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INTRODUCTION

Les sociétés jouent un rôle central dans nos vies et dans le fonctionnement de nos sociétés
modernes. Elles sont des entités économiques et sociales qui regroupent des individus et des
ressources dans le but de poursuivre des activités commerciales, de créer de la valeur et de
répondre aux besoins de la société. Elles sont caractérisées par une structure organisationnelle
complexe, comprenant des dirigeants, des actionnaires, des employés et des parties prenantes
externes. Les dirigeants, tels que les PDG et les directeurs, occupent des postes de responsabilité
et de prise de décision au sein de l'entreprise, tandis que les actionnaires détiennent des parts de
propriété et ont un intérêt financier dans le succès de la société. Les employés contribuent à la
réalisation des objectifs de l'entreprise par leur travail et leurs compétences, et les parties
prenantes externes, telles que les clients, les fournisseurs, les communautés locales et les
organismes gouvernementaux, ont des intérêts et des attentes spécifiques à l'égard de l'entreprise.
Le fonctionnement des sociétés est régi par des règles et des réglementations juridiques,
économiques et sociales. Les lois sur les sociétés établissent les droits et les responsabilités des
différentes parties prenantes, ainsi que les obligations de transparence et de divulgation
d'informations financières. Les considérations éthiques et la responsabilité sociale des entreprises
sont également devenues des aspects importants de la gestion des sociétés, les incitants à prendre
en compte les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités. Dans sa constitution et sa
liquidation, en passant par son fonctionnement, la société traverse des évènements tantôt
normaux, tantôt moment de difficultés ou de crise. Ces évènements sont à l’origine des actes de
gestion des dirigeants qui se trouvent à la tête de la société. La gestion d'une enterprise est une
tâche complexe qui requiert des compétences, de la prudence et un sens aigu de responsabilité.
Les dirigeants sociaux sont les acteurs clés dans cette mission car ils ont pour rôle principal de
prendre les décisions stratégiques visant à assurer le développement et la pérennité de
l'entreprise. Le rôle des organes sociaux est donc particulièrement déterminant dans le cours
heureux ou malheureux de la société et, par conséquence, leur sort aussi en dépend1. Partout
ailleurs comme en Afrique plusieurs stratégies sont mises en place pour organiser les sociétés.
C’est le cas de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA)
met en place plusieurs textes visant à harmoniser le droit des affaires notamment avec le droit
1
A. AKAM AKAM, « La responsabilité civile des dirigeants sociaux en droit OHADA », Revue
internationale de droit économique, n°2007/2 (t.XXI,2), in Association Internationale de Droit
Économique, p.3.
1
des sociétés et le droit commercial. Le droit des sociétés qui est une branche essentielle dans
organisation et l’accompagnement dans le fonctionnement et l’extinction des sociétés
commerciales, tenant ainsi une place importante dans le secteur économique d’une nation. Ainsi,
comme un organisme vivant, l’entreprise nait, vit, et peut être le siège de désordres divers, dont
les plus graves sont susceptibles de causer sa disparition2.

À la tête de sociétés se dresse un ou plusieurs dirigeants qui ont la charge de la maintenir et de


mener à bien les taches qui leur sont confiées pour une bonne gestion. Les dirigeants occupent
une position clé au sein des sociétés en tant que responsables de la prise de décision et de la
direction stratégique. Ils jouent un rôle déterminant dans le fonctionnement, la performance et le
succès des entreprises. Que ce soit en tant que PDG, présidents, directeurs généraux ou autres
titres de haut niveau, les dirigeants sont chargés de guider les sociétés vers l'atteinte de leurs
objectifs, de maximiser la valeur pour les actionnaires et de créer un environnement favorable à
la croissance et à la pérennité. Ainsi plusieurs obligations pèsent sur les épaules du chef de la
société. Il est amené à prendre des décisions importantes à l’occasion de ses fonctions de
direction, d’administration, de surveillance et d’exploitation de l’activité. Ils sont souvent des
individus dotés d'une expertise professionnelle, d'une vision stratégique et d'une expérience
significative dans leur domaine. Ils sont responsables de la formulation des stratégies
d'entreprise, de la gestion des opérations, de la supervision des équipes de direction et de la
représentation de l'entreprise auprès des parties prenantes externes. Leur leadership et leurs
compétences en gestion influencent directement les performances financières, la croissance,
l'innovation et la culture organisationnelle de l'entreprise. Les dirigeants sont également
confrontés à des défis complexes et diversifiés. Ils doivent naviguer dans un environnement
économique en constante évolution, faire face à une concurrence féroce, prendre des décisions
difficiles et anticiper les tendances et les risques futurs. Ils doivent équilibrer les intérêts des
actionnaires, des employés, des clients et des autres parties prenantes, tout en respectant les
réglementations et les normes éthiques. La pression pour obtenir des résultats à court terme, tout
en assurant la viabilité à long terme de l'entreprise, crée un équilibre délicat pour les dirigeants.
Mais cela peuvent s’avérer difficiles voir dangereuses car en contre parties dans la société, sa
responsabilité peut être engagée en cas de mauvaise gérance, des choix portant atteinte à la
société, aux associés ou aux tiers. En droit OHADA, les dirigeants de sociétés sont soumis à des
2
Ibid

2
règles strictes en matière de gestion. En cas de violation, ils peuvent être tenues responsables et
sanctionnés. La faute de gestion du dirigeant peut prendre différentes formes, telles que la
violation des règles de gouvernance, de mauvaise gestion des fonds de la société, la prise de
décisions imprudences ou encore la négligence dans la gestion.

La « faute » en elle-même est définie juridiquement comme un manque à un devoir de conduite3.


Un manquement à une obligation préexistante, acte de négligence, imprudence ou malveillance
ne respectant pas les engagements et le devoir de ne causer aucun dommage à autrui4. La faute
peut être définie comme une action ou une omission volontaire ou négligente qui viole un devoir,
une norme ou une obligation légale, contractuelle, éthique ou sociale. Elle est souvent associée à
un comportement imprudent, irresponsable ou contraire aux attentes raisonnables d'une personne
ou d'une entité.

La notion de faute est largement utilisée dans différents domaines, tels que le droit civil, le droit
pénal, l'éthique professionnelle, la responsabilité civile et la gestion des risques. En droit civil, la
faute est souvent considérée comme une condition préalable à l'engagement de la responsabilité
civile. Elle peut prendre différentes formes, telles que la négligence, l'imprudence, la violation
d'un devoir de diligence, la violation d'un contrat ou la non-conformité aux normes
professionnelles. Dans le domaine pénal, la faute peut être qualifiée de comportement criminel
ou délictuel. Elle implique généralement une violation délibérée ou imprudente des lois pénales,
telles que les vols, les agressions, les fraudes, les abus ou les négligences criminelles.

Sur le plan éthique, la faute peut être considérée comme une violation des principes moraux ou
des codes de conduite professionnelle. Les individus ou les organisations peuvent être jugés
coupables de faute éthique lorsqu'ils ne respectent pas les valeurs, les normes ou les obligations
éthiques qui leur sont imposées.

Il convient de retenir que la détermination de la faute peut être complexe et dépend souvent du
contexte, des normes applicables et des preuves disponibles. Dans de nombreux cas, les
tribunaux, les organes de réglementation ou les instances disciplinaires sont chargés de statuer
sur l'existence d'une faute et de déterminer les conséquences qui en découlent. La faute se réfère

3
S. BRAUDO, Dir. A. BAUMANN, « Définition de la faute », dictionnaire juridique, 1996-2023
4
http://www.justice.gouv.ne/images/lois/pdfs/lexiques_termes_juriques.pdf , consulté 20 Avril 2023 à
14h05mn
3
à une action ou à une omission qui viole un devoir, une norme ou une obligation légale,
contractuelle, éthique ou sociale. Elle peut entraîner des conséquences juridiques, financières,
morales ou sociales pour les personnes ou les entités impliquées. La détermination de la faute
repose sur l'évaluation des circonstances spécifiques, des normes applicables et des preuves
disponibles dans chaque contexte particulier.

La gestion, selon le dictionnaire Larousse, est l’action ou la manière de gérer, d’administrer, de


diriger, d’organiser quelque chose. La période pendant laquelle quelqu’un gère une affaire. Ou
encore l’ensemble des opérations d’un comptable public soit pendant une année financière, soit
pendant la durée de ses fonctions5.

La gestion est un concept multidimensionnel qui englobe un ensemble de pratiques, de processus


et de compétences visant à organiser, coordonner, diriger et contrôler les ressources et les
activités d'une entreprise ou d'une organisation. Elle représente un domaine d'étude vaste et
diversifié, avec des définitions variant selon les auteurs, les disciplines et les contextes
d'application. La gestion peut être définie comme l'ensemble des activités et des décisions prises
par les dirigeants et les responsables au sein d'une organisation pour atteindre les objectifs fixés.
Elle implique la mobilisation efficace et efficiente des ressources humaines, financières,
matérielles et informationnelles afin de réaliser les missions et les stratégies définies. La gestion
vise à optimiser l'utilisation des ressources disponibles et à prendre des décisions éclairées pour
assurer la croissance, la rentabilité et la pérennité de l'entreprise. La gestion se caractérise par
plusieurs dimensions clés. Tout d'abord, elle englobe la planification, qui consiste à établir des
objectifs, des stratégies et des plans d'action pour guider les activités futures. Ensuite, elle inclut
l'organisation, qui consiste à structurer et à allouer les ressources de manière optimale, en
définissant des responsabilités et en établissant des chaînes de commandement et des relations de
travail. La direction fait également partie intégrante de la gestion, en englobant le leadership, la
motivation et la coordination des individus et des équipes pour atteindre les objectifs fixés.
Enfin, la gestion comprend le contrôle, qui consiste à évaluer les performances, à identifier les
écarts par rapport aux objectifs et à prendre les mesures correctives nécessaires. La gestion peut
être appliquée à différents niveaux dans une organisation, allant de la gestion stratégique qui
guide les grandes orientations et les choix stratégiques de l'entreprise, à la gestion opérationnelle

5
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/gestion/36853 , consulté 27 mai à 23h45
4
qui se concentre sur la coordination des activités quotidiennes et la réalisation des objectifs à
court terme. Elle peut également être appliquée dans divers domaines fonctionnels tels que la
gestion des ressources humaines, la gestion financière, la gestion de la chaîne
d'approvisionnement, la gestion de la qualité et la gestion de l'innovation. Il convient de noter
que la gestion ne se limite pas aux seules entreprises privées, mais s'applique également aux
organisations publiques, aux organismes à but non lucratif et aux entités gouvernementales. Dans
chaque contexte, les principes et les pratiques de gestion peuvent être adaptés en fonction des
spécificités et des objectifs propres à chaque type d'organisation. Elle est un processus
dynamique et complexe qui implique la coordination et la direction des ressources pour atteindre
les objectifs d'une organisation. Elle englobe la planification, l'organisation, la direction et le
contrôle des activités, et peut être appliquée à différents niveaux et domaines fonctionnels. La
gestion joue un rôle essentiel dans le succès, la performance et la durabilité des entreprises et des
organisations dans un environnement en constante évolution.

Selon certains auteurs, la gestion désigne l'action de gérer quelque chose. Le terme est utilisé
dans de nombreux domaines comme celui de l'entreprise, de l'administration, de l'immobilier,
etc. La gestion se caractérise dans ces situations par le fait de confier à autrui, ou à soi-même,
des affaires à gérer. Dans le monde de la finance, la gestion financière se caractérise davantage
par le regroupement d'activités centrales dans une organisation. Elle consiste alors à procéder au
contrôle des aspects financiers d'une entreprise, à savoir les dépenses prévues dans le cadre d'un
projet, et à l'analyse des résultats financiers de l'entreprise concernée. Pour un établissement
bancaire, la gestion définit le fait de gérer les flux d'investissements et d'emprunt, pour le compte
de cet établissement bancaire ou pour les comptes de sa clientèle6. Selon George Robert Terry et
Stephen G. FRANKLIN appréhendent cette notion comme étant un processus
spécifique ,consistant en activité de planification et d'organisation, d'impulsion et de contrôle
visant à déterminer et à atteindre des objectifs définis grâce à l'emploi d'êtres humains et à la
mise en œuvre d'autres ressources ( TERRY (R.G) & FRANKLIN (G.S), les principes du
Management, Paris, éd. Tendance Actuelles, 1985, p.25). La définition la plus populaire de la
gestion et celle de LASSEGUE Pierre (1993 : 197). D'après lui, «La gestion est la réalisation
d'objectifs par l'intermédiaire d'autres personnes». Au sens large, la gestion est la conduite d'une

6
https://www.journaldunet.fr/business/dictionnaire-economique-et-financier/1199229-gestion-definition-
traduction/ , consulté 27 mai à 22h17

5
organisation, (d'une entreprise). Au sens étroit, la gestion est la conduite courante de
l'organisation, au niveau moyen, dans des domaines particuliers, à moyen et à court terme, pour
«atteindre des objectifs préalablement fixés dans le cadre d'une politique déterminée». Selon
MEYER J. (1978 :68), la gestion au sens strict est définie comme la mise en œuvre, par un
responsable, des ressources qui lui sont confiées, en vue d'atteindre, en respectant un certain
nombre de règles, l'objectif, pour lequel ces ressources ont été mises en place7.

Dans le domaine juridique, des auteurs la une définissent comme un acte d’administration et
parfois comme un acte de disposition réalisé sur un bien ou un ensemble de biens en vertu de la
loi, d’un jugement ou d’une convention8.

Mais dans le cadre de notre travail, il serait important d’étudier ces deux notions précédemment
citer; ensemble. Le mot « gestion » vient compléter le champ d’étude strict de notre analyse de la
faute. La notion de faute de gestion se voit être une notion très complexe du fait de sa difficile
définition dans le cadre juridique, n’étant pas une notion purement juridique mais se conformant
à elle. La faute de gestion va être fondée sur le domaine comptable. Elle est définie dans ce
domaine comme une action ou une inaction qui engendre des difficultés pour l’entreprise. Ainsi
les actes commis, omissions ou négligences du dirigeant, contraires à l’intérêt de l’entreprise et
ayant des conséquences juridiques préjudiciables pour l’entreprise peuvent être considérés
comme des fautes de gestion9.

Juridiquement, elle apparait lorsque le dirigeant ne se conforme pas à l’intérêt social pour diriger
la société mais le fait dans son intérêt personnel. La faute de gestion se définie donc comme un
manque aux règles définissant le comportement d’un dirigeant normalement diligent,
comportement d’un dirigeant insoucieux de l’intérêt de sa société. Par cette définition, la norme
est posée. Elle sera la référence du juge afin de déterminer s’il y a faute ou non, celle-ci

7
E. NSENGIYUMVA, l’impact du controle de gestion sur la rentabilité et l’efficacité des
entreprises au Rwanda. Cas des entreprises publiques, memoire, université Adventiste d’Afrique
Centrale, 2007, inédit.
8
https://www.chone.notaires.fr/lexique-juridique-et-fiscal-de-bedaride-notaire-d-affaires/mot/
gestion.html#:~:text=Actes%20d'administration%20et%20parfois,jugement%20ou%20d'une
%20convention , consulté 27 mai 2023 22h36
9
https://www.chone.notaires.fr/lexique-juridique-et-fiscal-de-bedaride-notaire-d-affaires/mot/
gestion.html#:~:text=Actes%20d'administration%20et%20parfois,jugement%20ou%20d'une
%20convention consulté 27 mai 2023 à 22h40
6
permettra d’établir la faute de gestion, sinon la qualifier. La détermination dépendra de
l’appréhension qui sera faite. Une appréciation in concreto de la norme est exigée du juge10.

En pratique, il convient de noter que la notion de faute de gestion demeure indéfinie par les
textes législatifs en vigueur. Mais, elle est soumise à l’appréciation discrétionnaire des juges du
fond qui sont chargés d’évaluer le comportement adopté par un dirigeant d’entreprise dans le
cadre de l’exercice général et quotidien des fonctions inhérentes à sa charge. Ainsi, nous
retiendrons que une faute de gestion peut être définie comme étant toute action ou omission
commise par un responsable hiérarchique au sein d’une entreprise qui va manifestement à
l’encontre des intérêts propres et légitimes qu’il se doit normalement de défendre pour assurer la
pérennité et la prospérité économique durablement profitable aux parties prenantes concernées.

Concernant le dirigeant social, il est défini par le dictionnaire Littré, le dirigeant social est celui
qui a la principale direction. Diriger c’est administrer, c’est gérer. Cette définition ne donne pas
une idée précise du dirigeant en droit des sociétés car la notion est complexe 11. Et, selon le
dictionnaire juridique, sont considérés comme dirigeants des sociétés, les personnes cadres
auxquels sont confiées des responsabilités dont l’importance implique une grande indépendance
dans l’organisation de leur emploi du temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon
largement autonome et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus
élevés des systèmes de rémunération pratiqués dans leur entreprises ou établissement12.

En droit des sociétés, Le dirigeant social évoque une personne, qui d’un point fonctionnel,
dispose d’un certain nombre de pouvoirs pour conduire la société. Au termes de l’article 121
AUDCG, à « l’égard des tiers, les organes de gestion, de direction et d’administration ont dans
les limites fixées dans le présent acte uniforme, tout pouvoir pour engager la société sans avoir à
justifier d’un mandant spécial… » 13. Concrètement il s’agit de la personne intégrant l’organe de
gestion et particulièrement du représentant légal de la société. Il faudrait noter qu’il existe

10
https://fr.scribd.com/document/149969936/5-La-Faute-de-Gestion , consulté 03 mai 2023 à
14h25
11
S. ASSAKO MEBALE, L’extinction des procédures d’apurement du passif aux dirigeants
sociaux, mémoire, université de Yaoundé II Cameroun-DEA-droit privé option des affaires 2005,
inédit.
12
S. BRAUDO, Dir. A. BAUMANN, Opcit. Cit.
13
S. ASSAKO MEBALE,  « l’extension des procédures collectives d’apurement du passif aux
dirigeants sociaux », Op. Cit., 2005, inédit.
7
plusieurs types de dirigeants. Le dirigeant dit de droit est une personne physique ou un organe
moral régulièrement désigné pour gérer la société et qui assume légalement des fonctions de
direction et d’administration en son sein et l’engage normalement à l’extérieur. On qualifie de
dirigeant de droit, les gérants dans les sociétés de personnes et dans les sociétés à responsabilité
limitée (SARL), le conseil d’administration, le directeur général dans la société anonyme (SA),
au conseil d’administration. Cependant, une personne autre peut aussi avoir posé des actes
positifs de gestion sans avoir été préalablement investi des pouvoirs de direction. Dans ce cas,
nous sommes face à un dirigeant de fait. Le dirigeant de fait désigne les personnes qui, sans avoir
été nommées à cette fin, se comportent comme un dirigeant en s’immisçant dans la gestion de la
société. Ainsi, sans aucun titre, il accomplie des actes de gestion en lieu et en place du dirigeant
de droit. La personne qualifiée de dirigeant de fait doit exercer, en toute souveraineté et
indépendance, une activité positive de dirigeant de gestion et de direction, avoir le pouvoir
d’engager la société par ses décisions. Par conséquent une simple abstention ne serait caractériser
une direction de fait14. Ainsi, sont aussi considérés comme dirigeants de société, les cadres
auxquels sont confiés des responsabilités, dont l’importance implique une grande indépendance
dans l’organisation de leur emploi de temps, qui sont habilités à prendre des décisions de façon
largement autonome et qui perçoivent une rémunération se situant dans les niveaux les plus
élevés des systèmes de rémunération pratiqués dans leur société ou établissement, que ces
critères cumulatifs.

La notion de dirigeant social est distinguée en deux acceptions différentes dans la doctrine. La
première conception, dite large, considère que tout représentant de la personne morale investi
d’un pouvoir quelconque d’administration, de gestion ou de direction peut être qualifié comme
tel au sein d’une entreprise. Toutefois, cette catégorie exclut les commissaires aux comptes qui
ont une fonction exclusivement axée sur le contrôle et non sur la gestion ainsi que les membres
du conseil d’administration des sociétés anonymes qui ne sont pas impliqués dans une direction
permanente et effective. Il est donc nécessaire pour une juste appréciation pratique de se référer à
une conception étroite préalablement énoncée. Ainsi par « direction », il faut entendre un pouvoir
effectif et permanent permettant l’exécution des décisions prises avec faculté de représenter la
personne morale concernée. Par conséquent, les directeurs techniques simples salariés ne
peuvent être considérés comme des dirigeants sociaux. Sont inclus dans cette categorie restreinte,
14
V.P. Le CANNU, Droit des sociétés, n°457, Montchrestien, 2002, p.252.
8
les gérants, le president du conseil d’administration ainsi que les directeurs généraux ayant un
rôle actif et régulier en matière décisionnelle au sein de leur entreprise respective.

Pour notre analyse, nous retiendrons cette dernière définition qui met en lumière une double
considération du dirigeant social et permet ainsi de mieux analyser les conséquences de la faute
de gestion.

Les dirigeants sociaux, en tant que responsables de la stratégie et des décisions opérationnelles,
ont une influence considérable sur les résultats financiers et le succès à long terme de leur
société. Cependant, malgré leur expérience professionnelle et leurs compétences managériales
avancées, ils peuvent commettre des erreurs qui nuisent gravement aux performances
économiques. Ainsi, Quelles sont les conséquences juridiques, financières et sociales liées à la
faute de gestion du dirigeant sur la société et ses parties prenantes ?

L’analyse des conséquences de la faute de gestion des dirigeants sociaux est un sujet d’une
grande importance tant sur le plan théorique que sur le plan pratique. Elle apporte une critique
non seulement sur les causes de cette mauvaise gestion mais sur les conséquences des erreurs
commises par le dirigeants. D’un point de vue théorique, cette étude permet aux chercheurs et
aux universitaires d’avoir une meilleure analyse des facteurs et de l’impact de la faute de gestion
dans la réussite ou l’échec de la société. Cette analyse contribue à enrichir les modèles théoriques
existants sur le leadership et la prise de décision stratégique pour une société, sans s’attarder sur
les sanctions liées au non-respect des règles préétablies de gouvernance d’entreprise et la
responsabilité qui ont déjà fait l’objet de nombres réflexions. Sur la pratique, l’analyse
approfondie des fautes commises par les dirigeants peut aider ces derniers à mieux comprendre
leurs erreurs passés afin de moins minimiser l’importance de telle situation dans une société et
ainsi prendre des mesures nécessaires pour améliorer leur performance dans la gestion. Cela
pourrait inclure une formation supplémentaire en matière financière ou juridique pour éviter
toute erreur similaire dans le futur. De plus, elle peut être utile aux investisseurs qui souhaitent à
évaluer une entreprise dans sa gérance avant d’y investir leur argent. Les résultats obtenues
peuvent aussi servir de base solide car suscitant beaucoup d’intérêt chez certains régulateurs
gouvernementaux tels que les autorités de règlementation des marchés financiers. Ces derniers
ont besoin d’informations précises sur la performance des dirigeants sociaux pour pouvoir
prendre des décisions éclairées en matière de suspension et de contrôle. Ainsi, L'analyse

9
approfondie des fautes de gestion peut aider à identifier les causes sous-jacentes du
dysfonctionnement organisationnel et contribuer au développement d'un plan d'amélioration
efficace pour éviter ces erreurs dans l'avenir.

L’objet de l’essai réflexif de ce sujet sur l'analyse des conséquences de la faute de gestion des
dirigeants sociaux sera d'analyser les différentes formes que peuvent prendre cette dernière et ses
effets sur les entreprises concernées. Dans ce cadre, plusieurs résultats attendus peuvent être
identifiés. Tout d'abord, le travail réalisé permettra une analyse approfondie du comportement
même du dirigeant, en mettant en critique les différentes situations dans lesquelles découle la
faute de gestion ainsi que ses implications juridiques et financières pour l'entreprise et ses
parties prenantes. Cette étude sera basée notamment sur une revue critique des textes législatifs
et réglementaires applicables aux sociétés commerciales. Ensuite, le mémoire s'intéressera à
l’analyse détaillée des jurisprudences récentes relatives à ce sujet afin d'en comprendre
précisément leur portée pratique. Cela permettra également au lecteur d'évaluer impact
significatif sur l'évolution du droit applicable ou encore si elles ont influencé la doctrine
dominante. Par ailleurs, il est également envisagé que le travail proposera quelques pistes quant
aux moyens mis en place par certains acteurs économiques (notamment ceux ayant subi une telle
faute). Enfin, le mémoire pourra également apporter une réflexion sur les mesures préventives
que peuvent mettre en place les dirigeants sociaux afin d'éviter la commission de fautes de
gestion. Cette dernière partie sera basée notamment sur l'étude des "bonnes pratiques" existantes
dans ce domaine ainsi que sur l'analyse critique du rôle joué par certains organes internes à
l'entreprise (comité d'audit, conseil d'administration...) ou externes (experts comptables,
avocats...). Au-delà de ces résultats attendus précis mentionnés ci-dessus, le travail réalisé
permettra sans aucun doute aux lecteurs intéressés par cette thématique complexe et importante
pour notre économie de mieux comprendre les risques liés à la faute de gestion et surtout
comment y faire face efficacement.

Dans ce mémoire, nous nous intéressons à l'analyse des consequences sur la faute de gestion des
dirigeants sociaux. Le but de cette recherche est d'explorer les différentes dimensions du
comportement du dirigeant et d'évaluer ses repercussions sur la societé et leurs organisations.
Afin d'atteindre cet objectif, une méthodologie rigoureuse bien définie sera suivie. Il aura comme
references documentaire tous les textes qui traitent du sujet, notamment l’acte uniforme du droit

10
des sociétés et du groupement d’ineteret economique. Par ailleurs pour approfondir cette etude,
nous nous pencherons sur des articles et revues mais aussi sur des memoires et thèses trouvés sur
des sites et aussi sur les avis recueillis. Cela permettra de comprendre les considerations, les
théories et les modèles existants, ainsi que les différentes approches dans les études précédentes.
Nous collecterons des articles académiques, des ouvrages de référence, des rapports
d'organismes de regulation, ainsi que des études de cas pertinents. Ensuite, Identifier les
conséquences de la faute de gestion. Dans cette étape, nous analyserons les différentes
conséquences de la faute de gestion des dirigeants sociaux. Cela peut inclure des conséquences
financières ou non-financières. Pour tester nos hypothèses, nous devrons collecter des données
pertinentes. Nous utiliserons une approche mixte en combinant des données qualitatives et
quantitatives. Les données qualitatives peuvent provenir d'entretiens semi-structurés avec des
dirigeants sociaux, des experts du domaine et des parties prenantes concernées. Les données
quantitatives peuvent être recueillies à partir de rapports financiers, de bases de données
d'organismes de régulation et d'autres sources officielles. Une fois les données collectées, nous
procéderons à une analyse approfondie. Les données qualitatives seront analysées à l'aide de
techniques d'analyse de contenu, telles que l'analyse thématique. Les données quantitatives
seront traitées à l'aide de méthodes statistiques appropriées.

Dans ce contexte, notre mémoire se concentrera sur l'étude critique des fautes courantes
commises par les dirigeants sociaux lorsqu'ils prennent des décisions importantes concernant leur
entreprise. Donc, il convient d’analyser avec rigueur les principales sources potentielles d'erreurs
de gestion de la faute de gestion des dirigeants sociaux (chapitre 1). Nous nous pencherons sur
ensuite sur l’analyse des conséquences juridiques et économiques qui découlent directement des
erreurs commises par ces derniers. Donc, nous analyserons comment ces fautes peuvent impacter
non seulement l'entreprise elle-même mais également ses partenaires commerciaux ainsi que son
environnement économique global et ainsi envisager des mesures d’amélioration pour limiter ce
phénomène, sinon l’éradiquer complètement (chapitre 2).

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