exercée.
1- Le domicile de dépendance
b) le domicile de la femme mariée Le principe est énoncé par l’article 108 du code civil
en son alinéa 1er en ces termes « la femme mariée n’a point d’autres domicile que
celui de son marie » ce principe connaît 2 exceptions :
- Le 1er résulte de l’article 60 de la loi sur le mariage : « Lorsque le domicile
fixé par le mari présente des dommages d’ordre physique ou morale, la
femme peut demander à être autorisée par le juge à savoir pour elle et ses
enfants une autre résidence »
- La 2e exception concerne le domicile de la femme séparé de corps qui cessera
d’avoir par domicile l’égale celui de son mari.
c) le domicile légal des domestiques et de gens de maison majeur Ces pers auront pour
domicile légale celui de leur employeur si le travail exercé a un caractère habituel et
encore si ceux-ci vivent effectivement avec leur employeur.
A- Les caractères
Ils sont au nombre de deux. Le premier caractère est le caractère obligatoire. Ainsi,
toute pers. Physique selon la loi doit avoir nécessairement géographique. Le deuxième
caractère qui est le corollaire du premier est le caractère unique du domicile selon
lequel toute pers. Physique doit avoir en principe un seul lieu de rattachement
géographique. Les effets principaux du domicile sont liés à la détermination de la
compétence territoriale e et à l’accomplissement de certains actes juridiques.
49
2- la détermination de la compétence territoriale de l’officier de l’état civil En matière de
célébration du mariage. Le domicile est l’un des critères de détermination de la
compétence de l’officier de l’Etat civil. En matière de mariage, le domicile et la
résidence ont une compétence concurrente.
1. Notion du changement
Le fait matériel d’établir son principal établissement dans un autre endroit est-il
suffisant pour caractériser le changement de domicile ? Selon la loi le Changement de
domicile s’opère par le fait d’une habitation réelle dans un autre lieu joint à l’intention d’y
fixer son principal établissement.
2. Preuve du changement
L’état civil lui-même est un service public administratif ayant pour fonction
d’enregistré les différents évènements de délivrer à cette fin des actes de l’état civil aux
usagers. Les actes d’état civil constituent pour les personnes physiques les actes authentiques
de leur état.
Les pays doivent connaître le nombre annuel des naissances et des décès, ainsi
que les principales causes de mortalité, en passant par le mariage pour que leur système
étatique fonctionne bien. Le seul moyen de comptabiliser tous les habitants consiste à
recenser les naissances et les décès auprès de l'état civil. Cet enregistrement est à la base de
l'identité légale de chaque individu et permet aux pays d'identifier les questions sécuritaires
nationales les plus pressantes.
50
Lorsque les décès ne sont pas comptabilisés et les causes ne sont pas
enregistrées, les gouvernements ne peuvent pas élaborer de politiques efficaces de sécurité
publique, ni mesurer leur impact. L'état civil est un service établi dans tous les pays
développés et nécessaire dans les pays en développement. Les informations sur la natalité et
la mortalité en fonction de l'âge, du sexe et de la cause sont la pierre angulaire de la
planification de tous les secteurs de la vie publique.
Est-il nécessaire de rappeler que l'état civil est le moyen permettant au pays
l'enregistrement continu et exhaustif des naissances, des décès et de la situation maritale de
leurs habitants.
Les pays qui n'ont pas un système opérationnel d'enregistrement de l'état civil
n'ont qu'une idée approximative des statistiques démographiques, de la longévité et de la santé
de leur population. Cependant, les services d'état civil sont la source la plus fiable de
statistiques sur les naissances, les décès et les causes de mortalité. Bien plus, l'état civil offre
de nombreux avantages. Le droit de l'individu à être recensé au commencement et à la fin de
sa vie est fondamental pour son intégration sociale. En dehors des questions d'assurance ou
d'héritage, l'enregistrement et le certificat de décès sont souvent exigés pour les enterrements,
les remariages ou la résolution des affaires criminelles.
En plus de tous les avantages qu’il offre, l'enregistrement à l'état civil peut
présenter certains risques. Il est en effet possible d'utiliser les informations fournies pour
discriminer certains groupes, mais des moyens existent pour concevoir des systèmes réduisant
ce risque.
Faut-il le souligner qu’au-delà des risques que l’état civil peut présenter, il n’en
demeure pas moins qu’il offre des innombrables avantages et cela dans tous les secteurs de la
vie nationale et de l’individu en tant que sujet des droits.
51
- Comment participer ou celle de comment intéresser les acteurs sociaux et politiques à
une prise en compte de l’état civil dans les perspectives d’instauration d’une plus
grande sécurité nationale.
Les documents qui contiennent les actes de l’état civil sont au nombre de deux. D’une part,
les registres d’état civil, et d’autre part le livret de famille. Selon les lois sur l’état civil il doit
être tenu dans chaque circonscription et dans chaque centre secondaire d’état civil 4 registres
distincts à savoir :
- Les registres de naissance ;
- Les registres de décès ;
- Les registres de mariage ;
- Les registres supplétoire pour les déclarations autres que les naissances les décès et le
mariage.
Les actes ou jugements supplétifs d’acte de l’état civil ont pour objet de suppléer le
défaut d’acte. C’est ainsi qu’en cas de déclaration de naissance hors délai ou en
l’absence de toute déclaration ou encore en cas d’impossibilité juridique
d’établissement, l’acte de naissance, le jugement supplétif de naissance sera substitué
à cet acte de naissance. Son obtention nécessite une requête au Tribunal du lieu où
l’acte aurait dû être dressé.
L’acte de notoriété est un acte dressé par un officier public ou par un magistrat sur la
base de déclaration faite par plusieurs personnes. L’objet de cet acte est d’attester des
faits notoirement connus en l’absence d’un acte d’état civil. L’autorité compétente
pour établir cet acte est le président du Tribunal du lieu de naissance ou du domicile
du demandeur. Le contenu de l’acte de notoriété relève de l’article …………..de la loi
sur l’état civil.
52
D- Les Actes de Mariage
L’acte de mariage tout comme l’acte de naissance s’établit après une procédure de
déclaration devant l’officier d’état civil. L’acte de mariage est un acte qui constate
l’union entre deux personnes majeures. L’une de sexe masculin et l’autre de sexe
féminin.
L’acte de décès comme on l’indique est un acte établit par l’officier de l’état civil comme
l’acte de naissance. Cet acte constate la mort biologique. Cet acte est établi après déclaration
faite par l’un des parents d’un défunt ou par toute personne possédant sur le défunt les
enregistrements nécessaires. A cette déclaration. Tout comme la déclaration de naissance,
l’acte décès doit se faire dans le même délai de trois mois. Le contenu de l’acte de décès
relève de l’article …………………….du Code la Famille.
A- La rectification Administrative
Elle est l’œuvre de l’officier d’art civil encore appelé agent de l’état civil. Cette
rectification d’office par l’officier d’état civil se fait dans la phase de rédaction de l’acte civil
concerné.
Ce pouvoir de rectification concerne exclusivement les irrégularités
découvertes avant que l’officier n’appose sa signature sur l’acte. Ex : les erreurs
d’orthographes dans l’inscription des noms ou prénom, erreur sur le sexe de l’enfant ou même
des amis. Une fois ces irrégularités constatées, tant que l’officier n’a pas encore opposé sa
signature, il peut de son propre chef procéder à la rectification.
B- La rectification Judiciaire
La rectification judiciaire est celle qui est ordonnée par le président du Tribunal
ou par le juge de la section du Tribunal qui a rendu le jugement déclaratif ou supplétif d’acte
de l’état civil. Cette rectification intervient dans les cas où les omis ou les erreurs ne sont pas
purement matérielles. Ces erreurs ou omis de ce cas doivent portés sur une mention ou une
indication essentielle de l’acte. Ex : omis de particule dans l’établissement de l’acte de l’état
civil ou inverse des noms et prénoms
53
La force probante des actes de l’état civil est l’autorité qui est rattaché à cet acte entant
qu’instrument de preuve. Les événements constatés dans le registre de l’état civil sont soit des
faits juridiques (mariage ou reconnaissance d’enfant). En matière d’état des pers. Le
législateur a imposé la preuve par écrit par les actes et les faits juridiques. Etant établit par un
officier public ou par une autre autorité investie de cette faculté de rédiger des actes,
présomption de sincérité s’attache au contenu des actes de l’état civil jusqu’à inscription de
faux. Les actes de l’état civil ont la force probante des actes authentiques. Il existe à côté des
actes authentiques. Il existe à côté des actes authentiques des modes de preuve d’attestation de
l’état des personne.
- -La possession d’état elle consiste dans l’exercice de fait des prérogatives d’un état
indépendant du point de savoir est vraiment titulaire des prérogatives. La possession
de l’état comporte 3 éléments caractéristiques.
- Le monème (nom) C’est le fait de porter le nom qui correspond à l’état que l’on
prétend
- Le tractatus (traitement)
- Le Fama (la renommée) C’est le fait d’avoir été considéré par la famille par la société
comme ayant l’état dont se privant la possession d’état comme mode de preuve ne
joue pas dans tout les cas. Elle ne joue qu’en matière de filiation d’enfant légitime.
Le témoignage comme mode
Preuve de l’état en matière de filiation la loi admet que la preuve puisse se faire par
témoignage à défaut d’acte de naissance et de possession constante d’état ; ou si l’enfant a été
inscrit sous un faux nom ou si l’enfant est n é de père et mère inconnu.
SECTION I. GENERALITES
Paragraphe 1. Définition
Le terme état civil emporte une double signification à savoir :
- L’ensemble des qualités juridiques qui établissent la situation d’une personne au sein de la
famille et de la société au point de vue de la jouissance et de l’exercice des droits civils
- Service public chargé d’établir et de conserver les actes de l’état civil.
L’état d’une personne est son statut juridique, sur le plan national, sur le plan familial, et
sur le plan social.
54
- situation matrimoniale (célibataire, marié, veuf, divorcé).
§ 3. Caractère de l’état
Les règles déterminant l’état des personnes ont essentiellement un caractère impératif car
elles assignent à chacun sa place dans la société civile. Il en résulte que l’état d’une
personne est opposable à tous.
55
Définition : C’est l’exercice de fait des prérogatives d’un état indépendamment du point de
savoir si l’on en est vraiment titulaire. Traditionnellement la possession d’état
comporte 3 éléments :
- Le nomen : C’est le fait de porter le nom qui correspond à l’état que l’on prétend
avoir.
- Le taractatus (traitement) C’est le fait d’avoir été traité par les proches comme
étant celui dont on prétend avoir l’état.
- Le fama (renommée) C’est le fait d’avoir été considéré par la famille et par le
public comme ayant l’état dont on se prévaut.
La possession d’état ne fait pas présumer l’existence de l’état au profit du possesseur. Car
aux termes de l’article 72, l’état civil des citoyens n’est établit et ne peut être prouvé que
par les actes de l’état civil.
Néanmoins la possession d’état joue un rôle dans le domaine de la filiation (Cfr chapitre
consacré à la filiation).
Comme toute situation juridique, l’état est protégé par des actions en justice : action d’état
- On distingue les actions en réclamation d’état des actions en contestation d’état
- Action constitutif d’état.
Le jugement rendu sur ces actions, en tant qu’il déclare un état antérieur, est
dit déclaratif.
Celles par lesquelles, une personne prétend établir que tel individu,
possédant un tel état déterminé n’a pas droit à cet état (P.e. Action en contestation d’une
reconnaissance d’enfant né hors mariage).
Ici le but de l’action n’est pas la contestation d’un état existant, mais la
modification par le jugement de l’état antérieur de la personne, l’attribution d’un état
nouveau (P.e. jugement de divorce, jugement prononçant le retrait d’une naturalisation
56
action tendant à un jugement d’adoption et jugement de mise en état d’interdiction
judiciaire d’un élément.....
§1. Notion
On appelle ″ actes de l’état civil ″, les actes authentiques qui constatent les
principaux faits ou actes juridiques relatifs à l’état civil d’une personne et qui sont le mode
de preuve de ces faits ou actes ( ALEX WEILL, Droit Civil , Tome I Vol 2 1972 p. 95 )
Les principaux actes de l’état civil sont : acte de naissance, acte de mariage, de
décès.
§ 2. Rôle des actes de l’état civil Cfr p. 15
Les actes de l’état civil sont dressés par des officiers publics spéciaux appelés
officiers de l’état civil. Les fonctions de l’état civil sont remplies selon les prescrits de l’article 76
par :
- Le Commissaire de Zone rurale ou urbaine ou sous sa direction par les agents subalternes
qu’il désigne.
- Le chef de collectivité ou sous sa direction par les agents subalternes qu’il désigne.
Les officiers de l’état civil sont seuls compétents pour recevoir les déclarations et
dresser les actes auxquels ils confèrent un caractère un caractère authentique (art. 78).
La compétence de l’officier de l’état civil est territoriale et non personnelle c’est-à-
dire il est compétent exclusivement sur le territoire de sa zone ou collectivité.
Les fonctions d’officier de l’état civil cessent par le décès ou par retrait de l’acte de
nomination. (art. 80).
Soucieux d’unifier l’état civil des personnes, la loi n°87/010 portant code de la famille, a prévu la
création d’un bureau central des actes de l’état civil au niveau du département de la justice. Ce
bureau regroupe tous les actes de l’état civil.
Les faits de l’état civil : (naissance, mariages, décès) sont inscrits dans un registre
de l’état civil distinct qualifié registre de naissance, de mariage, de décès.
57
Les autres faits ou actes concernant l’état des personnes sont inscrits dans un
registre supplétoire.
A. Règles générales
Les actes sont rédigés en français. Ils énoncent la date et l’heure auxquelles ils sont
dressés, la qualité de l’officier de l’état civil, les noms, sexe, situation matrimoniale,
profession, domicile ou résidence et si possible, les dates lieux de naissance de ceux qui
sont dénommés.
Sauf exception prévu en cas de mariage, les officiers de l’état civil ne peuvent rein
insérer dans les actes qu’ils reçoivent, soit par note ou énonciation quelconque, que ce qui
doit être déclaré par les comparants.
L’officier de l’état civil donne lecture des actes aux parties et témoins s’il y en a et
éventuellement en fait la traduction. Les actes sont signés par l’officier de l’état civil, par
les comparants et les témoins (art 95, 96).
En cas d’omission ou d’erreurs purement matérielles commises dans la rédaction
des actes dressés dans leurs ressorts, il appartient au président du tribunal de paix ou à son
délégué de faire procéder d’office à leur rectification. Il donnera directement les
instructions utiles aux officiers de l’état civil ou aux dépositaires de registres selon les cas
(art. 105).
B. Actes de naissance
Toute naissance survenue sur le territoire Congolais doit être déclarée à l’OEC de
la résidence du père ou de la mère dans les 90 jours qui suivent la naissance (art. 116).
La déclaration est faite par le père ou la mère, à défaut par les ascendants et les
proches parents de l’enfant ou par les personnes présents à l’accouchement.
Elle peut aussi être faite par mandataire porteur d’une procuration écrite, même
sous seing privé du père ou de la mère (art. 117).
L’acte de naissance énonce :
a) L’heure si c’est possible, le jour, le mois ; l’année et le lieu de la naissance, le
sexe de l’enfant et le nom qui lui est donné :
b) les noms, l’âge, les profession et domicile des pères et mère :
58
c) les cas échéant, le ou les noms, l’âge, les professions et domicile du déclarant
autre que le père ou la mère.
59
Section 4. ETAT CIVIL ET SECURITE NATIONALE
Les pays doivent connaître le nombre annuel des naissances et des décès, ainsi
que les principales causes de mortalité, en passant par le mariage pour que leur système
étatique fonctionne bien. Le seul moyen de comptabiliser tous les habitants consiste à
recenser les naissances et les décès auprès de l'état civil. Cet enregistrement est à la base
de l'identité légale de chaque individu et permet aux pays d'identifier les questions sécuritaires
nationales les plus pressantes.
Lorsque les décès ne sont pas comptabilisés et les causes ne sont pas
enregistrées, les gouvernements ne peuvent pas élaborer de politiques efficaces de sécurité
publique, ni mesurer leur impact. L'état civil est un service établi dans tous les pays
développés et nécessaire dans les pays en développement. Les informations sur la natalité
et la mortalité en fonction de l'âge, du sexe et de la cause sont la pierre angulaire de la
planification de tous les secteurs de la vie publique.
Est-il nécessaire de rappeler que l'état civil est le moyen permettant au pays
l'enregistrement continu et exhaustif des naissances, des décès et de la situation maritale
de leurs habitants.
En plus de tous les avantages qu’il offre, l'enregistrement à l'état civil peut
présenter certains risques. Il est en effet possible d'utiliser les informations fournies pour
discriminer certains groupes, mais des moyens existent pour concevoir des systèmes
réduisant ce risque.
60
transitoires pour collecter l'information. Les recensements et les enquêtes permettent
d'estimer la population, mais ne donnent pas d'indications sur les causes de la mortalité.
L'enregistrement d'un échantillon de population, qui consiste à s'intéresser à une petite
partie de la population, est également utile en l'absence de services complets.
Faut-il le souligner qu’au-delà des risques que l’état civil peut présenter, il
n’en demeure pas moins qu’il offre des innombrables avantages et cela dans tous les
secteurs de la vie nationale et de l’individu en tant que sujet des droits.
L’enregistrement des faits d’état civil a pour principal objectif d’établir des
pièces officielles requises par la loi. On reconnaît cependant également l’utilité de ces
documents comme l’une des meilleures sources d’information et de statistiques.
61
Les statistiques de l’état civil sont des statistiques de l’incidence et non de la
prévalence. Il s’agit en effet de statistiques qui donnent une mesure de l’apparition
d’événements d’une certaine nature pendant une période donnée; le nombre et la
fréquence de ces événements sont mesurés de façon continue par ces statistiques.
Un système d’enregistrement des faits d’état civil comporte tous les cadres
institutionnels, juridiques et techniques nécessaires pour exécuter les fonctions
d’enregistrement d’une manière techniquement viable, coordonnée et normalisée, dans le
pays tout entier, compte tenu des conditions culturelles et sociales particulières au pays.
62
La protection des droits fondamentaux de l’individu, en ce qui concerne sa
situation sociale et ses avantages sociaux (surtout s’il s’agit d’enfants et de jeunes gens),
exige que chaque fait d’état civil soit enregistré. Toutefois, pour valables qu’elles soient sur
le plan analytique, aucune des autres méthodes de collecte de données démographiques
décrites au chapitre VI ne peut remplir ces conditions. En ce qui concerne les
programmes d’enregistrement par sondage, ils ne portent que sur une partie de la
population, alors que dans le cas des autres méthodes décrites, les opérations sont en
principe purement statistiques.
Comparé avec d’autres méthodes que l’on utilise pour obtenir des
statistiques de l’état civil, un système complet d’enregistrement présente certains
avantages statistiques.
63
rapport à d’autres registres et aux données censitaires, et pouvant être le point de départ
d’études plus approfondies de la fécondité, de la morbidité et de la mortalité.
Enfin, c’est souvent sous l’influence ou les effets des progrès scientifiques et
techniques que les institutions ou les impératifs sociaux évoluent. L’état civil n’échappe pas à ce
mouvement.
- Permet-il encore d’identifier un individu par quelques éléments (la naissance, le décès) ou
quelques liens sociaux (le mariage, la filiation) quand existe la possibilité de recourir à des
procédures d’identification biométriques ?
- Quelle part faire aux divers moyens de repérage des individus dans une multitude de
personnes pour qu’ils servent à protéger l’exercice d’une liberté fondamentale, la liberté
de vote, sans sacrifier la portion irréductible, la liberté de chacun, le droit de chacun à son
intimité ?
- Dans notre espace, le recours à la biométrie pour sécuriser cette identité permanente se
généralise. Se pose donc en corollaire la question de la protection des données
personnelles et des libertés publiques.
Si l’on n’est pas « né », l’on n’existe pas, on ne peut pas faire valoir ses droits.
64
Parce que c’est la reconnaissance de leur situation par le droit, l’état civil est en
tout premier lieu le serviteur de l’intérêt des personnes. C’est l’état d’une personne qui la fait
exister juridiquement et qui conditionne sa vie juridique.
Ce qui était vrai autrefois l’est plus encore aujourd’hui : il n’est plus possible, dans
notre monde, d’accéder à ses droits sans état civil. Droit d’aller et venir, droit de propriété et de
commerce (ainsi, la capacité de contracter se détermine notamment par l’âge de l’individu), droit d’ester en
justice (ainsi, l’acte de mariage établit la qualité du demandeur pour agir dans une action en contribution aux
charges du mariages en cas de défaillance d’un époux), droit à l’éducation, droit à la santé, etc. : si l’on
n’existe pas, on ne peut pas exercer ces droits et faire valoir ses droits.
Ce droit à faire valoir sa personnalité individuelle devant les autres et la société est
un des éléments structurels de l’Etat de droit.
D.2. Identification
L'état civil est la situation de la personne dans la famille et la société, résultat d'une
procédure écrite d'identification administrative.
65
interpersonnelle », fondée sur la perception des visages. Les relations de connaissance
personnelle suffisent, aux yeux des administrés, à pourvoir à l’identification, et toute autre
procédure peut paraitre superflue. Une telle procédure orale n’est, toutefois, permise que
dans des sociétés de petite échelle, relativement figées et marquées par un taux
endogamique élevé.
Elle n’offre pas le même degré de garanties, pour l’individu comme pour la
société. Et, une fois encore, elle n’est plus possible aujourd’hui sauf à restreindre drastiquement
l’espace vital et juridique des individus.
Un système de l’état civil bien organisé contribue donc à rendre effectifs les droits
fondamentaux des individus, et à leur en faciliter l’exercice.
C’est en effet une difficulté principale et récurrente identifiée par les diverses
missions électorales mises en place depuis 2000. Or sans listes électorales fiables, il n’est pas
possible d’organiser des élections crédibles et exemptes de toutes contestations.
Cette question a par conséquent été au centre des préoccupations des acteurs
politiques de notre espace francophone, ainsi que de la communauté internationale, qui a souvent
pris en charge, en tout ou partie, le coût financier de la mise à jour des listes électorales dans les
pays en sortie de crise.
66
toutefois peut-être pas susceptible d’être généralisée à l’ensemble des pays de notre
espace, pour des raisons culturelles et matérielles.
Le rapport sur l’état des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés
aboutit à un constat identique: «la plupart des pays africains, notamment ceux du Sud, éprouvent encore de
sérieuses difficultés pour identifier et enregistrer les électeurs en vue de la constitution des listes électorales. Les
constats relevés au cours de ces vingt dernières années montrent que ces difficultés sont principalement liées à
l’absence ou à une mauvaise tenue du registre d’état civil qui empêche l’élaboration d’une liste électorale reflétant
l’ensemble de la population en âge de voter ».
Dans ces conditions, les actions d’assistance et de soutien mises en œuvre à juste
titre en matière électorale verraient leur pertinence accrue si elles s’accompagnaient d’actions de
soutien et d’assistance et d’un effort financier portant sur la tenue, la protection et la mise à jour
des fichiers d’état civil.
Par ailleurs, l’amélioration de la fiabilité des fichiers d’état civil ayant un effet
positif mécanique sur la crédibilité des listes électorales, on peut estimer que le besoin d’assistance
technique et financier ciblé sur ces dernières se trouverait réduit à terme. Il s’agit donc là plus
d’une allocation différenciée des ressources disponibles que d’un accroissement, ce qui est
important dans un contexte financier contraint.
67
nombreux projets en cours visant à passer à un degré supérieur de sécurisation de l’identité par
l’utilisation des technologies biométriques « passeport biométrique congolais ».
Paragraphe 2. Plaidoyer
La RD. Congo est un pays en pleine mutation et changement dont l’avenir est
riche de promesses. De nouveaux systèmes de gouvernement et de nouvelles organisations sont
en train de s’installer lentement. Plus que jamais, la population a maintes opportunités de
participer à la prise de décisions qui influencent son existence.
Dès lors la question de comment participer ou celle de comment intéresser les acteurs sociaux
et politiques à une prise en compte de l’état civil dans les perspectives d’instauration d’une plus grande sécurité
nationale. Il en va sans dire que le meilleur mécanisme dans cette hypothèse, parmi tant d’autres,
demeure le « plaidoyer ».
Le plaidoyer, c’est prendre la parole, attirer l’attention d’une communauté sur une question
importante et orienter les décideurs vers une solution et/ou argumenter pour défendre ou recommander une idée
devant d’autres personnes.
Bien qu’on ne puisse peut-être pas pratiquer chaque aspect du plaidoyer dont il est
question dans le présent, l’acte de défendre une cause ou de la plaider peut ouvrir de nouvelles
portes à la participation au processus décisionnel pour le développement.
68
B. Eléments clés pour un plaidoyer efficace
- Priorisez les questions soulevées et les recommandations : les actions de pression les plus
efficaces portent sur deux à quatre questions assorties de cinq à six recommandations.
- Définissez clairement les objectifs des actions de plaidoyer : si la stratégie est trop
ambitieuse, les personnes ou les organismes cibles risquent de ne pas intégrer les
recommandations. Il faut trouver un équilibre et proposer des recommandations qui
soient à la fois susceptibles d’être prises en compte par eux tout en répondant de manière
adéquate à la gravité de la situation et à la façon dont elle devrait être traitée. Si l’État a
traité d’une question similaire durant le cycle précédent, l’on doit fournir une mise à jour
sur la situation et des recommandations de suivi.
- Proposez des recommandations concises, concrètes et axées sur l’action qui reprennent la
terminologie employée usuellement.
- Soulignez les évolutions positives et les domaines dans lesquels des actions
supplémentaires sont nécessaires.
69
Somme toute, l’état civil se fonde sur des faits comme la naissance, la filiation, le
mariage, la nationalité, la mort. Ces qualités et événements doivent être constatés et faire l’objet
de reconnaissance officielle par l’autorité publique dans les actes de l‘état civil.
En principe, l’accès difficile aux pièces d’état civil constitue une réelle entrave à
l’exercice de la citoyenneté formelle : acquisition de la personnalité juridique, reconnaissance du statut
et des droits humains spécifiques des femmes et des enfants, droit à l’éducation, à la santé et au
plein exercice du droit de vote. A l’heure actuelle, on estime qu’environ 33% des enfants au Mali
n’ont pas été enregistrés. Ces enfants n’ont pas d’acte de naissance, cette « carte de membre » de
la société qui est la clé de toute une série de droits, y compris ceux à l’éducation, aux soins de
santé, à la participation et à la protection.
Enfin, les enjeux fondamentaux qui s’articulent autour de cette question doivent
amener les autorités à replacer l’usager/citoyen au cœur de la fourniture des services publics et en
l’occurrence de celui de l’état civil en vue de la mise en place d’une politique de sécurité nationale.
70
Ces politiques offrent la possibilité d’appliquer les principes de bonne gouvernance au secteur de
la sécurité.
- De la santé par l’élaboration d’une politique sanitaire sur par exemple la maitrise de cause
de mortalité infantile avec pour corolaire la formation du personnelle sanitaire, leur
affectation et leur formation dans des domaines précis en se fondant sur les donné de
l’état civil sur les cause de décès tel que déclaré dans l’acte de décès.
71
Sous-titre II. Les personnes morales
72
Le code de la famille ne consacre expressément que la personnalité des êtres
humains considérés individuellement. Malgré ce silence, il est admis que certains
groupements représentant une collectivité d’intérêts ont la personnalité juridique. Ils sont
donc susceptibles d’avoir des droits et des obligations.
Selon la théorie de la fiction, le seul véritable sujet de droit ne peut être que
l’homme considéré en tant qu’individu. C’est par fiction qu’on admet la personnification
des groupements, associations ou établissements qui sont immatérielles car dépourvues
d’une existence physique. Certains ont soutenu que la personnalité morale des
groupements s’impose et correspond à une réalité. Pour eux ces groupements sont des
êtres sociaux dont le rôle est indispensable à la vie même des Etats.
A propos de la Théorie de la fiction , lire : Alex Weil et F. Terre, Droit civil des
personnes , la famille, les incapacités, Dalloz, 5e ed. 1983, p. 139-140.
Actuellement, il est admis que les personnes morales constituent une réalité
technique et que par conséquent elles sont sujets des droits. Elles possèdent ainsi des
noms, des domiciles, des nationalités et des patrimoines toujours distincts de ceux de
leurs membres.
73
- Les associations sans but lucratif : C’est-à-dire celles qui ne se livrent pas à des
opérations industrielles ou commerciales si ce n’est qu’à titre accessoire et qui ne
cherchent pas à procurer à ses membres un gain matériel. On cite à titre
d’exemple : les congrégations religieuses, les associations professionnelles.......
- Les entreprises d’utilité publique comme les universités ou les hôpitaux. Elles sont
des entreprises dues à l’initiative privée mais qui servent à l’intérêt général.
Les personnes morales ne possèdent que la capacité qui leur est reconnue par la loi ; le
législateur prend soin de ne conférer aux personnes juridiques que les droits dont elles
doivent jouir pour pouvoir réaliser leur but.
La capacité d’exercice des personnes morales est ainsi limitée par leurs statuts et par les
dispositions légales faisant application de la règle de la spécialité.
74
Section 5. Début et fin de la personnalité juridique des personnes morales
La personnalité commence au moment où elle est conférée au groupement
concerné par la loi particulière qui le crée ou par la loi générale en vertu de laquelle il est
créé.
Elle prend fin par voie légale, judiciaire, administrative, volontaire ou statutaire.
Cependant certains groupements sont d’une durée indéterminée.
75
Titre IIème
La Famille
76
CHAPITRE I. LE MARIAGE
SECTION I . GENERALITES.
§ 1 Définition.
Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme
qui ne sont engagés ni l’un ni l’autre dans les liens d’un précédent mariage enregistré,
établissent entre eux une union légale et durable dont les conditions de formation, les
effets et la dissolution sont déterminés par la loi (art. 330).
Le législateur du nouveau code a confirmé le droit au mariage et le principe de la
liberté de choix du futur époux, principe consacré par la constitution (art.334). Il a ainsi
prévu des sanctions contre tous ceux qui porteraient atteinte à cette liberté soit en
poussant une personne à se marier contre son gré soit en s’opposant de mauvaise foi au
mariage d’une personne (art 336).
§ 2 Nature juridique du mariage
Le mariage est-il un contrat ou une institution ? D’après la conception
traditionnelle, le mariage est un contrat car il suppose un accord de volonté entre les
époux. C’est ainsi que le Code de la famille exige le consentement des époux même
mineur (art.351) pour sa formation.
Néanmoins outre qu’il s’agit d’un contrat le mariage crée une union entre un
homme et une femme qui s’engage à vivre ensemble jusqu’au décès de l’un d’entre eux,
pour partager leur commune destinée et pour perpétuer leur espèce (art 349). Cet aspect
fait du mariage une institution. Le mariage est ainsi une espèce de corps social dépassant
les volontés individuelles des époux : Il fonde une famille, il crée l’état d’époux, il est à la
base de légitimité des enfants.
77
Quand on parle de mariage, il faut toujours vérifier d’autres le contexte si
l’auteur vise l’acte du mariage, c’est-à-dire l’acte après lequel l’homme contracte cette
union ou s’il vise l’état.
Le mariage diffère de l’union libre ou concubinage qui ne crée qui une
communauté de vie très fragile et demeure à la merci du bon plaisir de chacun. Au
contraire, « le mariage c’est la société de l’homme et de la femme qui s’unissent pour
perpétuer leur espèce, pour s’aider par des secours mutuels à porter le poids de la vie et
pour partager leur commune destinée », disait PORTALIS au cours des travaux
préparatoires du code civil français.
- Quand on parle du mariage acte civil c’est pour l’opposer au mariage, acte religieux, c’est
dans ce sens que l’article 333 al 1er dit : « L’union qui n’a été conclu que selon les
prescriptions d’une église ou d’une secte religieuse ne peut produire aucun effet du
mariage tel que défini a l’article 330 ». Il y a rupture ici avec la pratique ancienne. En
effet dès l’origine du christianisme le mariage a été par excellence, entre chrétiens
matière de conscience soumise aux décisions et à la juridiction de l’Eglise.
Ainsi comme l’a dit J. LEGLERCO, « l’Etat travail à convaincre le peuples que le
mariage civil est le mariage, et le mariage religieux ne qu’une bénédiction sur ajoutées ».
Cfr leçon de droit naturel, T. III, la famille Louvain, Belgique, 1945, p. 52
- Mariage acte public : Les mariages clandestins sont prohibés. La publicité du mariage se
fait, en effet, en deux temps : Avant et après le mariage.
- Mariage acte solennel : Cela signifie que les déclarations de volonté de deux parties,
doivent, à peine de nullité être exprimé devant l’officier public désigné par la loi.
Dans la conception africaine, les fiançailles ont une portée plus large que dans la
conception occidentale. Chez les africains en général et les congolais en particulier, le
mariage est une union qui se réalise au cours de démarches successives dont les fiançailles
sont la première étape et le mariage l’étape finale.
Le mariage implique ainsi dans cette conception une série de prestations dont les
plus importantes sont faites par le mari et ses parents aux parents de la femme, quelques
un se faisant aussi dans l’autre direction.
Naturellement il y a une grande diversité dans les prestations faites à l’occasion des
fiançailles suivant les différentes coutumes. Ainsi la forme des fiançailles est réglée par la
78
coutume des fiancés. Et en cas de confit des coutumes, les coutume de la fiancée sera
d’application.
Néanmoins, les fiançailles visées par le code de famille sont :
- Les promesses de mariage échangées entre un homme et une femme
conformément à leurs coutumes ;
- Le contrat par lequel il est convenu, entre les membres de deux familles, qu’un
mariage interviendra entre deux personnes, le fiancé et la fiancée, appartenant à ces
deux familles :
- Diverses étapes du mariage célébré en famille tant que selon règles coutumières, le
mariage n’est pas parachevé.
§2 Les effets des fiançailles.
1. Les fiançailles n’obligent pas les fiancés à contracter un mariage (art.337 al.1) et le
mariage peut être contracté sans célébration préalable des fiançailles (art 337 al.2).
2. Les obligations des fiançailles sont déterminées par les coutumes des fiancés.
Toutefois l’exécution de ces obligations ne peut être poursuivie en justice (art 343) car
la jurisprudence refuse à considérer les fiançailles comme un contrat juridiquement
obligatoire. Toute fois elle admet que le fiancé qui romps ses fiançailles sans motif
valable peut être condamné à des dommages et intérêts non pas par ce qu’il n’a pas
exécuté un contrat, mais par ce qu’il a commis une faute. Il s’agit ici donc d’une
responsabilité délictuelle et non d’une responsabilité requis contractuelle.
3. En cas de rupture des fiançailles, les prestations et valeurs données ou échangées
durant les fiançailles sont remboursées conformément à la couture (art 344).
Ici les prestations sont les dons et paiements des biens matériels ou de services qui
sont exigés par la coutume pour la concrétisation des fiançailles.
Néanmoins les prestations ne sont pas à rembourser dans les cas ci – après :
- Si la coutume applicable ne prévoit pas la restitution des cadeaux ou de certains
cadeaux ;
- S’il appert que les cadeaux ont été offerts sous condition que le mariage ait lieu.
- Si le tribunal estime qu’il serait inéquitable de restituer tout ou partie des cadeaux
offerts par celui des fiancés qui, par sa faute a provoqué la rupture.
4. L’auteur de la rupture est responsable de tous les frais occasionnés par les fiançailles. Il
doit en plus réparer tout préjudice causé par la rupture des fiançailles, à l’exclusion de
79
la perte des avantages qu’on pouvait espérer légitimement en raison du mariage (art
346).
Dans cet ordre d’idée, il sera admis que l’auteur de la rupture paie des dommages et
intérêts notamment lorsque la fiancée a été rendue enceinte ou si en vue de son mariage,
elle a cessé prématurément ses études.
Il convient enfin de noter que les fiançailles n’entraînent ces effets que si lors de
leur conclusion, les fiancés y donnent consentement et remplissent les conditions de fond
pour le mariage (art 339).
80
Les mariages des enfants produisent des effets pernicieux, outre le caractère
malsain de ces relations sexuelles précoces, la grossesse précoce aboutisse à mettre au
monde des enfants mal constitués et à détruire la santé des jeunes mères (LECLERCQ, la
famille, p.54)
2. La puberté
L’âge exigé pour le mariage est de 18 ans révolus pour l’homme et pour la femme
(art 352).
● Néanmoins ; le tribunal de paix peut accorder des dispenses d’âge pour des motifs
graves. Il en sera ainsi notamment en cas de grossesse de l’impubère ou lorsque l’on
veut lui assurer par le mariage des moyens de substance.
En droit français, on exige également un certificat médical prénuptial. Le but est
d’éviter le mariage entre personnes atteintes des maladies contagieuses ou héréditaires et
protéger ainsi la société contre la fécondité insalubre (cas des tarés : maladie de S.S).
81
Ce délai a pour but d’empêcher une incertitude sur la filiation paternelle de l’enfant
qui naîtrait d’un second mariage contacté très tôt.
Ce délai de 300 jours peut être abrégé dans certains cas par le président du tribunal de
paix du ressort duquel le mariage doit être célébré. Il en sera ainsi lorsque la femme
prouve que son ancien mari s’est trouvé de manière continue dans l’impossibilité de
cohabiter avec elle. Ce délai peut même être supprimé si cette impossibilité de cohabiter a
duré au moins 100 jours ou si la femme fait établir médicalement qu’elle n’est pas
enceinte.
PIERRE et MARGUERITE
ROBERT ROGER
- Pierre et Marguerite se sont mariés et ont eu deux enfants Robert et
Roger. Peu après, ils divorcent et se remarient, chacun de leur côté.
82
Quels liens de parenté unissent Rose, Robert, Roger et Raymond, tous
quatre enfants légitimes ?
- Robert et Roger ont le même père et la même mère : Ce sont des frères
germains.
- Robert, Roger et Rose ont le même père, mais des mères différents : ce sont
des frères Consanguins.
- Robert, Roger et Raymond ont la même mais des pères différents : Ce sont des
frères utérins.
- Rose et Raymond n’ont en revanche ni le même père ni la même mère, ils
n’ont aucun lien de parenté et peuvent se marier ensemble s’ils le désirent
Le mariage est également interdit entre alliés ou d’autres parents collatéraux pour autant
qu’il soit formellement interdit par la coutume (art 353).
III. Conditions liées à l’aspect contractuel du mariage
A. Consentement personnel des époux (condition d’ordre psychologique) :
Le mariage est un contrat qui requiert pour sa validité le consentement des époux
futurs. Il n’y a pas de mariage sans le consentement. Le consentement doit exister au
moment précis où doit être célébré le mariage. Au sujet du consentement de la fille, la
plus part des milieux romains, on ne semblait pas songer que la jeune fille pût refuser son
consentement à l’époux que son père lui présentait ( lire 2 Cor 7, 36.)
Le législateur n’établit aucun formulaire sacrement car le pour la manifestation de
la volonté en cas de mariage. Ainsi le sourd muet peut contracter un mariage, à condition
qu‘il soit en mesure de manifester sa volonté par écrit ou par signe.
Il s’en suit que toute personne privée de l’usage de la raison soit par la folie soit par
l’imbécillité, soit par une cause temporaire comme l’ivresse, ne peut contracter un
mariage. L’interdit ne peut contracter un mariage tant que dure son interdiction (art 356).
Le consentement doit être conscient (ivrognes, moribond, aliénés, drogués etc.. ne
sauraient contacter mariage) et sérieux (mariages simulés, fictifs sont nuls c à d ceux
contractés sans intention de fonder une famille mais, dans le seul but d’atteindre un
résultat étranger à l’union matrimoniale.)
Ex : Acquérir une autre nationalité.
Le législateur ne se contente pas de ce que le consentement existe, mais exige qu’il
soit manifesté par les époux personnellement. Néanmoins notre droit admet la possibilité
83
d’un mariage conclu par mandataire. Cette représentation par mandataire doit être
autorisée pour motif grave par le juge de paix (art.351 al.2)
En outre, il ne suffit pas seulement que le consentement existe, il faut en plus qu’il
soit exempt de vices. En droit commun, les vices de consentement sont : l’erreur, la
violence, le dol et la lésion (voir cours de D.C. obligations en 2 ème Graduat).
En matière de mariage le législateur du code de la famille n’a pas de manière
expresse parlé des vices de consentement. Mais conformément au droit commun, nous
pouvons affirmer que le mariage peut être attaqué soit parce que l’un des époux ou tous
les deux n’ont pas émis un consentement libre, soit par ce qu’il y a eu erreur.
La violence physique ou morale (la contrainte exercée sur un individu ou ses
proches et qui a été déterminante à la conclusion de l’acte juridique) peut entraîner la
nullité du mariage.
Le mariage pourra ainsi être réputé nul lorsque la volonté de l’une des parties avait
résulté d’une erreur sur la qualité essentielle de la personne. et que cette erreur a été
déterminante du consentement. Mais quelle est cette qualité essentielle ? Le juge
appréciera selon le cas d’espèce. Néanmoins, on retiendra comme erreur :
- Cas où l’un des conjoints s’est attribué un faux non, un faux état civil,
pour faire croire à l’autre qu’il appartient à une famille à la quelle, il est
en réalité étrangère.
- Cas où un jeune garçon épouse une veuve ou un divorcé alors qu’il
croyait épouser une célibataire. Deux sortes d’erreur : - Sur la qualité
(ex : santé
mentale)
- Sur l’identité (Substitution entre jumeaux.)
Certains auteurs estiment qu’il n’y a pas d’erreur sur la personne de la part de
l’épouse unie à une personne impuissant ou impropre à la procréation des enfants. Une
jurisprudence contraire décida cependant que l’annulation peut être prononcée par
l’impuissance du mari et non consommation du mariage (Paris, le 26 mars 1982, Gaz. Pal.
1982, p.2519 avec notes)
Le dol en tant que vice de consentement est inopérant en matière de mariage. Car l’époux
qui l’invoquerait n’aurait pas facile à établir avec exactitude que son consentement au
mariage avait été vicié par les tromperies avancées par son conjoint. C’est ce que Loysel
84
exprimait par un adage : « En mariage, il trompe qui peut (Institutes coutumières, livre
II, titre III, n°3).
B. Capacité des époux et consentement des parents (conditions d’ordre
psychologique)
Les époux majeurs ont la pleine capacité de jouissance et d’exercice en matière de
mariage sauf en cas d’incapacité (cf. infra). L’âge de mariage est ainsi de 18 ans pour
l’homme et 15 ans pour la femme.
Les mineurs ont la capacité de jouissance mais ne peuvent exercer leurs droits sans
représentation. Ainsi l’article 357 NCF prévoit que l’enfant qui n’a pas atteint l’âge requis
pour le mariage, ne peut pas contacter mariage sans le consentement de ses père et mère.
A défaut de ces derniers l’enfant doit obtenir le consentement de son tuteur qui doit au
préalable recueillir l’avis du conseil de famille. En cas de refus du tuteur, le futur époux
mineur peut saisir le conseil de famille. Si le refus persiste, l’affaire peut être portée devant
le tribunal de paix.
On subordonne le mariage des mineurs au consentement des parents dans le but
de prévenir des mariages inconsidérés. Lorsqu’il s’agit de majeurs, présumés d’âge à se
diriger par eux même où, il serait contraire au droit naturel d’accorder aux parents plus
que ces droits à être consultés. En tout état de cause « les époux n’ont pas le droit de ne
penser qu’à eux mêmes, leur union intéresse la famille qu’ils continuent et la société dont
ils doivent assurer la stabilité » (LECLERCQ, la famille ; Pp 76 – 77.)
Les parents doivent quant à eux , avoir à l’esprit qu’une fois l’être humain parvenu
à l’âge de raison , le droit lui reconnaît en principe une indépendance absolue dans la
disposition de lui-même. Ainsi, doivent-ils se garder de trop interférer dans le choix opéré
par leurs enfants, surtout majeurs, car l’expérience montre que les mariages imposés par
les parents à leurs enfants sont plus souvent destinés à servir des préjugés sociaux ou des
intérêts économiques qu’à assurer le bonheur du foyer.
A. De la dot.
Le législateur du NFC a innové en considérant la dot comme condition du mariage
consacrant ainsi une conception coutumière solidement ancrée et largement répandu dans
notre mentalité traditionnelle. Dans la disposition de lui-même. Ainsi doivent se garder
de trop interférer dans le choix opposé par leurs enfants, surtout majeurs, car l’expérience
montre que les mariages que les parents imposent à leurs enfants sont souvent destinés à
servir des préjugés sociaux ou les intérêts économiques qu’assurer le bonheur des foyers.
85
Dans cette conception, l’institution de la dot constituait en quelque sorte, le
procédé par lequel se caractérisait le mariage légal et le différencie de l’union ou
concubinage.
1° Définition de la dot
Il se dégage de l’article 361 que la dot constitue un ensemble de biens ou d’argent
que le futur époux et sa famille remettent aux parents de la future qui acceptent.
La dot se différencie des autres cadeaux que le gendre fait à la famille de sa fiancé,
par le fait que la dot est le paiement d’un montant ou des biens déterminés par la famille
qui est fixé et versé devant les témoins.
Ainsi ne constitue pas une dot les dons que le gendre fait à sa belle-mère si le
gendre n’exprime pas au moins tacitement qu’il verse la dot.
2° Fixation de la dot
Le montant de la dot est réglé par la coutume des finances. Il varie d’une coutume
à l’autre, faible dans certains groupes, il peut être ailleurs fort, surtout s’il s’agit de gens
d’un rang élevé.
Pour éviter que les parents cupides transforment la dot en opération commerciale,
le nouveau code prévoit dans son article 363 qu’une valeur maximale sera fixée par
ordonnance du président de la république sur proposition des assemblées régionales.
Aucune dot ne pourra ainsi être fixée au-delà de cette valeur.
La dot peut aussi être symbolique. Elle ne peut majorée ou réévaluée en cours de
mariage ou lors de la dissolution. Toute coutume ou convention contraire à ce principe
est de nul effet.
3° Caractère de la dot
- La dot peut consister en une prestation en nature ou en espèce (argent)
- La dot est obligatoire. Le mariage ne peut être célébré que si la dot a été
effectivement versée au moins en partie. Pas de mariage sans dot.
- Les débiteurs et les créanciers de la dot sont déterminés par la coutume
applicable au mariage.
- La dot est un instrument de preuve du consentement des familles.
L’acceptation de la dot est une attestation que la femme est remise à
titre de mariage.
86
- En cas de refus, pour une quelconque raison, de recevoir la dot par ceux
qui doivent la recevoir le litige peut être porté devant le conseil de
famille, et ensuite si le refus persiste, devant le tribunal de paix. (suite à
l’article 367)
§ 2 Conditions de formes du mariage
Le mariage est un contrat solennel c à d qu’il est soumis au respect de certains
formes pour sa validité. Le législateur du code de la famille en matière de forme du
mariage introduit une innovation importante. Il consacre deux types de mariage : - Le
mariage célébré l’officier de l’état civil appelé
87
2° L’enregistrement :
Certaines formalités préparatoires conduisent à l’enregistrement
a. formalités préparatoires
- Les époux ou leurs mandataires doivent se présenter, dans le 3 mois qui suit la
célébration du mariage en famille, devant l’officier de l’Etat civil du lieu de la
célébration.
- Chacun des époux doit être accompagné d’un témoin majeur et capables ou
émancipés (membre de famille).
- Dans les 15 jours, l’officier de l’état civil devra porter à la connaissance du
- public par voie de proclamation faite au moins deux fois constatant la
célébration du mariage.
Cette formalité de publication a pour but de prévenir le milieu social intéressé à la
formation d’une nouvelle d’une nouvelle famille et à provoquer éventuellement leur
réaction..
Le défaut de la publication fait obstacle à l’enregistrement. L’OEC doit donc
s’abstenir d’enregistrer le mariage. Mais si néanmoins il l’a fait le mariage n’est plus nul est
le défaut la publication ne permet pas nécessairement la cause la validité du mariage.
b. L’enregistrement proprement dit.
Quinze jours après la formalité de publication, l’OEC assure l’enregistrement du
mariage. Il vérifie si les conditions légales du mariage ont été respectées.
Lorsqu’il y a un empêchement, il doit surseoir à l’enregistrement et en aviser le
président du tribunal de paix de qui il recevra des injonctions.
Avant l’enregistrement, le mariage célébré en famille n’est opposable qu’aux et à
ceux qui ont participé à cette célébration. Mais le dit mariage sort ses effets à la
date de la célébration même sans enregistrement. (art 380)
A. MARIAGE CELEBRE PAR L’OFFICIER DE L’ETAT CIVIL :
Mariage célébration
Pendant 15 jours l’officier de l’Etat civil assure la publicité du futur mariage au
bureau de l’état civil du mariage et à celui du lieu où chacun des futurs époux a son
domicile.
88
Après la formalité de publicité, la célébration est faite publiquement, au bureau de
l’état civil du domicile de l’un des époux ou à un autre lieu autorisé par le président du
tribunal de paix, et en présence des témoins.
La cérémonie se déroule de la manière suivante :
- L’officier de l’état civil se fait remettre les pièces relatives à l’état civil
des époux et au paiement de la dot. Il en fait lecture.
- Il instruit les époux de leurs droits et devoirs respectifs.
- Il reçoit de chacun des époux la déclaration qu’ils veulent se prendre
pour mari et femme.
- Il prononce qu’ils sont unis par le mariage.
- Il signe sur le champ l’acte de mariage avec époux les témoins et
éventuellement les parents consentant s’ils sont présents.
Ils convient de souligner que le législateur du nouveau code de la famille ne fait pas
de la capacité sexuelle, et de la capacité de procréer des conditions du mariage.
§3. Des sanctions de conditions du mariage
Le mariage violant les conditions telles que définies ci –haut ne peut être enregistré
ni célébré par l’officier de l’état civil. Tout officier de l’état civil qui aura enregistré ou
célébré un mariage sachant qu’il existait un empêchement de nature à entraîner la nullité
est punissable pénalement (art.395).
Outre cette sanction pénale la loi prévoit la sanction civile notamment la nullité du
mariage.
La nullité pourra être prononcé par le juge dans le cas où le mariage a été
enregistré ou célébré en violation des conditions de sa validité.
Toutefois, cette nullité ne peut être prononcée que lorsqu’il existe un motif très
grave ou mieux des irrégularités très importantes.
Lorsque le mariage est annulé, l’annulation produit – elle les mêmes effets que le
divorce ?
En cas de liquidation du régime matrimonial ? sauf si les époux sont de bonne fois
le régime matrimonial disparaît rétrospectivement et c’est sur la base d’une société de fait
que leurs intérêts sont liquides : Lorsque tous les deux époux sont le bonne foi, ils
bénéficieront tous deux de la putativité et l’annulation ne jouera que pour l’avenir à la
manière d’une dissolution. Comme le divorce : leurs intérêts pécuniaires seront liquidités
89
selon leur régime matrimonial, les libéralités faites par contrat de mariage seront
maintenues et si l’annulation intervient après le décès d’un époux, l’autre, conservera se
droits successoraux. En fin, le conjoint étranger ayant acquis la nationalité congolaise par
ce mariage, la conserver.
Ainsi on distingue généralement deux sortes d’empêchement :
- Les empêchements dirimants qui constituent des causes de nullité du
mariage. Cette nullité pouvant être absolue ou relative. La sanction
atteint la validité du mariage qui peut être annulé.
- Les empêchements prohibitifs qui mettent obstacle à la célébration du
mariage, en ce sens qu’ils font une obligation à l’officier de l’état civil de
s’abstenir de procéder. Mais s’il est passé outre cet obstacle le mariage
ne peut être annulé. La validité du mariage n’est donc pas mise en cause.
La sanction sera ainsi une peine contre l’OEC.
A. Empêchement dirimant entraînant la nullité absolue
- Absence de consentement de l’un des époux (art 402)
- Impuberté, bigamie, incompétence de l’OEC, clandestinité
- La violation des conditions d’âge sauf si la femme est enceinte (art 406)
- L’existence des liens de parenté ou d’alliance prohibant le mariage (art
415)
- Sexes identiques
B. Empêchement dirimant entraînant la nullité relative :
- Le vice de consentement par l’erreur ou par la violence (art 403 et 404)
- Manque d’autorisation des parents pour le mariage d’un mineur (art
418)
- Absence de convention relative à la dot (art 426)
C. Empêchements prohibitifs
- Violation du délai de viduité
- Défaut de publication
- Absence d’acte de naissance
N.B : Le mariage susceptible d’annulation ne peut plus être attaqué lorsque la cause de
nullité a disparu. cfr art 406 et 197.
90
En cas d’empêchement, la nullité n’est prononcée que pour l’avenir (art 400).
Exceptionnellement, le tribunal prononce la nullité avec effet rétroactif. Dans ce cas les
effets de la nullité seront réglés par le tribunal selon l’équité et considérant la bonne ou la
mauvaise foi des époux l’intérêts des enfants éventuellement nés , le faits que le mariage a
été ou non consommé etc…
Les enfants issus du mariage déclaré nul, conservent vis-à-vis de leur père et mère
la filiation qui leur avait été conférée par le mariage, même si celui-ci est déclaré nul effet
rétroactif.
Quid du mariage putatif ?
Dans l’ancienne législation, la nullité du mariage avait un effet rétroactif. Cela
entraînait des conséquences graves pour les époux et pour les enfants issus de l’union.
D’où un tempérament était apporté en décidant que le mariage nul conservait le bénéfice
des effets antérieurs produits lorsqu’il a tété contracté de bonne foi, c à d lorsque l’un des
époux au moins ignorait la cause de nullité.
Bref en cas du mariage putatif la rétroactif ne joue pas mais le mariage n’est pas pour
autant moins nul.
Un mariage entaché de nullité peut devenir valide par le fait de la ratification ou de
la confirmation. Il en sera ainsi lorsqu’il s’agit de la nullité relative.
Ainsi un mariage susceptible d’annulation ne peut plus être attaqué lorsque la cause
de nullité a disparu, dans le cas où le consentement des époux ou des autres personnes qui
doivent consentir au mariage a fait défaut ou a été vicié, ou il y a eu ratification expresse
ou tacite (art.397).
La nullité peut être de droit ou facultative. La nullité est de droit lorsque le juge qui
constate qu’il a cause de nullité est obligé de déclarer l’acte nul.
La nullité est facultative lorsque la loi confère au juge un pouvoir discrétionnaire.
Exemple : cas de manque de publicité.
§ 4 Preuve du mariage
La preuve du mariage se fait ordinairement par la production de l’acte de mariage
ou du livret de ménage dressé lors de son enregistrement ou lors de sa célébration.
A défaut de l’acte de mariage, le mariage est prouvé par la possession d’état
d’époux.
91
Deux personnes ont la possession d’état d’époux lorsqu’elles se considèrent et se
traitent mutuellement comme époux et qu’elles sont considérées et traitées comme tels
par leur famille et la société (art 438)
A défaut de la possession d’état ou si la possession d’état est contestée, l’existence
du mariage est établi par un acte de notoriété.
I. Devoir de cohabitation
92
Le mari choisi le lieu du domicile conjugal, la femme a l’obligation de l’y suivre et
le mari doit l’y recevoir. Ce devoir réciproque est normal, puisqu’il implique la
procréation et l’entraide.
Aux termes de l’article 453 les époux s’obligent mutuellement à la communauté de
vie. Ils sont tenus de vivre ensemble et d’assurer la consommation du mariage.
Il résulte de cette disposition que le devoir de cohabitation comprend non
seulement la vie en commun mais encore le devoir conjugal (debitum conjugale)
93
C’est l’exclusivité des services sexuels entre les époux. L’époux qui viole ce devoir
commet l’adultère et sera puni d’une peine de servitude pénale de 6 mois à un an et d’une
amende de 500 à 2000 Z.
L’adultère de la femme est punissable en toutes circonstances, tandis que celui du mari
est puni seulement s’il a été entouré de circonstances de nature à lui imprimer le caractère
injurieux (art 467)
Au point de vue civil, l’adultère peut entraîner le divorce tout comme il peut
sanctionner par des dommages et intérêts.
94
Le tribunal peut également ordonner à l’époux qui a violé les devoirs conjugaux,
l’accomplissement de rites coutumiers susceptibles de réparer la faute commise ou de
resserrer les liens conjugaux ou d’alliance à condition que ces rites soient conformes à
l’ordre public et à loi (art 462).
§ 3 Rapport entre époux dans le cadre de régime matrimonial
95
Ce régime établit d’une part les biens propres à chacun des époux et d’autre part les
biens communs. Les biens propres sont ceux que chacun des époux possède au
moment de la célébration ou de l’enregistrement du mariage et qu’il acquiert
postérieurement au mariage par donations, successions ou testament (avec exclusion
de la communauté) sont communs les biens que les époux acquièrent pendant le
mariage par leur activité commune ou séparée ainsi que les biens acquis par les deux
époux conjointement par donations, successions ou testaments.
96
En dehors comme dedans du foyer : cela entraîne nécessairement une communauté de
fait. En plus la tendance actuelle résultant du sondage socio – juridique, c’est pour une
communauté des biens acquis.
98
Cette conception rejoint davantage celle du droit traditionnel africain.
I. Causes du divorce
Le Code Civil prévoit comme cause de divorce :
a) L’adultère : pour la femme un seul acte suffit, tandis que pour
l’homme l’adultère doit être entouré de circonstances de nature
à lui imprimer le caractère d’injure grave.
b) Les excès et sévices : violence commise par un époux à l’égard
de l’autre, impliquant une action physique (coups et blessures,
relations sexuelles anormales, voies de faits répétés,
transmission d’une maladie vénérienne)
c) Injure grave : Tout manquement grave, offensant, fautif et
volontaire d’un époux à l’une des obligations dérivant du
mariage.
d) Condamnation pour un fait entachant l’honneur.
Le code de la famille ne concerne qu’une seule cause de divorce :
″ La destruction irrémédiable du ménage.″ Dès lors le divorce ne peut être prononcé que
lorsqu’il y a preuve de la destruction irrémédiable de l’union conjugale.
Il y a destruction irrémédiable de l’union conjugale si le tribunal tire des faits, la
conviction que la continuation de la vie conjugale et la sauvegarde du ménage sont
devenues impossibles. Le juge est donc souverain dans l’appréciation des faits.
Dès lors, aucune cause ne peut plus être considérée comme ouvrant
automatiquement droit au divorce.
La séparation unilatérale prolongée pendant trois ans au moins constitue une
présomption de la destruction irrémédiable de l’union conjugale. Il en est de même
pour l’absence prolongé pendant deux ans ainsi que de la déclaration d’absence
intervenue conformément à la loi.
II. Procédure de divorce
Le divorce résulte d’une décision judiciaire prononçant la dissolution du mariage.
Le divorce prononcé par les autorités coutumières ou familiales est sans effets. Alors
que la célébration du mariage en famille est permise, le divorce ne l’est pas. Il est
soumis à la seule compétence de l’autorité judiciaire. Seul donc le juge peut prononcer
le divorce.
99
L’action en divorce n’appartient qu’aux époux. Si l’un des époux est interdit, son
tuteur peut en son nom demander le divorce avec l’autorisation du conseil de famille
(art. 554). Après la demande faite par l’un des époux au président du tribunal de paix,
le juge doit tenter une conciliation.
Lorsque la tentative de conciliation a échoué le tribunal instruit l’affaire. Il peut
encore une fois tenter une conciliation, le tribunal ordonnera ainsi encore que les
parties soient renvoyées devant les réunions de leurs familles. En cas d’échec, l’action
en divorce peut être continuée.
Avant que le jugement n’intervienne, le juge (président du tribunal) peut prendre
des mesures provisoires relatives à la résidence des époux, la remise des effets
personnels, la garde provisoire des enfants ….. bref toutes mesures conservatoires ou
urgents qui lui paraissent nécessaires pour la sauvegarde des intérêts des enfants ou de
chacun des époux
100
biens ″ Indemnité de réadaptation.″ (voir Christian Van Lierde, Eléments de Droit civil
Zaïrois (p.33).
Cette indemnité n’est pas à confondre avec la pension alimentaire. D’une
pension alimentaire à la femme, principe inconnu des traditions africaines qui veulent que
le divorce mette fin au mariage et partant aux droits et aux devoirs entre les époux.
Quelle que soit la personne à laquelle la garde des enfants est confiée, les père et mère
conservent respectivement le droit de surveiller l’entretien et l’éducation de leurs enfants
et sont tenus d’y contribuer en proportion de leurs facultés.
Ces droits et obligations résultent non pas du mariage mais des règles de la filiation (Cfr
supra),
101
judiciaire. Le législateur n’a pas déterminé des règles particulières pour la
convention de séparation.
Nous pensons qu’il faudra se référer aux règles de droit commun.
2° La séparation conventionnelle ne peut avoir lieu que dans l’intérêt supérieur du
ménage. Que doit – on entendre pour intérêts supérieurs du ménage ? Cette
notion a été intentionnellement laissé dans la vague par le législateur. Ce qui est
recherché c’est la stabilité de la famille.
L’intérêt supérieur du ménage consiste essentiellement à sa survie. Ainsi lorsque
l’union est menacée d’un grave conflit, les époux auront recours à la séparation
conventionnelle, afin que le temps joue son rôle stabilisateur.
SECTION I. Généralités
En matière de filiation, le code de la famille a traduit l’option politique selon
laquelle ″Tout enfant devait avoir un père ″. Dès lors, le législateur a banni le terme enfant
naturel utilisant le vocable ″ affiliation ″ pour signifier la reconnaissance par le père de son
enfant.
L’enfant ″ naturel ″ a ainsi été mis dans les mêmes conditions juridiques qu’un
enfant né dans le mariage. Cette solution, croyons – nous cadre avec l’évolution actuelle
des mœurs congolaises. En effet, en instituant l’infériorité de l’enfant né hors mariage par
rapport à l’enfant issu d’une union légitime, le législateur du code Civil avait cru
décourager la procréation hors mariage.
102
Agissant ainsi, il sanctionne un innocent car l’enfant était privé de droits non à
cause de sa faute mais de celle de ses auteurs.
§1. Notion de la filiation
La filiation est le lien qui unit l ‘enfant à ses parents. On distingue de ce fait la
filiation paternelle et la filiation maternelle. Le code civil distingue trois sortes de filiation :
- La filiation légitime qui établit l’état d’un enfant né de parents mariés. L’enfant
légitime est considéré comme un enfant à part entière.
- La filiation naturelle établit l’état des enfants nés de parents non mariés. L’enfant
illégitime n’a pas selon les prescrits de code civil, les mêmes droits que l’enfant
légitime. Toutefois il peut être soit reconnu soit légitime c’est-à-dire rendu légitime
par le fait du mariage de ses parents.
- La filiation adoptive établit l’état des enfants adoptés. (Voir chapitre suivant).
Le code de la famille établit contrairement au code civil une égalité entre tous les
enfants.
§2 Principe d’égalité entre enfants nés dans le mariage et enfants nés hors mariage.
Il appert clairement des articles 591 et 593 du code de la famille que le législateur
rejette la distinction entre l’enfant légitime et illégitime ou naturel. En effet aux termes de
l’article 593 ″ toute discrimination entre congolais, basée sur les circonstances dans
lesquelles leur filiation a été établie est interdite. Les droits prévus par la présente loi
doivent être reconnus à tous les enfants congolais, sans exception aucune.″ Et comme
pour préciser, l’article 591 stipule
: ″ Tout congolais doit avoir un père. Nul n’a le droit d’ignorer son enfant, qu’il soit né
dans le mariage ou hors mariage. ″
Désormais tout les enfants sont égaux dans les rapports avec leurs géniteurs ainsi qu’avec
les familles de ceux – ci. Toutefois l’accès au domicile conjugal d’un enfant né hors
mariage est subordonné à l’acceptation préalable de l’autre conjoint.
§3 Présomption relative à la filiation
I. Période légale de conception
La loi présume que l’enfant a été conçu pendant la période qui s’étend du trois
centième au cent quatre vingtième jour inclusivement, avant la date de la naissance.
La conception est présumée avoir eu lieu à un moment quelconque de cette
période suivant ce qui est demandé dans l’intérêt de l’enfant (article 594).
103
La détermination de la date de conception est d’une grande nécessité. Elle marque
le commencement de la personnalité. Elle est capitale pour la filiation.
105
Le législateur admet dans ce cas que la maternité soit établie par la preuve par
témoins.
Le code de la famille n’ayant donné aucune précision quant à l’administration de
cette preuve testimoniale, nous pensons qu’il faudra se référer au droit commun des
preuves. Cela résulte de l’article 590 al 2.
§2 La contestation de la filiation maternelle
a) Toute personne dont le nom est indiqué dans l’acte peut contester être la mère de
l’enfant.
b) Elle ne peut le faire que lorsqu’elle n’a pas été l’auteur de la déclaration de
naissance. Elle devra ainsi démontrer que l’enfant prétendu être le sien n’est jamais
résultat de ses œuvres.
c) Elle démontrera ainsi qu’elle n’a jamais enfanté ou que l’enfant qu’elle a accouché
n’est pas celui qu’on lui a rattaché
● La possession d’état fournit à l’enfant la preuve de son identité (cette dernière
ne figurait pas dans l’acte de naissance.
Si l’enfant n’a pas d’acte de naissance, la possession d’état seule peut établir la
filiation maternelle mais celle –ci doit être constante (et non interrompue)
● Toute personne intéressée, ainsi que le ministère public. Ceux – ci doivent
établir que celle à qui la maternité à qui la maternité a été attribuée n’est pas la
mère de l’enfant.
Cette preuve pourra se faire devant le tribunal de paix. Seul l’intérêt supérieur de
l’enfant prévaudra dans le maintien ou la retrait de la filiation déjà établie.
106
C’est pour contourner cette difficulté que législateur a eu recours aux
présomptions. Il décide ainsi que l’enfant né pendant le mariage ou dans le trois
cent jours après la dissolution du mariage a pour père le mari de sa mère, c’est
l’adage « Pater is est quem nuptiae demonstrant ». Le législateur fonde cette
présomption sur 2 principes : Les devoirs de cohabitation et de fidélité entre
époux.
a) L’enfant né pendant le mariage a pour père le mari de sa mère (art 602)
L’enfant conçu pendant le mariage a pour le mari de sa mère.
C’est presque la femme est supposé être fidèle. Nous avons déjà dit que le
période légale de conception s’étend du trois centième au cent quatre vingtième
jour inclusivement avant la date de la naissance à d l’enfant sera ainsi considéré
comme conçu au cours du mariage et par conséquent comme ayant pour père la
mari de sa mère, dès lors que sa mère a été mariée, ne serait-ce qu’un jour, au cours
de ce délai ( Alex Weill op. cit. p ; 422).
b) Les enfants nés plus de 300 jours après la dissolution du mariage ne sont pas
couverts par cette présomption.
L’enfant issu d’une femme dont le mariage antérieur est dissout depuis moins
de trois cent jours et qui est né après la célébration du mariage subséquent de
sa mère, est tenu pour enfant des nouveaux époux sauf contestation de
paternité
Pour savoir si l’enfant a été conçu pendant le mariage, il suffit de prendre
en considération, ce minimum et ce maximum. Il y a en effet, un fait qui est
certain ; c’est que la date de la conception se situe forcement entre le 300è et le
180è jour avant la naissance. En partant du jour de la naissance, on remontera
300 jours en arrière, puis en partant de ce 300 jours, on ira jusqu’au 180è jours
avant la naissance. L’enfant a été certainement conçu entre le 300 et 180è jours,
du fait que sa mère ne pouvait pas le porté plus de 300 jours mais qu’elle devait
le porter au minimum de 180 jours.
107
L’affiliation n’est rien d’autre que la reconnaissance de l’enfant.
C’est l’acte par lequel un homme reconnaît être le père d’un enfant né hors mariage.
C’est donc un aveu de paternité. Cette reconnaissance est rendu obligatoire par le NCF.
b) Modalité de l’affiliation
L’affiliation paternelle peut être réalisée de trois manière.
1) convention conclue entre le père et la famille maternelle de l’enfant. Cette
convention qui du reste doit réunir les conditions de validité de tout acte
juridique, n’est valable que si la mère de l’enfant, mineur soit – elle,
l’accepte.
Néanmoins, lorsque celle – ci n’a élevé aucune protestation contre cette
convention dans le délai d’un an à dater du jour où elle en a eu
connaissance ou un an après sa majorité si elle est mineure son acceptation
est présumée.
L’affiliation conventionnelle est déclarée devant l’officier de l’état civil. Elle
produit néanmoins ses effets même en l’absence de cette déclaration.
2) Déclaration commune faite par les père et mère de l’enfant devant l’officier
de l’état civil.
3) Déclaration unilatérale de paternité faite par le père. Cette déclaration est
faite à l’officier de l’état civil qui l’inscrit dans l’acte de naissance de l’enfant
ou en dresse un acte séparé
C. Conditions d’affiliation
1°) Contrairement au code civil, le code de la famille n’exige pas que l’affiliation
résulte d’un acte authentique pour sa validité.
En effet la convention conclue entre le père et la famille maternelle de l’enfant peut ne
pas être matérialisée par un écrit. Il est simplement prévue que cette convention soit
déclarée à l’officier de l’état civil. Ce dernier ne vérifié pas la véracité de la déclaration et
se limite à l’inscrire dans un acte approprié. Et il est admis que l’affiliation produise des
effets même en l’absence de cette déclaration devant l’officier de l’état civil.
De même la loi n’impose aucune condition de forme pour la déclaration commune des
pères et mère et pour la déclaration unilatérale du père.
2°) Quant au fond
108
- Tout enfant né hors mariage a le droit d’être reconnu c’est-à-dire de faire l’objet
d’une affiliation.
Il en est de même pour les enfants simplement conçues et les enfants déjà décédés
(art 615)
- Qui peut affilier ? Tout père.
Le mineur peut affilier ; dans ce cas il agit seul.
Toute personne doit reconnaître son enfant. Si le père meurt, ou n’est pas en
mesure de manifester sa volonté (incapable, absent) un ascendant ou un autre
membre de sa famille doit agir en son nom.
- Le code civil interdisait de reconnaître les enfants adultérins et incestueux. Les
enfants incestueux sont ceux qui naissent des relations entre personnes entre les
quelles existait un empêchement de parenté. Les enfants adultérins sont ceux qui
naissent à la suite des relations entre personnes dont l’une au moins était mariée à
une tierce personne. L’analyse des articles 591 et 614 a simplement supprimé cette
interdiction.
″ Tout enfant congolais doit avoir un père : nul n’a le droit d’ignorer don enfant, qu’il
soit né dans ou hors mariage ″ (art 591)
″Tout enfant né hors mariage doit faire l’objet d’une affiliation dans les 12 mois qui
suivent sa naissance ″(art 614) Dans ces articles le législateur n’a émis aucune réserve.
Les termes utilisés, étant généraux, leur interprétation devra être large. Dès lors
dans ″ tout enfant ″ devra être inclus les enfants adultérins et incestueux.
D) Caractère de l’affiliation
1. L’affiliation est obligatoire
Le code de la famille a établi une obligation à toute personne qui engendrerait un
enfant en dehors du mariage de l’affilier dans un délai de 12 mois à partir de la naissance.
Cette obligation est assortie des sanctions pénales.
Sera ainsi puni d’une amende de 1000 à 5.000 z celui qui n’a pas affilié son enfant dans le
délai de 12 mois.
Sera puni d’une peine de servitude pénale de 10 à 30 jours et d’une amende de 5.000 et
10.000 ou de l’une de ces peines, celui qui refuse d’affilier son enfant né hors mariage
alors que l’action en recherche de paternité est déclarée fondée.
2. L’affiliation est irrévocable.
109
Les termes de l’article 626 sont catégoriques. L’affiliation ne peut être révoquée.
Cela revient à dire que lorsqu’une personne a d’elle même établit l’affiliation de son enfant
elle ne peut revenir à sa décision.
3. L’affiliation est contestable.
Si l’affiliation est irrévocable, elle est néanmoins contestable. En effet, toute
personne intéressé ainsi que le ministère Public peut contestée l’affiliation s’il est prouvé
que celui auquel la paternité a été attribué n’est pas le géniteur de l’enfant. L’interdit peut
aussi contester l’affiliation par déclaration après le jugement de main levée de
l’interdiction.
4. L’affiliation est unique
Lorsqu’un enfant a fait l’objet d’une affiliation, nulle autre affiliation ne sera
admise, hors le cas où la première a été contestée avec succès. En d’autres termes, un
enfant déjà affilié ne peut plus faire l’objet d’une nouvelle affiliation sans que la première
ne soit annulée.
III. L’action en recherche de paternité
Si l’affiliation paternelle n’est pas établie par la présomption légale et par l’affiliation,
elle peut être établie à la suite d’une action en recherche de paternité.
1° A qui appartient l’action en recherche de paternité
- Cette action appartient à l’enfant à titre principal
- A la mère de l’enfant pendant la minorité de ce dernier. La mère a cette action
quant bien même elle serait elle même mineure.
- Un membre de la famille maternelle de l’enfant désigné par le tribunal ou par qui a
la garde de l’enfant, si la mère est décédée ou est dans l’impossibilité de manifester
sa volonté.
- Au ministère public si la mère de l’enfant n’est pas connue ou chaque fois que
l’intérêt de l’enfant le requiert.
2° Preuve d’affiliation en cas d’action en recherche de paternité
L’action en recherche de paternité est exercée contre le père ou ses héritiers. Le
demandeur doit la preuve que l’enfant a pour père celui qu’il réclame. Cette preuve est
faite par l’acte de l’état civil. A défaut d’acte, la filiation est prouvée par le possession
d’état d’enfant.
110
Aux termes de l’article 633 alinéa 3, une personne a la possession d’état d’enfant
lorsqu’elle est traitée par un homme ou une femme, leurs parents et la société comme
étant l’enfant de cet homme ou de cette femme.
Si la preuve n’est pas fournie par l’acte de naissance ou par la possession d’état, la
loi admet la preuve par témoin pour établir la paternité. Aussi, les titres de famille, les
registres et papiers domestiques, les lettres du père et mère, peuvent être tenue comme un
commencement de preuve par écrits.
Le code civil prévoyait de manière limitative les hypothèses où le tribunal pouvait
admettre l’action en recherche de paternité. Il s’agissait des cas c- après.
- Si le père prétendu a avoué sa paternité par écrit :
- S’il y a possession d’état naturel
- Si entre le 300 ème et 180 ème jours avant la naissance de l’enfant, le prétendu
père a usé de violence sur la personne de la mère (art.210 CCL)
Le code de la famille n’a pas suivi le code dans cette limitation. Un pouvoir assez large
d’appréciation est accordé au tribunal. Ce dernier décidera suivant les circonstances de
la cause si l’enfant a pour père celui qu’il réclame ( art 630 aliné 2)
3° Fins de non recevoir de l’action en recherche de paternité
Pour trois causes déterminées par l’article 637, l’action en recherche de paternité
peut être rejetée par le tribunal. Il en est ainsi :
1° ) S’il est établi que, pendant la période légale de conception, la mère a eu des
rapports sexuels avec une autre personne à moins qu’il ne résulte d’un examen de sang
ou de tout autre examen selon des méthodes médicales certaines que cette personne
ne peut être le père ; pourquoi le père véritable ne peut pas reconnaître un enfant d’un adultère ?
Syllabus KALAMBAY p. 286 comparer avec l’art 612
2° ) si le père prétendu était pendant le même période, soit par suite de l’éloignement,
soit par l’effet de quelque accident, soit par l’incapacité de procréer, dans
l’impossibilité physique d’être père,
3° ) Si le père prétendu établit par un examen de sang ou par tout autre examen selon
des méthodes certaines qu’il ne peut être la père de l’enfant.
111
La contestation de la paternité peut résulter du prétendu père de l’enfant de la
mère de l’enfant ou encore des cohéritiers de l’enfant.
Quid enfant lui –même ? Oui mais de l’enfant majeur art 610.
I. Le désaveu de la paternité
A . Définition
Le désaveu est une procédure judiciaire par laquelle le mari peut
exceptionnellement, rejeter la paternité qui lui est attribuée.
Le Code de la famille confère à l’action en désaveu que dans des ces légalement
spécifiés et sous des conditions strictes de procédure.
B . Cas de désaveu
Les articles 606, 607 et 608 de NCF déterminent les cas où un père peut contester
la paternité d’un enfant.
Deux sortes de désaveu : - désaveu par preuve contraire : art 606 te 607
- désaveu par simple déclaration : art 608
1° Impossibilité physique de procréer (art 606 ⇒ désaveu par preuve contraire ou désaveu
non péremptoire)
La paternité peut être contestée s’il est prouvée que pendant la période légale de
conception, le père était soit pour cause d’éloignement, soit pour toute autre cause établie
de façon certaine, dans l’impossibilité physique de procréer. (art 606).
La doctrine parle dans ce cas de désaveu par preuve de non paternité (Alex Weill op. cit.
p. 443)
2° Inconduite de la mère ou simplement son commerce avec un autre individu désaveu par preuve
contraire ou désaveu non péremptoire art 607)
La paternité peut aussi être contestée lorsque, à la suite de l’inconduite de la mère
et de tous les autres indices ou faits constants notoires, la preuve certaine est rapportée
que le mari n’est pas le père de l’enfant. Il peut en être ainsi pour cause de séparation de
fait des époux ; race de l’enfant ; pour non appartenance de l’enfant et du père vanté au
même groupe de sang, ou encore aveu de la mère.
3° Cas de l’enfant né avant le 180 ème jour du mariage (désaveu pour simple
déclaration ou désaveu péremptoire
112
Lorsqu’un enfant est né moins de 180ème jours après la célébration du mariage, et
que pendant la période légale de la conception les époux vivaient séparément, le mari n’a
pas besoin de prouver un autre fait pour contester la paternité. Il est de même de l’enfant
né 300 jours après qu’un jugement a déclaré l’absence du mari.
113
Aussi l’affiliation peut être contestée par toute personne intéressée ainsi que par la
Ministère Public, s’il est prouvée que celui au quel la paternité a été attribué n’est pas le
géniteur de l’enfant. Il s’agit là des innovations très importantes.
A . La mère de l’enfant
Même adultère, la mère est admise à se prévaloir de sa propre infidélité pour contester la
paternité du mari et cela au mépris de la règle « Nemo auditur propiam turpitudem
allegans »
(Nul ne peut être entendu en justice qui invoque sa propre turpitude).
Cette position du législateur semble être justifiée par l’intérêt de l’enfant qui
consiste à ce qu’il établi sa filiation véritable plutôt qu’il soit rattaché fictivement à un
homme qui peut ne pas s’intéresser à lui.
L’action en contestation de la mère devra être intentée, dans un délai d’un ana à
partir de la date de la naissance de l’enfant.
B . L’enfant
Le code de la famille admet qu’un enfant puisse contester son attachement à un
homme qu’il estime ne pas être son père. Il lui appartient de prouver que cet homme n’est
pas son géniteur. Il pourra ainsi invoquer les cas que cet homme pouvait invoquer pour
une action en désaveu.
Cette action en contestation n’est réservée qu’à l’enfant majeur. Pour lui, aucun
délai n’a été établi.
C . Les cohéritiers
Les cohéritiers de l’enfant ne peuvent intenter l’action en contestation que lorsque
celui auquel la loi attribue la paternité est mort. L’héritier qui veut initier une action en
contestation dispose d’un an à compter de la date à laquelle il aura connaissance du lieu de
filiation.
114
§ 2. Qui peut être père juridique
Le père juridique est désigné à la demande de l’enfant de sa mère ou du Ministère
Public parmi les membres de la famille de la mère de l’enfant. A défaut des membres de
famille, toute personne proposée par la mère peut être désignée.
L'institution est connue et pratiquée depuis la plus haute antiquité : les droits
mésopotamien, égyptien, hébraïque ou grec la connaissent. Surtout elle a été très pratiquée par les
romains, selon des formes et pour des raisons qui ont varié selon les époques. Mais à Rome, la
notion de famille ne repose pas sur l'engendrement et l'affection, mais sur la soumission à la
puissance d'un chef de famille (pater familias). En dépit des transformations qu'elle subira,
notamment au VIe siècle sous Justinien, la distinction entre l'adoptio minus plena (adoption simple)
et l'adoptio plena (plénière),
L'adoption a pour but de créer un lien de filiation entre personnes qui ne sont pas
apparentées par le sang en tant que parent et enfant. Il s'agit donc d'une filiation qui repose non
pas sur le lien biologique, mais sur la volonté : c'est une filiation élective. Bien plus que les règles
relatives à la filiation biologique, l'adoption est marquée par son caractère juridique qui la
façonne : toutefois, il n'est peut-être pas totalement exact de parler de « fiction de la loi » –
comme cela est souvent évoqué – car tout système de parenté, même fondé sur une grande
concordance entre filiation biologique et filiation juridique, est avant tout culturel et repose sur
des règles qui n'en font pas la simple duplication de l'engendrement. Il est certain cependant que
l'adoption, bien plus que la filiation par procréation, repose sur une construction juridique, parce
qu'ouvertement elle admet l'hypothèse d'un transfert de filiation.
L'histoire et le droit comparé montrent que les caractéristiques de cette institution
sont très variables. La manière de créer ce lien de filiation, sa qualité et ses rapports avec la
parenté par le sang changent selon les époques et les lieux. La création du lien d'adoption peut se
trouver consacrée par un acte plus ou moins exigeant (jugement, contrat formaliste, décision
administrative). Le lien créé peut produire des effets plus ou moins étendus allant de la simple
reconnaissance d'une situation de fait, avec ou sans incidence sur le nom, à une intégration
parfaite dans la famille adoptive calquée sur la filiation légitime. Par rapport à la parenté par le
sang, l'adoption peut être pensée comme une parenté substitutive, évinçant la famille d'origine, ou
au contraire comme une parenté additive, qui laisse une place aux liens préexistants – il peut
même s'agir de créer un lien juridique plus étroit entre personnes qui tout en étant parentes ne le
sont pas au premier degré. Les combinaisons sont multiples et à l'image de la diversité des
finalités de l'institution.
En simplifiant, deux conceptions s'opposent toutefois. Dans une première
conception, l'adoption peut être pensée dans l'intérêt de la famille d'accueil ou de l'adoptant : elle
tend alors, pour des raisons religieuses, politiques, patrimoniales ou de prestige à assurer la
perpétuation de la famille ou la survie d'un nom menacé d'extinction. Ainsi l'adoption et
l'adrogation dans l'ancien droit romain visaient à maintenir le culte des ancêtres, et en France,
jusqu'en 1923, l'adoption avait au moins autant pour finalité, sinon plus, la satisfaction des
intérêts de l'adoptant que ceux de l'adopté.
115
Dans une seconde conception, l'adoption tend à assurer de manière
prépondérante la protection de l'adopté. Connue de longue date dans les droits orientaux, cette
conception de l'adoption comme lien de filiation créé dans l'avantage de l'adopté fut aussi retenue
par le droit byzantin. Mais pendant longtemps, cette adoption a produit des effets limités et ne
rompait pas les liens de l'adopté avec la famille dont il était issu. Un des traits caractéristiques des
droits occidentaux modernes est d'avoir accentué les effets de l'adoption que l'on a cherché à
assimiler à ceux d'une filiation légitime, dans l'espoir de favoriser, dans l'intérêt de l'enfant, une
véritable « greffe » de l'enfant adopté au sein de sa famille adoptive. C'est qu'au XXe siècle, avec
le développement des connaissances psychologiques et l'attention croissante portée à l'enfant,
l'adoption s'est focalisée sur les mineurs et a pris un caractère de plus en plus prononcé
d'institution de protection de l'enfance destinée à procurer un foyer aux enfants qui s'en
trouvaient dépourvus.
L’adoption est une institution juridique qui dans la législation congolaise fut
consacrée par le Code Civil. Elle est une forme particulière et spéciale de la filiation.
Partant du code civil l’adoption peut être ″ définie comme un contrat bilatéral et
solennel en vertu duquel sont créés, entre deux personnes (l’adoptant et l’adopté) qui n’ont aucun
lien de parenté par le sang. Un lien juridique de parenté et de filiation.
§ 1. Conditions de fond
A. Conditions relatives à l’adoptant
1. Alors que le code civil prévoyait l’âge minimum que devait avoir l’adoptant,
(50ans article 221), le code de la famille quant à lui prévoit simplement que
l’adoptant doit être majeur et capable ‘art 653). Sont ainsi exclus les mineurs, les
incapables majeurs et les personnes qui sont déchues de l’autorité parentale. Le
mineur émancipé par le mariage peut conformément à l’article 655 adopté.
2. Le code de la famille autorise indistinctement l’adoption pour les mariées et
même pour les célibataires, les veufs ou veuves, les divorcés.
116
Toutefois ces derniers ne peuvent adoptés des personnes de sexe différent de leur
que si les circonstances le justifient. On veut éviter par cette disposition que l’adoption ne serve
en réalité qu’à couvrir la situation la situation de concubinage.
Pour les mariés, l’adoption ne peut être demandée qu’après cinq ans de mariage, sauf s’il
s’agit de l’enfant de son conjoint. Le législateur a ainsi estimé que l’union conjugale qui a duré du
moins cinq ans présente une garantie de stabilité et partant un cadre d’accueil stable pour l’enfant
à adopter.
L’adoption peut être conjointement demandée par les époux quelque soit leur âge. L’un
des époux ne peut adopter qu’avec le consentement de son conjoint. Ce consentement n’est pas
requis lorsque ce dernier est dans l’impossibilité de manifester sa volonté ou s’il n’ a aucune
demeure connue.
Cette prise de position du législateur se conçoit aisément dans la mesure où l’adoption a
pour effet d’introduire au foyer des époux un enfant, ayant un ″ sang étranger ″ Dès lors
l’autorisation ou l’acceptation du conjoint indispensable.
3. L’adoptant ne peut au moment de l’adoption avoir plus de trois enfants en vie
sauf dispense accordée par le président du MPR l’existence des enfants chez
l’adoptant ne fait donc pas obstacle à l’adoption. Toutefois, la loi limite à trois le
nombre être dépassé que lorsqu’il s’agit de l’adoption des enfants d’un conjoint.
4. L’adoptant doit avoir au moins quinze ans de plus que l’adopté. Toutefois s’il
adopte l’enfant de son conjoint, il faut qu’il ait dix ans de plus que l’adopté ; sauf
dispense du président du MPR président de la république.
5. Celui qui a effectué ou fait effectuer, qui a promis ou fait promettre un paiement
ou des avantages en nature à une personne devant consentir à l’adoption, en vue
s’obtenir ce consentement, ne peut en aucun cas adopter. Car l’adoption est
gratuite et ne donne lieu à aucune contrepartie. Ceci pour éviter qu’elle devienne
une vente d’enfants.
§ 2 Conditions de forme
I. Nécessité d’un jugement
117
L’adoption résulte d’un jugement rendu par le tribunal de paix à la requête de la ou des
personnes qui se proposent d’adopter (art 680). La compétence territoriale du tribunal est
déterminée par le domicile des adoptants ou de l’un d’eux ou encore par le domicile de
l’adopté. La nécessité d’un jugement n’exclut pas cependant l’intervention de la volonté de la
famille d’origine de l’adopté sauf celle –ci (père et mère) a refusé abusivement son
consentement ou lorsque l’enfant est pupille de l’ Etat.
Le consentement de l’adoptant et de l’adopté est donné en personne devant le tribunal.
Les autres personnes qui doivent consentir à l’adoption peuvent le faire à l’audience ou
encore par un acte authentique établi par un officier de l’état civil, un notaire ou un agent
diplomatique ou consultaire Congolais.
II. Procédure
La procédure s’ouvre par une requête de ou des adoptants adressée au tribunal de paix.
L’instruction de la demande et les débats ont lieu en chambre de conseil. Le tribunal vérifie si
toutes les conditions légales sont remplies, s’il y a lieu de tribunal peut faire procéder à des
enquêtes par toute personne qualifiée.
Le jugement d’adoption est prononcée en audience publique. Ce jugement est susceptible
d’appel et de pouvoir en cassation qui peut être initié par l’adoptant, l’adoptant, adopté, le
ministère public et ceux dont le consentement est requis.
Ce jugement devenu définitif doit faire l’objet d’une transcription dans les registres de
l’état civil.
L’adopté conserve ses liens avec sa famille d’origine. Tel est le principe posé par l’article
678. Il n’ y a donc pas rupture des liens familiaux. L’adopté se trouve ainsi deux familles : la
famille d’origine et la famille adoptive et la famille d’origine, la famille adoptive est préférée,
sauf si la loi en dispose autrement. Ce maintient de l’adopté dans sa famille d’origine entraîne
diverses conséquences.
a) L’adoption ne fait pas obstacle à l’établissement ultérieur de la filiation réelle de l’enfant soit
par l’affiliation, soit par une décision juridique (art 681). La loi précise à cet effet que cet
établissement ultérieur de la filiation n’ a pas d’influence sur la validité de l’adoption qui
devra produire ses effets normalement.
b) Les empêchements au mariage entre l’adopte et les membres de sa famille d’origine, parents
ou alliés subsistent.(art.687).
c) Les obligations alimentaires réciproque subsiste entre l’adopté, son conjoint et leurs
descendants avec la famille d’origine de l’adopté. Toutefois la famille d’origine n’est tenu qu’à
titre subsidiaire, si l’adoptant, tenu en premier, est hors d’état de fournir les aliments réclamés
(art 689)
d) L’adopté et des descendants conservent tous leurs droits héréditaires dans leur famille
d’origine (art 690). Les parents par le sang de l’adopté demeurent ses héritiers. Néanmoins, si
l’adopté meurt sans descendants, ni conjoint et à l’absence de toute dispositions entre vifs ou
testamentaires sa succession se partage par moitié entre la famille d’origine et la famille
adoptive (art 690 al.2.)
Le maintien de l’adopté perdent l’autorité parentale qui est transférée à l’adoptant est la
conjoint du père ou de la mère de l’adopté l’autorité parentale leur appartient concurremment (art
684). Par ailleurs, il se dégage de l’autorité 688 al 3 que les père et mère par le sang, bien que
118
privés de l’autorité parentale, peuvent demander et obtenir du tribunal que l’adopté mineur soit
replacé sous leur autorité.
2° Comme dit ci – haut, l’obligation alimentaire de la famille d’origine n’est que subsidiaire à celle
de l’adoptant.
§ 2 Effets de l’adoption à l’égard de la famille adoptante.
1. Le principal effet de l’adoption est de créer un lien de parenté entre l’adoptant et l’adopté.
L’adopté est ainsi considéré a tous égards comme étant l’enfant de l’adoptant. Il entre
désormais dans famille de l’adoptant.
Ses descendants ont ainsi des liens à la fois avec la famille adoptive et la famille d’origine.
- L’autorité prend le nom de l’autorité. En plus il est soumis à l’autorité parentale de ce
dernier.
2. L’adopté et ses descendants ont des droits héréditaires dans la famille.
Par rapport à
Robert
119
ROBERT (fils de Pierre)
Ligne
descendante
SERGE ( fils)
frères
BERTRAND BERNARD
2è degré
4 è degré
DANIEL (cousins issus de germain) DIDIER
6è degré
Exercice :
Sachant que pour calculer le degré de parenté collatérale entre deux personnes, il faut remonter
d’un côté jusqu’à l’auteur commun et redescendre de l’autre côté en comptant le nombre de
générations (ex : Claude et Bernard sont parenté au 3ème degré, quel est le degré de parenté entre :
Daniel et Charles ?
André et Didier ?
Bernard et Didier ?
Noter article 703
Le degré de parenté entre deux personnes se calcule en comptant les générations entre
elles.
Ex : Thomas et Jacques sont parents en ligne directe au 4 è degré.
II. Qui sont parents
III. Types et système de parenté
120
II. Qui sont parents (art 696)
- Sont parents en ligne directe les personnes qui descendent les unes des autres. La ligne
d’ascendance peut être paternelle ou maternelle.
- Sont parents en ligne collatérale les personnes qui descendent d’un auteur commun, sans
descendre les unes des autres, les collatéraux par le père sont dites consanguins, par la
mère, utérins. Sont germains les collatéraux qui ont une double parenté par le père et par
la mère.
§ 2. L’alliance
L’alliance c’est le lien qui unit un des époux aux parents de son conjoint et aux
conjoints de ses parents.
C’est le mariage qui fait naître l’alliance. Et, les liens d’alliance subsistent malgré la
dissolution du mariage sauf si la loi en dispose autrement.
Le code de la famille introduit la notion de la double alliance. Celle –ci est le lien
qui existe entre une personne et les conjoints de ceux qui sont ses alliés. Ce lien de double
alliance produit les mêmes effets que le lien de simple alliance.
121
L’article 708 définit les termes beau –père, belle-mère, beau – fils et belle – fille,
de beaux – frère et de belle – sœur. Ainsi vis – à vis de l’un des époux, les pères et mère de l’autre
conjoint sont qualifiés de beau – père ou belle – mère selon leur sexe.
Les frères et sœurs germains (issus d’un même père et mère) consanguins (issus du
même père) et utérins (issus de la même mère) d’un conjoint sont respectivement qualifiés vis - à - vis
de l’autre de beaux – frères et de belle sœurs.
§ 1 Principe général
Il ressort de l’article 714 du code de la famille que les parents et alliés se doivent
mutuellement secours, assistance et respect conformément à la loi et à la coutume. En toute
circonstance, leur comportement doit être guidé par le souci de maintenir et de renforcer l’attente
familiale.
Le devoir de secours dont il est question se traduit concrètement par l’obligation
alimentaire.
§2 Obligation alimentaire
I. Notion
L’obligation alimentaire est celle que la loi impose à une personne d’assurer la
subsistance d’une autre personne en vue de satisfaire ses besoins vitaux auxquels elle ne peut faire
par son travail.
Si le code civil avait limité l’obligation alimentaire aux rapports entre père, mère et
enfants, le code de la famille a étendu cette obligation visant le lien de parenté et non la simple
filiation.
L’obligation alimentaire n’est pas fixe. Elle varie selon les circonstances, selon les
besoins du créancier et les ressources du débiteur.
122
Elle n’existe dons que si la personne, qui en réclame l’exécution, est dans le
besoin et hors d’état de gagner sa vie par son travail, et que la personne poursuivie a des
ressources suffisantes pour fournir des aliments.
L’obligation alimentaire existe également entre alliées en ligne directe c’est à dire
entre beaux-parents et beaux fils jusqu’à la dissolution du mariage. Toute fois la succession du
conjoint prédécédé doit des aliments au conjoints survivant jusqu’à son remariage.
Le créancier d’aliments peut avoir plusieurs débiteurs à la fois. A-t-il dans ce cas
droit à s’adresser à n’importe lequel parmi eux ou doit –il suivre un ordre déterminé.
Le législateur du code de la famille n’a pas établi une hiérarchie entre les débiteurs
possibles d’aliments. Ce derniers, cités dans l’article 728 sont ainsi tenus solidairement. Le
créancier peut dès lors s’adresser à n’importe lequel d’entre eux. Et celui qui a été condamné à
payer la pension n’a aucun recours contre ses codébiteurs solidaires.
Voici selon les termes légaux les débiteurs d’aliments :
- Le conjoint
- Les descendants
- Les ascendants
- Les frère et sœurs
- Les oncles ou tantes et neveux ou nièces
- Les descendants par alliance
- Les ascendants par alliance.
123
Tous les arrérages qui n’ont pas été perçus dans les trois mois qui suivent leur
échéance cessent d’être dus, sauf au créancier à établir que son inaction a une autre cause que
l’absence de besoin.
Ce contrat est soumis aux règles du droit commun. Il ne pourra être conclu pour
une durée supérieure à trois ans (art 753) cependant ce délai est renouvelable.
124
Titre 3ème
La Capacité des personnes physiques
125
Introduction
1. La capacité de jouissance
C’est le cas du médecin qui ne dispose pas de la capacité juridique à recevoir de la part de son
patient des libéralités
C’est encore le cas de l’étranger qui est privé du droit de voter
Il en va également ainsi du mineur de moins de 16 ans à qui il est interdit de tester.
126
La capacité d’exercice renvoie à la distinction entre les personnes capables
et les personnes incapables :
En droit, une pers physique peut faire l’objet d’une incapacité d’exercice sans
avoir eu l’incapacité d’exercice. Les personnes qui sont frappées d’incapacités sont dites
incapables. Il existe à cet effet les incapacités de protection. On parle d’incapacité de défiance
lorsque le but visé est la protection de la société au quel cas, il s’agira d’interdiction légale prévue
par la loi. Ex : Tous ceux qui n’ont pas dix-huit ans n’ont pas droit aux votes.
127
CHAPITRE I. LA CAPACITE DES PERSONNES.
§ 1 . Définition
Tout être humain est doté d’une personnalité qui lui permet d’acquérir des
droits de se voir imposer des obligations. En principe, il exerce seul lesdits droits. On dit
alors qu’il est capable. Exceptionnellement, il y a des personnes qui, suite à leur
inexpérience, à leur état social ou psychique, sont privées de certains droits qu’elles
n’exercent pas elle - mêmes. On dit qu’elles sont incapables. Dès lors nous avons dans la
vie juridique, deux catégories des personnes : les incapables d’une part et les capables
d’autres part.
Dans le langage courant, une personne capable est celle qui peut faire
quelque chose tel qu’exercer une fonction, faire un travail, accomplir une mission .....
Mais juridiquement, le terme de capacité traduit une autre réalité. Il est l’aptitude d’une
personne à être titulaire des droits et à les exercer. Il est l’aptitude d’une personne à être
titulaire des droits et à les exercer.
La notion d’incapacité est une notion large. Elle couvre plusieurs situations
qu’il convient de distinguer.
A. Incapacité de jouissance
L’incapacité de jouissance est celle qui empêche une personne de devenir titulaire
d’un droit. Elle rend la personne inapte à être sujet de droit et à en jouir.
128
B. Incapacité d’exercice
C’est celle qui consiste à priver une personne de la possibilité d’exercer elle-même
ou d’exercer certains droits.
Ainsi, la personne frappé d’une incapacité d’exercice continue à jouir pleinement
de ses droits, mais elle ne peut les exercer elle-même ou tout au moins sans l’assistance
d’une personne. Cette incapacité atteint donc l’incapable non dans ses droits mais dans
son activité juridique. Elle peut être générale ou spéciale. Elle est générale quand elle ne
permet à l’incapacité de faire aucun acte juridique. C’est le cas de l’incapacité du mineur
non émancipé ou de l’aliéné.
Elle est spéciale lorsqu’elle lui permet d’accomplir tous les actes qui ne lui sont pas
expressément interdits.
Comme nous le remarquons, l’incapacité de jouissance contient l’incapacité
d’exercice correspondante, c’est à dire qu’il faut d’abord avoir la jouissance d’un droit
pour pouvoir l’exercer.
Parmi les incapacités d’exercice, on distingue les incapacités naturelles et les
incapacités de protection.
Les premières atteignent les personnes dépourvues de tout discernement par suite de leur
âge, ou de leur état mental. Les secondes, établies par la loi, protègent un individu qui
physiologiquement parlant est capable, contre son inexpérience ou sa témérité. Elles
remédient ainsi à ses insuffisances et l’empêchent de nuire à ses propres intérêts.
§ 3. Personnes incapables
Les personnes incapables sont soit mineures soit majeures.
A. Incapables mineurs.
Toute personne n’ayant pas encore atteint l’âge de majorité est un mineur.
Cet âge de majorité varie selon qu’on est en matière pénale, soit en matière
politique, soit en matière civile. Ainsi la majorité pénale est atteinte à l’âge de seize ans, la majorité
politique à dix - huit ans et la majorité civile à 18 ans. C’est cette dernière qui nous intéresse.
129
B. Incapables majeurs.
La majorité commence quand finit la minorité. Elle est comme la souligne
Peudart, l’entrée de l’homme dans une période de liberté et par suite de pleine
responsabilité.
A partir de dix-huit ans la personne est majeur. Il est capable de tous actes de la
vie. Cependant, parmi les majeurs, certains, ne sont pas sains d’esprit. Ils ne jouissent pas
pleinement de leurs facultés mentales. C’est pourquoi, la loi les frappé d’une incapacité
dont l’étendue dépend de l’état de chaque individu, ces incapables sont exposés à
plusieurs dangers surtout quant à leur patrimoine. Ce sont les fous , les femmes mariées,
les faibles d’esprit, les prodigués, les personnes dont les facultés mentales sont altérées.
§ 2. De l’autorité parentale
I. Définition
L’autorité parentale est l’ensemble des droits que la loi accorde aux père et
mère sur la personne et sur les biens de leurs enfants mineurs.
Les père et mère exercent conjointement l’autorité sur les enfants et ceux-ci
leurs doivent à tous deux indistinctement honneur et respect. Cependant en cas de
dissentiment entre le père et la mère, la volonté du père prévaut. Toutefois, la mère a un droit
de recours devant le tribunal de paix. Il est à signaler que l’autorité parentale n’est pas un
droit pour les parents de disposer arbitrairement de leurs enfants.
130
II. ATTRIBUTION DE L’AUTORITE PARENTALE
131
fixer la résidence de l’enfant, de surveiller ses actes et ses relations, de régler sa sépulture
et de faire respecter sa mémoire.
Il peut infliger à l’enfant réprimandes et corrections dans la mesure compatible
avec son âge et l’amendement de sa conduite ( Art . 326 )
B. Droits des parents sur la patrimoine de l’enfant
- Droit d’administrer le patrimoine (art. 327)
- Droit de jouissance sur les biens (art. 327). Ce droit est en somme un usufruit légal des
biens des mineurs.
Cette jouissance d’un travail séparé, ceux qui lui seront donnés ou légués sous la
condition expresse d’exclusion d’une telle jouissance, ni aux biens provenant d’une
succession dont le père ou la mère ont été exclus comme indignes.
§ 3 De la tutelle des mineurs.
Tout mineur non émancipé n’ayant ni père ou mère pouvant exercer sur lui
l’autorité parentale est pourvu d’un tuteur qui le représente.
La tutelle s’ouvre après la mort du père et de la mère et prend fin à la majorité ou à
l’émancipation.
I. Désignation du tuteur.
- Le tuteur est désigné par le tribunal de paix sur proposition du conseil de famille (art
224)
- Les père et mère ou le dernier mourant peuvent désigner par testament au mineur, un
tuteur dont le choix être confirmé par le tribunal de paix après avis du conseil de famille.
Ce dernier est composé des parents ou alliés du père et de la mère ainsi que des frères et
soeurs majeurs du mineur.
Le conseil se réunit toutes les fois que les intérêts du mineur l’exige.
132
§ 4. Tutelle de l’état
La tutelle de certains mineurs est déférée à l’état. Ces mineurs sont appelés
« pupilles de l’Etat.
I. Cas d’ouverture de la tutelle de l’Etat.
L’état n’exercera la tutelle que dans les cas ci-après :
- Mineurs dont les père et mère sont inconnus : enfants trouvés c.à.d découverts dans un
lieu quelconque ainsi que les enfants dont la filiation n’est établie envers aucun de leurs
deux auteurs, sauf s’ils ont été adopté ou s’ils ont père juridique.
Mineurs abandonnés :
Ceux qui, alors que leur filiation est établie envers leurs père et mère ou envers l’un
d’eux, ne sont en fait entretenus par eux ni par personne à la décharge de ces derniers.
Mineurs orphelins :
C.à.d qui n’ont ni père, ni mère, ni aucun parent ou allié connu.
■ Mineurs dont le ou les auteurs sont déchus de l’autorité parentale si personne n’est
jugée apte à assurer la tutelle ordinaire.
133
Le conseil de tutelle dispose de tous les pouvoirs qui lui permettent d’exercer la
tutelle au mieux des intérêts du mineur. Il est responsable de sa gestion. Il en est le
comptable envers le mineur devenu majeur.
Les mandats du tuteur délégué et de membre du conseil de tutelle ne sont pas
rémunérés sauf décisions contraire du gouverneur de région ( art.247 ).
2° du tuteur délégué
Il est désigné par le conseil de tutelle.
Peut être désigné tuteur délégué :
- une association ou une institution de charité ou d’enseignement dotée de la
personnalité juridique.
- une personne physique
134
Néanmoins même dans ce cas, la tutelle peut être maintenue sur décision du
tribunal de paix.
Paragraphe 5. De l’émancipation
L’émancipation est l’affranchissement du mineur de l’autorité parentale ou de
tutelle (Christian Van Lierde, Eléments de Droit Civil Congolais p.15) en lui donnant le
gouvernement de sa personne et de ses biens.
I. Causes de l’émancipation
1. Le mineur est émancipé de plein droit par le mariage (art 288).
Cela résulte de la conception selon laquelle le mariage implique pour les époux un minimum
l’indépendance à l’égard des parents.
Néanmoins, l’émancipation qui résulte du mariage conserve ses effets lors que celui-ci est dissout
ou annulé. L’émancipation ne peut être révoquée.
2. A la suite d’une requête adressée au tribunal de paix par le père et la mère ou par
le tuteur, le mineur de 15 ans accomplis peut être émancipé ( art 289 ).
II .Effets de l’émancipation
L’émancipation assimile le mineur à un majeur. Le mineur émancipé a ainsi
la pleine capacité. Toutefois, le tribunal peut apporter certaines limitations à cette capacité
lorsqu’il s’agit de l’émancipation accordée par une décision judiciaire.
Dans ce cas le mineur émancipé ne peut passer les actes pour lesquelles il
est reconnu incapable qu’avec l’assistance d’un curateur.
L’émancipation met fin à l’autorité parentale. Néanmoins le mineur
émancipé ne peut contracter un mariage sans le consentement de ses père et mère (article
357). Ce consentement est aussi requis pour son adoption.
A. Régime d’incapacité
135
Le mineur non émancipé est frappé d’une incapacité générale. Il est placé
sous le régime de la représentation.
La représentation est une technique juridique par laquelle une personne (le
représentant) passe un acte juridique au nom et pour le compte d’une autre personne
(le représenté) de telle sorte que tous les effets de l’acte accompli se produisent
directement et uniquement sur la tête de cette dernière.
La représentation peut être volontaire ou légale.
- Volontaire lorsque le représentant agit en vertu de la volonté du représenté qui lui
a donné pouvoir d’agir pour lui (contrat de mandant)
- Légale : lorsque le représentant agit en vertu d’un pouvoir d’agir qui lui est conféré
par la loi (tuteur des mineurs, titulaire de l’autorité parentale.)
Tous les actes juridiques doivent en principe, être accomplis pour le mineur
par son représentant.
Néanmoins, il y a des actes qui n’admettent pas la représentation. Ainsi
notamment :
- Le mineur se marie lui-même. Cependant il faut le consentement des parents.
- Le mineur doit consentir à son adoption s’il a plus de 15 ans (art 661)
- Le mineur a le droit de reconnaître un enfant né hors mariage.
Seul le mineur, ses pères et mère, son tuteur ou ses héritiers selon le cas
peuvent intenter l’action en nullité. Cette action se prescrit par dix - ans à dater de la
majorité du mineur.
Les contrat faits par le mineur ne pourront être annulé si le contrant du mineur a
pu croire de bonne foi que ce dernier avait reçu l’autorisation de les conclure, et s’il n’a
pas abusé de son inexpérience (art 296 ).
En principe tout majeur est capable d’accomplir tout les actes de la vie
civile.
Mais ce principe cesse d’application quand l’homme quoique majeur est
atteint d’un altération des facultés mentales par le fait d’une maladie, une infirmité ou un
affaiblissement dû à l’âge. Il est pourvu à ses intérêts par un régime de protection. Le
nouveau code de la famille fait appliquer le même régime de protection à l’altération
durable des facultés corporelles, si elle est susceptible d’empêcher l’expression de la
volonté.
136
Paragraphe 2. Les personnes déséquilibrées mentalement
Le prodigue est celui qui dissipe son patrimoine par des dépenses exagérées,
excessives, inconsidérées ou folles sans fruit pour lui - même ni pour les autres (A. Sohier,
Droit Civil du Congo Belge, MFL Bruxelles 1957 n° 567). Il y a donc prodigalité lorsque
suite au dérèglement des mœurs ou de l’esprit une personne menace sa fortune. Du point
de vue médical, la prodigalité ne constitue pas une maladie. Mais comparativement à
l’homme normal le prodigue est jugé atteint d’un déséquilibre manifestement anormal.
Claude Renard définit le faible d’esprit comme étant une personne qui sans
être frappée d’une aliénation mentale, n’a pas d’intelligence assez développée ou assez
lucide pour diriger seul se affaires (Claude Renard, Droit civil : Etat et capacité des
personnes, éd. Desoir Liège p. 512). Sont normalement faibles d’esprit : les imbéciles, les
idiots, les crétins au sens médical du terme.
137
En effet, l’article 444 dispose : ‘’ Le mari est le chef du ménage. Il doit
protection à sa femme : la femme doit obéissance à son mari.’’ Ainsi quel que soit son âge,
sa valeur, son expérience, la femme mariée est placée sous l’autorité légale de son mari.
Ainsi tant que dure le mariage, la femme mariée ne peut sans autorisation
s’obliger à une prestation qu’elle doit effectuer en personne ( art 448 et 449 ).
Il est aussi interdit à la femme mariée d’ester en justice en matière civile, d’acquérir,
aliéner ou s’obliger sans l’autorisation de son mari ( art. 450 ). Cette autorisation n’est pas
nécessaire à la femme.
- Si elle veut ester en justice contre son mari
- Si elle veut disposer à cause de mort
- Si le mari est basent
- Si le mari est condamné à une peine d’au moins 6 mois de servitude pénale,
pendant la durée de la peine.
Dans d’autre cas, si le mari refuse d’autoriser sa femme, le tribunal de paix peut donner
l’autorisation. L’autorisation du mari peut être générale mais il conserve toujours son droit
de la révoquer.
I. L’interdiction Juridique
a) Définition
L’interdiction judiciaire s’oppose à l’interdiction légale qui est le résultat
d’une condamnation à une peine pour un acte criminel. Etant ignoré par notre droit, nous
ne l’étudions pas dans le présent cours.
138
b) Conditions d’interdiction
L’article 300 NCF prévoit 3 conditions qui doivent être remplies pour être placé
dans un état d’interdiction judiciaire :
1° Etat de démence et l’imbécillité
Il faudrait que l’individu soit un aliéné càd un dément ou un fou.
2° Il faudrait que cet état de démence ou l’imbécillité soit habituelle
Ce qui n’implique pas une continuité. Car la loi impose l’interdiction même
lorsque cet état présente des intervalles lucides.
3° Il faut que l’intéressé soit majeur ou mineur émancipé.
On exclut ainsi les mineurs simples qui sont soumis au régime de l’autorité
parentale
c) Personnes pouvant agir en interdiction
Ces personnes sont déterminées par l’article 302 NCF. Il s’agit de :
1° Tout parent :
Il s’agit de tout parent légitime, naturel, adoptif direct ou collatéral, proche
ou éloigné ; la loi ne fait aucune distinction ( A. Sohier, droit Civil du Congo , n°
533).
2° Le conjoint
Il se dégage de l’article 302 découle que le conjoint a le droit de demander
l’interdiction de sa conjointe, de même la conjointe pour son conjoint. Dans ce cas
la conjointe est dispensé de l’autorisation de justice.
3° Le ministère public
Si l’initiative n’est prise ni par les parents ni par l’époux.
d) Procédure d’interdiction
La demande d’interdiction est portée devant le tribunal de Paix du lieu de
résidence de la personne dont l’interdiction est sollicitée. La requête article les faits
d’imbécillité ou de démence. Le tribunal entend le défendeur ou le prétendu aliéné, le cas
échéant ses parents les plus proches. Le M.P donne son avis.
e) Effets de l’interdiction
L’interdiction produit son effet dès le jour du jugement. L’interdit est assimilé au
mineur sous tutelle.
139
A compter du jugement tous les actes passés par l’interdit sont atteints de nullité.
Et cette nullité est une nullité de droit c’est-à-dire que ces actes doivent être annulés par
le juge lorsque leur nullité est demandée. Cette nullité ne peut être demandée que par le
tuteur ou par l’interdit dans le cas où lesdits actes auraient causé préjudice.
Il en résulte que :
- L’acte de l’interdit est nul quel que soit son importance
- Il est inutile de chercher à savoir si l’interdit où il accomplissait son acte était lucide ou
non.
- Le tribunal ne dispose pas d’un pouvoir d’appréciation. Il doit prononcer obligatoirement
l’annulation.
Cette nullité disparaîtra soit par la confirmation du contrat annulable par le tuteur
ou par l’incapable lui-même à la fin de son incapacité.
Cependant, les actes passés par l’aliéné non interdit ou avant son interdiction sont
annulables. Pour obtenir leur nullité, le demandeur doit prouver que la cause de l’interdiction
existait notoirement à l’époque où ces actes ont été faits (art 306). Le juge appréciera
souverainement la notoriété qui est un point de fait.
f) Cessation de l’interdiction
L’interdiction cesse soit par le décès, soit par le jugement de main levée.
L’interdiction cesse avec les causes qui l’ont déterminée c’est-à-dire quand on établit
que l’interdit a retrouvé pleinement sa raison. Les formalités à accomplir sont les
mêmes que celles prescrites pour le prononcé de l’interdiction. Mais en dehors des
parents, du conjoint et du Ministère public, l’interdit lui-même peut demander la
main - levée de l’interdiction.
140
- Toute personne qui la demande.
Ces personnes sont soumises pour l’exercice de la plupart de leurs droits civils à
l’assistance d’un curateur.
L’assistance consiste à faire intervenir une personne capable dans la passation
d’un acte juridique. Ici l’incapable reste apte à passer pour son compte les actes juridiques.
Mais il ne peut les accomplir valablement qu’avec l’assistance d’une autre personne ayant
pour mission de le surveiller. C’est donc l’incapable qui agit mais avec la présence à ses
côtés d’un assistant qui lui prête son concours en lui donnant ou en refusant son
consentement aux actes qu’il veut passer. Il faut donc le concours personnel et la
participation de l’assistant à l’acte accompli par l’incapable.
C) Du curateur
Il est nommé par le tribunal de Paix sur proposition du conseil de famille. Il faut
être parent ou personne étrangère à la famille de l’incapable. Le code est muet sur la
responsabilité du curateur. La doctrine admet sa responsabilité car elle estime qu’il est
chargé d’une mission, il devra répondre s’il ne la remplit pas ou la remplit mal (Beudant,
Droit Civil Français, T 3 bis, 1936 n° 1861. Il sera ainsi responsable s’il assiste l’incapable
sans pour autant examiner soigneusement l’acte que ce dernier accomplit. De même il
sera responsable s’il refuse sans raison d’assister l’incapable qui à la suite de ce refus est
préjudicié.
141
L’AUTORISATION POUR LA FEMME MARIEE
La femme mariée, avons – nous dit, est incapable. Elle est obligée d’obtenir
une autorisation soit de son mari, soit de la justice pour passer certains actes juridiques.
a) L’autorisation maritale
Aux termes de l’article 448, la femme doit obtenir l’autorisation de son mari
pour tous les actes juridiques dans lesquels elle s’oblige à une prestation qu’elle doit
effectuer en personne.
Autorisée, elle devient apte à poser des actes juridiques. La nécessité de
cette autorisation n’est rien d’autre qu’une conséquence de la puissance maritale consacrée
par l’article 444.
L’autorisation maritale n’est soumise à aucune forme solennelle. Elle peut
être expresse ou tacite. Expresse, elle peut être verbale ou écrite, elle peut être un acte
sous seing privé ou un acte authentique.
Elle est tacite, toutes les fois que le mari apporté son concours à la
passation de l’acte par la femme.
L’autorisation doit être spéciale pour chaque acte et même pour chaque
procès que la femme veut soutenir.
L’autorisation doit être préalable ou concomitante à l’action de la femme.
Dans certains cas l’autorisation n’est pas requise (cf. supra)
b) Autorisation judiciaire
Autoriser une femme mariée à accomplir un acte juridique est du pouvoir
discrétionnaire du mari. Mais ce pouvoir connaît des limites. C’est ainsi que la femme peut
s’adresser au tribunal pour obtenir l’autorisation d’accomplir un acte. Elle le fera après
avis du conseil de famille.
c) Effets de l’autorisation
L’effet principal de l’autorisation est de rendre la femme personnellement capable
à accomplir l’acte projeté. Un acte accompli avec l’autorisation ne peut donc être annulé
ou attaqué pour cause d’incapacité de la femme.
La sanction du défaut d’autorisation est la nullité des actes irrégulièrement
accomplis.
Cette nullité ne peut être invoqué que par la femme, son mari ou ses héritiers.
142
Il faut noter que le fait pour la femme de se déclarer capable ne constitue aucun
obstacle à l’action en nullité. Mais au cas où la femme a usé des certaines manœuvres
frauduleuses dans le but de se faire passer pour capable, elle se verra opposer une fin de
non-recevoir (répertoire pratique de droit Belge, T III, Paris, LG P. 852.) Signalons que
nullité peut être couverte d’une manière absolue et à l’égard de tout le monde par la
confirmation du mari pourvu qu’elle ait lieu pendant le mariage et avant toute action en
nullité régulièrement introduite par la femme.
La femme est présumée avoir, mandant général de son mari par le fait
même de la vie commune, pour accomplir tous les actes juridiques utiles au ménage. Elle
passe seule ces actes qui engagent son mari par représentation. Tout se passe donc
comme si le mari contractait par l’intermédiaire de la femme.
C’est la femme dans les limites de son mandat qui a une certaine étendue et
son objet précis.
Le mandat domestique est strictement limité aux ressources du ménage. Il a pour objet
toutes les dettes contractées par la femme pour besoin du ménage, relatives aux dépenses
domestiques.
143
Cet objet varie donc selon la condition sociale des époux. Parmi les dépenses du ménage,
on compte celles engagées pour les soins apportés aux membres de la famille mais à
condition qu’elles soient en rapport avec la situation sociale des époux et qu’elles ne
soient ni excessives, ni exceptionnelles.
Le mandat doit aussi être étendu aux dépenses faites par la femme pour ses besoins
personnels.
Notons seulement qu’il est vraiment difficile d’énumérer d’une manière exhaustive les
catégories d’actes qui peuvent être accomplis pour les besoins du ménage.
Généralement, on retient trois critères : l’utilité de la dépense, son rapport avec le train de
vie de la famille, et l’attitude du tiers contractant c’est à dire sa bonne ou mauvaise foi.
L’incertitude de ces critères font que les tribunaux jouissent en la matière d’un très large
pouvoir d’appréciation. Mais il ne leur appartient pas de mettre fin au mandat domestique.
144
IIIème Partie
Les Régimes Matrimoniaux, Succession et Libéralité
145
Chapitre 1. Des régimes matrimoniaux
Les futures époux s’interrogent souvent sur le choix de votre régime matrimonial
d’autant plus qu’ils n’ont qu’une connaissance limité sur les régimes matrimoniaux et ignore leur
importance dans la vie du ménage. Il est nécessaire de rappeler que le choix est fonction de la
situation professionnelle, financière et de son évolution pour les mariés.
Les régimes matrimoniaux est l'ensemble des règles de droit qui organisent la
gestion des biens, les obligations pécuniaires réciproques des époux et d’eux envers les tiers,
leurs obligations familiales, la composition de leurs patrimoines (biens communs, propres ou
indivis) pendant et après le mariage.
Le droit des régimes matrimoniaux a pour objet l'étude du régime des biens entre
les époux, c'est-à-dire des conséquences d'ordre pécuniaire qui résultent, pour eux, du mariage,
non seulement dans leurs rapports réciproques, mais aussi dans leurs rapports avec les tiers,
spécialement avec leurs créanciers.
58
Charles-André LEFEBVRE, Régime matrimonial : définition et types de régimes matrimoniaux, www.avocat-
lefebvre.com/regime-matrimonial/
146
A. Options du Code de la famille
Il est indiqué de développer ces matières qui sont d’une importance capitale
pour les régimes matrimoniaux.
1. Nombre d’options
2. Déclaration d’option devant l’Officier de l’Etat Civil
3. Défaut d’option
147
Le cas de nullité de mariage a été aussi réglementé. Il fallait nécessairement
conférer aux effets pécuniaires du mariage annulé un régime précis et ce sera évidemment
le régime légal supplétif à savoir le régime de communauté réduit aux acquêts.
« Quel que soit le régime matrimonial qui régit les époux, la gestion des patrimoines
communs et propres est présumée être confiée au mari ».
148
6. Présomption d’indivision
L’article 492 du code de la famille stipule ce qui suit : « Quel que soit le régime
choisi, lorsque l’un des époux ne peut justifier de la propriété ou de la concession
exclusive d’un bien, celui-ci est présumé indivis.
La qualité des biens propres ne peut être opposée à une tierce personne que si
celle-ci connaissait ou devait connaître cette qualité.
L’article 493 du code de la famille permet aux époux de passer des conventions
notamment de donation ou de vente.
Cette liberté d’agit est cependant limitée dans le cas où cette convention
pourrait porter atteinte aux droits fondamentaux de la famille, plus particulièrement aux
droits des enfants issus de cette union qui bénéficient d’un droit à l’éducation et à
l’entretien.
De même les intérêts pécuniaires des époux doivent être protégés comme par
exemple le droit à un standing de vie conforme à leur état de fortune.
149
Au cas où cette demande n’est pas accueille, celle-ci ne peut être renouvelée
qu’après deux ans à deux ans à dater de la décision de la décision devenue définitif pour
autant qu’elle s’appuie sur des éléments nouveaux.
« Les biens acquis par la femme dans l’exercice d’une profession séparée de celle du mari et les
économies en provenant constituent des biens qu’elle gère et administre.
Si la gestion et l’administration de ces biens par la femme portent atteinte à l’harmonie et aux intérêts du
mariage, le mari peut les assumer.
La femme peut avoir recours au tribunal de paix contre cette décision.
La femme gère et administre également les choses qui sont réservées à son usage personnel
notamment les vêtements, les bijoux et instruments de travail ainsi que toutes les indemnités et tous
dommages et intérêts lui revenant qu chef d’un accident qui l’aura privée de gains professionnels sur
lesquels elle était en droit de compter.
L’origine et la consistance des biens réservés sont établies à l’égard du mari ou des tiers, par
écrit, sauf impossibilité matérielle ou morale de se procurer une telle preuve. Les dispositions qui précèdent
ne s’appliquent pas aux gains d’un commerce exercé par la femme à l’aide de biens mis à sa disposition
par le mari.60 »
Les biens sont, comme on le sait, gérés par le mari. Toutefois, il a été jugé
opportun de détacher et de laisser au pouvoir de la femme, dans le cadre de tous les
régimes matrimoniaux, un ensemble des biens qui sont qualifiés de réservés (art. 497).
L’alinéa 1er de l’article 497 du code de la famille retient les biens que la femme
acquiert par l’exercice d’une profession séparée et donne d’ailleurs à cette catégorie de
biens une extension assez importante puisque les économies qui en découlent y sont
également comprise.
La conséquence de cette disposition est qu’elle pourra gérer ces biens et les
administrer. En d’autres termes, ceux-ci sont retirés de la gestion maritale.
Toutefois, la femme mariée, même à l’égard des biens réservés restera sous le
contrôle de son mari. Celui-ci reprendra l’administration des biens réservés de sa femme,
s’il estime que par sa mauvaise gestion et administration, elle porte atteinte à l’harmonie
et aux intérêts pécuniaires du ménage.
La qualité des biens réservés est attribuée à certains biens attachés d’une
manière très intime à la femme non seulement les vêtements, les bijoux, les instruments
de travail mais aussi les indemnités découlant d’un dommage dont elle a été victime à
l’occasion de son travail séparé.
60
Article 497 du code de la famille.
150
10. Représentation entre époux
« Un époux peut donner mandat à l’autre de le représenter dans l’exercice des pouvoirs que le
régime matrimonial lui attribue.
Si l’un des époux se trouve hors d’état de manifester sa volonté, l’autre peut se faire autoriser
par ordonnance du président du tribunal de paix de leur résidence, à la représenter en tout ou partie, dans
l’exercice des pouvoirs résultant du régime matrimonial.
A défaut de mandat et autorisation judiciaire, les actes faits par un époux en représentation
de l’autre ont effet à l’égard de celui-ci, suivant les règles de la gestion d’affaire.61»
Quel que soit le type de gestion qui gouverne le régime matrimonial, un époux
peut donner mandat à l’autre de le représenter dans l’exercice des pouvoirs que le régime
matrimonial lui attribue (art. 498).
L’article 499 du code de famille est une disposition très importante. En voici le
contenu :
« Quels que soient le régime matrimonial et les modalités de la gestion de ce
régime, l’accord des deux époux est nécessaire pour :
a) transférer une concession foncière commune ou propre, ordinaire ou
perpétuelle … ;
b) aliéner, par incorporation un immeuble commun ou propre ;
c) aliéner un immeuble commun dont la valeur est supérieure à 50.000Francs
congolais ;
d) contracter un emprunt de plus de 10.000Francs congolais ;
e) faire une donation de plus de 500Francs congolais.
61
Article 498 du code de la famille.
151
L’article 499 du code de la famille permet au conjoint qui n’a pas le pouvoir de
gestion de bénéficier d’une réelle co-gestion là où les actes s’avèrent importants
(aliénation, donation, emprunt …) ;
« Les causes de dissolution du mariage et les effets de celle-ci sont les mêmes quant au partage
de biens.62»
En effet, conformément à l’article 539 du code de la famille, le mariage se
dissout par la mort de l’un des époux, le divorce et le nouveau mariage du conjoint de
l’absent. En ce qui concerne le régime de communauté, la dissolution de la communauté
peut se produire sans dissolution du mariage. Il en est ainsi en cas de séparation judiciaire
des biens.
1.
Définition :
Le régime de la séparation des biens consacre l’existence de deux patrimoines
propres formés par tous les biens acquis à titre onéreux ou à titre gratuit par chacun des
époux ainsi que par leurs dettes (art. 505).
En principe, les époux ont chacun leur patrimoine, tant en actif qu’en passif.
Peu importe l’origine de celui-ci avant ou pendant le mariage, que ce soit à partir d’actes
gratuits ou onéreux.
Comme on peut le constater, cet inventaire est facultatif mais il constitue, s’il
est fait une preuve de valeur absolue sauf le respect dû aux titres immobiliers.
62
Article 502 du code de la famille.
152
Tant à l’égard de son conjoint que des tiers, un époux peut prouver qu’il a la
propriété ou possession d’un bien par tous les moyens sauf évidemment les cas des biens
immobiliers.
Les biens meubles qui ont un caractère personnel et les droits exclusivement
attachés à la personne sont présumés appartenir à l’un ou à l’autre des époux.
La preuve contraire se fait par moyen propre à établir que les biens
n’appartiennent pas au conjoint que la loi désigne.
Il peut également être prouvé que le bien a été acquis par une libéralité de
conjoints (art. 507).
a) Principe
Comme cela a été dit plus haut, quel que soit le régime matrimonial qui
régit les époux, la gestion des patrimoines commun et propre est présumée être confiée au
mari.
Cependant, lorsque par la volonté des époux, la gestion des biens n’est pas
attribuée au mari, chacun des époux administre ses biens, en perçoit les revenus et en
dispose librement.
b) Le mandat
Par ailleurs, quand l’un des époux gère les biens de l’autre en sus de celui-ci mais
sans opposition de sa part, il est présumé avoir reçu mandat pour les seuls actes
d’administration à l’exclusion de tout acte de disposition.
Si l’un des époux s’immisce dans la gestion des biens du conjoint, malgré
l’opposition de celui-ci, il est responsable de toutes les suites de son immixtion et
comptable sans limitation de tous les fruits, tant existants que consommés.
153
Il peut arriver que les biens propres de l’épouse gérés par le mari soient mis
en péril par un comportement fautif et grave du mari tel que le désordre des affaires du
mari dû à une faillite, une déconfiture, une mauvaise gestion, par prodigalité ou inconduite
notoire …
La gestion maritale place l’épouse quelles que soient les limites prévues par
la loi dans l’exercice de cette gestion dans une situation d’infériorité qui nécessite des
contrepoids sérieux.
Enfin, l’article 511 du code de la famille donne une autre garantie spéciale à
l’épouse et à ses héritiers sur le patrimoine à savoir l’hypothèque légale foncière et
immobilière.
Par ailleurs, les dettes des époux contractées avant ou nées pendant le
mariage restent propres. En cas de dissolution du mariage, l’époux qui aura payé sur ses
biens une dette de l’autre a droit au remboursement.
154
8. Biens indivis
La distinction des biens communs et des biens propres est donc capitale à
ce moment.
2. Biens propres :
Sous cet angle, les biens de chacun des époux avant le mariage sont
propres. Le principe s’applique aux meubles comme aux immeubles.
Restent propres à chacun des époux les biens acquis à tire onéreux pendant
le mariage, en échange, d’un bien propre ou avec des deniers propres ou provenant de
l’aliénation d’un bien propre (art. 517).
L’article 516 du code de la famille définit comme suit les biens communs :
sont communs et comme tels qualifiés acquêts, les biens que les époux acquièrent
pendant le mariage par leur activité commune ou séparée ainsi que les biens
conjointement acquis par les deux époux par donation, succession ou testament.
155
Les époux peuvent établir et remettre à l’officier de l’état civil qui célèbre
ou enregistre le mariage un inventaire signé par eux et précisant les biens meubles et
immeubles dont ils ont la propriété ou la possession antérieurement au mariage (art. 518).
Tout bien non inventorié comme bien propre est présumé commun.
Au cas où par la volonté des époux ou par l’effet de la loi, la gestion des
biens propres n’est pas attribuée au mari et est confiée à chacun des époux, ceux-ci
administrent leurs biens personnels et en perçoivent les revenus. Ils peuvent en disposer
librement.
Les époux sont invités à établir un état général de leur actif commun et de
leurs actifs propres ainsi que des dettes communes ou propres – cet état est homologué
par le tribunal (art. 521).
A défaut par les époux d’établir cet état, les biens acquis ainsi que les dettes
contractées pendant l’union seront présumés communs.
En effet, l’article 523 stipule : « les dettes dont l’un des époux est tenu
grèvent ses biens propres et les biens communs ».
156
Les dettes personnelles des époux contractées avant et pendant le mariage
sur leur patrimoine propre restent propres. En cas de dissolution, si ces dettes ont été
payées par les biens communs, elles seront prises en compte dans le partage des biens
communs.
L’article 525 du code de la famille organise les droits aux récompenses dues
par le patrimoine de la communauté aux patrimoines séparés des époux.
En effet, si l’un des époux établit qu’un de ses biens propres a été aliéné et
que le prix en est tombé en communauté, il prélève sur les biens communs, la valeur
correspondant à ce prix. La femme exerce ses prélèvements avant le mari.
d) Partage.
157
l’actif et du passif. Le partage de la communauté s’effectue par moitié. Mais il ne s’agit pas
d’une règle d’ordre public ; les époux peuvent convenir d’un partage inégal.
e) Hypothèque légale :
E. La communauté universelle
1. Définition :
La communauté universelle comprend tous les biens des époux, meubles et
immeubles ainsi que leurs dettes présentes et à venir (art. 533).
2. Exceptions au principe :
158
- la pension de retraite et d’invalidité.
4. Dissolution du mariage
5. Séparation judiciaire :
159
160
BIBLIOGRAPHIE
Code et lois
Ouvrages
1
TUNC (A), Droit, in Encyclopédie Universalis, éd. Universalis, Paris, 1990, p.796.
1
Nombres, XV, 2‐36. PERELMAN (C), Le juge, la règle de droit et la justice, in Mélanges offerts à Robert Le
GROS, éd. De l’Université de Bruxelles, Bruxelles, 1985, pp. 491 – 492
Articles et Mémoires
Cours
Webographie
161
1. Christophe ALBIGES, Maître de conférences à l'université de Montpellier-I,
https://www.universalis.fr/auteurs/christophe-albiges/
2. https://www.editions-ellipse.fr document pdf fiche n°1, consulté le 05 janvier 2022 à
13h31
3.
4.
5. Jacqueline BARBIN, « PERSONNES PHYSIQUES DROIT DES », Encyclopædia
Universalis [en ligne], consulté le 16 janvier 2022.
URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/droit-des-personnes-physiques/
162