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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

UNIVERSITE OMAR BONGO

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE, SCIENCES DE


L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION

MASTER DES SCIENCES DU LANGAGE, PARCOURS

« LANGUES, CULTURES ET EXPERTISE BANTU

PROJET DE MEMOIRE

PHONOLOGIE DIACHRONIQUE DU WUMVU (B24) DE BOUMANGO

PRESENTE PAR :

Glenn Aymar KOUMBI MABITI

DIRECTEUR : Yolande NZANG BIE (Maître de conférence CAMES)

CO-DIRECTEUR : Docteur MEDJO MVE Pither (Maître-Assistant CAMES)


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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

INTRODUCTION
Le présent travail est un projet de recherche, qui s’inscrit dans le cadre de nos études
en Master Sciences du langage, parcours ̏ Langues, Cultures et Expertise Bantuʺ. Il répond
aux exigences de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Omar Bongo, tel
que le stipule l’article 7 de la décision N° 000408 MENESCRIC/UOB/FLSH/D modifiée le
30 mars 2012 par la décision 471, qui porte sur le règlement du régime des études, des
modalités d’évaluation et de validation du diplôme de Master.

Notre étude porte sur la phonologie diachronique du wumvu de Boumango. A


l’inverse de la linguistique synchronique, qui s’occupe de la description des faits linguistiques
tels qu’ils sont perçus à un moment donné, la linguistique diachronique, traite de l’évolution
des systèmes linguistiques. Les méthodes de ce domaine, sont applicable sur tous les niveaux
de la langue, parmi lesquels, la phonologie. La phonologie diachronique selon DUBOIS, et al.
(2012, p. 362) « vise à décrire et à expliquer les changements du système dans le passage
d’un état de langue à l’autre ». Il sera question de traiter des changements phoniques subis
par la langue et où ils doivent être analysés. Ainsi, nous allons rendre compte des évolutions,
et si possible, des innovations qu’a connues le wumvu au fil du temps. En vue de faire
comprendre l’histoire de cette langue à travers la phonologie diachronique, notre question
principale est : Comment a évolué le système phonologique wumvu par rapport aux phonèmes
du protobantu ?

Il n’existe pas une littérature linguistique abondante sur la langue wumvu. Toutefois,
nos recherches ont permis de découvrir un certain nombre de travaux tel que ceux de
JACQUOT (1983), MIHINDOU-MIHINDOU (2009), MISSIMBALOBA (2011) et
MOUELE (2011).

En linguistique synchronique, l’essentiel de la recherche repose sur l’enquête de


terrain et le corpus. En diachronie, il est question de partir des données de descriptions
existantes sur la langue pour examiner les changements diachronique. Notre corpus sera donc
constitué du système phonologique du wumvu proposé par MOUELE (2011).

Notre recherche va s’appuyer sur la démarche méthodologique de GUIDERE (2004)


pour qui la recherche se résume en trois (3) étapes principales à savoir,  Phase préparatoire,
phase d’analyse et phase finale. Pour ce qui concerne notre projet, la phase préparatoire est
celle dans laquelle nous nous inscrivons vue que c’est dans cette partie que notre sujet sera
délimité, circonscrit et que nous déclinerons les grands axes de la recherche que nous allons
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mener. En accord avec les recommandations du décanat, en vue de l’élaboration d’un projet
de mémoire, nous avons articulé notre projet en quatre parties :

Dans la première partie intitulée la formulation du sujet, nous avons traité des
questions relatives au choix, à l’intérêt scientifique du sujet, et définit les mots-clés du sujet.

Dans la deuxième partie, nous avons abordé l’état de la question qui rend compte des
lectures en relations avec notre sujet, et un point sur les techniques d’enquêtes.

Dans la troisième partie, ébauche de problématique, nous abordons les questions


relatives au cadre théorique, à la problématique, aux hypothèses.

Dans la quatrième et dernière partie, nous allons faire l’exposé sur la bibliographie, à
savoir, les ouvrages lus sur, qui nous ont servi pour notre travail (bibliographie sélective), et
ceux qui ont été référenciés dans le texte (références bibliographiques). Un point relatif à la
présentation de la langue wumvu et de ces locuteurs sera placé avant notre développement
afin de situer cette communauté linguistique du Gabon.

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1. LE PEUPLE ET LA LANGUE

1. LE PEUPLE
Selon le site l’ethnologue, les bὲwúmvù sont près de 18300 répartis au Gabon entre la
province de la Ngounié, à l'est de Lébamba plus précisément à Malinga comme nous le
montre la carte 1

Carte 1 : zone wumvu de la NGOUNIE. (Source : LAGRAC. Conception KOUMBI MABITI
Glenn Aymar. Réalisation : BACKITA MOUSSOUNDA Jospin).
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et dans le Haut-Ogooué dans des villages situés entre Franceville et Boumango tel que
Doumaye ou Mouyabi (cf carte 2)

Carte 2 : Zone wumvu du Haut-Ogooué. (Source : LAGRAC. Conception KOUMBI


MABITI Glenn Aymar. Réalisation : BACKITA MOUSSOUNDA Jospin).
Mais aussi dans une partie du Congo-Brazzaville. Aujourd’hui, « Ils vivent au contact
des populations parlant les langues bantu des groupes B 70 (téké, ntsitsege), B 60 (ambaama,
kaningi, ndumu) et B 20 (mbahouin) dans le Haut-Ogooué et B 40 (ipunu, ilumbu,gisir) dans
la Ngounié. MOUELE (2011, p. 199)

 Dans la littérature administrative, pour paraphraser MOUELE (2011, p. 199), ils sont
appelés « bahoumbou » ou « bavoumbous », lesquels sont aujourd’hui d’un emploi répandu
parmi les ethnies qui leurs sont voisines. Eux-mêmes, ils se nomment bὲwúmvù au pluriel et
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ùwúmvù au singulier. Ainsi, le terme bὲwúmvù est un glossonyme qui désigne aussi bien le
peuple que la langue.

a. Migrations du peuple wumvu :


Selon YOULA, (2005 pp. 33-43), « les bὲwúmvù viennent de la région du Moyen-
Congo, (l’actuelle Congo-Brazzaville) plus précisément de la Haute Sangha au Nord-Ouest »
l’auteur, signale l’existence de plusieurs hypothèses sur les migrations des wumvu. Dans le
Mémoire, l’auteur fait état de deux hypothèses.

La première, « situe l’habitat originel de ce peuple dans la Sangha (Nord-Ouest du


Moyen-Congo). Les bὲwúmvù habitant cette zone seraient entrés dans la région du Haut-
Ogooué par le Nord, c’est-à-dire par la vallée d’Indwé (dans le Haut Ivindo), et de la Lésibi
(dans la région d’Okondja) avant de se diriger vers le Sud pour atteindre Masuku».

La seconde hypothèse, « situe l’habitat originel des bὲwúmvù dans la Haute Sangha
au Moyen-Congo ». Cette hypothèse place la dernière étape de leurs migrations avant
l’entrée du bassin de l’Ogooué, à Kinshasa […] les bὲwúmvù seraient partis de la région de
la Haute Sangha après la guerre qui a opposé les Ambochi et les Ambaama en 1950, guerre
considérée d’après certains chercheurs comme le détonateur de la grande vague des
migrations enregistrées dans la zone de la Haute Sangha, lesquelles ont favorisé
l’implantation des populations dans le Sud et le Sud-Est du Gabon.

b. Organisation socioculturelle des bὲwúmvù.


Sur le plan socioculturel, notons que les wumvu sont matrilinéaire, l’héritage revient à
la famille maternelle MABICKA MAMBOUNDOU (2011, p. 7). Quand le père est vivant, les
enfants de ce dernier vivent avec lui. A sa mort ils doivent aller vivre chez leur oncle
maternel.

La polygamie est une pratique régulière dans ce peuple. Le mariage est permis entre
personnes du même village, mais de clans différents et surtout entre individus d’ethnies
différentes.

La société traditionnelle wumvu comprend des rites initiatiques qui se manifestent par
des pratiques rituelles périodiques et des danses spécifiques. Au titre des pratiques, on
dénombre, le múŋgàlà. Certes réservé aux hommes, y sont aussi admises des femmes
d’exception tel que la mère de jumeaux. Ce rite intervient lors de divers évènements tel que le
deuil, la circoncision ou la naissance des jumeaux.
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c. Activités économiques
Sur le plan économique, « en zone rurale, à l’instar de leurs voisins, les bὲwúmvù
vivent d’agriculture et, occasionnellement, de chasse et de pêche. Toutefois, l’attrait à des
activités salariales a favorisé le dépeuplement des campagnes et l’exode rural a drainé un
nombre important de familles vers les principaux centres urbains de la province, voir du
pays ». MOUELE (2011, p.199)

2. LA LANGUE
Le Gabon est un pays dont la diversité linguistique et culturelle est un atout. On
dénombre près de 50 langues selon IDIATA (2007). Pour ce qui est des langues bantu du
Gabon, plusieurs inventaires ont été faits, dont la majorité se base sur les travaux de Guthrie.
Les langues du Gabon sont de manière générale des langues bantu, à l’exception de la langue
pygmée baka et du haoussa. Elles sont répertoriées dans les zones A, B et H, comme nous
montre la carte ci-dessous. :

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Carte 3 : Localisation des langues du Gabon

Plusieurs auteurs ont proposé une classification de cette langue. Guthrie (1969-1971),
la classe dans le groupe B20 sous l’index B24 aux côtés des parlers seki (B21), kele (B22a),
bungom (B22b), mbahouin (B23), kota (B25), ndasa, mahongwe et sigu. Cette classification
reste la plus aboutie et c’est celle que l’on retient pour notre travail. Néanmoins, il ne faut pas
confondre cette langue au wuumbu qui a été répertoriée par Maho (2009) sous l’indice B78.
En effet, c’est un dialecte du groupe Teke parlé au Congo-Brazzaville et au Congo Kinshasa.
Le wumvu qui nous intéresse est classée B24, comme nous le montre la classification ci-
dessous :
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B20: Kota-Kele Group


B21 Seki,
B22a Kele,
B22b Ungom
B22c Bubi
B22d Tombidi
B22e Mwesa
B23 Mbangwe
B24 Wumvu
B25 Kota, Ikota
B251 Sake
B252 Mahongwe

A côté de cette dernière, celles de Jacquot (1978) et Kwenzi-Mikala (1987) classent


elles aussi la langue. Le dernier cité, partant d’un critère historico-culturel, nous propose une
classification interne des langues du Gabon, il les rassemble en unités-langues. Celle-ci prend
appui sur la manière de dire ‘‘je dis que’’. Ainsi, il range la langue wumvu dans l’unité-
langue :

MEKANA-MENAA : Akele, Ungom, Lisigu, mbangwe, metombolo, seki, tumbidi, shake,


wumpfu et lendambomo.

Toutefois, les travaux sur le B20 sont peu nombreux et ce dernier est considéré par
BASTIN (1999) comme un groupe instable oscillant entre les ensembles A, B10, B30 d'une
part et B40-70-H12.

Selon des témoignages recueillis, dans le groupe, les langues entretiennent des
rapports d’intercompréhension entre elles, mais les langues samayi et ndasa sont celles qui
sont les plus proches du wumvu.

Bien qu’il soit un groupe difficile à cause des locuteurs qui sont dans des zones
reculées, certaines des langues sont pourvues de descriptions linguistiques. On dénombre, des
travaux en phonologie avec Marcel MAMFOUMBI (1989) sur le Sake et Paul Achille
MAVOUNGOU sur le ndasa, et des travaux de Pither MEDJO MVE sur le bungom et le
koya.
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I. FORMULATION DU SUJET
Notre travail est un projet de mémoire qui nous permettra de mettre en évidence les
mécanismes d’évolution de la langue wumvu par rapport à la langue d’origine ou proto bantu.
Notre sujet s’intitule donc Phonologie diachronique du wumvu (B24) de Boumango.

2. CHOIX ET INTERET SCIENTIFIQUE DU SUJET


Plusieurs raisons motivent le choix de ce sujet. La principale motivation est le fait
d’avoir grandi en pays wumvu dans la province du Haut-Ogooué. Ce travail sera une façon
pour nous de rendre hommage à cette communauté.

De plus, nous avons toujours apprécié les cours en relation avec la linguistique
historique et comparée. C’est par passion pour ce domaine que nous voulons mener cette
recherche.
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Enfin, au cours de notre parcours de licence au département des Sciences du Langage,


nous avons pris le temps de nous imprégner des travaux de recherche, aussi bien des thèses
que des mémoires. Très peu rendent compte de l’histoire des langues du groupe B 20. Nous
aimerions donc enrichir ce domaine de recherche.

Pour ce qui concerne l’intérêt de ce travail, il nous permettra d’abord d’apporter notre
pierre à l’édifice en vue de la connaissance de l’histoire des langues du Gabon, notamment
celle du wumvu.

Ensuite, ce travail nous permettra de comprendre l'évolution diachronique du wumvu.


Enfin, ce travail permettra de savoir si la langue est belle et bien parlée à Boumango,
puisque certains auteurs ne la répertorient pas comme un parler de cette partie du Gabon.

3. DEFINITION DES MOTS CLES


Phonologie : c’est le second niveau d’abstraction de la linguistique après la
phonétique. En accord avec DUBOIS, et al (2012, p. 362), elle est la « science qui étudie les
sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication
linguistique». Elle se fonde sur l’analyse des unités discrètes (phonèmes et prosodèmes)
opposées à la nature continue des sons. Elle se distingue donc de la phonétique bien qu’il soit
difficile de séparer ces deux domaines de recherche. La phonologie s’organise elle-même en
deux (2) champs d’investigation :

- La phonématique : étudie les unités distinctives minimales ou phonèmes en nombre


limité dans chaque langue, les traits distinctifs ou pertinents qui opposent entre eux les
phonèmes d’une même langue, les règles qui président l’agencement des phonèmes
dans la chaîne parlée ; les deux opérations fondamentales de la linguistique sont la
segmentation et la commutation, qui permettent de dresser l’inventaire des phonèmes
d’une langue donnée, d’en déterminer les variantes contextuelles ou allophones, et
d’étudier ces phonèmes selon leurs propriétés au niveau articulatoire, acoustique,
auditif et dans le cadre de la perception ;
- La prosodie : étudie les traits suprasegmentaux, c’est-à-dire les éléments phoniques
qui accompagnent la transmission du message et qui ont aussi une fonction
distinctive : l’accent, le ton et l’intonation. Elle consiste à mettre en évidence les
éléments phoniques qui permettent d’altérer d’un signifiant à l’autre et d’en étudier les
combinaisons.
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Diachronie : est l’évolution des faits linguistiques dans le temps. Elle a été mise en
exergue en linguistique moderne dans la dichotomie saussurienne synchronie / diachronie. La
discipline dans laquelle ces faits sont étudiés, est la linguistique historique et comparée. Pour
DIMMENDAAL (2011, p. 4), « la linguistique historique en tant que concept a été utilisée
de diverses manières. Premièrement, en faisant référence à une discipline qui étudie le
développement de langues uniques à partir d’une date antérieure à une autre. Une seconde
façon d'utiliser le terme linguistique historique est un raccourci pour la linguistique
historique comparée - plus spécifiquement l'étude comparative de langues apparentées
génétiquement, d'où le terme linguistique diachronique ». Concept apparu à la fin du 18e
Siècle, la linguistique diachronique est né du fait qu’ai été remarqué des similitudes entre les
langues européennes et les langues du Nord de l’Inde. Elle a abouti à la reconstruction d’une
langue de laquelle découlerait ces langues : l’indo-européen. Sur ce modèle, Wilhelm Bleek,
appliqua le même procédé aux langues de l’Afrique Australe au milieu du 19e siècle et va
remarquer des similitudes entre les langues de cette zone. Pour lui, ces langues appartiennent
au groupe des langues Bantu. Plus tard, Carl Meinhof va reconstruire le proto Bantu ou
urbantu qui est l’ancêtre commun à ces langues.

Phonologie diachronique : selon DUBOIS, et al (2012, p. 362), « la phonologie


diachronique vise à décrire et à expliquer les changements du système dans le passage d’un
état de langue à un autre ». Pour MARTINET (1955, p. 40), elle analyse « les changements
qui affectent les traits distinctifs placés dans des contextes phoniques identiques et localement
conditionnés ». Elle vise à rendre compte des contextes d’évolutions des sons d’une langue à
partir des réflexes développées par cette dernière par rapport à une protolangue. Elle part des
lois phonétiques pour expliquer les innovations, DODO-BOUNGUENZA (2010 :
35) affirmait déjà que : « la phonétique historique obéit à des lois, ce qui explique qu'elle soit
la pierre angulaire de la linguistique historique et comparée ».
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II. ETAT DE LA QUESTION


Pour GUIDERE (2004, p. 10), « elle consiste à réunir la documentation nécessaire au
traitement du sujet (consultation des bases de données, consultation de manuscrits,
réalisations d’enquêtes). Elle a pour objectif d’établir la bibliographie générale et
spécialisée du domaine ».

1. DOCUMENTATION EXISTANTE SUR LA LANGUE


Sur le plan scientifique, la langue wumvu n’est pas assez fournie en ouvrage.
Toutefois, on trouve quelques documents qui portent sur l’histoire ou sur la langue.

Pour ce qui concerne l’histoire, nous avons le mémoire de maîtrise de YOULA (2005).
L’auteur y retrace l’histoire des populations et rend compte des aspects liés à la migration de
ces derniers, leur foyer originel, mais aussi leur organisation sociale et économique.
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Parmi les travaux qui existent sur la langue, on peut signaler ceux de BLANCHON
(1988), de JACQUOT (1983), de MOUELE (2011) et de MOKRANI (2010) qui font office
de travaux scientifiques sur la langue. On note aussi l’existence de quelques mémoires de
Master parmi lesquels: MIHINDOU-MIHINDOU (2009) et MISSIMBALOBA (2011).

2. LECTURES EXPLORATOIRES
Dans cette partie, nous allons rendre compte de nos lectures sur le sujet. Elle est divisée en
deux parties, à savoir :

a. Documents descriptifs
Titre du document : Notes sur la Phonologie diachronique du sakε.

Auteurs : Jean-Marie HOMBERT, Marcel MAMFOUMBI et Jean-Louis MBONGO.

Type du document : article.

Editeur : Pholia vol 4.

Année : 1989.

Lieu de publication : Université Lumière Lyon II

Pages : 149-155

Contenu du document : l’article traite de la phonologie diachronique d’une langue bantu du


Gabon : le sakε. Il donne un aperçu des réflexes développés par cette langue au fil du temps
lorsque l’on fait le rapprochement entre elle et la langue mère, le protobantu.

En partant d’un corpus de 920 mots, les auteurs ont dans un premier temps, ressorti les
correspondances vocaliques de cette langue. Ces dernières sont illustrées comme suit :

*PB *į *i *e *a *o *u *ų

Sakε i e ε a ͻ o u

Tableau 1 : Correspondances vocaliques protobantu-sakε HOMBERT et al (1989, 150).

Il en ressort que la langue est relativement conservatrice. Elle atteste de tous les phonèmes du
protobantu mais le développement de voyelles nasales occasionnées par la chute de *ŋg est à
noter comme dans les exemples suivant : *PB Sakε

Cou *kį́ŋgò kḭ́


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Couteau páŋgà. pá̰

Dans un second temps, ils se sont attelés à faire de même pour les consonnes. La langue a
développé plusieurs réflexes en fonction de leur contexte d’apparition (C1 ou C2), avec des
innovations grâce au développement des semi-voyelles tel que w et y dans le système sakε
comme nous le montre le tableau suivant :

*PB C1 C2
*p p p
w, y
*t t t
g g
*c s s
*k k k
ø
*b b b
(y) (w)
*d d l
(l)
*j z
*g k k
*m m m
*n n n
*mb mp
*nd nt
*ŋg ŋk
ø
Tableau 2 : correspondances consonantiques protobantu sakε HOMBERT et al (1989, 151).

Titre du document : Esquisse phonologique du bὲwúmvù de Boumango

Auteur : Médard MOUELE

Année : 2011

Lieu de publication : Libreville

Editeur : CUI-Editions

Pages : 199-233

Type de document : Article

Contenu du document : Divisé en trois parties, l’article de MOUELE (2011), traite de la


phonologie d’une langue Bantu du Gabon : le wumvu.
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Dans la première partie, l’auteur présente le système consonantique de cette langue. Il


montre l’écart entre les phones vingt-sept (27) et les phonèmes vingt-trois (23) de cette
dernière. Il y précise aussi les contextes d’apparitions de chacun.

Bilabiales Labiodentales Apicodentales Palatales Vélaires

- + - + - + - + - +

Orales p b t d k

Occlusives

m n ɲ ŋ
Nasales

f v s z

Fricatives

Approxim l

Latérales

Centrales w j

occlus gʷ

labialisées

nasales ŋʷ

ts dz ʧ

affriquées

nd
occlusives mb ŋg

Mi-nasales

Occl trillée mв

fricatives mv nz

Tableau 3 : classement des sons consonantique wumvu MOUELE (2011, p. 201)

Les vingt-trois phonèmes de la langue wumvu sont classés par MOUELE(2011) comme suit :
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Labiales Dentales Palatales Vélaires


Orales p b t d k
f v s z
ts dz
w l j
Nasales m n ɲ ŋ
Mi-nasales mb nd ŋg
mv nz
Tableau 4 : classement des phonèmes du wumvu MOUELE (2011, p. 205)

La deuxième partie, traite du système vocalique. De vingt-et-une (21) réalisations


phoniques enregistrées, seules treize (13) sont phonologiques dans cette langue. Il présente
aussi les contextes d’apparition de chacun d’eux et les différentes combinaisons de phonèmes
vocaliques qui existent.

Position Antérieures Centrales Postérieures


Arrondissement - - + +
aperture
1er degré i ɨ ʉ u
a.Voyelles brèves 2e degré ε o
3e degré e ə ͻ
4e degré a

b.Voyelles longues 1er degré i: u:


3e degré ε: ͻ:
4e degré a:
c.Voyelles nasales
1er degré ṵ
3e degré brève ε̰
Longue ε̰:
4e degré brève a̰
longue a̰:
Tableau 5 : tableau phonétiques des voyelles du wumvu MOUELE (2011, p. 208)

Ci-dessous, nous avons le tableau des phonèmes vocaliques.


Position Antérieures Centrales Postérieures
Arrondissement - - + +
aperture
1er degré orale i ɨ ʉ u
a.Voyelles brèves nasale ṵ
3e degré ε ͻ
4e degré a

b.Voyelles longues 1er degré ii uu


3e degré εε ͻͻ
4e degré aa
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Tableau 6 : Ensemble des phonèmes vocaliques du wumvu MOUELE (2011, p. 213)
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En troisième partie, l’auteur fait un récapitulatif des schèmes tonals de cette langue. En
effet, cette langue atteste de quatre (4) tons dont deux simples et deux (2) modulés. Seules
deux tonèmes sont attestés dans cette langue car les modulations sont selon l’auteur des
allotones des tonèmes simples.

L’article de MOUELE, s’inscrit dans le cadre des études de linguistique statique. En


effet, il présente le système phonologique d’une langue sur le plan synchronique. Les travaux
de linguistique diachronique prenant appui sur la synchronie, pour voir l’évolution de cette
langue par rapport au proto bantu, il en va de soi que cette contribution qui en décline le
système est important pour nous. De plus, il est communément admis qu’une étude de
diachronie bien faite, permet de rendre compte des processus synchroniques, de les affiner et
de mieux les expliquer.

Titre du document : Esquisse de description des morphèmes verbaux du wumvu de


Franceville (B.24).

Auteur : Jonas MISSIMBALOBA

Année : 2011

Lieu de publication : Libreville

Editeur : UOB

Pages :132

Type de document : mémoire de maîtrise.

Contenu de l’ouvrage : Il fait partie des rares travaux sur la langue au sein du département. Il
traite de la morphologie verbale de la langue wumvu. Dans l’introduction, l’auteur présente le
peuple wumvu, leur organisation sociale, un résumé sur les migrations et enfin la
classification de cette langue au sein du groupe Bantu. Il divise son travail en trois grandes
parties à savoir :

- La première partie intitulée phonologie, consiste en un rappel des phonèmes de la


langue. Par ailleurs, l’auteur y compare les différents systèmes phonologique des variétés de
cette langue parlée à Boumango, Franceville et Malinga.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

- La deuxième partie traite de morphophonologie. L’auteur rend compte des procédés


qui soutendent l’apparition de certains sons par l’entremise de règles.
- En troisième partie, l’auteur traite de la morphologie verbale. Après un bref rappel des
classificateurs de cette langue, il y explique la place du verbe dans cette langue et rend compte
de son comportement dans la phrase en wumvu.

Troisième niveau d’analyse en linguistique après la phonétique et la phonologie, la


morphologie est très important pour comprendre le fonctionnement d’une langue. La
linguistique diachronique s’appliquant sur tous les niveaux d’analyses, on ne pourrait se
passer d’une analyse de morphologie synchronique. A côté de cela, le corpus recueilli pour le
travail peut être exploité pour notre étude.

Titre du document : Introduction à la langue des chasseurs-ceuilleurs Bakoya.

Auteur du document : Pither MEDJO MVE

Année: 2011.

Lieu de publication : Cologne

Editeur : Rüdiger köppe verlag

Pages : 208

Type de document : Ouvrage.

Contenu du document: Divisé en deux parties, l’ouvrage rend compte des composantes de
l’univers sociale des chasseurs-ceuilleurs Bakoya.

La première partie est divisée en 7 chapitres :

Dans le chapitre 1, l’auteur présente les langues du Gabon, leur classification et les
qu’entretiennent les Bakoya avec les populations environnantes.

Dans le chapitre 2, il fait un récit sur les migrations de ce peuple.

Dans le chapitre 3, il décrit l’univers de ces derniers, leur organisation sociale et leurs
croyances.

Dans le chapitre 4, traite de la classification et des recherches sur cette langue qui
appartient au groupe B 20. Il présente les langues de ce groupe et résument les rapport
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qu’elles entretiennent entre elles. L’auteur nous y présentent aussi succintement les travaux
linguistiques sur la langue.

Le chapitre 5, quant à lui rend compte des descriptions du koya, tant sur le plan
synchronique que diachronique. L’auteur propose une étude comparée des langues issues du
même groupe linguistique.

Dans le chapitre 6, compare le lexique koya à celui d’un parlé proche, d’après l’auteur,
il s’agit du bungom.

Dans la seconde partie de l’ouvrage, on trouve également un lexique Koya-français,


français-koya.

Langue du groupe B 20, le Koya est une des langues du Gabon très peu connue. La
contribution de MEDJO MVE (2011) est importante en vue de la vulgarisation de cette
langue. C’est un ouvrage majeur en vue de sa standardisation. Il est également important pour
nous car l’auteur y fait une comparaison interne des langues du groupe B 20 dont fait partie la
langue wumvu.

b. Document théorique
Titre du document : Economie des changements phonétiques: traité de phonologie
diachronique.

Auteur : André MARTINET

Année : 1955

Lieu de publication : Berne

Editeur : Francke

Type document: monographie.

Pages : 395

Contenu du document : Il est un des premiers ouvrages de Martinet, il est une écume de
plusieurs notions de linguistique en général, mais de phonétique et phonologie en particulier.
Il traite des changements, des évolutions et des segments sur lesquels s’appliquent les
changements dans la langue. L’auteur s’interroge en début d’ouvrage sur ceux qui devraient
s’atteler à parler des changements phoniques entre les structuralistes et les fonctionnalistes. Il
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

présente succinctement ce qui sera plus tard sa théorie, le fonctionnalisme. Martinet nous
invite à ne pas tabler que sur la phonématique mais, que la prosodie elle aussi joue un grand
rôle dans les changements phoniques.

Ouvrage conceptuel, il est une présentation des composantes phoniques sur lesquelles
agissent les changements. Cet ouvrage donne un aperçu de ce qu’est la phonologie
diachronique. Martinet n’a certes pas travaillé sur les langues africaines, mais les langues
présentent une certaine ressemblance dans leur constitution, les éléments qu’il décrit
pourraient se trouver aussi dans les langues d’Afrique. Ainsi, l’ouvrage est important sur le
plan méthodologique pour mieux appréhender les éléments phoniques qui sont soumis au
changement.

3. ENQUÊTE ET TERRAIN
L’enquête « est une investigation, motivé par les besoins de vérifier une hypothèse ou
découvrir une solution à un problème, à recenser et à interpréter aussi méthodiquement
possible un ensemble de témoignages susceptibles de répondre à des objectifs visés  ».
GALISSON & COSTE (1980, p. 100).

L'enquête de terrain, le travail de terrain ou plus simplement terrain est le fait de se


rendre sur le lieu de collecte des données. On la définit ainsi par opposition au travail post-
observatoire d'analyse des données. Pour plus de précision sur certains faits de langue à
élucider un terrain sera à envisager pour combler les lacunes de notre corpus.

L’entretien : selon le Larousse, « c’est une conversation entre deux ou plusieurs


personnes sur différents sujets  ». En recherche, QUIVY & CAMPENHOUDT (2011) en font
« une méthode de recherche et d’investigation. Par le biais de cette méthode, l’enquêteur
cherche à obtenir des informations sur les attitudes, les comportements ».

L’enquête en linguistique c’est selon DUBOIS, et al. (2012, p. 182)«la collecte des


informations sur les productions langagières d’une communauté linguistique ». Elle
s’effectue sur le terrain, dans un lieu circonscrit, pendant une période, en respectant une
méthode et selon des techniques recommandées.

L’enquête par questionnaire QUIVY & CAMPENHOUDT (2011, p. 18), « elle


consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d’une population,
une série de questions relatives à leur situation »
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

La recherche bibliographique elle, est selon GUIDERE (2004, p. 11) «  une étape
préalable à toute nouvelle construction […] elle vise donc à réunir le maximum
d’informations sur les écrits disponibles concernant le sujet choisi».

Pour étudier une langue dans la perspective diachronique, nous nous appuierons sur
les données existant sur la langue. Notre corpus sera composé d’entrées utilisées par
MOUELE (2011) dans son étude que nous allons étoffer avec un terrain en cas de non
satisfaction de notre corpus sur certains phénomènes ou au cas où notre corpus ne serait pas
consistant.

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III. EBAUCHE DE PROBLEMATIQUE

1. CADRE THEORIQUE
En linguistique diachronique, on compare et interprète les données historiques entre
différents états de langue issues d’un même ancêtre. Cette méthode stipule qu’il y a deux
raisons de pratiquer la comparaison des langues. Elles sont comparées soit pour en tirer des
lois universelles, soit pour tirer des indications historiques. En effet, pour MEILLET (1925, p.
11), « l’histoire des langues ne se fait donc qu’en comparant des états de langues les uns aux
autres […] la comparaison est le seul instrument efficace dont dispose le linguiste pour faire
l’histoire des langues ».

Quel que soit le bord choisi, la méthode comparative est le cadre théorique dans lequel
s’inscrivent toutes études diachronique. Cette méthode procède par la mise en évidence de
correspondances car, pour MEILLET (1925, p. 31) «  ce n’est pas avec des ressemblances de
formes qu’elle opère quand on compare des langues de la même famille mais uniquement
avec des règles de correspondances ». En accord avec NZANG BIE (1995, p. 2), «  la
méthode comparative est basée sur le principe des correspondances régulières, sur
l’interprétation des aires de distribution d’un phénomène donnée et sur les tendances
générales de l’évolution  ». Pour MEILLET (1925, p. 2), c’est « le caractère purement
arbitraire du signe qui rend possible la méthode comparative » en linguistique diachronique.
ANTILLA (2009) renchérit en disant que la méthode comparative est basée sur «  two
factors: the arbitrariness of the linguistic sign and regular phonetic change ».

La méthode comparative de la linguistique diachronique est le cadre dans lequel nous


allons nous insérer pour mener notre travail. Nous allons l’appliquer à la langue wumvu (B
24) parlée à Boumango. Il s’agira pour nous de ressortir, en partant du stock lexical
reconstruit d’effectuer les correspondances du proto bantu au wumvu à partir des données de
descriptions phonologiques qui existent sur cette langue pour faire un rapprochement entre les
deux systèmes. En effet, selon les classifications existantes, il est bien connu que les langues
du Gabon sont toutes classées comme langues bantu, à l’exception du baka et de la langue
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haoussa. Ainsi, la problématique à développer ici, ne sera pas de se questionner de


l’appartenance ou non du wumvu au groupe linguistique bantu, mais de savoir quels sont les
processus historiques, évolutifs que le wumvu entretien avec le proto bantu tant sur le plan de
la phonétique que celui de la phonologie.

2. PROBLEMATIQUE
La problématique est le lieu où le sujet est questionné. Pour GUIDERE (2004, p. 19),
« il faut soumettre le sujet à un questionnement de ses postulats et de ses implications. Une
recherche menée sans problématisationne serait qu’une suite d’affirmations péremptoires ou
d’informations compilées au gré du hasard ». c’est donc une partie importante et nécessaire
de tout travail scientifique. Elle « est la formulation d’une question centrale concernant ce
qui pose problème dans le sujet traité et construite autour d’hypothèses de recherche qui
permettent de saisir les enjeux et la portée de la question pour le domaine concerné  […]la
problématique doit apparaitre clairement dans l’introduction du travail. Celle-ci dépend du
sujet traité et de l’optique choisie pour le traiter. La problématique doit tenir compte de trois
facteurs importants, qui déterminent généralement le traitement du sujet.

- temps
- espace
- nature des intervenants».

Notre problématique va rentrer dans le cadre de la linguistique diachronique et de ses


applications aux langues bantu. La diachronie est avec la synchronie une façon pour les
linguistes d’appréhender la langue. L’étude portera sur la langue wumvu parlée à
Boumango. En partant de corpus de description synchronique sur la langue, nous allons
ressortir les changements attestés par le wumvu au fil des années et de mieux les expliquer.
Cela nous amène à la question principale de notre travail à savoir : de quelle façon s’est
passée l’évolution des phonèmes wumvu par rapport aux phonèmes protobantu?

3. HYPOTHESES
Pour GUIDERE( 2004, p. 72), l’hypothèse« constitue, […], une explication admise
temporairement concernant des phénomènes données et cela jusqu’à sa confirmation ou
réfutation par l’expérience ou par la démonstration ». Pour notre sujet, nous formulons deux
hypothèses :
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

- Il existe des correspondances régulières entre le protobantu et le wumvu. Les


phonèmes du protobantu se retrouveraient systématiquement en wumvu.

- La phonologie du wumvu est plus complexe que celle du protobantu. En plus des
phonèmes du protobantu, le wumvu aurait développé des réflexes autres que ceux de la langue
mère, ce qui densifierait son système.

CONCLUSION
Le présent projet est une approche préthéorique et pré-méthodologique en vue de
l’élaboration d’une recherche sur la phonologie diachronique d’une langue bantu du Gabon,
en l’occurrence le wumvu. Il nous permettra de nous questionner sur l’évolution de la langue
wumvu, d’où l’intitulé de notre sujet phonologie diachronique du wumvu B24 de
Boumango. Il est constitué de quatre étapes, la formulation du sujet, l’état de la question,
l’ébauche de problématique et un relevé bibliographique contenant des ouvrages et des
documents qui serviront pour l’élaboration de notre travail.

C’est en vue de la sauvegarde du patrimoine linguistique du wumvu que nous avons


décidé de faire cette recherche. De plus, les écrits sur cette langue en diachronie ne sont pas
nombreux. En partant de la démarche méthodologique de GUIDERE (2004), ce projet est une
approche qui servira de point d’ancrage de la recherche future que nous allons mener dans le
cadre du mémoire au niveau Master 2.

La méthode comparative est celle qui sera appliqué dans notre travail. Elle va consister
en la comparaison du système du protobantu à celui du wumvu de Boumango actuelle. Ce
sera l’objet du mémoire.

Dans cette tâche, nous relevons certaines difficultés majeures qui entravent notre
travail. En effet, après des réflexions sur le projet, nous nous projetons déjà sur le mémoire et
nous avons remarqué que le corpus, est notre problème car il faut le construire. De plus, sur le
plan ethnolinguistique, les ouvrages traitant des aspects liés aux migrations et à l’organisation
sociale du peuple wumvu sont difficiles d’accès à ce jour pour nous.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango

IV. BIBLIOGRAPHIE
ADAM, J. J. (1977). folklore du Haut-Ogooué. Fables, proverbes et devinettes. Bar le
Duc:Imprimerie St Paul.

ANTILLA, R. (2009). Historical and comparative linguistics (Vol. 6).


Philadelphie/Amsterdam: John Benjamins Publishing Company.

BLANCHON , J. A. (1988). Tonalité des nominaux à thème dissyllabique dans le groupe


B.20. Pholia(3), pp. 37-52.

BLANCHON, J. A. (1989). Le wumvu de Malinga (Gabon):Tonalité des nominaux.


Pholia(4), pp. 39-44.

DIMMENDAAL , G. J. (2011). Historical Linguistics and the Comparative Study of African


Languages. Philadelphie/Amsterdam: John Benjamins Publishing Company.

DODO-BOUGUENDZA, E. (2010). Grammaire comparée bantoue, Approche de l’école de


Tervuren en Belgique. Libreville: Les Editions NTSAME.

DUBOIS, J., GIACOMO, M., GUESPIN, L., MARCELLESI, C., Marcellesi, J.-B., &
MEVEL, P. (2012). Le dictionnaire de Linguistique et des sciences du langage. Paris:
Larousse.

GALISSON, R., & COSTE, D. (1980). Dictionnaire de didactique des langues. Paris:
Hachette.

GUIDERE, M. (2004). Méthodologie de la recherche:guide du jeune chercheur. Paris:


Ellipses.

GUTHRIE, M. (1969-1971). Comparative Bantu: an introduction to the comparative


linguistics and prehistory of the Bantu langanguages. Londres: Gregg International
publisher.
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HOMBERT, J.-M., MAMFOUMBI, M., & MBONGO, J.-L. (1989). Notes sur la phonologie
diachronique du sakε. Pholia, 4, pp. 149-155.

JACQUOT, A. (1983). Les classes nominales dans les langues bantoues des groupes B10,
B20, B30 (Gabon-Congo). Travaux et documents de l'ORSTOM(157).

MABICKA MAMBOUNDOU, C. (2011). Analyse sémantique des noms d'animaux en


wumvu. Mémoire de Maîtrise. Libreville: UOB.

MARTINET, A. (1955). Economie des changements phonétique: traité de phonologie


diachronique. Berne: Francke.

MEDJO MVE , P. (2011). Introduction à la langue et à la culture des chasseurs-ceuilleurs


Bakoya. Cologne: RÜDIGER KÖPPE VERLAG.

MEDJO MVE, P. (1997). Essai sur la phonologie panchronique des parlers fang du Gabon
et ses implications historiques. Thèse de Doctorat (NR), Université Lumière-Lyon2.

MEILLET, A. (1925). La méthode comparative en linguistique historique. Paris: Champion.

MIHINDOU-MIHINDOU, P. (2009). Esquisse phonologique et morphologie nominale du


wumvu de Malinga. Mémoire de Maîtrise. Libreville: UOB.

MISSIMBALOBA , J. (2011). Esquisse de description des morphèmes verbaux du wumvu de


Franceville (B.24). Mémoire de Maîtrise. Libreville: UOB.

MOKRANI, S. (2010). Etude comparative des parlers du groupe bantu kota-kele (B20) du
Gabon: perspectives synchroniques et diachroniques. Thèse de doctorat, Université
Lumière-Lyon2, Lyon.

MOKRANI, S. (2010). Evolution des voyelles finales en B20 (groupe linguistique kota-kele
du Gabon). 40e Colloque de Linguistique Africaine.

MOUELE, M. (2011). Esquisse phonologique du bὲwúmvù de Boumango (Langue Bantu


B20). Afrique, Langues et Cultures(01), pp. 195-223.

NZANG BIE, Y. (1995). Le connectif dans les langues Bantu: analyses synchroniques et
perspectives diachroniques. Thèse de doctorat, Université Libre de Bruxelles,
Bruxelles.
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QUIVY, R., & CAMPENHOUDT, L. V. (2011). Manuel de recherche en sciences sociales


(éd. 4). Paris: Dunod.

SOUTET, O. (1995). Linguistique. Paris: Presse Universitaire de France.

YOULA, C. (2005). Les Bewumvu du Haut-Ogooué: des origines à 1880. Libreville: UOB.

TABLE DES MATIERES


INTRODUCTION......................................................................................................1

0. LE PEUPLE ET LA LANGUE......................................................................................4

1. Le peuple.........................................................................................................................4

a. Migrations du peuple wumvu :...................................................................................5

b. Organisation socioculturelle des bὲwúmvù.................................................................6

c. Activités économiques................................................................................................6

2. La langue.........................................................................................................................7

I. FORMULATION DU SUJET..........................................................................................10

1. CHOIX ET INTERET SCIENTIFIQUE DU SUJET...................................................10

2. DEFINITION DES MOTS CLES................................................................................10

II. ETAT DE LA QUESTION...............................................................................................13

1. Documentation existante sur la langue.........................................................................13

2. LECTURES EXPLORATOIRES.................................................................................13

a. Documents descriptifs...............................................................................................13

b. Document théorique..................................................................................................20

3. ENQUÊTE ET TERRAIN............................................................................................21

III. EBAUCHE DE PROBLEMATIQUE...........................................................................23

1. CADRE THEORIQUE.................................................................................................23

2. PROBLEMATIQUE.....................................................................................................24

3. HYPOTHESES.............................................................................................................24
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CONCLUSION.........................................................................................................25

IV. BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................26

TABLE DES MATIERES........................................................................................28

Résumé

Notre projet de mémoire intitulé phonologie diachronique du wumvu B 24 de Boumango


s’articule autour de quatre grandes étapes : la formulation du sujet, l’état de la question,
l’ébauche de problématique et la bibliographie. Ainsi divisé, la première à consister en un
rappel claire de notre sujet et aux motivations de ce sujet. La deuxième rend compte de nos
lectures sur le sujet et la langue. La troisième pose la problématique de notre sujet et donne
des hypothèses de réponses à cette dernière et la quatrième est une bibliographie rassemblant
les ouvrages consultés qui nous serons utiles lors de notre travail.

Par ailleurs, ce projet n’est qu’une approche préthéorique et pré-méthodologique qui servira
de point d’appuis au mémoire lui-même en Master 2. Il va s’intéresser aux changements que
le wumvu a connu par rapport au protobantu et de ressortir les règles qui régissent les
évolutions phoniques qu’a connu cette langue.

Mots clés : Phonologie, diachronique, changements, évolutions.

Summary

Our dissertation project entitled diachronic phonology of Boumango's wumvu B 24 revolves


around four main steps: the formulation of the subject, the state of the question, the draft of
the problem and the bibliography. Thus divided, the first to consist of a clear reminder of our
subject and the motivations of this subject. The second reports on our readings on the subject
and language. The third poses the problem of our subject and gives hypotheses of answers to
the latter and the fourth is a bibliography gathering the books consulted that will be useful to
us during our work.

Moreover, this project is only a pretheoretical and pre-methodological approach that will
serve as a point of support for the memory itself in Master 2. He will look at the changes that
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wumvu has undergone in relation to the protobantu and to highlight the rules that govern the
phonic evolutions that this language has undergone.

Keywords: Phonology, diachronics, changes, evolutions.

- 3.5 La syllabe

La syllabe est selon DUBOIS, et al. (2012, p. 459) « la structure fondamentale qui est
à la base de tout regroupement de phonèmes dans la chaîne parlée ». Elle se fonde sur la
différence entre voyelles et consonnes. Ainsi, la syllabe est formée par l’autruchement de
consonnes et de voyelles (CV. Dans la langue wumvu, il existe quatre structurre syllabiques,
illustrées comme suit :

V : /vú-wâ/ « mourir »

CV : /ṵ-sù/ « sang »

CwV: /swi/ « poisson »

CjV : /ù-pjɔ́ɔ́pɔ̀kɔ̀/ « sucer »

Ces quatre types syllabiques permettent d’avoir dans cette langue autant de syllabes
qu’il a de phonème vocaliques. La langue atteste de structures syllabiques diverses, parmi
lesquelles :

Monosyllabiques : CV, CwV

/ ù-jâ/ « venir »

/swi/ « poisson »

Dissyllabiques : CV.CV, CwV.CV, CV.CwV, V.CV

/ṵ̀líí.mà/ « cœur »

/swàà.kà/ « forêt »

/sáá.ŋgwɛ́/ « père »

/mw-ɛ́ɛ́.nzɛ̀/ « brochet »

Polysyllabiques : CV.CV.CV, V.CV.CV, CwV.CV.CV


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/pɛ̀.pí.dzɛ̀/ « papillon »

/mw.ɛ́.tsɨ.́ tsɛ̀/ « étoile »

/mɛ̀-swíjíkì/ « cendres »

Polysyllabiques : CV.CV.CV.CV

/sɨ.́ kù.lù.kú.lù/ « chouette »

En partant des présentations ci-dessus, nous sommes en présence d’une langue à


structures ouvertes. En effet, son noyau est toujours une voyelle et la marge est constituée par
une consonne ou un assemblage de consonne et semi-consonne. Les phonèmes vocaliques,
sont les seuls à porter les tons parmi les segments (consonnes, voyelles) de cette langue.

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