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III.

Procès de traduction

III. 1. Rôle de traducteur


Le rôle de traducteur est un des plus importants car le traducteur est d’un côté un
maillon essentiel entre le livre et le lecteur, de l’autre côté, il est également un nouvel
auteur. Nous nous permettons de dire que traduire un livre, c’est presque d’en créer
un nouveau. Même si le traducteur doit conserver le plus du style de l’auteur de
l’original, c’est à lui, néanmoins, de choisir les procédés stylistiques qui formeront
l’expression finale de la traduction.
Le rôle de traducteur est de transmettre le texte dans la langue d’arrivée fidèlement,
clairement, correctement et d’une façon agréable pour les lecteurs. Aujourd’hui, il
n’est pas suffisant que le traducteur connaisse les deux systèmes linguistiques (langue
de départ et langue d’arrivée), il devrait également avoir d’autres connaissances et
expériences avec la traduction. Principalement, comme nous avons mentionné plus
haut, le traducteur doit transmettre le code de langue de l’original dans le code de
langue d’arrivée. Au cas où le traducteur ainsi que le récepteur connaissent ce code, il
n’y a généralement aucun problème. Tandis que si le récepteur ne connaît pas le code
(la langue) de l’auteur de l’original, c’est au traducteur d’intervenir et de décoder le
discours, le comprendre (du côté linguistique ainsi que contextuel) et de le transmettre
dans le code connu pour le récepteur. De ce point de vue, il est donc nécessaire que le
traducteur connaisse non seulement le code de la langue de départ mais aussi le
contexte social, culturel, historique et situationnel de l’œuvre originale.
De même, il faut que le traducteur prenne en considération la situation de son public,
c’est-à-dire l’âge, la situation sociale, l’éducation, l’origine et autres. Selon ces faits,
il devrait choisir de façon adéquate les procédés linguistiques et stylistiques.
Non en dernier lieu, il devrait également connaître ses propres capacités et savoir
renoncer à une traduction qui les dépasse. Puisqu’il tâche à créer une bonne
traduction, adéquate à une communication dans la culture réceptrice, il devrait lui être
normal de se pencher également sur les procédés analytiques, interprétatifs et créatifs
d’une série de disciplines modernes. Ainsi, il devrait puiser dans les remarques
appliquées de la psychologie cognitive, de la linguistique textuelle, de la sémantique

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cognitive et autres.1

III. 2. Trois phases de la traduction de l’œuvre


Nous avons déjà mentionné que la traduction est avant tout une forme de
communication, une sorte d’information, et la langue proprement dite n’est pas
seulement la matière mais aussi l’acteur participant à l’acte de création d’une œuvre
originale ainsi que de sa traduction. Ce qui réclame, auprès du traducteur d’être non
seulement un bon traducteur mais surtout un bon lecteur. Il faut donc que le traducteur
prouve de bonnes connaissances dans le domaine de la langue, son orthographe et
syntaxe, il faut également qu’il ait de la pratique et qu’il sache se préparer pour la
traduction techniquement et professionnellement.

De ce point de vue, Jiří Levý distingue trois phases du travail de traducteur. Il parle de
la compréhension du texte, son interprétation et sa transposition dans l’autre langue,
il considère donc comme importante la prise en considération de l’œuvre en sa
totalité.

III. 2. a) Compréhension du texte


Comme nous avons mentionné plus haut, selon Levý, un bon traducteur doit être
avant tout un bon lecteur. Au cours de la traduction, beaucoup d’incompréhensions
puissent se produire ce qui est souvent dû à l’incompétence du traducteur d’imaginer
la réalité ou l’idée de l’auteur de l’original ou bien également au fait que le traducteur
comprend mal le sens car il n’arrive pas à se libérer de l’influence de sa langue
maternelle. La nécessité d’une interprétation raisonnée et méthodique se montre
évidente. Le traducteur doit donc pénétrer dans le texte original et ne traduire
seulement des mots isolés. De même, il est important de connaître la langue de départ
ainsi que la langue d’arrivée, la situation culturelle de l’œuvre original et de bien
comprendre la situation dont on veut faire la référence.

III. 2. b) Interprétation du texte


Une bonne interprétation du texte original est obligatoire lorsque nous traduisons et
comparons deux langues éloignées. De ce point de vue, la recherche objective de
l’idée de l’œuvre originale est un des points importants du travail du traducteur, il doit
                                                                                                               
1  Fišer,  Z.  :  Překlad  jako  kreativní  proces  

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trouver les traits essentiels ainsi que les valeurs objectives du texte. Le traducteur doit
se créer sa propre attitude envers l’œuvre et l’impliquer durant toute la traduction ce
qui devrait former, par la suite, sa conception de traduction.
L’écueil principal est représenté par la caractéristique de la traduction en tchèque que
les traducteurs y introduisent souvent la culture tchèque, nous pouvons également
remarquer une sorte de revalorisation stylistique et une introduction des propres idées
esthétiques dans le texte. Une bonne interprétation du texte original est donc
nécessaire et doit partir des données implicites.

III. 2. c) Transposition du texte dans l’autre langue


C’est ici que le talent du traducteur peut se révéler le plus. La problématique touche
premièrement le rapport entre deux systèmes de langue différents, le traducteur doit
donc choisir et puis également utiliser de façon appropriée différents procédés de
traduction. Il n’est pas acceptable que le traducteur laisse des traits de langue
originale dans le texte traduit (même si cela arrive à chacun des traducteurs). Plus le
rôle de la langue de l’original est grand, plus la traduction est difficile.
Deuxièmement, une situation suivante peut arriver : le lecteur remarque une sorte de
tension dans le texte traduit ce qui est dû au fait que l’idée de l’original est
transformée dans une langue pour laquelle elle n’a pas été formulée. Ainsi, il est
indispensable que le traducteur veille à l’actualisation du côté linguistique, il devrait,
selon les possibilités de la langue dans laquelle il traduit, chercher les cas où il
pourrait transmettre, au moins partiellement, les nuances stylistiques de l’original.
C’est-à-dire, quand le traducteur arrive au point où il est difficile de transférer non
seulement l’expression mais aussi l’énoncé, parce que l’expression traduite de la
même façon n’aurait pas le même effet, il a le droit d’omettre les nuances stylistiques
mais il doit le compenser ailleurs dans la traduction pour maintenir la spécificité du
texte.2
Il faut néanmoins garder à l’esprit qu’il faut éviter la création extensive des clichés
stylistiques, des solutions stéréotypées ou des formes de traduction trop établies.

Plus l’étude et la connaissance de l’œuvre originale sont profondes, plus le choix des

                                                                                                               
2  Levý, J.: Umění překladu  

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solutions de traduction est systématique. Le traducteur a besoin d’une vive
imagination linguistique, d’inventivité et en même temps, il lui faut de l’élégance
d’esprit ainsi que de la discipline.

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IV. Traduction : forme de communication
Qu’est-ce qu’une communication ? Selon Šabršula, la communication est l’interaction
sociale, « une réaction réciproque de deux phénomènes (...) l’un sur l’autre. »3
Nous pouvons comprendre par la communication le transfert d’un message depuis
l’émetteur au récepteur. Lorsque l’on travaille avec la traduction, nous parlons donc
du transfert des informations du texte A (texte de l’œuvre originale) dans le texte B
(le texte traduit). Pour que le récepteur appréhende le texte, c’est-à-dire qu’il
l’analyse, le décode et interprète le contenu, il faut que l’information corresponde au
vouloir dire de l’auteur de l’original.
La traduction est un cas particulier de la communication. Il s’agit de la
communication indirecte et secondaire4. Indirecte, car il ne s’agit pas seulement du
transfert de l’information de l’émetteur au récepteur mais il faut prendre en
considération également le contenu de l’information et le canal (le moyen) du
transfert.
Catherine Kerbrat-Orecchioni insère dans le modèle de communication encore
d’autres aspects, tels que compétences linguistiques et paralinguistiques des deux
côtés (émetteur, récepteur), compétences idéologiques et culturelles des deux côtés,
déterminations « PSY », contraintes de l’univers du discours et finalement le modèle
de production pour l’émetteur et le modèle d’interprétation pour le récepteur5. Ce qui
montre le fait qu’il faut se rendre compte que non seulement les facteurs directs
dirigent la communication. La communication est donc indirecte car plusieurs autres
facteurs y jouent leur rôle. C’est un univers complexe et hétérogène, il englobe les
données situationnelles, l’organisation de l’espace communicationnel et une série
d’images implicites ou explicites entre l’émetteur et le récepteur (support du discours,
la langue utilisée, la réalité sociale et physique). Selon les modèles de production (le
cas de l’émetteur) et d’interprétation (le cas du récepteur), nous pouvons identifier le
contexte et la situation dont nous parlons.

                                                                                                               
3  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p. 10
4  Šabršula, J.: Ibidem, p. 13  
5  Kerbrat–Orecchioni, C.: L'Enonciation. De la subjectivité dans le langage., p.22  

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V. Le style, la stylistique

Le style

Nous avons chacun son langage et personne n’exprimera la même chose de la même
façon comme une autre personne. Pour chaque situation et chaque acte de langage,
nous pouvons nous décider entre plusieurs moyens d’expression que le locuteur a à sa
disposition. Le choix des moyens varie donc selon le locuteur, l’interlocuteur et selon
la situation et les conditions dans lesquelles le discours s’effectue.

Le choix et l’organisation de ces moyens d’expression est appelé le style ou bien la


structure. Le style est déterminé par plusieurs facteurs que nous divisons en
individuels (ou subjectifs) et objectifs. Nous comprenons donc par le mot « style » la
façon de choisir les moyens d’expression (mots, formes de mots, phrases, timbre des
sons, etc.) pour exprimes le contenu de notre discours.6 Car le style a deux côtés :
premièrement le choix des moyens d’expression, deuxièmement la composition du
contenu du discours avec l’organisation des moyens d’expression correspondante.

La stylistique

Vu les différentes définitions du style, la stylistique est donc une discipline qui
observe les différentes manières de choix des moyens d’expression correspondants
chacun à un but communicationnel ou esthétique. Comparée à la linguistique
générale, la stylistique ne se concentre pas aux aspects communs du discours, elle
étudie plutôt ce qui est particulier, étrange et surtout individuel sur chaque œuvre.7

V. 1. Le style individuel (subjectif) ou objectif

Chaque auteur ou plus précisément chacune de ses œuvres a ses propres particularités
qui caractérisent son style individuel. La stylistique individuelle prend la langue en
tant que moyen visé à exprimer l’expérience de l’auteur et l’esprit de son individu. La
stylistique moderne subjective étudie plutôt la polarité dans le discours qui se

                                                                                                               
6  Šabršula, J.: Základy francouzské stylistiky, p. 5  
7  Šabršula, J.: Ibidem,  p.  6  

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manifeste par une grande fréquence de termes qui deviennent typiques pour l’auteur
au cours du texte.

Pour conclure ce qui concerne le style individuel, nous tenons à mentionner la


situation de communication. Généralement la situation de communication représente
un ensemble de conditions et de circonstances qui entourent le discours, les
caractéristiques des interlocuteurs ainsi que leurs relations. Tous ces éléments
influencent la suite du discours comme par exemple la perspective fonctionnelle de la
phrase, la classification entre les éléments thématiques et rhématiques, la
pronominalisation, l’anaphore et autres. Le facteur le plus important est le thème du
discours.

V. 2. Traduction littérale ou traduction libre, possibilités de traduction

Traduisibilité

Chaque acte de parole (ou acte d’écriture) naît dans un milieu spécifique, à savoir
biologique, social et culturel, dans un temps spécifique, sur un lieu spécifique et
parmi des locuteurs spécifiques. Dans ce cas, nous parlons de la relevance culturelle
dont le degré peut même atteindre la non-traduisibilité culturelle. C’est le cas où l’on
rencontre les thermes spécifiques pour une langue et si on les traduit, soit ils perdent
leur signification exacte, soit elle se rétrécit. Mentionnons quelques cas comme
exemples. Grande Mademoiselle ou Monsieur sont les titres officiaux de la famille
royale française (la cousine et le frère du roi). Nous ne pouvons donc pas les traduire
littéralement comme Velká Slečna ou Pán. Dans le cas de la traduction dans la langue
tchèque, nous avons donc la possibilité de laisser le titre dans sa forme française et
expliquer la situation au lecteur sous la forme de note de bas de page.
De nos jours, nous ne parlons presque plus de la non-traduisibilité puisque le
traducteur possède d’un grand nombre de procédés stylistiques qui l’aident et qu’il
choisit selon le type de la traduction :
a) traduction communicative (ou pragmatique) – plus libre, l’impression sur le
lecteur est plus importante que l’exactitude de la traduction, typique pour la belle
littérature, les romans policiers et autres romans
b) traduction sémantique – plus précise, il est important de transformer la
signification exacte de chaque mot, il faut suivre obligatoirement le texte original,
typique pour les œuvres techniques et la littérature technique mais aussi pour les

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romans psychologiques (description exacte des états psychologiques ou
pathologiques).8

Traduction littérale ou libre


La traduisibilité est liée à un autre phénomène et ce sont les tendances de traduire
littéralement ou librement. Pendant des siècles, les deux tendances se sont
remplacées et suivies. Dans l’antiquité, on traduisait librement, plus tard, et cela a
touché surtout les traductions de la Bible, on traduisait plus littéralement, plus loin
encore, à l’époque du classicisme, on a recommencé avec la traduction libre, à
l’époque de la renaissance, on est retourné à la traduction littérale et cetera...
Le problème est que l’on a cru que c’était la langue qu’il fallait traduire, mais
pendant le temps, l’on a appris que ce sont plutôt les textes en totalité qu’il faut
prendre en considération. On s’est rendu compte que la langue est un système qui est
accompagné et non séparable des fait culturels, historiques et sociaux qui ont
participé à la rédaction de l’œuvre originale.
Les linguistes qui ont travaillé le thème de la traduction libre ou littérale sont surtout
Paul Newmark (d’origine tchèque) et Vladimir Nabokov (les deux défenseurs de la
traduction littérale) et puis John Dreyden, le poète anglais de l’époque classiciste qui
a été plutôt pour la traduction libre. C’est lui, qui est venu avec l’idée que la
traduction ne devrait pas être aussi libre qu’imitative et également, non pas littérale
que métaphrastique. Dreyden divise donc les traductions en trois types :
1) métaphrase – traduction plus que littérale, mot par mot
2) imitation – traduction très libre, liberté de changer les mots et la structure de la
phrase, également le sens
3) paraphrase – entre la traduction libre et littérale, le sens du texte original est
gardé mais souvent élargi (type de traduction idéale selon Dreyden).
De nos jours, tout dépend du type de texte à traduire. Dans le cas des textes
techniques et spécialisés, il est généralement recommandé de traduire plus
littéralement, l’important est de garder les thermes spécifiques pour ne pas changer ou

                                                                                                               
8
notes prises dans le cours Francouzsko-česká srovnávací stylistika, sous la direction de doc.
PhDr. Ladislava Miličková, CSc.

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diminuer le sens de l’information. Le cas des textes littéraires est plus libre, tout
dépend du traducteur, mais il est permis de traduire plus librement. C’est
l’équivalence qui joue le rôle principal, c’est-à-dire que la forme n’est pas en premier
lieu, l’important est de provoquer, auprès du lecteur du texte traduit, la même réaction
qu’auprès du lecteur du texte original.9

                                                                                                               
9
notes prises dans le cours Terie překladu I., sous la direction de Mgr. Renata Kamenická,
Ph.D.

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VI. La problématique de la stylistique comparée du français et du
tchèque

VI. 1. Ordre des mots en français et en tchèque


La perspective fonctionnelle de la phrase fait une partie importante de l'analyse
stylistique et elle a été étudiée par les linguistes tchèques et français dès le début du
XXe siècle. Parmi eux, citons les plus importants pour notre analyse, c'est-à-dire
Vilém Mathesius (cité par B. Combettes), Hana Loucká (Francouzské vytýkací
konstrukce a aktuální členění) ou bien Jan Šabršula (Základy francouzské stylistiky,
Vědecká mluvnice francouzštiny, Problèmes de la stylistique comparée française et
tchèque) pour les tchèques et Pierre Le Goffic (Grammaire de la Phrase Française)
ou Bernard Combettes (Pour une grammaire textuelle. La progression thématique),
mais également M. Lederer, C. Fromilhague ou J.-M. Adam pour les français. Et il y
en avait d'autres.
Selon Šabršula, on parle de la « perspective fonctionnelle de l'énoncé »10 si cet
énoncé est inséré dans un contexte. Dans ce cas, Mathesius cité par Šabršula parle de
la « division actuelle de la proposition »11 Nous allons travailler surtout avec les
documents de J. Šabršula, nous allons donc parler, nous aussi, de la perspective
fonctionnelle. Selon cette perspective fonctionnelle de la phrase, on distingue deux
principes importants qui forment la phrase: le thème et le rhème. Le thème (la base, le
topique) représente un point de départ connu au locuteur et à l'auditeur car il contient
les éléments connus du contexte précédent (c´est-à-dire enracinés contextuellement)
ou connus de la situation énonciative. Le rhème (le propos, le commentaire)
représente une « information nouvelle que le locuteur veut communiquer à l´auditeur
»12 et qui n'était pas connu contextuellement jusqu'à présent. Dans les structures
propositionnelles plus complexes, on peut trouver, à part des éléments purement
thématiques et des éléments purement rhématiques, encore des éléments de transition:
les verbes (auxiliaires et attributifs).

                                                                                                               
10  Šabršula, J.: Vědecká mluvnice francouzštiny, p. 360  
11
Šabršula, J.: Základy francouzské skladby, p. 197
12
Ostrá, R.: La perspective fonctionnelle de la phrase en tchèque et en français, p.8

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Selon Šabršula, un autre aspect de la perspective fonctionnelle de la phrase se
présente: la conception appliquant le terme de « la dynamique de la
communication »13. L'élément principal de la rhématique de la phrase est l'emphase
de l'énoncé et elle fonctionne même si la perspective fonctionnelle de la phrase est
signalée par d'autres agents: interjections (Bravo!), salutations (Bonjour!), et cetera ...

Quant à l'ordre des mots français, on peut dire que, comme dans la plupart des
langues, on a tendance à placer le rhème de l'énoncé à la fin de la phrase. Cela veut
dire que, par rapport à l'ordre des mots grammaticalisé de la phrase française, le sujet
est en général le thème et l'objet est en général le rhème. Ici également, l'emphase
joue un rôle important et peut changer cet ordre. La dynamique de l'énoncé joue un
autre rôle important : elle classe les mots dans la phrase selon l'importance de leur
contribution à la progression de la communication.

Comme marqué plus haut, il serait donc normal que le thème forme le début de la
phrase et le rhème en forme la partie finale. Car les éléments thématiques (autrement
dit les points de départ) sont déjà connus dans le contexte et c'est grâce aux éléments
rhématiques que la communication progresse tout en gardant à vue la dynamique de
cette communication.

Pour conclure, on peut ajouter que la perspective fonctionnelle de la phrase s'occupe


donc de l'organisation du discours. Elle existe dans toutes les langues car chaque
langue a ses exigences par rapport à l'ordre des mots.

« La valeur générale des principes de la perspective fonctionnelle se montre évidente


lorsque nous les examinons sur l'échelle supra–phrastique. Cela veut dire lorsque nous
les examinons du point de vue du rôle qu'ils jouent dans l'organisation des textes plus
larges qu’une seule phrase.»14

VI. 1. a) Ordre des mots en français


Selon Vilém Mathesius15 et également selon Růžena Ostrá, la perspective
fonctionnelle de la phrase n'est pas le seul facteur qui influence l'ordre des mots.
                                                                                                               
13
Šabršula, J.: Vědecká mluvnice francouzštiny, p. 360
14
Ostrá, R.: La perspective fonctionnelle de la phrase en tchèque et en français, p. 9
15
V. Mathesius cité par B. Combettes, Pour une grammaire textuelle, p. 29  

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Chaque langue a ses propres facteurs spécifiquement hiérarchisés, pour la langue
française ce sont, à part la perspective, également : la syntaxe, la cohésion
syntagmatique et l'emphase. (Ces facteurs différencient d'une langue à l'autre, dans le
tchèque par exemple, l'ordre des mots obéit uniquement à la perspective fonctionnelle
de la phrase, ce qui constitue une différence des plus marquantes entre le français et le
tchèque.) Grâce à tous ces éléments, on peut distinguer le thème et le rhème de la
phrase. De même, tous les mots (termes) de la phrase et bien sûr leur rapport sont
considérés comme très importants, ils sont néanmoins influencés par leur position
dans la phrase.
Le sujet (qu'il soit grammatical ou réel) se trouve, en général, au début de la phrase et
constitue, comme dit plus haut, le thème de l'énoncé tandis que l'objet (et les autres
éléments rhématiques) se place souvent vers la fin de l'énoncé. Dans la plupart des
cas, le verbe constitue l'élément de transition.

Ex.: La maman de Paula (thème) vint rapidement nous rendre une visite
de circonstance (rhème) pour s’assurer du sérieux de notre entreprise.

JFREP, p. 15

Ex.: L’amitié et tous ses corollaires, l’estime, la fidélité, la jalousie


et bien d’autres sentiments (thème) qui trouvent à s’exprimer dans la
vie de tous les jours, y compris et surtout au travail où l’on
passe le plus clair de son temps, sont une vue de l’esprit (rhème) qui
permet de survivre en société, entre l’amour et la haine, ainsi
contenus car l’homme est un animal à sang chaud.

JFREP, p. 34-35

Le français est une langue analytique. Ceci veut dire qu’elle distingue entre les
éléments phrastiques à l’aide de l'ordre des mots et elle considère cet ordre des mots
comme très complexe. Il est capable de modifier le sens d'une phrase. En témoigne la
proposition suivante :

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Pierre (thème) bat Paul (rhème).

tandis que :

Paul (thème) bat Pierre (rhème).

- sens inverse.

L´extraction et les présentatifs

Les procédés stylistiques dits de mise en relief ou d'emphase, en particulier les


constructions « c’est ... que » et « c’est ... qui », forment une autre partie importante.
Ces constructions signalent le rhème dans la proposition et le placent, en général, au
début de la proposition.

Ex.: C’est un événement attendu mais auquel je ne m’attendais


pas qui lui donna l’occasion de précipiter les choses.

JFREP, p. 38

Ex.: C’est ainsi que nous nous quittâmes, dans cet effleurement qui tenait

plus de l’enfantillage que du libertinage et dont la maladresse

laissait affleurer les sentiments.

JFREP, p. 48

Par ces constructions, nous pouvons relever plusieurs termes dans la proposition tels
que le sujet – substantif, le complément d'objet – substantif et même les compléments
circonstanciels.

Selon Ostrá, pour les procédés c’est ... que et c’est ... qui, il faut faire la distinction
entre la fonction rhématisante et les phénomènes d'emphase. Ex. : Ton frère m’a
apporté un livre. – C’est un livre que ton frère m’a apporté. Dans les deux cas, c’est
le livre qui est le rhème de la phrase mais dans le deuxième cas, il s'agit d'un

100
phénomène d'emphase. Celui-ci n’a pas d’équivalent en tchèque est c’est pour cela
que nous allons traduire les deux phrases de façon pareille.16

Selon Loucká, les constructions c’est ... que, c’est ... qui sont des procédés
syntaxiques de rhématisation et peuvent avoir trois fonctions différentes dans la
proposition:

a) La fonction énonciative (emphatique) qui met en relief le noyau de l´énoncé,


c´est-à-dire le contenu pour lequel l'énoncé a été réalisé.
b) La fonction de « contextualisation » qui rattache au contexte, dans l'ordre logique,
l'énoncé articulé en rhème connu et thème nouveau.
c) La fonction de charnière de liaison qui rattache au contexte l'énoncé comportant le
rhème nouveau et le thème nouveau.17

Après si qui annonce un terme connu dans la construction si ... c’est que/qui (c’est
parce que), nous pouvons voir le thème qui est suivi par une proposition rhématique
c’est que/qui (explication ou raison). 18
Les présentatifs comme voici, voilà, c’est, il y a, ... jouent un rôle comparable. Ils
précèdent le rhème.

Ex.: Et c’est entre un méli-mélo de saumon, fumé, en tartare et en rillettes


et du grenadier poêlé au beurre blanc que nous eûmes notre
second tête-à-tête.
MF, JFREP, p.28

La dislocation

La dislocation permet, en français, de modifier l'ordre des mots mais elle a aussi sa
fonction dans la phrase du point de vue de la perspective fonctionnelle. La dislocation
(ou la pronominalisation du point de vue de la morphologie) permet de changer la
place du sujet ou du complément d'objet. Dans ce cas, ils sont ré–exprimés par un
pronom comme nous pouvons l'observer dans l'exemple suivant :

                                                                                                               
16  Ostrá, R.: La perspective fonctionnelle de la phrase en tchèque et en français, p. 14  
17  Loucká, H.: Francouzské vytýkací konstrukce a aktuální členění, p. 144  
18  Šabršula, J.: Vědecká mluvnice francouzštiny, p. 362  

101
Ex. : Cette question fondamentale, je l’ai déjà posée. – Je l’ai déjà posée, cette
question fondamentale.

MF, JFREP, p. 13

Mme Loucká considère la dislocation, en comparaison avec l'extraction, comme un


procédé syntaxique de thématisation. La dislocation de thème à gauche a pour
fonction de mettre le terme dans le contexte tandis que la dislocation à droite est une
sorte d'emphase affective. Le fait d'isoler le thème, ce qui est un des procédés
particuliers, a pour fonction la thématisation.19

Le détachement

Le détachement a pour fonction de relever l'importance d'un ou de plusieurs éléments


de la phrase. Qui plus est, il peut, en respectant les règles grammaticales, mettre le
terme dont il s'agit entre le verbe et ses éléments qui l'entourent. Lorsqu’il s’agit d’un
texte écrit, le détachement est souvent marqué par une (ou deux) virgules tandis que
lors d'un énoncé oral (tout brièvement dans la langue parlé), on remarque le
détachement grâce à une pause faite pendant le récit. Il est effectué le plus souvent par
un adjectif qualificatif épithète, par un participe passé ou bien, par une proposition
relative. Mis ainsi dans une position détachée, les épithètes et les propositions
relatives perdent leur sens qualificatif et prennent le sens explicatif ou encore causal.
Et c'est ce qui cause le fait qu'ils forment la partie rhématique de la phrase.

Ex. : Il était évident que sa tentative de mainmise sur la


société, en nommant sa femme comptable et en recrutant la
remplaçante de Julie, partie rejoindre l’entreprise familiale,
ayant échoué, il avait argué des dysfonctionnements techniques
des appareils pour ne pas respecter ses engagements,
pourtant dûment consignés dans un pacte d’actionnaires.
MF, JFREP, p. 51

                                                                                                               
19  Loucká, H.: Francouzské vytýkací konstrukce a aktuální členění, p. 144  

102
L'emploi d'articles définis et indéfinis

En général, on utilise l'article indéfini pour désigner le rhème de l'énoncé puisqu'il


s'agit de l'article qui signale qu'une information nouvelle et inconnue dans le contexte
va arriver. Au contraire, l'article défini représente toujours le thème de la phrase car il
signale un fait (terme) dont on a déjà parlé, qui est connu pour nous dans le contexte.

Ex. : Un homme (le rhème) m'a arrêté. L’homme (thème) m’a demandé la route.

Dans la première phrase, c'est un homme qui est l'élément rhématique car il n'est pas
encore connu. Mais dans la phrase suivante, l’homme devient le thème de la
proposition car il vient d'être mentionné et donc, il est déjà connu dans le contexte. Le
mot la route représente alors le rhème.

Selon Šabršula, il existe des exceptions. A titre d'exemple, toute une phrase peut être
considérée comme rhématique. Pour preuve, voici un exemple:

Ex. : Qu’est-ce qui s’est passé hier chez vous?

⁃ réponse suivante :

Ex. : Ma grand-mère a fait des gâteaux pour mon anniversaire.

– (entièrement rhématique).

Même si la question Qu’est-ce qui s’est passé hier chez vous? permet plusieurs
réponses telles que La grand-mère, sa grand-mère mais aussi Ma grand-mère, le sujet
représente dans tous ces cas toujours la partie rhématique.

Le substantif avec l'article indéfini après l'expression il y a est également un rhème.

Ex. : Il y a un chien devant la porte: le chien est à mon amie Claire.

Dans la deuxième phrase, le thème est le substantif avec l'article défini le chien. Nous
pouvons donc en tirer que l'opposition il y a + article indéfini contre est + article

103
défini ou déterminant démonstratif montre l'opposition entre le rhème et le thème.20

L'emploi du passif

Il est possible de changer le sens de la proposition dans la perspective fonctionnelle


de la phrase par la transformation de la voix active en voix passive. Ce changement
est possible seulement dans le cas où les fonctions implicites du thème et du rhème de
la position des éléments dans la phrase ne sont pas revalorisées par l'emphase ou bien,
par une extraction.21

Ex. : Damien aime Paula.

Paula est aimée par Damien.

Paula est placée dans la première proposition à la fin, c'est-à-dire qu'elle forme le
rhème de l'énoncé et porte une information nouvelle tandis que dans la deuxième
proposition, Paula se trouve au début de l'énoncé et donc, elle en est le thème tandis
que Damien, placé cette fois-ci à la fin de l'énoncé et apporte une information
nouvelle, en est le rhème.

Pour exprimer la voix passive, on utilise plusieurs constructions:

a) auxiliaire du verbe être + participe passé (est aimée)

b) se voir + participe passé (Elle se voit obligée d'y aller.)

c) se voir + infinitif (Elle s'est vue aller au couloir.)

d) le passif verbo–nominal + le verbe avoir

- le verbe avoir nous permet de créer la forme passive en transformant le


complément d´attribution en sujet (Le pauvre chef qui a eu tous ses distributeurs
automatiques cassés.)22

                                                                                                               
20  Šabršula, J.: Vědecká mluvnice francouzštiny, p. 361  
21  Šabršula, J.: Ibidem, p. 276  
22  Šabršula, J.: Základy francouzské skladby, p. 209  

104
Verbe impersonnel

Selon Ostrá, nous avons aussi la possibilité de « thématiser » le verbe. Ceci s'effectue
par l'emploi des verbes impersonnels (appelés impersonnels proprement dits) ou bien,
par l'emploi impersonnel des verbes que nous appelons occasionnellement
impersonnels.
Voici des exemples:
Ex.: Il s’agit bien sûr de Paula, cette fille dangereuse.
(verbe impersonnel proprement dit)
Ex.: Il est arrivé deux accidents graves.
(verbe occasionnellement impersonnel)

VI. 1. b) Ordre des mots en tchèque


La sémantique, la syntaxe et la prosodie jouent le rôle le plus important dans la
perspective fonctionnelle de la phrase tchèque. L'élément similaire pour les langues
tchèque et française réside dans le fait que la place de la proposition est déterminée
par la dynamique de la communication (ou dynamisme communicatif comme
mentionné plus haut). De plus, la phrase tchèque prend aussi en considération le but
que l'auteur de l'énoncé veut atteindre.
Du point de vue de la perspective fonctionnelle de la phrase, la langue tchèque divise
ses propositions, elle aussi, en deux parties : le thème et le rhème. Dans la phrase
tchèque, nous devons prendre en considération le degré croissant de la dynamique de
la communication qui va de gauche à droite dans la proposition.

A part le thème et le rhème, « le point de départ et le noyau », nous distinguons dans


la phrase tchèque un élément de transition que l'on appelle « tranzit » (transition en
français) qui assure le lien entre les deux parties principales – le rhème et le thème.

Ex. : Plavec přeplaval kanál La Manche.

Le mot přeplaval est l'élément de transition et assure le lien entre le thème et le


rhème.

Nous distinguons trois méthodes principales utilisées pour découvrir le thème et le

105
rhème dans la phrase tchèque:

Test d'interrogation

Le test d'interrogation, ou « la méthode des interrogations», est un les moyens des


plus efficaces pour distinguer le rhème et le thème dans la phrase tchèque. C'est grâce
aux questions que nous pouvons arriver à des informations précises, claires et
objectives.

Nous distinguons quatre types de questions:

a) interrogations partielles - questions généralement informatives

Ex. : Qu'est-ce que tu fais?

b) interrogations totales – questions auxquelles il suffit de répondre Oui ou Non

Ex. : Tu dors?23

c) interrogations partielles de « dicte » - questions complémentaires, informatives

d) interrogations partielles modales – questions vérificatives24

Puisque nous n'avons pas d'exemple clair dans notre texte traduit, nous nous
contentons avec les exemples tirés de Šabršula. On pose la question Co dělá Pavel? et
on peut recevoir deux réponses différentes: Pavel pracuje. ou juste Pracuje. Dans les
deux cas, l'élément qui se trouve déjà dans la question (Pavel) représente le thème de
la phrase et le verbe (pracuje) est considéré comme le rhème. Si après, nous rajoutons
la question Kdo pracuje?, le point commun de la question et de la réponse sera donc
le verbe (pracuje) et deviendra le thème tandis que le substantif (Pavel) deviendra le
rhème. 25

Tests de transformations

Un autre type de distinction du thème et du rhème dans la phrase tchèque est


représenté par l'ensemble des tests de transformation qui se base sur la transformation

                                                                                                               
23  Gardes-Tamine, J.: La grammaire, 2. Syntaxe, p. 37 - 39
24
Sgall, P., Hajičová, E., Buráňová, E.: Aktuální členění věty v češtině, p. 46 et 47
25
Šabršula, J.: Základy francouzské skladby, p. 197

106
d'une phrase simple et d'une phrase hypotactique. Ceci est réalisé par des expressions,
telles que: co se týče, ..., pokud jde o..., prý..., říká se, že... Voici l'exemple adéquat:

Ex. : Nous eûmes notre premier véritable tête-à-tête, quelques


semaines après, ...

MF, JFREP, p. 15

Notre traduction:

Ex. : Náš první opravdový důvěrný rozhovor se konal o několik týdnů později.

Selon la méthode des transformations, nous pouvons créer des propositions suivantes:

a) Co se našeho prvního opravdového důvěrného rozhovoru týče, konal se o


několik týdnů poději.

b) Pokud jde o náš první opravdový důvěrný rozhovor, konal se o několik týdnů
později.

Le rhème fait donc partie de la proposition subordonnée et il y est introduit, entre


autres, par la préposition že. Le thème, au contraire, fait partie de la proposition
principale qui commence par les expressions co se týče, ..., pokud jde o..., prý...,
říká se, že...

L'extraction

L'extraction, qui est commune pour les perspectives fonctionnelles des deux langues
(tchèque et française) peut être expliquée par l'exemple suivant:

Ex. : Et c’est alors que je m’apprêtais à avaler la dernière bouchée de mon panino
qui en disait long sur l’influence du Beau Pays sur notre culture qu’elle voulut savoir
si Anaïs avait aussi des parts dans le groupe.

MF, JFREP, p. 61

Notre traduction:

107
Právě když jsem se konečně chystal spolknout poslední sousto svého panina, které
hodně vypovídalo o vlivu té krásné země na naši kulturu, zeptala se mě, jestli má
Anaïs ve společnosti také nějaký podíl.

Le rhème est placé avant le thème – on l'appelle la « place émotionnellement


attributive ». Le rhème est, en même temps, l'élément le plus dynamique de la phrase.

VI. 2. Le transfert de l’information


Un des plus grands problèmes de la traduction est l’équivalence, c’est-à-dire le
problème du transfert de l’information entière de la langue A dans la langue B vu la
différence des systèmes grammaticaux des deux langues. Selon le linguiste J. Catford,
les unités des deux langues ne doivent pas obligatoirement avoir le statut égal dans le
sens linguistique, ils peuvent néanmoins fonctionner dans une situation similaire. On
appelle ce fait le principe de l’équivalence fonctionnelle. Autrement dit, le choix des
moyens de langage est moins important, il faut néanmoins que ces moyens
remplissent la même fonction dénotative, connotative et pragmatique. 26

La quantité de l’information transférée


La quantité et le type des moyens de langage choisis pour le transfert de l’information
ont une influence importante sur l’adéquation du texte traduit. Chaque texte est défini
par sa longueur et sa complexité.
Un rétrécissement du canal du transfert peut arriver dans le cas où l’on traduit d’une
langue dans une autre langue qui diffère par la longueur ou la complexité ou bien par
un des deux cas. La complexité peut être rétrécie par le traducteur même qui a les
connaissances insuffisantes culturelles ou historiques de l’œuvre original ce qui
influence beaucoup le texte final. Il peut arriver que le traducteur baisse la complexité
du texte au prix de sa longueur étendue.
Dans le cas du transfert entre deux langues différentes, les traducteurs rencontrent
également le problème du lexique sans équivalent. Il s’agit des termes
inséparablement attachés à la vie quotidienne, l’histoire, la culture ou l’économie
d’une langue ou d’un pays et qui n’ont pas d’équivalent dans la langue d’arrivée.

                                                                                                               
26  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.101–105  

108
Repérons par exemple les titres de journaux, d’institutions, les appellations
géographiques ou culinaires, puis également les costumes, jeux ou danses spécifiques,
les systèmes scolaires et politiques et cetera.
Ce type de problème est le plus souvent résolu par une note de bas de page mais le
type de texte joue également un rôle important. Dans les textes techniques par
exemple, où ajouter un peu de texte n’est pas considéré comme grave et puisque cela
n’interrompe pas la continuité du texte, le traducteur puisse ajouter une explication
dans le texte même. Dans ce cas, l’on parle de la redondance. Le cas contraire est
appelé la économie. Nous pouvons la remarquer plutôt dans les textes de la belle
littérature où le traducteur peut se permettre d’omettre des mots redondants que le
lecteur peut facilement deviner du contexte. Bien évidemment, il ne peut pas s’agir
des mots ou effets clés de l’œuvre originale.

Le transfert de la forme et du contenu de l’œuvre


Comme nous avons déjà mentionné plus haut en parlant de l’équivalence, lors d’une
traduction nous devons travailler de façon qu’on produise les mêmes sentiments
auprès de nos lecteurs supposés comme c’était le cas des lecteurs de l’œuvre
originale.
Ceci est lié également aux situations où le traducteur doit faire face à un phénomène
non langagier mais sémantique ou phonique qui doit, lui aussi, être transféré dans la
langue d’arrivée. Il faut prendre en considération les différences entre les deux
langues, comprendre non seulement la langue mais également la réalité
extralinguistique et par la suite, il faut savoir se servir des procédés stylistiques de la
langue d’arrivée pour produire le même effet extralinguistique.
En ce qui concerne la forme, il a déjà été dit qu’elle joue un rôle moins important que
le contenu mais elle a également ses particularités qu’il faut garder ou essayer de
transférer dans le texte traduit. Ceci touche particulièrement le côté des onomatopées
et des diminutifs. Par exemple la lettre R en français est souvent utilisée dans le mots
qui doivent représenter l’impression de terreur : horreur, terreur, sinistre, ... Pour une
traduction en tchèque, nous avons donc la possibilité de garder la forme du point de
vue que nous allons également utiliser les mots avec la lettre R, par exemple : hrozný,
hrůzostrašný, drsný ... Dans ce cas, nous avons gardé la forme ainsi que le contenu.
Mais dans le cas où ceci n’est pas possible (le mot en tchèque ne contient pas la lettre
R ou bien elle ne produit pas l’effet de terreur), il faut céder le pas et garder du moins

109
le contenu, c’est-à-dire trouver le synonyme équivalent : úděsný. 27
Nous pouvons encore une fois constater de ces exemples que pendant la traduction et
pour un transfert sans rétrécissement du canal de l’information, il faut prendre en
considération les deux : la forme ainsi que le contenu. Il est utile de garder à l’esprit
que si nous ne pouvons pas transférer un de ces phénomènes exactement dans le
même endroit du texte traduit, nous pouvons le passer mais nous devons le compenser
ailleurs. Et pour cette récompense ainsi que pour la traduction entière, nous pouvons
nous servir des procédés stylistiques de traduction.

VI. 3. Procédés techniques de la traduction

VI. 3. a) Procédés techniques et stylistiques en général


Pour que le traducteur arrive à transférer l’information entière d’une langue dans une
autre, il doit se servir d’un des procédés de traduction. Ce sont les procédés auxquels
le traducteur recourt pour combler les différents obstacles qu’il rencontre durant la
traduction.
Les procédés de traduction les plus connus ont été exposés par les linguistes
canadiens Jean-Paul Vinay et Jean Darbelnet. Il y en a sept : la transcription, le
calque, la substitution, la transposition, la modulation, l’équivalence et l’adaptation
(première version de Stylistique comparée du français et de l’anglais). Plus tard, ils
ont complété leurs études et plusieurs versions de leur œuvre sont sorties. La version
de Stylistique comparée du français et de l’anglais de 1977 nous a servi pour y puiser
les informations et on y remarque une dénomination différente de certains procédés,
plus précisément la transcription a été changé en l’emprunt et la substitution en la
traduction littérale.
Egalement d’autres linguistes ont exposé leurs procédés de traduction, mentionnons
surtout le linguiste espagnol Gerardo Vasquez-Ayora (qui a complété la transposition,
la modulation, l’équivalence et l’adaptation par l’amplification, l’explicitation et la
compensation) et le linguiste américain Malone. Dans le milieu tchèque, les procédés
de traduction ont été étudiés et travaillés surtout par le linguiste Jan Šabršula qui part
des procédés de Vinay – Darbelnet et y rajoute les deux suivants : la traduction

                                                                                                               
27  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.14–19  

110
oblique et l’étoffement.28

VI. 3. b) Emprunt
Le procédé de traduction le plus simple, il s’agit du procédé qui permet d’enrichir la
langue d’arrivée car pour désigner les idées ou faits nouveaux, le traducteur emploie
de nouveaux mots provenant de la langue du départ ou des mots du passé.
En français, on distingue 2 types des emprunts : a) les mots hérités du latin (par ex.
securum → sûr, fragilem → fragile) et b) les mots empruntés des autres langues
modernes, les soi-disant internationalismes.
a) Certains mots latins ont produit deux mots en français moderne, qui sont appelés
les doublets. Mentionnons par exemple le mot hospitalem, qui a donné plus tard les
mots hôpital mais également hôtel.
b) Pour les internationalismes tchèques empruntés au français, nous distinguons
entre les mots qui ont gardé leur forme orthographique (par ex. architecte – architekt,
constructeur – konstruktér) et les mots qui ont changé par exemple la catégorie
grammaticale (par ex. le dogue – ta doga, une épithète – ten přívlastek). Dans la
langue tchèque, il existe également des mots empruntés au français qui diffèrent de la
forme française seulement par une seule lettre (par ex. : naïveté – naivita, amnistie –
amnestie) ou bien également des mots qui ont deux formes en français (et leur valeur
ne diffère que très peu) mais en tchèque, il n’y en a qu’une seule forme. Voici un
exemple typique : immigré, immigrant – immigrant.
Et finalement, il existe des soi-disant néologismes. Ce sont les mots empruntés d’une
autre langue qui à l’époque de leur intégration ont été utilisé surtout dans le registre
familier mais qui, depuis, sont devenus littéraires. Du point de vue sémiotique, les
néologismes perdent souvent leur valeur ou bien, elle se rétrécit. Ce qui est le cas par
exemple des mots : humanitaire → humanitární × humánní, amateur → milovník ×
amatér (dilletant en fr.). On les appelle mots cognants. Ils sont partis de la même base
mais leur sens dans la langue d’arrivée est différent. D’autres exemples des mots
cognants : controller → kontrolovat × ovládat, réaliser → uskutečnit × uvědomit si.29

                                                                                                               
28  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.33
29
 Šabršula, J.: Ibidem, p.34  

111
VI. 3. c) Calque
« Le calque est une traduction d’un sémion ou d’une construction d’une langue dans
une autre par la traduction littérale. »30 Autrement dit, le calque traduit littéralement le
mot ou l’expression de la langue de départ, nous pourrions dire que c’est une copie de
l’original, un emprunt qui a été traduit. La majorité des calques en français
proviennent de l’anglais, certains d’eux sont acceptés dans le français soutenu. Le
calque ne doit être utilisé qu’avec précaution car il conduit très facilement à des
contre-sens ou même à des non-sens ce que sont les fautes très graves dans une
traduction.
Puisque nous n’avons pas d’exemple de calque dans notre traduction, nous devons
utiliser ceux de Jan Šabršula :
Exemple de calque de l’anglais en français :
honeymoon → lune de miel
Jan Šabršula, PSCFT, p. 34

VI. 3. d) Traduction littérale


La traduction littérale est un procédé qui consiste en une traduction de la langue de
départ mot à mot, sans effectuer de changement dans l’ordre des mots ou au niveau
des structures grammaticales, tout en restant correct et idiomatique. De même que
pour les calques, la traduction littérale peut également représenter certains obstacles
pour le traducteur et « elle est possible quand le système de la langue d’arrivée ne s’y
oppose pas. »31
Exemples de la traduction littérale dans notre traduction :
Ex. : Puis Sébastien appela Paula.
MF, JFREP, p. 49
Notre traduction: Potom Sébastien zavolal Paule.

VI. 3. e) Transposition
Au cours des années, plusieurs linguistes ont défini la transposition. Selon Gilbert
Barth, cité par Jan Šabršula, « la transposition est le transfert de la valeur sémantique

                                                                                                               
30
 Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p. 34
31
Ibidem, p.: 35  

112
d’une partie du discours dans la langue d’arrivée. »32 Mais il ne s’agit que de la
transposition des espèces de mots tandis que la problématique est plus complexe. Ceci
a montré plus tard Alfred Malblanc, également cité par Jan Šabršula, selon lequel la
transposition est un « procédé par lequel un signifié change de catégorie
grammaticale. »33
Nous distinguons plusieurs types de transposition :
a) mots zéro (mots réalisés) – le type des mots qui, en français, n’ont pas de « se »
pronominal auprès du verbe tandis qu’en tchèque, le verbe contient la particule
pronominale « se ».
Ex. : Le fil casse. → Niť se trhá.

b) transposition exprimée par le changement d’espèce de mot, par exemple un


substantif peut être exprimé par un pronom :
Ex. : Anaïs rentrait de sa nuit de garde. Elle avait flâné mais rien
ne pouvait distraire sa générosité.
MF, JFREP, p. 49

c) transposition d‘une espèce de mot (en français) en un afixe (en tchèque):


Ex. : Je coupai court, en ajoutant que l’orgueil ne faisait pas bon
ménage avec les affaires, pas plus qu’il ne s’accommodait des
bons sentiments.
MF, JFREP, p.: 60
Notre traduction:
Suše jsem to ukončil s tím, že pýcha nemá v obchodování co
dělat, a už vůbec ne spolu s city.

Dans ce cas, le préfixe « u– » désigne une action terminée, c’est-à-dire « perfective ».


Le préfixe « u– » en tchèque désigne plusieurs actions selon sa distribution dans la
phrase et selon le contexte.
Selon Šabršula, nous distinguons encore entre :
                                                                                                               
32  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.35  
33  Ibidem, p.: 35  

113
a) transposition simple – remplacement d’une espèce de mot par une autre
(Paula plakala – ona plakala)
b) transposition complexe – un groupe de mots de la langue de départ est
remplacé par un seul mot dans la langue d’arrivée (avec plaisir – rád)
c) redondance × économie – une terme traduit dans l’autre langue par plusieurs
termes et vice versa (économie : Elle me faisait penser à un prédateur →
Vypadala jako predátor; redondance – plus typique du tchèque en français :
automat → distributeur automatique)
d) étoffement × dépouillement – « le renforcement d’un mot qui ne se suffit pas à
lui même et qui a besoin d’être épaulé par d’autres, dans le sens tchèque –
français (v zásuvce → au fond du tiroir) » et vice versa, le dépouillement dans
le sens français – tchèque (à la face du monde → před světem)
e) traduction oblique – transposition indirecte, le terme traduit n’a pas la même
longueur comme dans l’original, (hluboce spící → dormant d’un sommeil
profond)
f) chasé–croisé – « permutation de deux signifiés entre eux par le changement de
leur catégorie grammaticale (la douceur prochaine → sladká budoucnost)34

VI. 3. f) Explicitation
L’explicitation est un procédé qui consiste en une insertion des notes explicatives ou
des éléments purement grammaticaux dans le texte traduit35, c’est-à-dire, ce qui est
implicite dans la langue de départ sera explicite dans le texte de la langue d’arrivée. Il
s’agit souvent des obstacles du niveau grammatical, comme par exemple l’usage des
pronoms personnels en français.

Ex. : Et tandis que la silhouette galbée de Paula s’agitait devant


moi pour se justifier, je me répétais, in petto, « carpe diem »,
« carpe diem », en essayant d’exclure tout sentiment de jalousie

                                                                                                               
34  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.37  
35  Ibidem, p.: 37

114
du désir que j’éprouvais.
MF, JFREP, p. 50
Notre traduction: A zatímco se přede mnou na omluvu
pohupovaly Pauliny krásné boky, dokola jsem si v duchu
opakoval „Carpe diem, carpe diem,“ a snažil se z vášně, kterou
jsem zakoušel, vyhnat pocit žárlivosti.

Nous distinguons un sous-type de l’explicitation, il s’agit de la traduction


définitionnelle – traduction explicative, descriptive qui est en même temps une sorte
d’adaptation. Elle apparaît souvent dans les traductions techniques.

VI. 3. g) Modulation
Ce procédé consiste à changer le point de vue de l’information durant la traduction,
autrement dit, il s’agit de la restructuration du texte.36 C’est souvent le cas des
locutions figées comme les inscriptions publiques ou les étiquettes. Ainsi, sur les
banques dans les parcs, nous pouvons y voir l’inscription Peinture fraiche, ou encore
Attention à la peinture tandis qu’en tchèque, on le traduit généralement comme
Čerstvě natřeno!

VI. 3. h) Equivalence
Puisque nous avons mentionné l’équivalence plus haut, nous nous contentons d’une
simple constatation que l’équivalence est un procédé de traduction qui nous permet de
rendre le texte plus compréhensible en transformant l’information en sa totalité, dans
une autre forme tout en gardant la signification et la valeur des termes traduits. Nous
pouvons également constater que chaque traduction devrait être équivalente. Ce
procédé touche avant tout les exclamations, les expressions (locutions) figées ou les
expressions idiomatiques.

                                                                                                               
36  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.38  

115
VI. 3. i) Adaptation
L’adaptation est une sorte de modification du texte où l’information ou la situation à
laquelle le message se réfère n’existe pas dans la culture de la langue d’arrivée.37 Le
traducteur doit donc reconstituer et reformuler le message de façon que le lecteur
supposé comprenne la situation nouvelle. C’est le plus souvent le cas des jeux de mots
et des locutions figées.
Ex. : Ils sont venu comme les pompiers de Nantes.
Traduction :
Přijeli s křížkem po funuse

Pour conclure les procédés stylistiques de traduction, nous tenons encore à


mentionner la traduction assistée ou faite par l’ordinateur. Selon Šabršula, et malgré
que les spécialistes informaticiens travaillent sur ce thème depuis quarante ans, nous
n’avons par remarqué de grands progrès. La problématique en est la suivante :
l’ordinateur, quelque soient les paramètres du programme, ne traduit que les
signifiants, il ne sait travailler ni avec les signifiés, les dénotés avec leurs sèmes, ni
avec le besoin de la transmission du culturel.
Ainsi, le plus souvent, la traduction assistée par un ordinateur n’est pas acceptable.
On en parvient souvent à une réduction du sens ou même à une confusion complète.
Très souvent, l’ordinateur utilise le premier sens du mot à traduire sans prendre en
considération la situation et le résultat est ensuite inintelligible.
Finalement, on arrive à une situation où l’ordinateur peut assister à une traduction
mais une révision importante en est plus que recommandée. Bien évidemment, nous
n’arriverons apparemment jamais au point où l’ordinateur pourra traduire les textes
littéraires, il est néanmoins possible, et même vraisemblable que l’ordinateur pourra
travailler les textes techniques. Avec une révision humaine bien sûr.

VI. 4. Problèmes particuliers de la traduction


VI. 4. a) Interférence – faux amis, internationalismes
Le domaine où l’on peut le plus souvent rencontrer le terme d’interférence, c’est la
didactique. Il s’agit de l’influence négative de la langue maternelle (ou d’une autre

                                                                                                               
37  Šabršula, J.: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque, p.39  

116
langue étudiée) sur la langue que l’on étudie actuellement, dans notre cas, sur la
langue dans laquelle on traduit. Des fois, l’interférence peut être également positive,
mentionnons par exemple la formation des calques ou des emprunts.
Nous pouvons néanmoins rencontrer l’interférence dans tous les autres domaines, tels
que la phonétique, la morphologie, la syntaxe ou le lexique (stylistique ainsi que
pragmatique). Pour les traducteurs, ceci veut dire qu’ils doivent maîtriser non
seulement la langue mais également les données extratextuelles.
Dans la traduction, nous rencontrons le plus souvent le problème de l’interférence
lexicale que l’on appelle les internationalismes, c’est-à-dire le lexique qui est
commun pour plusieurs langues, qu’il s’agit de la forme (signifiant) ou de la valeur du
mot (signifié). Les internationalismes proviennent le plus souvent de l’histoire ou de
la culture différentes.
Nous distinguons plusieurs types d’internationalismes (selon le niveau
d’expressivité) :
a) Certains mots ont été empruntés il y a un certain temps et ils se sont
absolument assimilés dans la langue d’arrivée sans aucune expressivité ou
suggestion.
b) Certains mots évoquent une donnée extratextuelle dans la langue de départ qui
n’existe pas dans la langue d’arrivée, on les appelle les emprunts de
civilisation et ils sont dotés d’un haut niveau d’expressivité ; puisqu’il n’y a
pas d’équivalent dans la langue d’arrivée, on a seulement adapté leur forme et
ils se sont assimilés également (par ex. le spoutnik – fr., sputnik – tch.).
Certains d’entre eux existent en forme de faux amis partiels où l’on remarque
un certain glissement de signification (par ex. : la brigade – formation
militaire tandis que qu’en tchèque brigáda – job d’été).
c) Il existe certains mots dont l’analogie existe déjà dans la langue d’arrivée. Si
le traducteur les utilise ou les garde dans sa traduction, c’est pour mettre en
relief la couleur locale, c’est-à-dire pour renforcer la conscience de la culture
de départ (par ex. : Art nouveau au lieu de moderní umění, moderní styl).
d) Pour décrire l’époque du nazisme, le français ainsi que le tchèque se servent
des internationalismes empruntés à l’allemand et leur calques (par ex. : les SS,
la Hitlerjugend, la Gestapo → příslušníci SS, Hilterjugend, gestapo).
e) Dans le cas de la traduction de noms propres ainsi que de titres (de certaines
oeuvres ou de certains journaux etc...), il est recommandé de garder la forme

117
d’original pour souligner la lcouleur locale (par ex. : Mein Kampf,
Dekameron).38

Otomar Radina distingue quatre types de faux amis (la langue de départ est le
tchèque) :

1) faux amis par l’analogie – ils mystifient le traducteur par leurs forme, l’analogie
concerne:
a) le mot entier, par ex. : kulisy → décors × coulisses → zákulisí
b) la base de mot, par ex.: impotence → impuissance × impotence → neschopnost
pohybu
c) les affixes, par ex.: iluminátor → enlumineur × illuminateur → osvětlovač
d) mots composés, ils ont à peu près la même forme mais ils diffèrent par le
signifié, par ex.: œil-de-bœuf → kulaté okénko × volské oko → œil sur le plat

2) faux amis sémantiques


a) général – particulier, par ex.: bota → chaussure × botte → holínka
b) déroulement d’action – résultat, par ex.: uveřejnění → insertion × inzerát →
annonce
c) contenant – contenu, par ex. : trezor → coffre fort × trésor → poklad
d) personne – lieu, par ex. : zločinec → criminel × kriminál → prison
e) but auquel l’objet est destiné, par ex. : past, léčka → attrape × atrapa →
falešný, umělý
et autres ...

3) faux amis stylistiques – les termes qui ont la même dénotation mais qui diffèrent
par leur valeur stylistique ; leur application est relative au milieu socioculturel et les
systèmes langagiers, au niveau de l’expressivité, au degré des connaissances, au
temps et lieu d’application et à la fréquence d’application ; la valeur stylistique
différente de certains internationalismes tchèques envers les termes analogiques
français est due par l’existence des soi-disant doublets en tchèque, on distingue deux
                                                                                                               
38  Radina, O.: Zrádná slova ve francouzštině  

118
type de doublets :
a) le mot tchèque en sa forme internationale est marqué stylistiquement et il fait
souvent partie d’un sous–système langagier (littéraire, technique, didactique ou
familier) comme par exemple : comité → komitét, výbor, directive → direktiva,
směrnice, intérêt → interes, zájem

b) le terme tchèque n’est pas suffisament répandu dans la culture tchèque et son
application est donc limité, par exemple: fonction → funkce, úkon

4) faux amis partiels – il s’agit souvent d’une application asymétrique d’un


internationalisme ce qui est dû au contexte correspondant, par exemple : malade
positif → pozitivní pacient × charge positive → kladný náboj39

VI. 4. b) Transmission du culturel


Puisque nous avons déjà mentionné plusieurs fois tout ce qui doit être transféré du
texte original dans le texte traduit, nous ne pouvons que constater que durant la
traduction, le traducteur rencontre certains obstacles. Ces obstacles sont le plus
souvent représentés par les toponymes implicites (qui éveillent des connotations chez
le lecteur de l’œuvre originale) et autres termes et faits culturels qui exigeront des
explicitations ou des notes de bas de page pour que le lecteur étranger comprenne le
contexte de l’œuvre en sa totalité.
Il ne s’agit pas d’une mauvaise connaissance du traducteur mais de la façon qu’il va
utiliser pour présenter les nouvelles et faits inconnus à son lecteur et pour les lui
transmettre le plus complètement possible dans la langue d’arrivée.
Dans notre traduction, nous devions nous servir également des notes de bas de page,
voici l’exemple :
1
Bernard Pivot, francouzský novinář a literární kritik, moderátor kulturních pořadů
v televizi, ve Francii známý především díky svému pořadu La Dictée de Bernard Pivot
(Diktát Bernarda Pivota).
2
Eugène Sue, vlastním jménem Marie-Joseph Sue byl francouzský novinář a prozaik
období romantismu považovaný za „krále románů na pokračování“ (tzv. románů-
fejetonů).
                                                                                                               
39  Radina, O.: Zrádná slova ve francouzštině  

119
VII. Le style personnel de l’auteur

VII. 1. Max Ferret

L’auteur du livre que nous traduisons, Max Ferret, est un écrivain français
contemporain, journaliste, adaptateur et réalisateur de livres sonores et de dessins
animés ; il est également poète. Il est passionné par les livres depuis son enfance
grâce à sa sœur aînée qui lui a montré les bandes dessinées. Depuis, il lisait les grands
auteurs comme Victor Hugo ou Claude-Lévi Strauss et c’est ainsi qu’il alimentait son
goût pour la littérature, la lecture et l’écriture. Plus tard, il a décidé d’être médecin ou
écrivain.
Au lycée, il écrivait pour quelques journaux jusqu’à son baccalauréat. Après le lycée,
il a renoncé à la médecine et il s’est lancé aux études de droit tout en continuant à
écrire pour les journaux et la radio. Finalement, il est devenu producteur et réalisateur
de dessins animés et de livres sonores.
Actuellement, après avoir vu apparaître son premier roman (J’ai fait le rêve étrange et
pénétrant qu’une femme m’aimait) qui a marqué pas mal de succès en France, il
travaille sur son deuxième roman qui devrait être la fausse suite du premier. Il prépare
également la publication de son premier recueil de poèmes.

VII. 2. Le livre J’ai fait le rêve étrange et pénétrant qu’une femme m’aimait

Le livre J’ai fait le rêve étrange et pénétrant qu’une femme m’aimait est le premier
roman de l’auteur qui a été publié en France par TdB éditions en 2009. Il a 140 pages
en forme originale et est divisé en 30 chapitres. L’auteur s’est décidé pour une forme
du texte intéressante sans dialogues et il raconte l’histoire du point de vue du héro
principal. En ce qui concerne le style et le langage de l’œuvre, il s’agit d’un texte
typique pour les auteurs contemporains français.

Si nous devons décrire l’histoire, nous soulignons qu’il s’agit d’une histoire
suggestive et énergique d’un triangle amoureux dont l’action se déroule à moitié dans
les rêves, à moitié dans la réalité (mais des fois, il est difficile de deviner où l’on se
trouve), principalement dans les souvenirs du héro principal Damien qui hésite entre
la vie calme et tranquille aux côtés de sa partenaire Anaïs et la vie pleine de folies

120
avec son amante Paula. En plus, il est aux prises avec les problèmes quotidiens de
gérant d’une moyenne entreprise qui produit et distribue des bornes de consultation
multimédia et des distributeurs automatiques.

VII. 3. Les particularités de l’œuvre

Nous supposons que le lecteur s’est déjà fait une image du style de l’auteur selon le
texte original et sa traduction qui constituent la partie pratique de notre mémoire, nous
avons néanmoins quelques suggestions à mentionner.
Il s’agit d’une belle histoire intéressante qui oblige le lecteur à continuer à lire
puisqu’il sait que chaque page lui révélera une nouvelle surprise. Le texte est très
riche au sens figuré, aux jeux de mots et plein d’autres obstacles qui font de la
traduction un acte très difficile et presque héroïque.
En tout cas, le style de Max Ferret est très spécifique et il est fort possible que certains
de ses lecteurs l’aient reconnu même sans avoir su qu’il s’agissait de lui.
Le texte se caractérise par exemple par la description détaillée des personnages
principaux mais nous n’y rencontrons pas des descriptions interminables d’un fait
s’étendant sur des dizaines de pages comme par exemple chez Victor Hugo. L’auteur
relève chaque personnage doucement au cours de l’histoire, dans chaque chapitre un
peu plus, sous forme d’une ou deux phrases courtes pour faire goûter et donner envie
de savoir plus. Voici quelques exemples :
Ex. : Paula faisait tout avec application.
MF, JFREP, p. 11
Paula n’avait pas pour autant les cheveux noir corbeau...
MF, JFREP, p. 19

Paula n’était, alors, plus qu’une jeune fille discrète au point de passer pour
timide, comme c’était le cas, habituellement.
MF, JFREP, p. 27

Egalement, en ce qui concerne l’ordre des mots, le texte est riche en détachement et
en dislocation, comme nous avons déjà mentionné plus haut. Ce fait rend sa

121
traduction à nouveau assez difficile. Il faut néanmoins avouer que ce style est très
typique pour tous les auteurs français contemporains et il est donc nécessaire que le
traducteur sache s’y accommoder.

La troisième chose marquante, qui selon nous caractérise l’œuvre, est le personnage
principal, Damien. Il est non seulement très bien élaboré mais au cours de la lecture et
grâce au discours indirect raconté en première personne, le lecteur a de plus en plus
l’impression que Damien est en fait l’auteur même du livre.

Finalement, le texte est caractérisé par les contredits trompeurs qui y sont pour rendre
l’histoire encore plus onirique et dont la traduction était la plus difficile car ce qui
donne le sens en français ne doit forcément pas donner le sens en tchèque. Nous
l’avons souvent résolu par une omission du contredit et par une simple modification et
adaptation pour que le texte donne le sens en tchèque. Voici quelques exemples :

Ex. : Elle avait flâné mais rien ne pouvait distraire sa générosité.

MF, JFREP, p. 49

Notre traduction :

Trochu se nudila ale nic ji nemohlo zbavit její štědrosti.

Le côté face de leur maison n’appelait aucun commentaire. Côté pile, on


pouvait accéder indifféremment à la salle à manger ou à la cuisine...
MF, JFREP, p. 64
Notre traduction:
Na první pohled nevyvolávalo místo, kde stál jejich dům, žádné pocity. Naopak na
druhý pohled se z chodby vstupovalo rovnou do jídelny i do kuchyně, ...

VII. 4. Discours direct/indirect


En général, on distingue trois types de discours rapporté : direct, indirect et indirect
libre. Au cas où le narrateur raconte l’histoire et reproduit ou imite fidèlement le
personnage parlant en première personne du singulier et que ce discours est introduit
par les guillemets (ou tirets), on parle du discours rapporté. Il peut être antéposé,
postposé ou interposé dans la phrase. Puisque le texte du livre de Max Ferret ne

122
contient presqu’aucun discours direct, nous allons nous servir d’exemple de Jan
Šabršula :
Ex. : Il dit : « Je suis fatigué. »40
Le seul exemple du discours direct dans le roman est le suivant :
Puis la demande fusa, inévitable et brutale, évidente
dans son énonciation : « combien voulait-il ? ».
MF, JFREP, p.60

Au contraire le discours indirect a la forme d’une subordination et il n’est pas


introduit par des guillemets. Ce qui le différencie du discours direct, c’est qu’il
réclame le respect de la concordance des temps.
Max Ferret a écrit tout le roman en discours indirect pour le rendre plus onirique et,
comme il dit, pour ne pas casser le fil de continuité. Comme cela, l’histoire fait
semblant de ne jamais s’arrêter et ne perd pas l’impression de fluidité.
Voici quelques exemples du roman :
J’aurais voulu lui dire qu’il n’y avait aucun rapport entre la
tendresse et l’amour bestial que je sentais monter en moi mais
elle n’aurait pas compris.
MF, JFREP, p. 51
Je lui demandai si elle connaissait l’étymologie d’agacer.
MF, JFREP, p. 60
Le dernier type de discours et le discours indirect libre. Il s’agit d’un mélange entre
les discours direct et indirect et il n’est utilisé presqu’uniquement dans les textes
littéraires. Il n’est pas introduit ni par les guillemets ni par aucun déictique temporel
(comme c’est souvent le cas du discours indirect), il est simplement détaché par les
virgules et des fois, par les deux-points. Puisque nous n’avons pas d’exemple dans le
texte de Max Ferret, nous nous contentons d’un autre exemple :

Pierre le disait toujours. S’il était riche, il ne travaillerait plus!

                                                                                                               
40  Šabršula, J.: Velká mluvnice francouzštiny, p. 358

123
VIII. Conclusion
Le but de ce mémoire était, en premier lieu la traduction du livre J’ai fait le rêve
étrange et pénétrant qu’une femme m’aimait de Max Ferret et, en deuxième temps,
son analyse stylistique.

Puisque Max Ferret est un écrivain – romancier, nous avons travaillé, dans la partie
pratique, avec le texte romanesque dont il porte des traits caractéristiques et dont la
langue et le vocabulaire s’adaptent au niveau intellectuel du lecteur. La langue
employée est littéraire, la distance de l'auteur vis-à-vis du texte n’est pas exprimée car
l’auteur y figure en tant que narrateur et peut être considéré comme le héro principal
du livre. Nous avons pu le déduire de l'emploi de la première personne verbale qui
sert a relater l’histoire. Dans notre traduction, nous avons essayé de respecter
entièrement la forme ainsi que le contenu du roman pour garder le style de l’auteur
même si des fois, nous avons dû recourir aux procédés de traduction tels que
adaptation, explicitation ou équivalence pour rendre le texte plus compréhensible au
public tchèque.

Malgré les obstacles que la traduction a représenté pour nous en tant que traducteur
débutant, nous avons eu la chance de pouvoir être en contact régulier avec l’auteur
même qui était prêt à nous expliquer tous les lieux problématiques dans son œuvre
pour que nous puissions rendre une traduction correcte et adéquate.

Dans la partie théorique, nous avons concentré notre attention sur la problématique de
la stylistique comparée du français et du tchèque en saisissant surtout le travail du
traducteur et les procédés dont il se sert pour son travail. Nous avons expliqué ce que
c’est le style et la stylistique, nous avons traité également les formes, phases et
possibilités de traduction. Non en dernier lieu, nous avons étudié le style personnel de
l’auteur en saisissant les traits typiques de l’œuvre et les particularités de sa
traduction.

Pour notre analyse, nous avons adopté surtout les idées et conceptions de Jan Šabršula
qui nous ont paru les plus élaborées et donc les plus adéquates.

Il est certain que la problématique de la stylistique comparée est plus complexe que
nous avons pu montrer dans notre analyse, nous avons néanmoins voulu souligner les
particularités qui ont été pertinentes pour notre mémoire.

124
Ainsi, en comparant les deux langues (française et tchèque), nous avons pu constater
qu’il s’agit de deux langues très diverses et que chaque se sert d’autres procédés
stylistiques ce qui rend la traduction (dont les problèmes le traducteur doit savoir
résoudre) encore plus difficile.

Pour conclure notre analyse, nous constatons que le sujet de la stylistique et de la


traduction est très vaste et complexe et il mérite d’être étudié pour mieux comprendre
les langues étudiées ainsi que la problématique de la traduction. Pour la traduction,
nous nous contentons d’une citation qui en dit beaucoup sur la conception
traductologique :

„Les traductions sont comme les femmes. Lorqu’elle sont belles, elles ne sont pas
fidèles, et lorsqu’elles sont fidèles, elles ne sont pas belles.“41

Edmond Jaloux

                                                                                                               
41  http://www.dicocitations.com/auteur/2279/Edmond_Jaloux.php

125
Table des matières:

Table des abréviations ............................................................................................... 6


I. Introduction ............................................................................................................ 7
II. Traduction ............................................................................................................. 9
Chapitres 1 – 14
III. Procès de traduction .......................................................................................... 88
III. 1. Rôle de traducteur ......................................................................................... 88
III. 2. Trois phases de la traduction de l’œuvre ....................................................... 89
III. 2. a) Compréhension du texte ..................................................................... 89
III. 2. b) Interprétation du texte ........................................................................ 89
III. 2. c) Transposition du texte dans l’autre langue ......................................... 90
IV. Traduction : forme de communication ............................................................ 92
V. Le style, la stylistique .......................................................................................... 93
V. 1. Le style individuel ou objectif ........................................................................ 93
V. 2. Traduction littérale ou traduction libre, possibilités de traduction ................. 94
VI. La problématique de la stylistique comparée du français et du tchèque ..... 97
VI. 1. Ordre des mots en français et en tchèque ...................................................... 97
VI. 1. a) Ordre des mots en français .................................................................. 98
VI. 1. b) Ordre des mots en tchèque ................................................................ 105
VI. 2. Le transfert de l’information ....................................................................... 108
VI. 2. a) La quantité de l’information transférée ............................................ 108
VI. 2. b) Le transfert de la forme et du contenu de l’œuvre ........................... 109
VI. 3. Procédés techniques de la traduction .......................................................... 110
VI. 3. a) Procédés stylistiques et techniques en général ................................. 110
VI. 3. b) Emprunt ............................................................................................ 111
VI. 3. c) Calque ............................................................................................... 112
VI. 3. d) Traduction littérale ............................................................................ 112
VI. 3. e) Transposition .................................................................................... 112
VI. 3. f) Explicitation ...................................................................................... 114
VI. 3. g) Modulation ........................................................................................ 115
VI. 3. h) Equivalence ....................................................................................... 115
VI. 3. i) Adaptation ......................................................................................... 116

126
VI. 4. Problèmes particuliers de la traduction ...................................................... 116
VI. 4. a) Interférence – faux amis, internationalismes .................................... 116
VI. 4. b) Transmission du culturel .................................................................. 119
VII. Le style personnel de l’auteur ....................................................................... 120
VII. 1. Max Ferret ................................................................................................. 120
VII. 2. Le livre J’ai fait le rêve étrange et pénétrant qu’une femme m’aimait ..... 120
VII. 3. Les particularités de l’œuvre ..................................................................... 121
VII. 4. Discours direct/indirect ............................................................................. 122
VIII. Conclusion ..................................................................................................... 124
IX. Table des matières ........................................................................................... 126
X. Bibliographie ..................................................................................................... 128
 

127
Bibliographie:

Dictionnaires :
Velký francouzsko český slovník, Academia, Praha, 1992
Le Petit Robert, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2004
TLFi (Trésor de la langue française informatisé)

Autres :

Jan Šabršula: Základy francouzské stylistiky, Ostravská univerzita v Ostravě, Ostrava,


2008

Jan Šabršula: Problèmes de la stylistique comparée du français et du tchèque,


Univerzita Karlova, Praha, 1990

Jan Šabršula: Vědecká mluvnice francouzštiny, Academia, Praha, 1986

Jan Šabršula: Le fonctionnement asymétrique du signe linguistique, Ostravská


univerzita v Ostravě, Ostrava, 2005

Jean-Paul Vinay – Jean Darbelnet : Stylistique comparée du français et de l’anglais


(nouvelle édition revue et corrigée), Didier, Paris, 1958 (1977)

Catherine Fromilhague – Anne Sancier-Chateau: Introduction à l’analyse stylistique,


Nathan/VUEF, Paris 2002
Jiří Levý: Umění překladu, nakl. Ivo Železný, Praha, 1998
Jiří Levý: Geneze a recepce literárního díla , p.70–143, version scannée et
téléchargée gratuitement: http://www.uloz.to/1947548/geneze-a-recepce-literarniho-
dila-pdf
Zbyněk Fišer, Překlad jako kreativní proces, Host, Brno, 2009
Jean–Michel Adam: La linguistique textuelle. Introduction à l’analyse textuelle du
discours, Armand Colin, Paris, 2005
Catherine Kebrat-Orecchioni: L'Enonciation. De la subjectivité dans le langage.,
Colin, Paris, 1980
Marie Čechová a kol.: Stylistika současné češtiny, ISV- nakl., Praha, 1997

Hana Loucká: Francouzské vytýkací konstrukce a aktuální členění, UK, Praha, 1990

128
Růžena Ostrá: «La perspective fonctionnelle de la phrase en tchèque et en français»,
Etudes romanes de Brno, L 7, UJEP, Brno, 1985

Jarmila Panevová: Formy a funkce ve stavbě české věty, Academia, Praha,1980

Petr Sgall, Eva Hajičová, Eva Buráňová: Aktuální členění věty v češtině, Academia,
Praha, 1980

Pierre Le Goffic: Grammaire de la Phrase Française, Hachette Supérieur, Paris, 1993


Bernard Combettes: Pour une grammaire textuelle, Ed, A. de Boeck Duculot,
Bruxelles – Paris, 1983 (surtout citations et observations de V. Mathesius)
Dictionnaire de compréhension et de production des expressions imagées, CLE
international, Paris, 1984

Otomar Radina: Zrádná slova ve francouzštině, SPN, Praha,1988.

Karl Cogard: Introduction à la stylistique, Flammarion, - , 2001


Joëlle Gardes-Tamine: La grammaire, 2. Syntaxe, Armand Colin, Paris, 2006
Karel Sekvent – Dušan Šlosar: Jak užívat francouzská vlastní jména ve spisovné
češtině, Academia, Praha, 2002

Articles :
Marianne Lederer: Problèmes pratiques du traducteur, problèmes théoriques de la
traduction, tiré de Dialogues des cultures : interprétation, traduction, Ústav
translatologie, FF UK, Praha, 2006
Jean Darbelnet : « Traduction littérale ou traduction libre ? », tiré de :
http://id.erudit.org/iderudit/002478ar

Sitologie :

http://www.ilts.cz/cs/vsechno-­‐ma-­‐sve-­‐meze-­‐aneb-­‐o-­‐prelozitelnosti-­‐a-­‐
neprelozitelnosti/

http://www.uloz.to/1947548/geneze-a-recepce-literarniho-dila-pdf

129

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