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La faute de gestion
Réalisé par: Sous l’appréciation de :
Nada OUMAALLI Pr. Saida GUENBOUR
INTRODUCTION
L’intérêt de traiter ce sujet est doublement justifié, l’environnement juridique des entreprises et les rapports
entre les différents acteurs se complexifient et multiplient les occasions de litige et de mise en cause des
dirigeants d’entreprise. Ce litige pourra compromettre l’avenir de la société, aussi l’avenir personnel du
dirigeant.
Problématique :
INTRODUCTION
Partie 2 : "La Faute de Gestion : Entre Pouvoir Discrétionnaire
Partie 1 : Analyse conceptuelle de la faute de gestion : du Juge et Critère de l'Intérêt Social" :
Chapitre 1:La faute de la gestion à la lumière de la jurisprudence
Chapitre I : Les aspects Inhérents à la Faute de Gestion :
Section 1 : Le Juge et la Faute de Gestion : Gardien de
Section 1 : Le concept de la faute de gestion : l'Équilibre Entre Liberté et Responsabilité
Section 2 : Responsabilité des Dirigeants : Établissement et
Section 2 : Comblement du vide juridique par la doctrine Moyens d'Exonération
La faute de gestion, par sa nature complexe, nécessite une exploration approfondie. Cette première partie
se consacre à une analyse détaillée de cette notion, débutant par les aspects Inhérents à la Faute de Gestion
(Chapitre 1). Ce dernier prépare le terrain pour l'examen des effets de cette dernière (Chapitre 2).
Chapitre I : Les aspects Inhérents à la Faute de Gestion
Le dirigeant de fait se caractérise par son immixtion dans des fonctions cruciales
pour la direction générale de l'entreprise, impliquant une participation continue et un
contrôle effectif et constant de la marche de la société. Un exemple concret est celui
d'un associé majoritaire prenant des décisions normalement attribuées au dirigeant.
Cour de cassation Française, Chambre commerciale, 9 juin 2022, 19-
24.026
La Cour de cassation considère qu’est dirigeant de fait « celui qui, accomplit en toute
indépendance une activité positive de gestion et direction de la société débitrice ». Il
peut donc voir sa responsabilité engagée.
La réforme de la loi 20-19 sur la société anonyme a introduit une présomption de solidarité en
matière de faute de gestion à l'encontre des administrateurs ou membres du Directoire. Même s'ils
n'ont pas participé aux actes répréhensibles des dirigeants, ces administrateurs ou membres du
Directoire peuvent être mis en cause s'ils avaient simplement connaissance de ces fautes sans les
révéler à la prochaine assemblée générale.
La faute de gestion représente le type de faute le plus délicat à établir, son évaluation se base sur le
comportement d'un administrateur diligent, actif et prudent, tenant compte du contexte temporel et des
circonstances spécifiques de l'affaire.
la faute de gestion peut être identifiée selon deux critères : le critère économique et le critère juridique. Sur le
plan juridique, la faute de gestion se manifeste lorsque le dirigeant ne gère pas la société dans l'intérêt
social, mais dans son intérêt personnel. En revanche, sur le plan économique, elle se traduit par une
mauvaise gestion financière ou matérielle de la part du dirigeant. Par conséquent, la détection de la faute de
gestion peut résulter de l'évaluation de l'expertise de gestion, telle que prévue par l'article 157 de la loi nº17-95
relative à la société anonyme. Cette mesure s'ajoute à l'expertise in futurum, telle que prévue par l'article 55 du
code de procédure civile.
Limiter la définition de la faute de gestion pourrait conduire à des abus, car les dirigeants sociaux
pourraient être tentés d'exploiter les failles découlant de cette limitation
Selon la doctrine majoritaire,la diversité des comportements fautifs associés à la
gestion, basée soit sur le critère d'un comportement prudent et avisé, soit sur la
validité des actes de gestion conformément au pouvoir légal accordé aux dirigeants
sociaux.
Chapitre II : Les manifestations dualistes de la faute de gestion :
La panoplie des fautes de gestion est étendue, rassemblant ainsi des actes positifs que
négatifs, pouvant relever un caractère de volonté, comme elle peut constituer le résultat
d’une simple imprudence ou négligence. La faute de gestion est caractérisée par des
La négligence se caractérise par l'omission d'une action qui aurait dû être accomplie.
Un dirigeant négligent adopte une attitude totalement passive, ne réagissant pas face
à une situation donnée. Cette passivité constitue un élément majeur engagent la
responsabilité du dirigeant social. Les tribunaux ont reconnu comme faute de gestion
les cas où les dirigeants adoptent cette attitude passive face aux difficultés financières
des sociétés. Un exemple concret est celui d'un dirigeant qui, par son attentisme,
permet à la dette sociale de s'accumuler, ne cherchant pas activement les fonds
nécessaires pour rétablir une trésorerie normale.
Le défaut de déclaration de cessation de paiement dans une société commerciale en
difficulté financière constitue également une faute .
un dirigeant qui persiste dans l'exploitation déficitaire de la société sans prendre de
mesures pour permettre un redressement commet également une faute de gestion
le manque de surveillance par le dirigeant social est une autre forme de négligence, se
traduisant par une carence dans l'exercice de ses fonctions. Cela s'applique
notamment aux administrateurs qui ne remplissent pas leurs obligations de
surveillance liées à leurs fonctions.
L'absence physique au sein de la société peut être considérée comme une faute de
gestion
Obligations dont le manquement constitue
une faute de gestion
Tous les comportements des dirigeants ne constituent pas nécessairement une faute de
gestion. Ces derniers bénéficient d'une marge d'erreur et de risque inhérente au
rythme imposé par la vie des affaires.
Le droit à l'erreur est reconnu aux dirigeants, et de mauvais résultats issus d'une
décision ne sont pas, en soi, suffisants pour caractériser une faute. De même, les
dirigeants peuvent être exonérés s'ils versent des sommes d'argent élevées en raison
de nécessités imposées par les opérations. La possibilité de ne pas être tenu
responsable en cas d'erreur de gestion a été reconnue aux dirigeants, définissant ainsi
l'erreur de gestion comme le résultat d'un comportement décisionnel non aventureux.
En contraste avec la faute de gestion, l'erreur de gestion souligne la volonté des
dirigeants de ne pas nuire à l'intérêt de la personne morale qu'ils représentent. Dans
de telles situations, les dirigeants se sont engagés pleinement, même si leurs décisions
n'ont pas produit les résultats escomptés.
Chapitre II : la faute de gestion et l’intérêt social