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UTILITÉ DE LA THÉORIE
EN ENSEIGNEMENT DE LA TRADUCTION1
E
N TRADUCTOLOGIE , le mot «théorie» est une anguille concep-
tuelle. Ce concept est, en effet, aussi difficile à saisir que celui de
traduction, concept élastique s’il en est (Lilova 1984 : 301-304).
Son indétermination donne lieu à des acceptions subjectives multiples
et est une source de confusion, de mésentente, voire de polémique.
Cela tient sans doute au flou des «horizons épistémologiques» caracté-
ristique de la traductologie elle-même, comme l’a observé Yves
Gambier :
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Mona Baker
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Robert Larose
Mildred L. Larson
Antoine Berman
Vilen Komissarov
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Jean Darbelnet
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Peter Newmark
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principe de traduction
Énoncé général qui régit l’établissement des équivalences interlinguis-
tiques et sur lequel se fondent des règles de traduction. Un principe de
traduction a valeur de loi générale et s’applique à tout genre de texte.
Exemples :
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règle de traduction
Énoncé qui oriente la réflexion du traducteur lorsqu’il analyse le texte
de départ et guide ses choix en langue d’arrivée au moment où il
formule une équivalence. Une règle de traduction est plus concrète et
plus spécifique qu’un principe. Pour un texte donné, les règles varient
en fonction de la visée du traducteur (cibliste, sourcier), de la stratégie
de traduction adoptée (adaptation, littéralité, traduction intégrale,
traduction sélective, etc.), du type de texte (littéraire, technoscienti-
fique, biblique), de son mode discursif (argumentatif, narratif) et de sa
finalité (informer, persuader, démontrer). Exemple :
Conclusion
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Notes
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Chapitre 3
LES RISQUES
DE LA TRADUCTION LITTÉRALE1
L
E TRADUCTEUR N ’EST PAS un eunuque commis à la garde des
mots. Au moment où, ayant saisi le sens d’un énoncé, il lui faut
le réexprimer dans une autre langue, il ne jouit pas non plus
d’une liberté totale comme celle des créateurs. Le traducteur n’est ni
l’esclave des parties du discours, ni un adepte de l’à-peu-près. Le pro-
cessus cognitif de la traduction est une recherche de la coïncidence la
plus parfaite possible entre une idée et sa formulation, entre le sens et
son expression. S’il y a concordance formelle entre un segment de
l’énoncé original et sa reformulation dans une autre langue – situation
fréquente dans le cas de langues ayant une origine commune –, cela ne
revêt pas pour autant de valeur particulière du point de vue de
l’adéquation des concepts et de la valeur communicative des textes.
Au traducteur il incombe de cultiver le souci d’épouser le plus fidèle-
ment possible les contours de la pensée originale couchée sur papier
et non de viser à une identité de forme contingente.
Vue sous l’angle du procédé, la traduction interprétative évite le
décalque servile des mots au nom de la fidélité au sens et du respect du
caractère idiomatique de la langue d’arrivée. Or, confondant «pro-
cédé» et «résultat», certains partisans du littéralisme prêchent le culte
des mots. Ce faisant, ils transportent dans le champ des textes pragma-
tiques la querelle multiséculaire qui, dans les domaines littéraire et
biblique, a opposé, pour des raisons esthétiques ou théologiques, les
adeptes de la traduction littérale et ceux qui accordaient la primauté au
sens. Leurs mobiles se résument en deux mots : «vérité » et «exacti-
tude». Les citations suivantes, extraites de l’ouvrage de Peter New-
mark, A Textbook of Translation (1988), ne laissent aucun doute sur
le parti pris de l’auteur :
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Notes
1. Version remaniée d’un texte paru dans Études traductologiques en
hommage à Danica Seleskovitch, textes réunis par Marianne
Lederer, Paris, Minard, 1990, coll. «Lettres modernes», p. 61-73.
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