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Première condition : un fait FAUTIF du préposé

° contra simple fait causal de l’enfant pour la responsabilité des parents.


° l’exigence d‘un fait fautif du préposé n’implique pas nécessairement que la victime doive engager
la responsabilité du préposé.
° le préposé ne pouvant pas être gardien (incompatible avec la subordination) seule sa faute est
constitutive d’une responsabilité

Seconde condition : une faute RATTACHEE AUX FONCTIONS du préposé

Exigeance posé par ce texte :

° 1242 al.5 : les commettants sont responsables du dommage causé par leurs préposés “DANS LES
FONCTIONS AUXQUELLES ILS LES ONT EMPLOYES“
c’est le Contrat de travail qui porte cette responsabilité

Cette exigence du texte va obliger a rattacher l’acte dommageable aux fonctions auxquelles le préposé a été
employé // logique d’une responsabilité en partie fondée sur l’idée du risque pro t

La dif culté réside dans la question de savoir dans quelle mesure l’acte peut être considéré comme
un abus de fonction qui fera obstacle à la responsabilité du commettant. ?

Il a fallu plusieurs assemblée plénière avant qu’une ge un état du droit positif

La notion d’abus de fonction a varié dans le temps et a divisé les chambres de la Cour de cassation, il
a fallu plusieurs fois réunir les chambres réunies ou assemblée plénière.

Harmonisation par cet arret de l’ Ass. Plén : 19 mai 1988 (doc. 8) :

( le préposé d’une compagnie d’assurance a détourné des fonds au détriment de la clientèle. La


compagnie d’assurance a été condamné par la Cour d’appel sur le fondement de l’article 1384 al
5 du cc. La compagnie forme un pourvoi en cassation et son argument est de dire que le préposé
n’avait pas agit pour le compte et dans l’intérêt de la société, il avait utilisé ses fonctions à des ns
étrangères à celles que son employeurs avaient assigné.)

La cour de cassation rejette car : “le commettant ne s’exonère de sa responsabilité que si son
préposé a agi hors des fonctions auxquelles il était employé, sans autorisation, et à des ns
étrangères à ses attributions“.

On évoque la question de l’exonération alors qu’on étudie les conditions d’application de la


responsabilité des commettant. Il faudrait dé nir de manière positive à partir de quels éléments on
dé nit le lien de rattachement entre l’acte du préposé et les fonctions auxquelles il était employé. Ce
n’est pas la manière qu’a suivi la Cour de cassation, contraire.

La Cour de cassation présumait le lien de rattachement entre la faute du préposé et ses fonctions, au
défendeur ( commentent ) de contester ce lien en apportant la preuve de l’abus de fonction.

Tout se passe comme si le raisonnement était le suivant:


1) présomption de rattachement, à charge pour le commettant d’apporter la preuve
d’un abus de fonctions;

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2) Et 2) l’abus de fonctions est la négation d’un lien entre le fait dommageable et
les fonctions du préposé

L’attendu de principe pose trois conditions cumulative de ce qu’est l’abus de fonction .

°Abus de fonctions : trois conditions cumulatives = conception stricte de l‘abus


1) Acte commis hors des fonctions ( le préposé agit hors de ses fonctions) –
circonstances de temps et de lieu, moyens d’action…
2) Absence d’autorisation de l’acte par le commettant
3) Le préposé doit avoir agit à des ns étrangères à ses attributions – but de l‘acte,
intentions subjectives …

C’est le cumul de ces trois critères exigé par l’as plan pour faire obstacle a la responsabilité du
commettant. Résulte d’une conception stricte d’abus de fonction donc pas aisée à retenir. Cette
dif culté s’illustre de manière fréquente en jurisprudence. L’essentiel du contentieux se concentre
sur le premier critère. Il faut entendre agissement hors des fonctions comme un acte accompli
dans des circonstances qui placent le préposé hors du cadre objectif de ses fonctions.

La responsabilité du commettant est engagée dès lors qu’il existe un lien objectif entre le fait
dommageable et les fonctions du préposé. Cette approche objective du lien se traduit par le soucis
de ne pas priver la victime d’un recours contre le commettant souvent solvable.

° Très grande sévérité des tribunaux dans l’appréciation de ces conditions


Illustrations … avec un contentieux essentiellement concentré sur la première condition
appréciée objectivement.

Civ. 2, 16 juin 2005, n° 03-19705 (JCP 2006, I, 111, obs. Ph. Stoffel-Munck) - gardienne
d’une résidence gérée par une assoc, elle avait pro ter de la faiblesse d’une des personnes
âgées pour lui soutirer de l’argent. La Cour de cassation retient la condamnation de
l’association car l’abus de faiblesse de la personne âgée n’est pas suf sant car elle n’était
pas objectivement hors de ses fonctions.

Civ. 2, 29 mars 2006, n° 05-12470 (RCA 2006, comm 183) - pas d’abus de fonction pour
le chauffeur qui détrousse du oul et qui crée un dommage. Dès lors qu’il est dans son temps
de travail il n’est pas hors de ses fonctions.

Crim 15 avril 2008, n° 07-83604) - - les salariés d’un restaurant ont aspergé un collègue
d’alcool et l’ont mis à bruler mais délit commis au temps et lieu du travail avec le matériel
utilisé lors de leurs fonctions.

Civ. 2, 17 mars 2011, doc 11 - professeur de musique condamné par une Cour d’assise
d’voir commis des viols et circonstances aggravantes car autorité sur ses victimes. L’école
est condamnée en tant que commettante.

Civ. 2, 12 mai 2011, doc 12 - violence par des videurs. La Cour d’appel avait dit que si la
faute correspond à une infraction pénale volontaire il ne s’agit pas des fonctions. La Cour de
cassation a censuré l’arrêt car motif impropre pour l’exonération de la responsabilité du
commettant.

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Il y a des tempérament a cette serverité de l’axis de fonction , va intégrer dans le raisonnement ce
que pouvait légitimement croire l victime

Lorsque la notion d’abus de fonction est appréciée en prenant en compte l’attitude de la victime et
hypothèse où on intègre la croyance légitime de la victime. Dans certains cas, les tribunaux exigent
que la victime ait pu au regard des circonstances, le préposé croyait agir dans le cadre de ses
fonctions. Souvent hypothèse de détournement de fonds.

Civ 2ème 13 novembre 1992 (doc 10) - « (la victime) avait fait preuve d’une imprudence
consciente et délibérée en se livrant, avec l’agent du Crédit Lyonnais, à une opération extra-
bancaire qui ne l’autorisait pas à invoquer la responsabilité civile du commettant du fait de son
préposé ou d’un manque de surveillance de sa part ».

Le monsieur était pharmacien et était riche et en gros il était debile car il a donné en espèce et il a
pas demandé de papier ni rien

—-On intègre dans le raisonnement la bonne ou mauvaise foi de la victime.

Civ 2ème 27 février 2013 (doc 13). - La responsabilité des commettants est conçue de manière
large car elle s’étend à des actes du préposé qui n’ont été commis qu’à l’occasion de ses fonctions.

Cette responsabilité des commettant du fait de leurs préposé est conçu de manière assez large , car
elle s’étend a des actes commis par les préposé à l’occasion de leurs fonction et non pas dans le
cadre de leurs fonctions.

2° Les effets de la responsabilité du commettant du fait de son préposé

Lorsque les conditions d’application de l’article 1242 al 5 sont réunies, la


responsabilité du commettant est engagée de plein droit donc l’exonération s’entend
de manière restrictive.

a) Une exonération limitée

° Responsabilité de plein-droit du commettant : (= responsabilité objective = responsabilité sans


faute) donc le commettant ne peut pas s’exonérer par la preuve d’aucune faute de sa part. Il lui reste
la cause étrangère (faute de la victime, cas fortuit...).

° Aucune exonération possible par la preuve d’une absence de faute du commettant

° Reste la cause étrangère - cas fortuit , fait du tiers ou de la victime


Sans caractères de la force majeure = exonération partielle
Avec caractères de la force majeure = exonération totale

° Force majeure à caractériser par rapport au fait et à la personne du préposé

La responsabilité est indirecte car elle n’est pas du fait personnel du commettant. S’agissant de la
force majeure, le commettant doit prouver une cause étrangère imprévisible et irrésistible au
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préposé. En réalité, il est dif cile pour le commettant d’apporter la preuve si on l’apprécie par
rapport aux faits et à la personne du préposé. Le commettant doit plutôt contester les conditions
d’application (lien de préposition ou rattachement de ses fonctions).
Le commettant ne peut pas se prévaloir de son absence de faute

b) Quid d’un recours du commettant contre son préposé fautif ? ou Le principe de


l’immunité civile du préposé

° Question : compte tenu de la rigueur de l’exonération, peut-on imaginer que le commettant


condamné à réparer la victime puisse se retourner contre son préposé fautif (rappel : le préposé
est fautif par hypothèse sinon la responsabilité du commettant ne pourrait être retenue)?

°Réponse : Oui jusqu’à un arrêt d’Ass plén du 25 fév. 2000, Costedoat (doc. 15)

Conséquence de ce oui :

responsabilité du commettant accessoire de celle du préposé


+ possibilité pour la victime d’engager cumulativement la responsabilité personnelle du préposé
(1382) et la responsabilité du commettant (1384 al. 5).

En pratique, rareté du recours du fait de l’art. L. 121-12 du code des assurances qui empêche
l’assureur du commettant d’agir contre le préposé1.

Critique de ce recours possible du commettant contre son préposé par la doctrine : ce recours
ne devrait être admis que dans les cas où la faute du préposé présente un certain degré de
gravité.

° Revirement de jp : Ass. Plen 25 fév 2000 Costedoat : “n’engage pas sa responsabilité à


l’égard des tiers le préposé qui agit sans excéder les limites de la mission qui lui était
impartie par son commettant „
Principe d’immunité civile du préposé

- Le sens de l’immunité civile du préposé

Il s’agissait d’une affaire dans laquelle un préposé devait par hélicoptère déverser des pesticides
mais à cause du vent, les produits sont arrivés sur le fond d’un voisin. La responsabilité a été
contre la société des pesticides et de la compagnie des hélicoptères.

1 Art. L. L121-12 c. ass : L'assureur qui a payé l'indemnité d'assurance est subrogé, jusqu'à concurrence de cette
indemnité, dans les droits et actions de l'assuré contre les tiers qui, par leur fait, ont causé le dommage ayant donné
lieu à la responsabilité de l'assureur.
L'assureur peut être déchargé, en tout ou en partie, de sa responsabilité envers l'assuré, quand la subrogation ne peut
plus, par le fait de l'assuré, s'opérer en faveur de l'assureur.
Par dérogation aux dispositions précédentes, l'assureur n'a aucun recours contre les enfants, descendants, ascendants,
alliés en ligne directe, préposés, employés, ouvriers ou domestiques, et généralement toute personne vivant
habituellement au foyer de l'assuré, sauf le cas de malveillance commise par une de ces personnes.
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Les juges du fond engagent la responsabilité du pilote car en raison des conditions climatiques il
aurait du s’abstenir. Au visa des articles 1382 et 1384 al 5 du cc la Cour énonce le principe
d’immunité civile du préposé, elle censure au motif qu’il n’était pas prétendu que le pilote avait
excédé les limites de sa mission.

Le préposé fautif qui respecte sa mission n’engage pas sa responsabilité civile à l’égard des tiers
victimes. Le préposé qui respecte sa mission n’engage pas non plus sa responsabilité civile vis-
à-vis de son commettant.

Ce principe s’explique par l’idée que le fait dommageable du préposé qui est resté dans les
limites de ses missions doit être considéré comme un risque que le commettant assume car c’est
à son pro t que le préposé a agit.

Ce principe est recevable dans le cadre du contrat de travail. Cette indulgence dont béné cie le
préposé s’explique aussi par sa situation au sein de l’entreprise, lien de subordination synonyme
d’une absence d’indépendance.

Le commettant était en liquidation judiciaire et le fait que le préposé n’engage pas sa


responsabilité, la victime ne pouvait pas engager la responsabilité du préposé. Ce principe n’est
pas exempt de toutes critiques.

° le sens de l’arrêt Costedoat :

1) le préposé fautif qui respecte sa misson n’engage pas sa responsabilité civile vis à vis des
tiers victimes et

2) il n’engage pas non plus sa responsabilité civile à l’égard de son commettant

° Critiqué car allait à l’encontre de l’article 1382 du cc (responsabilité).

Certains ont proposé qu’on limite l’immunité lorsque le commettant est insolvable.

D’autres propositions pour faire réduire la porté de l’arrêt costedoat, voulaient faire émerger
l’idée qu’il faut limiter la responsabilité du préposé dans des hypothèses où on peut
caractériser une faute détachable de ses fonctions. Propositions qui défendent que
l’immunité serait relative, existe qu’à l’égard du commettant mais pas de la victime.

La Jurisprudence a pour partie entendu ces critiques , elle est venue posé des limite a la
portée de l’arrêt costedoat

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(i) Les limites apportées au principe de l’immunité civile du préposé

° Arrêt Costedoat interprété a contrario: le préposé qui agit en excédant les limites de sa
mission engage sa responsabilité civile

° question : excéder les limites = abus de fonctions? Si oui, le domaine de l’immunité civile
du préposé est considérable (Civ. 2, 28 mai 2009, doc. 19)

° autres propositions : faute personnelle détachable des fonctions, gravité de la faute

° Jurisprudence : La jurisprudence atteste que la gravité de la faute a pu être prise en compte


pour faire renaitre la responsabilité du préposé.

Excéder les limites de sa mission peut être considéré comme un abus de fonction ?
Certains disent oui, il faut assimiler les deux notions car autant assimiler l’excès de fonction
à une notion connue. Mais l’abus de fonction est dif cile à établir donc l’immunité va avoir
un domaine considérable -

Civ 2ème 28 mai 2009 (doc 19).

Ass. plén. 14 déc. 2001, Cousin (doc. 16) : montre que c’est surtout la gravité de la faute fait
par le préposé pour sa responsabilité

“Mais attendu que le préposé condamné pénalement pour avoir intentionnellement


commis, fût-ce sur l'ordre du commettant, une infraction ayant porté préjudice à un tiers,
engage sa responsabilité civile à l'égard de celui-ci ; que dès lors, en statuant comme elle
l'a fait, la cour d'appel a légalement justi é sa décision“.

Exception au principe de l’immunité = condamnation pénale du préposé pour


infraction intentionnelle`

Crim. 28 mars 2006 (doc. 17)

: “Attendu qu'en prononçant ainsi, l'arrêt n'encourt pas les griefs allégués, dès lors que,
le préposé, titulaire d'une délégation de pouvoir, auteur d'une faute quali ée aux sens de
l'article 121-3 du Code pénal, engage sa responsabilité civile à l'égard du tiers victime de
l'infraction, celle-ci fût-elle commise dans l'exercice de ses fonctions ».

Exception au principe de l’immunité = délégation de pouvoir dont béné cie le préposé


salarié

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Crim. 20 déc. 2007 (doc. 18) :

“attendu que le commettant ne disposant d'aucune action récursoire contre son salarié
devant la juridiction de droit commun dès lors qu'il ne peut se prévaloir d'une
subrogation dans les droits de la victime, laquelle ne dispose d'aucune action contre le
préposé qui a agi dans les limites de la mission qui lui était impartie, hors le cas où le
préjudice de la victime résulte d'une infraction pénale ou d'une faute intentionnelle“

Exception au principe de l’immunité = préjudice résultant d’une faute pénale (même


non intentionnelle) ou d’une faute civile intentionnelle.
Plus loin que l’arrêt Cousin car il faut seulement une infraction pénale ou une faute
intentionnelle.

Mais Crim 27 mai 2014 (doc. 20) : infraction non intentionnelle du préposé permet
son immunité.

—- Plus loin que l’arrêt Cousin car il faut seulement une infraction pénale ou une faute
intentionnelle.

Crim 27 mai 2014 (doc 20) - l’infraction non intentionnelle du préposé compatible est avec son
immunité.

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§2) Les cas consacrés par la jurisprudence sur le fondement de l’art. 1384/1242
al. 1 du code civil2

Art. 1242 (ancien 1384) : On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre, ou des
choses que l'on a sous sa garde.

Pour les rédacteurs du code civil, al 1er 1384 du cc était conçu comme un propos introductif des cas
de la responsabilité du fait des choses et les responsabilités du fait d’autrui.

La jurisprudence a fait évoluer l’al 1 donc légitime de se demander s’il ne faut pas faire de même
pour la responsabilité du fait d’autrui, principe général de responsabilité du fait d’autrui comme
pour le fait des choses.

° Quid d’une évolution // de l’alinéa 1 sur le terrain du fait d’autrui?

- René Savatier intitule l’une de ses études : la responsabilité générale du fait des choses que
l’on a sous sa garde a-t-elle pour pendant une responsabilité générale du fait des personnes
dont on doit répondre ?

- nouveaux besoin d’indemnisation à partir des années 1950 pour des hypothèses de
dommages causés par des handicapés mentaux ou des mineurs délinquants, et plus
généralement par des personnes soumises à la surveillance d’un tiers, soit en raison de leur
âge, soit en raison de leur état physique ou mental..

- CE Thouzelier 3 fév 1956 : responsabilité sans faute de l’Etat fondée sur la notion de risque
social (dommages causés par des mineurs délinquants placés par le juge dans des institutions
publiques sous un régime de liberté surveillée.

Or la Cour de cassation n’indemnisait pas les victimes sauf des cas des al 4,5 et 6 de l’art 1384 du
cc.

° Arrêt Ass. plén. Blieck 29 mars 1991 (doc. 22) : - un handicapé était placé dans un centre d’aide
du travail et il met le feu à une foret. Les propriétaires de la foret engage la responsabilité de l’assoc
des centres éducatifs et les assureurs.

Les magistrats retiennent la responsabilité de l’assoc sur le fondement de l’al 1 de l’art 1384. La
Cour de cassation rejette le pourvoi : « l'association avait accepté la charge d'organiser et de
contrôler, à titre permanent, le mode de vie de ce handicapé ».

Manière circonstancié dont la Cour s’exprime, elle n’énonce pas un principe général mais juge que
le centre géré par l’assoc et c’est M. X.
Depuis cet arrêt, la Cour de cassation n’a toujours pas énoncé de principe général de responsabilité
du fait d’autrui sur le fondement de l’al 1 art 1384 comme pour le fait des choses.

2 Pour cette partie du cours, les arrêts ne se trouvent pas dans le fascicule reprographié mais dans ce support de cours.
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« Mais attendu que l'arrêt relève que le centre géré par l'association était destiné à recevoir des
personnes handicapées mentales encadrées dans un milieu protégé, et que X... était soumis à un
régime comportant une totale liberté de circulation dans la journée ;
Qu'en l'état de ces constatations, d'où il résulte que l'association avait accepté la charge d'organiser
et de contrôler, à titre permanent, le mode de vie de ce handicapé, la cour d'appel a décidé, à bon
droit, qu'elle devait répondre de celui-ci au sens de l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, et qu'elle
était tenue de réparer les dommages qu'il avait causés ; d'où il suit que le moyen n'est pas fondé ;
PAR CES MOTIFS : REJETTE le pourvoi »

A – La responsabilité des personnes chargées d’organiser et de contrôler le mode


de vie d‘autrui

1°) Domaine

a) La responsabilité des personnes chargées d’organiser et de contrôler le mode de vie des


majeurs handicapés mentaux

°Arrêt Blieck

° Incertitudes sur les critères - La jurisprudence n’est pas claire sur les critères sur lesquels
doivent se fonder le pouvoir d’organiser le mode de vie d’une personne handicapée mentale,
contractuelle ou décision judiciaire ?

La jurisprudence raisonne en fonction de l’étendue des pouvoirs exercés.

Civ. 2, 25 fév. 1998 (doc. 23) : pas de responsabilité de l’institut médico-


pédagogique géré par une association d’aide aux enfants in rmes, sous l’autorité de
laquelle le majeur handicapé mental n’était plus au moment du dommage, “laquelle
n’avait plus, à partir de ce moment, la surveillance et l’organisation des conditions de
vie de l’handicapé“.

Pas de responsabilité du père non plus sur 1384 al. 1

( majeur handicapé placé sous l’administration légale de son père et


pensionnaire dans un institut pédagogique géré par une assoc d’aide aux enfants
in rmes (pas sous son autorité lors du dommage). L’homme s’in ltre chez des
personnes et allume un incendie.

Le pourvoi insiste sur le pouvoir de contrôle et de direction de l’institut et celui du


père. La Cour de cassation rejette le pourvoi et ne retient pas la responsabilité de
l’assoc car à la descente du car, l’handicapé n’était plus sous leur autorité. Le père
n’est pas responsable sur le fondement de l’art 1384 al 1 du cc car cet article
n’énonce pas les cas de tutelle.

L’absence de responsabilité de l’administrateur légal (père) pour ne pas alourdir la


charge de la représentation, personne souvent non professionnelle et pas assurée.

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Civ. 1, 15 déc. 2011 (doc. 24) : “Mais attendu que Marcel Y..., auteur des coups
mortels, étant hébergé à la maison de retraite Les Opalines en vertu d'un contrat, la
cour d'appel a retenu à bon droit que cette dernière ne pouvait être considérée comme
responsable, au titre de l'article 1384, alinéa 1er, du code civil, des dommages causés
par lui“

- maison de retraite qui accueil des pensionnaires sur une base contractuelle et un
pensionnaire atteint d’alzheimer avait frapper un pensionnaire de la même maladie
qui est mort. La Cour d’appel condamne les héritiers et l’assureur a indemnisé les
ayant-droits de la victime mais déboute la société qui gère la maison de retraite.

b) La responsabilité des personnes (autres que les parents) chargées d’organiser et de


contrôler le mode de vie de mineurs

° Distinguer selon l’origine des pouvoirs d’organiser et de contrôler…


Si enfant placé sur décision de justice ou disposition légale = Civ. 2, 6 juin 2002 (doc. 25)
“Vu l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil ;
Attendu qu'une association chargée par décision d'un juge des enfants d'organiser et de contrôler
à titre permanent le mode de vie d'un mineur demeure, en application du texte susvisé,
responsable de plein droit du fait dommageable commis par ce mineur, même lorsque celui-ci
habite avec ses parents, dès lors qu'aucune décision judiciaire n'a suspendu ou interrompu cette
mission éducative“

• Si le mineur a été con é à un tiers sur la base d’une décision de justice ou disposition légale, la
Cour de cassation retient la responsabilité de ces personnes - Civ 2ème 6 juin 2002 garde
abstraite et non effective.

Si enfant placé sur une base contractuelle - il n’y a pas de responsabilité de ces personnes =
Crim. 8 fév. 2005 (séance VII, doc. 7)
Crim. 18 mai 2004 (doc. 26) : “Vu l'article 1384 du Code civil ; Attendu qu'aux termes de
l'alinéa 4 de ce texte, les père et mère, en tant qu'ils exercent l'autorité parentale, sont
solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants mineurs habitant avec eux;
(…) pour déclarer l'association de patronage de l'Institut régional des jeunes sourds et jeunes
aveugles de Marseille civilement responsable des agissements délictueux des deux mineurs,
Grégory X... et Stéphanie Y..., con és à l'association par leurs parents, l'arrêt attaqué retient que
les mineurs, handicapés, y sont scolarisés en régime d'internat ou de semi-internat, ne pouvant
être assimilé à un mode de scolarisation classique ; que les juges en déduisent que la garde des
mineurs a été con ée à l'institut avec pouvoir d'organiser, diriger et contrôler leur mode de vie
de façon continue ;
Mais attendu qu'en statuant ainsi, alors que la circonstance que les mineurs avaient été con és,
par leurs parents, qui exerçaient l'autorité parentale, à une association gérant un établissement
scolaire spécialisé, n'avait pas fait cesser la cohabitation des enfants avec ceux-ci, la cour
d'appel a méconnu le sens et la portée du texte susvisé ; D'où il suit que la cassation est
encourue ; PAR CES MOTIFS, CASSE et ANNULE“

2°) Régime

° Responsabilité de plein droit

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° Crim. 26 mars 1997 + Civ. 2, 6 juin 2002 (doc. 25)
° Fondement = risque social
° Fait dommageable?

À partir de 1997, la Cour de cassation consacre la responsabilité objective des pères et mères et la
responsabilité objective des commettants donc pas de doute que la responsabilité soit de plein droit
- Crim 26 mars 1997 et Civ 2ème 6 juin 2002 .

Cohérente avec la notion de risque social, risque qu’une personne fait courir à la société en raison
de l’autorité qu’elle exerce sur une personne. Le régime est nécessairement objectif pour offrir une
garantie d’indemnisation aux victimes.

La solution de ces arrêts partent toujours d’espèces où la personne a commis une faute mais on
reprend pas la nécessité d’un fait dommageable de l’handicapé ou du mineur pour engagé la
responsabilité d’autrui.

B – La responsabilité des personnes chargées d’organiser et de contrôler une


activité d‘autrui

1°) Domaine

° Les avancées

Le domaine est issu de deux arrêts de la Civ 2ème du 22 mai 1995 (doc

Civ. 2, 22 mai 1995 (doc. 27) : “Mais attendu que les associations sportives ayant pour mission
d'organiser, de diriger et de contrôler l'activité de leurs membres au cours des compétitions sportives
auxquelles ils participent sont responsables, au sens de l'article 1384, alinéa 1er, du Code civil, des
dommages qu'ils causent à cette occasion ».

Civ. 2, 12 déc. 2002 (doc. 28) : “ Mais attendu que l'arrêt, con rmatif sur ce point, relève, par motifs
propres et adoptés, que le dommage a été causé par un membre de l'association, à l'occasion du
dé lé de majorettes organisée par celle-ci, laquelle avait pour mission d'organiser, de diriger et de
contrôler l'activité de ses membres au cours du dé lé ;
Que par ces constatations et énonciations, la cour d'appel a pu, sans avoir à tenir compte de la
dangerosité potentielle de l'activité exercée par un des membres de l'association, décider que celle-
ci était tenue de plein droit de réparer, avec son assureur, le préjudice résultant du fait dommageable
commis par l'un de ses membres à l'occasion de la manifestation qu'elle avait organisée“.

La Cour de cassation dans un attendu de principe énonce : « les associations sportives ayant pour
mission d'organiser, de diriger et de contrôler l'activité de leurs membres au cours des compétitions
12 sportives auxquelles ils participent sont responsables, au sens de l'article 1384, alinéa 1er, du
Code civil, des dommages qu'ils causent à cette occasion ».

Ce n’est plus le mode de vie d’autrui mais c’est l’activité d’autrui qui est visée par la Cour de
cassation.

Des arrêts postérieurs étendent le domaine d’application, la jurisprudence retient pour des
dommages
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intervenant pendant un entrainement. Civ 2ème 12 décembre 2002 (doc 28) - responsabilité de
l’assoc. pour un dommage causé par une majorette. L’assoc. Aurait du prendre en compte le risque
de l’activité.

Pour des commentateurs, la jurisprudence allait trop loin. La jurisprudence a retenu la responsabilité
d’une assoc. de supporteurs, de chasseurs, de foot...

° Les reculs

Civ. 2, 22 sept. 2005 (doc. 29) - - pas de responsabilité pour un dommage causé par un participant.
Civ. 2, 26 sept. 2006 (doc. 30) - pareil lors d’une manifestation.
Civ. 2, 11 sept. 2008 (doc. 31) — pareil pour la chasse.

2°) Régime

° Responsabilité de plein droit

° Fait dommageable ? Pour les clubs sportifs, il faut une faute caractérisée par une violation des
règles du jeu - Ass plen 29 juin 2007 (doc. 32) + Civ.2, 5 juillet 2018 (doc. 33)

C’est une responsabilité objective, de plein droit (sans faute) donc la seule possibilité d’exonération
est la cause étrangère pour le défendeur.

S’agissant de la responsabilité des clubs sportifs, il est exigé une faute caractérisée de l’auteur du
dommage -
Ass Plén 29 juin 2007.

Civ 2ème 5 juillet 2018 - responsabilité d’un club pour l’agression d’un arbitre après un match.

Il faut déduire que dans tous les cas en matière sportive, pour engager la responsabilité du fait
d’autrui, il est nécessaire que le fait soit de nature a engagé la responsabilité personnelle de l’auteur
du dommage. Inspiré du fait dommageable nécessaire sur le terrain de la responsabilité du
commettant ou père et mère.

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