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- L’autonomie patrimoniale : le patrimoine social (biens, droits acquis, dettes et obligations) ne se confond pas avec celui des
associés :
§ patrimoine = propriété de la personne morale (pas des associés),
§ patrimoine = gage des créanciers de la personne morale ; les créanciers personnels d'un associé ne peuvent pas
saisir les bien apportés,
§ dettes de la société >< dettes de ses associés,
§ cession des parts ou actions >< cession du patrimoine de la société
§ décès d’un associé -> le patrimoine n'est pas divisé
= division des parts (fractionnement de l’actionnariat)
Le patrimoine autonome ne rime pas forcément avec la responsabilité limitée.
- La pleine capacité de principe : les personnes morales sont des sujets de droit qui jouissent de la pleine capacité (de
jouissance et d’exercice) juridique.
Si la capacité est de principe, l’incapacité est d’exception :
§ spécialité légale : sociétés parfois limitées dans ses objectifs (enrichir ses membres), son activité (société agricole),
sa forme,
§ spécialité statutaire : l'objet ou le but limiltent sa capacité
§ limites liées à sa nature : peine de prison (conversion en amende), conclure un contrat de travail (mais convention
de service est possible)
- La représentation de la société par ses « organes » : Assemblée Générale, Conseil d’Administration,etc. La décision de ces
organes engage la société;
- La dénomination sociale : le nom de la société lui est propre et figure dans les statuts. La société peut également utiliser un
nom commercial pour l'exploitation de son fonds de commerce;
CONTEXTE HISTORIQUE :
Les premières formes de sociétés commerciales sont apparues au sein des civilisations de marchands. Au fur et à mesure de
l'internationalisation du commerce et de la nécessité de mobilisation de capitaux importants, les sociétés ont connu une
complexification progressive.
Civilisation babylonienne (2000 avant J-C): les sociétés de personnes, aux principes assez simples apparaissent : le
voyageur, le caravanier ou le capitaine de navire s'associe avec un pourvoyeur de fonds : les pertes et les bénéfices se
partagent par tête et non en fonction du montant de l'apport.
Civilisation grecque (VIème et Vème siècles avant J-C) : certaines sociétés commerciales et associations se voient reconnaitre
la personnalité juridique.
Civilisation romaine (1er siècle avant J-C et 1er siècle après J-C) : certaines activités réclament la levée de fonds très
importants : des sociétés qui rassemblent de nombreux actionnaires se forment pour faire face à ces besoins. L'apport
financier devient plus important que l'identité de l'associé : naissance de sociétés de capitaux.
Moyen-Âge et Renaissance italienne (surtout Florence, Venise et Gênes) : développement de sociétés de marchands et
de sociétés de banquiers ainsi que de sociétés d'affermage des impôts.
XVIIIème siècle : Création des « compagnies à privilège » pour stimuler l'exploitation des colonies. Ces sociétés de capitaux
ont de nombreux actionnaires, qui se réunissent périodiquement en assemblée générale, reçoivent un dividende et un
droit de vote, et sont dirigées par un directoire. Apparition de la responsabilité limitée.
XIXème siècle, industrialisation : apparition de sociétés minières, sidérurgiques, de transport et de banque. Le Code de
commerce (1807) distingue les sociétés de personnes et les sociétés de capitaux, et établit clairement différentes formes
de sociétés.
AUJOURD’HUI :
- Les sociétés de personnes sont celles dans lesquelles la personnalité de leurs membres ou de certains d'entre eux est
déterminante au moment de la constitution de la société et lors de l'admission de nouveaux associés.
Exemple: coopérative laitière dont les membres doivent être producteurs laitiers; société en commandite simple.
Le caractère personnel de l'engagement (intuitus personae) est donc un élément essentiel. C'est particulièrement vrai
lorsque la responsabilité des associés est illimitée puisque la connaissance réciproque de la solvabilité des autres associés
permet à chacun d'apprécier le risque qu'il encourt.
Cette distinction doit donc être combinée avec la distinction entre sociétés de personnes à responsabilité illimitée (SNC, SCS,
SCRI) et sociétés de personnes à responsabilité limitée (SPRL, SCRL).
Les sociétés de capitaux sont celles dans lesquelles les considérations liées à la personne des associés sont en principe
indifférentes : l'accent est mis sur les capitaux mis en commun, plutôt que sur les particularités propres des associés.
Les sociétés de capitaux sont la SA (archétype de la société de capitaux), la SCA et la SE. Principales caractéristiques des
sociétés de capitaux:
(i) la responsabilité des associés est limitée à leurs apports (exception: associé commandité dans la SCA) ;
(ii) la loi leur impose un capital minimum ; de plus, le capital fixé à la constitution doit être suffisant pour assurer l'activité
projetée pendant au moins deux ans après la constitution ;
(iii) le capital est en principe intangible (la société ne peut faire descendre la valeur de son actif net en dessous du montant
du capital augmenté des réserves indisponibles) ;
(iv) la cession des actions est en principe libre (sous réserve de restrictions statutaires).
+ Distinction entre Sociétés de capitaux à responsabilité illimitée (SA, SE) et sociétés de capitaux à responsabilité « mixte »
(associés de deux types) (SCA).
Références:
3. Quelles sont les conditions de forme et les conditions de forme de la constitution d’une SA ? Quelles différences
avec la SPRL ?
Conditions de fond
SA SPRL
condition libération en * Chaque action correspondant à un * Chaque part correspondant à un apport numéraire doit
numéraire apport en numéraire doit être libéré être libéré de 1/5
de 1/4 (Capital souscrit 300k ->
libération de 75k)
condition libération en * Les actions correspondant à des * Les parts correspondant à des apports en nature doivent
nature apports en nature doivent être à 100% être à 100% libérées à la constitution
libérées dans un délai de 5 ans
Points communs * Le solde sera libéré en conformité avec la disposition des statuts ou à défaut sur rappel du CA ou du
gérant
* Les actions partiellement libérées sont des actions comme les autres sous réserve d'une suspension
du droit de vote aussi longtemps que les versements régulièrement appelés et exigibles n'ont pas été
effectués
Type d'apport * Pour toute société à responsabilité limitée (dont les SA & SPRL),seuls les apports en numéraires et en
nature sont acceptés
* Les apports en numéraires sont déposés sur un compte en Belgique au nom de la société, les fonds
doivent être versés dans les 3mois après ouverture du compte.
* Concernant les apports en natures, seuls ceux qui consistent en éléments d'actifs susceptibles
d'évaluation économiques peuvent être rémunérés par action. Tandis que les apports qui consistent en
l'engagement d'exécution de travaux ou de prestations de services sont rémunérés en parts
bénéficiaires.
Quasi-apport, avant 84, façon de contourner l'obligation de faire appel à un réviseur d'entreprise était
de vendre le bien à la société dont l'apport était initialement envisagé et de procéder ensuite à un
apport en numéraire de la somme résultant de la vente. Actuellement, contrôle des "quasi-apports" si la
société envisage d'acquérir un bien appartenant à un comparant de l'acte constitutif.
Conditions de forme
SA SPRL
Acte authentique * C'est devant le notaire que les statuts sont adoptés. L'article 69 du Code des Société est important,
pour les mentions que doivent contenir les statuts : nom de la société, sa forme, le montant du capital,
la date de l'AG annuelle, la date de l'exercice comptable de la société, les modes de représentation de la
société, les modes de liquidation, etc.
Le dépôt * Dans les 15j après l'acte constitutif, le notaire dépose les actes au greffe du tribunal de commerce du
siège social ainsi qu'un extrait au moniteur belge. Ces actes sont consultables par le public dans un
dossier ouvert au greffe.
* C'est le dépôt qui fait naitre la personnalité juridique
Apport en nature : c’est un apport autre que numéraire qui est susceptible d’une évaluation économique. Ex : bien mobilier,
portefeuille client, know-how, goodwill, … L’apport en nature ne peut être réalisé que par la personne qui détient ce bien,
évidemment.
Phase de réalisation :
Le risque de surestimsation de la part du fondateur est possible, ce qui aboutirait (i) à rendre fictif la partie correspondante
du capital, au détriment des intérêts des tiers contractants et (ii) un glissement des droit sociaux à l'égard des apporteurs
d'espèces.
Afin de diminuer ce risque, le Code des sociétés impose la rédaction de deux rapports:
1ère étape : les fondateurs rédigent un rapport justifiant les raisons de l’apport en nature, y spécifiant l’utilité, la plus-value
par rapport à l’activité de l’entreprise, de cet apport.
2ième étape : un réviseur d’entreprise va commenter et juger ce rapport sur la description faite par les fondateurs, pertinente
ou non, sur les méthodes d’évaluation utilisé afin de déterminé si l’apport en nature correspond à la valeur nominale des
titres octroyés en contrepartie.
Remarques :
3ième étape : Une fois ces éventuelles remarques faites par les fondateurs au sujet des conclusions du réviseur,
leur rapport devient définitif et il est déposé avec le rapport du réviseur au greffe du tribunal de commerce dans
l’arrondissement duquel le siège social de la société est situé, accompagné de tous les documents qui doivent l’être en
vertu des obligation de publicité préalables à la constitution d’une société (sous peine de sanctions pénales en vertu de
l’article 647, 4° du Code des sociétés, bien que cet article ne vise que la responsabilité pénale des administrateurs et non
des fondateurs ou actionnaires).
Ces deux rapports seront des éléments d’appréciation importants pour un juge dans l’hypothèse d’une surévaluation
manifeste des apports en nature de la société, cas dans lequel la responsabilité des fondateurs peut être engagées
(article 456, 3° du Code des sociétés).
Le rapport du réviseur d’entreprise n’est pas requis lorsque l’actif apporté dans la société bénéficie d’une référence claire
pour son évaluation :
- Si l’apport consiste en des valeurs mobilières du marché monétaire et que leur évaluation consiste pour l’apport à la
valeur moyenne qu’ils ont été négocié durant les 3 derniers mois avant l’apport
- Si les éléments d’actifs ont été évalués pour un réviseur au cours des six derniers mois précédent l’apport et
conformément aux règles d’évaluation reconnus (les « international valuation standards » et les « international
private equity and venture capital guidelines »)
- Si les éléments d’actifs sont évaluer à la valeur qui se trouve dans les derniers comptes annuels de l’apporteur et qui
auront été contrôlés par le commissaire aux comptes et que son rapport ne contienne aucune réserve.
Responsabilités:
Quasi-apport: Avant 84, une façon de contourner l'obligation de faire appel à un réviseur d'entreprise était de vendre le
bien à la société dont l'apport était initialement envisagé et de procéder ensuite à un apport en numéraire de la somme
résultant de la vente. Actuellement, contrôle des "quasi-apports" si la société envisage d'acquérir un bien appartenant à un
comparant de l'acte constitutif, un administrateur ou un actionnaire, si les conditions suivantes sont remplies:
- contre-valeur du bien dont l'achat est envisagé est au moins égale à un dixième du K souscrit; et
- l'acquisition du bien a lieu dans un délai de deux ans à compter de la constitution de la société
Alors: rapport d'un réviseur, rapport spécial du CA ainsi qu'une autorisation de l'AG.
Références:
http://www.droitbelge.be/fiches_detail.asp?idcat=32&id=261 + LLSMG2057 cours 2, Partie II
Par définition, une société est constituée par un contrat au terme duquel 2 ou plusieurs personnes mettent quelque chose
en commun pour exercer une activité déterminée, dans le but de générer des bénéfices patrimoniaux. Cette définition a
évolué au fil des temps, pour donner, naissance à la notion de personnalité juridique (ou « morale »), par analogie à une
personne physique (être humain). D’un point de vue juridique, le traitement des personnes morales se réfère au traitement
des personnes physiques. Cette personne morale n’ayant pas de cœur stricto sensu, elle agit par l’intermédiaire de ses
organes (par analogie au corps humain). Ces organes ont des fonctions définies par la loi.
Ces organes peuvent être individuels ou collectifs. Les actes des organes de la société sont les actes de la personne morale
et non les actes d’un mandataire. L’organe engage la personne morale et non lui-même.
L’Assemblée Générale : dispose de compétences très importantes mais qui sont limitativement énumérées par la loi:
- Approuver les comptes annuels, nommer et révoquer les administrateurs ou gérants ;
- Décider du dividende à distribuer, procéder aux modifications des statuts ;
- Décider la rémunération des administrateurs ;
- Augmenter, réduire le capital ;
- Dissoudre la société
L’AG est convoquée par le CA. Si les détenteurs d’au moins 20% du capital le demandent, le CA doit convoquer une AG dans
les 3 semaines (sinon sanctions pénales) avec l’ordre du jour demandé. Pour les sociétés côtées, les actionnaires détenant
au min. 3% du capital ont le pouvoir d'intervention: droit d'ajouter des points à l'ordre du jour.
Le Conseil d’Administration : C’est une personne physique ou morale (via un représentant de la personne morale
permanant désigné), qui a les pouvoirs de gestion des affaires les plus étendus. Au minimum 3 administrateurs, sauf si il n’y
a que 2 actionnaires. Min. 1/3 de femmes dans le CA. Les statuts peuvent prévoir que le conseil d'administration sera
composé de plus de 3 adm. et en fixer un nombre minimal. Les statuts peuvent aussi , bien que cela soit plus rare, fixer un
nombre maximim.
Mandat d’un administrateur = max. 6 ans, reconductibles Ad Vitam Eternam. Un administrateur ne peut exercer sa fonction
dans un lien de contrat de travail.
Les administrateurs sont toujours nommés par l'AG et élu à la majorité simple (51% des voix). La nomination d'un
administrateur suppose que ce point soit mis à l'ordre du jour de l'AG.
Pouvoirs du CA :
- Pouvoir de gestion : plénitude des pouvoirs. Le CA a le pouvoir d'accomplir tous les actes nécessaires ou utiles à la
réalisation de l'objet social de la société, à l'exception de ceux que la loi réserve à l'AG. Le CA peut vendre, acheter,
emprunter, mettre en gage, donner des garanties, « déposer le bilan », si la société est en état de faillite.
Les pouvoirs de gestion peuvent être répartis (finances, commercial, etc.)
Il peut y avoir des limitations qualitatives (effectuer la vente d'un immeuble) ou quantitatives (interdiction de
conclure des contrats impliquant la prise d'engagements supérieurs à 55K) imposées par l'AG.
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- Pouvoir de représentation : exécution des décisions vis-à-vis des tiers. Le CA représente la personne morale à l’égard
des tiers et en justice.
o La représentation peut être déléguée à un ou plusieurs administrateurs (pour éviter la lourdeur de devoir
faire se déplacer tous les administrateurs chez le notaire ou banque). Cela doit être prévu aux statuts.
Le Délégué à la Gestion Journalière : Désigné (et révoqué) par le CA, peut être administrateur ou non, rémunéré ou non,
salarié ou non. Il peut poser des actes qui, en raison de leur peu d’importance ou de la nécessité d’une prompte réaction,
ne justifie pas la tenue d’un CA.
Le Comité de Direction : C’est un organe (non obligatoire, sauf pour les banques, les entreprises d'investissemen et les
entreprises publiques) au même titre que le CA dans les sociétés qui ont établi un comité de direction. Depuis 2002, la loi
belge reconnait le comité de direction comme un organe au même titre que le CA. Système dualiste. Son institution doit
être reprise dans les statuts de la société, actant le fait que la gestion de la société lui soit déléguée.
En pratique : peu de société ont un CODIR acté dans les statuts ; les CODIRs ont souvent un rôle purement consultatif et
sont appelés « Comité exécutif » ou « comité de management ». Le CA décide d’instaurer un CODIR ou non, et des pouvoirs
qui lui sont conférés. S’il y a CODIR, le CA accepte de lui déléguer les pouvoirs de gestion.
Sauf si les statuts le stipulent autrement, le CA ne garde alors plus que 3 compétences :
- Politique générale de la société : Stratégie, budgets, réformes importantes structurelles, etc.
- Ensemble des actes réservés au CA par la loi : Comptes annuels, rapport de gestion, acomptes sur dividendes,
rapports spéciaux prévus par la loi, etc.
- Surveillance du CODIR
Le Président du CA : En droit Belge, pas plus de poids qu’un autre administrateur. Il n’est pas obligatoire d’en nommer un. Il
doit convoquer le CA, en fixer l’ordre du jour, présider le CA. Parfois les statuts prévoient qu’il signe les PV des conseils, qu’il
ait une voix prépondérante, qu’il préside l’AG, etc.
Le code de Gouvernance prévoit une séparation stricte entre le rôle du président et celui du CEO.
Le commissaire:
La fonction du commissaire consiste à contrôler, de manière indépendante, la situation financière, les comptes annuels et
la régularité au regard du Code de sociétés et des statuts des opérations à compter dans les comptes annuels. Rôle d'alerte
quand l'entreprise se trouve en difficulté.
La nomination d'un expert s'impose aux SA, aux SPRL et aux coopératives à responsabilités d'une certaine taille uniquement
(ce sont, par exemple, les Big 4).
Le CA dispose de tous les pouvoirs dans la société pour réaliser l’objet social ; il peut acheter, vendre, emprunter, mettre en
gage, donner des garanties, déposer le bilan, …
L’AG dispose de compétences qui sont limitées par la loi : elle peut approuver le comptes annuels, nommer et révoquer les
administrateurs ou gérants, décider du dividende à distribuer, modifier les statuts, augmenter/réduire le capital, dissoudre
la société.
Ce mode de fonctionnement est inspiré d’un régime exécutif dans lequel le parlement,n’a que des pouvoirs limitativement
énuméré par la loi.
Références:
Chap. 2 : Introduction au droit des sociétés / pge 1-6
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Historique
Avant la loi du 2 août 2002, le comité de direction n’était alors qu’un simple comité consultatif au sein des nombreuses
grandes sociétés et n’était pas reconnu en tant qu’organe. Seules les banques, les entreprises d’investissement et les
entreprises publiques devaient mettre en place un comité de direction considéré comme un organe distinct.
La loi du 2 août 2002 a « légalisé », à l’article 524bis C.Soc., un mode de fonctionnement impliquant un rôle prépondérant
au comité de direction et en lui octroyant le statut d’organe, au même titre que le CA dans les sociétés qui ont établi un tel
comité.
De par cette loi, le législateur vise à répondre aux préoccupations de la gouvernance d’entreprise : celle de l’efficacité des
entreprises et d’une plus grande transparence dans la répartition des compétences et des responsabilités au niveau de
l’administration des sociétés.
Pratique
(i) Le comité de direction tel que décrit dans le Code des Sociétés ne peut être instauré qu’au sein d’une société
anonyme (SA)
(ii) La création d’un comité de direction est facultative et est laissée à la libre appréciation des SA.
(iii) La mise en place d’un comité de direction nécessite une disposition statutaire habilitant le CA à déléguer ses
pouvoirs de gestion à un tel comité. Remarque : tous les comités purement consultatifs (hors du cadre de
l’article 524bis) tels que choisis par de nombreuses sociétés, sont appelés « comités exécutifs » ou « comités
de management ».
(iv) La décision d’instaurer ce comité appartient au CA tout comme la décision de lui retirer en tout ou partie ses
pouvoir ou encore de le supprimer.
(v) Si un comité de direction est instauré sur base de l’article 524bis C.Soc., le CA délègue ses pouvoirs de gestion,
ce qui signifie que la gestion de la société relèvera alors du comité de direction et non plus du CA.
(vi) Les statuts peuvent aussi apporter des restrictions à cette délégation des pouvoirs de gestion au comité de
direction tout comme ces mêmes statuts peuvent conférer (avec possibilité de limitations) un pouvoir de
représentation de la société aux membres du comité de direction, seuls ou conjointement.
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Références:
Code des Sociétés : articles 76, 524bis et 524ter
Gestion des sociétés – Evolutions récentes (Droit Fiscalité belge)
Cours 4 du 6 octobre 2014 – Responsabilité Sociale de l’Entreprise (LLSMG 2057)
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Des dispositions s’inspirant de la théorie de la gouvernance d’entreprise ont été insérées à partir des années 80 dans la
législation s’appliquant aux sociétés commerciales (ex : incrimination pénale de l’abus de biens sociaux). Elles ont été
renforcées par la loi de corporate governance" du 2 aout 2002 (appelée "Loi modifiant le Code des sociétés et la loi du
2 mars 1989 relative à la publicité des participations importantes, dans les sociétés cotées en bourse et réglementant
les offres publiques d'acquisition").
Cette loi intègre des dispositions qui concernent notamment :
la responsabilité des administrateurs,
le comité de direction,
les comités consultatifs,
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Exemples:
possibilité de mettre en place un nouvel organe: le Comité de direction; les Statuts peuvent autoriser le conseil
d'administration à lui léguer certains de ses pouvoirs de gestion.
intervention d'administrateurs indépendants en cas de conflit d'intérêts dans les sociétés anonymes
élargissement et énumération des missions incompatibles avec la fonction de commissaire
On distingue:
Le code belge de gouvernance d'entreprise 2009 pour les sociétés cotées
Le code Buysse pour les sociétés non cotées
Ces 2 codes largement diffusés sont des références mais n’ont pas de valeur légale.
Le code belge de gouvernance d’entreprise (sociétés cotées)
La CBFA (Commission Bancaire, Financière et des Assurances), la FEB et Euronext Bruxelles prennent l’initiative de
créer la Commission Corporate Governance qui rédige et publie en 2004 une première version du code, appelée « code
Lippens ».
Celui-ci reprend les règles de "Best Practices" pour les sociétés cotées.
En 2009, le code de gouvernance est revu afin de prendre en compte des expériences positives et négatives, les
évolutions de l'environnement réglementaire en Belgique et en Europe, ainsi que les nouvelles aspirations de la
société civile et des Stakeholders. Il donne lieu à une 2ème version: “le code belge de gouvernance des
sociétés 2009”.
Il a été rédigé en se fondant sur le droit belge existant, en particulier le Code des Sociétés et la législation financière. Ce
code de gouvernance d’entreprise est complémentaire au droit belge existant et ne peut être interprété comme
dérogeant à ce dernier. Il intègre également des recommandations internationales et européennes.
Structure et contenu:
Il 'articule autour de 9 principes qui constituent les piliers d'une bonne gouvernance d'entreprise:
1) La société adopte une structure claire de gouvernance d’entreprise
2) La société se dote d’un Conseil d’Administration effectif et efficace qui prend des décisions dans l’intérêt social
3) Tous les administrateurs font preuve d’intégrité et d’engagement
4) La société instaure une procédure rigoureuse et transparente pour la nomination et l’évaluation du Conseil
d’Administration et de ses membres
5) Le Conseil d’Administration constitue des comités spécialisés (comités de rémunération, audit, nomination)
6) La société définit une structure claire de management exécutif
7) La société rémunère les administrateurs et les managers exécutifs de manière équitable et responsable
8) La société engage avec les actionnaires et les actionnaires potentiels un dialogue basé sur la compréhension
mutuelle des objectifs et des attentes.
9) La société assure une publication adéquate de sa gouvernance d’entreprise.
A ces principes correspondent des « dispositions » qui sont des recommandations décrivant comment appliquer les
principes. Aux dispositions peuvent correspondre « des lignes de conduite » qui fournissent des conseils sur
l’interprétation et l'application des dispositions.
Le code est basé sur le principe "comply or explain": les sociétés sont autorisées à déroger aux dispositions du code de
gouvernance à condition qu’elles s’expliquent sur les raisons de cette dérogation. La flexibilité de ce principe a été
préférée à une application stricte et rigide des règles pour prendre en compte les spécificités des sociétés (leur taille,
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Publication:
Depuis la loi du 6 avril 2010, les entreprises doivent introduire dans leur rapport de gestion une déclaration de
gouvernance d'entreprise qui comprend le rapport de rémunération, les explains des dispositions auxquelles elle
déroge, la description des caractéristiques du système de contrôle interne et de gestion des risques, et une description
de la composition et du mode de fonctionnement du C.A.
En plus de la déclaration de gouvernance d'entreprise, la transparence est également réalisée par la publication d'une
Charte de Gouvernance (site internet) qui décrit les principaux aspects de la gouvernance de l'entreprise (sa structure,
règlement d'ordre intérieur du C.A., ...).
Remarque:
Le code est selon des études plutôt bien suivi en Belgique. Les points les
moins suivis sont les suivants:
1) Régime extralégal relatif aux conflits d’intérêts (cette partie du code est mal rédigée et les entreprises ne
comprennent pas toujours ce qu’elles doivent appliquer)
2) Composition du comité de nomination (pas d’obligation)
3) Evaluation du conseil d’administration (s’ “auto-évaluer” n’est pas évident)
4) Le taux individuel de présence des administrateurs au C.A.
Le code Buysse (sociétés non cotées)
Le code Buysse adresse des recommandations à l’attention des entreprises non cotées en Bourse. Une première
version a été publiée en 2005 et une mise à jour a été effectuée en 2009 (Code Buysse II)
La bonne gouvernance dans les sociétés non cotées est également quelque chose d'important car elle contribue à
donner une image professionnelle aux yeux des parties concernées (banques, monde financier, syndicats, institutions
publiques), elle peut contribuer à augmenter la rentabilité et être un atout sur le marché de recrutement.
L'objectif le plus important de la coporate gouvernance est la création de valeur à long terme.
Afin de parvenir à une interaction optimale entre l'actionnaire, l'entreprise, ses collaborateurs et les autres personnes
intéressées, il se recommande de définir clairement la vision et la mission de l'entreprise.
Toutefois, les sociétés non cotées peuvent avoir des tailles qui diffèrent considérablement et la mise en place d’une
corporate gouvernance devra tenir compte du degré de développement de la société. Les règles de bonne gouvernance
à appliquer lorsque la taille est faible ne sont pas les mêmes que lorsque la société se développe (il peut alors y avoir
besoin de mettre en place un conseil d'avis destiné à épauler la gestion, d’optimaliser le fonctionnement du conseil
d'administration ou, si la société croit encore, d’aller vers un développement plus poussé des autre organes).
Ce code qui est plus vague que celui des sociétés cotées, reprend notamment des recommandations concernant:
- la mise en place d'un conseil d'avis
- le rôle, la mission, le fonctionnement, la rémunération, l'évaluation et la composition du conseil d’administration
- le rôle, la mission, la nomination, l’évaluation et la rémunération du senior management
- l'engagement des actionnaires (rôle, implication, stimulation, convention d'actionnaire)
- le contrôle et la gestion des risques (politique de gestion des risques, contrôle interne, audit interne, audit externe)
- des aspects spécifiques aux entreprises familiales et des recommandations de base pour une bonne gestion
d’entreprise (charte familiale, succession, résolution de conflits,...)
- la publicité (suivant la taille, la structure de l'actionnariat, ... il peut être indiqué de définir dans une déclaration de
corporate governance les rôles du C.A., du management et des actionnaires. L’entreprise peut reprendre cette
déclaration dans un rapport annuel si elle doit en publier un).
Contrairement aux sociétés cotées, l'entreprise non cotée décide elle-même si elle compte suivre ou non les
recommandations de code, et du degré de transparence à cet égard.
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ne requiert pas de capital minimum (contre 61. 500 euros pour une S.A.)
ne peut rechercher ni son propre enrichissement ni celui de ses membres
ne peut poursuivre un objectif d’enrichissement mais peut poursuivre une activité lucrative à condition
o (i) qu’elle soit accessoire à son activité principale
o (ii) qu’elle soit un moyen nécessaire à la réalisation du but désintéressé de l’association
ne peut distribuer de bénéfices à ses membres.
Références:
Cours 2 – Intro au doit des sociétés p 6-7.
http://www.belgium.be/fr/economie/entreprise/creation/types_de_societe/ASBL/
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POINTS D’ATTENTION
Valable pour les actions, obligations, parts bénéficiaires
Aménagements possibles : actions sans droit de vote, ou autre convention de vote
Code des sociétés : art. 32 : « La convention qui donnerait à l’un des associés la totalité des bénéfices est nulle. Il en est de
même de la situation qui affranchirait de toute contribution aux pertes, les sommes ou effets mis dans le fonds de la société
par un ou plusieurs associés. »
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Le terme « léonin » signifie en l'espèce la clause par laquelle on se réserve la "part du lion", en référence notamment à une
fable de Phèdre reprise par La Fontaine : 4 animaux, la génisse, la chèvre, la brebis et le lion décidèrent de se mettre en
société et de mettre en commun les gains et les pertes du produit de la chasse. Dans les pièges de la chèvre se trouva pris
un cerf. Le lion arriva et dit : nous sommes 4, il prit le premier quart en tant que Sire car il est lion et en ce titre il est le roi
des animaux, il prit le deuxième quart selon la loi du plus fort, le troisième quart dit-il lui revient également car il est le plus
vaillant et si quelqu’un touche à la dernière part il l’égorgera.
Les clauses léonines ne sont pas acceptable en société car ce serait contraire en principe même de l’affectio societatis qui
sous-entend une collaboration égalitaire entre associés.
En conséquence, la convention qui donnerait à l’un des associés la totalité des bénéfices et/ou qui exonèrerait celui-ci ou
autre partie de toutes contributions aux pertes est nulle (art. 32 du C. d. S qui porte que l’interdiction de conclure des
conventions dites «léonines).
Le caractère essentiellement temporaire de la prise de participation du porteur s’explique lorsque l’on a dit que le porteur
n’intervient que pour rendre service au donneur d’ordre. Il n’a pas vocation à demeurer dans la société et, une fois sa
mission accomplie, il rétrocède les titres portés à un bénéficiaire, dans des conditions fixées dès l’origine : il sait combien de
temps il va demeurer actionnaire, pour quel prix il revendra la participation portée et à quel bénéficiaire. C’est un
actionnaire de passage.
Enfin, s’il perçoit une rémunération pour le service qu’il rend, le porteur est privé de tout autre avantage attaché à la qualité
d’associé. C’est vrai en ce qu’il renonce à exercer toute prérogative politique au sein de la société, ce l’est également en ce
qu’il renonce à percevoir la part de bénéfice à laquelle il devrait normalement pouvoir prétendre. En définitive, le porteur
est un actionnaire inerte, un véritable « sleeping partner » dépourvu de tout « affectio societatis » qui ne s’intéresse pas
aux affaires sociales.
Références:
Cours: PARTIE IX – Conventions entre actionnaires – chapitre II, section 1.4
Slides : les conventions d’actionnaires, slide 18 + Internet : Wikipédia +
http://www.tomamico.com/wp-content/uploads/2006/05/Les%20conventions%20de%20portage.pdf
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Rappel sur les actions : l’action est un instrument financier qui représente une part du capital de la société et donne
certains droits à son détenteur par rapport à la société.
Dans SA : si actions dématérialisées et nominatives alors convocation par simple lettre + publication.
· Le titre au porteur
Notamment pour des raisons de lutte contre le blanchissement d’argent, décision de supprimer les actions au porteur a été
prise le 14/12/2005.
Depuis le 1er janvier 2008, il n’est plus permis d’émettre de nouveaux titres au porteur en Belgique.
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2013, les détenteurs de titre au porteur ont dû demander à l'emetteur la conversion de
leur titre sous forme nomintave ou, si les statuts le permettaient, sous forme dématérialisée.
Du 1er janvier 14 au 31 décembre 14, les titres dont la conversion n'a pas été demandée sont suspendus jusqu'à ce que le
titulaire demande la conversation.
A partir du premier janvier 2015, les titres au porteur qui n’auront pas été convertis seront mis en vente par l’émetteur. A partir
de novembre 15, les titres non vendus seront déposés par l'émetteur à la Caisse des dépôts en consignations.
A partir de janvier 16, les titulaires des titres qui demandent leur restitution de ceux-ci ou le fruit de leur vente, paieront une
amende de 10% par an. Le montant de l'amende correspond à ce qu'en 2025, le montant cumulé prive de son bien le
titulaire.
21
Remarques :
· Ces différentes catégories de titres sont organisées par le code des sociétés.
· Les statuts peuvent spécifier la forme des titres (pour rappel, dans le cas d’une SPRL, les titres sont d’office nominatifs). Par
défaut, dans une S.A., les titres sont nominatifs.
· Ces formes de titres existent aussi pour les obligations et les parts bénéficiaires.
Références :
o LSMG_2057_Cours_2-titres
o LSMG_2057_Cours_7_Conventions_entre_actionnaires ch II page 5
o Cours partie III sur les AG
o Cours partie VI sur le capital
· http://www.notaire.be/societes/titres-de-la-societe/nature-des-titres-
· http://www.notaire.be/societes/assemblees-generales-/convocations-aux-assemblees-generales
· http://www.droitbelge.be/fiches_detail.asp?idcat=32&id=381
22
Références:
Chapitre 2 de la partie 1 : introduction et notion de base, cours donné le 22/09/2014, page 3. Définition d’obligation :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Obligation_(finance). Partie 2, chapitre 2, point 2 catégories de titres, page 4. Définition de
warrant http://fr.wikipedia.org/wiki/Warrant_(finance) .
23
Ceci est réglementé par le Code des sociétés (articles 532 à 560).
C'est le conseil d'administration (C.A.), en tant qu'organe collégial, et le commissaire qui peuvent décider de, ou dans
certains cas doivent, convoquer l'assemblée générale (A.G.) (art. 532 C. Soc.).
Pour obliger le C.A. de convoquer une A.G., le(s) actionnaire(s) ou le(s) associé(s) doit(vent) détenir minimum 20% du
capital.
Rem.: Un nouveau système plus contraignant s'applique pour les sociétés cotées, dans lesquelles les actionnaires ont plus
de pouvoir d'intervention: droit d'ajouter des points à l'ordre du jour pour tout actionnaire détenant 3% - art. 533ter C.
Soc.).
* Lorsque la demande leur en est faite, les administrateurs doivent convoquer l'A.G. dans un délai
de 3 semaines. Cette obligation est assortie de sanctions pénales (art. 647, 1°, C. Soc.) -> il faut
être attentif à s'exécuter promptement.
* Le C.A. n'a pas à se prononcer sur l'opportunité de convoquer ou non. Lorsque la requête lui en
est faite, il doit convoquer avec l'ordre du jour indiqué par les personnes qui requièrent cette
convocation.
a) Rédiger une convocation officielle. (art. 268 C. Soc pour SPRL; art. 533 C. Soc pour SA).
b) Indiquer dans cette convocation un ordre du jour clair avec l'indication des sujets à traiter.
a) Convocation
a.1) SPRL: - "à l'ancienne", càd par lettre recommandée adressée aux associés 15 jours avant l'A.G.
- par fax ou par courriel (si approuvé par associés) adressé aux associés 15 jours avant
l'A.G.
a.2) SA avec actions dématérialisées (càd titres de sociétés cotées où les détenteurs des titres n'apparaissent pas dans le
registre des sociétés):
- convocation 15 jours avant l'A.G. par la publication au Moniteur Belge ET par une publication dans un organe de presse
national. (rem.: Pour l'A.G. ordinaire, la publication se fait seulement dans le Moniteur Belge).
- pour les sociétés cotées, le délai est porté de 15 jours à 30 jours ET une publication doit également avoir lieu dans un
média accessible dans l'ensemble de l'espace économique européen.
a.3) SA avec actions nominatives (càd où les propriétaires sont inscrits dans le registre des sociétés):
2 sous-hypothèses:
- toutes les actions sont nominatives: convocation par lettre recommandée 15 jours avant l'A.G. (ou par fax ou courriel si
approuvé par les actionnaires) -> similaire à SPRL.
- il existe des actions dématérialisées et nominatives: les actionnaires nominatifs reçoivent une simple "lettre missive", en
plus de l'information par publication.
b) Ordre du jour
- L'ordre du jour informé dans la convocation doit être clair, car c'est sur cette base que l'actionnaire décidera de participer
ou non à l'assemblée et qu'éventuellement il préparera ses questions.
- Cet ordre du jour variera en fonction du type d'A.G. (ordinaire / extraordinaire / spéciale).
Autres éléments autour de cette question:
24
25
(*) La décision de scission a été prise au niveau du C.A. (pour assurer la continuité de la société et éviter la défaillance de la
banque). Selon la Cour d'Appel de Bxl, la décision n'était pas conforme à l'intérêt social de la société, au groupe et aux
actionnaires -> il aurait fallu convoquer une A.G. La Cour de Cassation a cassé cet arrêt argumentant que le C.A. a bel et bien
protégé les intérêts de la société et des associés.
(**) Cas de conflit entre 2 associés où l'un décide de vendre. Vente/Achat valable MAIS la Cour d'Appel ne comprend pas
qu'il n'y ait pas eu de discussion -> il n'existe pas d' "afectio societatis" -> décision de dissoudre la société.
26
D’une manière générale, il peut y avoir décisions entre associés par écrit, sans réunion, sous certaines conditions reprises ci-
dessous.
1. Assemblée générale
“Les statuts déterminent les formalités à remplir pour être admis à l’assemblée générale. En principe, l’assemblée générale
doit être tenue réellement, physiquement.
Cependant, il est à admis que l’assemblée générale puisse se tenir par écrit, à condition d’obtenir l’accord unanime de tous
les associés et que le principe de la délibération entre les associés soit respecté (c’est-à-dire que les intervenants doivent
pouvoir échanger leurs points de vues librement et facilement avant d’adopter la décision). Cette nouvelle méthode permet
de tenir facilement et sans trop de formalités des assemblées générales dans les groupes de sociétés, où les délibérations et
la prise de décision entre les (peu nombreux) actionnaires des filiales ne nécessitent pas ou peu de débats, compte tenu de
la structure intégrée du groupe.
Il est également possible de prévoir que les associés puissent participer à l’assemblée générale grâce à des moyens de
télécommunication. Les statuts doivent le prévoir et indiquer quels moyens de télécommunication et quelles modalités sont
à respecter, notamment pour la convocation à l’assemblée générale : la convocation doit contenir une description claire des
procédures statutaires ou établies en vertu des statuts relatives à la participation à distance. Ces procédures doivent être
accessibles pour tous sur le site internet de la société. L’identité et la qualité de l’associé doivent pouvoir être contrôlées. Il
doit pouvoir participer en temps réel aux délibérations, poser des questions et voter.” [2]
2. Conseil d’administration
Dans le cadre du fonctionnement d’un conseil d’administration s’applique le principe de collégialité. Cela signifie que les
pouvoirs des administrateurs s’exercent exclusivement en collège. Les administrateurs, pris individuellement, n’ont aucun
pouvoir (sauf dans le cadre de la délégation spéciale qui peut être octroyée par le conseil d’administration à certaines
personnes, y compris des administrateurs, qui agissent alors dans le cadre d’un contrat de mandat et non en tant
qu’organes). Ce principe est d’ordre public : les statuts ne peuvent pas y déroger. L’exercice du pouvoir du conseil
d’administration suppose donc la réunion physique de ses membres.
Le principe mentionné ci-dessus n’est pas utilisable pour l’arrêt des comptes annuels, l’utilisation de capital autorisé ou tout
autre cas visé par les statuts. [3]
27
3. Réunion entre les administrateurs et/ou actionnaires d’une société, au sens large
“Ceci provoque souvent des problèmes pratiques puisque les actionnaires ne sont souvent pas réunis dans le même pays où
se trouve le siège social de la société. Pareillement pour les administrateurs. Ceci n’est pas évident pour les administrateurs
non plus. Ils sont, de surcroît, obligés de délibérer aussi souvent que l’intérêt de la société l’exige.
Les alternatives, la réunion par écrit ou a délibération par les techniques modernes de communication, sont-ils permis ?
Souvent les statuts prévoient la manière dont le conseil d’administration respectivement l’assemblée générale peut se
réunir valablement. Cependant, il faut tenir compte des dispositions de la loi.
Le conseil d’administration se rassemble au lieu indiqué dans la convocation, sauf lorsque les statuts le détermine
autrement. Il est conseillé de tenir la réunion en Belgique à un endroit bien accessible. En d’autres mots, le conseil
d’administration est libre de se réunir où il veut.
Le principe de collégialité du conseil d’administration est prévu dans l’article 521 du Code des sociétés (C. Soc.). Cependant,
une telle concertation ne suppose pas que les administrateurs doivent se trouver effectivement au même endroit.
L’interaction simultanée entre tous les participants est obligatoire, par exemple par vidéo ou téléconférence. Ceci est
stimulé par le code corporate governance nommé "Code Daems". En effet, le principe 2.8 de ce code prescrite que le
conseil d’administration se réunit avec une régularité suffisante pour exercer efficacement ses obligations et stipule comme
ligne de conduite : "la société envisage d’organiser, si nécessaire, des réunions du conseil d’administration par des supports
vidéo, téléphoniques ou internet". Il est conseillé d’incorporer cette possibilité dans les statuts.
Dans des cas exceptionnels, l’article 521 § 2, C. Soc. prévoit la possibilité de prendre des décisions par écrit. Ce scenario
exige que deux conditions cumulatives soient remplies, à savoir (i) la justification par l’urgence et l’intérêt de la société, et ,
(ii) les statuts doivent autoriser explicitement les décisions par écrit dans ces cas exceptionnels. Lorsque ces conditions sont
remplies, des décisions peuvent être prises par consentement unanime des administrateurs, exprimée par écrit. Des
décisions qui ne peuvent pas être pris unanimement et par écrit, sont souvent prises à la majorité simple.
En résumant, concernant les délibérations de conseil d’administration il existe depuis longtemps un consensus que le
Conseil d'administration peut se réunir sans présence physique dans le même endroit.
Un même consensus n’existe pas encore concernant l’assemblée générale. Dans la lumière des modernisations du droit des
sociétés, quelques initiatives sont déjà prises avec pour but de simplifier les délibérations de l’assemblée générale à
distance.
D'abord, l’article 552 C. Soc. précise que l’assemblée annuelle (qui décide sur des comptes annuels) est tenue à la commune
et au jour et l’heure comme déterminé dans les statuts. Cette disposition indique que l’assemblée a lieu physiquement.
D’ailleurs, conformément à l'article 536 C. Soc., la possibilité existe pour les actionnaires de prendre à l’unanimité, et par
écrit toutes les décisions qui relèvent du pouvoir de l’assemblée générale, à l’exception de celles qui doivent être notulées
par un acte authentique. Cet article impose différentes restrictions. La première est claire, chaque décision qui demande
l’intervention d’un notaire oblige les actionnaires de se réunir physiquement, devant un notaire. Ensuite, la notion "à
l'unanimité" n’est pas définie dans la loi et manque alors une interprétation exacte. En ce moment, il est assumé que les
décisions par écrit sont possibles lorsque toute actionnaire participe et qu’il n’y a pas de vote contre.
La loi envisage aussi que les statuts peuvent prévoir la possibilité de voter par correspondance. Le bulletin de vote doit
indiquer le sens d’un vote et la possibilité d’abstention. Dans l’avenir, il sera également possible de voter à une assemblée
générale de façon électronique.
Entre-temps, une nouvelle loi a été adoptée suite à laquelle les actionnaires pourront participer à distance aux assemblées
générales (Doc 53 421/(2010/2011, projet de loi concernant l'exercice de certains droits des actionnaires de sociétés
28
La philosophie derrière la Directive était claire. Elle a pour objet de favoriser et de faciliter l’exercice du droit de vote des
actionnaires de sociétés quel que soit le lieu de résidence de l’actionnaire. L’actionnaire ne résidant pas dans le même Etat
membre que celui dont relève la société, doit pouvoir exercer son droit de vote aussi aisément qu’un résident de l’Etat
membre en question. Le droit de vote est également le moyen par excellence par lequel l’actionnaire peut exercer un
contrôle sur le fonctionnement de la société et ainsi contribuer à une gouvernance d’entreprise.
Dès que les modifications législatives entrerons en vigueur, beaucoup de sociétés, y compris les sociétés non côtées,
devront adapter leurs statuts pour faire fonctionner la société plus efficace et pratique, permettant ainsi les associés de
délibérer valablement à distance moyennant l’utilisation des techniques communicatives modernes. La législation
permettra de tenir des assemblées à distance, même avec l'intervention d'un notaire, à un acte authentique.” [4]
Références :
[1] [LLSMG2057] Partie III - Assemblées générales, Chapitre II, Section 2.5
[2] droitbelge.be, http://www.droitbelge.be/fiches_detail.asp?idcat=32&id=291
[3] [LLSMG2057] Partie IV - Organes de gestion, Chapitre II, Section 1.7
[4] Peeters Avocats, http://www.peeters-law.be/documents/news-items/news-18.xml?lang=fr
29
Il s’agit de l’assemblée qui se tient une fois par an, dans la commune du siège social, au jour et à l’heure indiquée
par les statuts.
Elle doit, malgré le fait qu’elle est prévue dans les statuts, être convoquée par le conseil d’administration.
Les formalités de convocation de l’assemblée générale ordinaire statutaire sont allégées (absence de publication
dans un organe de presse national, publication seulement au Moniteur belge).
L’assemblée ordinaire entend le rapport de gestion (obligatoire dans les grandes sociétés – voy. art. 15 C. Soc.) et
le rapport du commissaire (lorsqu’il y en a un) puis discute des comptes annuels.
L’assemblée générale vote sur les points suivants:
Les comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe, en ce compris la distribution éventuelle d’un
dividende),
La décharge des administrateurs et du ou des commissaires, qui constitue une approbation, par l’assemblée, de
leur gestion ou de leur contrôle et dès lors une renonciation à leur faire reproche de fautes de gestion. Cette
décharge n’est valable que si les comptes annuels ne contiennent ni omission ni indication fausse dissimulant la
situation réelle de la société. La décharge fait obstacle à l’introduction postérieure par la société d’une action en
responsabilité contre les administrateurs et les commissaires (sous réserve de l’action sociale minoritaire),
éventuellement, la nomination de nouveaux administrateurs ou le renouvellement de mandats d’administrateurs
en place.
La loi prévoit le droit pour le conseil d’administration de proroger, séance tenante, la décision relative à
l’approbation des comptes annuels à trois semaines (article 555 C. Soc.).
Cette faculté vise à prévenir un incident du conseil d’administration qui craindrait que ses comptes ne soient pas
approuvés ou à permettre au conseil d’administration de préparer des réponses à des questions imprévues qui leur ont
été posées en assemblée
En règle, les décisions prises par l’assemblée générale ordinaire le sont à la majorité simple : 50 % des voix + 1.
Quorum : L’assemblée ne peut valablement délibérer sur les modifications statutaires que si celles-ci ont été
mentionnées dans les convocations et si les associés titulaires de droits de vote, présents ou représentés,
représentent la moitié au moins du capital social (article 558, alinéa 2 C. Soc.).
Si cette condition fait défaut, une nouvelle convocation est nécessaire. La seconde assemblée délibèrera
valablement, quelle que soit la proportion du capital qui y sera représentée.
Majorité : Une modification des statuts ne sera réalisée que si la proposition réunit les 3/4 des voix.
Il faut noter que les statuts de la société peuvent prévoir des conditions de quorum et de majorité plus strictes que celles
prévues par le Code des sociétés.
Toute modification des statuts doit, sous peine de nullité, faire l’objet d’un acte authentique et doit être publiée aux
Annexes du Moniteur Belge.
30
Il est permis de modifier l’objet de la société, moyennant certaines formalités complémentaires (rapport décrivant la
modification proposée , état de la situation active et passive ne remontant pas à plus de trois mois). L’absence de ces
rapports entraîne la nullité de la décision adoptée par l’assemblée générale.
La loi impose un quorum de 50% en actions d’une part et parts bénéficiaires éventuelles d’autre part (art. 559 C. soc.) et
une condition de majorité de 4/5 des voix au moins.
Toute modification des statuts doit, sous peine de nullité, faire l’objet d’un acte authentique et doit être publiée aux
Annexes du Moniteur Belge.
S’il existe plusieurs catégories d’actions, l’assemblée peut modifier leurs droits respectifs (au dividende, au boni de
liquidation, à la nomination d’administrateurs…) pourvu que (art. 560 C. soc.) :
La décision réunisse dans chaque catégorie existante les conditions de présence et de majorité requise pour une
modification des statuts (la moitié des associés de chaque catégorie d’actions doit être présente, majorité des 3/4
des membres de chaque catégorie d’actions)
Les limitations relatives au quota de vote des parts bénéficiaires (article 542 C. soc.) et des actions sans droit de vote
(article 480 C. soc.) ne s’appliquent pas.
Un rapport spécial décrivant l’objet de la modification proposée et sa justification détaillée doit être annoncé à l’ordre du
jour et annexé à la convocation. Tout associé a le droit d’obtenir gratuitement une copie du rapport quinze jours avant la
tenue de l’assemblée générale.
L’absence de ces rapports entraîne la nullité de la décision adoptée par l’assemblée générale.
Toute modification des statuts doit, sous peine de nullité, faire l’objet d’un acte authentique et doit être publiée aux
Annexes du Moniteur Belge.
4. Réduction, par suite de pertes, de l’actif net (art. 332 C. soc. pour les S.P.R.L. et art. 633 C. Soc. pour les S.A.)
Si la société a subi des pertes qui ont pour effet de réduire l’actif net (total de l’actif du bilan déduction faite des
dettes et provisions) à un montant inférieur à la moitié du capital social, le conseil d’administration doit réunir (pas
seulement convoquer) l’assemblée générale dans un délai de deux mois à dater du moment où il a constaté la
perte ou aurait dû la constater en vertu des dispositions légales ou statutaires.
L’assemblée générale doit se prononcer sur la poursuite des activités de la société ou sur sa liquidation, sur la base
d’un rapport du conseil d’administration. Ce rapport contient une description des mesures de redressement
envisagées, si le conseil propose de poursuivre l’activité. L’assemblée doit pouvoir prononcer la dissolution de la
société si la proposition de continuation ne la convainc pas.
Dans les formes prescrites pour la modification des statuts (quorum ½ et majorité des ¾), l’assemblée générale
peut décider de dissoudre la société.
Si l’actif net, par suite d’aggravation des pertes, est réduit à moins du quart du capital social, la société peut être
dissoute si elle est approuvée par des actionnaires détenant un quart des voix émises à l’assemblée.
Si le montant d’actif net est réduit à un montant inférieur au montant minimum légal du capital social, tout
intéressé peut solliciter judiciairement la dissolution. Le tribunal peut accorder un délai de régularisation si la
société le demande.
31
Que peut faire une société en pertes ? Quelles sont les mesures de redressement généralement proposées ?
Le cas le plus courant est l’augmentation de capital ou le prêt subordonné des actionnaires en faveur de la société, prêt
dont le remboursement est « subordonné » au remboursement préalable des autres créanciers. L’octroi d’un prêt
subordonné ne supprime pas les pertes ni le déficit d’actif net, mais au moins il permet d’assurer la continuité de la société
jusqu’à ce qu’elle fasse à nouveau des bénéfices. Des mesures de restructuration peuvent également être proposées, dont
le but est mettre fin à l’activité déficitaire et de reconstituer une activité bénéficiaire.
32
Une convention de vote – ou un pacte de votation - porte sur l'exercice du droit de vote des actionnaires à l'assemblée
générale. Elle est définie comme un engagement par lequel les parties s’obligent par avance à voter dans un sens
déterminé, de manière convenue (ou à ne pas voter du tout).
Les objectifs d’une convention de vote sont divers mais ils ont le plus souvent pour but de partager et aménager le pouvoir
au sein de la société.
Citons par exemple :
Assurer la stabilité du pouvoir dans une entreprise familiale,
Renforcer le pouvoir d’un actionnaire minoritaire en lui assurant des droits plus larges que ceux auxquels il aurait
normalement droit.
Leur portée est large ; les conventions de vote peuvent concerner des mécanismes qui affectent, aménagent ou
infléchissent les principes de fonctionnement de la société. En fonction des objectifs recherchés, les conventions de vote
porteront soit sur des engagements ponctuels (une augmentation de capital par exemple) soit sur des engagements plus
étendus dans le temps.
Les conventions de vote sont utilisées depuis longtemps mais n’ont été légiférées que récemment en Belgique à travers un
arrêt de la Cour de Cassation en 1989. Leur légalité a été consacrée dans la loi 1991 et se trouve dans l’article 551 du Code
des Sociétés. Cet article reprend les mêmes conditions que l’arrêt de la Cour de Cassation, hormis la dernière qui va de soit
(voir ci-dessous). Les conventions entre associés portant sur le droit de vote à l’assemblée sont licites mais aux conditions
suivantes. Pour être valable, elles doivent être :
1. Conformes à l’intérêt de la société : cette notion est particulièrement floue et la définition de l’intérêt social fait
l’objet de nombreuses controverses. On peut malgré tout rassembler les différentes conceptions autour de deux
pôles. D’un côté les partisans d’une conception restrictive et strictement financière de l’intérêt social (création de
valeur pour l’actionnaire comme seul point de vue). De l’autre, les partisans d’une conception plus extensive – dite
entrepreneuriale – qui inclut dans l’intérêt social d’autres considération liées à la continuité de l’entreprise (prise
en compte de l’intérêt d’autres « stakeholders » que les seuls actionnaires). La configuration de l’actionnariat, la
croissance de la société, l’intérêt dont elle fait l’objet de la part d’investisseurs ou de repreneurs ainsi que la
conjecture économique rendent la substance de l’intérêt social potentiellement très volatile au cours du temps.
Ceci implique qu’un vote émis à un moment déterminé en vertu d’une convention et considéré comme licite au
moment de sa conclusion pourrait être mis en cause si l’intérêt social venait à changer au cours du temps.
2. Limitées dans le temps : l’article 551 ne prévoit que le principe de limitation, sans précision. La durée doit être
raisonnable (selon le contexte dans lequel la convention intervient, une durée de 5, 10 ou 20 ans est défendable).
3. Exemptes de fraude.
En cas de conventions contraires au Code des Sociétés, celles-ci sont frappées de nullité.
A noter que les administrateurs ne peuvent pas établir de convention de vote entre eux, et ce pour 3 raisons essentielles :
Le conseil d’administration a un rôle délibératif,
Les administrateurs exercent une fonction qui ne peut être exercée que dans l’intérêt de la société et nul autre,
La responsabilité des administrateurs ne peut être couverte par une convention à laquelle ils seraient simplement
soumis.
Références:
Partie IX : Convention entre actionnaires – Chapitre III : Clauses organisant le partage du pouvoir
Partie III : Assemblées générales - Chapitre IV : Conventions de vote
http://www.droit-fiscalite-belge.com/article143.html
http://www.droitbelge.be/fiches_detail.asp?idcat=32&id=439
33
Références:
Cours LSMG 2057 Partie III - Assemblées générales, dernier chapitre: Chapitre V - Contentieux
34
Théorie de l’organe : « Les organes et les membres des organes d’une société ne contractent aucune obligation personnelle
relative aux engagements de la société. »
CEPENDANT il existe des hypothèses fondées sur la faute personnelle dans lesquelles les admin peuvent engager leur
responsabilité individuelle :
• RESP PENALE = si violation de la loi (contavention, délit, crime) : personne morale est responsable MAIS si c’est en
raison exclusive de l’intervention d’une personne physique identifiée, celle (pers. phys.) qui a commis la faute la plus grave
peut être condamnée. Si la personne physique identifiée a commis la faute sciemment et volontairement, elle peut être
conamnée en même temps que la pers. morale responsable.
-L’admin n’exerce pas son mandat correctement (négociation contrat manifestement déséquilibré, engagement d’une
personne notoirement incompétente…)
-Toute erreur n’est pas sanctionnée : marge d’erreur tolérée suivant le « contrôle marginal du juge » : qualification de « faute
» si un homme normalement qualifié ne l’aurait pas commise ex. : faire crédit sans demander de garantie…).
-Lien de causalité entre faute et dommage
-Responsabilité individuelle MAIS des fautes communes dont l’association a permis le dommage, permettent de condamner
plusieurs admin.
-La SOCIETE intente l’action via son AG pour autant qu’elle n’ait pas accordé la décharge ; les minoritaires 1% des voix)
peuvent également intenter.
-Responsabilité solidaire à l’égard de la société ET des tiers (ex : non convocation d’une AG, établissement de comptes qui
violent le drt comptable,…)
-La société OU des tiers (cocontractants ou associés minoritaires, si dommage subi) peuvent intenter.
-Pour échapper à cette responsabilité, l’admin doit prouver n’avoir commis aucune faute et avoir informé les actionnaires à
l’AG suivant la connaissance de l’infraction.
-Vise toute personne ayant détenu le pouvoir de gérer la société, qui aurait commis une faute grave et caractérisée qui
aurait contribué à la faillite.
-Condamnation possible à tout ou partie des dettes sociales = « action en comblement de passif »
-Conditions cumulatives : société déclarée en faillite ; faute « impardonnable » (grave et caractérisée) ; contribution ou
aggravation de la faillite.
-Tout créancier lésé, ou le curateur, peuvent intenter.
-L’auteur d’une faute qui a causé dommage à autrui est en principe obligé de réparer celui-ci.
-Conditions : preuve de l’existence de la faute dont l’admin est l’auteur ; preuve d’un dommage ; lien de causalité entre faute
et dommage.
-Les créanciers intentent contre l’admin qui aurait violé une « obligation qui s’impose à tous » (ex : le fournisseur qui n’aurait
pas contracté avec une entreprise au bord de la faillite : le gérant est l’organe responsable vis-à-vis du tiers (créancier
fournisseur) MAIS EN PLUS, le gérant fautif peut voir sa resp engagée si sa faute est établie).
35
-Responsabilité solidaire dans le chef des dirigeants si non paiement du Préc. Pro. et de la TVA.
-Sont visés : toute personne chargée de la gestion journalière, quiconque a détenu ce pouvoir préalablement, les dirigeants
de fait.
-On reste dans l’esprit de 1382 CC : il faut établir la faute, le dommage et le lien de causalité.
-C’est au dirigeant de prouver qu’il n’a pas commis de faute.
-Présomption de faute non applicable : en cas de non paiement pour difficultés financières, la responsabilité personnelle des
dirigeants peut être poursuivie si l’Administration estime pouvoir en établir la faute dans le chef de l’admin.
-Recevabilité de l’action à ‘encontre des dirigeants : 1 mois après l’avertissement adressé par le receveur.
36
a. article 528 : Responsabilité pour violation du Code des sociétés et des statuts
b. article 530 : Responsabilité pour faute grave et caractérisée ayant contribué à la faillite
c. article 1382 du Code civil : Responsabilité pour fautes aquilienne
Ce ne sont pas des fautes de gestion pure, mais ce sont des fautes basées sur le même principe : ce qui entraine un
dommage doit être réparé. Ces fautes peuvent toutefois être imputables à un problème de gestion de manière générale.
a. La violation du code des sociétés engage les administrateurs également. Ici, la responsabilité est solidaire (existe tant à
l’égard de la société qu’à l’égard des tiers). Cela arrive quand : il y a non convocation de l’assemblée annuelle,
établissement de compte qui viole le droit comptable, absence de publication d’actes qui doivent l’être, etc. C’est soit la
société soit les tiers qui peuvent intenter l’action. Pour échapper à la responsabilité solidaire de la société, l’administrateur
doit apporter la preuve individuelle qu’il n’a pas fauté, mais aussi qu’il a informé les actionnaires dès qu’il a eu connaissance
de l’infraction.
b. La responsabilité pour faute grave porte aussi le nom d’action en comblement du passif et vise le cas de tout administrateur
ou de toute personne qui a eu le pouvoir de gérer la société. Le dirigeant peut être condamné a toute ou une partie des
dettes de la société, selon l’appréciation du juge. Cela arrive quand la société est déclarée en faillite l’actif est insuffisant
pour payer les tous les créanciers, la faute doit être impardonnable (grave et caractérisée), cette faute doit avoir contribué
à la faillite (ou l’avoir précipité). Dans le cas présent l’action est intentée par le curateur ou, depuis 2002, tout créancier
lésé. Cette action est utilisée par les curateurs quand on se rend compte du détournement de fonds ou de négligence
37
Références:
Réponse argumentée selon le chapitre VII – organe de gestion – responsabilité –point 1 à 5, page 19 à 24, mais surtout
point 2, page 20. Cours donné le 06/10/14
38
Le commissaire à pour rôle de contrôler la situation financière, les comptes annuels et la régularité au regard du Code des
sociétés et des statuts des opérations à compter dans les comptes annuels (article 142 C. Soc.).
Les commissaires rédigent un rapport annuel de contrôle dont le contenu est très précisément déterminé par le code et qui
inclut notamment un contrôle du rapport de gestion. (le rapport de gestion est établi par le Conseil d’administration cf.
infra)
Il s’assure que les comptes annuels donnent une image fidèle du patrimoine de la situation financière ou des résultats de
l’entreprise. Pour le contrôle de la situation financière et des comptes annuels, la mission du commissaire débouche par la
remise d’une attestation signée par le commissaire.
39
40
Définition : « Le capital est une notion abstraite, d’ordre juridique et comptable qui ne répond à aucun bien déterminé et
n’est que le chiffre au-dessous duquel les associés se sont interdit de ramener la valeur de l’avoir net par des distributions de
dividendes. Il s’oppose à l’avoir social, donnée concrète d’ordre économique, comprenant tous les biens que les associés ont
mis en commun avec leurs accroissements » (Cass. 24 mai 1955).
Le capital est traditionnellement considéré comme une garantie essentielle pour les tiers. il constitue la somme des apports
consentis à la société par les associés lors de sa constitution ou pendant le cours de la vie sociale.
Montant minimum : Le Code des sociétés fixe également un montant minimum “montant souscrit” de capital par type de
société :
· SA, SCA : 61.500 EUR (art. 439 Code soc.)
· SPRL, SCRL : 18.550 EUR (art. 214 Code soc.)
· SPRL Starter : 1 EUR
· Absence de capital dans les SPRL Starter, les associations et sociétés sans personnalité juridique : Les
associations n’ont pas de capital. Elles fonctionnent grâce aux cotisations et aux dons qu’elles perçoivent
et qui leur permettent d’assurer leur fonctionnement et leur pérennité. Il en résulte qu’elles peuvent
disposer de « fonds propres » sans disposer de capital au sens du droit des sociétés.
· Absence de Capital dans les mutuelles et autres entreprises qui ne fonctionnent pas sur le modèle
capitalistique (e.a. les « vraies » coopératives)
Le véritable montant minimum du capital devrait plutôt résulter du plan financier de la société (art. 440Code soc.) : c’est
l’activité de la société et son niveau de risque qui devrait fixer la hauteur du capital plutôt que sa forme, qui n’a rien à voir
avec les besoins en capital de la société, mais plutôt avec son organisation. C’est la responsabilité des fondateurs
d’identifier ce niveau nécessaire. Ce n’est que dans le domaine des entreprises financières (e.a. établissements de crédit,
entreprises d’investissement, entreprises d’assurances) que la réglementation impose un niveau de capital proportionnel au
niveau de risque de la société.
Les sociétés commerciales sont des sociétés constituées par un contrat aux termes duquel deux ou plusieurs personnes
mettent quelque chose en commun, pour exercer une ou plusieurs activités déterminées et dans le but de procurer aux
associés un bénéfice patrimonial direct ou indirect (art. 1er du Code des Sociétés).
41
Le phénomène de démutualisation (transfert d’une mutuelle ou coopérative vers une entité capitalistique) existe, à titre
d’exemples : CERA+ KB pour devenir Banque KBC, ETHIAS et AXA (coté en bourse).
Références:
http://belgium.wikia.com/wiki/Societe_commerciale
Cours LSM2057, Chapitre 5-VI-Capital, P. 7-8
http://www.jedebute.be/preparation/forme-d-entreprise/quelle-forme-de-societe
42
Que doit-il se passer lorsque l’actif net d’une société est inférieur à la moitié de son capital ?
Au quart ?
Réduction, par suite de pertes, de l’actif net (art. 332 C. soc. pour les S.P.R.L. et art. 633 C.Soc. pour les S.A.)
Si la société a subi des pertes qui ont pour effet de réduire l’actif net à un montant inférieur à la moitié du capital
social, le conseil d’administration doit réunir (pas seulement convoquer) l’assemblée générale dans un délai de
deux mois à dater du moment où il a constaté la perte ou aurait dû la constater en vertu des dispositions légales
ou statutaires.
L’assemblée générale doit se prononcer sur la poursuite des activités de la société ou sur sa liquidation, sur la base
d’un rapport du conseil d’administration. Ce rapport contient une description des mesures de redressement
envisagées, si le conseil propose de poursuivre l’activité. L’assemblée doit pouvoir prononcer la dissolution de la
société si la proposition de continuation ne la convainc pas.
Dans les formes prescrites pour la modification des statuts (quorum ½ et majorité des ¾), l’assemblée générale
peut décider de dissoudre la société.
Si l’actif net, par suite d’aggravation des pertes, est réduit à moins du quart du capital social, la société peut être
dissoute si elle est approuvée par des actionnaires détenant un quart des voix émises à l’assemblée.
Si le montant d’actif net est réduit à un montant inférieur au montant minimum légal du capital social, tout
intéressé peut solliciter judiciairement la dissolution. Le tribunal peut accorder un délai de régularisation si la
société le demande.
La convocation dans les délais de l’assemblée générale est importante. La loi prévoit en effet que les administrateurs sont
présumés responsables du dommage causé aux tiers du seul fait de n’avoir pas convoqué l’assemblée générale dans les
délais requis.
Que peut faire une société en pertes ? Quelles sont les mesures de redressement
généralement proposées ?
Le cas le plus courant est l’augmentation de capital ou le prêt subordonné des actionnaires en
faveur de la société, prêt dont le remboursement est « subordonné » au remboursement préalable des autres créanciers.
L’octroi d’un prêt subordonné ne supprime pas les pertes ni le
déficit d’actif net, mais au moins il permet d’assurer la continuité de la société jusqu’à ce
qu’elle fasse à nouveau des bénéfices. Des mesures de restructuration peuvent également
être proposées, dont le but est mettre fin à l’activité déficitaire et de reconstituer une activité
bénéficiaire. (1) et (2)
Par actif net, il faut entendre le capital, les primes d’émission, les plus-values de réévaluation, les réserves, le bénéfice ou la
perte reportée ainsi que les subsides en capital.
L'article 617 C.Soc. le définit comme suite: Par actif net, il faut entendre le total de l'actif tel qu'il figure au bilan, déduction
faite des provisions et dettes. (3) (ce qui revient au même par l’égalité bilantaire)
43
Art. 506. Les transferts d'actions non entièrement libérées ne sont opposables aux tiers conformément à l'article 76
qu'après la publication par mention du dépôt de la liste des actionnaires qui n'ont pas entièrement libéré leurs actions
visée à l'article 479, alinéa 2, 3°.
Le cédant reste tenu des dettes antérieures à la publication (art. 507 Code soc.).
Art. 507. La cession des actions non libérées ne peut affranchir leurs souscripteurs de contribuer, à concurrence du
montant non libéré, aux dettes antérieures à la publication.
L'ancien propriétaire a un recours solidaire contre celui à qui il a cédé son titre et contre les cessionnaires ultérieurs.
En ce qui concerne les parts bénéficiaires, elles ne sont négociables que dix jours après dépôt des deuxièmes comptes
annuels qui suit leur création. Jusqu’à l’expiration de ce délai, leur cession ne peut être faite que par acte public ou écrit
sous seing privé, signifié à la société dans le mois de la cession, le tout sous peine de nullité qui ne peut être demandée que
par l’acheteur. Si elles sont au porteur, elles resteront déposées dans la caisse de la société jusqu’à l’expiration du délai
précité. Des certificats de dépôt seront délivrés, qui porteront les conditions prévues pour leur cession (article 508).(1)
Art. 508. Les parts bénéficiaires, de même que tous titres y conférant directement ou indirectement droit, ne sont
négociables que dix jours après le dépôt des deuxièmes comptes annuels qui suit leur création. Jusqu'à l'expiration de ce
délai leur cession ne peut être faite que par acte public ou par écrit sous seing privé, signifié à la société dans le mois de
la cession, le tout à peine de nullité. [...]. [...] <L 2005-12-14/31, art. 27, 024 ; En vigueur : 01-01-2014>
La nullité ne peut être demandée que par l'acheteur.
Références:
1. http://www.ipcf.be/Index.asp?Idx=1466
45
Pour la SA ainsi que pour la SPRL, l’augmentation du capital implique une modification des statuts. Elle ne peut en principe
être décidée qu’en respectant les conditions de quorum et de majorité requises pour une modification des statuts, c'est-à-
dire que les associés doivent représenter la moitié du capital social et que la décision doit être adoptée à une majorité des
trois quarts.
C’est l’assemblée générale qui est en principe seule compétente pour modifier les statuts.
Cependant, le législateur a introduit, pour les sociétés anonymes, une possibilité d’autoriser le conseil d’administration à
procéder à une augmentation de capital. Cette délégation de pouvoir permet plus de flexibilité dans la vie de la société, qui
ne doit pas nécessairement convoquer une assemblée générale avec toutes les lourdeurs qu’une telle procédure peut
représenter.
L’assemblée générale peut donc conférer au conseil d’administration le pouvoir de procéder à une augmentation aux
conditions suivantes :
Lors de l’insertion dans les statuts de la clause de capital autorisé, le conseil d’administration doit avoir soumis à
l’assemblée générale un rapport précisant les circonstances spécifiques dans lesquelles le capital autorisé pourra
être utilisé et les objectifs poursuivis (art. 604, al. 2, Code soc.).
Cette autorisation n’est valable que pour une période maximale de 5 ans à dater de la publication de l’acte
statutaire (avec possibilité de renouvellement).
Cette autorisation n’est pas utilisable pour certaines opérations qui pourraient avantager certains actionnaires par
rapport aux autres (art. 606) :
Augmentation de capital par apport en nature réalisé exclusivement en faveur d’actionnaires détenant au moins
10% des droits de vote (seul ou de concert) ;
Émission de droits de souscription réservée à titre principal (+ de 50%) à une ou plusieurs personnes déterminées
autres que des membres du personnel.
Pour les sociétés ayant fait ou faisant appel à l’épargne, le montant du capital autorisé ne peut être supérieur au
montant du capital social.
Cette autorisation est restreinte lorsque la société fait l’objet d’une OPA (principe de neutralité du C.A. – art. 607
Code soc.) :
Autorisation de mener à leur terme des opérations déjà engagées avant l’OPA,
Autorisation spécifique (visant le cas d’une OPA) préalable de l’A.G. donnée il y a moins de 3 ans,
-Les nouvelles actions doivent être intégralement libérées,
-Augmentation de capital au moins au même prix que l’OPA,
-L’augmentation ne peut pas porter sur plus de 10% du capital existant
Exemple : Umicore SA, coordination des statuts au 26/04/11, article 6.-Capital autorisé (cours du 22/09/14)
L’augmentation de capital peut être réalisée en un seul acte lorsque les souscripteurs comparaissent à l’acte
d’augmentation de capital et que la réalisation de l’apport a lieu immédiatement.
Mais l’augmentation de capital peut parfois nécessiter deux actes. Le premier acte est l’acte par lequel l’augmentation de
capital est décidée par la société. Le second acte constate la présence des souscriptions qui permettent la réalisation de
l’augmentation de capital (art. 589 Code soc.). Entre ces deux actes, les titres à souscrire auront été offerts aux actionnaires
et/ou à des tiers ou au public.
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Il est interdit à une société de souscrire à sa propre augmentation de capital ou de faire souscrire à une telle augmentation
de capital par une filiale ou une personne agissant pour son compte (art. 585).
Apports en nature
L’augmentation de capital par apport en nature ne peut être réalisée que moyennant la rédaction préalable par le conseil
d’administration (SA) ou par l’assemblée générale (SPRL) d’un rapport spécial qui justifie l’intérêt de l’opération pour la
société, justifie la valorisation des biens apportés. Le commissaire de la société ou un réviseur d’entreprise, à défaut, établit,
avant le conseil, un rapport dans lequel il décrit les biens apportés et indique si les estimations auxquelles les méthodes
retenues par le conseil d’administration pour la valorisation des biens apporté aboutit bien à la valeur à laquelle les biens
sont effectivement apporté. Il indique également si d’autres avantages ont été accordés à l’occasion de cet apport (article
602 Code soc.). Si le conseil d’administration ou l’asemblée générale s’écarte des conclusions du commissaire ou du
réviseur, il en expose les raisons dans son propre rapport (chapitre constitution – cours du 22/09).
Si l’augmentation n’est pas réalisée dans les trois mois, les fonds devront être restitués à ceux qui les ont déposés sur le
compte bancaire.
Augmentations de capital sans apports
Une augmentation de capital peut être réalisée sans aucun apport nouveau, lorsqu’elle a lieu par incorporation de réserves,
de bénéfices reportés ou d’une prime d’émission.
Pour les SA, le conseil d’administration ne peut réaliser une telle augmentation de capital que si l’autorisation qui lui a été
conférée le précise expressément.
Pour les SPRL, cette décision est également prise par l’assemblée générale extraordinaire. Il s’agit dans ce cas d’une
modification d’inscription comptable de telle manière que les rapports de l’organe de gestion et du réviseur de la SPRL.
Une telle augmentation de capital ne donne normalement pas lieu à l’émission de nouvelles actions. Dans ce cas, le pair
comptable des actions existantes est augmenté. Mais la société peut également décider d’émettre des actions nouvelles,
qui seront distribuées gratuitement aux actionnaires existants en proportion de leur participation pour respecter le principe
d’égalité de traitement des actionnaires.
Une telle opération n’influence pas la valeur de la participation des actionnaires existants. Elle modifie simplement le poste
« capital » de la société et sa faculté de distribuer des bénéfices (les montants incorporés au capital n’étant plus disponibles
pour la distribution de dividendes).
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48
La prime d'émission d'une action est la différence entre sa valeur nominale/son pair comptable (part existante) et sa
valeur intrinsèque/comptable. Le pair comptable d’une action ou part s’obtient en divisant le capital souscrit de la société
par le nombre d’actions ou parts existantes.
C'est le montant payé par le souscripteur en plus du pair comptable (quotité du capital social représentée par une action ou
une part sociale). C’est le « droit d’entrée » des actionnaires nouveaux.
Il s’agit en pratique de fonds propres nouveaux, dans la mesure où cette somme est payée à la société comme prix des
actions souscrites.
Lors de la décision d’augmenter le capital, l’acte d’augmentation de capital spécifiera généralement, pour des motifs
fiscaux, que la prime d’émission aura le même statut que le capital, même si elle sera comptabilisée à un compte distinct
(indisponible) intitulé « prime d’émission ».
La prime d’émission payée par les nouveaux actionnaires vise à empêcher qu’ils entrent dans la société sans payer le prix
que représente la valeur réelle de l’action, qui peut être nettement supérieure au pair comptable de l’action.
Cette différence de valeur peut provenir
· De l’accumulation de résultats dans les réserves de la société
· Des perspectives de bénéfices futurs grâce à l’activité passée de la société dont le risque a été supporté par les anciens
actionnaires.
La loi impose que la prime d’émission soit libérée intégralement dès la souscription (art. 587 Code soc.).
Exemple:
Une SA dispose de 450 000 euros de fonds propres, inclus un capital social de 150 000 euros divisé en 500 actions. La valeur
nominale de l'action s'élève donc à 300 euros (150 000 / 500), tandis que la valeur intrinsèque de notre entreprise élèverait
le prix de l'action à 900 euros (450 000 / 500).
La SA souhaite augmenter son capital social de 450 000 euros par l’intermédiaire d'un actionnaire supplémentaire spécialisé
dans le capital risque. Les fonds propres de l'entreprise s'élèveraient donc à 900 000 euros.
Afin de ne pas se trouver lésée par l'arrivée du nouvel actionnaire, la SA tiendra compte de la valeur comptable de
l'entreprise pour l'émission de ses nouveaux titres, soit 900 euros par action. L'entreprise émettra alors 500 nouvelles
actions (450 000/900).
Les valeurs des 1000 titres (500+500) multipliée par les 900 euros de valeur unitaire est bien égale au nouveau capital de
900 000 euros.
La différence constatée entre la 'valeur' d'émission' (900,00) et la 'valeur nominale'' (300,00) correspond à 'la prime
d'émission', soit 600 euros par action et donc 300 000 euros (600 x 500) dans le cadre de cette augmentation de capital.
En utilisant la technique des primes d’émission, il n’est pas porté préjudice aux intérêts des anciens actionnaires. Donc, en
faisant payer ou apporter un supplément de prix pour les nouvelles actions ou parts, la valeur intrinsèque des anciennes
actions ou parts est préservée.
Attention : Le montant de la prime d’émission doit immédiatement être libéré entièrement, le droit d’enregistrement est
également prélevé sur la prime d’émission, à savoir une somme apportée qui représente la différence entre le prix de
souscription et le pair comptable des actions ou parts.
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Droit de préférence
Pour les S.A.,
(i) Principe (art. 592 Code soc.)
Le Code des sociétés a reconnu un droit de souscription préférentiel en faveur des actionnaires existants : les actionnaires
existants doivent en principe pouvoir participer à l’augmentation de capital en proportion de leur participation existante.
(ii) Mécanisme (art. 593 Code soc.)
L’exercice du droit de préférence doit pouvoir se réaliser pendant une période d’au moins 15 jours à dater de l’ouverture de
la période de souscription. Elle est annoncée par publication aux Annexes du Moniteur belge et dans un organe de presse
national et régional au moins 8 jours avant le début de la période de souscription. Cette publication peut être omise si
toutes les actions sont nominatives. L’actionnaire doit pouvoir céder son droit de souscription dans les mêmes conditions
qu’il pourrait céder ses actions. Si tout le capital n’est pas souscrit à l’échéance de la période d’exercice du droit de
préférence, le conseil d’administration peut inviter les actionnaires ayant souscrit à souscrire un complément à proportion
de leur participation ou inviter des tiers à souscrire.
Références:
0-LSMG_2057_Cours_5_V_-_Controle,_VI_-_Capital,_VII_-_Restructuration.PDF + Page 13 , paragraphe 3.2 et 3.3 et 3.32
Source Web : http://www.ipcf.be/Index.asp?Idx=1587
50
Forme et procédure
La décision de réduire le capital est une décision de modification des statuts.
Seule l’assemblée générale est compétente pour prendre une telle décision.
Cette décision doit être réalisée par acte authentique.
Lorsque la réduction de capital se réalise avec remboursement aux actionnaires, les titulaires de créances non encore
exigibles nées avant la publication de la décision de réduction de capital aux Annexes du Moniteur belge disposent d’une
période de deux mois pour demander une sûreté pour leur créance. La société peut rembourser la créance (déduction faite
d’un escompte, le cas échéant) ou soumettre le différend au président du tribunal de commerce du ressort dans lequel la
société a son siège. Le juge fixe la sûreté qui doit être faite ou décide qu’il n’y a pas lieu à constitution de sûreté s’il juge la
solvabilité de la société suffisante (art. 613 Code soc.).
Aucun remboursement aux actionnaires ne peut avoir lieu avant l’échéance de ces deux mois ou, s’il y en a, l’issue des
débats judiciaires.
Références:
LSMG2057 Cours 5, Chapitre VI - Capital, Section 4: Réduction de capital.
51
Le dividende (Partie I, Chap 2, 1.4) est un revenu auquel a droit tout détenteur d’action (titre) d’une société. Ce revenu
constitue une part du bénéfice distribué. Son montant est fixé par l’assemblée générale au vu des comptes de l’année (et
des éventuels bénéfices accumulés précédemment). Il dépendra donc des résultats reportés et du bénéfice de l’année.
La condition préalable à la distribution d’un dividende, est la constitution d’un fond de réserve, et l’obligation légale de
provisionner pour autant que cette réserve n’atteigne pas encore 10% du capital social (ATTENTION: différence entre le CS
10%, et le cours – 5%, Partie VI, 5.1). Il est encore possible de provisionner au delà de ces 10% légaux du capital social.
Cette condition est reprise dans le CS aux articles 320, §1er (pour une SPRL). 428 (pour une SCRL), et Art.616 (pour une SA):
“L’assemblée générale fait annuellement, sur les bénéfices nets, un prélèvement d’un vingtième au moins, affecté à la
formation d’un fonds de réserve ; ce prélèvement cesse d’être obligatoire lorsque le fonds de réserve a atteint le dixième du
capital social.”
Pour autant que les statuts de la société n’indiquent pas d’autres obligations de constitution d’une réserve indisponible, la
distribution des dividendes est régie par l’Assemblée Générale ordinaire sur base du critère énoncé aux articles 320, § 1er
(pour une SPRL), 429, § 1er (pour une SCRL) et 617 (pour une SA) (Partie VI, Chap , 5.2):
« Aucune distribution ne peut être faite lorsqu'à la date de clôture du dernier exercice, l'actif net tel qu'il résulte des comptes
annuels est, ou deviendrait, à la suite d'une telle distribution, inférieur au montant :
- du capital libéré ou, si ce montant est supérieur, du capital appelé, (pour une SPRL/SA)
- de la part fixe du capital ou du capital libéré lorsque celui-ci est inférieur à la part fixe du capital (pour une SCRL),
augmenté de toutes les réserves que la loi ou les statuts ne permettent pas de distribuer.
Par actif net, il faut entendre le total de l'actif tel qu'il figure au bilan, déduction faite des provisions et dettes.
Pour la distribution de dividendes et tantièmes, l'actif ne peut comprendre :
1° le montant non encore amorti des frais d'établissement;
2° sauf cas exceptionnel à mentionner et à justifier dans l'annexe aux comptes annuels, le montant non encore amorti des
frais de recherche et de développement.»
L’actif net de la société en question ne peut donc devenir inférieur au capital après distribution des dividendes.
Le dividende ne sera du à l’actionnaire que s’il existe suffisamment de bénéfice et s’il a été décidé par l’assemblé générale
(Partie IV, Chap 2, 2.2.2).
La définition du Capital illustre également cette notion: « Le capital est une notion abstraite, d’ordre juridique et comptable
qui ne répond à aucun bien déterminé et n’est que le chiffre au-dessous duquel les associés se sont interdit de ramener la
valeur de l’avoir net par des distributions de dividendes. Il s’oppose à l’avoir social, donnée concrète d’ordre économique,
comprenant tous les biens que les associés ont mis en commun avec leurs accroissements » (Cass. 24 mai 1955). (Partie VI,
Chap. 2, 2.1)
En outre, dans le cas d’un SA, il est possible de distribuer des « dividendes intérimaires» (ou «acomptes sur dividende»)
(Article 618 du CS, Partie II, Chap. 1, 1b). Il s’agit d’acomptes à imputer sur le dividende qui sera distribué sur les résultats de
l’exercice après l’approbation des comptes annuels. Ce n’est pas possible dans le cadre d’une SPRL.
Enfin, tout non-respect des conditions de distribution de dividendes est sanctionnable (Art. 320 §2 pour une SPRL, Art. 429
§2 pour une SCRL et Art. 619 pour une SA) :
«Toute distribution faite en contravention du § 1er / des articles 617 et 618 doit être restituée par les bénéficiaires de cette
distribution si la société prouve qu'ils connaissaient l'irrégularité des distributions faites en leur faveur ou ne pouvaient
l'ignorer compte tenu des circonstances. »
52
Le rachat d’action propre pose, au départ, un problème juridique, car il est difficile d’établir un contrat avec soi-même.
Mais l’action de la société est un titre négociable, les droits sont incorporés à ce titre et donc il est concevable de considérer
que l’action survit à sa possession par son émetteur.
Dès lors que juridiquement il est admis que le rachat d’action est possible, comme il est un peu à l’encontre des principes
normaux d’achat et de vente de titre, il y a une législation spécifique pour encadrer ce rachat (Loi date de 1991, assouplie
par un AR le 08/10/2009 selon la traduction en droit Belge des directives européennes).
Tant que les actions propres sont conservées par la société, il y a constitution d’une réserve indisponible qui est égale à la
valeur d’acquisition des cations. De plus, les droits de vote liés à ces actions sont suspendus.
Le CA peut également décider de supprimer les dividendes versés pour ces actions, sinon ces coupons restent disponibles
et attachés jusqu’à la revente de ces actions (art. 622 du code des sociétés).
L’article 625 du même code signale qu’en cas d’acquisition frauduleuse des actions, ces dernières sont nulles de plein droit
(leur propriétaire ne peut jouir des droits relatifs aux actions).
L’article 627 du code des sociétés précise que les actions acquises par une filiale de la société sont considérées comme
étant acquises par la société mère et donc l’acquisition doit respecter les mêmes règles.
Les articles 631 et 632 précisent les modalités des participations croisées. Ce phénomène est apparenté au phénomène du
rachat d’action. En effet, cette participation croisée est le rachat mutuel entre sociétés (qui sont autres que des filiales
directes), d’action de l’un et de l’autre. Si l’on effectue cette opération, la limite de la participation réciproque ne peut être
supérieure à 10%. Si la participation est supérieure à 10%, le droit de vote lié aux actions allant au-delà des 10% est
suspendu.
Références:
54
29. Une société peut-elle prêter son assistance financière à quelqu’un qui veut devenir son actionnaire ? Si oui, à
quelles conditions ?
Depuis le 1er janvier 2009, le financement de l’acquisition de sociétés est facilité par la suppression de l’interdiction de
l’assistance financière, à savoir l’octroi par une société d’avances de fonds, de prêts ou de sûretés en vue de l’acquisition de
ses titres par un tiers. Cette réforme devrait, sous certaines conditions qui restent très strictes, améliorer la sécurité
juridique des opérations du type « LBO » (Leveraged Buy Out) qui consistent, par différentes techniques, à financer
l’acquisition d’une société en utilisant ses réserves distribuables.
Etant donné le risque que la société court en effectuant ce genre de manoeuvre, l'assistance financière est fortement
réglementé. Le soutien financier de la société peut se faire sous les conditions suivantes :
Références:
Partie 7 : Le capital / point 5.4 : Protection du capital/Assistance financière
http://www.barreaudeliege.be/actu/acquisition%20d%27une%20soci%C3%A9t%C3%A9%20-%20br%C3%A8ve.pdf, François
Moïses, le 27/12/2014
55
Phase précontractuelle :
Pour les grosses transactions les actionnaires vendeurs s'entourent souvent de conseillers juridique et financier (banque
d'affaires).
Les candidats acheteurs auront accès à ces documents après avoir signé un accord de confidentialité et se
baseront sur ces documents pour leur audit.
De plus en plus souvent les vendeurs font faire une vendor due dilligence (VDD) qu'ils mettent à disposition des
potentiels acquéreurs.
56
Les candidats doivent alors remettre une offre contraignante (binding offer) accompagné d'une convention de cession
d'action contenant les modification qu'ils veulent y apporter (mark-up version).
Le vendeur offrira souvent une exclsuvité limitée au candidat qui a l'offre la plus intéressante.
57
58
--> seuls des mécanismes contractuel permettent de pallier à l'imperfection du régime légal.
on ajoute donc des clauses de garantie dans les conventions de cessions d'action.
on distingue les déclarations du vendeurs (representations and warranties) et les garanties du vendeurs (indemnification).
Les déclarations vont décrire la situation de l'entreprise et les différentes composantes.
Elles ont un effet préventif car cela force l'acheteur à faire sa propre analyse de la société.
l'acheteur peut alors accepter ou refuser et faire une déclaration spécifique au risque encouru.
Elles ont aussi un aspect curatif car le vendeur s'engage a indemniser l'acheteur en cas de déclaration inexacte.
Les garanties vont décrire les sanctions des déclarations puisque le vendeur s'engage a indemniser l'acheteur en cas de
violation de l'une de ses déclarations.
Les déclarations du vendeurs couvrent uniquement les faits dont la cause ou l'origine est antérieur au transfert d'action ou
s'il s'avère que certains faits étaient inexacts ou décrit de manière incomplète.
Les déclarations couvrent généralement les domaines telles que la structure et organisation de la société, la situation
financière, éléments d'actifs, engagement contractuels, actions et leur cessions.
Il peut aussi y avoir des exceptions aux déclarations (réserves ou disclosures).
ie : la société n'a aucun litige a l'exception de ceux mentionnés dans l'annexe X.
disclosure letter = document qui rassemble toutes les disclosures
Le vendeur peut limiter sa responsabilité en formulant ses déclarations et les temperant par des réserves en stipulant que c
n'est pas de manière absolue mais to the best knowledge ou en les limitant dans le temps d'une période déterminée.
les montants peuvent également être limité soit à un plafond de garantie ("cap"), un montant unitaire par réclamation
("minimis") ou un montant de seuils cumulé de réclamation ("basket").
Les conventions de cessions prévoit également les formes d'appel à la garantie :
Les formes et délais dans lequel l'acheteur doit faire appel a la garantie lors de la découverte du fait.
l'obligation d'ajouter une description précise des faits et d'évaluer les dommage subit ainsi que la réparation
demandée
La clause de garantie prévoit généralement que l'indemnisation à charge du vendeur est égal au montant du dommage.
Il y a souvent une "garantie de la garantie" qui est demandé au vendeur pour sécuriser les paiements. Cette garantie peut
être faite sous forme de caution d'une partie du prix de la vente, ..
En cas de contentieux il est important de préciser le droit et la juridiction applicable. En pratique c'est souvent l'arbitrage à
la place du judiciaire (cepani, icc), car il est souvent fait par des personnes plus au fait de la réalité économique que les
magistrats.
Attention au fait qu'une clause d'arbitrage doit exclure totalement le recours au pouvoir judiciaire
résumé du process sur le pdf 141
Références:
partie VII cession d’entreprise
59
Partie II
Le recours aux déclarations et garanties du vendeur s’est généralisé dans la pratique car le droit belge ne contient aucune
législation spécifique sur la garantie que le vendeur d’actions doit fournir lors de la cession.
Dans le cas d’un recours (si l’acheteur a été lésé lors de l’acquisition d’actions), l’acheteur doit se baser soit sur le droit
commun, soit sur les clauses de garanties contenues dans la convention de cession.
Le recours basé sur le droit commun trouve son fondement :
· soit dans l’absence de réunion de toutes les conditions essentielles requises pour valider l’existence d’un contrat
(capacité de contracter, un consentement exempt de tout vice de la partie qui s’oblige, un objet certain, une cause
licite)
· soit dans l’obligation de garantie que le vendeur est tenu de fournir en vertu de l’article 1644 du code civil => garantie
pour vice caché.
Mais l’efficacité de ces recours semble dans la pratique n’apporter qu’une réponse insatisfaisante aux attentes de
réparation de l’acquéreur déçu.
60
61
Définition :
L’opération par laquelle deux ou plusieurs sociétés transfèrent à une autre société, nouvelle ou existante, l’intégralité de
leur patrimoine, activement et passivement, par suite de leur dissolution sans liquidation, moyennant l’attribution à leurs
actionnaires d’actions de cette société et, le cas échéant, d’une soulte en espèces qui ne peut excéder le dixième de la
valeur nominale des actions attribuées ou, à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable.
B- Fusion par constitution d’une société nouvelle → La société à laquelle le patrimoine des sociétés transférantes est
apporté est une nouvelle Société
Conditions de fond
1- L’objet de la société à laquelle le patrimoine des sociétés transférantes est apporté
doit être identique ou similaire ou englober celui de la société absorbée.
2- Anciennement, la fusion n’était possible qu’entre sociétés de droit belge. La dixième
Directive sur le régime juridique des fusions transfrontalières permet la fusion entre
sociétés de nationalités différentes (au sein de l’Union Européenne). Ce régime a
été transposé en droit belge par une loi du 8 juin 2008 (articles 772/2 et suivants du
Code des sociétés).
3- La fusion de sociétés de formes juridiques différentes est possible mais une SPRL
ou une société coopérative ne peut absorber une autre société que si les associés
de cette autre société remplissent les conditions requises pour acquérir la qualité
d’associé de la société absorbante.
62
Le dépôt du projet de fusion fait l’objet d’une mention aux annexes du Moniteur belge.
- L’organe de gestion de chaque société concernée prépare un rapport écrit et
circonstancié à l’attention de l’assemblée générale
- qui expose la situation patrimoniale des sociétés appelées à fusionner, et
qui explique et justifie, du point de vue juridique et économique, l’opportunité, les
conditions, les modalités et les conséquences de la fusion,
- qui expose les méthodes suivies pour la détermination du rapport d’échange des
actions, l’importance relative donnée à ces méthodes, les valeurs auxquelles
chaque méthode aboutit, les difficultés éventuellement rencontrées et le rapport
d’échange proposé.
Références:
Cours LLSMG 2057 : PARTIE VIII – RESTRUCTURATIONS D’ENTREPRISES
Chapitre I – Introduction, Chapitre II – Fusion
63
Effet de la scission:
Les conditions, les formalités et les effets de la scission sont identiques à ceux de la fusion.
Cession de branche d'activité: opération par laquelle une société transfère (elle cède) une branche d'activité à la
société bénéficiaire, les actifs et les passifs se rattachant à la branche d'activité concernée.
(Universalité = l'intégralité du patrimoine de la société apporteuse (ou cédante), activement et passivement ><
Branche d'activité = un ensemble au sein duquel, s'exerce une activité autonome qui est susceptible de fonctionner
par ses propres moyens).
Effets de la cession:
Les effets sont les mêmes que ceux que la loi accorde aux fusions et scissions (sans qu'il y ait disparition de la société
apporteuse ou cédante).
L'opération d'apport ou de cession ne devient opposable aux tiers qu'au moment de la publication de l'acte aux
annexes du Moniteur belge.
Les créanciers de chacune des sociétés concernées dont la créance est antérieure à la publication de l'acte constatant
la fusion aux annexes du moniteur belge et qui n'est pas encore échue ont, dans les deux mois de cette publication, le
droit d'exiger une sureté. La société débitrice de cette créance peut cependant écarter cette demande en remboursant
anticipativement la créance.
La société apporteuse reste solidairement tenue des dettes certaines et exigibles au jour de l'apport qui sont
transférées à une société bénéficiaire (A766 C.soc). Cette responsabilité est limitée à l'actif net conservé par la société
apporteuse en dehors du patrimoine apporté (A767 C. soc).
Références:
Cours 5, partie VIII
64
Le Code Buysse considère que le rôle des actionnaires des sociétés non cotées consiste notamment à « fixer les règles du
jeu, le cas échéant sous la forme d’une convention entre actionnaires ». Il encourage donc la conclusion de conventions
d’actionnaires pour formaliser les droits et obligations essentiels que les actionnaires contractent les uns envers les autres.
Opposabilité aux tiers – publication aux Annexes du Moniteur belge Document non public, non-opposabilité
aux tiers
Publicité Confidentialité
Utilité - Dans une joint-venture : s’assurer que le partenaire reste intéressé à la société
65
Exemple 1 A et B s’interdisent expressément de céder l’un quelconque des Titres qu’ils détiennent actuellement ou
viendraient à détenir ultérieurement pendant une durée de 3 ans dans l’intérêt social de la société.
Exemple 2 A et B peuvent céder leurs titres à l’une de leurs sociétés liées pour autant que cette dernière adhère au
présent Pacte. Le cédant et la société liée demeurent solidairement tenus des obligations. Le cédant
bénéficie d’une option d’achat irrévocable et inconditionnelle.
Remarque : les clauses léonines sont interdites (art.32 C.soc.)
Clauses de sortie
- Sortie conjointe :
« Droit de suite » ou « tag along »
« Obligation de suite » ou « drag along »
- Offre alternative :
Chaque partie propose le prix sur la base duquel elle acceptera de conclure, l’option étant réputée levée par celui qui aura
offert le prix le plus élevé
- Options croisées : « Roulette russe » : l’une des parties initie la procédure en indiquant un prix et laisse à l’autre partie le
choix de vendre ses actions au prix indiqué ou d’acheter les actions de l’initiateur au même prix.
Clauses d’options
- L’option d’achat (ou promesse de vente, « call ») est un engagement d’un actionnaire à vendre ses actions au bénéficiaire
de l’option au prix convenue, en cas d’exercice de l’option.
- L’option de vente (ou promesse d’achat, « put ») est un engagement d’une personne – actionnaire ou non – d’acheter les
actions à un prix convenu en cas d’exercice de l’option.
Le bénéficiaire de l’option – d’achat ou de vente – reste toujours libre d’exercer ou non l’option qui lui a été consentie.
Licéité
Consécration de la licéité des conventions de vote. Il s’agissait d’un pacte de votation contenu dans une disposition
testamentaire par laquelle le testateur spécifiait qu’en vue du respect du caractère familial de sa société, sa fille soit
assurée de conserver son poste d’administrateur et une rémunération. (3 conditions à respecter – art.551 C.soc. à voir
question 40)
Organisation et fonctionnement de l’AG
1- Aménagement des pouvoirs respectifs de l’AG et du CA.
2- Engagement de vote dans un sens déterminé
3- Renforcement des conditions de quorum et de majorité
Organisation et fonctionnement du CA
1- Nomination des administrateurs
2- Majorités renforcées
66
Définition
On appelle clauses d’agrément des clauses par lesquelles la décision de céder les actions est soumise à l’agrément d’un
organe de la société — le conseil d’administration ou l’assemblée générale — ou à un comité, ou encore à une personne
désignée dans le pacte syndicataire.
Lorsque le droit de refuser l’agrément est conféré au conseil d’administration — ce qui est généralement le cas lorsque la
clause figure dans les statuts —, ce droit doit être exercé dans le respect de l’intérêt social (voir conditions de validité).
Un tel mécanisme permet de s’assurer que la société ne passe pas sous le contrôle de personnes indésirables (concurrents,
personnes insolvables acquérant des actions non entièrement libérées, etc.) ou que le cercle des actionnaires reste
composé de gens qui s’entendent bien.
On appelle les clauses de préemption et de préférence des clauses qui ont pour but commun d’obliger l’actionnaire qui
souhaite céder ses actions à les proposer d’abord aux personnes désignées par cette clause avant de pouvoir les vendre à
un tiers.
De nombreuses variantes se rencontrent en pratique :
· dans la clause de « first refusal », l’une des plus simples, lorsqu’un actionnaire s’apprête à vendre tout ou partie de ses
actions, il doit en informer les bénéficiaires de la clause (généralement par l’intermédiaire du conseil d’administration), qui
peuvent alors acheter les titres par priorité par rapport au tiers, soit pour le prix offert par le tiers candidat, soit pour un
prix déterminé dans le contrat, dans les statuts ou par un expert ;
·dans la clause de « first offer », le candidat vendeur qui souhaite céder ses titres doit, avant même d’avoir un candidat
acquéreur, communiquer son intention aux bénéficiaires de la clause, qui peuvent alors négocier avec le candidat vendeur
le rachat de ses titres;
·les clauses de « first offer » et de « first refusal » peuvent être combinées : si les parties ne parviennent pas à s’entendre
sur le prix avec les bénéficiaires du droit de « first offer », le candidat vendeur est libre de chercher un tiers acquéreur. Dès
l’instant où ce dernier est trouvé, le candidat vendeur doit à nouveau offrir ses titres par priorité aux bénéficiaires du droit
de préférence, au prix convenu dans la clause.
Conditions de validité
Il faut distinguer les conditions de validité de clauses restreignant la cessibilité des titres dans leurs ensemble (voir art 510,
Alinéa 1&2) et celles particulièrement liée aux clauses d’agrément et de préemption.
67
La définition de l’intérêt social a fait l’objet de nombreuses controverses en doctrine. On peut toutefois regrouper
schématiquement les différentes conceptions proposées autour de deux pôles : d’un côté, les partisans d’une conception
restrictive et strictement financière de l’intérêt social (la « création de valeur pour l’actionnaire », voir la décision « Fortis »
de la Cour d’appel de Bruxelles du 8 décembre 2008); de l’autre côté, les adeptes d’une conception plus extensive, dite
entrepreneuriale, qui inclut dans l’intérêt social d’autres considérations liées à la continuité de l’entreprise (prise en
compte de l’intérêt d’autres « stakeholders » que les seuls actionnaires).
Le Code des sociétés précise que la condition de conformité à l’intérêt social doit être vérifiée «à tout moment».
Exemple
Procédure d’agrément
1. L’Actionnaire A pourra, à tout moment entre [première date] et [seconde date], céder une partie de ses Actions A
qui ne pourra excéder 49 % des Actions A à un Co- Investisseur, pour autant que (i) ce dernier soit agréé par le
conseil d’administration de la Société et (ii) ce dernier adhère au présent Pacte.
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Reference
Partie IX – Chap II – pt 1.2 & 2.1
69
Définition
Une convention de vote est un contrat par lequel les parties s'engagent à exercer le ou leurs droits de vote de la manière
convenue (désignation d'un mandataire commun, concertation préalable..)
Une convention de vote peut être établie dans le but de répondre à de nombreux objectifs dont, les plus courants:
assurer la stabilité du pouvoir, dans une entreprise familiale ou joint-venture (ex.)
Renforcer le pouvoir d'un actionnaire minoritaire en lui assurant des droits plus larges que ceux auxquels il aurait
normalement droit
Portée des conventions de vote varie en fonction de ces objectifs
engagements ponctuels (ex : réaliser une augmentation de capital)
engagements plus étendus dans le temps
Formes1
Les conventions de vote peuvent prendre une :
forme contractuelle (statutaire ou extra-statutaire) : elles comportent des directives strictes et précises que
devront respecter et transposer les suffrages des actionnaires ou prévoient la tenue d'une réunion préalable à
l'assemblée générale en vue de déterminer la politique à suivre
forme sociétaire, par la création d'une société « holding » à laquelle les actionnaires font apport de leurs titres
pour qu'elle exerce les droits y afférents
Conditions de validité
La licéité des conventions de vote a été consacrée par un arrêt de la Cour de cassation du 13 avril 1989 (relativement
récent)2. La Cour a reconnu la validité des conventions de vote tout en la subordonnant au respect de 3 conditions :
qu'elles ne suppriment pas le droit de l'actionnaire de participer aux décisions sociales (ne peuvent pas court-
circuiter les organes)
qu'elles soient conformes à l'intérêt de la société ele-même
qu'elles soient exemptes de toute idée de fraude
La légalité des conventions de vote a été consacrée dans la loi en 1991 et se trouve à l'article 551 du Code des sociétés. Cet
article consacre le principe de légitimité des conventions de vote tout en posant des conditions de validité : elles « doivent
être limitées dans le temps et être justifiées par l'interêt social à tout moment ».
Art. 580.
§ 1er. L'exercice du droit de vote peut faire l'objet de conventions entre obligataires.
Ces conventions doivent être limitées dans le temps et être justifiées par l'intérêt social à tout moment.
Toutefois, sont nulles :
1° les conventions qui sont contraires aux dispositions du présent Code ou à l'intérêt social;
2° les conventions par lesquelles un obligataire s'engage à voter conformément aux directives données par la société,
par une filiale ou encore par l'un des organes de ces sociétés;
3° les conventions par lesquelles un obligataire s'engage envers les mêmes sociétés ou les mêmes organes à approuver
les propositions émanant des organes de la société.
§ 2. Les conventions entre obligataires qui sont contraires aux articles 510 et 511 sont nulles.
§ 3. Les votes émis en assemblée générale en vertu des conventions visées au § 1er, alinéa 2, et au § 2 sont nuls. Ces
votes entraînent la nullité des décisions prises à moins qu'ils n'aient eu aucune incidence sur la validité du vote
intervenu. L'action en nullité se prescrit six mois après le vote.
70
Cette limitation se justifie eu égard au principe selon lequel l'actionnaire doit tjs conserver son droit de participer aux
décisions collectives et ne peut être privé irrévocablement et irrémédiablement de son droit de vote, considéré comme
d'ordre public3.
La jurisprudence a développé une conception large de l’intérêt social (qui prend en compte les intérêts des actionnaires
mais aussi ceux des travailleurs et stakeholders).
L'intérêt social est très volatile au fil du temps (en raison de la configuration de l'actionnariat, la croissance de la société,
l'intérêt dont elle fait l'objet de la part d'investisseurs/ repreneurs, la conjoncture économique..).
=> un vote émis à un moment déterminé en vertu d'un pacte de votation, qui pouvait être considéré comme licite au
moment de sa conclusion, pourrait être remis en cause dans l'hypothèse où les dispositions de ce pacte auraient entre-
temps cessé d'être justifiées par l'intérêt social.
Types de clauses
Sanctions
nullité des conventions (art. 551, §1er, alinéa 2) : conventions contraires au Codes des sociétés sont nulles
nullité des votes (art. 551, §1er, alinéa 3): les votes émis en vertu des conventions visées à l'alinéa 2 du 1 er
paragrathe de l'article 551 sont nuls.
71
Le concept de juste motif n'a pas de définition juridique, elle est à l'appréciation du juge qui accepte ou non les raisons
invoquées comme tel.
Toutefois, la jurisprudence considère des cas communs pouvant être considérés comme des justes motifs:
1. Manquement d'un actionnaire conduisant à un blocage ou un dysfonctionnement des organes sociaux de la société
(point 4.2.1)
1bis Adoption de résolution irrégulières
2. Abus de Majorité ou Minorité pour imposer décisions non conformes à l'intérêt social (point 4.2.2)
3. Mésintelligence grave entre associés (point 4.2.3)
(chapitre 1, paragraphe 3)
Une faute est considérée comme une condition suffisante, mais pas nécessaire pour être un juste motif.
La liste n'est pas considérée comme exhaustive (puisque pas de définition juridique).
2. Abus de majorité/minorité:
En général, un actionnaire majoritaire qui oriente les décisions favorisant ses propres intérêts.
Oralement, le professeur a définit une victime d'abus de la façon suivante:
Un actionnaire peut être victime d'abus s'il retire moins d'avantage que de tort que lui fait le vote d'une décision de l'AG.
Un juste motif est porté à l'encontre d'un ou de plusieurs actionnaires, faisant l'objet de l'action de procédure d'exclusion,
ou justifiant la demande de procédure de retrait.
Références:
Partie X, chapitres 1 et 2, point 4 "Notions de « justes motifs »
72
Afin de financer une entreprise, l’entrepreneur peut notamment procéder à une augmentation de capital en faisant
intervenir des tiers.
L’appel public à l’épargne ne consiste par contre pas en une offre publique d’instruments financiers si l’offre :
ne vise que des investisseurs professionnels
est faite à moins de 150 personnes
nécessite une contrepartie d’au moins 100.000 euros par investisseurs
est d’un montant total inférieur à 100.000 euros sur une période de 12 mois
Concernant les conditions de soumission, l’offre ne pourra être faite que si la FSMA a donné approbation au préalable au
prospectus décrivant l’opération et qui a été publié.
Cette condition préalable ne s’applique pas pour certaines parts de sociétés coopératives (à certaines conditions) ainsi que
pour l’opération de crowdfunding.
Références:
Loi du 16.06.2006 sur les offres publiques d’instruments de placements et aux admissions d’instruements financiers à la
négociation sur des marchés réglementés, article 3, §1er et article 20
Cours du 01.12.2014, Partie XII sur les notions de droit bancaire et financier, Chapitre 2, notions de droit financier, 1 L’appel
public à l’épargne
73
organiser efficacement les marchés financiers : organisation + contrôle des professions d’intermédiaire financier ;
assurer l'intégrité et la transparence (ambigu) des marchés financiers : organisation des marchés et de leur
interactivité au niveau international.
assurer protection et égalité de traitement des investisseurs : assurer l’information adéquate des investisseurs et
leur accès égal aux opportunités des marchés financiers.
Moyen utilisé :
- imposition de devoirs aux intermédiaires (connaître leur client et le conseiller dans certains cas, etc.) (Cf. cours
du 01/12/2015 pg9 ‘Chapitre II – Notions de droit financier’, ‘2 Protection des consommateurs de produits
financiers – intégrité des marchés’, ‘2.2 Principales obligations des intermédiaires financiers’)
- imposition de la publication de prospectus d’émission (Cf. cours du 01/12/2015 pg8 ‘Chapitre II – Notions de droit
financier’, ‘1 L’appel public à l’épargne’, ‘1.3 Le prospectus’) et d’informations périodiques par les émetteurs
d’instruments financiers diffusés dans le public ou admis aux négociations sur un marché réglementé.
‘L’égalité d’accès aux opportunités du marché sera assurée […] par des règles interdisant les « abus de marché » et
l’exploitation d’« informations privilégiées » et par des règles imposant pour certaines opérations une procédure
spéciale garantissant l’égalité de traitement de tous les investisseurs (procédures d’introduction en bourse,
OPA/OPE, changement de contrôle d’une société cotée).’
Définition :
(article 2, 14° de la loi du 2 août 2002 relative à la surveillance du secteur financier et des services financiers)’ (
http://www.fsma.be/fr/Supervision/fm/ma/mm/Article/faq/faq1mm.aspx#voorkennis)
74
‘Toute société dont les titres sont admis sur un marché réglementé belge (Euronext) doit « rendre publique immédiatement
toute information privilégiée qui les concerne directement, en ce compris tout changement significatif concernant des
informations qui ont déjà été rendues publiques. Cette information comprend des données financières si l'émetteur en
dispose » (article 11, § 1er, al. 1er, de la loi du 2 août 2002). ‘
‘La diffusion d’information privilégié est immédiate (peut être reportée dans certains cas « pour autant que ce report ne
risque pas d'induire le marché en erreur et que l'émetteur soit en mesure d'assurer la confidentialité de ladite information
». Mais : La FSMA doit être informée de l’existence d’une information privilégiée non diffusée. Elle peut ainsi accroître sa
vigilance dans la surveillance des transactions en bourse sur les instruments de cette société).’
1° qui dispose d'une information dont elle sait ou devrait savoir qu'elle a un caractère privilégié :
a) d'acquérir ou de céder, ou de tenter d'acquérir ou de céder, pour son compte propre ou pour le compte d'autrui,
directement ou indirectement, les instruments financiers sur lesquels porte l'information (...);
b) de communiquer une telle information à une autre personne, si ce n'est dans le cadre normal de l'exercice de son travail,
de sa profession ou de ses fonctions;
c) de recommander à un tiers d'acquérir ou de céder, ou de faire acquérir ou céder par une autre personne, sur la base de
l'information privilégiée, les instruments financiers sur lesquels porte l'information (...);
Toute personne ne respectant pas ces interdiction se rendra coupable de ‘délit d’initié’.
Les personnes qui ont une position (information) privilégié ne peuvent pas agir en profitant d’informations sensibles (notion
d’équité entre investisseurs potentiels, pas de guerre de l’informations).
Pour info, le même article 25 (Article 25, § 1er, 1°, de la loi du 2 août 2002) interdit les manipulations du cours de bourse de
titres cotés par la diffusion d’informations fausses ou trompeuses ou par la réalisation d’opérations artificielles en bourse
qui donnent une fausse impression de l’activité de marché
‘(…)
a) qui donnent ou sont susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses sur l'offre, la demande ou le cours
d'un ou plusieurs instruments financiers; ou
b) qui fixent, par l'action d'une ou de plusieurs personnes agissant de concert, le cours d'un ou plusieurs instruments
financiers à un niveau anormal ou artificiel,
(…)
3° d'effectuer des transactions ou de passer des ordres qui recourent à des procédés fictifs ou à toute autre forme de
tromperie ou d'artifice;
4° de diffuser des informations ou des rumeurs, par l'intermédiaire des médias, via l'Internet ou par tout autre moyen, qui
donnent ou sont susceptibles de donner des indications fausses ou trompeuses sur des instruments financiers, alors qu'elle
savait ou aurait dû savoir que les informations étaient fausses ou trompeuses; (…)’
75
Un exemple de jugement rendu à Charleroi pour un délit d’initié est consultable à l’annexe 5 du portefeuille de document
du cours du 01/12/2015 : Le chef comptable d’une entreprise a profité d’une information dont il disposait par sa qualité de
comptable pour acheter des actions avant que les comptes de l’exercice 1992 ne soient rendus public, à savoir une
croissance du bénéfice net de 72% en 1992.
Préambule : double fonction du droit financier (cours du 22/09/2014, ‘Chapitre II – Introduction au droit financier, ‘2
‘Objets, fonctions et texte du droit financier’, pg 4)
76
Tout commerçant peut demander la protection de la justice en vue de se réorganiser et ce, de 2 manières. La première se
voit rarement en pratique.
Le médiateur d’entreprise et la réorg. amiable
Le commerçant peut demander au Tribunal de Commerce la désignation d’un médiateur « en vue de faciliter la
réorganisation de son entreprise » (Loi du 31/1/2009, Art 13). La procédure peut aboutir à un accord amiable
extrajudiciaire (avec tout ou partie des créanciers).
La réorganisation judiciaire
L’Art. 16 de la même Loi prévoit qu’un commerçant peut introduire une procédure en réorganisation judiciaire en
vue de « préserver, sous le contrôle du Juge, la continuité de tout ou partie de l’entreprise en difficulté ou de ses
activités ».
Procédure : dépôt au greffe du Tribunal de commerce d’une requête en réorganisation judiciaire comprenant :
(Art. 17§2)
o Un état actif et passif de l’entreprise et un compte de résultat datant de maximum 3m
o Les informations financières nécessaires à la compréhension de la situation
o Les informations relatives aux causes
o L’objectif de la requête
o Le cas échéant, le mesure qui devraient permettre un redressement de la situation.
A lire : Article 17 §2
Compléments
Dès le moment du dépôt de la requête
Impossibilité d’être déclaré en faillite.
Sursis temporaire contre la réalisation forcée de ses biens
o Sursis de max. 6 mois (possibilité de prolongation de 6 mois).
o Publication au Moniteur : Opposition possible par des tiers éventuels pdt 1 mois
o Facultatif : désignation de :
§ un ou plusieurs médiateurs à la demande du commerçant
§ un administrateur provisoire en cas de faute grave, de mauvaise foi dans le chef du débiteur ou à la
demande d’un tiers
La période de sursis ne met pas fin aux contrats en cours mais le débiteur peut en suspendre l’exécution (à l’exception de
certains créanciers : créanciers gagistes ou jouissant d’une sûreté financière
Cette procédure peut mener à trois solutions pour préserver l’entreprise :
un accord amiable entre le débiteur et deux ou plusieurs créanciers, sous la surveillance du tribunal. L’accord est
constaté par le tribunal. Ce jugement met fin au sursis
un plan de réorganisation qui comprend toute renonciation de créanciers ou toute modalisation de leur créance
qui permet au débiteur de sortir de ses difficultés. Ce plan doit recueillir une majorité des votes (en nombre de
créanciers participant au vote et en importance de leurs créances). Ce plan doit être homologué par le tribunal
(contrôle du respect des formalités et des dispositions d’ordre public). Il est obligatoire pour tous les créanciers et
le débiteur. Le plan peut être révoqué en cas de non-respect de ses conditions par le débiteur
un transfert sous autorité judiciaire qui est la dernière solution envisagée par la loi. Il s’agit de faire se poursuivre
l’activité de l’entreprise dans un autre cadre. L’homologation du transfert libère le cessionnaire de toutes les
autres obligations de l’entreprise dont il a acquis certains actifs et passifs (et du personnel, le cas échéant)
Références: Cours du 24 novembre 2014, Faillite, réorganisation et liquidation : Chapitre 2, Point B et C, p. 3-4
AnnexeS “Brincks du 24/11”
77
3 conditions légales doivent être réunies pour que la faillite soit prononcée :
un commerçant: le débiteur qu’il soit personne physique ou personne morale doit avoir la qualité de commerçant
(soit exercer une activité commerciale) pour pouvoir être déclaré en faillite.
Dès lors, une association ou une personne physique non commerçante ne peut être déclaré en faillite.
L’association pourra être mise en dissolution judiciaire tandis que dans le cadre de la personne physique non
commerçante c’est la législation relative au Règlement collectif de dettes qui s’appliquera
une cessation de paiement: le commerçant doit cesser d’effectuer ses paiements de manière persistante dans le
temps
Une simple difficulté passagère de paiement peut être résolue notamment par l’introduction d’une requête en
réorganisation judiciaire afin de bénéficier d’un sursis
un ébranlement de crédit : le commerçant doit avoir perdu la confiance de ses créanciers (banquiers,
fournisseurs,...) au point qu’ils refusent tout octroi éventuel de crédit
La nationalité n’est pas un élément constitutif de la faillite mais est un élément déterminant car, en droit belge, le jugement
de faillite qui aura été prononcé par le Tribunal de Commerce aura un effet universel. Il sera relatif à l’ensemble du
patrimoine du failli peu importe où se trouvent les biens du débiteur failli.
Références:
78
Par défaut, la date de cessation de paiement intervient à la date du jugement déclaratif de la faillite. Cependant, le juge
peut fixer la date de la cessation de paiement à un moment qui précède le jugement déclaratif de la faillite, et ce jusqu’à
maximum 6 mois. La période entre la date de cessation de paiement (date fixée par le juge) et le jugement déclaratif de la
faillite forme la période suspecte. Tous les actes réalisés par le failli pendant cette période suspecte sont considérés comme
suspects et peuvent donc être remis en cause par le curateur. Le législateur vise ici les actes posés par le commerçant qui,
sentant sa faillite venir, décide d'agir d'une manière inacceptable pour ses créanciers. On peut songer au commerçant qui
fait des libéralités envers un proche ou à celui qui favorise un de ses créanciers au détriment des autres.
Exemple : sentant la faillite venir, un commerçant revend une partie de son stock à 10% de son prix réel à sa femme. Si cet
acte s’est passé durant la période suspecte, le curateur pourra annuler cette vente afin de récupérer les biens et pouvoir
rembourser les créanciers avec.
Dans certains cas exceptionnels, le juge peut fixer la date de cessation de paiement à une date antérieure à plus de 6 mois.
Cette exception concerne les personnes morales dont la dissolution a été décidée plus de 6 mois avant le jugement de
faillite et est applicable s’il existe des indices qu'elle a été menée dans l'intention de nuire aux créanciers. Dans ce cas, le
législateur autorise le tribunal à faire correspondre la date de cessation de paiement à celle de la décision de dissolution.
Exemple : depuis 12 mois, une société a vendu toutes ses activités et ne remplit plus son objet sociétal. Elle a donc été
“dissoute” il y a 12 mois par ses propriétaires. Dans ce cas, le législateur autorise le tribunal à faire correspondre la date de
cessation de paiement à celle de la décision de dissolution.
Références:
Références : Cours Partie XI (Réorganisation judiciaire, faillite et liquidation), Chapitre III, Partie C.3 (Page 7)
79
La dissolution est l’acte par lequel la société décide de mettre un terme à sa propre existence. La dissolution ne se confond
pas nécessairement avec la fin de l’activité sociale : la société peut continuer à exister pour les besoins de la liquidation.
La dissolution d'une société n'entraîne pas sa disparition, mais bien uniquement sa mise en liquidation. (2)
Après dissolution, la personnalité juridique subsiste. Le mandat des administrateurs et gérants prend fin. Un ou plusieurs
liquidateurs entrent en fonction.
La liquidation d’une société consiste à la conduire de sa dissolution à sa disparition pure et simple. Il faut terminer les
opérations en cours, rassembler les actifs et les vendre afin de rembourser les créanciers. Créanciers qui subissent la loi du
concours.
La liquidation d'une société est une opération consistant à transformer en argent les éléments de l'actif et à payer les dettes
sociales de la société, afin d'en apurer le patrimoine. (3)
S’il reste suffisamment de valeur dans la société après le remboursement des créanciers, les associés reçoivent le
remboursement de leur apport, augmenté du « boni de liquidation » (le reliquat des bénéfices non distribués, les plus-
values sur les apports et les investissements).
Les causes de dissolution sont multiples :
1. Dissolution de plein droit :
a. Arrivée du terme statutaire (la société peut être constituée pour une durée limitée)
b. Extinction de l’objet social (lorsque l’objet social est une carrière ou une mine)
2. Dissolution par la volonté des associés :
Majorités requises : art. 645, al C.Soc. Même quorum (50% du capital social) et majorité (3/4 des voix) que pour les
modifications statutaires.
La fusion et la scission sont des cas particuliers de dissolution volontaire
3. Dissolution pas décision judiciaire :
a. Dissolution pour justes motifs : l’ultime solution pour résoudre un conflit entre actionnaires est la
dissolution de la société. Le recours à cette possibilité doit évidemment rester exceptionnel et doit
intervenir uniquement si les autres modes de résolution des conflits sont inopérants. La dissolution pour
justes motifs sert à faire disparaître une société paralysée par une mésentente grave et persistante entre
associés. L’introduction d’une action en dissolution pour justes motifs n’est possible que s’il est constaté
au préalable l’inutilité des actions en retrait ou en exclusion. Outre la mésintelligence entre associés, il
existe d’autres motifs qui permettent la dissolution de la société. Le Code reprend une liste, non
exhaustive, de justes motifs. Une évolution intéressante s’est produite en cette matière. La nature des
justes motifs revêt un caractère de plus en plus économique. En conséquence, l’examen de ces motifs par
le juge ne doit ni porter sur l’existence d’une éventuelle faute d’un actionnaire, ni sur l’imputabilité de
cette faute. Le concept fondamental est la situation économique de la société, le fait qu’il y ait un blocage
qui paralyse l’entreprise. En ce sens, il a été considéré que tout associé en tort ou non devait pouvoir faire
constater que la société n’a plus d’avenir et que sa dissolution s’impose. (4)
b. Annulation de la société : par exemple, la constitution d’une société peut être annulée dans le cas où les
souscriptions de chaque fondateur sont annulées pour cause illicite. (5)
c. Dissolution judiciaire des sociétés inactives (art. 182 C.Soc., 3 comptes annuels non publiés)
d. Dissolution comme sanction pénale (art. 7bis du Code pénal)
e. Causes de dissolutions propres à certaines sociétés (p.ex., pour la SA, pertes graves subies par la société,
diminution de l’actif net sous le capital minimum)
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S’appliquent pour des conflits entre associés : Les procédures ont lieu en cas de conflits récurrents entre actionnaires,
signe d’une mésintelligence entre associés.
Les conflits se matérialisent par :
Blocage ou dysfonctionnement des organes sociaux
Abus de position dominante pour imposer des décisions contraires à l’intérêt social
…
Solutions : A mi-chemin entre le référé (décision rendue dans un court délai) et le fond (une dissolution étant une solution
ultime et radicale), un juge peut prononcer le retrait ou l’exclusion forcée d’un actionnaire.
La procédure est assez similaire dans les deux cas
Les principaux points communs sont les suivants :
Un demandeur et un défendeur
SA n'ayant pas fait ou ne faisant pas publiquement appel à l'épargne, SPRL et sociétés en commandite par actions
fermées.
C’est une procédure au fond. Instruction sous la forme des référés.
L’action doit être introduite devant le Président du Tribunal de Commerce de l’arrondissement judiciaire dans
lequel la société a son siège
Outre les différentes parties, la société est également appelée à comparaître et doit ensuite informer les porteurs
d’actions nominatives pour qu’ils puissent se joindre à la procédure et se porter acquéreur éventuel (par exemple
dans un souci la proportionnalité de leur participation).
Caractère subsidiaire : Même si les conventions et les statuts permettre parfois de régler ces conflits.
o Avis contraignant d’un tiers
o Option d’achat et de vente (croisées - cfr pt 2.5 conventions)
o Clause de sortie conjointe
o Clause d’exclusion
La procédure est tout de même recevable.
Etablissement d’un juste motif (La notion est importante, particulièrement pour la procédure d’exclusion).
o Manquement du défendeur (une action judiciaire peut parfois forcer l’exécution d’un engagement par un
associé. Dans ce cas, le juste motif ne sera pas établi).
o Abus de majorité ou de minorité
o Mésintelligence entre associés
A noter que :
o Le juste motif est imputable au comportement du défendeur et s’apprécie au regard de l’intérêt social.
o Il ne signifie pas toujours qu’une faute a été commise
o Ne peut être défini par voie statutaire ou conventionnelle
o Prise en compte du comportement du défendeur en une autre qualité qu’associé de la société.
Le prix : le Législateur est peu disert sur le sujet (pas de méthodes d’évaluation précises par exemple). Une grande
latitude est laissée au juge.
o Le juge fixe le prix s’il estime avoir suffisamment d’informations
o Le juge peut désigner un expert (réviseur par exemple)
o A quel moment se placer pour fixer la valeur des actions cédées ? La jurisprudence et la doctrine ne sont
pas unanimes. Dates possibles :
À l’introduction de la demande
Lors du dépôt du rapport d’expert
Lorsque le juge statue.
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Principe Forme d’expropriation d’un actionnaire. Vise à contraindre le défendeur à acheter les
Le défendeur est contraint de céder ses actions actions du demandeur
au demandeur
Objectif D’abord et toujours la protection de l’intérêt Vise à assurer la défense des intérêts de
social. Le juge statuera d’abord pour la l’associé concerné et ensuite, en ordre
continuité de la société. subsidiaire, la défense de l’intérêt social
En cas de demande réciproque :
Si un est fautif : exclusion
Si torts partagés : mise en balance prudente
des intérêts et cession de la participation de
moindre intérêt pour la société(exemples de
critères : capacité financière, know how)
Seuil requis pour Un ou plusieurs associés possédant ensemble : Aucun. Il est concevable que l’action soit
intenter la · Des titres représentant 30% des voix attachés introduite par la société ou une filiale
procédure à l’ensemble des titres
·OU Si des titres non représentatifs du capital,
alors c’est ramené à 20%
·OU des actions (valeur nominale ou pair
comptable) représentant 30% du capital
Contre qui l’action Contre le ou les associés dont l’exclusion est Contre l’associé à l’origine des justes motifs.
est introduite recherchée
Objet de la L’action porte sur tous les titres (même Tous les titres(cfr. art. 642 Code des Sociétés)
demande convertibles). Pas d’exclusion partielle.
L’exclusion doit être totale et régler
définitivement le conflit.
Références
Conventions entre actionnaires, pt 2.5 (cours du 17/11/2014)
Litige entre actionnaires (cours du 8/12/2014)
131114_Vanham_Les_procedures_d_exclusion_et_de_retrait.pdf (portefeuille de lecture cours du 8/12/2014)
Code des Sociétés
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