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Fondamentaux du droit

Cas de révision n°2 en vue du DCG


Thierry et Suzy

Thierry et Suzy sont mariés et habitent à Buxerolles.


Thierry a longtemps été peintre en bâtiment mais depuis 5 ans, il exploite dans la
Vienne une entreprise qui commercialise des peintures pour les professionnels et
les particuliers.
Suzy, quant à elle, est salariée d’une entreprise de plomberie de Poitiers.
Thierry et Suzy sont partis en vacances dans les Alpes en décembre 2022 et Thierry
a gravement chuté à ski. Toujours mal rétabli de sa blessure, il souhaite confier son
fonds de commerce en location-gérance.
En attendant d’en savoir plus sur l’avenir de son commerce, Thierry passe
beaucoup de temps devant son poste de télévision. Malheureusement celui-ci
vient de tomber en panne…

1ère partie : la location-gérance du fonds de commerce


Thierry a trouvé un possible locataire-gérant pour son magasin, M. Gaspard
Hazard.
Cependant, celui-ci ne lui inspire pas totalement confiance.

Question 1 : indiquez à Thierry quels sont les avantages et inconvénients d’un


contrat de location-gérance pour le loueur et si la location-gérance est adaptée à
sa situation.

Vous vous appuierez dans votre réponse sur vos connaissances et sur les annexes 1
et 2.

En droit
Le contrat de location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire d’un fonds
de commerce confie l’exploitation de celui-ci à son cocontractant, appelé le
locataire-gérant.

Fondamentaux du droit – cas de révision n°2 mai 2023


DCG1 Cours de Monsieur Dabadie 1
Ce contrat présente plusieurs avantages et garanties pour le loueur : il conserve la
propriété de son fonds, même s’il n’est pas en mesure de l’exploiter lui-même (par
exemple s’il ne peut pas exercer lui-même le commerce) ; il perçoit un loyer en
échange de la mise à disposition du commerce ; le locataire est astreint à des
obligations qui sécurisent la relation contractuelle telles que l’obligation
d’exploiter « en bon père de famille », dans le respect de la destination du fonds…

Ce contrat présente cependant aussi des risques pour le loueur. En effet, si la


gestion du locataire n’est pas bonne, son fonds risque de se déprécier. Le loueur
est en outre responsable des dettes du fonds jusqu’à la publication du contrat de
location-gérance. Quant à ses propres dettes d’exploitation, antérieures à la
location-gérance, elles peuvent être rendues immédiatement exigibles par le
tribunal de commerce.
Enfin, le loueur ne peut pas faire concurrence à son locataire, ce qui limite
également sa liberté d’entreprendre. Il doit en outre s’engager à reprendre les
marchandises en fin de contrat.

En l’espèce
Le contrat de location-gérance présente des avantages pour Thierry, au vu de sa
situation de santé : il peut faire exploiter par autrui son fonds de commerce et tout
de même percevoir un loyer en retour. La loi impose aussi au locataire des
obligations de nature à rassurer Thierry.
Cependant, cette situation n’est pas sans risque et il devra également veiller à
contracter avec une personne de confiance pour ne pas se retrouver avec un fonds
déprécié, des dettes à payer…

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2ème partie : les déboires professionnels de Suzy

Suzy est salariée de la société La Plomberie moderne. Elle a été envoyée par son
employeur chez une cliente, Mme Latuile, pour réparer une fuite d’eau dans sa
salle de bains. Au cours de la réparation, Suzy a déposé le lavabo de Mme Latuile
et l’a cassé en le réinstallant.

Lors de cette même intervention, Mme Latuile a offert un café à Suzy. Au cours de
la conversation, elle a évoqué avec la jeune femme une lampe de bureau dont elle
n’est pas parvenue à changer l’ampoule. Suzy lui a proposé aimablement de le
faire. En remplaçant l’ampoule, Suzy a fait tomber la lampe qui s’est brisée au sol.

Question 2 : Déterminez le responsable de la dégradation du lavabo.

(Pb de droit : quelles sont les conditions de la responsabilité des commettants


(employeur) du fait de leurs préposés (salarié) ?)

En droit

La responsabilité civile a pour but de réparer le dommage qu’une personne a causé


à autrui.

La responsabilité civile peut être contractuelle si le dommage a été causé par


l’inexécution ou la mauvaise exécution d’un contrat.

Elle est extracontractuelle lorsque le dommage est causé en dehors de toute


relation contractuelle en cours.

Les commettants sont responsables du dommage causé par leurs préposés dans
les fonctions auxquelles ils les ont employés. Trois conditions sont exigées. Un lien
de préposition doit exister, la tâche accomplie doit l’être sous l’autorité ou la
subordination de l’employeur. Une faute doit être commise par le préposé en
rapport avec ses fonctions et dans l’intérêt de l’employeur et avoir entraîné un
dommage (le lien de causalité entre dommage et la faute du préposé). La
responsabilité du commettant est irréfragable. L’employeur dispose d’un recours
contre le salarié si celui-ci a excédé les limites de ses fonctions.

En l’espèce

Le dommage au lavabo de Mme Latuile a été réalisé dans le cadre de l’intervention


pour réparation de la fuite d’eau par un salarié de la société La Plomberie
Moderne. La dépose du lavabo entre dans le cadre de la recherche de la fuite et
entre donc dans les fonctions du salarié. La société La Plomberie Moderne est
responsable.

NB : des développements auraient pu être utilement ajoutés et valorisés sur la


responsabilité civile contractuelle de l’employeur.
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Question 3 Déterminez le responsable de la dégradation de la lampe.

(Pb de droit : quelles sont les conditions de la responsabilité du fait personnel ?)

En droit

Le fait générateur de la responsabilité civile extracontractuelle du fait personnel


repose sur une faute, en dehors de tout lien contractuel, qui doit être prouvée par
la victime. L’article 1240 du Code civil pose un principe général de responsabilité.
La responsabilité s’étend au dommage commis par imprudence ou par négligence
(C. civ., art. 1241).

Cette faute doit avoir causé un dommage et le lien de causalité entre la faute et le
dommage doit être démontré.

En l’espèce

La responsabilité de la société La Plomberie Moderne doit être écartée car le salarié


de cette société intervient en dehors du périmètre de ses fonctions. Mme Latuile
devra mettre en jeu la responsabilité du fait personnel de Suzy : cette dernière a
bien commis une faute (une maladresse) qui a causé un préjudice (matériel) à la
victime.

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3ème partie : les conséquences de la chute à ski
Pour Thierry, malgré les bonnes nouvelles au sujet de la location gérance, le
quotidien est difficile. Diminué physiquement, incapable de retravailler et déprimé,
il souhaite agir en justice contre l’exploitant de la station de Chamoneige sur les
pistes de laquelle il a été blessé.
En effet, l’assureur de la station n’a pas répondu favorablement à ses demandes
légitimes d’indemnisation. La compagnie d’assurance indique que l’exploitant n’a
pas manqué à son obligation de sécurité.
Pourtant, l’endroit où a chuté Thierry était particulièrement dangereux, avec des
roches affleurantes, des arbres en contrebas de la piste… Mais aucun filet de
sécurité n’avait été posé. En outre, au moment de se blesser, Thierry skiait à faible
vitesse, sans prendre de risque, simplement pour rejoindre son chalet en toute
sécurité.

Question 4 : Précisez à Thierry si l’assureur de Chamoneige a rejeté légitimement


sa demande indemnitaire.

Vous vous appuierez dans votre analyse sur vos connaissances. Vous vous appuierez
également sur l’analyse de la Cour de cassation dans un cas proche, qui figure à
l’annexe 3.

En droit
Un contrat peut contenir une obligation de sécurité, généralement à la charge d’un
professionnel (débiteur) et au profit d’un consommateur (créancier).
Cette obligation de sécurité peut être qualifiée d’obligation de moyens ou de
résultat suivant la situation. La qualification d’obligation de résultat entraîne une
présomption de responsabilité du débiteur qui devra s’exonérer en invoquant le
fait d’un tiers, le fait du créancier ou la force majeure. La qualification d’obligation
de moyens oblige la victime à apporter la preuve de la faute du débiteur qui
pourra ensuite invoquer une des causes d’exonération précitées.

S’agissant d’une société d’exploitation d’un domaine skiable, la Cour de cassation a


qualifié l’obligation de sécurité d’obligation de moyens dans son arrêt du 11 mars
2010, cité en annexe. En conséquence l’exploitant du domaine est tenu de mettre
tous les moyens en œuvre pour assurer la sécurité des personnes. Il doit en
particulier estimer les éventuels risques et y remédier le cas échéant.
En cas d’accident, pour engager la responsabilité civile contractuelle de
l’exploitant, la victime devra prouver la faute de ce dernier, qui pourra
éventuellement s’exonérer en démontrant la faute du skieur, le fait d’un tiers ou la
force majeure.
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En l’espèce
L’exploitant du domaine skiable de Chamoneige, sur lequel Thierry s’est blessé,
était tenu d’une obligation de sécurité de moyens à l’égard de son client. Or,
l’exploitant n’a pas accompli les diligences nécessaires pour sécuriser correctement
ses pistes (notamment en procédant à la pose d’un filet de sécurité dans une zone
dangereuse).
Par conséquent, il a commis une faute que Thierry a pu démontrer.
Chamoneige doit en conséquence réparer les dommages subis par Thierry, sauf à
démontrer la faute de ce dernier (ce qui ne semble pas être le cas au vu de sa
prudence), la faute d’un tiers ou un cas de force majeure.

L’assureur de la station a donc, a priori, eu tort de rejeter les demandes


indemnitaires formulées : la responsabilité civile contractuelle de Chamoneige est
engagée.

Question 5 : quels sont les préjudices dont Thierry peut ici obtenir réparation ?

En droit
Un préjudice est matériel lorsqu’un dommage porte atteinte au patrimoine d’une
personne (à ses biens, ses revenus…). Il est moral lorsqu’il porte atteinte à ses
droits extrapatrimoniaux. Il est corporel lorsqu’il porte atteinte à l’intégrité
physique d’une personne

La réparation d’un préjudice est intégrale. La victime ne doit ni souffrir du


dommage ni s’enrichir de sa réparation.

Le préjudice est évalué le jour du jugement.

La réparation peut prendre la forme d’indemnité ou être réalisée en nature.

Pour être réparable, le préjudice doit être personnel, légitime, direct et certain.

En l’espèce
Thierry a été blessé lors de sa chute à ski : il s’agit d’un préjudice corporel.
Il n’est pas en mesure de reprendre son activité professionnelle, ce qui lui cause en
outre un préjudice matériel (perte ou amoindrissement de son revenu).
Enfin, cette chute a affecté psychologiquement Thierry, qui a subi un préjudice
moral.

Il pourra exiger la réparation intégrale de tous ses préjudices, en nature ou sous


forme indemnitaire.
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4ème partie : chère télévision…
Pour passer le temps, Thierry vient de se déplacer chez Boulangy pour acquérir un
nouveau téléviseur. Il a acheté le nec plus ultra de la technologie moderne : écran
OLED, son dolby THX avec barre de son intégrée, diagonale de 75 pouces… Cela
devrait être du meilleur effet dans le salon de la villa familial. D’autant que le prix
était très raisonnable !
Mais, cruelle déception, a peine déballé le nouveau téléviseur présente une
trentaine de « pixels morts », répartis un peu partout sur l’écran.
Thierry a contacté Boulangy mais le magasin refuse d’échanger le téléviseur ou de
le rembourser.
Peu de temps après, la magnifique télévision dysfonctionne à nouveau : la
télécommande ne marche plus et les hauts parleurs émettent des sifflements
inquiétants.
Thierry est au trente-sixième dessous : il veut à nouveau agir en justice.

Question 6 : précisez à Thierry quelle sera la juridiction compétente pour son


recours.

En droit
Pour déterminer la compétence d’un tribunal il faut déterminer la compétence
matérielle (ou d’attribution) et la compétence territoriale.

La compétence d’attribution est l’aptitude d’un tribunal à juger une affaire. Elle est
fonction de la nature du litige, de sa valeur et du degré de juridiction. Un acte
mixte est conclu entre un commerçant et un non-commerçant.
En cas de recours judiciaire, si le demandeur est le commerçant il porte le litige
devant les tribunaux civils, si le demandeur est le non commerçant il a une option
entre les juridictions civile ou commerciale.

La compétence territoriale détermine la juridiction géographiquement compétente.


Le tribunal compétent est celui du domicile du défendeur sauf exception ou
disposition contraire.
En matière de contrat le tribunal compétent est celui du domicile du défendeur ou
du lieu de livraison/prestation, à la convenance du demandeur.

En l’espèce
Thierry, demandeur, agit ici comme non commerçant. Il a le choix entre le tribunal
civil (le tribunal judiciaire) ou le tribunal de commerce de Poitiers.

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Poitiers est la ville dans le ressort de laquelle se situent la succursale de Boulangy
(le magasin est à Chasseneuil du Poitou) et le lieu de livraison (à Buxerolles) :
Thierry agira devant un tribunal de Poitiers.

Question 7 : comment Thierry pourra-t-il démontrer son achat ?

En droit
En matière civile, les actes juridiques d’une valeur supérieure à 1500€ doivent se
prouver par écrit.
Au contraire, la preuve contre un commerçant est libre. Les actes peuvent alors se
prouver par tous moyens : écrit, témoignage, présomption de fait.

En l’espèce
Thierry pourra apporter la preuve de son achat chez Boulangy par son ticket de
caisse, sa facturette de paiement s’il a payé par carte, des témoignages,
l’emballage portant la marque du commerçant… Le mieux sera tout de même
d’avoir recours à la facture, qui figure en annexe 4.

Vous vous appuierez dans votre réponse sur vos connaissances et sur l’annexe 4.

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Annexe 1 – extraits du code de commerce
Article L144-1
Nonobstant toute clause contraire, tout contrat ou convention par lequel le
propriétaire ou l’exploitant d’un fonds de commerce ou d’un établissement artisanal
en concède totalement ou partiellement la location à un gérant qui l’exploite à ses
risques et périls est régi par les dispositions du présent chapitre.
Article L144-2
Le locataire-gérant a la qualité de commerçant. Il est soumis à toutes les obligations
qui en découlent.
Lorsque le fonds est un établissement artisanal, le locataire-gérant est immatriculé
au répertoire des métiers et est soumis à toutes les obligations qui en découlent.
Article L144-6
Au moment de la location-gérance, les dettes du loueur du fonds afférentes à
l’exploitation du fonds peuvent être déclarées immédiatement exigibles par le tribunal
de commerce de la situation du fonds, s’il estime que la location-gérance met en péril
leur recouvrement.
L’action doit être introduite, à peine de forclusion, dans le délai de trois mois à dater
de la publication du contrat de gérance sur un support habilité à recevoir les
annonces légales.
Article L144-7
Jusqu’à la publication du contrat de location-gérance, le loueur du fonds est
solidairement responsable avec le locataire-gérant des dettes contractées par celui-ci
à l’occasion de l’exploitation du fonds.
Article R144-1
Les contrats de gérance définis à l’article L. 144-1 sont publiés dans la quinzaine de
leur date sous forme d’extraits ou d’avis dans un support habilité à recevoir les
annonces légales. La fin de la location-gérance donne lieu aux mêmes mesures de
publicité.

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Annexe 2 – obligations du locataire-gérant et du loueur de fonds de commerce

Gérant
Le locataire-gérant est soumis aux obligations suivantes :

• exploitation du fonds conformément à sa destination (il ne peut pas modifier


l’activité ni en ajouter une nouvelle sans l’accord du bailleur),
• bonne gestion de la valeur du fonds de commerce et des locaux (respect des
obligations inscrites dans le bail commercial, entretien des locaux…),
• clause de libre consultation de la comptabilité du locataire-gérant par le
propriétaire du fonds,
• clause de non-concurrence qui limite le droit de rétablissement du gérant
après la rupture du contrat, pendant une période donnée.

Bailleur
Jusqu’à la publication du contrat de location-gérance, le propriétaire du fonds est
solidairement responsable des dettes contractées par le locataire-gérant à l’occasion
de l’exploitation du fonds, à l’exclusion des dettes délictuelles ou personnelles du
locataire (cotisations assurance vieillesse, dépenses non nécessaires…), même liées
à l’exploitation du fonds.

De même jusqu’à la publication du contrat, il est solidairement responsable avec


l’exploitant du fonds des impôts directs (impôt sur le revenu ou sur les sociétés,
CFE…) établis en raison de l’exploitation de ce fonds. La TVA, étant un impôt
indirect, n’est pas concernée.

Le bailleur doit respecter les clauses suivantes qui doivent figurer au contrat de
gérance :

• Reprise des marchandises à la fin du contrat


• Non-concurrence pendant le contrat et dans un secteur géographique donné.

Source : service-public.fr

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Annexe 3 – arrêt de la Cour de cassation, 1ère chambre civile, du 11/3/2010
(Méribel Alpina)
Cour de cassation
chambre civile 1
Audience publique du jeudi 11 mars 2010

Sur le moyen unique :

Attendu que Mme X... Z..., ayant heurté de son ski gauche une roche qui affleurait la surface
enneigée, est tombée trente mètres plus loin en se blessant contre un piquet métallique, non
matelassé, qui supportait, en bord de piste, un filet de protection ; que souffrant de fractures et d'un
traumatisme crânien, elle a recherché la responsabilité de la société Méribel Alpina, exploitant du site,
et la garantie de son assureur, la société Axa France IARD ;

Attendu que ces deux sociétés font grief à l'arrêt (Chambéry, 3 février 2009) d'avoir dit la société
Méribel Alpina responsable des conséquences dommageables de l'accident, et de les avoir
condamnées à payer diverses sommes à Mme X... Z... et à la CPAM de Paris, alors, selon le moyen :

1° / que l'exploitant d'un domaine skiable est tenu d'une obligation de sécurité de moyens ; qu'en
imposant à l'exploitant de sécuriser la piste en protégeant les piquets soutenant les filets bordant
normalement les pistes de ski de descente, la cour d'appel a fait peser sur l'exploitant une obligation
de sécurité de résultat, en violation de l'article 1147 du code civil ;

2° / que la cour d'appel qui n'a pas relevé que les piquets soutenant les filets de protection auraient
présenté, en eux-mêmes, une dangerosité particulière, qu'ils auraient été placés dans une position
anormale, ou que leur état revêtait un défaut d'entretien propre à occasionner un dommage, n'a pas
caractérisé l'existence d'une faute de l'exploitant, privant ainsi sa décision de base légale au regard de
l'article 1147 du code civil ;

3° / que l'exploitant d'un domaine skiable est tenu d'une obligation de sécurité de moyens ; que ne
commet pas de faute l'exploitant qui omet de matelasser les piquets supportant les filets en bordure
d'une piste faiblement pentue, cette exigence ne résultant pas de l'arrêté municipal du 14 décembre
1987 relatif à la sécurité des pistes dans le domaine où sont survenus les faits litigieux ; qu'en
retenant la responsabilité de la SA Méribel Alpina dans l'accident dont Mme X... Z... a été victime, la
cour d'appel, qui a fait peser sur l'exploitant une obligation de résultat, a violé l'article 1147 du code
civil ;

4° / que l'exploitant d'un domaine skiable est tenu d'une obligation de sécurité de moyens ; que la cour
d'appel qui n'a pas recherché, malgré les conclusions qui l'y invitaient si la présence en bordure de
piste d'un filet de protection soutenu par des poteaux métallique ne constituait pas un danger inhérent
à la pratique du ski de piste contre lequel il appartenait à la skieuse de se prémunir, a privé de base
légale sa décision au regard de l'article 1147 du code civil ;

Mais attendu qu'après avoir exactement énoncé que la société d'exploitation du domaine skiable était
tenue d'une obligation de moyens, la cour d'appel a relevé l'existence d'un risque tout particulier lié au
positionnement du piquet litigieux, situé à un endroit où la piste était rétrécie, et retenu que la
probabilité de survenance de chocs, objectivement non négligeable, avait été sous-estimée par
l'exploitant du domaine skiable qui avait omis de matelasser le piquet ; qu'ayant, en outre retenu que
rien n'établissait que la skieuse aurait adopté, lors du choc comme dans le moment qui l'a précédé, un
comportement imprudent ou inadapté au regard des circonstances, la cour d'appel a pu en déduire
que l'exploitant avait manqué à son obligation ;

PAR CES MOTIFS :


REJETTE le pourvoi ;

Condamne les sociétés Méribel Alpina et Axa France IARD aux dépens (…)

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Annexe 4 – facture d’achat du téléviseur de Thierry (extraits)

FACTURE DE VENTE n° 579/03-23

Date d’achat : 11 mars 2023

BOULANGY S.A. Client : M. Thierry Goloupas

Succursale de Chasseneuil du Poitou 15 impasse Leclerc

Portes du Futur 86360 86180 BUXEROLLES


CHASSENEUIL DU POITOU

Description des produits achetés :

Téléviseur Sonsumg 75 pouces

Réf : QUIDECOIFFE

Prix de vente : 1 600€ HT soit 1 920€ TTC

Mode de paiement : comptant, par CB

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