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compréhension
(sens – vouloir dire
de l’auteur)
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Ce schéma, sous forme de deux axes qui ne se touchent pas, illustre l'absence de
contact entre les deux langues en présence. On part, comme la traduction pédagogique, du
texte de départ. Mais au lieu de suivre un processus linéaire, on prend une voie qui ramène
autrement à un texte d’arrivée, plus lisible et fidèle au vouloir de l’auteur.
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l'autre langue un texte équivalent au texte original. Ainsi l'opération traduisante porte sur le
texte et non sur la langue.
Les petites croix placées de part et d'autre de ces deux axes représentent les paramètres
qui entre en jeu au cours de l'opération traduisante.
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La nécessité de procéder à une recherche documentaire n’est pas liée au texte lui-
même. On ne peut pas dire que certains sujets, plus que d’autres, justifient une telle recherche.
Il n’y a pas de thème qui exige systématiquement une recherche documentaire. Par ailleurs, la
recherche documentaire n’est pas non plus le lot exclusif des traducteurs débutants. Il serait
faux d’imaginer que les plus anciens dans la profession peuvent naturellement s’y soustraire.
En fait, l’opportunité de procéder à une recherche documentaire dépend de la relation dualiste
entre le texte à traduire et le traducteur.
Ainsi, si l’on veut retenir un critère simple, on peut dire que si l’on juge difficile un
texte à traduire, alors c’est qu'il est opportun de procéder à une recherche documentaire
approfondie.
D’abord, il importe de cerner le sujet sur lequel doit porter la recherche documentaire.
Le titre du texte à traduire ou son sujet général ne donne pas nécessairement la clé. Par
exemple, la traduction d’un texte portant sur de nouvelles machines textiles nécessite sans
doute davantage une recherche sur les commandes numérique que sur les métiers à tisser. Il
arrive que la traduction d’un texte exige un effort de recherche documentaire intéressant deux
domaines n’ayant apparemment aucun lien entre eux. C’est le cas, par exemple, d’un texte
traitant de l’éducation qui peut justifier une recherche dans le domaine éducatif, mais aussi sur
l’informatique, car les toutes dernières techniques font appel à des applications informatiques
dans l’enseignement et l’apprentissage de toute matière.
Ensuite, il importe de cerner ses besoins personnels. Reprenons l’exemple de
l’angioplastie coronaire. Le traducteur – notamment le traducteur libéral – a peut-être accepté
cette traduction parce que la cardiologie est pour lui un sujet familier, mais il s’aperçoit à la
lecture du texte qu’il ignore tout des lasers. Pour procéder de façon efficace, il va devoir
délimiter ce qu’il a besoin de savoir. A-t-il besoin de comprendre le principe de propagation
de la lumière, de distinguer les différents types de lasers, d’en connaître les gammes de
fréquence ou de longueur d’onde d’émission, ou peut-il se limiter à s’informer sur les
applications du laser en médecine ? Il n’y a pas de réponse absolue. Là encore, le ciblage de
la recherche documentaire dépend de la relation bilatérale entre le texte et le traducteur, c’est-
à-dire entre la technicité du texte et l’insuffisance des connaissances du traducteur. Le
principe général à retenir est que le traducteur a besoin d’acquérir une compétence de
compréhension du sujet et non une compétence de conception, ou d’exécution.
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3. CONTRAINTES
Compte tenu des contraintes, surtout de temps, qui pèsent sur le traducteur, il est
nécessaire d’évoquer deux points : d’une part la discipline, et d’autre part la dichotomie entre
nécessaire et suffisant.
D’abord, à propos de discipline, il faut éviter de flâner dans des ouvrages, comme il
nous est arrivé à tous de le faire avec un dictionnaire, et alors que nous recherchions la
définition d’un terme tel qu’accumulateur, nous nous retrouvions une heure plus tard, sans
nous en être rendu compte, découvrant avec délices que le zinc est un métal blanc bleuâtre
qui, fortement chauffé, devient rouge vif et brûle en donnant une flamme verte. Amusant arc-
en-ciel, mais démarche inefficace pour la compréhension de l’accumulateur. Ainsi, dans le cas
des nouvelles machines textiles, sans doute est-il inutile de passer en revue toute l’historique
des machines depuis Jacquard. Ce peut être certes intéressant sur le plan culturel, mais non
pertinent pour la traduction.
4. OUTILS
- En quelle langue ?
- Quels ouvrages ?
Nous avons vu que les sources documentaires sont très diverses, mais il importe de
veiller à ce que la documentation consultée soit rédigée spontanément par un auteur
s’exprimant dans sa langue maternelle. Ce n’est pas que l’on mette en doute la qualité des
traductions effectuées par des traducteurs professionnels, mais justement il arrive que des
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traductions publiées ne soient pas précisément l’œuvre de traducteurs professionnels. Outre
les traductions non professionnelles, il y a les documents rédigés en français par exemple par
des non-francophones ; ce qui est fréquent. Les auteurs manient souvent un français très
approximatif. Un spécialiste du sujet peut éventuellement compenser la mauvaise qualité
linguistique par ses connaissances thématiques approfondies, et redresser de lui-même les
incertitudes de la rédaction. En revanche, le néophyte qui cherche à s’informer se trouve dans
une situation difficile. Dans le meilleur des cas, il ne comprend rien et renonce. Dans le pire
des cas, il interprète mal une information qu’il croit comprendre et finalement s’appuie sur
des connaissances erronées.
D’autre part, il est intéressant de vérifier aussi si l’auteur de la documentation que l’on
consulte n’est pas trop imprégné de travaux effectués par des étrangers. Bien souvent des
articles ou rapports rédigés en français par exemple sont fortement inspirés de publications en
anglais. Le traducteur y trouve son compte pour la compréhension, mais pas pour la
réexpression, car rien n'est sûr quant à la phraséologie et à la fin d'un livre ou d'un article
publié dans une revue est en général très révélatrice à cet égard.
- Que choisir ?
Le traducteur, notamment le traducteur libéral, est soumis à des délais très stricts, qui
ne lui permettent pas d'effectuer une recherche exhaustive. Mais s'il a bien ciblé ses besoins, il
peut aller droit au but. A ce stade, entrent en jeu l'accès matériel et l'accès intellectuel. Si l'on
ne dispose que de quelques jours pour effectuer une traduction, inutile de demander en
communication un article disponible dans une bibliothèque installée dans une autre ville, il est
certain que l'article arrivera trop tard. Egalement, l'accès intellectuel est un point très
important. On peut douter de l'utilité de se lancer dans un rapport de recherche extrêmement
pointu si l'on ne maîtrise pas les bases de la technologie en question. En revanche, on risque,
en restant à un stade de trop grande vulgarisation, de ne pas disposer des informations
suffisantes pour comprendre le texte à traduire. Nous allons voir concrètement comment
passer de la vulgarisation au rapport de recherche, s'il le faut.
5. EXECUTION
La règle d'or en recherche documentaire, comme dans bien d'autres activités, est d'aller
du général au particulier. Cet axe se double d'ailleurs d'un autre axe, que nous venons
d'évoquer : progresser de la vulgarisation grand public au rapport de spécialiste.
Premièrement, connaissances de base - Encyclopédies, point sur une question type Que sais-
je ?
L'encyclopédie est un outil très sûr. Il est vrai que ses articles, étant rédigés par des
auteurs différents, sont parfois de qualité ou de niveau inégal. Néanmoins, on y trouve en
général des informations de base permettant de comprendre une question.
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Deuxièmement, connaissances étoffées - Manuels, ouvrages spécialisés.
Si l'on a besoin d'en savoir davantage sur les lasers, on se reportera utilement à un
chapitre consacré au laser dans un manuel intitulé Optique et communications, par exemple.
Sur le thème de l'angioplastie, un manuel destiné à des étudiants en médecine peut être fort
utile. A ce stade, précisons que tout manuel destiné à des élèves de lycée ou à des étudiants
peut être d'un grand secours.
Il convient de remarquer qu'il y a une progression dans la recherche. Dans ce cas, par
exemple, le chapitre du manuel que l'on vient de citer n'est accessible que dans la mesure où
l'on a déjà acquis un rudiment de connaissances en consultant, par exemple, une encyclopédie.
Autre remarque : le manuel offre moins de souplesse que l'encyclopédie. En effet, l'auteur du
manuel prend en quelque sorte le lecteur par la main pour le mener au fil des chapitres du
général au particulier selon un axe de progression prédéterminé. En revanche, la consultation
d'une encyclopédie laisse une plus grande liberté au traducteur qui, par le biais des corrélats,
peut affiner sa recherche et l'orienter selon ses propres besoins.
Les articles de revues constituent un complément très précieux. C'est un complément, parce
que leur objet est rarement didactique comme dans le cas d'un manuel ou d'une encyclopédie,
mais ils fournissent des précisions, ou des descriptions d'applications. Ce complément est
précieux parce que, compte tenu de la fréquence de publication de ces revues, leur contenu
informatif a plus de chances d'être à jour que des ouvrages publiés une fois pour toutes ou
rédités et mis à jour tous les cinq ou dix ans.
On voit que toutes les sources documentaires ne fournissent pas le même type d'information,
que l'on peut commencer par acquérir des connaissances générales puis les affiner
progressivement, ou bien prendre le train en marche selon le degré de connaissance que l'on a
au préalable.
6. ATTITUDE
L'attitude du traducteur face à la documentation ne doit pas être une attitude d'absorption
intégrale. La démarche à mettre en œuvre est celle d'une lecture active doublée d'une attitude
critique.
Il importe de rechercher des recoupements dans ce qu'on lit. La recherche documentaire doit
permettre d'acquérir des connaissances de base puis d'y rattacher successivement des éléments
nouveaux. Il faut veiller à ne pas se contenter de bribes isolées de compréhension, car on
risque alors de ne pas appréhender suffisamment une question, mais de croire avoir identifié
des notions qui, en fait, restent très incomplètes. Le risque est ici d'avoir une illusion de
compréhension générale alors que l'on n'ai saisi que des éléments épars.
La documentation, quelle qu'elle soit, n'est pas parole d'évangile. Une attitude critique
s'impose. Avec un peu d'expérience, on se fait vite une idée de la fiabilité générale de telle ou
telle source documentaire. On sait par exemple que l'Encyclopédie Universalis est
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extrêmement fiable. L'Encyclopédie Larousse aussi, de même que la Britannica, bien entendu.
Nous savons tous que la collection des Que Sais-je ? est très inégale. Les techniques de
l'Ingénieur réussissent une somme de connaissances souvent remarquablement présentées.
Dans les revues techniques, on relève des inégalités d'un titre à l'autre et, pour un même titre,
d'un article à l'autre. Il est vrai que certains sont l'œuvre de spécialistes et que d'autres sont
écrits par des journalistes, certes spécialisés, mais qui parfois puisent leurs informations dans
la presse étrangère et qui n'usent pas toujours de la terminologie utilisée couramment par les
spécialistes eux-mêmes. Il n'est pas rare, par exemple, de trouver dans la presse technique une
même notion désignée différemment. Il appartient alors au traducteur de trancher et de choisir
la formulation qu'il retiendra. A cet effet, il peut appliquer un critère quantitatif - dans quelle
source documentaire et sous la plume de quel auteur a-t-il trouvé l'une et l'autre des
formulations ? Bref, il retiendra la formulation la plus fréquente sous les plumes les plus
fiables.
7 RESULTATS
Si elle est restée superficielle, son utilité sera limitée à cet emploi immédiat, et il est à
craindre que les informations comprises soient vite oubliées.
Pour être utiles et utilisables, il faut que ces connaissances soient organisées en une
structure stable. On pourrait imaginer une construction pyramidale avec une base de
connaissances élémentaires solides sur laquelle viendraient reposer des connaissances plus
étoffées, puis de plus en plus détaillées et spécialisées qui s'y rattacheraient progressivement.
Ce jeu de construction pourrait comporter de nombreuses pyramides interconnectées. En effet,
à quoi servirait d'emmagasiner des connaissances, si c'est pour les conserver dans des casiers
bien étanches de la mémoire? Les connaissances ainsi acquises doivent rester en permanence
à la disposition du traducteur, qui doit pourvoir les rappeler en cas de besoin, les mobiliser, les
faire converger et fusionner.
Texte après texte, le traducteur se constitue un bagage. Mais attention, il doit aussi
savoir le mobiliser le moment venu. C'est ainsi qu'il peut progresser, gagner en rapidité et en
efficacité. Après tout, peut-être est-ce cela l'expérience ?
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