Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Initiation à la Traduction
FRAN4277
2021-2022
• Qu'est-ce que la traduction?
La traduction consiste à transposer un texte écrit d’une langue à une autre, en
transmettant le plus fidèlement possible le message. Le traducteur traduit
généralement d’une 2e ou d’une 3e langue vers sa langue maternelle. Il est de
nature curieuse, a une vaste culture, une grande souplesse d’esprit, une très
bonne connaissance de ses langues de travail et des aptitudes à rédiger. La
discipline se distingue de l’interprétation, qui consiste à reformuler oralement
d’une langue à une autre un message lors de discours, de réunions, de
conférences et de débats, ou encore devant des cours de justice ou des tribunaux
administratifs.
La traduction présente aujourd’hui nombre de défis résolument actuels, façonnés
par la mondialisation et l'évolution des nouvelles technologies.
Dans un marché du travail en pleine ébullition, étudier en traduction ouvre
toutes grandes les portes de l’emploi!
Ce module est...
2
• L’importance de la traduction au quotidien
La traduction est utilisée à de nombreuses fins dans le monde entier. L’auteure
Nataly Kelly a dressé une liste de toutes les raisons pour lesquelles la traduction
est si importante dans son livre « Found In Translation ». Nous avons décidé
de partager les meilleures avec vous :
1. La traduction permet de nourrir la planète : les grandes entreprises
alimentaires achètent et vendent des produits dans le monde entier grâce à
la traduction.
2. La traduction peut sauver des vies : les traducteurs médicaux
transmettent continuellement des informations sur les épidémies qui font
rage dans le monde entier.
3. La traduction peut empêcher les attaques terroristes : des attaques
peuvent être évitées lorsque les messages sont interceptés et traduits
immédiatement.
4. La traduction crée des emplois : les entreprises du monde entier
embauchent des traducteurs pour travailler dans tous les domaines, de la
finance à l’ingénierie.
5. La traduction stimule l’économie : même les entreprises qui vendent
leurs produits uniquement dans leur pays ont recours aux traducteurs pour
répondre aux besoins de leurs clients qui parlent une autre langue.
Les traducteurs ont un rôle indispensable et apportent leur contribution dans de
nombreux domaines. Il n’est donc pas étonnant que 96,4 % des traducteurs
interrogés par Nataly Kelly dans le cadre de la publication de son livre aient
déclaré « adorer leur travail » ou « être satisfait de leur travail ».
3
Le 30 septembre marque le décès de Saint-Jérôme, traducteur de la Bible qui fut
reconnu saint patron des traducteurs.
Saint-Jérôme était un moine, natif de Stridon, une communauté qui à l'époque
faisait partie du nord-est de l’Italie. Ses ancêtres étant Illyriens, la langue
maternelle de Jérôme était un dialecte illyrien. Il poursuivit ses études en
philosophie à Rome où il apprit le latin. Plus tard, durant ses voyages et au cours
de sa vie, il apprit à maitriser le grec et l'hébreu. Il est connu principalement
pour sa traduction de la version grecque de la Bible en latin et de sa traduction
partielle de l'Évangile de l'hébreu en grec.
Chaque année, depuis 2005, les Nations Unies invitent l'ensemble de leur
personnel, les employés des missions permanentes accréditées, ainsi que les
étudiants des universités partenaires sélectionnées à participer au concours de
traduction de Saint-Jérôme. Ce concours récompense les meilleures traductions
en arabe, chinois, anglais, français, russe, espagnol et allemand, et vise à
célébrer le multilinguisme tout en soulignant le rôle important des traducteurs et
autres professionnels des langues dans la diplomatie multilatérale.
1. La traduction technique
4
2. La traduction juridique
3. La traduction assermentée
La traduction assermentée est proche de la traduction juridique. Elle consiste en
l’authentification de traductions officielles (contrat de mariage, testament, etc.).
4. La traduction médicale
5. La traduction littéraire
Pour être qualifié de traducteur littéraire, il vous faut être en mesure de jongler
avec les mots sans aucune difficulté. Il est exigé de ce dernier qu’il respecte la
mélodie du texte, le style particulier de l’auteur tout en étant capable de déceler
le sens caché des mots employés.
6. La traduction financière
7. La traduction classique
La traduction classique, comme son nom l’indique, porte sur des textes sans
caractéristique particulière.
5
• Quelle est la différence entre un thème et une version ?
Un thème est la traduction d'un texte du français vers une langue étrangère,
alors qu'une version est la traduction d'un texte en langue étrangère vers le
français.
1. L’EMPRUNT
L’emprunt est un procédé de traduction consistant à utiliser un mot ou une
expression du texte source dans le texte cible. L’emprunt est généralement
indiqué par des italiques. Il s’agit en fait de reproduire telle quelle une
expression du texte original. En ce sens, c’est une technique de traduction qui ne
traduit pas…
Exemple : Le gaucho portait un sombrero noir et une bombacha usée par le
temps.
6
2. LE CALQUE
2. LA MODULATION
7
modulation consiste à faire changer la forme du texte par une modification
sémantique ou de perspective.
Exemples :
▪ Tal vez tengas razón. ⇒ Tu n’as peut-être pas tort.
▪ Un francophone parlera du “dernier étage” d’un bâtiment, tandis qu’un
anglophone fera référence au “top floor”.
3. L’ÉQUIVALENCE/ LA REFORMULATION
L’équivalence est un procédé de traduction par lequel une réalité équivalente est
rendue par une expression entièrement différente. Cette technique peut être
utilisée pour traduire des noms d’institutions, des interjections, des expressions
toutes faites ou des proverbes. Semblable à la modulation, elle permet de
préserver le sens d’une expression, d’un nom ou d’un proverbe en trouvant un
équivalent dans la langue cible.
Exemples :
▪ Chat échaudé craint l’eau froide. ⇒ Él que se quemó con leche ve la vaca
y llora.
▪ L’expression “être sur son 31” serait l’équivalent français de l’expression
anglaise “to be dressed up to the nines”.
4. L’ADAPTATION
5. LA COMPENSATION
Exemple: Alors que l’anglais n’a qu’une seule façon de dire “you”, le français a
le “tu” (informel) et le “vous” (formel). En faisant des choix de mots spécifiques
ailleurs dans le texte, le traducteur peut compenser la perte de nuance.
8
6. LA RÉDUCTION
7. L’EXPANSION
L’expansion est le contraire de la réduction, c’est lorsque des mots sont ajoutés
afin de préserver le sens. Cela peut être dû à des différences dans la structure des
phrases, la grammaire ou la terminologie.
Depuis les années 1960, différents auteurs (Michel Ballard, Hélène Chuquet,
Michel Paillard, etc.) ont signalé d’autres procédés de traduction tels que
l’explicitation (qui consiste à apporter des précisions dans le texte de la langue
cible), la collocation (l’utilisation d’une suite de mots habituellement utilisés
ensemble dans la langue cible) et la compensation (ne pas rendre une allusion ou
une connotation dans une partie du texte et compenser en la faisant apparaître
plus loin).
9
En traduction, le traducteur donc, va traiter des documents écrits ou
audio/vidéo mais il ne va pas être amené à parler. Une bonne maîtrise de la
rédaction est l’élément clé de cette profession. Il va devoir se servir d’un
contexte, aller faire des recherches selon le thème de son document. Il se voit
imposer des délais plus ou moins courts mais a quand même le temps de
s’imprégner du document. C’est une gymnastique totalement différente de
celle de l’interprétation. Il est donc très rare qu’une personne ait la capacité
d’être un bon traducteur et un bon interprète. La maîtrise de langues étrangères
et l’idée de traduire un message sont les seuls points communs entre ces deux
métiers.
10
1. Informations orales et informations écrites :
L'interprétation implique de s'exprimer à l'oral et d'expliquer la signification de
quelque chose. En revanche, la traduction consiste à transposer le sens par écrit.
11
CONSEILS GÉNÉRAUX
• Le lexique
Pour bien traduire un texte d'un langue dans une autre, il convient d'avoir une
bonne connaissance du lexique dans les deux langues concernées. Il importe
donc de lire régulièrement dans les deux langues et d'apprendre ce lexique.
Apprendre ne signifie pas uniquement traduire un mot par un autre (maison =
house), ce qui est déjà un type d'exercice, mais aussi savoir donner une
définition du terme dans chacune des deux langues. C'est certainement le
meilleur moyen d'avoir une connaissance des champs lexicaux, d'éviter des
faux-sens, des faux-amis et de choisir, en fonction du texte étudié, le mot juste.
La connaissance de l'étymologie des termes s'avère être aussi très utile dans la
connaissance de la langue et en traduction.
Expression idiomatique : voir d'où vient le vent = to see which way the wind
blows ou encore to see which way the cat jumps.
Proverbe : Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué = Don't
count your chickens before they're hatched, mais aussi, et d'une manière plus
populaire : It's not over till the fat lady sings.
• La grammaire
Une bonne connaissance de la grammaire des deux langues est aussi nécessaire
pour bien traduire un texte. Ainsi, vous avez pu apprendre lors du cours de
grammaire ou antérieurement que l'anglaise possédait deux formes du présent
(forme simple et forme progressive) là où le français n'en possède qu'une. De
même les tournure françaises entraînant un subjonctif ne sont pas traduites de la
même manière en anglais. Aussi est-il nécessaire de bien maîtriser les temps et
la syntaxe de chaque langue. La pratique du thème grammatical s'avère être un
bon exercice pour réviser la grammaire des deux langues et s'entraîner à la
traduction.
12
• L'esprit du texte
Pour bien traduire un texte d'une langue dans une autre, il faut d'abord en faire
une lecture analytique détaillée -- comme pour une explication de texte.
L'époque à laquelle le texte a été écrite a son importance car une langue évolue
constamment. Il faut aussi faire attention au point de vue du narrateur, aux
déplacements dans le temps (vers l'avenir = anticipation d'événements, vers le
passé = antériorité, discours indirect, rétro-récit), aux personnages mentionnés
(et à la régularité de leur apparition), aux lieux mentionnés. Il faut aussi
comprendre l'esprit du texte : pourquoi l'auteur a-t-il écrit ce texte ? Qu'a-t-il
voulu montré ? Comment s'y est-il pris ? Quel est le ton qu'il y a mis ? Ces
caractéristiques ont leur importance pour bien traduire le texte. Lorsque l'on
prépare une traduction, on se retrouve dans un schéma littéraire.
13
Au mieux, le résultat serait un renvoi du traducteur. Au pire, ce serait une
catastrophe.
• Le non-sens : le non-sens ne vaut rien. Il révèle surtout que le traducteur
n'a pas relu son texte. Un non-sens est très pénalisé en examen. Bien
évidemment, le reste du texte est aussi pris en considération car les
enseignants ont conscience que les étudiants sont dans une phase
d'acquisition et de perfectionnement des connaissances. Mais
linguistiquement parlant, une énormité qui n'a aucune cohérence devrait
normalement conduire le lecteur à rejeter le texte.
• L'omission : c'est un abandon ou un refus de traduire face à la
difficulté. C'est la faute la plus pénalisée. Il faut toujours essayer de
combler le vide en fonction du sens général du passage. S'il s'agit d'un
mot, vous risquez au pire un gros faux-sens. S'il s'agit d'une phrase, vous
risquez au pire un contresens. Mais dans l'esprit de la traduction, un
contresens est moins grave qu'une omission. Imaginez qu'un traducteur,
parce qu'il ne sait pas, omette de traduire un chapitre d'une œuvre
littéraire. Il y a trahison de l'auteur et du lecteur.
14