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Dans ce chapitre , il est question d’une manière détaillée des notions suivantes 

:le discours ,
le discours médiatique, particulièrement le discours de la presse , l’analyse du discours, les
polémique dans la presse.

1.le discours 

Le terme « discours » vient du latin ‘’discursus’’ qui signifie d’abord en latin classique l’action
de courir çà et là , ce dernier n'est pas à l'origine directement lié au langage. Quand, dès la fin
de la latinité, discursus prend le sens de discours, c'est d'abord comme chemin hasardeux de
la conversation et de l'entretien, avant de renvoyer à toute mise en forme, parlée ou écrite
de la pensée ; les rhétoriques grecques du « logos », comme les rhétoriques latines de
l'« oratio », deviennent alors pour nous rhétoriques du discours, de ses « parties » (verbes,
attributs, etc.), de sa « disposition » (exorde, proposition, narration, etc.) et de ses « genres »
(démonstratif, délibératif, judiciaire)1 .

Il est formé à partir de deux éléments ; « di(s), particule marquant le plus souvent la division,
la séparation, la distinction et par la suite, la négation et «  cursus » qui vient de curro, ere, «
courir » ; D'après son étymologie, ce mot signifie donc "l'action courir à différents endroits" 2.

La problématique du discours a toujours occupé une place dans l’étude du langage. La


grande extension du concept discours le rend difficile à l' appréhender. Tantôt, il est
synonyme de la parole au sens saussurien, tantôt il désigne un message pris globalement.

A travers cette problématique ; nous constatons la présence de multiples définitions qui


traitent cette notions, tout d’abord ; nous commençons par la définition donnée par le
dictionnaire « LE PETITE ROBERT » qui donne une définition très claire du discours :
« développement oratoire fait en public  » (1) C'est-à-dire une suite d’énoncés présentées
oralement qui fait sens , traite un sujet déterminé dit devant une réunion des personnes , il
est associé a une forme de langage dirigée et stratégies argumentatives particulières.

Le discours est aussi un terme rhétorique : «  c’est la suite des paroles ordonnées qui
constituent un discours ; un sermon »3. il possède quelques particularités : « … les catégories
grammaticales traditionnelles ( le nom , le prénom , l’article , l’adjectif , le verbe , l’ adverbe …
)(3) Dans la théorie de l'énonciation (Benveniste: 1966, p), "discours" réfère à la mise en
fonctionnement de la langue et est donc inséparable de l'instance d'énonciation (tout ce qui
réfère au je-tu, ici, maintenant du locuteur), ainsi Benveniste oppose "discours" au "récit"
(histoire), qui se caractérise par l'absence de marque de subjectivité.

Cette définition de Benveniste semble entretenir un lien avec celle que Jean-Michel ADAM
(1989) énonce de la manière suivante : « (...) un discours est un énoncé caractérisable certes
par des propriétés textuelles mais surtout comme un acte de discours accompli dans une
situation (participants, institutions, lieu, temps) »(4)

1
https://www.universalis.fr/encyclopedie/discours/ consulté le 03-06-2021
2
http://lettres.tice.acorleanstours.fr/php5/coin_eleve/etymon/etymonlettres/argu/discours.htm consulté le 03-06-2021
3
Le petit Robert ; 2011.Version numérisé, P 127.
Selon MAINGUENEAU (1976) « le discours n’est pas un objet concret qui s’offre à
l’intuition, mais le résultat d’une construction (…), le résultat de l’articulation d’une pluralité
plus ou moins grande de structurations transphrastiques, en fonction des conditions de
production ». En d’autres termes, le discours est le résultat d’une construction faite par
l’analyste qui englobe des données d’ordre linguistique (le texte oral, écrit ou iconique) et
d’ordre situationnelle (le contexte).

« Le discours est considéré comme un produit langagier d’un locuteur ou d’un ensemble de
locuteurs qui utilisent un vocabulaire afin de s’exprimer et transmettre un message à son
interlocuteur dans le but d’informer ou de convaincre ». (CHARAUDEAU P & MAINGUENEAU
D., 2002 : 181).

Pour L.GUESPIN (Guespin, 1971 : 10, cité par Barry, 2002 : 02), le discours est ce qui s’oppose
à l’énoncé ; c'est-à-dire : « l’énoncé c’est la suite des phrases émises entre deux blancs
sémantiques, deux arrêts de la communication ; le discours c’est l’énoncé considéré du point
de vue mécanisme discursif qui le conditionne ».

Dans le DICTIONNAIRE linguistique, le discours est le langage mis en action, la langue


assumée par le sujet parlant. Dans son acception linguistique moderne, le concept de
discours désigne tout énoncé supérieur à la phrase. En rhétorique, le discours est une suite
de développements oratoires destinés à persuader ou à émouvoir et structurés selon des
règles précises. Cette dernière définition rejoint celle de Guillaume « engager une opération
de discours, […] c’est vouloir agir, produire un effet sur quelqu’un. En l’absence de telle visée
pas de discours » (Guillaume, 1991: 95). Le discours a une visée rhétorique qui est singulière.
En d’autre terme, il est le résultat d’une série d’expressions et d’acte qui vise l’efficience et
l’efficacité. Le discours n’est pas seulement une représentation du monde mais c’est un acte
sur autrui. Benveniste oppose le discours à la langue en partant du mode de fonctionnement
de l’énonciation. « La langue est un système commun à tous ; le discours est à la fois porteur
d’un message et instrument d’action » (Benveniste, 1966 : 88). Autrement dit, l’activité du
sujet s'inscrit dans un contexte déterminé. Cette activité converse la langue en discours en
laissant transparaitre l’intersubjectivité du locuteur.

Selon Maingueneau, le terme discours renvoie à six acceptions :

Discours 1 : renvoie à la parole.

Discours 2 : signifie un message transphrastique.

Discours 3 : soumis à un ensemble de règles d’enchainements de suites de phrases


composant l’énoncé.

Discours 4 : se définit comme une étude linguistique des conditions de production.

Discours 5 : est une énonciation du locuteur dans l’intention d’influencer un interlocuteur dit
auditeur.
Discours 6 : est un lieu de contextualisation de la langue. Où s’exerce la créativité.
(Maingueneau D ,1987 : 11-12) nous concluons que le discours est donc une entité complexe
qui comprend un acte langagier d’où émergent le texte (linguistique), le contexte
(sociologique) et l'intention (communication).

Le mot discours est employé dans de nombreux domaines et dans de nombreux contexte, il
contient plusieurs types parmi lesquels, le discours scientifique, le discours politique, le
discours juridique, le discours médiatique ……..

2. Le discours médiatique :

Le discours d’information médiatique cherche dans son ensemble à faire passer au public
(lecteurs , téléspectateurs , et auditeurs) des informations sur maints événements de divers
ordre. Se discours soulève certaines conditions de production autrement dit, un contrat de
communication spécifique qui le distingue des autres discours (politique, religieux, juridique…
etc.), ainsi ce genre de discours se détermine et se distingue par sa visée d’information
médiatique, à l’intérieur de ce genre que Charaudeau appelle « le genre globale » ou « le
contrat globale» se trouvent des variantes spécifiques qui sont : l’information médiatique,
télévisuelle, l’information médiatique journalistique et radiophonique qui sont à leurs tours
déterminées par le dispositif (conditions matérielles).

Partant de la définition du discours comme étant la mise en relation de données


situationnelles avec des données discursives et textuelles, un discours médiatique peut être
envisagé comme un ensemble de textes partageant des régularités au niveau situationnel
(conditions de production) . A l’intérieur de ce genre, il existe d’autres sous-genres, si nous
prenons à titre d’exemple le genre journalistique (la presse écrite), pour sa part, il est aussi
constitué de sous genres, comme les genres du commentaire qui englobent plusieurs dont
l’éditorial. » (1)

A travers l’articulation de ses discours et de leurs contenus, les médias véhiculent:

Des représentations, des références

Des normes sociales et culturelles

Des idées et des idéologies

Des valeurs et idéaux

Des savoirs et des connaissances

Des opinions et des croyances

Des stéréotypes

Les discours médiatiques contribuent donc à orienter notre attention (non pas ce qu’il faut
penser mais à quoi il faut penser = fonction d’agenda) . Les médias structurent notre
informations hiérarchisation de l’info que l’on revoit ainsi il alimentent notre réflexion et
forgent notre opinions incidence sur l’opinion publique et sur le débat public.

Le discours médiatique interpelle nos idées, frappe nos imaginaires, influence nos émotions.
Ils sont là aussi pour transformer nos représentations et nos actions.

3. Analyse du discours

L’analyse du discours est une technique de recherche en sciences sociales permettant de


questionner ce que nous faisons en parlant, au-delà de ce que nous disons. Maingueneau
propose la définition suivante : « L’analyse du discours et l’analyse de l’articulation du texte
et du lieu social dans lequel il est produit. »(1)

Les principales questions auxquelles l’analyse du discours est censée répondre sont celles du
« comment » et du « pourquoi » de l’activité langagière par opposition aux méthodes
traditionnelles d’analyse qui plaçaient au centre de leur problématique les questions « qui ?
» « Quoi ?» « Quand ? » « Où ? ».

L’analyse du discours est née dans les années 50 à la suite de la publication de l’article de
Zellig Harris « Discourse Analysis ». elle se situe dans le domaine des sciences humaines et
sociales, Ainsi, elle ouvre la voie à de différentes études tels que l’histoire, la psychologie, la
sociologie et la linguistique.

L’analyse du discours se veut en réaction d’une part à la tradition philologique des études de
textes et, d’autre part, à la linguistique de la langue cantonnée dans la description de la
phrase en tant que plus grande unité de la communication dans la conception traditionnelle,
un sens stable et unique est attribué au discours/texte. La linguistique classique se veut donc
descriptive et immanentiste. Par contre, avec l’analyse du discours l’accent porte sur
l’articulation du langage et du contexte, sur les activités du locuteur. Dans cette approche, le
sujet est considéré comme un acteur sociohistorique agissant sur le langage et la fonction
subjective est considérée comme une fonction fondamentale de la communication
langagière. Il existe divers approche d’analyse du discours, chacune prenant en considération
des aspects particuliers de l’objet discours. Le champ de l’analyse du discours et d’autant
plus vaste et morcelé que nous pouvons même parler d’éclatement dans ce domaine. Par
exemple, Benveniste s’intéresse aux phénomènes d’énonciation, Austin et Searle aux actes
de langage, Ducrot aux connecteurs, à la présupposition et à la polyphonie, Sperber et Wilson
aux processus inférentiels, Groupe Saint-Cloud aux lexiques, pour ne citer que ceux-là. (1)

3.1. discours et subjectivité :

La subjectivité, en tant que notion, suggère ce qui a rapport à la personnalité du sujet parlant,
à ses impressions, à son affinité, à ses états de conscience Benveniste définit cette notion
comme "l'unité psychique qui transcende la totalité des expressions qu'elle assemble, et qui
assure la permanence de la conscience" . Il adjoint que la subjectivité est la capacité du
locuteur à se poser comme sujet .
Suivant le raisonnement de Benveniste, subjectivité et langage sont intimement liés. Le
langage, dit-il, est la "possibilité de la subjectivité" qui en constitue "une propriété
fondamentale"

Selon K-Orecchionni est aussi de cet avis, qui croit qu'"aucun lieu langagier n'échappe à
l'emprise de la subjectivité" . De ce fait , Ricoeur partage la même idée pour qui le langage
est un mode d'être dans l'être" (1969:261).

Effectivement , la subjectivité et le langage sont indivisible , les traces et les formes


linguistique du sujet sont toujours présents

La subjectivité parait ainsi inhérente à l'exercice même du "langage qui contient toujours les
formes linguistiques appropriées à son expression" (Benveniste 1966: 263).

Nous concevons la présence de deux types de subjectivité :

3.1.1.De la subjectivité au premier degré

Si avec Benveniste, la subjectivité trouve son fondement dans la langue, c'est sans doute en
raison des contraintes conventionnelles et l'exercice de la communication langagière.

On ne peut user du langage sans employer les déictiques et autres marques qui se définissent
toujours par rapport à l'instance d'énonciation. "une langue sans expression de la personne
ne se conçoit pas" (Benveniste: 261).

Cette forme de subjectivité fondée sur l'égo que révèle le langage peut être qualifié de
subjectivité au premier degré.

3.1.2.De la subjectivité au second degré 

Selon Orecchionni, il existe une autre forme de subjectivité dite évaluative et affective . Cette
forme de subjectivité dénonce la réaction émotionnelle du sujet qui s'avoue implicitement ou
explicitement comme source d'interprétation et d'évaluation du référent qu'il est censé
décrire.

Il s'agit d'une manifestation caractérisée par la sélection de modalisateurs et de substantifs


évaluatifs organisant le discours en termes de jugement de valeur, d'adhésion ou de rejet de
la part du sujet , C'est particulièrement ce type d'activité langagière que j'appelle subjectivité
au second degré et dont l'analyse du discours se doit de rendre compte.

3.2. Les modalités

A côté des déictiques qui marquent l’investissement du locuteur dans son texte, il existe une
autre forme qui peut le permettre: les modalités.

Cette notion est héritée de la logique et de la grammaire du moyen âge. C’est Bally qui
installe cette notion en linguistique en reprenant la distinction latine entre modus (« manière
de dire ») et dictum (« ce qui est dit »). Bally définit la modalité comme étant: « la forme
linguistique d’un jugement intellectuel, d’un jugement affectif, ou d’une volonté qu’un sujet
pensant énonce à propos d’une perception ou d’une représentation de son esprit. […].
Chaque phrase comporte en effet un dictum, le contenu représenté, et un modus,
l’opération psychique par laquelle le locuteur donne une certaine « forme linguistique à ce
dictum. »(Ch. Bally, cité par Sarfati et Paveau, 2003 : 175).

En linguistes énonciative, les auteurs distinguent généralement deux types de modalités : les
modalités d’énoncés et les modalités d’énonciation.

Les modalités d’énonciation : elles concernent le rapport subjectif que le locuteur


installe, à travers l’énonciation, avec l’interlocuteur. En fait, l’énonciation permet au
locuteur de définir un rapport intersubjectif avec son interlocuteur. On distingue
généralement quatre modalités d’énonciation (ou intersubjective) : assertive, interrogative,
exclamative, jussive (impérative).

Ex : le dictum (toi, rester, silencieux) peut donner lieu aux énoncés suivants qui
renvoient aux différentes modalités d’énonciation :

Assertive : tu restes souvent silencieux.

Interrogative : restes-tu souvent silencieux?

Exclamative : tu restes souvent silencieux!

Jussive: reste silencieux!

3.3.Les modalités d’énoncé :

Elle s’applique sur le dictumlui-même. Elles expriment l’attitude du locuteur par rapport au
contenu de l’énoncé. Elles ne concernent pas le rapport entre le locuteur et l’interlocuteur,
mais la manière dont le locuteur situe l’énoncé par rapport à certaines catégories .

Les modalités logiques: elles englobent :

Les modalités aléthiques, qui concernent la nécessité et la possibilité;

Les modalités déontiques: elles concernent la permission et l’obligation.

Les modalités bouliques: elles expriment le regret et le désir.

Les modalités épistémiques : elles concernent la connaissance et la croyance.

• Ex :b. Je doute que Pierre vienne : modalité épistémique.

c. Je sais que Pierre viendra : modalité épistémique

d- Il est nécessaire que Pierre vienne : modalité aléthique.

e. Il faut absolument que Pierre vienne: modalité déontique

f. Je ne veux pas que Pierre vienne : modalité boulique.


- Les modalités appréciatives :

C'est-à-dire un domaine modal qui marque le jugement ou l’attitude du locuteur vis-à-vis du


dictum.

Elles permettent au locuteur d’exprimer sa subjectivité. Orecchioni

a présenté une classification des verbes, des adjectifs, des substantifs et des adverbes
subjectifs:

Ainsi, les adjectifs se divisent en deux grandes classes: subjectifs et objectifs


(célibataire, marié, mâle, femelle).

Les adjectif subjectif se subdivisent en évaluatifs et affectifs. Ces derniers expriment une
réaction émotionnelle du sujet parlant en face d’un objet. Ex poignant, pathétique, triste…

Les évaluatif se divisent en axiologiques et non axiologiques. Ces derniers sont ceux qui « sans
énoncer de jugement de valeur, ni d’engagement affectif de la part du locuteur, impliquent
une évaluation quantitative ou qualitative de l’objet dénoté par le substantif qu’ils
déterminent ». Ex: grand/petit, chaud/ froid, haut/bas. Les axiologiques expriment un
jugement de valeur (une axiologie), c’est-à-dire expriment une valeur par rapport aux normes
du vrai, du beau, du bien qui sont des valeurs: ex: bon/mauvais; bien/mal; beau/laid…etc.

3.4. Théories de l’énonciation :

À chaque fois que nous parlons, nous mettons la langue en exercice et nous produisons un
énoncé. L’énoncé peut se répéter mais l’acte en lui-même et à est à chaque fois individuel et
unique, il n’est jamais le même parce qu’il dépend de plusieurs

paramètres qui changent d’une situation à l’autre. Si nous considérons que l’énoncé est

le produit ou le résultat de cette mise en exercice de la langue, l’énonciation représente

l’acte de production.

4. L’énonciation chez Benveniste :

La théorie de l’énonciation a été développée en France par les travaux de Benveniste (1966-
1974) qui a mis l’accent sur la présence de « l’homme dans la langue ». Il est considéré
comme l’un des fondateurs des théories de l’énonciation, C’est lui qui donne la
définition originelle de l’énonciation :

« l'énonciation est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel


d'utilisation » (Benveniste, 1974 : 80). L’énonciation est donc pour Benveniste un acte
d’appropriation de la langue effectué par l’individu qui opère ainsi une conversion de la
langue en discours.

Cette définition benvenistienne s’est imposée dans beaucoup d’approches


énonciativistes inspirées de Benveniste.

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