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UNIVERZITET U NIŠU

FILOZOFSKI FAKULTET
FRANCUSKI JEZIK I KNJIŽEVNOST
MARIJA LAZOVIĆ

Le compte rendu de l'ouvrage : Les théories de la traduction, de Zuzana Rakova


Masarykova universiteta, Brno 2014, Nombre de pages : 259

La traductologie est une discipline universitaire et scientifique récente. Les


traductologues la définissent comme une discipline universitaire étudiant la traduction, voire
parfois comme la science de la traduction. Nous pouvons connaitre la traduction grace aux
théories de la traduction, qui nous serons présentées par la philologue tchèque Zuzana
Rakova. Cette publication s’oriente dans la première partie sur les théoriciens occidentaux,
surtout français, mais aussi allemands et anglais.
L’objectif de cette publication est de présenter les modèles contemporains relatifs à la
traduction, l’évolution historique de la traductologie, en s’orientant sur les théoriciens
occidentaux, français, anglais et allemands. L’auteure nous montre les outils modernes qui
fascilitent la traduction, c’est-à dire, les outils informatiques. Celle-ci considère que la
connaissance des théories de la traduction permet l’amélioration du travail du traducteur. Elle
nous présente les théories, approches et modèles de la traduction au XXe siècle, en définissant
les théories de la traduction comme des constructions conceptuelles, qui servent à décrire, à
expliquer ou à modéliser le texte traduit ou le processus de traduction. Elle oppose deux
branches de la traductologie : la traductologie linguistique et la traductologie littéraire. Aussi,
elle explique pourquoi il est particulièrement pertinent d’étudier l’histoire des théories de la
traduction.
À travers tout l’ouvrage, l’auteure nous présente les linguistes et leurs méthodes de
traductologie, dont : Darbelnet et Vinay, deux linguistes, qui indiquent que le passage d’une
langue à l’autre se fait soit par traduction directe, soit par traduction oblique et ils considèrent
que la traduction est réussie, si elle adapte la civilisation étrangère au public d’arrivé. Nous
prenons connaissance de la traductologie linguistique théorique de Georges Mounin, qui
évoque que la traduction est « un contact des langues, un fait de bilinguisme. » Aussi, la
traductologie linguistique appliquée de John Catford, qui a l’intention de se concentrer sur
l’analyse de ce que la traduction représente. Cet auteur définit la traduction comme « le
remplacement des éléments textuels dans une langue, par des éléments textuels dans une autre
langue. » Ensuite, Edmond Cary, un interprète, qui oppose la traduction à la science des
linguistes, par conséquent il considère la traduction comme une discipline de communication,
un art, et non une science.
Dans cet ouvrage nous est présenté aussi le schéma de la communication verbale de
Jacobson, qui comporte six facteurs : contexte, destinateur, message, destinataire, contact et
code. Nous avons les définitions de différents types de traduction, comme : la traductologie
sociolinguistique, qui s’intéresse au personnage du traducteur et l’activité de traduction, la
traductologie linguistique sémiotique, qui représente l’étude des signes et des systemes de
signification, traductoligie linguistique textuelle – Robert Larose , qui favorise l’analyse du
discours, parce qu’il offre un cadre d’étude plus rigoureux, pour aborder les problèmes de
traduction.
L’auteure mentionne les differentes approches en traduction, comme : les approches
tributaires des théories littéraires. Par exemple pour Edmund Cary la traduction n’est pas une
opération linguistique, c’est une opération littéraire et pour traduire la poésie, il faut être
poète. Ensuite, elle nous présente les différentes approches, comme : les approches
poétologique - la poétique est l’étude de l’art littéraire en tant que création verbale, et les
approches idéologiques – Antoine Berman, Henri Mechonic. Ces auteurs répondent aux
questions comme : « Est-ce que la traductologie est orientée idéologiquement, où est la
difference entre idéologie et culture dans une traduction...?» L’approche herméneutique –
Friedrich Schleirmacher, George Steiner. Le traducteur herméneutique est censé aborder le
texte source de façon subjective et essayer d’intérioriser le point de vue de l’auteur.
Dans cet ouvrage, on prend connaissance de la discipline « Translation Studies » , qui
a pour l’objectif l’élaboration d’une théorie générale, qui puisse sérvir comme directive pour
la production des traductions. Elle pourrait aider la formulation de la théorie littéraire et
linguistique. Les chercheurs des Translation Studies montrent l’effect diachronique des textes
traduits sur les deux traditions littéraires : celle de la culture de départ et celle de la culture
d’arrivée. Aussi, l’auteure nous présente les differentes théories de la traductologie, comme :
La théorie interprétative, qui insiste sur la traduction contextuelle, mettant en relief l’analyse
du sens tel qu’il apparaît dans le discours. Les mots clés de la théorie interprétative sont: le
sens, le discours, le message, l’information, la communication authentique, approche de la
linguistique textuelle, ou l’approche basée sur l’analyse du discours. L’analyse du discours
permet de se focaliser sur le « sens » en abordant deux niveaux principaux : le niveau du
genre et le niveau du texte. La théorie du jeu : la comparaison avec le jeu se justifie par le fait
qu’un jeu a toujours pour but de trouver la solution la plus adéquate en fonction des règles
instituées pour le jeu en question. La théorie de l’action : l’objectif de la théorie actionnelle
est de réduire des obstacles culturels qui empechent une communication efficace. La théorie
du skopos et les approches fonctionnalistes : la théorie du skopos comprend qu’un même texte
peut avoir plusieurs traductions acceptables. Dans ce travail sont définis les catégories
textuelles en traduction et les types de texte, ainsi que les stratégies de traduction. Aussi
l’auteure évoque les types de corrélation qu’il peut y avoir entre les oeuvres traduites. Elle
décrit les normes qui déterminent le type et le degré d’équivalence de la traduction. Les
normes sont spécifiques à chaque culture et elles sont instables.
Elle définit les différents perspectives, comme : les perspectives sociologiques :
traduire est un acte s’inscrivant dans l’espace social, en tant qu’il est pratiqué par une
personne protégeant ses propres intérêts (symbolique, financiers ou politiques), les
perspectives féministes : ambition de changer la langue au niveau de la grammaire, la
traduction se transforme en une forme d’écriture, en la production créative d’un texte. Les
féministes radicales veulent trouver une nouvelle langue et les nouveaux genres littéraires qui
reflètent mieux la réalité des femmes et y répondent mieux. Les féministes ont apporté l’idée
que le traducteur devrait être considéré comme coauteur de l’oeuvre qu’il traduit. Et les
perspectives post – colonialistes, qui envisagent la traduction en tant qu’outil de domination.
Comme nous pouvons le remarquer, l'ouvrage est bien organisé, le sujet est traité avec
précision, l'auteure nous initie d'abord à la traductologie, puis nous présente toutes les théories
de la traduction classées chronologiquement, pour que ce soit plus clair. Elle cite également à
plusieurs reprises un grand nombre de linguistes qui se sont engagés dans le même type de
recherche, ce qui aide à mieux comprendre la matière.
Comme nous pouvons le conclure, dans cet ouvrage, l'auteure traite différents aspects de la
traduction. Elle nous donne une réflexion sur la traduction d’avant la traductologie et la
périodisation de la discipline, sur les théories, approches et modèles de la traduction au XXe
siècle. Chacune des théories de la traduction s’est formée dans un contexte historique bien
précis. Connaitre les théories de la traduction dans leur évolution chronologique permet de les
comparer, de comprendre une partie de l’histoire des idées et de s’ouvrir à l’échange des idées
différentes, de défendre ses positions, ses décisions, mais aussi d'être plus ouvert envers
d’autres solutions. Connaître différentes théories peut ouvrir l’âme du traducteur, ainsi que
ameliorer son travail.

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