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FACULTE D’ADMINISTRATION ET ECHANGES – PARIS XII

Licence 1
DROIT CIVIL

Cours de Monsieur LUZEAUX

Séance N° 1

Les obligations. Le contrat. La classification des contrats.

1- Les obligations.

- Les obligations qui naissent d’un acte juridique.


- Les obligations qui naissent d’un fait juridique.
- Les obligations qui naissent de l’autorité seule de la loi.

2- La classification des contrats.

- Le contrat nommé et le contrat innommé.


- Le contrat synallagmatique et le contrat unilatéral.
- Le contrat à titre gratuit et le contrat à titre onéreux.
- Le contrat commutatif et el contrat aléatoire.
- Le contrat consensuel, le contrat solennel et le contrat réel.
- Le contrat de gré à gré et le contrat d’adhésion.
- Le contrat cadre et le contrat d’application.
- Le contrat à exécution instantanée et el contrat à exécution successive.
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Recherche à faire sur les contrats de rente viagère ; lire les articles 1968 à 1983.

Le 30 décembre 2015, Denis a vendu à Charles la nue-propriété de sa maison. La


vente a eu lieu en contrepartie du versement par Charles d’une rente viagère.

Arrosant le lendemain au café à la fois la fin de l’année et sa nouvelle acquisition,


Charles, quelque peu éméché, devait déclarer aux consommateurs qu’il avait fait « une
bonne affaire », que Denis « n’irait plus loin » et qu’il « ne passerait pas l’hiver ». De fait,
Denis, malade, devait décéder le 21 janvier 2016.

Ses héritiers, ayant eu des échos de la conversation tenue par Charles le 31


décembre au café, viennent vous consulter.

Recherche à faire sur les obligations naturelles ; article 1100 al 2, article 1302 al 2
(reprise de l’ancien article 1235 al 2).

Depuis 2010, M Raymond est directeur de l’hôtel Casino à Menton. Il se consacre


totalement au développement de l’affaire, y sacrifiant loisirs et vacances. Au décès du
propriétaire, il entoure et conseille sa veuve, l’aide à gérer son patrimoine, à élever et
établir ses enfants.

Celle-ci lui accorde alors une rémunération supplémentaire, en dehors de son


traitement officiel, et aussi un logement dans l’hôtel. En janvier 2015, elle lui fait parvenir
une lettre dans laquelle elle lui exprime toute sa reconnaissance et l’assure que, quoiqu’il
arrive, « on ne le laisserait pas tomber » en raison de son dévouement.

Malheureusement, en décembre 2015, M Raymond reçoit une lettre de


licenciement. Il réagit aussitôt et réclame alors une indemnité calculée sur l’intégralité de
ses rémunérations et le maintien dans son logement.

Y voyant un signe d’ingratitude inadmissible, la propriétaire et ses enfants lui


demandent alors de déguerpir au plus vite et de restituer les sommes perçues au-delà du
montant de son salaire.

Qu’en pensez-vous ?
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DROIT CIVIL

Cours de Monsieur LUZEAUX

Séance N° 2
La formation du contrat

L’existence du consentement.

- L’offre : ses caractéristiques, le principe de sa libre révocabilité.

- L’acceptation : les éléments constitutifs de l’acceptation.

- La rencontre entre l’offre et l’acceptation ; le facteur de complication à l’occasion des


contrats entre absents.
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Recherche à faire sur la volonté interne et la volonté déclarée.

Début août 2015, Albert, débitant en carburants, met en vente son véhicule
personnel, une Peugeot mise en circulation en 2007, affichant 140 000 Kms et cotée à
l’Argus pour 3 000 €.

Il passe dans le quotidien « la vérité des Pyrénées » une petite annonce qui paraît
dans le libellé suivant :

« Particulier vend Peugeot … en bon état, prix 320 € ».

Dans la journée du 6 août, Bernard se porte acquéreur du véhicule qui lui est
remis avec les documents nécessaires en échange d’un chèque de 320 €, lors de sa visite,
par l’épouse du vendeur absent.

Le même jour, par téléphone, puis par télégramme, Bernard est avisé par Albert
qu’en réalité, le prix du véhicule est de 3 200 €, soit 200 € de plus que l’Argus. Mais
Bernard n’est guère disposé à revenir sur l’affaire.

Analysez la situation.

Pendant toute la semaine précédant les fêtes de fin d’année, PACO, chauffeur de
taxi à Paris, se laisse imprégner et convaincre par cette publicité entendue sur toutes les
radios : « Un cadeau pour vous de la maison Citroën à l’occasion des fêtes de fin d’année :
le crédit entièrement gratuit de 15 000 € pour l’achat de notre voiture haut de gamme, la
BX 19 GTL ! Vos dossiers sont à envoyer à la CETELEM ».

Décidé à offrir à ses clients le confort moelleux de la BX 19, PACO introduit son
dossier de demande de prêt auprès de l’organisme indiqué. Une semaine plus tard, il reçoit
une réponse négative accompagnée de la remarque suivante : « Vous comprenez, Monsieur,
la BX 19 est une voiture particulièrement raffinée, destinée au grand tourisme. Son
utilisation comme taxi serait préjudiciable au renom de la marque Citroën. Nous regrettons,
par conséquent, de ne pouvoir faire suite à votre demande d’achat, même si vous payez au
comptant ».

PACO souhaite avoir les éléments de réponse quant à sa situation.


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DROIT CIVIL

Cours de Monsieur LUZEAUX

Séance N° 3

Les vices du consentement : l’erreur, le dol et la violence.

Points sensibles

L’intégrité du consentement

- L’erreur
Éléments constitutifs
l’erreur obstacle
l’erreur sur les qualités essentielles de la prestation
l’erreur sur les qualités essentielles du cocontractant
Conditions de l’erreur
l’erreur doit être excusable
l’erreur doit entrer dans le champ contractuel
Sanctions de l’erreur
nullité relative
sauf pour l’erreur obstacle sanctionnée par la nullité absolue

- Le dol
Éléments constitutifs
manœuvre
mensonge
dissimulation intentionnelle d’une information
Conditions du dol
le dol doit être déterminant
le dol doit émaner de l’autre partie, d’un de ses représentants ou d’un tiers de
connivence
Sanctions du dol
nullité relative, allocation de dommages et intérêts

- La violence
Éléments constitutifs
violence physique
violence matérielle
violence morale
Conditions de la violence
la violence doit être de nature à impressionner
la violence peut émaner d’un tiers ou résulter des circonstances extérieures
Sanctions de la violence
nullité relative, allocation de dommages et intérêts
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Dissertation

Les vices du consentement dans la formation du contrat (un plan articulé autour des
conditions, puis des sanctions serait opportun).

Cas pratiques

• Monsieur Louis s’est porté acquéreur le 29 mars 2008 d’un commerce de bar
café.

L’immeuble acheté comprenait une petite salle annexe située derrière la salle de
café et louée trois ou quatre fois l’an aux associations locales pour leurs bals. Mais le
vendeur, Monsieur Croquignol ne lui avait pas précisé qu’il n’avait pas obtenu les
autorisations administratives à cet effet. Or, l’Administration vient de signifier à
Monsieur Louis la fermeture de la salle de bal pour défaut de mise en conformité avec
les règlements de sécurité depuis la mise en demeure datant de 2005.

Monsieur Louis vient vous consulter. Analysez sa situation.

• Gaston veut offrir de belles vacances à sa petite famille. Il est séduit par une
brochure qui indique : séjour pour 2 000 € en Jamaïque dans un hôtel luxueux, piscine
avec jacuzzi, pension complète, animation non-stop.

Or, arrivé sur place, Gaston et sa petite famille s’aperçoivent que l’hôtel est un
trois étoile local (c’est-à-dire un hôtel une étoile), il n’y a pas d’eau dans la piscine, la
pension se réduit à un petit déjeuner toute la journée, et la radio est la seule animation
qui est offerte.

Que peut invoquer le client ?


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Séance N° 4

La capacité et le contenu du contrat.

Points sensibles

* La capacité de contracter

- Les différentes catégories d’incapacité


- Les sanctions de l’incapacité : nullité relative en cas d’incapacité de protection, nullité
absolue en cas d’incapacité d’ordre public

* Le contenu du contrat.

L’existence du contenu du contrat.


. Un contenu certain
. Un contenu déterminé ou déterminable.
. Un contenu licite.

L’équilibre du contenu du contrat.

*La sanction des conditions de formation du contrat. : la nullité.


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Cas pratique

Marie-Thérèse, étudiante en Licence I de la faculté d’administration et échanges


de Créteil, décide, peu avant son examen de droit civil, de suivre les recommandations
avisées de son chargé de travaux dirigés et d’acheter un Code Civil.

Elle rencontre par hasard Jean, l’ancien petit ami de sa sœur, qui, après avoir
retriplé sa deuxième année d’études juridiques, s’est réorienté vers la politique. Elle lui
fait part de sa ferme intention d’acquérir un exemplaire du Code Civil. Jean lui propose
alors de lui vendre un « commentaire alternatif du Code Civil », qui est « certes d’un
prix légèrement plus élevé que le Code Dalloz, mais beaucoup plus complet ».
Subjuguée par ces arguments, notre sympathique étudiante accepte cette offre.

Or, le jour de l’examen, alors qu’elle ouvre pour la première fois de l’année son
code, elle s’aperçoit que, si les articles sont succinctement commentés, leur texte n’est
même pas cité. Outre le fait qu’il est inutilisable, ce code est interdit à l’examen ; Marie-
Thérèse se le fait donc confisquer.

C’est en désespoir de cause que Marie-Thérèse vient vous voir et vous demande si
elle peut faire annuler le contrat de vente pour erreur obstacle, erreur sur les qualités
essentielles de la prestation, erreur sur la valeur, dol, violence, contenu incertain,
contenu illicite. Que répondez-vous à chacune de ses prétentions ?

Dissertation

Nullité relative et nullité absolue.


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Séance N° 5

La vigueur et le rayonnement du lien contractuel

Points sensibles

* Les effets du contrat entre les parties

- L’interprétation du contrat

- Le problème de la révision du contrat

* Les effets du contrat à l’égard des tiers

- L’opposabilité du contrat

- L’effet relatif du contrat

Principe
Exceptions : la promesse de porte-fort, la stipulation pour autrui
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Commentaires d’articles :

• Commente les articles 1188 à 1192.

• Commentez l’article 1195.

La théorie de l’imprévision fait apparemment une entrée fracassante dans le Code civil
et l’antique jurisprudence inaugurée en 1876 passe de vie à trépas. Désormais, quand
l’inexécution du contrat est devenue excessivement onéreuse pour un contractant à la
suite d’un changement imprévisible de circonstances, celui-ci peut demander à son
partenaire de renégocier le contrat et, en cas de refus ou d’échec de la renégociation, il
peut demander au juge de réviser ou de résilier le contrat. Cette révolution de notre
modèle contractuel, fondé notamment sur le principe de non-ingérence du juge dans le
contrat, doit être sensiblement relativisée, puisque la liberté contractuelle peut
neutraliser le mécanisme via une clause d’acceptation du risque d’imprévision. La
liberté contractuelle aura donc, demain comme hier, le dernier mot.

S’ils ne peuvent pas se voir imposer la contre-lettre, les tiers peuvent invoquer et même
se prévaloir, selon leur intérêt, soit de l’acte apparent, soit de la contre-lettre. Toutefois,
les tiers qui auraient eu connaissance de la simulation ne pourront demander à
bénéficier de l’acte apparent. En cas de conflit entre des tiers, c’est-à-dire que l’un se
prévaut de l’acte apparent et l’autre de la contre-lettre, le juge fait prévaloir l’acte
apparent. Les tiers ne peuvent invoquer le bénéfice de la contre-lettre qu’à condition
que cette dernière ne nuise pas à d’autres tiers.

Un héritier conclut une vente sur un bien indivis, et cet héritier se porte fort que les
coindivisaires ratifieront cette vente.
Un immeuble appartenant à un mineur, le tuteur peut le vendre à l’amiable en se
portant fort que le mineur ratifiera cette vente à sa majorité

Le souscripteur à une assurance vie obtient d’un assureur qu’il verse un capital ou une
rente à une personne désignée dans le contrat.
Le contrat entre l’hôpital et le centre de transfusion sanguine contient une stipulation
pour autrui tacite garantissant la pureté du sang au bénéficiaire de la transfusion
(position écartée par la Cour de cassation en raison de son caractère fictif).
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Séance N° 6

La responsabilité contractuelle

Points sensibles

- La faute contractuelle.

L’existence d’une obligation contractuelle. La nécessité de l’inexécution de cette obligation.


La distinction entre les obligations de moyens et les obligations de résultat ; les moyens
d’exonération (force majeure, fait d’un tiers, fait du créancier).

- Le dommage.

Réparation de la perte que le créancier a faite et du gain dont il a été privé (article 1231-1).
Exclusion du dommage imprévisible, sauf en cas de faute lourde ou dolosive du débiteur
(article 1231-3).
Dommage corporel, matériel ou moral.

- Le lien de causalité.

Consécration du système de la causalité adéquate, et non de l’équivalence des conditions


(article 1231-4).
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Commentaire de texte :

Commentez et appréciez les conséquences de cette jurisprudence (les résumés des


arrêts sont extraits du Code Civil Dalloz) :

L’exécution du contrat de transport comporte pour le transporteur l’obligation


de conduire le voyageur sain et sauf à destination (Civ. 21 nov. 1911).

Cette obligation n’existe à la charge du transporteur que pendant l’exécution du


contrat de transport, c’est-à-dire à partir du moment où le voyageur commence à monter
dans le véhicule et jusqu’au moment où il achève d’en descendre (Civ. 1er juillet 1969).

Le transporteur ne peut s’exonérer de son obligation de sécurité qu’en


démontrant que l’accident est dû à la faute exclusive de la victime présentant le
caractère de la force majeure (Civ. 26 juin 1990).

L’obligation de sécurité afférente au contrat de transport cesse avec celui-ci, à


partir de l’instant où les voyageurs ont repris leur autonomie (Civ. 10 mai 1991).

En dehors de l’exécution du contrat de transport, la responsabilité du


transporteur à l’égard du voyageur est soumise aux règles de la responsabilité délictuelle
(Civ. 7 mars 1989).

Commentez cette jurisprudence (les résumés de ces arrêts sont tirés du Code Civil
Dalloz) :

La loi fait obligation aux groupements sportifs, non seulement d’attirer


l’attention de leurs adhérents sur leur intérêt à souscrire une assurance de personnes
couvrant leurs dommages corporels, mais encore de leur proposer plusieurs formules de
garantie (Civ. 13 février 1996).

Responsabilité d’un club de judo, qui n’a pas informé son adhérent de son
intérêt à souscrire une assurance complémentaire, en raison de la perte d’une chance
subie par celui-ci d’obtenir une meilleure réparation à la suite d’un accident (Civ. 7 avril
1998).
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Licence 1
DROIT CIVIL

Cours de Monsieur LUZEAUX

Séance N° 7
Les règles spéciales à l’inexécution des contrats synallagmatiques.

Points sensibles :

- L’exception d’inexécution : articles 1219 et 1220 (conditions de fond, conditions d’exercice ;


effets).

- La résolution pour inexécution : art 1224 à 1230 (conditions : résolution en principe


judiciaire, résolution non judiciaire ; large pouvoir d’appréciation du juge ; effets : la
résolution met fin au contrat : problème de la date d’effet).

- La théorie des risques (conditions : impossibilité fortuite d’exécuter une obligation ;


conséquences : anéantissement de l’obligation corrélative).
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Commentaires de jurisprudence :

• N’est pas fondé à suspendre le paiement des loyers le locataire qui invoque une
ventilation défectueuse des lieux loués, équipés de ventilateurs il est vrai non agréés, sans
apporter la preuve de leur caractère dangereux, ni même d’une imperfection rendant
impossible l’usage normal des locaux.

• Condamnation d’un architecte qui décide de ne plus rien entreprendre sans être payé
d’avance, et qui prétend même mettre un terme à sa mission pour la raison qu’il n’a pas été
payé de certains acomptes dans le délai convenu, alors que le maître d’ouvrage n’a pas
attendu trois jours pour régler les acomptes qui étaient dus.

Commentaires d’articles :

Commenter les articles 1224 à 1229.

Cas pratique :

Si la chose louée est détruite par cas fortuit pendant la durée du bail, le locataire est-il tenu de
continuer à verser le loyer ? Fondez juridiquement votre argumentation.

Commentaire d’article :

Commentez l’article 1196 al 3 :


« Le transfert de propriété emporte transfert des risques de la chose. Toutefois le débiteur de
l’obligation de délivrer en retrouve la charge à compter de sa mise en demeure,
conformément à l’article 1344-2 et sous réserve des règles prévues à l’article 1351-1 ».

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