Sara Cotelli (2008 : 7) avance que « On considérait souvent que la
traduction n’était pas tant une pratique que l’on pouvait acquérir mais un don que l’on recevait de naissance : en quelque sorte, on venait au monde traducteur, on ne le devenait pas. » Mais si on se fie à cette déclaration, on peut se demander alors pourquoi la traduction est enseignée à l’université. La nature de la traduction repose sur le type de textes à traduire. Autrement dit, les textes à traduire sont jugés d'après la tâche qu'ils imposent au traducteur: de travailler simultanément sur l'expression et le sens, ou de travailler à partir du sens. D'après ce critère on distingue les traductions littéraires et non littéraires. Une traduction littéraire exige de la part du traducteur une intervention créatrice sur la forme en langue cible: recréer une oeuvre en langue d'arrivée à partir des contenus exprimés dans le texte de départ. C'est le cas des traductions de certains types de textes comme le seraient les oeuvres littéraire en prose et en vers, les textes publicitaires, et d'autres écrits fortement liées à leur composante rhétorique ou stylistique (par exemple: textes qui devront conserver en traduction leur caractère archaïque, ou leur éléments connotatifs, leur registre stylistique particulier: oralité, code régional, familier etc.). – d'utiliser des lexies et des structures relevant des langages de spécialité: D'après ce critère, on distingue les traductions de texte de spécialité et les traductions de texte général. Le texte de spécialité a une circulation restreinte, d'après le but de communication de ces textes, à une certaine sphère sociale de production textuelle. Tels sont les textes scientifiques/ théoriques, philosophiques, économiques, juridiques, administratifs, techniques etc. La traduction du texte de spécialité exige une formation spécifique: d'abord la traduction de spécialité suppose une parfaite connaissance des deux langues en situation de transfert, et donc la traduction de spécialité n'est approchée à l'université qu'avec des étudiants ayant déjà terminé un premier cycle de formation générale à la langue étrangère (cours de spécialité, mastère, etc.). Le texte de spécialité soulève un certain nombre de difficulté de traduction liées en partie au lexique et aux structures relevant d'un code particulier que suppose une langue de spécialité (le français juridique, le français commercial etc.) et en partie à la contextualisation particulière de certaines vocables et structures du langage commun. Si une traduction ne s'applique pas sur un texte littéraire et si elle n'impose pas non plus l'exigence de se rapporter entièrement à un langage de spécialité, alors on peut parler de traduction de texte général, qui comprend d'une part le texte de la communication courante, en situation de vie quotidienne, et d'autre part le texte ayant une fonction pragmatique, dans la vie de tous les jours (divers documents, textes informatifs, annonces, compte rendus, modes d'emploi, factures, CV, présentation générale de l'activité d'une institution, programmes, thématiques, articles de presses, textes de vulgarisation scientifique etc.). Le texte pragmatique fait partie d'une pratique sociale de plus en plus développée et spécialisée, étant donné que, depuis l'âge moderne de l'histoire, le nombre de textes mis en circulation est de plus en plus accru: la sphère économique,