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Département d’Agronomie

Master I Protection des végétaux

Module Expérimentation agricole

Elaboré et présenté par


BELLATRECHE Amina

Année universitaire 2021-2022


PROGRAMME

CHAPITRE I: STATISTIQUE DESCRIPTIVE A UNE

DIMENSION

CHAPITRE II : ECHANTILLONNAGE

CHAPITRE III: LES DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX

CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS DE

L’ANALYSE DE LA VARIANCE.
Quelques principes de
l’éxpérimentation
agronomique
Les agriculteurs sont confrontés à des choix dans leurs

activités : choix de la culture, de la variété, de l'engrais, des

techniques culturales, etc.

Pour prendre ces décisions, ils peuvent se baser sur leur

expérience personnelle, ou sur les traditions locales, ou

encore sur des échanges d'informations avec des spécialistes

agricoles.
• On considère deux modes de recueil de l'information : l'expérimentation et
l'enquête.
• En expérimentation, on cherche à comparer les effets de différents traitements
sur une population expérimentale.

• La caractéristique essentielle de l'expérimentation est de créer des conditions


contrôlées, la démarche est rigoureusement analytique donc le résultat d'essai est
relatif à une situation particulière : celle créée par les conditions de l'expérience,
contrôlables ou non (par exemple, dans le domaine agronomique, la variété, les
techniques culturales, le type de sol, les conditions climatiques, etc.).

• Le dispositif expérimental doit assurer que les suppositions nécessaires à l'analyse


statistique sont réalisées et permettre une bonne précision des résultats, en
spécifiant la manière d'affecter les traitements aux unités expérimentales.
L'autre mode de recueil d'informations est l'enquête = sondage
lorsque les observations portent sur des personnes et échantillonnage
lorsque les observations portent sur des animaux, des végétaux ou des
objets.

Dans une enquête, on cherche à collecter des informations sur une


population, en la représentant par une partie de celle-ci, l'échantillon.

On dit qu'un échantillon est représentatif si tout individu de la


population peut figurer dans l'échantillon avec une probabilité non
nulle et connue.
Chapitre I
statistique descriptive a une
dimension
I. Introduction et Définitions

La statistique descriptive est une méthode de description des

données recueillies pour l’étude des phénomènes d’ordre

économiques, sociologiques ou expérimentales.

La description se fait essentiellement suivant deux axes:

Analyse et synthèse, Numérique et Graphique, d’un

ensemble de données.
VOCABULAIRE STATISTIQUE

Population statistique : Une population statistique est l'ensemble sur lequel on


effectue des observations.
Personne humaine, des arbres fruitiers dans un verger ….
Individu (ou unités statistiques) : Les individus sont les éléments de la
population statistique étudiée.

Les étudiants de 12-25 ans, un arbre de ce verger,…..

Caractère statistique ou variable statistique :


C'est ce qui est observé ou mesuré sur les individus d'une population statistique.

Sexe, âge, taille, nombre de fruits de cette arbre ,…


VARIABLES ???
1. Variable qualitative:
Elles définissent une propriété non quantifiable. Par exemple, une
couleur, un génotype, un phénotype, l’appartenance à une espèce ou à
une variété,
2. Variables quantitatives:
Ce sont des variables qui prennent des valeurs numériques. Elles
sont de deux types:

Les variables continues


Les variables discrètes
Une variable continue est une
Une variable discrète est une
variable qui peut prendre
variable qui ne prend que des
n’importe quelle valeur dans
valeurs isolées. Par exemple, le
un intervalle . C’est le cas de la
nombre d’individus d’une espèce
plupart des mesures de
par hectare, le nombre de
longueurs, surfaces, volumes,
vertèbres d’une larve de poisson,
masses, concentrations,
...
températures, ...
Exemple:

Prenons l'exemple de situation familiale des travailleurs du

département d’Agronomie. xi = X(ωi) = la situation familiale du

travailleur ωi. Si on a 100 travailleurs au département, on obtient une

série statistique de 100 valeurs. Marié, célibataire, divorcé, veuf.

Se contenter d'énumérer les 100 valeurs, l'information ne sera pas

pratique. Une façon commode de représenter les résultats consiste à

créer une distribution statistique des fréquences.


On reprend l'ensemble des 4 modalités observées (les 4 situations
familiales) et pour chacune, on donne le nombre ni d’individus
qui ont cette situation.

Xi (modalités) ni

Marié n1
1. L’effectif : nombre d'individus de la
Célibataire n2 classe : on le note ni (i est l’indice de la
classe).
Divorcé n3 2. La fréquence : proportion d'individus de
la population ou de l'échantillon appartenant
Veuf n4
à la classe : on la note fi.

Σ ni = 100
fi et ni sont liés par : fi= ni /N = où N est le nombre total d’individus
dans la population.
Représentation géométrique d’une variable statistique
(Tableaux et Graphes )
1/-Variable qualitative:
 Tableau statistique : L’effectif : nombre d'individus de la classe : on le note
ni (i est l’indice de la classe). La fréquence : proportion d'individus de la
population ou de l'échantillon appartenant à la classe : on la note fi.
Quelques définitions
1- Le traitement:
On appelle facteur toute série d’éléments de même nature qui
peuvent être comparés au cours d’une expérimentation, en
agriculture le comportement agronomique de la culture (par
exemple la variété, la dose d'engrais, etc.).
Facteurs étudiés : introduits volontairement (variétés, doses
de fertilisants, produits phytosanitaires…)
Facteurs aléatoires: inhérents au milieu (terrain,
environnement de l’essai) = facteurs contrôlés lorsque le
dispositif expérimental utilisé les prend en compte
Les facteurs étudiés

♣ - facteur étudié qualitatif


=> ne peut être classé à priori
ex : les variétés dans un essai chaque variété = 1 variante

♣ - facteur étudié quantitatif


=> peut être classé à priori (numérique)
ex : doses d’azote dans un essai chaque dose = 1 niveau = 1
modalité
Les facteurs aléatoires

ÞGradient d’hétérogénéité en expérimentations végétales

♣ - terrain (support de l’expérimentation)


-hétérogénéités naturelles (pente, cailloux)
-hétérogénéités liées à l'homme (haie,
remembrement).

♣ - interventions sur l’expérimentation


-hétérogénéités liées au travail du sol (réglage des outils,
conditions des interventions)
-hétérogénéités liées aux interventions culturales (applications
de produits phytosanitaires, de fertilisants)
Les différents éléments qui
constituent un facteur sont
appelés niveaux ou
modalités. Le premier
terme étant plutôt employé
pour un facteur quantitatif
et le deuxième pour un
facteur qualitatif.

on appelle objet ou
traitement toute
combinaison de niveaux ou
de modalités de tous les
facteurs étudiés.
2- L'unité expérimentale

L'unité expérimentale est l'unité

élémentaire qui reçoit un traitement et

sur laquelle est faite chaque mesure. Par

ex dans les essais au champ, cette unité

est la parcelle expérimentale. Elle est

constituée d'une certaine étendue de

terrain et d'un certain nombre de plants.


L’unité expérimentale?

Autrement dit c’est l’unité de base de l’expérience

♣ - elle est traitée individuellement

♣ - elle fait l’objet d’au moins une observation

♣ - elle est considérée individuellement lors de l’examen des

résultats

ex : essai avec 3 variétés de blé

1 variété = 1 traitement = 1 unité expérimentale


Un problème important est celui des
effets de bordure, il y a un risque
d'interférences entre parcelles voisines
(par exemple, il peut y avoir ombrage
d'une variété haute sur une voisine plus
basse, ou bien un engrais peut
partiellement profiter aux parcelles
voisines). Ceci peut affecter
sérieusement la comparaison entre les
traitements.
La solution est de ne réaliser les mesures
que sur la partie centrale de la parcelle
expérimentale et pas sur les bordures. On
distingue alors la parcelle utile sur laquelle
sont effectuées les mesures et la parcelle
expérimentale (= parcelle
utile + bordures) qui reçoit le traitement.
3 Le champ d'expérience et le champ d'application

On appelle champ d'expérience l'ensemble des unités


expérimentales, placées dans les conditions de l'expérience.

Et on appelle champ d'application ou champ de référence, le


domaine sur lequel les résultats d'une expérience sont applicables.
Le champ d'application est en général mal connu en
expérimentation du fait du caractère très analytique de la démarche.
Mais c'est une notion importante dès lors que l'on analyse des
regroupements d'essais.
4 L'observation

L'observation se traduit par des mesures (ou variables) de

caractères quantitatifs ou qualitatifs associés à chaque unité

expérimentale.

On appelle erreur technique ou erreur de mesure, l'erreur que l'on

fait lors de l'observation.

Cette erreur doit être aussi petite que possible pour avoir des

mesures fiables et précises, et par là avoir une expérimentation

avec des résultats interprétables.


Chapitre II
Echantillonnage
 Observer des unités d’une population;

 Représenté la population par une partie de celle-ci

(l’échantillon);

 Résultats utilisables si la représentativité est

assurée.
L’échantillonnage recherche la généralisation de
conclusion d’observations à toute une population.
Les problèmes que rencontre l'agriculture d'une région
et les connaissances que l'on peut avoir sur le sujet
concourent à la définition d'un objectif de recherche.
Celui-ci se traduit par une hypothèse à tester dans une
expérience qui aboutit à une conclusion pouvant
déboucher d'une part sur une proposition d'action sur
le terrain et d'autre part sur un enrichissement des
connaissances, car les résultats peuvent être utilisés
pour résoudre des problèmes similaires.
Chapitre III

Les dispositifs expérimentaux


Qu’est ce qu’un dispositif expérimental ?

=> ensemble des parcelles ou unités expérimentales (nombres

de traitements x nombre de répétitions)

♣ - répartition particulière et caractéristique

♣ - permet d’étudier un ou plusieurs facteurs

♣ - permet de contrôler de 0 à plusieurs facteurs

aléatoires en fonction de ses caractéristiques


Choix d’un dispositif expérimental

Il sera fonction :

♣ - du nombre de facteurs étudiés

♣ - du nombre de gradients d’hétérogénéité

(potentiels ou réels)

♣ - des contraintes liées à l’expérimentation

(mise en place, conduite, observations…)


Les dispositifs expérimentaux classiques

♣ - 1 facteur étudié + aucun gradient d’hétérogénéité = dispositif en


randomisation totale
♣ - 1 facteur étudié + 1 gradient d’hétérogénéité = dispositif en bloc (Fisher)
♣ - 1 facteur étudié + 2 gradients d’hétérogénéités = dispositif en carré latin
♣ - 2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité = dispositif en factoriel
bloc
♣ - 2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité + 1 contrainte
expérimentale = dispositif en split-plot
♣ - 2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité + des contraintes
expérimentales = dispositif en criss-cross
1. Le dispositif en randomisation totale

1 facteur étudié + aucun gradient d’hétérogénéité


• La forme du dispositif et la disposition des traitements
est entièrement aléatoire.

• Il n’est pas utilisé en expérimentations de plein champ.


2. Le dispositif en bloc
1 facteur étudié + 1 gradient d’hétérogénéité

• 1 répétition = 1 bloc qui suit le sens du gradient repéré


• Répartition aléatoire des traitements dans chaque bloc.

• Dispositif le plus utilisé en expérimentations végétales.


3. Le dispositif en carré latin
1 facteur étudié + 2 gradients d’hétérogénéités
perpendiculaires
• Chaque ligne et chaque colonne sont des blocs
• Répartition aléatoire des traitements dans chaque bloc.

• Chaque traitement figure une seule fois par ligne et par


colonne.
4. Le dispositif en factoriels bloc

Plusieurs facteurs peuvent être étudiés simultanément si


on effectue toute les combinaisons pour eux pour former
les traitements.

2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité ;


• 1 répétition = 1 bloc qui suit le sens du gradient repéré ;
• Répartition aléatoire des traitements dans chaque bloc.
Ce dispositif présente deux avantages :

- En réalisant, avec les mêmes unités, une expérience avec les

deux facteurs plutôt que deux expériences séparées, on limite

le nombre de répétitions nécessaires. On parle de répétitions

cachées.

- En présence d’une interaction, on ne peut deviner l’effet des

deux facteurs d’après leurs deux études séparées.


5. Le dispositif en split-plot

Il s’agit au départ d’un dispositif classique de bloc de Fischer

où l’on répartit un des facteurs (la variété par exemple) de

manière aléatoire dans chaque bloc.

Par la suite chacune des parcelles est redivisée avec l’autre

facteur (la fertilisation par exemple), toujours de manière

aléatoire.
Exemple:

Si l’on veut tester 3 fertilisations sur 4 variétés

de riz avec 6 répétitions l’essai factoriel aura 12

traitements.

2 plans peuvent être proposés


1/Le facteur principal sera la variété et le facteur secondaire

la fumure.

Exemple du plan d’un bloc.

On commence par semer les variétés en grandes parcelles,

comme pour un bloc aléatoire complet.

En répartissant de manière aléatoire les 4 variétés dans chacun

des 6 blocs. Ensuite chacune de ces parcelles sera subdivisée

en 3 niveaux de fertilisation.
Au total il y aura 4 (variétés) X 3(fumures) X 6
(blocs) = 72 parcelles élémentaires.

A répéter 6 fois, si on veut 6 répétitions, en changeant


pour chaque bloc l’ordre des variétés et l’ordre des
fumure (de manière aléatoire).
2/ Le facteur principal sera la fumure et le facteur secondaire
la variété.

A répéter 6 fois, si on veut 6 répétitions, en changeant


pour chaque bloc l’ordre des variétés et l’ordre des
fumures.
6. Le dispositif en criss-cross
2 facteurs étudiés + 1 gradient d’hétérogénéité + des
contraintes expérimentales.

Chaque bloc est divisé en autant de sous bloc que de variantes


du 1er facteur (facteur qualifié de principal)
• Les traitements du second facteur sont en vis à vis dans
chaque sous bloc (facteur dit subsidiaire)
La réalisation de l’essai

♣ - Quand l'objectif est bien défini, quand le type de dispositif

est choisi, il faut faire le plan de l'essai.

Il représente l'agencement géographique (photographie

aérienne ), de toutes les parcelles de l'essai.

♣ - Il faut toujours prévoir des bandes de bordure de part et

d'autre de l'essai pour éviter les phénomènes de bordure.


Chapitre IV

Interprétation des résultats de l’analyse de la variance


Position du problème :
On veut connaître l ’effet de trois types de fertilisants sur la
croissance des arbres d ’une plantation.
1) Principe de l ’expérimentation
extraire 3 échantillons (groupes) d ’arbres et appliquer chaque
fertilisant pour chaque échantillon : comparer ensuite les
moyennes de croissance annuelle des arbres.

Facteur
(variable Variable d ’intérêt
indépendante) (variable dépendante)
Exemple: en cm/an par exemple
type de fertilisant
Les domaines d’études sont variés.

L’ANOVA s’applique dès que :

 On veut monter une expérimentation;

 On veut vérifier l’effet de variables qualitatives sur

une variable quantitative.


La problématique de l ’ANOVA consiste à utiliser les

moyennes observées sur les échantillons pour conclure à des

différences significatives sur les moyennes

(espérance mathématique) dans les sous-populations.

Ex: pour la plantation, tous les fertilisants sont-ils équivalents,

ou bien y a-t-il un qui soit meilleur (moins bon) que les

autres…?
A) Plan d ’expérimentation
Dans la pratique, plusieurs problèmes peuvent
corrompre les résultats...
ex: on ne peut pas donner un fertilisant à un arbre, il y
a des problèmes de diffusion aux arbres voisins (pluie,
vent…)
Une solution possible serait d ’effectuer un maillage
de la plantation (on définit ainsi des placeaux), on
applique un fertilisant aux arbres qui sont dans le
même placeau.
Quelques définitions

 Individu statistique : un arbre de la plantation ;

Population : les arbres de la plantation ;

Echantillon expérimental : les arbres dans les 3


placeaux ;

Unité expérimentale : un placeau.


Remarque: Dans certains problèmes, les unités
expérimentales sont confondues avec les individus statistiques
(ex: médecine, le patient est à la fois unité expérimentale et
individu statistique).
B) Les facteurs non-contrôlés
Si la plantation est grande, différents facteurs peuvent
perturber l’expérimentation
- Différences climatiques, il peut y avoir des zones de
micro-climat;
- Facteurs génétiques : les graines n ’ont peut-être pas
tous la même provenance et des arbres voisins (sur le même
placeau) ont toutes les chances de provenir du même lot;
-Le sol: n ’est pas de même qualité dans toute la
plantation.

Facteurs non-contrôlés, on sait qu’ils peuvent perturber les


résultats mais on ne sait pas les prendre en compte
explicitement dans l ’analyse.
C) Les facteurs de blocs
Certains facteurs (que l ’on connaît cette fois-ci) peuvent
perturber les résultats, il appartient au statisticien de les
maîtriser au mieux
ex: pour évaluer un médicament, les facteurs de blocs peuvent
être l ’âge (jeune, adulte, vieux), le sexe (homme, femme)… si
on doit évaluer 2 médicaments, l’un est administré uniquement
aux hommes, l’autre aux femmes, la validité des résultats
devient sujette à caution...
Même si ce n ’est pas l ’objectif (évaluer l ’efficacité des

médicaments selon le sexe), il est important d ’en tenir

compte pour évaluer les résultats (qui est de mesurer

l’efficacité du médicament sans distinction de sexe).

Il est également possible de supprimer l ’effet de bloc par un

plan d ’expériences approprié, par ex. en mettant le même

nombre d ’hommes et de femmes dans chaque échantillon


ANALYSE DE VARIANCE
à UN FACTEUR (One-way ANOVA)

1) Hypothèse de travail

 L’unité expérimentale est confondue avec l’individu

statistique

 Le plan est complètement randomisé

Les modalités du facteur sont affectés de manière aléatoire aux

unités expérimentales

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