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DROIT CPGE-Moulay Idriss-FES Pr.

Ibtissam DAKIRANE

Cas sur la responsabilité civile « Société ECT »

Cas n° 1 :

Mineure :

Rappel des faits : ECT est spécialisée, entre autres, dans la fabrication des batteries électriques.
Ces batteries répondent aux normes de qualité les plus exigeantes en la matière. Elle a procédé
à une opération de changement de batteries au profit de la société S sans incidents. Toutefois,
une explosion s’est produite quelques heures après. Ce qui a provoqué des dégâts matériels
chez le client ainsi que sa voisine Mme M. tierce personne.

Qualification des faits : Ces faits relèvent de la responsabilité civile du fait de la chose et des
vices cachés.

Problème de droit : La responsabilité civile du fait de la chose d’une personne morale est-elle
désengagée lorsque ses produits répondent aux normes de qualité ?

Majeure :

Selon le DOC :

Ø L’article 77 dispose que l’auteur d’un dommage résultant de tout fait quelconque de
l’homme qui, sans l’autorité de la loi cause sciemment et volontairement à autrui un
dommage matériel ou moral,
est tenu à réparer ledit préjudice chaque fois qu’une relation de cause à effet est établie.

Il en résulte que pour engager la responsabilité civile, il faut prouver l’existence d’un dommage
subi par un tiers (la victime), un lien de causalité et un fait générateur. Ce fait générateur diffère
en fonction qu’il s’agit de la responsabilité civile contractuelle ou extra contractuelle.
Ø Le fait générateur de la responsabilité contractuelle est soit l’inexécution, l’exécution
partielle, la mauvaise exécution ou encore le retard dans l’exécution.
Ø On est responsable non seulement de son fait personnel mais aussi du fait des personnes
dont on répond et de la chose dont on a la garde.
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DROIT CPGE-Moulay Idriss-FES Pr. Ibtissam DAKIRANE

Ø La responsabilité civile de l’auteur d’un dommage est désengagée dans les cas suivants :
Fait de la victime ; fait d’un tiers ; l’exercice d’un droit légal et la force majeure. Cette
dernière doit présenter trois caractéristiques cumulatives : extérieure, imprévisible et
irrésistible
Ø Le vice caché est un défaut qui n’apparait qu’après utilisation. Par ailleurs, le producteur
demeure responsable des vices cachées de son produit qui cause ou non dommage à
l’autrui.

Analyse :

En l’espèce, l’entreprise ECT a procédé aux changements des batteries sans aucun incident, ce
qui semble écarter la mauvaise exécution du contrat et de ce fait la responsabilité contractuelle
conformément à l’article précité.
Toutefois, l’entreprise SECURIPIERRE (client) ainsi que Madame M ont subi un dommage
matériel, qui est le fait de l’incendie, lien de causalité. Cet incendie est le produit du changement
des batteries ; fait générateur de la responsabilité du fait de la chose de l’entreprise ECT qui en
est productrice. Par conséquent, les 3 conditions d’engagement de la responsabilité civile extra
contractuelle (quasi délictuelle) sont réunies conformément au DOC.
ECT ne remplit aucune condition d’exonération précitée. En effet, il ne s’agit pas d’un cas de
force majeure dans la mesure où les batteries sont la propriété d’ECT. Donc le fait est intérieur
quoiqu’il soit imprévisible et irrésistible.
On peut dire que la responsabilité civile extra contractuelle d’ECT est engagée vis-à-vis de la
société SECURIPIERRE et Madame M, malgré l’absence de faute. Il s’agit plutôt du fondement
de la responsabilité sur le risque. En effet, le respect des normes de qualité n’écarte pas le risque
d’apparition de vices cachés. Ainsi, conformément au DOC, la responsabilité de ECT est
engagée sur le fondement des vices cachées de son produit qui cause dommage à l’autrui.

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Cas n° 2 :

Mineure :

Rappel des faits : Monsieur T., salarié de l’entreprise E.C.T. et responsable de chantier a procédé à
une opération de remplacement d’un onduleur pour le compte de la société PRINTEMPS. Lors de son
intervention, il n’a pas respecté la procédure. Ceci a provoqué une coupure puis une surtension
momentanée du réseau électrique. Cet incident a affecté tous les occupants de l’immeuble, entraînant
une perte irrécupérable de données informatisées confidentielles dans l’étude de Maître P.S, notaire,
située au dernier étage de l’immeuble. Ce dernier estime le préjudice à 250 000 Dh.

Qualification des faits : Les faits de l’espèce relèvent de la responsabilité contractuelle et de celle du
fait d’autrui.

Problème de droit : Peut- on désengager la responsabilité de l’employeur vis-à-vis des tiers, victimes
du fait dommageable, causé par son salarié par non respectant du lien de subordination ?

Majeure :
Selon le DOC :

Ø L’article 77 dispose que l’auteur d’un dommage résultant de tout fait quelconque de
l’homme qui, sans l’autorité de la loi cause sciemment et volontairement à autrui un
dommage matériel ou moral,
est tenu à réparer ledit préjudice chaque fois qu’une relation de cause à effet est établie.
Il en résulte que pour engager la responsabilité civile, il faut prouver l’existence d’un dommage
subi par un tiers (la victime), un lien de causalité et un fait générateur. Ce fait générateur diffère
en fonction qu’il s’agit de la responsabilité civile contractuelle ou extra contractuelle.
Ø Article 78 : Chacun est responsable du dommage moral ou matériel qu'il a causé, non
seulement par son fait, mais par sa faute, lorsqu'il est établi que cette faute en est la
cause directe.Toute stipulation contraire est sans effet.
La faute consiste, soit à omettre ce qu'on était tenu de faire, soit à faire ce dont on était
tenu de s'abstenir, sans intention de causer un dommage.
L’article 85 dispose que l’on est responsable non seulement de son fait personnel mais aussi
du fait des personnes dont on répond. ….. Les maîtres et les commettants, du dommage causé
par leurs domestiques et préposés dans les fonctions auxquelles ils les ont employés ;
La présomption de responsabilité des employeurs est irréfragable, dans le cadre du fait
dommageable causé aux tiers, par leur préposés, dans l’exercice de leur activité
professionnelle
Ø Le fait générateur de la responsabilité contractuelle est soit l’inexécution, l’exécution
partielle, la mauvaise exécution ou encore le retard dans l’exécution.

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Analyse :

En l’espèce, L’entreprise printemps a subi un dommage matériel et moral résultant d’une


procédure d’intervention opérée par le salarié de leur cocontractant l’entreprise ECT, fait
générateur. En effet, le salarié n’ayant pas respecté la procédure, provoquant le lien de causalité
entre fait et dommage. Il s’agit donc de faute de la part du salarié qui conduit à une mauvaise
exécution du contrat. Par conséquent, la responsabilité contractuelle d’ECT est engagée envers
son client « Printemps ».
En effet, en dépit que la faute soit commise par le salarié, celui-ci dépend de son employeur
dans l’exercice de son activité professionnelle. Donc, l’employé est responsable de la mauvaise
exécution de son contrat de travail vis-à- vis d’ECT, son employeur pour faute grave résultant
du non-respect du lien de subordination. En revanche, ECT est responsable vis-à-vis de
Printemps.
En ce qui concerne les tiers, les voisins et le notaire, ECT n’est pas liée à eux par un contrat.
Toutefois, ils ont subi un dommage matériel et moral suite à la surtension du courant électrique,
lien de causalité provoqué par la faute du salarié d’ECT, fait générateur. Donc, la responsabilité
d’ECT du fait d’autrui est engagée vis-à- vis d’eux.
En définitive, ECT ne peut se désengager de sa responsabilité vis-à-vis d’autrui en invoquant
la faute du salarié dont elle est responsable dans l’exercice de son activité professionnelle. ECT
serait tenue à payer les dommages et intérêts subis par les victimes.

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