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III.

Les syntagmes composants de phrase :


La phrase se définit comme un ensemble structuré d’éléments syntaxiquement organisés autour
d’un verbe ; ces éléments, que l’on appelle des constituants, peuvent se combiner en groupes de
termes organisés autour d’un noyau et jouant à l’intérieur de la phrase un unique rôle fonctionnel.
La grammaire admet généralement qu’une phrase peut comporter plusieurs groupes.

1. Le groupe nominal
Le groupe nominal se décompose en deux constituants : le déterminant et le nom considéré comme
noyau. Le GN peut apparaitre dans plusieurs positions et avoir diverses fonctions. Il peut être
également accompagné d’une épithète, d’un complément du nom, d’une relative.

A. Les fonctions du nom

Un nom peut être : sujet, complément du nom ou de l’adjectif, mis en apposition, mis en apostrophe,
complément d’objet (direct ou indirect), attribut du sujet ou de l’objet, complément d’agent,
complément circonstanciel…

a. Le nom sujet

Le sujet est le point de départ de l’énoncé.’il désigne l’être ou l’objet dont on avance quelque chose
en utilisant un prédicat.

Le sujet répond à la question Qui ? Qui est-ce qui ? ou Qu’est-ce qui ?

 Elle rit. Qui rit ? (animé)


 La chaise est cassée. Qu’est-ce qui est cassé ? (inanimé)

b. Le nom mis en apposition

Le terme apposition s’applique au mot ou groupe de mots qui, placé à la suite d’un nom, désigne la
même réalité que ce nom, mais d’une autre manière.

 Molière, écrivain français, a vécu au XV Lé siècle.


 Louis XIV, le roi de France, (à distinguer du roi d’Espagne)

Ici, il est question d’une apposition détachée par une pause, marquée par la virgule. On trouve aussi
des appositions soudées : elles suivent toujours immédiatement le terme recteur et ne comportent
jamais de déterminant.

 Le poète V. Hugo. L’orateur Mirabeau, L’ingénieur Eiffel.

c. Le nom mis en apostrophe :

Un nom est mis en apostrophe quand il désigne un être animé ou une chose personnifiée, à qui l’on
s’adresse, qu’on interpelle, autrement dit qu’on apostrophe :

 Homme libre, toujours tu chériras la mer (Baudelaire).


d. Le nom complément du nom

Le nom est complément d’un autre nom ou d’un pronom quand, placé après celui-ci, il le complète,
le détermine et le précise. Il est généralement précédé d’une préposition.

 Le chat de la voisine miaule.


 J’ai acheté un livre de théâtre.

e. Le nom complément de l’adjectif

Le nom est complément d’un adjectif quand, placé après celui-ci, il en précise le sens. Il peut être
introduit par les prépositions de, à, envers, en, etc.

 Il est respectueux envers ses parents. Il est fort en jeu. Ce panier est plein de cerises.

f. Le nom attribut du sujet

L’attribut du sujet exprime une qualité attribuée au sujet (être ou objet) par l’intermédiaire d’un
verbe d’état : Etre, sembler, paraître, passer pour, avoir l’air de, rester, demeurer, devenir, se faire, se
transformer en, se rendre, etc.

 Leur voisin est ingénieur.


 Il est parti soldat, il revient officier, il mourra général.
 Puisque je faisais l’huissier faites le commissaire

g. Le nom attribut de l’objet :

L’attribut du complément d’objet exprime une qualité attribuée au complément d’objet direct du
verbe.

 J’appelle un chat un chat. Et Rôlet un fripon. (Boileau)


 On l’a nommé inspecteur principal.
 Je la considère comme une sœur.

h. Le nom complément d’objet

Le complément d’objet est la personne ou la chose sur laquelle porte l’action exprimée par le verbe :

 La pluie frappe mes vitres.


 Jean réfléchit à la question.

Le complément d’objet est absolument nécessaire au sens de la proposition dont il fait partie. Il est
étroitement lié au verbe. C’est le complément principal.

- Formes du complément d’objet :

Le complément d'objet direct est le mot (ou groupe de mots) qui se joint au verbe sans préposition
pour en compléter le sens. Il représente l'être ou la chose qui reçoit directement l'action que fait le
sujet.
 Il aime la chaleur.

Le complément d'objet indirect est un mot (ou groupe de mots) qui se joint au verbe par
l'intermédiaire d'une préposition pour en compléter le sens. C'est un complément de verbe. Il
représente l'être ou la chose qui reçoit indirectement l'action que fait le sujet.

 Il s’habitue à la chaleur.

Le complément d’attribution est un mot (ou groupe de mots) qui représente la personne ou la chose
à laquelle est destinée, (c’est-à-dire le plus souvent pour ou contre laquelle est accomplie) l’action
exprimée par le verbe.

 Je donne un vêtement au pauvre


 Je cueille des fleurs pour ma mère

i. Le nom complément circonstanciel :

Le complément circonstanciel est un mot qui précise les circonstances qui entourent le fait exprimé.
C’est un constituant facultatif de la phrase : il peut être donc déplacé ou supprimé.

Un événement étonnant se produit en juin  En juin, un événement étonnant se produit  Un


événement étonnant se produit.

Plusieurs circonstances sont identifiables :

Le temps, le lieu, la cause, le but, la manière, le moyen, l’accompagnement…

D'autres compléments, moins fréquents ou moins indispensables à l'analyse, ont été laissés de
côté : complément de l'adverbe, complément de l'infinitif, complément du présentatif, etc.

B. Les expansions du nom


Le groupe nominal a pour noyau un nom qui peut être généralement accompagné d’une ou de
plusieurs expansions facultatives :

a. L’épithète:
L’épithère est un adjectif, un participe, un groupe adjectival ou participial qui qualifie un nom :
 la dame a préparé un repas délicieux
 Effrayée, Amal refuse de rentrer dans cette cave.
L’épithète liée précède ou suit immédiatement le nom qualifié ; il peut y en avoir plusieurs,
juxtaposées ou coordonnées :
 Une vaste pièce déserte, sombre et froide. Un rosier couvert de fleurs
L’épithète détachée est séparée du nom qualifié par une virgule et elle est en position détachée dans
la phrase :
 Verdoyante, une grande plaine se déroulait devant nous.

b. Le complément du nom:
C’est est un nom, GN, un pronom, un infinitif ou un groupe infinitif qui complète un nom par
l’intermédiaire d’une préposition :
 Une vue sur la mer
 Un livre pour tous
 Le plaisir de lire
 Un endroit pour se reposer.

c. La subordonnée relative:
Elle complète un nom appelé antécédent. Elle est introduite par un pronom relatif : qui, que, dont,
où, lequel, auquel,…
 J’ai rencontré ma copine qui est maligne.

2. Le groupe verbal
Le groupe verbal est le second constituant essentiel de la proposition. Il s’articule autour d’un noyau,
le verbe qui prend des compléments obligatoires et d’autres facultatifs pour former le prédicat
grammatical de la phrase.

Le groupe verbal désigne généralement des propriétés, des états, des actions jouant la fonction de
propos par rapport au thème de la phrase, représenté par le sujet.

Le groupe verbal est susceptible de se réaliser de diverses manières :

 V. copule + SAdj : Tous les clowns sont tristes.


 V. copule + SN: Les agents sont de braves gens
 V. copule + SN prépositionnel : Sa famille est à la mer
 V. : L’oiseau chante
 V. + SN : Pierre fume sa dernière cigarette
 V. + SN + SN prépositionnel : La secrétaire écrit une lettre au client
 V. + SN prépositionnel : Amir téléphone à son père.

Rappelons que les compléments de phrase n’ont pas à être abordés ici puisque nous les considérons
comme extérieurs au syntagme verbal.

A. Les deux catégories de verbes :


Quand on parle d’un être (personne ou animal), ou d’un objet c’est que l’on a besoin de dire :

 Soit ce qu’il est (verbe d’état) : Cet engin est dangereux.


 Soit ce qu’il fait (verbe d’action) : Amir téléphone.

a. Les verbes d’état :

 Tout vous est aquilin, tout me semble zéphyr

Les verbes d’état sont très employés, mais peu nombreux, car tout se ramènent au fond à l’idée
d’"être" exprimée :

a) directement par le verbe ‘être’ : la nuit tous les chats sont gris.
b) indirectement par des verbes comme sembler, paraître, avoir l’air, passer pour, demeurer, rester,
devenir, être considéré comme… :

 Vous paraissez fâché.


 Karim passe pour un intelligent.

Les verbes d’état servent à unir au sujet son attribut (c’est-à-dire ce qu’on dit de lui).

b. Les verbes d’action

 La compagne blanchit. L’hiver blanchit les monts

Sauf ceux qu’on vient de mentionner, tous les verbes indiquent ce que fait ou ce que subit le sujet.
Ces verbes sont dits d’action peuvent, quand ils indiquent ce que fait le sujet,
Se suffire à eux-mêmes (verbes intransitifs)
Ou exiger un complément (verbes transitifs)

1. Les verbes intransitifs

Ces verbes ont par eux-mêmes un sens complet. Par exemple : aller, courir, voler, aboyer, tomber… :

 Va, cours, vole.

2. Les verbes transitifs :

 J’aime le son du cor.


 On ne saurait penser à tout

a- Verbes transitifs directs :

Des verbes comme tendre, souhaiter, plaindre, prendre, … ne signifient rien tant qu’on n’indique pas
l’objet de l’action. C’est-à-dire sur qui ou sur quoi (chose) porte cette action.

 Elle tendait… ? … la main (un livre, une lettre…)


 Je souhaite… ? … son bonheur (ton succès…)
 Nous plaignons … ? … Pierre (Karim, son sort…
 Tu prends … ? … le train (un poisson, tes vacances…)

Les noms qui suivent s’ajoutent sans intermédiaire aux verbes : aussi les appelle-t-on compléments
d’objet directs et les verbes de ce type verbes transitifs directs.

b- Les verbes transitifs indirects :

Après d’autres verbes qui ne suffisent pas davantage à eux-mêmes, le complément indispensable au
sens est précédé d’une préposition (le plus souvent à ou de) :

 La sécheresse nuit aux récoltes


 Amir use d’un stratagème.
Ses verbes sont dits transitifs indirects à cause de la préposition qui les rattache au verbe.

N.B. La plupart des verbes transitifs indirects sont des verbes pronominaux : s’adonner à, s’ingénier
à, s’occuper de, se méfier de, se moque de, se souvenir de…

Remarques :

1- Certains verbes normalement transitifs (directs ou indirects) s’emploient sans complément


d’objet quand celui-ci peut se deviner facilement ou qu’il aurait un sens très général.

On dit alors que le verbe transitif est employé absolument

On dit en général : Mais on peut dire :


Il mange de la soupe (des fruits, du gâteau..) Il mange (=il absorbe quelque nourriture ou un
repas entier, peu importe).
Je lis une lettre (un roman, une pièce, un Je lis (= je suis occupé à une lecture).
rapport…)
Nous nous méfions de lui (de sa proposition…) Nous nous méfions (= nous sommes sur nos
garde).

2- Parfois un même verbe peut être, selon les phrases, transitif ou intransitif. Son sens est alors
souvent bien différent. Exemple:

Verbe Sens transitif Sens intransitif


Pousser Elle pousse une brouette L’herbe pousse (=croît)
Descendre Nous descendons un meuble La mer descend (=baisse)

3. Le groupe adjectival
L’adjectif en tant que tête du groupe adjectival peut être complété par différents types de modifieurs
qui sont dans leur majorité des constructions prépositionnelles.

A- Les modifieurs de l’adjectif :


L’adjectif peut en effet appeler des compléments obligatoires ou facultatifs. Ces modifieurs peuvent
être :

 Des adverbes : permettant de préciser le degré de la qualification (un ton très/ gentiment
moquer) ou de modaliser la qualification entre le nom et son adjectif (un ton sûrement
moqueur/ un voisin toujours hargneux)
 Des groupes prépositionnels  (dits compléments de l’adjectif) : Content de son sort/ digne de
louange/ plein d’eau/ fidèle à ses amis/ avide de gloire/ semblable à son frère.
 Des phrases (ayant statut nominal) : Elles peuvent être des complétives ou des infinitifs : Il est
heureux que tu viennes/ c’était un récit agréable à lire

B- Les degrés de l’adjectif


La qualité exprimée par l’adjectif peut faire l’objet d’une évaluation en degré :
1- Les degrés de comparaison
Le comparatif établit une comparaison grâce aux adverbes plus/moins/aussi.
 Un arbre plus grand (supériorité), moins grand (infériorité), aussi grand (égalité)
Il est généralement suivi d’un complément introduit par « que » :
 Un arbre plus grand que la maison
Le superlatif relatif établit une comparaison par rapport à un ensemble
 C’est le plus calme/ le moins calme de tous
Il est généralement suivi d’un complément introduit par « de »
 Samir est le plus calme de tous les élèves
Il existe des comparatifs et des superlatifs de supériorité irréguliers : Bon (meilleur)/Mauvais (le
pire)
2- Les degrés de l’intensité
Le superlatif absolu exprime le plus haut degré d’une qualité grâce aux adverbes : très, fort,
extrêmement, si, etc.
 Une histoire très intéressante et fort drôles. Elle est si jolie

C- Fonctions du groupe adjectival :

1- Epithète

L’ adjectif qualificatif  épithète est placé dans la proximité immédiate du nom auquel il est rattaché.
Dans ce cas, la qualification est fournie à l’élément nominal en dehors de toute limitation
temporelle :

 Sur une étroite saillie de roc se tenait un jeune et frêle chamois.

2- Attribut :

L’adjectif est lié au sujet ou au complément d’objet par l’intermédiaire d’un verbe (dit verbe
attributif).

 La cuisine était grande et blanchie à la chaux


 Le professeur juge cet étudiant incapable de réussir.

La qualification est affectés à l’élément nominal dans les limites (temporelles, modales) des
catégories morphologiques du verbe.

3- L’apposition

Pour donner plus de valeur à l’adjectif on peut le placer entre deux virgules à côté du nom auquel il
se rapporte. Il est ainsi détaché et prend un sens plus riche :

 L’animal, inquiet, ne nous quittait pas du regard.


 Alerte, l’homme gravit le sentier et disparut.

D- La place de l’adjectif

La place de l’adjectif épithète est généralement déterminée par des facteurs variés :

 Facteurs d'ordre rythmique.


En général, l'adjectif monosyllabique qualifiant un nom polysyllabique est antéposé: le vieux français,
une bonne grammaire, une grosse voiture, etc.
L'adjectif polysyllabique qualifiant un nom monosyllabique est postposé: un vers harmonieux, un
luth silencieux, un cas curieux, etc.
L'adjectif monosyllabique qualifiant un nom monosyllabique a tendance à être postposé: un lit dur, la
vie chère, etc.

 Facteurs d'ordre syntaxique.


Dans un groupe adjectival, il est presque toujours postposé. On distingue les cas suivants:
a) L'épithète accompagnée d'un adverbe est généralement postposée: un cheval remarquablement
vigoureux.
N. B. L'épithète précédée d'un des adverbes d'intensité (adverbe-préfixe) peut rester antéposée
quand des facteurs rythmique ou sémantique imposent cette place: un très petit bébé.
b) L'adjectif accompagné d'un syntagme prépositionnel est toujours postposée: un spectacle
amusant à voir.
c) Au comparatif, l'adjectif épithète n'est obligatoirement postposé que lorsqu'il a pour complément
un autre adjectif : Nous avons fait un travail aussi long que difficile.

 Facteurs d'ordre sémantique.


a) L'adjectif épithète antéposée se combine avec le nom pour constituer avec lui une désignation
plus précise, mais globale, de ce dont on parle. Autrement dit, l'adjectif antéposé a tendance à se
souder au nom. L'adjectif postposé conserve son accent propre, il garde son autonomie, et souligne
une qualité distinctive de ce dont on parle : Un roi ancien/un ancien roi; un brave homme/un homme
brave; un grand homme/un homme grand; un gentil garçon/un garçon gentil; un pauvre homme /un
homme pauvre; un cas unique /un unique cas, etc.
b) Les épithètes dont le sens se combinent facilement avec celui du nom sont généralement
antéposées: Adjectifs courants, comportant souvent une nuance d'appréciation morale ou
esthétique, ex : petit, nouveau, bon, vrai, vieux, grand, haut, mauvais, dernier, meilleur, nombreux,
multiple, futile, etc.
c) Les adjectifs exprimant une relation, une classification (position sociale, religion, nationalité), une
couleur ou une forme sont généralement postposés. Ce sont des adjectifs à place fixe  : une ville
sicilienne; un rite orthodoxe; une voiture rouge; une pièce rectangulaire. Les participes et les
adjectifs verbaux en -ant sont postposés. ex. un élève doué; des sables mouvants.

 Nom déterminé par deux ou plusieurs adjectifs épithètes.


a) Quand les deux adjectifs sont pris dans leur sens propre et apportent une caractéristique
objective, ils sont naturellement postposés au nom. Juxtaposés ou coordonnés, chacun deux garde
son indépendance: Ses grandes dalles blanches et noires retentissent devant mes pieds. (Michelet)
b) Si on veut mettre en relief l'adjectif, on peut antéposer deux ou plusieurs épithètes à un nom:
La courte et ronde demoiselle le regardait.
On possède encore le perfide et menteur rapport de Saint-Just.
c) Si, des deux adjectifs, l'un est pris dans un sens imagé ou bien une valeur affective, et que l’autre
soit employé dans un sens propre avec une valeur objective, on antépose le premier au nom et on
postpose le second : Une étrange agitation nerveuse. Un vaste espace gazonné. (vaste et étrange ont
une valeur affective)

4. Le groupe adverbial
On a dit que l’adverbe modifie le sens d’un verbe, d’un adjectif, d’un autre adverbe. Mais cette
modification ne se fait pas au même degré.

Le fonctionnement d’un même adverbe diffère d’une phrase à une autre. Se baser uniquement sur
le seul critère sémantique ne permet pas de mettre en évidence cette diversité. Ainsi dans les
phrases :

 Je vous assure qu’il travaille sérieusement


 Sérieusement, je vous assure qu’il travaille.

Dans le premier énoncé, l’adverbe de manière est dépendant du verbe, tandis que dans le second,
gardant la même valeur sémantique, il porte sur la phrase et spécifie l’énonciation tout entière.

Certains adverbes admettent, à l‘instar des adjectifs qualificatifs, divers degrés d’intensité
(plus/moins/aussi/le plus…) permettant de former un groupe adverbial. Il s’agit de :

 Adverbes de temps (tôt, tard, longtemps, etc.) et de lieu (près, loin)


 Adjectifs employés comme adverbes et modifiant le verbe : (bas, cher, bon, etc.)
 Les adverbes de manière en –ment.
 Certaines locutions adverbiales : à propos, à regret, etc.
 Beaucoup, peu, bien, mal.
 Moins lentement, aussi lentement, plus lentement, très lentement, le plus lentement.

a. Place de l’adverbe

La place des adverbes est assez variable. Certains ont une place fixe, d’autres une place relativement
autonome. En tout cas, la place est réglée par des raisons de style et surtout   par le type de relation
qu’entretient l’adverbe avec l’élément sur lequel il porte:

Les adverbes qui portent sur un adjectif, un adverbe sont placés en général devant eux :

 Toujours souriant, très correctement; assez doucement 

Les adverbes modifiant un verbe sont placés généralement après lui s’il est à un temps simple :
 il pose lentement le livre
 (il pose le livre doucement).

Si le verbe est à un temps composé, ils peuvent se placer entre l’auxiliaire et le participe ou après:

 il a doucement posé le livre

Les adverbes de négation sont placés généralement derrière le verbe conjugué (sauf ne qui le
précède toujours)

Une mise en relief peut laisser l’adverbe se placer en tête de phrase :

 Soigneusement il ouvre sa boîte à merveilles.


 Ici s’est noyé le ministre.

Les adverbes de circonstances sont déplaçables à l’instar des GP circonstanciels.

Les adverbes d’opinion et les adverbes de phrases ont une prédilection pour les positions détachées,
en début de phrase et dans une moindre mesure, en fin :

 Franchement, je n’ai rien saisi.

5. Le groupe prépositionnel :
La préposition, comme nous l’avons vu, se présente comme un subordonnant permettant de lier un
constituant à un autre le complétant.

Le groupe prépositionnel dont le mot-tête est la préposition se présente sous diverses formes :

GP  Prép. + SN il pense à ses études


+ Pronom il pense à lui
+ Infinitif il rêve de réussir

La place et la fonction du SP varient selon le type de dépendance qu’il entretient avec les autres
éléments de la phrase. Il s’inscrit dans l’axe de la phrase à différents endroits et à différents niveaux :

 Il vient compléter la phrase :

 Le patient prend ses médicaments après les repas

Il est alors complément de phrase. (Un complément circonstanciel)

 Il vient se placer dans le GV :

 La fortune sourit aux audacieux.

Il est alors complément de verbe (un complément d’objet indirect du verbe)

 Il vient se placer dans le GN. Il est alors complément du nom.

 La grève des ouvriers est signe de mécontentement.


 Il vient compléter un adjectif :

 Les résultats sont conformes aux décisions.

 Il vient se placer après un verbe attributif. Il est alors attribut du sujet ou de l’objet :

 Il est en colère
 Il passe pour un intégriste.
Travaux pratiques
Donnez la fonction des mots soulignés ; analysez-les :

Exemple d’analyse :

Le chien blanc perdit bien le fil des odeurs à la lisière du champ de citrouilles.

 Odeurs : nom commun fém. pl. compl. du nom fil.


 fil: nom commun masc. sing. compl. d’objet direct du verbe perdre.

1. Notre voisin contemple ses plantations : le jardinage devient son unique occupation.
2. Si vous consacrez un temps suffisant à la pratique de la guitare, vous deviendrez un bon
musicien.
3. Adrien passe pour un original parce qu’il porte des vêtements excentriques.
4. Mon père est demeuré un grand enfant, il passe des soirées à jouer avec nous.
5. Don Quichotte croyait que les moulins à vent étaient des géants.

Relevez les compléments de nom :

Les vins arrivaient dans des futs de cœur de chêne ou de châtaignier particulièrement
choisis. Le poli de la douve, la justesse de l’assemblage, la façon harmonieuse de la panse
corsetée de cercles de bois ligaturés d’osier jaune ou rouge en faisaient des objets d’art, des
chefs-d’œuvre de tonnellerie.

Relevez les compléments d’adjectif :

1. Les mécaniciens chantaient; les hélices bourdonnaient comme ivres de leur puissance.
2. Elles n’étaient pas moins gourmandes de fraises que n’était le renard de poules, de
gélines et de coqs.
3. Le chien restait indifférent aux flatteries de Marie qui tentait de l’apprivoisiez.

Dans les phrases suivantes, identifiez les attributs ; précisez leur nature et leur rapport
avec le sujet ou l’objet.

1. Je vous aimais courageux, je vous hais poltron.


2. Le peintre a campé mon fils en gendarme du moyen âge.
3. Nicole avait les cheveux blonds.
4. Il demeurait interdit, les yeux clos, comme hébété.
5. On le considère comme innocent.
6. On le prend toujours pour un nigaud.
7. Pourquoi se dit-il un champion ? Il serait plutôt faible physiquement.
8. Tel est mon point de vue sur lui : « Je le sais honnête, je le crois sain de corps et d’esprit,
je le tiens pour intelligent».
9. C’est à qui jouera le plus vite.
10. Il était parti furieux, il est revenu fou de joie.
11. Pour ce qui est d’être sot, croyez-moi, il l’est.
12. Voila ce qui s’appelle parler

Dans les phrases suivantes analysez les mots en lettres grasses

1. Chaque hiver, le père, bon ouvrier, revoit toute la menuiserie de la maison.


2. Au bout de l’allée, vert tunnel, brille l’issue étincelante, la fin de la haute futaie.
3. Ecoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous.
4. Mon père et ma mère, ô mes chers disparus, qui avez si modestement vécu dans cette
petite maison, c’est à vous que je dois tout.

Relevez les compléments d’objet :

1. Deux d’entre aux ce coulèrent pour dormir dans de petites niches noires qui
ressemblaient à des sépulcres.
2. Mon père, le premier dans le pays, signala l’apparition du phylloxéra.
3. Avant de songer aux jeux, ils s’assirent à côté du fourneau.
4. La truite aime les torrents étroits, capricieux.
5. Il est là, il lit un roman de cape et d’épée.
6. Si vous désirez connaitre ma réponse, attendez mon mari.
7. La science trouvera le moyen d’améliorer la condition de l’homme
8. J’aime mon père, ma mère, la France, le bon dieu et puis les femmes qui ont les yeux
bleus. (Ch. Trenet.)
9. Elle quitta sa famille et alla à paris : choisirait-elle le théâtre, la haute couture, le
journalisme.
10. Il se plaint sans cesse de son sort.
11. Je voulais acheter un beau vélo.

Relevez les compléments circonstanciels. Indiquez la circonstance exprimée.

1. Tu n’as pas de bons résultats scolaires à cause de ton étourderie.


2. Les employés manifestent pour une amélioration de leurs conditions de travail.
3. A la fin des vacances, Julie n’est pas mécontente de retourner au collège.
4. Il est devenu berger par amour des grands espaces

Relevez les CN dont le noyau est le nom souligné. Relevez les expansions de ce nom. Indiquez leur
nature grammaticale et leur fonction.

1. Au coin de sa murette, quand il s’arrête dans l’odeur du sablon retourné, ce laboureur pose
l’œil sur sa besogne.
2. Pays fascinant, la Chine attire les touristes.
3. Fais-moi lire le texte que tu as écrit.
4. Un souffle de vent apporta à travers les aulnes le grondement lointain des chutes.
5. Elle entrait, en revenant de promenade, riche de chèvrefeuille sylvestre, de bruyères rouges,
de menthe des marécages et de roseaux fleuris.
6. Elle envoie des cartes postales à ses amis qui sont restés en France.
7. Elle a une idée fixe: devenir comédienne.
8. L'eau du lac, tranquille et peu profonde, abritait tout un petit peuple aquatique.
9. J’ai aperçu des canards volant vers le sud.
10. Nous découvrîmes alors un petit lac, miroir d’azur.
11. Le chien blanc perdit bien le fil des odeurs à la lisière du champ de citrouilles.
12. Le chien restait indifférent aux flatteries de Mari qui tentait de l’apprivoiser.

Quelle différence de sens apporte l’opposition de place de l’adjectif dans les expressions
suivantes ?

Une pièce méchante/une méchante pièce.


Un triste individu/un individu triste.
Un bon soldat/un soldat bon.

Un ancien chef/un chef ancien.

Un brave garçon/un garçon brave.

Un fier imbécile/un imbécile fier.

Un curieux élève/un élève curieux.

Un maigre repas/un repas maigre.

Mon propre vélo/mon vélo propre.

Mettre à la place qui leur convient les adjectifs qualificatifs des syntagmes nominaux
suivants :

Une (carrée) surface— Une (marron) veste — Un (caractéristique) roc — Le (monarchique)


principe — Une (profonde de trois doigts) plaie — Le (vaillant) Achille. — Le (vingtième) jour.
— Un (grand) chambardement. — Une (longue de deux heures) bataille. — Un (bref) exposé.

Former le comparatif des adjectifs en gras dans les phrases suivantes :


Un costume de ... petit prix. — Il est ... bon que Jean. — Il est ... bon que courageux. — Ce
vin est beaucoup . . . bon — Le remède est ... mauvais que le mal. — Sa santé est ...
mauvaise que jamais. — Jean et Jacques sont ... petits que Paul. — Mais ils sont …GRAND que
Pierre. — Le trajet est … long que je ne pensais.
Relevez et classez les groupes adjectivaux ; indiquez le complément de l’adjectif s’il est
exprimé.
1. Cet itinéraire est plus long, mais c'est le plus agréable.

2. Il est plus sérieux que Yann, mais moins amusant.

3. Demain sera la journée la plus froide de la semaine.

4. Tu as choisi la meilleure des solutions, car elle est un moindre mal.

5. Ces fruits sont aussi beaux que bons.

Complétez ces phrases avec des adverbes. Relevez les comparatifs et les superlatifs.
1. Il se sent... sûr de lui depuis qu'il a un emploi.

2. J'ai acheté cette robe parce que c'était la ...jolie et la ... chère.

3. Une durée de soixante secondes est ... longue qu’une durée d'une minute.

4. Vous devriez partir en juin car la température est ... chaude qu’en août et c'est le mois

le ... agréable.

a. Relevez les adjectifs des deux premières phrases et donnez leur fonction.
b. Remplacez enfantine par un GP complément du nom.
e
c. Donnez la nature des mots soulignés. Avec quel mot s'accorde le 2 ? Quelle est donc sa

fonction ?
Parce qu’il est fragile et tardif, le printemps des Hautes Terres d’Écosse possède pour les
hommes et les femmes de ce pays un charme d’une douceur exquise. Ils guettent avec une
impatience enfantine le retour des vanneaux dans le ciel tourmenté, le cri amoureux des
grouses des marais, et les premières taches mauves des crocus sur l’herbe rare des collines.
Chaque signe annonçant le renouveau après la longue nuit hivernale est accueilli comme une
joyeuse nouvelle, attendue mais cependant surprenante dans sa puissante verdeur.
Michel TOURNIER, « Angus », in Les Contes du médianoche, © éd. Gallimard, 1989

Mettez l’adverbe entre parenthèses à la place qui lui convient :

Malgré son âge notre champion (encore) court


On a (partout) semé des fleurs.
C’est un gentil garçon dont on (presque) se moque
(Comment) faut-il procéder pour réussir ?
(Longtemps) réfléchis avant d’agir.
Partir c’est (presque) mourir.
Je ne (jamais) m’ennuie.
J’y arriverai (fort) aisément. — Dans (presque) chaque village, il y a un foyer rural.

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