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République du Sénégal

Un peuple- Un But -Une Foi

Ministère de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation

Module : Contrats Spéciaux

Thème : Le prêt de consommation

Classe : LDA 3B

Présenté par : Professeur :

Fatimata Binette Mbengue M. Ousseynou Kama

Ndeye Ndack Ndour


Khady Aïdara

Mame Diarra Bousso Sarr

Serigne Fallou Mbaye

Année académique :2022/2023


PLAN

PLAN

I. Les obligations de l’emprunteur


A. L’usage et la conservation de la chose
B. La restitution et le droit de rétention
II. Les obligations du prêteur
A. Le remboursement des dépenses exceptionnelle
B. La responsabilité aux dommages

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INTRODUCTION

Selon l’article 25 du COCC le prêt est défini comme le contrat par lequel une des parties , le
prêteur , remet à une autre l’emprunteur , une chose dont ce dernier pourra user , à charge de
le restituer en nature ou par équivalent. Ainsi il existe différents types de prêt mais celui qui
nous intéresse dans le cadre de notre sujet est le prêt à usage.
Ce dernier encore appelé commodat peut être défini comme un contrat par lequel l’une des
parties libre une chose a l’autre pour s’en servir à la charge par le preneur dela rendre après
s’en être servi.
L'étude d'un tel sujet est importante dans la mesure où elle nous permet de distinguer le prêt à
usage de son jumeau en l'occurrence le prêt de consommation. Elle fait apparaître quatre
différences. Les trois premières sont techniques: l'objet des prêts, la date de la restitution,
l'existence ou l'absence d'un transfert de propriété; elles sont demeurées immuables. La
quatrième, la plus importante, touche à l'esprit des deux contrats: il s'agit de la gratuité ou le
profit.
Le problème juridique qui se pose dès lors est de savoir quel est le fonctionnement du
commodat ?
Pour répondre à cette question nous allons d’abord parler des obligations de l’emprunteur ( I)
Ensuite des obligations du prêteur ( II )

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I- LES OBLIGATIONS DE L’EMPRUNTEUR
L’emprunteur a des obligations à remplir pour ainsi permettre la validité et la facilité du contrat
de prêt à usage à savoir l’usage et la conservation de la chose (A) mais aussi la restitution et le
droit de rétention (B)

A-L’USAGE ET LA CONSERVATION DE LA CHOSE


Concernant l’usage de la chose l’article 529 du COCC en matière de prêt à usage stipule “
L'emprunteur doit user de la chose par lui-même ou par ses préposés. Il doit faire de la chose
l'usage qu'en impose sa nature même à moins que dans le contrat ne soit prévue une destination
différente. L'emprunteur ne répond pas de la détérioration de la chose qui serait consécutive à
l'usage normal ou prévu”. L’usage doit donc être personnel L’emprunteur ne peut donc pas
transférer l’usage de la chose qui lui a été prêtée à un tiers. Il ne peut donc pas valablement
louer la chose empruntée ni la prêter à son tour. Il peut en revanche conclure un dépôt, puisque
le dépositaire ne peut user (en principe) de la chose. Si l’interdiction est franchie, mais que
personne ne dit rien : tout se passera pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si le prêteur
demande des comptes, l’emprunteur, qui aura manqué à son obligation, sera tenu de payer des
dommages intérêts contractuels pour peu bien entendu que l’emprunteur rapporte la preuve
d’un dommage. Ceci pour dire que la violation de la loi contractuelle est nécessaire mais pas
suffisante (ce qui est critiquable à certains égards). L’usage doit être déterminé l ’emprunteur
ne peut pas faire n’importe quoi avec la chose Ex. l’emprunteur ne peut pas utiliser la voiture
qu’on vient de lui prêter pour participer à une course de stock-car… à moins qu’il s’agisse
d’une voiture de stock-car ou que la convention ne l’y autorise. Concernant la conservation
d’après l’article 530 du COCC L'emprunteur est tenu de veiller à la garde et à la conservation
de la chose prêtée. Il supporte les frais ordinaires d'entretien et doit, notamment, nourrir les
animaux prêtés. L ’emprunteur est tenu d’une obligation de résultat atténuée (ou de moyens
renforcée). Si la chose est perdue ou détériorée, la faute de l’emprunteur est présumée (comme
elle le serait dans le cas d’une obligation de résultat) – la simple constatation de la perte ou de
la détérioration laisse présumer la faute de l’emprunteur.

B – LA RESTITUTION ET LE DROIT DE RÉTENTION


En ce qui concerne la restitution selon l’article 531 du COCC “ Au terme convenu,
L’emprunteur doit restituer la chose même qui a été prêtée. Auparavant, il ne pourra être
contraint par le juge de la restituer que si le prêteur a de la chose prêtée un besoin urgent,

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imprévisible lors de la conclusion du contrat. L’emprunteur doit donc restituer, et plus
précisément restituer en nature : c’est la chose même qui lui a été prêtée qu’il doit rendre.
Autrement dit, l’obligation de restitution est de l’essence du prêt à usage : sans restitution, point
de prêt. Concernant le droit de rétention d’après l’article 532 du COCC “Sauf pour se faire
indemniser des dépenses prévues à l'article 533, l'emprunteur ne saurait, pour toute autre cause,
exercer un droit de rétention sur la chose prêtée” L’emprunteur a le droit de se servir de la
chose, c’est le but du contrat de prêt. Mais ceci ne l’autorise pas pour autant à en faire n’importe
quoi : de même que dans le bail la chose louée possède une destination, la chose prêtée doit être
utilisée pour l’usage convenu (ou à défaut son usage normal ; ex. une voiture routière roule sur
la route, un cheval de course ne saurait être attelé pour travailler dans les champs

II- LES OBLIGATIONS DU PRÊTEUR.


Tout comme l’emprunteur le prêteur a certaines obligations à remplir à savoir le remboursement
des dépenses exceptionnelles(A) et la responsabilité aux dommages (B)

A – LES DÉPENSES EXCEPTIONNELLES


L’article 533 COCC, dispose que « le prêteur remboursera l’emprunteur le montant des
dépenses exceptionnelles auxquelles ce dernier était obligé pour conserver la chose ». De ce
fait, cette disposition ne vise pas les dépenses d’utilisation de la chose que sont par exemple
l’essence de la voiture ou l’herbe du mouton, qui sont logiquement à la charge de l’emprunteur.
C’est pourquoi nous la qualifions d’exceptionnelle. Sont donc visées les dépenses urgentes
indispensables au sauvetage de la chose. Par exemple, les soins vétérinaires à prodiguer au
mouton emprunté, accidenté et sur le point de mourir. Pour être remboursé, l’emprunteur doit
justifier les dépenses, leur nature, leur montant et les circonstances qui doivent démontrer qu’il
ne pouvait pas le contacter. Si les faits lui sont imputables, il ne peut pas être remboursé.
Pour que le prêteur soit tenu d'une obligation de rembourser certains frais, l'emprunteur doit
avoir été amené à engager des frais exceptionnels.
L'hypothèse dans laquelle le prêteur pourra se trouver débiteur de cette obligation est celle où
par suite de circonstances exceptionnelles il faut immédiatement intervenir sur la chose, sous
peine de dégradation, qui vont au-delà de l'entretien normal, et c'est tellement urgent que
l'emprunteur n'a pas le temps de prévenir le prêteur.

B- LA RESPONSABILITÉ AUX DOMMAGES

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Le vice de la chose, prévu par l’article 534 portant COCC dispose que « le preneur est
responsable du dommage causé par les vices non apparents de la chose qu’il connaissait et qu’il
n’a pas révélés à l’emprunteur lors de la conclusion du contrat ». D’après l’article si dessus,
n’est donc tenu de garantir l’emprunteur contre les vices cachés ceux qui ne sont pas apparents
et que s’il les connaissait et qu’il a oublié d’en avertir l’emprunteur. Par exemple, le fait de
prêter un véhicule dont on sait que les freins ne marchent plus.
Deux conditions cumulatives doivent être réunies pour qu’une telle obligation existe :
-Le prêteur devait savoir que la chose comportait un défaut susceptible de causer un préjudice
à l'emprunteur
-Le prêteur doit ne pas avoir averti l'emprunteur de ce défaut
Si ces deux conditions sont réunies, et qu'en utilisant la chose prêtée l'emprunteur subi un
dommage, il pourra engager la responsabilité contractuelle du prêteur.
Cette obligation, compte tenu de ses conditions d'existence, ressemble davantage à une sanction
de la mauvaise foi, de la déloyauté, qu'à une obligation de garantie contre les vices cachés.
Il faut nuancer cependant cette observation car, lorsque le prêteur est un professionnel qui prête
une chose dans le cadre d'une relation d'affaires (ex. voiture de prêt au garage, caddie au
supermarché), la jurisprudence a tendance à présumer le professionnel comme étant de
mauvaise foi, connaissant le défaut et n'ayant pas averti l'emprunteur.

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