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Jusqu’à la deuxième guerre mondiale on voyait la traduction selon une base binaire
(traduction littérale/belle infidèle; source-oriented/target-oriented…) Après la guerre la
recherche de Vinay et Darbelnet fait éclater la classification canonique - littérale versus
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libre - en la série des sept procédés. Ils aussi partent d’une opposition binaire (traduction
directe/ oblique).
Traduction directe: comprend - emprunt - calque - traduction littérale
Traduction oblique: comprend - transposition - modulation - équivalence -
adaptation
La terminologie de Vinay et Darbelnet sera revue pendant les années: au binôme direct/
oblique on substitut direct/indirect, etc.
Les équivalences directes: transcription, calque, traduction littérale
Les équivalences indirectes: la transposition, la modulation libre, la modulation obligatoire,
l’adaptation.
Les équivalences directes
La transcription: elle indique la non-traduction. Il y a transcription quand un mot ou un
énoncé est transféré tout court dans le texte d’arrivée, parce que le phénomène désigné
ne correspond à rien dans la culture du deuxième lecteur ou à une exotisation fonctionelle.
La transcription a un pouvoir d’évocation de la culture du texte de départ.
L’emprunt appartient à la terminologie de la traduction intralinguale et correspond à un mot
d’une langue étrangère qu’utilisent les usagers dans leur langue maternelle. Le terme est
déjà en partie assimilé mais, bien qu’incorporé au lexique de la langue d’arrivée, il est
toujours ressenti comme un xénisme. L’emprunt permet d’éviter la transcription tout en
conservant la couleur liée à la culture de départ. La transcription est à user avec
modération dans la mesure où plusieurs mots transcrits donnent une impression de non-
traduit.
Le calque: le calque est la traduction d’un emprunt. On parle de calque lexical ou de
calque de structure (ex. skyscraper —> gratte-ciel). Les auteurs fond des calques de
structures volontairement pour caracteriser la façon de parler d’un étranger, pour créer un
effet comique. C’est un artifice de style qui peut etre exploité en traduction.
La traduction littérale: la traduction littérale désigne le passage de langue de départ à
langue d’arrivée aboutissant à un texte correct et idiomatique sans que le traducteur ait eu
à se préoccuper d’autre chose que des servitudes linguistiques. Les particularités
formelles sont maintenues le plus possible. Ces choix peuvent s’accompagner
fréquemment avec de transcriptions et calques imposant la culture du texte de départ au
texte d’arrivée. On parle alors de source-oriented translation, traduction orientée vers le
texte de départ. Mais toute traduction, qu’elle soit source- ou target-oriented, comporte
une partie d’équivalences symétriques (directes) et une partie d’équivalences
asymétriques (indirectes).
La traduction littérale concerne des segments de phrases, mais aucune phrase entière,
parce qu’il y a une irréductibilité des systèmes linguistiques: chaque langue forme un tout
distinct des autres; il n’y a pas de relation terme à terme entre les langues. La littéralité
sera donc un phénomène isolé, car productrice de distorsion de sens. L’équivalence
globale sera garantie par des opérations asymétriques mais plus fonctionnelles.
Tout texte est une source d’informations sur la société et la culture de celui qui le produit.
Ainsi le traducteur peut-être doit rendre des situations inconnues dans la culture du
nouveau lecteur. Selon Nida, ces lieux sémantiques de l’intraduisibilité correspondent à
cinq domaines du métalinguistique. Par metalinguistique on entend l’ensemble de rapports
qui unissent les faits sociaux aux structures linguistiques.
Les 5 domaines de Nida:
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1) l’écologie
2) la vie quotidienne
3) la vie socio-juridique
4) la vie religieuse
5) les domaines linguistiques: - la variation
- les jeux de mots
- le métalangage
1) la vie écologique: ce domaine concerne les problèmes liés aux différences de climat,
de flore et faune. Le traducteurs interviennent souvent en rédigeant une note. Une des
alternatives à la non-traduction (accompagnée souvent d’une note) est la transcription
accompagnée du binôme traducteur qui explique.
2) la vie matérielle, quotidienne et technologique: la culture gastronomique par exemple:
panettoni versus galette des rois. S’il s’agit d’un texte source-oriented, on opte le plus
souvent pour la transcription, c’est-à-dire pour la non-traduction. Une note en bas de
page peut accompagner très souvent ces options de traduction.
3) La vie sociale: par exemple les rythmes scolaires, les organisations diffèrent. Les
différents phénomènes de la société n’ont pas toujours d’équivalents dans la culture du
nouveau lecteur. On opte le plus souvent pour une transcription accompagné d’une
NdT.
4) la culture religieuse: chaque pays a acquis des traditions différentes au cours des
siècles. A l’intérieur même des différentes traditions catholiques les sacrements sont
donnés à des âges différents et avec des emphases différentes.
5) la culture linguistique: les difficultés de traduction liées à des cultures divergentes sont
de trois ordre: elles correspondent à la difficulté de rendre
a) la dimension de la variation linguistique diatopique et diastratique
b) les jeux de mots
c) les réflexions métalinguistiques
a) les dialectes: en France ils n’ont pas survécu, tandis qu’en Italie ils enrichissent
également la littérature. A cette caractérisation diatopique correspond une dimension
principalement diastratique en français —> au français national et normé s’oppose
l’argot (des métiers, des jeunes etc). C’est un vocabulaire qui ne touche pas
excessivement la structure de la langue, mais le lexique.
b) les jeux de mots: lieu par excellence de l’intraduisibilité. Ce sont des jeux sur le
signifiant qui se basent sur l’ambiguïté, sur le double sens, sur l’allitération et
assonance. Les jeux d’esprit sont des jeux sur le signifié (pas le signifiant) et peuvent
être traduits: ils sont généralement traduisible si l’univers de discours du premier
lecteur et du nouveau lecteur correspondent.
c) traduire une réflexion métalinguistique: lorsqu’on énonce une règle grammaticale, on
fait un exemple. Les mots de l’exemple (dits autonymes parce qu’ils sont l’objet de
l’énoncé) ne se traduisent pas dans la mesure où le phénomène linguistique décrit est
l’objet du discours. Ces mots sont signalés et soulignés graphiquement dans le texte.
Un autre domaine de l’intraduisibilité est le phénomène signalé en note par
l’expression “en français dans le texte”