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PROJET DE MEMOIRE
PRESENTE PAR :
INTRODUCTION
Le présent travail est un projet de recherche, qui s’inscrit dans le cadre de nos études
en Master Sciences du langage, parcours ̏ Langues, Cultures et Expertise Bantuʺ. Il répond
aux exigences de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Omar Bongo, tel
que le stipule l’article 7 de la décision N° 000408 MENESCRIC/UOB/FLSH/D modifiée le
30 mars 2012 par la décision 471, qui porte sur le règlement du régime des études, des
modalités d’évaluation et de validation du diplôme de Master.
Il n’existe pas une littérature linguistique abondante sur la langue wumvu. Toutefois,
nos recherches ont permis de découvrir un certain nombre de travaux tel que ceux de
JACQUOT (1983), MIHINDOU-MIHINDOU (2009), MISSIMBALOBA (2011) et
MOUELE (2011).
mener. En accord avec les recommandations du décanat, en vue de l’élaboration d’un projet
de mémoire, nous avons articulé notre projet en quatre parties :
Dans la première partie intitulée la formulation du sujet, nous avons traité des
questions relatives au choix, à l’intérêt scientifique du sujet, et définit les mots-clés du sujet.
Dans la deuxième partie, nous avons abordé l’état de la question qui rend compte des
lectures en relations avec notre sujet, et un point sur les techniques d’enquêtes.
Dans la quatrième et dernière partie, nous allons faire l’exposé sur la bibliographie, à
savoir, les ouvrages lus sur, qui nous ont servi pour notre travail (bibliographie sélective), et
ceux qui ont été référenciés dans le texte (références bibliographiques). Un point relatif à la
présentation de la langue wumvu et de ces locuteurs sera placé avant notre développement
afin de situer cette communauté linguistique du Gabon.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
1. LE PEUPLE ET LA LANGUE
1. LE PEUPLE
Selon le site l’ethnologue, les bὲwúmvù sont près de 18300 répartis au Gabon entre la
province de la Ngounié, à l'est de Lébamba plus précisément à Malinga comme nous le
montre la carte 1
Carte 1 : zone wumvu de la NGOUNIE. (Source : LAGRAC. Conception KOUMBI MABITI
Glenn Aymar. Réalisation : BACKITA MOUSSOUNDA Jospin).
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
et dans le Haut-Ogooué dans des villages situés entre Franceville et Boumango tel que
Doumaye ou Mouyabi (cf carte 2)
Dans la littérature administrative, pour paraphraser MOUELE (2011, p. 199), ils sont
appelés « bahoumbou » ou « bavoumbous », lesquels sont aujourd’hui d’un emploi répandu
parmi les ethnies qui leurs sont voisines. Eux-mêmes, ils se nomment bὲwúmvù au pluriel et
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
ùwúmvù au singulier. Ainsi, le terme bὲwúmvù est un glossonyme qui désigne aussi bien le
peuple que la langue.
La seconde hypothèse, « situe l’habitat originel des bὲwúmvù dans la Haute Sangha
au Moyen-Congo ». Cette hypothèse place la dernière étape de leurs migrations avant
l’entrée du bassin de l’Ogooué, à Kinshasa […] les bὲwúmvù seraient partis de la région de
la Haute Sangha après la guerre qui a opposé les Ambochi et les Ambaama en 1950, guerre
considérée d’après certains chercheurs comme le détonateur de la grande vague des
migrations enregistrées dans la zone de la Haute Sangha, lesquelles ont favorisé
l’implantation des populations dans le Sud et le Sud-Est du Gabon.
La polygamie est une pratique régulière dans ce peuple. Le mariage est permis entre
personnes du même village, mais de clans différents et surtout entre individus d’ethnies
différentes.
La société traditionnelle wumvu comprend des rites initiatiques qui se manifestent par
des pratiques rituelles périodiques et des danses spécifiques. Au titre des pratiques, on
dénombre, le múŋgàlà. Certes réservé aux hommes, y sont aussi admises des femmes
d’exception tel que la mère de jumeaux. Ce rite intervient lors de divers évènements tel que le
deuil, la circoncision ou la naissance des jumeaux.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
c. Activités économiques
Sur le plan économique, « en zone rurale, à l’instar de leurs voisins, les bὲwúmvù
vivent d’agriculture et, occasionnellement, de chasse et de pêche. Toutefois, l’attrait à des
activités salariales a favorisé le dépeuplement des campagnes et l’exode rural a drainé un
nombre important de familles vers les principaux centres urbains de la province, voir du
pays ». MOUELE (2011, p.199)
2. LA LANGUE
Le Gabon est un pays dont la diversité linguistique et culturelle est un atout. On
dénombre près de 50 langues selon IDIATA (2007). Pour ce qui est des langues bantu du
Gabon, plusieurs inventaires ont été faits, dont la majorité se base sur les travaux de Guthrie.
Les langues du Gabon sont de manière générale des langues bantu, à l’exception de la langue
pygmée baka et du haoussa. Elles sont répertoriées dans les zones A, B et H, comme nous
montre la carte ci-dessous. :
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
Plusieurs auteurs ont proposé une classification de cette langue. Guthrie (1969-1971),
la classe dans le groupe B20 sous l’index B24 aux côtés des parlers seki (B21), kele (B22a),
bungom (B22b), mbahouin (B23), kota (B25), ndasa, mahongwe et sigu. Cette classification
reste la plus aboutie et c’est celle que l’on retient pour notre travail. Néanmoins, il ne faut pas
confondre cette langue au wuumbu qui a été répertoriée par Maho (2009) sous l’indice B78.
En effet, c’est un dialecte du groupe Teke parlé au Congo-Brazzaville et au Congo Kinshasa.
Le wumvu qui nous intéresse est classée B24, comme nous le montre la classification ci-
dessous :
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
Toutefois, les travaux sur le B20 sont peu nombreux et ce dernier est considéré par
BASTIN (1999) comme un groupe instable oscillant entre les ensembles A, B10, B30 d'une
part et B40-70-H12.
Selon des témoignages recueillis, dans le groupe, les langues entretiennent des
rapports d’intercompréhension entre elles, mais les langues samayi et ndasa sont celles qui
sont les plus proches du wumvu.
Bien qu’il soit un groupe difficile à cause des locuteurs qui sont dans des zones
reculées, certaines des langues sont pourvues de descriptions linguistiques. On dénombre, des
travaux en phonologie avec Marcel MAMFOUMBI (1989) sur le Sake et Paul Achille
MAVOUNGOU sur le ndasa, et des travaux de Pither MEDJO MVE sur le bungom et le
koya.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
I. FORMULATION DU SUJET
Notre travail est un projet de mémoire qui nous permettra de mettre en évidence les
mécanismes d’évolution de la langue wumvu par rapport à la langue d’origine ou proto bantu.
Notre sujet s’intitule donc Phonologie diachronique du wumvu (B24) de Boumango.
De plus, nous avons toujours apprécié les cours en relation avec la linguistique
historique et comparée. C’est par passion pour ce domaine que nous voulons mener cette
recherche.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
Pour ce qui concerne l’intérêt de ce travail, il nous permettra d’abord d’apporter notre
pierre à l’édifice en vue de la connaissance de l’histoire des langues du Gabon, notamment
celle du wumvu.
Diachronie : est l’évolution des faits linguistiques dans le temps. Elle a été mise en
exergue en linguistique moderne dans la dichotomie saussurienne synchronie / diachronie. La
discipline dans laquelle ces faits sont étudiés, est la linguistique historique et comparée. Pour
DIMMENDAAL (2011, p. 4), « la linguistique historique en tant que concept a été utilisée
de diverses manières. Premièrement, en faisant référence à une discipline qui étudie le
développement de langues uniques à partir d’une date antérieure à une autre. Une seconde
façon d'utiliser le terme linguistique historique est un raccourci pour la linguistique
historique comparée - plus spécifiquement l'étude comparative de langues apparentées
génétiquement, d'où le terme linguistique diachronique ». Concept apparu à la fin du 18e
Siècle, la linguistique diachronique est né du fait qu’ai été remarqué des similitudes entre les
langues européennes et les langues du Nord de l’Inde. Elle a abouti à la reconstruction d’une
langue de laquelle découlerait ces langues : l’indo-européen. Sur ce modèle, Wilhelm Bleek,
appliqua le même procédé aux langues de l’Afrique Australe au milieu du 19e siècle et va
remarquer des similitudes entre les langues de cette zone. Pour lui, ces langues appartiennent
au groupe des langues Bantu. Plus tard, Carl Meinhof va reconstruire le proto Bantu ou
urbantu qui est l’ancêtre commun à ces langues.
Pour ce qui concerne l’histoire, nous avons le mémoire de maîtrise de YOULA (2005).
L’auteur y retrace l’histoire des populations et rend compte des aspects liés à la migration de
ces derniers, leur foyer originel, mais aussi leur organisation sociale et économique.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
Parmi les travaux qui existent sur la langue, on peut signaler ceux de BLANCHON
(1988), de JACQUOT (1983), de MOUELE (2011) et de MOKRANI (2010) qui font office
de travaux scientifiques sur la langue. On note aussi l’existence de quelques mémoires de
Master parmi lesquels: MIHINDOU-MIHINDOU (2009) et MISSIMBALOBA (2011).
2. LECTURES EXPLORATOIRES
Dans cette partie, nous allons rendre compte de nos lectures sur le sujet. Elle est divisée en
deux parties, à savoir :
a. Documents descriptifs
Titre du document : Notes sur la Phonologie diachronique du sakε.
Année : 1989.
Pages : 149-155
En partant d’un corpus de 920 mots, les auteurs ont dans un premier temps, ressorti les
correspondances vocaliques de cette langue. Ces dernières sont illustrées comme suit :
*PB *į *i *e *a *o *u *ų
Sakε i e ε a ͻ o u
Il en ressort que la langue est relativement conservatrice. Elle atteste de tous les phonèmes du
protobantu mais le développement de voyelles nasales occasionnées par la chute de *ŋg est à
noter comme dans les exemples suivant : *PB Sakε
Dans un second temps, ils se sont attelés à faire de même pour les consonnes. La langue a
développé plusieurs réflexes en fonction de leur contexte d’apparition (C1 ou C2), avec des
innovations grâce au développement des semi-voyelles tel que w et y dans le système sakε
comme nous le montre le tableau suivant :
*PB C1 C2
*p p p
w, y
*t t t
g g
*c s s
*k k k
ø
*b b b
(y) (w)
*d d l
(l)
*j z
*g k k
*m m m
*n n n
*mb mp
*nd nt
*ŋg ŋk
ø
Tableau 2 : correspondances consonantiques protobantu sakε HOMBERT et al (1989, 151).
Année : 2011
Editeur : CUI-Editions
Pages : 199-233
- + - + - + - + - +
Orales p b t d k
Occlusives
m n ɲ ŋ
Nasales
f v s z
Fricatives
Approxim l
Latérales
Centrales w j
occlus gʷ
labialisées
nasales ŋʷ
ts dz ʧ
affriquées
nd
occlusives mb ŋg
Mi-nasales
Occl trillée mв
fricatives mv nz
Tableau 3 : classement des sons consonantique wumvu MOUELE (2011, p. 201)
Les vingt-trois phonèmes de la langue wumvu sont classés par MOUELE(2011) comme suit :
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Tableau 6 : Ensemble des phonèmes vocaliques du wumvu MOUELE (2011, p. 213)
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En troisième partie, l’auteur fait un récapitulatif des schèmes tonals de cette langue. En
effet, cette langue atteste de quatre (4) tons dont deux simples et deux (2) modulés. Seules
deux tonèmes sont attestés dans cette langue car les modulations sont selon l’auteur des
allotones des tonèmes simples.
Année : 2011
Editeur : UOB
Pages :132
Contenu de l’ouvrage : Il fait partie des rares travaux sur la langue au sein du département. Il
traite de la morphologie verbale de la langue wumvu. Dans l’introduction, l’auteur présente le
peuple wumvu, leur organisation sociale, un résumé sur les migrations et enfin la
classification de cette langue au sein du groupe Bantu. Il divise son travail en trois grandes
parties à savoir :
Année: 2011.
Lieu de publication : Cologne
Pages : 208
Contenu du document: Divisé en deux parties, l’ouvrage rend compte des composantes de
l’univers sociale des chasseurs-ceuilleurs Bakoya.
Dans le chapitre 1, l’auteur présente les langues du Gabon, leur classification et les
qu’entretiennent les Bakoya avec les populations environnantes.
Dans le chapitre 3, il décrit l’univers de ces derniers, leur organisation sociale et leurs
croyances.
Dans le chapitre 4, traite de la classification et des recherches sur cette langue qui
appartient au groupe B 20. Il présente les langues de ce groupe et résument les rapport
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qu’elles entretiennent entre elles. L’auteur nous y présentent aussi succintement les travaux
linguistiques sur la langue.
Le chapitre 5, quant à lui rend compte des descriptions du koya, tant sur le plan
synchronique que diachronique. L’auteur propose une étude comparée des langues issues du
même groupe linguistique.
Dans le chapitre 6, compare le lexique koya à celui d’un parlé proche, d’après l’auteur,
il s’agit du bungom.
Langue du groupe B 20, le Koya est une des langues du Gabon très peu connue. La
contribution de MEDJO MVE (2011) est importante en vue de la vulgarisation de cette
langue. C’est un ouvrage majeur en vue de sa standardisation. Il est également important pour
nous car l’auteur y fait une comparaison interne des langues du groupe B 20 dont fait partie la
langue wumvu.
b. Document théorique
Titre du document : Economie des changements phonétiques: traité de phonologie
diachronique.
Année : 1955
Editeur : Francke
Pages : 395
Contenu du document : Il est un des premiers ouvrages de Martinet, il est une écume de
plusieurs notions de linguistique en général, mais de phonétique et phonologie en particulier.
Il traite des changements, des évolutions et des segments sur lesquels s’appliquent les
changements dans la langue. L’auteur s’interroge en début d’ouvrage sur ceux qui devraient
s’atteler à parler des changements phoniques entre les structuralistes et les fonctionnalistes. Il
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présente succinctement ce qui sera plus tard sa théorie, le fonctionnalisme. Martinet nous
invite à ne pas tabler que sur la phonématique mais, que la prosodie elle aussi joue un grand
rôle dans les changements phoniques.
Ouvrage conceptuel, il est une présentation des composantes phoniques sur lesquelles
agissent les changements. Cet ouvrage donne un aperçu de ce qu’est la phonologie
diachronique. Martinet n’a certes pas travaillé sur les langues africaines, mais les langues
présentent une certaine ressemblance dans leur constitution, les éléments qu’il décrit
pourraient se trouver aussi dans les langues d’Afrique. Ainsi, l’ouvrage est important sur le
plan méthodologique pour mieux appréhender les éléments phoniques qui sont soumis au
changement.
3. ENQUÊTE ET TERRAIN
L’enquête « est une investigation, motivé par les besoins de vérifier une hypothèse ou
découvrir une solution à un problème, à recenser et à interpréter aussi méthodiquement
possible un ensemble de témoignages susceptibles de répondre à des objectifs visés ».
GALISSON & COSTE (1980, p. 100).
La recherche bibliographique elle, est selon GUIDERE (2004, p. 11) « une étape
préalable à toute nouvelle construction […] elle vise donc à réunir le maximum
d’informations sur les écrits disponibles concernant le sujet choisi».
Pour étudier une langue dans la perspective diachronique, nous nous appuierons sur
les données existant sur la langue. Notre corpus sera composé d’entrées utilisées par
MOUELE (2011) dans son étude que nous allons étoffer avec un terrain en cas de non
satisfaction de notre corpus sur certains phénomènes ou au cas où notre corpus ne serait pas
consistant.
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1. CADRE THEORIQUE
En linguistique diachronique, on compare et interprète les données historiques entre
différents états de langue issues d’un même ancêtre. Cette méthode stipule qu’il y a deux
raisons de pratiquer la comparaison des langues. Elles sont comparées soit pour en tirer des
lois universelles, soit pour tirer des indications historiques. En effet, pour MEILLET (1925, p.
11), « l’histoire des langues ne se fait donc qu’en comparant des états de langues les uns aux
autres […] la comparaison est le seul instrument efficace dont dispose le linguiste pour faire
l’histoire des langues ».
Quel que soit le bord choisi, la méthode comparative est le cadre théorique dans lequel
s’inscrivent toutes études diachronique. Cette méthode procède par la mise en évidence de
correspondances car, pour MEILLET (1925, p. 31) « ce n’est pas avec des ressemblances de
formes qu’elle opère quand on compare des langues de la même famille mais uniquement
avec des règles de correspondances ». En accord avec NZANG BIE (1995, p. 2), « la
méthode comparative est basée sur le principe des correspondances régulières, sur
l’interprétation des aires de distribution d’un phénomène donnée et sur les tendances
générales de l’évolution ». Pour MEILLET (1925, p. 2), c’est « le caractère purement
arbitraire du signe qui rend possible la méthode comparative » en linguistique diachronique.
ANTILLA (2009) renchérit en disant que la méthode comparative est basée sur « two
factors: the arbitrariness of the linguistic sign and regular phonetic change ».
2. PROBLEMATIQUE
La problématique est le lieu où le sujet est questionné. Pour GUIDERE (2004, p. 19),
« il faut soumettre le sujet à un questionnement de ses postulats et de ses implications. Une
recherche menée sans problématisationne serait qu’une suite d’affirmations péremptoires ou
d’informations compilées au gré du hasard ». c’est donc une partie importante et nécessaire
de tout travail scientifique. Elle « est la formulation d’une question centrale concernant ce
qui pose problème dans le sujet traité et construite autour d’hypothèses de recherche qui
permettent de saisir les enjeux et la portée de la question pour le domaine concerné […]la
problématique doit apparaitre clairement dans l’introduction du travail. Celle-ci dépend du
sujet traité et de l’optique choisie pour le traiter. La problématique doit tenir compte de trois
facteurs importants, qui déterminent généralement le traitement du sujet.
- temps
- espace
- nature des intervenants».
3. HYPOTHESES
Pour GUIDERE( 2004, p. 72), l’hypothèse« constitue, […], une explication admise
temporairement concernant des phénomènes données et cela jusqu’à sa confirmation ou
réfutation par l’expérience ou par la démonstration ». Pour notre sujet, nous formulons deux
hypothèses :
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
- La phonologie du wumvu est plus complexe que celle du protobantu. En plus des
phonèmes du protobantu, le wumvu aurait développé des réflexes autres que ceux de la langue
mère, ce qui densifierait son système.
CONCLUSION
Le présent projet est une approche préthéorique et pré-méthodologique en vue de
l’élaboration d’une recherche sur la phonologie diachronique d’une langue bantu du Gabon,
en l’occurrence le wumvu. Il nous permettra de nous questionner sur l’évolution de la langue
wumvu, d’où l’intitulé de notre sujet phonologie diachronique du wumvu B24 de
Boumango. Il est constitué de quatre étapes, la formulation du sujet, l’état de la question,
l’ébauche de problématique et un relevé bibliographique contenant des ouvrages et des
documents qui serviront pour l’élaboration de notre travail.
La méthode comparative est celle qui sera appliqué dans notre travail. Elle va consister
en la comparaison du système du protobantu à celui du wumvu de Boumango actuelle. Ce
sera l’objet du mémoire.
Dans cette tâche, nous relevons certaines difficultés majeures qui entravent notre
travail. En effet, après des réflexions sur le projet, nous nous projetons déjà sur le mémoire et
nous avons remarqué que le corpus, est notre problème car il faut le construire. De plus, sur le
plan ethnolinguistique, les ouvrages traitant des aspects liés aux migrations et à l’organisation
sociale du peuple wumvu sont difficiles d’accès à ce jour pour nous.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
IV. BIBLIOGRAPHIE
ADAM, J. J. (1977). folklore du Haut-Ogooué. Fables, proverbes et devinettes. Bar le
Duc:Imprimerie St Paul.
DUBOIS, J., GIACOMO, M., GUESPIN, L., MARCELLESI, C., Marcellesi, J.-B., &
MEVEL, P. (2012). Le dictionnaire de Linguistique et des sciences du langage. Paris:
Larousse.
GALISSON, R., & COSTE, D. (1980). Dictionnaire de didactique des langues. Paris:
Hachette.
HOMBERT, J.-M., MAMFOUMBI, M., & MBONGO, J.-L. (1989). Notes sur la phonologie
diachronique du sakε. Pholia, 4, pp. 149-155.
JACQUOT, A. (1983). Les classes nominales dans les langues bantoues des groupes B10,
B20, B30 (Gabon-Congo). Travaux et documents de l'ORSTOM(157).
MEDJO MVE, P. (1997). Essai sur la phonologie panchronique des parlers fang du Gabon
et ses implications historiques. Thèse de Doctorat (NR), Université Lumière-Lyon2.
MOKRANI, S. (2010). Etude comparative des parlers du groupe bantu kota-kele (B20) du
Gabon: perspectives synchroniques et diachroniques. Thèse de doctorat, Université
Lumière-Lyon2, Lyon.
MOKRANI, S. (2010). Evolution des voyelles finales en B20 (groupe linguistique kota-kele
du Gabon). 40e Colloque de Linguistique Africaine.
NZANG BIE, Y. (1995). Le connectif dans les langues Bantu: analyses synchroniques et
perspectives diachroniques. Thèse de doctorat, Université Libre de Bruxelles,
Bruxelles.
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
YOULA, C. (2005). Les Bewumvu du Haut-Ogooué: des origines à 1880. Libreville: UOB.
0. LE PEUPLE ET LA LANGUE......................................................................................4
1. Le peuple.........................................................................................................................4
c. Activités économiques................................................................................................6
2. La langue.........................................................................................................................7
I. FORMULATION DU SUJET..........................................................................................10
2. LECTURES EXPLORATOIRES.................................................................................13
a. Documents descriptifs...............................................................................................13
b. Document théorique..................................................................................................20
3. ENQUÊTE ET TERRAIN............................................................................................21
1. CADRE THEORIQUE.................................................................................................23
2. PROBLEMATIQUE.....................................................................................................24
3. HYPOTHESES.............................................................................................................24
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THEME : Phonologie diachronique du Wumvu (B24) de Boumango
CONCLUSION.........................................................................................................25
IV. BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................26
Résumé
Par ailleurs, ce projet n’est qu’une approche préthéorique et pré-méthodologique qui servira
de point d’appuis au mémoire lui-même en Master 2. Il va s’intéresser aux changements que
le wumvu a connu par rapport au protobantu et de ressortir les règles qui régissent les
évolutions phoniques qu’a connu cette langue.
Summary
Moreover, this project is only a pretheoretical and pre-methodological approach that will
serve as a point of support for the memory itself in Master 2. He will look at the changes that
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wumvu has undergone in relation to the protobantu and to highlight the rules that govern the
phonic evolutions that this language has undergone.
- 3.5 La syllabe
La syllabe est selon DUBOIS, et al. (2012, p. 459) « la structure fondamentale qui est
à la base de tout regroupement de phonèmes dans la chaîne parlée ». Elle se fonde sur la
différence entre voyelles et consonnes. Ainsi, la syllabe est formée par l’autruchement de
consonnes et de voyelles (CV. Dans la langue wumvu, il existe quatre structurre syllabiques,
illustrées comme suit :
V : /vú-wâ/ « mourir »
Ces quatre types syllabiques permettent d’avoir dans cette langue autant de syllabes
qu’il a de phonème vocaliques. La langue atteste de structures syllabiques diverses, parmi
lesquelles :
/ ù-jâ/ « venir »
/swi/ « poisson »
/ṵ̀líí.mà/ « cœur »
/swàà.kà/ « forêt »
/sáá.ŋgwɛ́/ « père »
/mw-ɛ́ɛ́.nzɛ̀/ « brochet »
/pɛ̀.pí.dzɛ̀/ « papillon »
/mɛ̀-swíjíkì/ « cendres »
Polysyllabiques : CV.CV.CV.CV
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