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Ryma ATAILIA
Université Alger 2
Introduction :
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A cet effet, la loi algérienne stipule que les traducteurs-interprètes officiels doivent remplir
les conditions suivantes (Art. 9) :
1- Etre de nationalité algérienne,
2- Etre âgé de 25 ans au moins,
3- Jouir de ses droits civils et civiques et n’avoir pas fait l’objet d’une condamnation
infamante pour délit ou crime,
4- Etre titulaire du diplôme de l’institut d’interprétariat et de traducteur ou d’un titre
reconnu équivalent,
5- Avoir exercé pendant cinq ans au moins, en cette qualité, au niveau d’un service de
traduction auprès d’une juridiction, d’une administration ou institution publique,
d’un établissement ou organisme public ou privé, au sein d’un office public de
traduction officiel ou d’un bureau de traduction étranger.
6- Justifier d’une résidence professionnelle dans le cadre de la présente ordonnance.
7- Réussir au concours pour l’exercice de la profession de traducteur-interprète
officiel.
Les procureurs généraux et les procureurs de la République peuvent requérir pour des
causes impérieuses un traducteur-interprète officiel d’exercer, pour un temps déterminé,
hors de sa résidence, ils sont tenus d’énoncer ces causes dans leur mandement lequel
contient outre le nom du traducteur-interprète officiel, la nature de la traduction orale ou
écrite et les indications du lieu où elle doit être faite.
C’est pourquoi, la formation des futurs traducteurs interprète se doit d’être efficace et
efficiente, alliant fondements théoriques de la discipline et exercices pratiques, offrant à
l’apprenant un environnement simulé le préparant au mieux à cette profession.
Compétences textuelles :
la capacité à identifier la typologie textuelle dans le domaine légal correspondant et
à traiter la documentation textuelle.
Compétences psychophysiologiques :
une bonne mémoire à court terme et à moyen terme (interprétation) ;
la capacité de se rendre compte des éventuelles pressions exercées, la rigueur
(cachets, tampons, etc.) et la conscience de la portée de ses fonctions ;
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la facilité de prise de décision (consacrer des termes, établir des équivalences,
intervenir sur les mémoires de traduction, etc.) ;
une certaine (psychologie).
Compétences d'adaptation :
une certaine souplesse vis-à-vis d'une autorité supérieure (interprétation devant un
juge, un notaire, interventions d'office), associée à une certaine confiance en soi et à
une indépendance face à un quelconque type de pression.
Compétences stratégique :
la capacité à évaluer la portée des décisions dans la rédaction d'un document
d'ordre juridique
Compétences de relecture-révision :
La révision est une démarché extrêmement importante dans la traduction et que la
relecture-révision sont des compétences indispensables du traducteur spécialisé.
« La révision étant d’examiner un texte traduit au niveau de l’orthographe, de la
grammaire, de la ponctuation, de la terminologie, du registre de style ; c’est pourquoi il
faudra que le traducteur soit un lecteur efficace » (Bensafi, 2015, p.9)
Nous devons ajouter à ces compétences un dernier élément que nous considérons
important, non seulement pour l'exercice professionnel de la traduction juridique mais
également pour tout type de traduction :
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La réalisation de ce type de traduction est déterminée par les autorités compétentes
(ministères, tribunaux, institutions policières, ambassades etc.) qui souhaitent un
exemplaire fidèle et certifié d'un document original ou encore par la nécessité de consigner
un exemplaire certifié d'un document original ou encore par la nécessité de transcrire, dans
la langue cible, les informations d'un texte source . Les traductions assermentées dans les
règles de l'art deviennent publiques une fois apposé le cachet de certification ou la
signature de l'interprète ou du traducteur assermenté.
8. Cours de traduction :
Les cours de traduction dispensé dans la formation du traducteur interprète dans
l’université algérienne consiste à demander aux apprenants de traduire des phrases courtes
et simples au début et, petit à petit, de plus en plus longues et complexes, puis passer à des
textes, en passant de thème généraux à d’autres plus spécialisés (Economique, juridique,
médical, article de presse, slogans publicitaires, voire même des fragments de textes
littéraires), cet exercice est appelé « version » lorsqu’on traduit de la langue étrangère vers
sa propre langue, et « thème » dans le sens inverse.
« Les exercices de thème et de version représentent donc, l’approche principale, si elle
n’est pas l’unique, par laquelle l’enseignant évalue l’évolution du niveau de l’apprenant »
(Bachir, 2018, P.317)
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Respect de la méthodologie de la traduction juridique :
Analyse et recherche documentaire y compris la recherche de la terminologie exacte
et réglementaire.
Et en final, développer l’esprit critique de l’apprenant en proposant une traduction
pour les faire réagir. Il s’agirait bien de les amener à faire un relevé aussi systématique et
exhaustif que possible des inexactitudes, des fautes ou des erreurs.
Une fois leurs observations recueillies et, si possible, classées par catégorie (déficiences
linguistiques, déficiences cognitives, rédactionnelles, etc.), une version de la traduction
(dite traduction type) leur sera remise comportant un relevé complet et détaillé des erreurs
commises par eux (erreurs linguistiques et traductionnelles) ; de ce fait, cette traduction
serait nécessaire pour aboutir à une traduction linguistiquement acceptable.
9. Exemple de cours :
Exercice de simulation (Traduction officielle)
Temps exigé : 30 minutes (processus traductionnel complet)
Type d’exercice : Thème et version
Rôle du client simulé par l’enseignant Magistrat, avocat, ambassade, consulat, etc.
Document à traduire Freda (Acte de dévolution successorale)
Langue source : Arabe Langue Cible : Français
Respect de la forme : Traduction intégrale
Traduction des signataires et des caractères
figurant en exergue des cachets et sceaux, s’ils
existent)
Etape de l’analyse :
Lecture en entier du document + compréhension de l’information
Assimiler le dispositif du jugement
Etape de la rédaction :
C’est la phase de l’expression dans la langue cible, tout en respectant le niveau de langue
et la terminologie adapté au contexte et à au récepteur du texte traduit, sans aucun
étoffement ni suppression.
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)Modèle 1 : Acte de dévolution successorale (Freda
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A la fin de l’exercice, un modèle de traduction devrait être présenté aux apprenants avec
un glossaire, enrichissant leur vocabulaire dans le domaine.
En outre, la qualité du document représente aussi une contrainte, et non pas des moindre,
puisque souvent les documents anciens ou mal archivés lui sont présentés sous un forma
détérioré, voire même quasi illisible.
Le facteur temps, qui engendre un stresse considérable chez le traducteur officiel n’en sera
pas écarté, puisqu’il agit forcément sur son rendement et donc sur le résultat final proposé
au client.
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Bibliographie :
1. Textes règlementaires de la profession de traducteur-interprète officiel :
- « Ordonnance n° 95-13 du 11 mars 1995 portant organisation de la profession de
traducteur-interprète officiel, publiée au journal officiel n° 17 du 29 mars 1995, page
25. »
- Décret exécutif n° 95-436 du 18 décembre 1995 fixant les conditions d’accès,
d’exercice et de discipline de la profession de traducteur-interprète officiel ainsi que les
règles d’organisation et de fonctionnement des organes de la profession.» - Décret
exécutif n° 96-292 du 2 septembre 1996 organisant la comptabilité des traducteurs-
interprètes officiels et fixant les conditions de rémunération de leurs services.
2. Bensafi K., (01.09.2015) Le traducteur professionnel face aux exigences de la rédaction
spécialisée, LOGOS, Volume 3, Numéro 4, p03-14.
3. Zhang X. (2010) La Traductologie et les cours de traduction. Etudes Chinoises,
Association française d’´etudes chinoises, p55-67
4. Bachir T. (2 septembre 2018) Formation universitaire / traduction en entreprise : vers
une formation curriculaire en faveur du traducteur algérien, Pensée Méditerranéenne,
Vol. 07 N°2 : p317.
5. Delisle J. (1980) Analyse du discours : méthode de traduction, Ottawa : Presses de
l’université d’Ottawa, p41.
6. DELISLE J., cité par LAVAULT E. (1985). Fonctions de la traduction en didactique
des langues: apprendre une langue en apprenant à traduire. Didier ed. Paris. France.
p61.
3 Lederer M. (1994) La Traduction aujourd’hui, le modèle interprétatif, Paris : Hachette.
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