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Traduction

I. Qu’est-ce que la traduction?


 
 
I.1 La traductologie – bref aperçu historique
La traductologie est une discipline assez récente et, osons-nous le dire, toujours
pas suffisamment reconnue comme science autonome. Elle commence à gagner sa place à
partir du XIXe siècle, mais c’est depuis la seconde moitié du XXe siècle qu’elle
commence à être connue par l’intérmediaire des écoles et des théories fondées à
l’époque. Notons aussi le fait que son principal  objet d’étude est la traduction
dans toutes ses formes: orale ou écrite, générale ou spécialisée etc. Plus
précisément, cette discipline vise à étudier la théorie et la pratique de la
traduction.
C’est James Holmes qui, en 1972 dans son article The Name and Nature of Translation
Studies, a tracé pour la première fois les limites du champ d’étude de la
traductologie et, à part cela, il y a exposé l’embranchement de cette vaste
discipline. Après Holmes, nous apprenons qu’il y a une traductologie théorique et
une traductologie appliquée. (Guidère, 2016 : 9-10)
Mathieu Guidère, dans son ouvrage intitulé Introduction à la traductologie, nous
présente une explication supplémentaire en ce qui concerne les deux branches de la
traductologie identifiées par J. Holmes. Selon Guidère, la traductologie théorique
et la traductologie appliquée « entretiennent une relation dialectique et ne
doivent, en aucun cas, être perçues de façon  exclusive ni unidirectionnelle » car
«  la traductologie théorique nourrit les applications pratiques, et la
traductologie appliquée permet d’enrichir la réflexion théorique » (ibid.).
Pour distinguer la traductologie des autres disciplines, même si elle utilise les
savoirs inhérents à la linguistique, à la sociologie etc., et pour mettre en
évidence son autonomie il faut nécessairement prendre en considération que le seul
objet d’étude de la traductologie est la traduction et non pas le langage ou bien
la langue. Même si la traductologie est une discipline aux directions multiples,
c’est l’empirisme qui la définit : « l’homme a de tout temps pratiqué la
traduction, mais il ne l’a pas toujours théorisée. […] Il s’ensuit que la
traductologie est aujourd’hui fondée avant tout sur l’empirisme » (ibid. : 11).
Cela veut dire que la traductologie s’affirme parmi les autres disciplines par son
principe de pratiquer afin qu’on puisse théoriser. C’est toujours Mathieu Guidère
qui considère que pour être une discipline autonome, la traductologie doit passer
par trois étapes, notamment : l’observation (on analyse attentivement les faits de
traduction), l’hypothèse (ayant comme point de départ les observations déjà fixées,
on élabore une théorie explicative) et la vérification (l’étape qui confirme
l’hypothèse).
Pour revenir à ce que nous avons déjà dit, nous rappelons que le centre d’intérêt
de la traductologie a été et il l’est encore la traduction comme produit final du
travail du traducteur. Au sens large, la traduction peut être définie comme étant
le contact entre deux langues, voire entre deux cultures. Dans ce sens, Jean-René
Ladmiral affirme dans son ouvrage intitulé Traduire : théorèmes pour la traduction
que la traduction assure la transmission d’un message « d’une langue de départ (LD)
ou langue-source vers une langue d’arrivée (LA) ou langue-cible » (Ladmiral, 1994 :
11). Il faut noter aussi que la traduction comme objet d’étude de la traductologie
implique plusieurs éléments, plus précisément : l’objet à traduire, le produit, le
traducteur et la traduction en tant que déroulement de l’opération. Selon Guidère,
les unités que nous venons de mentionner sont très importants dans une analyse du
point de vue de la traductologie, car elle étudie et élabore des théories
concernant la relation qui existe entre ces éléments. (Guidère, 2016 : 14)

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