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Leçon 8

LES RELATIONS LEXICALES

Plan de la leçon
1. Le sens et la signification
2. Le sens propre et le sens figuré
3. La métaphore et la métonymie
4. La monosémie et la polysémie
5. La synonymie et l’antonymie
6. L’hyperonymie et l’hyponymie
7. L’homonymie
8. L’holonymie / la méronymie

1. Le sens et la signification
Ø Le sens d’un mot est le « rapport d’évocation réciproque entre son signifiant
et son signifié » (Dictionnaire de lexicologie)

Ex. Le signifiant phonique [ʃa] ou graphique <chat> évoque la notion de


« chat » et inversement.

Ø signification est un mot considéré dans l’usage quotidien comme synonyme de


sens. Le Petit Robert définit signification comme « ce que signifie une chose, un
fait ». Dans cet emploi, signification est non seulement le sens d’un mot, mais
aussi son interprétation par un locuteur.

Ex.  Quelle est la signification de ce geste du président ?

2. Le sens propre et le sens figuré

Ø Le sens propre ou le sens littéral ou le sens primaire est le « sens premier


d’un mot, d’une expression, le plus proche du sens étymologique »
(Dictionnaire de lexicologie), c’est-à-dire le premier sens apparu dans l’histoire
de la lexie en question.

Ex. Le mot boucher a trois sens : 1/ au XIIe siècle personne qui abat des boucs
et en vend la viande », 2/ personne qui abat le bétail en général, dont elle
prépare et vend la viande, quelle qu’elle soit, 3/ homme cruel, sanguinaire.

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D’après la définition, le sens 1 est le sens propre. Pourtant, ce sens a disparu et
aujourd’hui seuls les 2 derniers sens sont utilisés, d’où on considèree le sens 2
comme étant le sens propre et le sens 3 comme le sens figuré.

Ø Le sens figuré ou sens métasémique est le sens abstrait, formé par la


métaphore ou la métonymie.

Ex. Cochon (n.m) : Š sens propre : mammifère…


Š sens fig. : personne malpropre ou de maniaque
sexuel.

Mouton (n.m.) Š sens propre : ruminant…


Š sens fig. : personne qui se laisse mener passivement,
n’a pas d’opinion personnelle : C’est un mouton.

Perle (n.f) Š sens propre : petite concrétion de nacre


Š des perles de rosée

Legs (n.m.) Š sens propre : don par testament


Š sens figuré : héritage, par exemple dans : Le legs du passé

Moteur (n.m) Š sens propre : appariel servant à transformer une


énergie quelconque en énergie mécanique : Le moteur est en
panne
Š sens figuré : agent, instigateur : Il est le moteur de
l’entreprise

3. La métaphore et la métonymie


Ø La métaphore : La métaphore est une forme de comparaison, plus subtile et
fondée sur la ressemblance (de caractère, de comportement, etc.) de deux choses
mais sans mot de comparaison.

Exemple : Pierre est rusé comme un renard (comparaison)


Pierre est un renard (métaphore)

On distingue aussi les métaphores lexicalisées, dites métaphore d’usage, relevant


de la langue et les métaphores non lexicalisées, dites métaphores d’invention,
relevant du discours.

Exemple : On utilise le mot ours pour désigner une personne de caractère bourru
et peu sociable. Cette métaphore est une métaphore d’usage parce

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qu’elle est relevée dans les dictionnaires, à l’entrée ours. Mais dans un
discours quelconque, on peut rencontrer une métaphore inventée par son
auteur, comme par exemple dans la phrase : Ce tigre altéré de sang a
incendié la ville de Rome.

Ø La métonymie : La métonymie est fondée sur l’association d’idées et n’a


aucune idée de ressemblance.

Catégorisation :On peut diviser la métonymie en trois types : métonymie de type


1, métonymie de type 2 ou synecdoque et la métonymie onomastique.

La partie ci-dessous est largement inspirée du Dictionnaire de lexicologie


française.

* Métonymie de type 1

- Le contenant pour le contenu : Il a mangé tout le plat, pour le contenu du plat.

- Le contenu pour le contenant : Rendez-vous devant le club, pour le lieu de


réunion du club.

- L’effet pour la cause : Il tremble, pour il a peur.

- La cause pour l’effet : Il a un empêchement, pour il ne viendra pas.

- Le moyen pour le but : Il se pique, pour il se drogue.

- Le but pour le moyen : le remonte-pente, pour le téléski.

- La date pour l’événement : L’esprit « soixante-huitard », pour l’esprit de la


révolution de 1968.

- L’organe pour la fonction : Il n’a pas de nez, pour il a un odorat peu développé.

- La partie pour la partie contiguë : Soutien-gorge, pour sous-vêtement qui soutient


la poitrine

- L’outil pour l’objet fabriqué : Un fusain de Picasso, pour un dessin au fusain.

- La fonction ou le service pour le lieu d’exercice : Elle est à la maternité.

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- Le lieu de production pour le produit : un camembert, du cantal, du beaujolais,
du comblanchien.

- Le nombre de membre pour le groupe : le Quinze de France pour l’équipe de


France de rugby.

- La fonction représentative ou symbolique pour la personne concernée : le


Créateur pour Dieu.

* Métonymie de type 2 ou synecdoque


a) La partie pour le tout
- L’élément constitutif pour l’ensemble constitué : Je cherche un toit, pour une
maison.

- La caractéristique distintive pour la personne, l’animal, la chose caractérisée : un


casque bleu pour un soldat de l’ONU ; un col-blanc pour un employé de bureau ;
un rouge-gorge, couvert de bleus pour traces de coups ; un adagio pour un
morceau de musique de ce tempo.

- L’attribut représentatif pour la fonction, la profession, le sexe : Il va recevoir la


mitre, pour être nommé évêque ; les Bleus, pour l’équipe de France ; courir le
jupon, pour les femmes.

- Le matériau pour l’objet : un fer à repasser ; les cuivres, les ustensiles ou


instruments en cuivre.

- L’instrument pour l’utilisateur : le tambour major, le trompette du régiment.

- Le titre ou le début d’un texte pour le texte : le De profundis, le Crédo, l’Ave


Maria.

b) Le tout pour la partie


- L’ensemble pour l’élément : un marteau de vison, pour en fourrure de vison ; un
portefeuille en vachette, pour en cuir de jeune bovin.

- Le pays pour ses représentants : la France bat l’Écosse, pour « les équipes de
rugby » des deux nations

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Ø Métonymie onomastique : Processus consistant à utiliser un nom propre
(anthroponyme ou toponyme) comme nom commun, dérivé ou non, ou adjectif ou
verbe dérivé :

a) Anthroponymes : noms d’unités scientifiques formés sur le nom de


savants : becquerel, farad, faraday, joule, newton, ohm, volt, watt ; nom
dérivé : hectopascal ; adjectif : luthérien ; verbe : pasteuriser.

b) Toponymes : noms de produits formés sur le nom du lieu de production


d’origine : un camembert, du cantal, un bordeaux rouge, un arbois blanc,
du calvados, du tulle.

Source : Dictionnaire de lexicologie française

4. La monosémie et la polysémie
Ø La monosémie : caractère d’un mot qui n’a qu’un seul sens. La monosémie
concerne un nombre restreint de mots car, en général, un mot a plusieurs
sens, qu’on dit polysémique.

Ex. cartable, carter, moyeu, ornithorinque, etc.

Ø La polysémie : caractère d’un mot qui a plusieurs sens. Les mots polysémiques
sont en grand nombre, du fait des mutations sémantiques et/ou du processus
métasémique.

Ex. légume (n.m) : légumes verts, une grosse légume, etc.


dur,e (adj.) : viande dure, un travail dur, un enfant dur, un hiver dur, etc.
fou, fol, folle (adj.) : elle est devenue folle, elle est folle de lui, il y a un
monde fou devant moi, etc.
user (v) : il a usé de son droit, son travail l’a usé, etc.

Les mots légume, dur, fou, user ci-dessus prennent un sens différent dans chaque
exemple.

5. La synonymie et l’antonymie
Ø La synonymie : relation de deux mots ou locutions qui ont à peu près le même
sens, dans un contexte précis. Ces mots ou locutions sont appelés synonymes.

Ex. La viande blanche est très prisée.

Dans cet exemple, on peut remplacer prisée par estimée sans que le sens ne
change. On dit alors que prisée et estimée sont synonymes.

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Il en est de même pour les phrases suivantes :

Il fait beaucoup d’argent (= il gagne beaucoup d’argent)


Il fait ce travail pour gagner son pain (… pour gagner sa vie)
Il a perdu une importante somme d’argent. (… une grosse somme…)
Il vit chez ses parents = il habite chez ses parents.

La synonymie parfaite ou absolue : deux mots sont synonymes parfaits lorsqu’ils


sont interchangeables dans tous les contextes.

Ex. naja = cobra


colibri = oiseau-mouche
séisme = tremblement de terre
signifié = sens
consommable = mangeable, comestible
vélo = bicyclette
vision = vue (Le lettré)
etc.

La synonymie relative : le plus souvent, les mots sont relativement synonymes,


c’est-à-dire qu’ils ne sont synonymes que dans un contexte donné.

Ex. se nourrir de manière variée (se nourrir = manger)


élargir votre cercle de connaissances (élargir = étendre)
emprisonner = coffrer
etc.

Remarque : La synonymie concerne seulement les mots polysémiques quand un


des sens d’un mot coincide avec un sens d’un autre mot.

Ø L’antonymie : relation de deux mots dont le sens est contraire.

Ex. jeune ≠ vieux


petit ≠ grand
jeune ≠ vieux
vendre ≠ acheter
vie ≠ mort
etc.

Attention : Certains préfixes marquent l’idée de négation, ce qui offre des mots de
sens contraires.

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Ex. normal ≠ anormal, typique ≠ atypique
agréable ≠ désagréable
construction ≠ destruction
légal ≠ illégal
possible ≠ impossible
tolérant ≠ intolérant
6. L’hyperonymie et l’hyponymie
L’hyperonymie : indique le niveau de généralité d’un mot ou le « genre
commun » tandis que l’hyponymie le niveau inférieur, un élément d’un ensemble.
Autrement dit, l’hyperonyme est un mot générique et l’hyponyme est un mot
spécifique.

Ex. : équerre, ciseau, marteau, rabot, scie, tenaille, etc. sont tous des outils du
menuisier.

outil est l’hyperonyme de  équerre, de ciseau, de marteau, etc.


équerre, ciseau, marteau, etc. sont les hyponymes de outil 

agrume est l’hyperonyme de citron, mandarine, pamplemousse, etc.


école, collège, lycée sont les hyponymes de établissement (scolaire)

7. L’homonymie
L’homonymie est la relation entre deux ou plusieurs mots de signifiant
identique mais de signifiés différents.

Si deux ou plusieurs mots ont la même prononciation, on a affaire à des


homophones ; s’ils ont la même graphie (écriture), ce sont des homographes.

Ø l’homophonie : même prononciation

Ex. [mɛR] : maire – mer – mère


[fwa] : foi – foie – fois
[ʃã] : chant – champ
[siɲ] : cygne – signe
[sã] : cent – sang – sans
[kɔ]̃  : comte – compte – comptent – conte
[vɛR] : ver – vers – verre – vert

Ø l’homographie : même écriture

Ex. boucher (n) – boucher (v)

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supporter (n) – supporter (v)
compte (n) – compte (v)
couvent (n) – couvent (v)
parent (n) – parent (v)
suporter (n) – suporter (v)

Attention :
- On n’a pas coutume de traiter comme homonymes les mots de même graphie, de
même catégorie grammaticale mais de genre différent. On les appelle des
discriminants formels

Ex. le livre – la livre


le manche – la manche
le mode – la mode
le poste – la poste
le voile – la voile

Et les mots de même sens mais connaît plusieurs orthographes. On parle alors de
variantes.

Ex. clé – clef


cancérigène – cancérogène
cuiller – cuillère
déclancher – déclencher
taxinomie – taxonomie

- A la différence des mots polysémiques, les homonymes n’entretiennent aucune


relation sémantique entre eux.

8. L’holonymie / la méronymie

Du grec holos, entier, et de onoma, nom. L'holonymie exprime la relation de tout à


partie. Autrement dit, on utilise un terme de classe pour désigner un élément de cette
classe. A et B sont holonymes si son signifié comprend le signifié de B.

corps est un holonyme de bras


forêt est un holonyme de arbre
maison est un holonyme de toit
voiture est un holonyme de roue.

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A la différence de l'holonymie, la méronymie est une relation de partie à tout.

arbre est un méronyme de forêt


bras est un méronyme de corps
toit est un méronyme de maison

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