Vous êtes sur la page 1sur 134

État de Palestine ‫دولـــة فلسـطيــن‬

Université Al-Aqsa ‫جامعــــة األقصــــــى‬


Faculté des Lettres et des Sciences Humaines ‫كلية اآلداب والعلوم اإلنسانية‬
Département de français ‫قسم اللغة الفرنسية‬

Année universitaire : 2021-2022


Deuxième Semestre

Initiation à la Traduction
FRAN4277

Professeur : Ziad Hamad

2021-2022
• Qu'est-ce que la traduction?
La traduction consiste à transposer un texte écrit d’une langue à une autre, en
transmettant le plus fidèlement possible le message. Le traducteur traduit
généralement d’une 2e ou d’une 3e langue vers sa langue maternelle. Il est de
nature curieuse, a une vaste culture, une grande souplesse d’esprit, une très
bonne connaissance de ses langues de travail et des aptitudes à rédiger. La
discipline se distingue de l’interprétation, qui consiste à reformuler oralement
d’une langue à une autre un message lors de discours, de réunions, de
conférences et de débats, ou encore devant des cours de justice ou des tribunaux
administratifs.
La traduction présente aujourd’hui nombre de défis résolument actuels, façonnés
par la mondialisation et l'évolution des nouvelles technologies.
Dans un marché du travail en pleine ébullition, étudier en traduction ouvre
toutes grandes les portes de l’emploi!

Ce module est...

Une formation axée sur les besoins actuels du marché du travail.

Une solide préparation à l'exercice de la profession de traducteur


généraliste de l’arabe au français et vice versa.

Une initiation à d'autres genres de traduction spécialisée: traduction


juridique, scientifique, commerciale, médicale, pharmacologique,
informatique, littéraire, etc.

Une importance particulière accordée aux exercices pratiques.

2
• L’importance de la traduction au quotidien
La traduction est utilisée à de nombreuses fins dans le monde entier. L’auteure
Nataly Kelly a dressé une liste de toutes les raisons pour lesquelles la traduction
est si importante dans son livre « Found In Translation ». Nous avons décidé
de partager les meilleures avec vous :
1. La traduction permet de nourrir la planète : les grandes entreprises
alimentaires achètent et vendent des produits dans le monde entier grâce à
la traduction.
2. La traduction peut sauver des vies : les traducteurs médicaux
transmettent continuellement des informations sur les épidémies qui font
rage dans le monde entier.
3. La traduction peut empêcher les attaques terroristes : des attaques
peuvent être évitées lorsque les messages sont interceptés et traduits
immédiatement.
4. La traduction crée des emplois : les entreprises du monde entier
embauchent des traducteurs pour travailler dans tous les domaines, de la
finance à l’ingénierie.
5. La traduction stimule l’économie : même les entreprises qui vendent
leurs produits uniquement dans leur pays ont recours aux traducteurs pour
répondre aux besoins de leurs clients qui parlent une autre langue.
Les traducteurs ont un rôle indispensable et apportent leur contribution dans de
nombreux domaines. Il n’est donc pas étonnant que 96,4 % des traducteurs
interrogés par Nataly Kelly dans le cadre de la publication de son livre aient
déclaré « adorer leur travail » ou « être satisfait de leur travail ».

• Journée de la traduction : l’ONU célèbre le rôle crucial des


spécialistes des langues
Les Nations Unies célèbre le 30 septembre chaque année la Journée
internationale de la traduction. C’est l'occasion de rendre hommage aux
spécialistes des langues et de souligner l'importance de leur travail pour faciliter
le dialogue, favoriser le développement et renforcer la paix et la sécurité dans le
monde.

C’est en 2017 que l'Assemblée générale a désigné le 30 septembre Journée


internationale de la traduction.

3
Le 30 septembre marque le décès de Saint-Jérôme, traducteur de la Bible qui fut
reconnu saint patron des traducteurs.
Saint-Jérôme était un moine, natif de Stridon, une communauté qui à l'époque
faisait partie du nord-est de l’Italie. Ses ancêtres étant Illyriens, la langue
maternelle de Jérôme était un dialecte illyrien. Il poursuivit ses études en
philosophie à Rome où il apprit le latin. Plus tard, durant ses voyages et au cours
de sa vie, il apprit à maitriser le grec et l'hébreu. Il est connu principalement
pour sa traduction de la version grecque de la Bible en latin et de sa traduction
partielle de l'Évangile de l'hébreu en grec.

Chaque année, depuis 2005, les Nations Unies invitent l'ensemble de leur
personnel, les employés des missions permanentes accréditées, ainsi que les
étudiants des universités partenaires sélectionnées à participer au concours de
traduction de Saint-Jérôme. Ce concours récompense les meilleures traductions
en arabe, chinois, anglais, français, russe, espagnol et allemand, et vise à
célébrer le multilinguisme tout en soulignant le rôle important des traducteurs et
autres professionnels des langues dans la diplomatie multilatérale.

• les différents types de traduction


Vous pensez que les traducteurs se contentent de traduire un texte d’une langue
à une autre ? Détrompez-vous. Le métier de traducteur est en réalité bien plus
complexe qu’il n’y paraît. Pour s’en rendre compte, il convient de distinguer les
différents types de traduction qui existent.
• 1. La traduction technique
• 2. La traduction juridique
• 3. La traduction assermentée
• 4. La traduction médicale
• 5. La traduction littéraire
• 6. La traduction financière
• 7. La traduction classique

1. La traduction technique

Le terme « traduction technique » peut désigner deux tâches distinctes. En effet,


lorsqu’un traducteur s’attelle à la traduction d’un mode d’emploi ou d’un
manuel, par exemple, on dit qu’il réalise une traduction technique. Cependant,
on qualifie également de traduction technique le fait de traduire un texte en
relation directe avec les domaines de l’industrie, de l’électronique ou encore de
l’informatique. Pour réaliser un travail précis, le traducteur doit posséder les
connaissances nécessaires dans ces différentes matières.

4
2. La traduction juridique

Est qualifiée de « traduction juridique » la traduction d’un texte de loi, d’un


contrat, de conditions générales de vente, d’un règlement, etc. Pour pouvoir
réaliser des traductions juridiques, le traducteur doit disposer d’une formation
adéquate.

3. La traduction assermentée
La traduction assermentée est proche de la traduction juridique. Elle consiste en
l’authentification de traductions officielles (contrat de mariage, testament, etc.).

4. La traduction médicale

Pour être un bon traducteur médical, le professionnel doit être en possession


d’un solide bagage afin de pouvoir jongler avec les nombreuses
terminologies. La traduction médicale demande énormément de rigueur. N’est
donc pas traducteur médical qui veut.

5. La traduction littéraire

Pour être qualifié de traducteur littéraire, il vous faut être en mesure de jongler
avec les mots sans aucune difficulté. Il est exigé de ce dernier qu’il respecte la
mélodie du texte, le style particulier de l’auteur tout en étant capable de déceler
le sens caché des mots employés.

6. La traduction financière

Parmi les tâches du traducteur financier: la traduction de bilans et de rapports


annuels. Une aptitude particulière aux chiffres est donc exigée.

7. La traduction classique

La traduction classique, comme son nom l’indique, porte sur des textes sans
caractéristique particulière.

5
• Quelle est la différence entre un thème et une version ?
Un thème est la traduction d'un texte du français vers une langue étrangère,
alors qu'une version est la traduction d'un texte en langue étrangère vers le
français.

LES TECHNIQUES DE TRADUCTION


S’il existe différents types de traduction et différentes méthodes de traduction, il
y a aussi différentes techniques de traduction.
Quelle différence y a-t-il entre une méthode et une technique de traduction ? En
fait, c’est très simple : la méthode de traduction concerne le texte entier à
traduire, tandis que la technique de traduction variera au cas par cas à l’intérieur
d’un même texte, en fonction des éléments lexicaux ponctuels à traduire. La
taxinomie classique des procédés de traduction remonte à l’année 1958, et c’est
à J.-P. Vinay et J. Darbelnet que nous la devons. Elle compte sept catégories :

Premièrement : les techniques directes de la traduction


Ces techniques de traduction sont utilisées lorsque les concepts et la structure de
la langue source peuvent être utilisés dans la langue cible.

1. L’EMPRUNT
L’emprunt est un procédé de traduction consistant à utiliser un mot ou une
expression du texte source dans le texte cible. L’emprunt est généralement
indiqué par des italiques. Il s’agit en fait de reproduire telle quelle une
expression du texte original. En ce sens, c’est une technique de traduction qui ne
traduit pas…
Exemple : Le gaucho portait un sombrero noir et une bombacha usée par le
temps.

6
2. LE CALQUE

Lorsqu’un traducteur recourt au calque lexical, il crée ou utilise un néologisme


dans la langue cible en adoptant la structure de la langue source.
Exemple : L’allemand handball se traduit en espagnol par balonmano, ou
l’anglais skyscraper se traduit en français par gratte-ciel.
3. LA TRADUCTION LITTÉRALE

C’est ce qu’on appelle classiquement la traduction métaphrastique, ou


métaphrase. Il s’agit d’une traduction mot à mot aboutissant à un texte, dans la
langue cible, à la fois correct et idiomatique. Selon Vinay et Darbelnet, la
traduction littérale n’est possible qu’entre langues au bénéfice d’une grande
proximité culturelle. Elle n’est acceptable que si le texte traduit garde la même
syntaxe, le même sens et le même style que le texte d’origine.
Exemple : Quelle heure est-il ? ⇒ What time is it?

Deuxièment : les techniques indirectes de la traduction


Les techniques de traduction indirecte ou oblique sont utilisées lorsque les deux
langues et cultures sont plus éloignées. Ces techniques modifient les éléments
structurels et conceptuels afin de préserver le sens et les nuances du texte.
1. LA TRANSPOSITION
La transposition consiste à passer d’une catégorie grammaticale à une autre sans
que pour autant le sens du texte ne change. Cette technique introduit un
changement de structure grammaticale.
Exemples :
▪ The President thinks that ⇒ Selon le Président
▪ La phrase française “Je l’ai vu avant la rentrée” peut être traduite en
anglais par “I saw her before school started”
Cela transforme le nom “la rentrée” en un verbe.

2. LA MODULATION

Il s’agit d’un changement de perspective, d’un ajustement de ce qui a été écrit


afin d’exprimer la même idée et de préserver le sens. Le texte est ainsi traduit de
manière à se conformer à la disposition naturelle des mots de la langue cible. La

7
modulation consiste à faire changer la forme du texte par une modification
sémantique ou de perspective.

Exemples :
▪ Tal vez tengas razón. ⇒ Tu n’as peut-être pas tort.
▪ Un francophone parlera du “dernier étage” d’un bâtiment, tandis qu’un
anglophone fera référence au “top floor”.
3. L’ÉQUIVALENCE/ LA REFORMULATION

L’équivalence est un procédé de traduction par lequel une réalité équivalente est
rendue par une expression entièrement différente. Cette technique peut être
utilisée pour traduire des noms d’institutions, des interjections, des expressions
toutes faites ou des proverbes. Semblable à la modulation, elle permet de
préserver le sens d’une expression, d’un nom ou d’un proverbe en trouvant un
équivalent dans la langue cible.
Exemples :
▪ Chat échaudé craint l’eau froide. ⇒ Él que se quemó con leche ve la vaca
y llora.
▪ L’expression “être sur son 31” serait l’équivalent français de l’expression
anglaise “to be dressed up to the nines”.

4. L’ADAPTATION

L’adaptation, également appelée substitution culturelle ou équivalent culturel,


consiste à remplacer un élément culturel du texte original par un autre, plus
adapté à la culture de la langue cible. Elle permettra de rendre le texte plus
familier et compréhensible.
Exemple : Cyclisme (français) = football (UK) = baseball (US).

5. LA COMPENSATION

Cette technique permet de compenser l’impossibilité de traduire une nuance ou


une expression à un endroit précis en exprimant l’information à un autre endroit
du document.

Exemple: Alors que l’anglais n’a qu’une seule façon de dire “you”, le français a
le “tu” (informel) et le “vous” (formel). En faisant des choix de mots spécifiques
ailleurs dans le texte, le traducteur peut compenser la perte de nuance.

8
6. LA RÉDUCTION

Lorsqu’il utilise la réduction, le traducteur choisit de supprimer tous les mots du


texte original qui sont considérés comme redondants dans la langue cible.
Exemple: Les “sciences politiques” françaises peuvent être traduites en anglais
par “politics”.

7. L’EXPANSION

L’expansion est le contraire de la réduction, c’est lorsque des mots sont ajoutés
afin de préserver le sens. Cela peut être dû à des différences dans la structure des
phrases, la grammaire ou la terminologie.

Exemple : Dans le sens inverse de la réduction, “politics” en anglais serait


“sciences politiques” en français. Comme le français utilise également des
articles de genre, l’expansion est naturelle lors de la traduction de l’anglais vers
le français.

Choisir les bonnes techniques pour une meilleure traduction


La bonne technique varie au cas par cas, en tenant compte du type de texte, du
lecteur cible et de l’objectif final de votre traduction. Notre équipe de
traducteurs professionnels mettra à profit son expérience et son expertise dans
les deux langues pour choisir la technique la plus adaptée à votre texte et vous
offrir la traduction la plus précise possible.

Depuis les années 1960, différents auteurs (Michel Ballard, Hélène Chuquet,
Michel Paillard, etc.) ont signalé d’autres procédés de traduction tels que
l’explicitation (qui consiste à apporter des précisions dans le texte de la langue
cible), la collocation (l’utilisation d’une suite de mots habituellement utilisés
ensemble dans la langue cible) et la compensation (ne pas rendre une allusion ou
une connotation dans une partie du texte et compenser en la faisant apparaître
plus loin).

• La différence entre la traduction et l’interprétation


Les gens ont souvent tendance à confondre la traduction et l’interprétation.
Pour eux, un traducteur est un interprète et vice versa. Mais si l’on se penche
un peu sur la question, on se rend compte qu’il s’agit de deux métiers bien
distincts à ne pas confondre.

9
En traduction, le traducteur donc, va traiter des documents écrits ou
audio/vidéo mais il ne va pas être amené à parler. Une bonne maîtrise de la
rédaction est l’élément clé de cette profession. Il va devoir se servir d’un
contexte, aller faire des recherches selon le thème de son document. Il se voit
imposer des délais plus ou moins courts mais a quand même le temps de
s’imprégner du document. C’est une gymnastique totalement différente de
celle de l’interprétation. Il est donc très rare qu’une personne ait la capacité
d’être un bon traducteur et un bon interprète. La maîtrise de langues étrangères
et l’idée de traduire un message sont les seuls points communs entre ces deux
métiers.

En interprétation il faut être très à l’aise à l’oral et savoir s’exprimer


correctement, ce qu’un traducteur n’est pas forcément apte à faire. Ce métier
est beaucoup plus éprouvant et c’est d’ailleurs pour cela que les interprètes,
notamment en interprétation simultanée sont deux, afin d’alterner la prise de
parole (généralement tous les quarts d’heure, voir demi-heure). Il faut
également être à l’aise non seulement dans sa langue maternelle, mais maîtriser
aussi parfaitement la langue cible car il n’y a pas de marge d’erreur,
notamment dans le cas de l’interprétation juridique. Cela peut coûter très cher.
En interprétation, il faut être très rapide et concis. Le message doit résumer
l’idée principale émise par la personne qui parle et ce, adapté dans le langage
de celui ou celle qui va recevoir le message. Il faut donc avoir faire quelques
recherches sur la personne en question au préalable et sur le contexte en
général de la conversation.
C’est généralement après avoir testé les deux métiers que l’on sait dans lequel
on est le plus à l’aise. Il est important de les essayer tous deux, car un
traducteur peut s’avérer être un excellent interprète sans pour autant le savoir.
Tout dépend de sa capacité à retranscrire un message à l’oral, de façon claire et
concise dans un laps de temps très limité. Les deux métiers souffrent
cependant, car ne sont pas vraiment reconnus. N’importe qui peut s’improviser
traducteur ou interprète, sous prétexte qu’il parle deux langues alors que ces
métiers requièrent bien évidemment tous deux un certain niveau d’études afin
d’acquérir méthode, technique et rigueur.

• En résumé : Il y a 5 différences majeures entre la traduction et


l’intérprétariat :

10
1. Informations orales et informations écrites :
L'interprétation implique de s'exprimer à l'oral et d'expliquer la signification de
quelque chose. En revanche, la traduction consiste à transposer le sens par écrit.

2. Délai : La principale différence entre la traduction et l'interprétation est le


délai. L'interprétation se fait de manière immédiate. Ce travail peut se faire en
personne, par téléphone ou en visioconférence. En revanche, la traduction peut
être effectuée bien après la création du texte source. Les traducteurs disposent
donc de beaucoup de temps pour exploiter les ressources technologiques et les
documents de référence afin de produire des traductions précises et d'excellente
qualité.

3. Précision : L'interprétation exige un niveau de précision quelque peu moins


élevé par rapport à la traduction. Bien que les interprètes visent la perfection, cet
objectif est difficilement réalisable en direct. Par exemple, certaines parties du
discours peuvent être laissées de côté dans la langue cible. Les traducteurs,
quant à eux, ont le temps de relire et de corriger leurs textes écrits afin d'assurer
une précision optimale.

4. Sens : Les interprètes doivent maîtriser à la fois la langue source et la langue


cible. En effet, ils doivent traduire instantanément dans les deux sens sans avoir
de document de référence à disposition. En règle générale, les traducteurs
professionnels ne travaillent que dans une seule langue : leur propre langue
maternelle.
5. Éléments intangibles : Trouver des images, des analogies et des structures
idiomatiques qui parleront au public cible est un obstacle auquel sont confrontés
les interprètes comme les traducteurs. En plus de cela, les interprètes doivent
identifier le ton, les modulations, la qualité de la voix et tous les autres éléments
propres à l'expression orale, puis véhiculer ces indications au public.

Conseils de traduction et principaux pièges à éviter


La traduction est certainement un des exercices de langue les plus difficiles qui
soient. Il révèle immédiatement la connaissance linguistique et la sensibilité
littéraire du traducteur. Si le proverbe italien souvent mis en avant "traduttore,
tradittore" (traducteur, traître -- traduire, trahir) ne sera jamais complètement
faux par le simple fait qu'il y a changement de langue, un bon traducteur fera
qu'un texte sera apprécié de la même manière dans la langue de départ et la
langue d'arrivée et que les deux lecteurs auront connaissance de la même histoire
et révélation de la même sensibilité.

11
CONSEILS GÉNÉRAUX

• Le lexique

Pour bien traduire un texte d'un langue dans une autre, il convient d'avoir une
bonne connaissance du lexique dans les deux langues concernées. Il importe
donc de lire régulièrement dans les deux langues et d'apprendre ce lexique.
Apprendre ne signifie pas uniquement traduire un mot par un autre (maison =
house), ce qui est déjà un type d'exercice, mais aussi savoir donner une
définition du terme dans chacune des deux langues. C'est certainement le
meilleur moyen d'avoir une connaissance des champs lexicaux, d'éviter des
faux-sens, des faux-amis et de choisir, en fonction du texte étudié, le mot juste.
La connaissance de l'étymologie des termes s'avère être aussi très utile dans la
connaissance de la langue et en traduction.

Le principe est le suivant :


divers sens du mot --> sens du mot dans la phrase --> sens de la phrase

Enfin, il faut connaître des tournures idiomatiques propres à chacune des


langues (et qui sont souvent des tournures métaphoriques), des proverbes, et
rendre les métaphores de l'auteur par des tournures similaires. Par exemple:

Expression idiomatique : voir d'où vient le vent = to see which way the wind
blows ou encore to see which way the cat jumps.

Proverbe : Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué = Don't
count your chickens before they're hatched, mais aussi, et d'une manière plus
populaire : It's not over till the fat lady sings.

• La grammaire
Une bonne connaissance de la grammaire des deux langues est aussi nécessaire
pour bien traduire un texte. Ainsi, vous avez pu apprendre lors du cours de
grammaire ou antérieurement que l'anglaise possédait deux formes du présent
(forme simple et forme progressive) là où le français n'en possède qu'une. De
même les tournure françaises entraînant un subjonctif ne sont pas traduites de la
même manière en anglais. Aussi est-il nécessaire de bien maîtriser les temps et
la syntaxe de chaque langue. La pratique du thème grammatical s'avère être un
bon exercice pour réviser la grammaire des deux langues et s'entraîner à la
traduction.

12
• L'esprit du texte
Pour bien traduire un texte d'une langue dans une autre, il faut d'abord en faire
une lecture analytique détaillée -- comme pour une explication de texte.
L'époque à laquelle le texte a été écrite a son importance car une langue évolue
constamment. Il faut aussi faire attention au point de vue du narrateur, aux
déplacements dans le temps (vers l'avenir = anticipation d'événements, vers le
passé = antériorité, discours indirect, rétro-récit), aux personnages mentionnés
(et à la régularité de leur apparition), aux lieux mentionnés. Il faut aussi
comprendre l'esprit du texte : pourquoi l'auteur a-t-il écrit ce texte ? Qu'a-t-il
voulu montré ? Comment s'y est-il pris ? Quel est le ton qu'il y a mis ? Ces
caractéristiques ont leur importance pour bien traduire le texte. Lorsque l'on
prépare une traduction, on se retrouve dans un schéma littéraire.

Principaux pièges à éviter


Si vous suivez les règles ci-dessus, il y a peu de chance que vous commettiez la
faute de traduction la plus courante chez les débutants : le calque. Le calque
consiste à traduire un mot, une expression ou une tournure directement de la
langue de départ dans la langue d'arrivée, parfois au mot près. Le résultat est le
plus souvent une mauvaise traduction qualifiée de "mal dit" ou "très mal dit" si
le sens reste le même, et qui peut aboutir à un contresens (s'il y a un faux-ami ou
si le temps calqué couvre une autre période dans la langue d'arrivée) ou, au pire,
à un non-sens (voir ci-dessous).

• Le faux-sens : il consiste à prendre un mot pour un autre. Il peut rester


dans le même domaine lexical (maison = mansion, là où l'on
attend house dans le texte) ou changer totalement de catégorie, (foyer =
home, là où on attend hearth). La faute sera donc plus ou moins grande.
• Le barbarisme : il consiste à écrire un mot qui n'existe pas dans la
langue. Aussi important qu'un faux-sens grave.
• Le solécisme : il consiste à construire une syntaxe qui n'existe pas dans la
langue. Aussi importante qu'une faute de syntaxe grave.
• Le contresens : comme l'indique son nom, le contresens aboutit à une
traduction contaire de ce qui a été énoncé. C'est une faute importante
(selon qu'il s'agisse d'une phrase ou d'un paragraphe entier), qui peut
même être très grave. Imaginez, dans un contexte diplomatique, que la
phrase "il veut conclure la paix" soit traduite par "he wants to wage war".

13
Au mieux, le résultat serait un renvoi du traducteur. Au pire, ce serait une
catastrophe.
• Le non-sens : le non-sens ne vaut rien. Il révèle surtout que le traducteur
n'a pas relu son texte. Un non-sens est très pénalisé en examen. Bien
évidemment, le reste du texte est aussi pris en considération car les
enseignants ont conscience que les étudiants sont dans une phase
d'acquisition et de perfectionnement des connaissances. Mais
linguistiquement parlant, une énormité qui n'a aucune cohérence devrait
normalement conduire le lecteur à rejeter le texte.
• L'omission : c'est un abandon ou un refus de traduire face à la
difficulté. C'est la faute la plus pénalisée. Il faut toujours essayer de
combler le vide en fonction du sens général du passage. S'il s'agit d'un
mot, vous risquez au pire un gros faux-sens. S'il s'agit d'une phrase, vous
risquez au pire un contresens. Mais dans l'esprit de la traduction, un
contresens est moins grave qu'une omission. Imaginez qu'un traducteur,
parce qu'il ne sait pas, omette de traduire un chapitre d'une œuvre
littéraire. Il y a trahison de l'auteur et du lecteur.

Autres fautes à éviter : les fautes d'orthographe, de temps et de syntaxe ; les


sur-traductions ou sous-traductions (quand le traducteur dit plus ou moins que
l'auteur du texte) et les mauvaises tournures (mal-dit, fautes de style).

14

Vous aimerez peut-être aussi