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TRADUCTION
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Table des matières
Introduction 3
Lexique 19
Agencement 30
1. La transposition 31
2. La stylistique comparée des espèces 33
A. La prédominance du substantif en français 33
B. Le verbe et le film de l’action 35
C. L’étoffement 37
D. Les marques 39
3. La stylistique comparée des catégories 40
A. Le genre 40
B. Le nombre 42
C. La caractérisation 44
D. La notion et l’expression du temps 46
E. La voix 48
F. La modalité 50
G. L’aspect verbale 54
4. Les questions annexes 57
A. La syntagmatique 57
B. L’ellipse 59
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Introduction
1. Qu’est-ce que la traduction ?
La traduction c’est, faire passer un message d’un texte de départ, écrit dans une
langue, en le transférant dans une autre langue. Le message que veut transmettre le texte de
départ n’est pas toujours compréhensible ou accessible à tout le monde à cause des barrières
langagières. Ainsi, c’est au traducteur de transférer ce texte dans une autre langue pour que
plus de gens puissent le lire et comprendre.
C’est une profession parce que c’est un travail qui requiert une formation spécifique et
la maîtrise du domaine concerné.
C’est un art parce que c’est l’expression des idées et des sentiments sous forme de
sculpture, peinture, écriture, etc.
C’est un service parce qu’on offre ce travail aux autres pour un remboursement.
Donc, on peut dire que la traduction est une combinaison de tous les trois. Tout
simplement, c’est la transmission d’un message, la conversion des signes linguistiques de la
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langue de départ à la langue d’arrivée. En fait, c’est une discipline exacte, possédant ces
techniques et ces problèmes particuliers.
Définition de la traduction
Claude Tatilon, dans son ouvrage « Traduire : pour une pédagogie de la traduction »
définit la traduction : « Traduire, (…) c’est avant tout se mettre au service de ses futurs lecteurs
et fabriquer à leur intention un équivalent du texte de départ : soit, d’abord un texte qui livre
avec le moins distorsion possible, toute l’information contenue dans celui d’origine. Mais
traduire, c’est aussi produire un texte duquel il convient d’exiger trois autres qualités : qu’il
soit rendu naturellement en langue d’arrivée, qu’il soit intégré parfaitement à la culture
d’arrivée et qu’il parvienne, par une adroite manipulation de l‘écriture, à donner l’idée la plus
juste de l’originalité et des interventions stylistiques de l’auteur traduit. »
La traduction intralinguistique
La traduction inter-linguistique
La traduction intersémiotique
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Les différents types de la traduction
La traduction scolaire
La traduction professionnelle
La traduction de la recherche linguistique
Nature du texte à Le texte pourrait être une phrase On traduit un document complet
traduire de tout genre. On peut traduire un pour un public spécifique dans
seul mot, une phrase, une histoire un contexte spécifique.
ou un article de tout genre.
Sens de la On fait la traduction en deux sens On fait la traduction en un sens.
traduction
Le troisième rôle de la traduction c’est la comparaison des deux langues, ce qui permet de
bien ressentir le caractère et le comportement de chacune. Ici, ce qui compte, ce n’est pas le
sens de l’énoncé (la phrase), mais la façon dont procède une langue pour rendre ce sens.
Il semble donc que la traduction n’est ni pour comprendre, ni pour faire comprendre mais
pour observer le fonctionnement d’une langue par rapport à une autre, soit un procédé
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d’investigation. Elle permet d’éclaircir certains phénomènes qui, sans elle, resteraient ignorés.
À ce type, elle est une discipline auxiliaire de la linguistique.
Anglais Français
Keep to the right Priorité à gauche
No overtaking Défense de doubler
Slow, men at work Ralentir, travaux
Expressway ends Fin d’autoroute
Give way Cédez le passage
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Les qualités d’un bon traducteur
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o Atlas et cartes géographiques
Il incite à une sorte de paresse intellectuelle et il est erroné de croire qu’en traduction, le
dictionnaire a toujours le dernier mot !
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2. Les notions de base
1. La langue de départ (LD) est la langue source ou la langue d’origine, alors que la
langue d’arrivée (LA) est la langue cible, la langue vers laquelle on traduit le texte.
2. Pour faciliter le passage d’une langue à l’autre, il faut étudier trois aspects de la
langue : le lexique (le vocabulaire), l’agencement (la structure, la phrase), le
message (le sens à communiquer).
4. La signification est le sens d’un signe dans un contexte donné. Citation par F.D.
Saussure « La signe est l’union indissoluble d’un concept et sa forme linguistique,
écrite ou parlée ». La partie conceptuelle s’appelle le signifié et la partie
linguistique s’appelle le signifiant.
Pomme
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La langue est un ensemble de servitudes auxquelles nous sommes contraints de
nous soumettre. Par ex. les genres des noms, la conjugaison des verbes, l'accord des
mots entre eux. Mais il y a aussi des options : l’usage de l’imparfait du subjonctif
est devenu facultatif et représente donc une option.
7. La surtraduction :
Le français emploie souvent deux mots ou plus pour rendre ce que l'anglais exprime
assez souvent par un seul. Par ex. « mal à la tête » - « headache » ; « aller chercher
- to fetch », « to pick up », « to bring » ; « mettre à la poste » - « to post ». Si on
traduit en utilisant plus de mots que nécessaires, en explicitant ce qui est implicite,
c’est la surtraduction. La surtraduction consiste essentiellement à avoir deux
unités où il n’y en a qu’une.
8. La sous-traduction :
Quand le traducteur omet d’introduire des explicitations nécessaires pour rendre le
sens, c’est la sous-traduction.
9. Les niveaux de langue :
Dans toute la mesure du possible, le traducteur doit garder la tonalité du texte qu'il
traduit. Pour ce faire, il doit dégager les éléments qui constituent cette tonalité par
rapport à tout un ensemble de caractères stylistiques qui sont les niveaux de langue.
On peut faire une distinction des niveaux sur deux axes :
C’est précisément faute d’apprécier correctement les niveaux de langue que les
étrangers commettent souvent des erreurs, tutoyant un inconnu ou employant
devant un supérieur des formules qui ne conviennent qu’un inférieur.
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Que traduire ?
« Puisqu’on traduit tous les autres mots, et particulièrement les noms communs, il n’y
a aucune raison pour qu’on ne traduise pas aussi les noms propres, qui sont du même langage
et particulièrement du même texte. La raison, le bon sens, le goût, l’harmonie, l’homogénéité,
la tenue du discours demandent que dans un texte français, tout le parler, tout le discours, tout
le langage soient français, soit du langage français. »
Il n’y a pas de règles pour traduire les noms propres, les noms géographiques, les titres,
les mesures, etc. mais voici quelques conseils :
Le nom et le titre
Un prénom – Il est bien sûr possible de traduire les prénoms lorsqu’il existe un
équivalent exact en français. Par exemple : Peter – Pierre ; John – Jean.
Toutefois, l’orthographe n’est pas toujours la même en français même si on prononce
le mot de même manière. Par exemple : Penelope – Pénélope ; Jack – Jacques.
Les noms de famille – Ils ne se traduisent bien sûr pas dans la majorité des cas. On peut
pourtant noter les exceptions suivantes.
Les noms très courants comme, Smith, qui sont parfois employés de façon générique.
The Smiths – Les Durand.
Les titres – Il est très artificiel de faire suivre un titre français tel que « Monsieur » de
nom de famille anglais, il vaut mieux, dans la plupart des cas, garder le titre anglais.
Les villes, les rivières, les lieux publics… Il faut normalement respecter l’usage et ne
traduire que lorsqu’il existe un équivalent en français. Par exemple : La rivière Tamise –
Thames ; mais, La Seine – Seine, Londres – London.
Il ne faut pas traduire les noms des rues. Par exemple : la rue Pedder - Pedder Road.
Il est possible de traduire sans transposer lorsque les mesures équivalentes existent en
français. Mais il est très souvent préférable de convertir. Par exemple : « We walk 5-6 miles a
day. » - « On marche environ 8 kms par jour. » ; « His height is 5’3’’ ». – « Il mesure 1m59. »
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3. Unités, Plans et Techniques
A. Les unités de traduction
La recherche des unités sur lesquelles on doit opérer est l’une des démarches
essentielles de toute science, et souvent la plus controversée. Par exemple, en traduisant, si on
prend « le mot » comme une unité, on constate que dans les principales revues de linguistique,
rien n’est moins défini que la notion de mot.
Le mot donc ne serait pas une unité satisfaisante. Un énoncé se divise en mots séparés
par des espaces blancs et on retrouve dans les dictionnaires les éléments ainsi délimités.
Donc, pour un traducteur, il faut une unité qui ne soit pas exclusivement formelle
puisqu’il ne travaille sur la forme qu’aux deux extrémités de son raisonnement. Dans ces
conditions, l’unité à dégager est l’unité de pensée, conformément au principe que le traducteur
doit traduire des idées et des sentiments et non des mots.
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Les unités prosodiques
Les unités prosodiques sont celles dont les éléments participent à une même
intonation. Par exemple : eh bien ; ça alors ; dis donc
L’indentification des unités de traduction repose aussi sur le degré de cohésion des
éléments en présence. C’est un critère variable et les catégories établies suivantes sont surtout
les points de repère entre lesquels il faut s’attendre à trouver des cas intermédiaires difficiles à
classer.
Aux unités réduites à un seul mot, on oppose les groupes unifiés formés de deux ou
plusieurs mots offrant le maximum de cohésion. Dans cette catégorie entrent les expressions
qu’on appelle les idiotismes. L’unité de sens est très nette et elle s’appuie souvent sur une
particularité syntaxique telle que l’omission de l’article devant le nom. Par exemple :
« l’échapper belle » – « to have a narrow escape » ; « faire fausse route » – « to go astray ».
Les alliances de mots où le degré de cohésion est moindre, mais dont les thèmes sont
uniques par une certaine affinité. On pourrait les appeler groupements par affinité.
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a) Les locutions d’intensité
o Centrées sur un nom Par exemple : Un hiver rigoureux – a severe winter ; Un
refus catégorique – a flat denial ; Une connaissance approfondie – a thorough
knowledge
o Centrées sur un adjectif, un participe passé ou un verbe. Par exemple : Sourd
comme un pot – stone deaf ; Grièvement blessé – seriously injured ; S’ennuyer
à mourir – to be bored to death
Dans les locutions verbales un verbe suivi d’un nom (ex. faire une promenade) est en
principe l’équivalent d’un verbe simple (ex. se promener) de la même famille que le nom. Par
exemple : Faire une promenade = se promener (to take a walk) ; Remettre sa démission =
démissionner (to tender one’s resignation) ; Faire la cuisine = cuisiner (to cook)
Les locutions adjectivales constituent des unités, comme le montre le fait qu’elles se
rendent en anglais par un mot simple. Par exemple : à plusieurs reprises – repeatedly ; d’un air
de reproche – reproachfully ; à juste titre – deservedly ; Capitulation sans condition –
unconditional surrender
Les groupements existes déjà dans les deux langues mais ne sont jamais traduits
littéralement. L’anglais a une façon de renforcer un adjectif. Par exemple : « He was good and
mad » – « Il était furieux. » ; « Drink your coffee while it is nice and hot. » – « Buvez votre
café pendant qu’il est chaud. »
Certains adjectifs ont même un autre adjectif comme intensificateur. Par exemple : stark
mad – complètement fou ; dripping wet – ruisselant ; strak naked – nu comme un ver
Beaucoup d’unités sont formées d’un nom et d’un adjectif, sans qu’il y ait cette fois
intensification de la qualité exprimée par le nom. Par exemple : sa bonne volonté – his
willingness ; du fer blanc – tin ; la vitesse acquise – momentum.
La distinction faite entre groupes unifiés et groupements par affinité n’excluent pas leur
combinaison en unités complexes. Par exemple : bonne volonté + faire preuve de = faire preuve
de bonne volonté, qu’on traduit simplement à l’occasion par « to be co-operative. »
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B. Les plans de la stylistique externe
Le plan du lexique
Même les mots qui ne souffrent pas de ressemblances présentent des différences d’aire
sémantique auxquelles le traducteur doit prendre garde. Par exemple : ‘street’ peut signifier ‘la
chaussée’, ainsi, « Do not walk in the street » - « Ne marchez pas sur la chaussé »
Le plan de l’agencement
Le deuxième plan, c’est le plan de l’agencement qui insiste sur les faits de structure. La
fonction, la valeur des unités de traductions est conditionnée à chaque instant du déroulement
des énoncés par des marques particulières, par des variations de forme (morphologie – sens
des mots) et par un certain ordre (syntaxe). Par exemple : Tu viens ce samedi ? ; Tu viens de
couper tes cheveux, je vais.
Le plan du message
Enfin, on arrive au troisième plan qui est celui du message. C’est le cadre global dans lequel
l’énoncé s’insère et se déroule jusqu’à sa conclusion. Le message est individuel. Du message
relèvent les éclairages particuliers (tonalités), le choix des niveaux, l’ordonnance des
paragraphes et des charnières (connecteurs, liens, etc.) qui en ponctuent le déroulement. Le
message baigne tout entier dans la métalinguistique (langage pour décrire le langage) et il est
le reflet individuel des situations, qui sont des phénomènes extralinguistiques (ex. les sous-
entendus). Il y a donc pour nous, dans l’exploration du texte, des faits qui ne s’expliquent pas
par des considérations d’ordre lexical ou syntaxique mais par une réalité plus haute, celle du
contexte.
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C. Les procédés techniques de la traduction
Le traducteur rapproche les deux systèmes linguistiques (l’anglais et le français), dont l’un
est exprimé et figé, l’autre est encore potentiel et adaptable. Le traducteur a devant ses yeux un
point de départ et élabore dans son esprit un point d’arrivée. Il explore tout d’abord son texte,
évalue le contenu descriptif, reconstitue la situation qui informe le message, pèse et évalue les
effets stylistiques et enfin arrive à une bonne solution. Pour y arriver, il y a deux directions
dans lesquelles il peut s’engager : la traduction directe ou littérale et la traduction oblique. Il
fait recours donc à des procédés techniques de traductions suivants. Les trois premiers sont
directs et les autres sont obliques.
a) L’emprunt
C’est le plus simple de tous les procédés de traduction qui est utilisé pour introduire une
couleur locale en utilisant les termes étrangers. Les emprunts entrent dans une langue par le
canal de la traduction. Par exemple, le jeu « cricket » est appelé « cricket » en français ; ainsi
que le mot « rendez-vous » est utilisé même en anglais. Il faut se prémunir soigneusement
contre les faux amis qui peuvent être les emprunts sémantiques.
b) Le calque
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Mais si, une fois la traduction directe est reconnue inacceptable par le traducteur, il faut
recourir à la traduction oblique.
d) La transposition
Ce procédé consiste à remplacer une partie du discours par une autre, sans changer le
message. On peut distinguer deux espèces de transposition :
e) La modulation
C’est une variation dans le message, obtenu en changeant de point de vue, de la perspective.
Elle se justifie quand on s’aperçoit que la traduction littérale ou même transposée aboutit à un
énoncé grammaticalement correct mais qui se heurte au génie de la LA. Par exemple : « The
time when… » doit être traduit obligatoirement en « le moment où… » ; « Comment allez-
vous ? » - « How are you ? »
f) L’équivalence
C’est quand les deux langues en question rendent comptent d’une même situation, en
mettant en œuvre des moyens stylistiques et structuraux entièrement différents. Il arrive
souvent, surtout en cas des expressions idiomatiques, qu’il y existe une autre expression
idiomatique ayant le même sens dans la langue d’arrivée. On ne traduit alors pas l’expression
idiomatique telle quelle mais on utilise l’autre pour communiquer le sens. Par exemple, il existe
un équivalent pour l’expression « faire les quatre cents coups ». Cette expression se traduit en
anglais comme « paint the town red ». Donc on ne la traduit pas comme « to make four hundred
bangs » mais on utilise l’autre expression du même sens.
g) L’adaptation
Il s’applique à des cas où la situation à laquelle le message se refait n’existe pas dans la LA
et doit être créé par rapport à une autre situation que l’on juge équivalente. Donc on doit
chercher une notion parallèle, de même valeur ou importance, dans la langue d’arrivée. C’est
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donc une équivalence de situation. Par exemple « la langue de Molière » devient « language
of Shakespeare » en anglais, ce qui est plus compréhensible culturellement pour le public
anglophone.
Ces sept procédés s’appliquent également aux trois parties du texte : le lexique,
l’agencement et le message.
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Lexique
1. Le plan du réel et le plan de l’entendement
La représentation linguistique peut se faire sur le plan du réel, à l’aide de mots images,
soit sur celui de l’entendement, à l’aide de mots signes. Le plan de l’entendement est un
niveau d’abstraction auquel l’esprit s’élève pour considérer la réalité sous un angle plus
général.
D’une façon générale les mots français se situent à un niveau d’abstraction supérieur à
celui des mots anglais correspondants. Ils s’embarrassent moins de détails de la réalité. Des
termes comme « dress rehearsal » ; « way station » ; « unveil » (a statue) ; « unseat » (a
member of Parliament) sont plus imagés que leurs équivalents français : « répétition
générale » ; « arrêt intermédiaire » ; « inaugurer » ; « invalider ».
On peut considérer que très souvent, le mot français sert de dénominateur commun à
des séries de synonymes anglais dont le terme générique fait défaut. C’est ainsi que l’anglais
ne peut exprimer le concept de promenade. Il peut seulement en désigner les différentes sortes.
Par exemple : « à pied » - « walk » ; « à cheval » ou « à bicyclette » ; « en voiture » - « ride » ;
« en bateau » - « sail ».
Sans doute, « here » traduit « ici » mais très souvent l’anglais ne s’en contente pas. Il
veut exprimer l’opposition entre « ici » et l’endroit auquel « ici » s’oppose, d’où les « up
here » ; « down here » ; « in here » qui déroute le français parce qu’il n’a pas l’habitude
d’évoquer ainsi le réel.
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Le mot « coup » est très commode parce qu’il peut s’appliquer à quantité de
phénomènes dont il exprime ce qu’ils ont de commun : une impression de choc. « shot » (de
feu) ; « kick » (de pied) ; « clap » (de tonnerre) ; « gust » (de vent), etc.
Dans certains cas, très rares, c’est le français qui est le plus concret. La traduction de
« sir » par exemple, dépend de chaque cas particulier. Par exemple : un soldat à son officier
supérieur dira « mon capitaine » ; un écolier à son professeur dira « monsieur » ; un employé à
son directeur dira « monsieur le Directeur ».
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2. Les valeurs sémantiques
a) L’extension de valeur
Les dictionnaires donnent le sens des mots mais ils ne caractérisent pas les différences de
sens. Une erreur de traduction provient parfois de ce que le traducteur n’a pas perçu, l’écart
entre deux termes qui paraissent, de prime abord, interchangeables.
Les différences d’extension entre les mots de deux langues données constituent sans doute
la distinction lexicologique la plus élémentaire. Il n’y a en fait aucune raison pour que deux
équivalents aient la même extension, ou si l’on préfère, pour qu’ils recouvrent la même aire
sémantique.
« Skin » c’est « la peau » mais « la peau » n’est pas nécessairement « skin », car la peau ou
le cuir de certains animaux (vache, éléphants, etc.) se dit « hide ». De même, « carte » paraît
avoir plus d’extension que « map » parce qu’il correspond aussi à « chart » (carte marine), mais
« map » traduit également « plan de ville ». Les deux mots ont peut-être autant d’extension
l’un que l’autre, mais les aires sémantiques ne coïncident pas.
Il arrive qu’une des deux langues possède deux synonymes dont l’un est technique et l’autre
l’usage courant, alors que l’autre langue ne dispose que d’un terme, qui s’emploie par
conséquent dans le langage technique et dans la langue usuelle. Par exemple : « private » -
« simple soldat » et « soldat de 2e classe » ; « compass » - « boussole » et « compas » ;
« brush » - « pinceau » et « brosse ».
Des adjectifs très courants peuvent prendre un sens technique. Ils sont également
antéposés et forment avec le nom qu’ils qualifient une unité de traduction. Par exemple : « les
grands lignes » - « the main lines » (railway) / « outline » ; « le grand film » - « feature » ; « le
beau-père » - « the father-in-law » / « the step-father ».
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Certains mots, en vieillissant, perdent leur sens propre et garde leur sens figuré. Les
dictionnaires ne marquent pas toujours les étapes de cette évolution.
Rien n’indique à première vue que « dwell », « delve » et « shun » n’ont plus en anglais
que le sens figuré et qu’au sens propre, il faut dire « live », « dig » et « avoid ». « Motherly »
veut bien dire « maternel » mais seulement au sens figuré, tandis que « maternal » peut avoir
le sens propre et le sens figuré.
Mais la plupart des mots ont tantôt le sens intellectuel et tantôt le sens affectif. Par
exemple : « sauter » - « to jump » (sens intellectuel) / « to leap » (sens affectif) ; « pleurer » -
« to cry » (sens intellectuel) / « to weep » (sens affectif).
e) Les lacunes
Soit parce que les choses n’existent pas ou ne sont pas reconnues dans l’une des deux
civilisations, soit elles existent dans les deux mais une langue éprouve le besoin de les nommer
et l’autre la passe sous silence. On peut constater que c’est un indice du peu d’importance que
présente pour le groupe linguistique en question, cette chose qui n’a pas de nom. Par exemple :
« mie » peut être traduit en « soft part of the bread », tandis que « croûte » est « crust of the
bread » ; mais en français, « crumb » signifie « la miette ».
En anglais les noms prennent le suffixe « ness » pour former les adjectifs et le suffixe « ly »
pour former les adverbes. Le français est moins souple et doit utiliser souvent les locutions
adverbiales. Par exemple : « concisely » - « avec concision » ; « shortly » - « bientôt / en brève
échéance ».
Les faux amis sont des mots qui se correspondent d’une langue à l’autre par l’étymologie
et par la forme, mais qui ayant évolué au sein de deux langues et, partant, de deux civilisations
différentes ont pris des sens différents.
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L’aspect sémantique
Les faux amis se distinguent par des différences de sens. Par exemple : « actuel » -
« present » ; « actual » - « réel » ; « éventuellement » - « if need be » ; « eventually » - « par la
suite ».
L’aspect stylistique
Les faux amis ont à peu près le même sens mais sont séparés par des différences d’ordre
stylistique, c’est-à-dire se rapportant à des valeurs intellectuelles ou affectives ou à l’évocation
de milieux différents. Par exemple : « maternel » - « maternal » (sens intellectuel) ;
« maternel » - « motherly » (sens affectif) ; « rural » - « rural » (sens intellectuel) ; « de
campagne » - « rural » (sens affectif)
Ce sont des faux amis de structure où le sens varie selon le changement dans la structure.
« It is time-consuming. » - « Cela prend beaucoup de temps. » ; « Il is a full-time job. » (au
figuré) – « Cela prend tout votre temps. »
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3. Les aspects lexicaux
L’aspect est une notion grammaticale afférente au verbe. Dans les langues occidentales,
le verbe peut aussi avoir un aspect et que le traducteur doit en tenir compte. L’opposition entre
« dormir » et « s’endormir » ou « porter » et « mettre » (sur soi) est une différence d’aspect.
a) L’aspect duratif
L’aspect duratif indique que l’action se prolonge. Par exemple. « voir un film » ; « être
assis ».
b) L’aspect ponctuel
c) L’aspect inchoatif
L’aspect inchoatif marque le début de l’action, exclut donc la durée et s’oppose autant que
l’aspect ponctuel à l’aspect duratif. « Monter à cheval » est inchoatif au sens de « se mettre en
selle » et duratif quand il désigne l’action « d’aller à cheval ».
Le passé simple et le passé composé prennent l’aspect inchoatif ou terminatif alors que
l’imparfait est duratif.
Une des ressources de l’anglais pour marquer l’inchoatif et pour le distinguer du duratif,
c’es l’adjonction d’une particule telle que « off » ou « away ». Par exemple : « to dose off » ;
« to fly away ».
d) L’aspect itératif
L’aspect itératif c’est quand l’action se répète à une cadence très rapide. Par exemple :
« pilonner » - « to pound » ; « marteler » - « to hammer » ; « cogner » - « to bang ».
e) L’aspect graduel
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L’aspect graduel évoque la durée ou la répétition accompagnée d’une transformation. Par
exemple : « to fade away » - « disparaître » ; « s’évaporer » - « to evaporate ».
L’aspect habituel ou chronique marque une tendance, une disposition habituelle, sans que
la répétition de l’action envisagée atteigne la fréquence de l’aspect itératif. Par exemple :
« famélique » est habituel ou chronique mais « affamé » est ponctuel, même si les deux
correspondent à « starving » qui est ponctuel.
L’aspect terminatif ou perfectif indique que l’action est achevée. L’anglais utilise souvent
les postes positions comme « out » pour rendre cet aspect.
Le français par contre, préfère procéder par l’implicitation. Celui qui traduit du français à
l’anglais doit donc s’assurer qu’il rend suffisamment explicite ce que le français sous-entend.
Par exemple : « souffler une bougie » - « blow out a candle » ; « vendre tout ce qu’on a » -
« sell out ».
Il arrive aussi que la particule remplace le complément nominal du verbe. Par exemple :
« He fell in. » - « Il est tombé dans l’eau ». ; « to wash up » - « faire la vaisselle » ; « He passed
away » - « Il est décédé. » ; « He died. » - « He died ».
h) L’aspect collectif
L’aspect collectif est à l’espace ce que l’aspect itératif est au temps. Il peut s’exprimer en
anglais au moyen de suffixe. Par exemple : « stonework » - « la maçonnerie » ; « paint work »
- « la peinture ».
i) L’aspect statique
L’aspect statique caractérise les verbes de mouvement quand ils prennent un sens où le
mouvement est figé. Par exemple : « Cette montagne s’élève à 200m. » L’anglais fournit ici un
équivalent exact. « This mountain rises to 6000 feet. ».
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Mais dans la phrase « Le paysage disparaissait derrière la brume. », « disparaissait » verbe
d’action à l’aspect statique, ne trouve pas son équivalent en « disappear » qui reste dynamique,
on dira donc « The landscape was veiled in mist. »
j) L’aspect vectoriel
L’aspect vectoriel est celui des mots ayant une double orientation déterminée, à l’encontre
des mots ambivalents qui comportent une double orientation. Par exemple : « à mi-pente »
(ambivalent) – « half way up » / « half way down » (vectoriel) ; « passer » (ambivalent) –
« dépasser, doubler / croiser » (vectoriel).
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B. Les aspects affectifs
L’aspect intensif ou argumentatif relève les mots qui représentent une action, une chose,
ou une qualité portée à un haut degré d’intensité. Il y a de la violence dans « to hurl », « to
smash », etc. Si le mot de force égale n’existe pas en français, il ne faut pas hésiter à ajouter
l’adjectif ou la locution adverbiale.
Cet aspect s’oppose à l’aspect intensif. Par exemple : « to tug » - « tirer doucement » ; « to
nibble » - « manger au bout des lèvres »
c) L’aspect perfectionniste
d) L’aspect honorifique
On touche ici à la métalinguistique. La traduction littérale est le plus souvent exclu. Par
exemple : « Monsieur le Directeur » - « Sir » ; « Madame votre mère » - « your mother ».
L’aspect est une réalité lexicale qui intervient la traduction. Il faut donc l’identifier, qu’il
soit implicite ou explicite, puis essayer de le rendre en ayant recours à l’un des trois moyens
suivants.
Par un mot simple dont le sens implique l’aspect en question. Par exemple : « to crash »
- « s’écraser »
Par une locution ou périphrase qui explicite l’aspect. Par exemple : « to sprawl » -
« s’étaler largement »
Par compensation, en rétablissant la nuance sur un autre point du texte.
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4. Lexique et mémoire
a) Les associations mémorielles
Les mots dans la traduction doivent être considérés non seulement individuellement, mais
encore, et surtout dans leurs associations. Celles-ci sont de deux sortes : les associations
syntagmatiques et les associations mémorielles. Les premières regroupent les mots en
syntagme dans la chaîne du discours et les secondes associent dans la mémoire, en dehors du
contexte.
Une série de termes parallèles est formée de mots qui ne sont ni antonymes ni synonymes
mais qui représentent les aspects particuliers d’une idée ou d’une chose générale. Les mots qui
la composent sont sur le même plan. Par exemple : « chaise » et « siège » ; « froid » et
« frais » ; « tiède » et « chaud »
b) La modulation lexicale
La modulation est le thème pour désigner un certain nombre de variations qui deviennent
nécessaires quand le passage de la LD à la LA ne peut se faire directement. Ces variations
tiennent à un changement de point de vue. Celles-ci représentent la même réalité sous un jour
différent.
La modulation utilise essentiellement les associations des mots et celles-ci peuvent être très
nombreuses. Elles forment autour de chaque mot un champ associatif que le traducteur a intérêt
à explorer et qui lui permet de tourner la difficulté lorsque la traduction directe se refuse à lui.
Types de modulation :
L’abstrait et le concret
o Le dernier étage – the top floor
o Un film en exclusivité – a first-run movie
Le moyen et le résultat
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o Firewood – le bois de chauffage
o Vacuun bottle – la bouteille isolante
La partie pour le tout
o Le livre de classe – school book
o Envoyer un mot – send a line
Une partie pour une autre
o Keyhole – le trou de serrure
o Offhand – au pied levé
Le renversement du point de vue
o Retaining wall – un mur de soutènement
o Draft beer – la bière sous pression
Les intervalles et les limites (ou la durée et la date, la distance et la destination)
o Three flights of stairs – trois étages
o How long ? – Depuis quand ?
La modulation sensorielle
o La couleur
- Goldfish - les poissons rouges
o Le son et le mouvement
- The rattle of a cab – le roulement d’un fiarce
o Le toucher et le poids
- The intangibles – les impondérables
La forme, l’aspect, l’usage
o A high chair – une chaise d’enfant
o Le papier peint – wall paper
La modulation géographique
o La lanterne vénitienne – Chinese lantern (BR) ; Japanese lantern (US)
o L’encre de Chine – India ink
Le changement de comparaison ou de symbole
o De la première page à la dernière – from cover to cover
o D’une mer à l’autre – from coast to coast
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Agencement
L’agencement c’est l’actualisation du lexique. C’est la mise en œuvre du lexique, le
long de la chaîne du temps.
Les espèces
Les espèces sont les parties du discours. Le nom, le pronom, et le verbe sont les espèces
principales. L’adjectif et l’adverbe sont les espèces adjointes ainsi que la préposition et la
conjonction sont les espèces de relation.
Les catégories
Les catégories, c’est le genre dans le cas du nom, de l’adjectif et du pronom et c’est le
nombre dans le cas de tous les espèces variables.
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1. La transposition
Il faut d’abord reconnaître implicitement que dans le rapprochement de deux langues, les
mêmes valeurs sémantiques peuvent se cacher sous des espèces différentes. On se souvient en
effet que la transposition est un procédé qui consiste à remplacer une partie du discours par une
autre sans changer le sens du message. Par exemple : « He almost fell. » - « Il a failli tomber. »
En traitant les espèces, on note à chaque instant des transpositions. C’est le passage le plus
fréquent auquel le traducteur doit faire face.
L’adverbe et le verbe
o Situation is still critical – La situation reste critique.
o He merely nodded. – Il se contenta de faire oui de la tête.
o Since 1995 our foreign trade has improved steadily. – Depuis 1995, notre
commerce extérieur n’a pas cessé d’augmenter.
Le verbe et le nom
o Before he comes back – Avant son retour
o When the Parliament reconvenes. – à la rentrée du parlement
o The French have really pioneered luxury living. – Les Français étaient vraiment
les premiers à mener une vie de luxe.
Le nom et le participe passé
o With an abundance of… – Bien pourvu de…
o With the help of … - Aidé admirablement par …
o With the loss of – Privé de…
Le verbe et la préposition
o Reports reaching here indicate that … - Selon les informations reçues …
o Il monta l’escalier. – He went up the stairs.
Le nom et l’adverbe
o Il a dit du bien de vous. – He spoke well of you.
o Les gens se figurent que … - Popularly believed that …
L’adjectif et le nom
o His sources are annoyingly anonymous. – L’anonymat de ses sources est
agaçant.
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o In the early XXth century… - Au début du XXe siècle.
L’adverbe et l’adjectif
o Le prix d’achat sera remboursé intégralement. – The full purchase price shall be
refunded.
o The evening was oppressively warm. – La soirée était d’une chaleur accablante.
L’adjectif et le verbe
o The proper authority to issue this document is the bank. – Il incombe à la banque
d’établir ce document.
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2. La stylistique comparée des espèces
Le français traduit des formes, des états arrêtés, et présente les événements comme des
substances.
Le français a résisté au cours de son histoire à la formation de certain dérivé de nom. Par
exemple : « poster » - « mettre à la poste » ; « tester » - « faire subir un test ».
L’anglais n’a pas se scrupule et donc un bon nombre des verbes anglais se traduisent en
français par les locutions verbales. Par exemple : « to collide » - « entrer en collision » ; « to
review » - « passer en revue » ; « to surface » - « remonter à la surface » ; « to tabulate » -
« mettre sous forme de tableau ».
Il arrive souvent que le verbe anglais subordonné se rend plus naturellement en français par
un substantif. Par exemple : « People cheered as the troops marched by. » - « Les gens ont
applaudi sur le passage des troupes. » ; « The natives opened out as he came up. » - « Les
indigènes s’écartèrent à son approche. »
De même, l’adjectif anglais se rend souvent par une locution adjectivale, construite autour
d’un nom. Par exemple : « a hopeless undertaking » - « une entreprise sans espoir » ; « an
orderly withdrawal » - « une retraite en bonne ordre ».
c) La locution adverbiale
La locution adverbiale est une caractéristique du français par rapport à l’anglais. Par
exemple : « gruffly » - « d’une manière bourrue » ; « movingly » - « en termes émus ».
Le substantif français peut également jouer le rôle de qualificatif. Plus proche du réel,
l’anglais préfère l’adjectif ou le participe passé. Par exemple : « The French prevented from
advancing by their insufficient force. » - « Leur infériorité numérique a arrêté la progression
des Français. » ; « In reporting the strenghthened seventh fleet patrols yesterday, Nationalist
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sources said … » - « En annonçant hier, le renforcement des patrouilles de la septième escadre,
on déclarait dans les milieux nationalistes … ».
e) La locution prépositive
La préposition anglaise aboutit souvent en français à une locution prépositive, qui pourrait
être construite autour d’un nom. Par exemple : « for Germany » - « à destination de
l’Allemagne » ; « within » - « à l’intérieur de ».
f) Le démonstratif « this »
Le français a une répugnance à employer « ceci » et « cela » pour renvoyer à une phrase
précédente aboutit à l’introduction de substantifs qui précisent de quoi il s’agit et varient avec
chaque contexte. Par exemple : « This does not surprise me. » - « Cette attitude ne me surprend
pas. » ; « This proved very helpful. » - « Cette mesure (cette initiative, cette démarche, …) a
grandement facilité les choses.
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B. Le verbe et le film de l’action
a) Le chassé-croisé
Le résultat est marqué en anglais par la particule, alors que le verbe français indique le
résultat. La particule occupe la même place dans la phrase que la locution adverbiale en français
pour indiquer la modalité de l’action. Le chassé-croisé apparaît clairement dans le tableau
suivant :
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The horsemen rode into the courtyard. – Les cavaliers sont entrés dans la cour.
They drove onto the scene of the accident. – Ils sont arrivés à l’endroit de l’accident.
Prise hors contexte la phrase français en dit moins que la phrase anglaise sur la situation
dont elles ont à rendre compte. Mais il serait contraire au génie de la langue française d’entrer
dans ce genre de détail, puisqu’elle préfère le plan de l’entendement. Le chassé-croisé
représente une différence de comportement entre deux langues.
b) La transposition inverse
Même si le substantif joue un rôle prépondérant en français, le rôle du verbe reste quand
même très important et il y a quelques noms anglais qui ne peuvent se rendre en français que
par des verbes et qui donnent lieu aux transpositions inverses.
Dans le cas où il n’existe pas d’équivalent en français. Par exemple : « The West German
demands for full equality status stand little chanse of early Allied acceptance. » - « Les
revendications de la République Fédérale en matière d’égalité des droits ont peu de chance
d’être acceptées par les Alliés dans un avenir immédiat. » ; « With Mr. Eden’s disclosure that
… » - « Quand M. Eden a révélé que … »
Si le substantif virtuel en anglais qui se place sur le plan de l’entendement, c’est le français
qui actualise au moyen d’un verbe. Par exemple : « He was safe from recognition. » - « Il ne
risquait pas d’être reconnu. » ; « He founs himself constantly accused of concealment. » - « Il
se vit continuellement accusé de ne pas dire toute la vérité. »
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C. L’étoffement
C’est le renforcement d’un mot qui ne suffit pas à lui-même et qui a besoin d’être épaulé
par d’autres, surtout dans le domaine des prépositions. Quand on utilise plusieurs mots pour
compenser la faiblesse des prépositions françaises, c’est l’étoffement.
Les particuliers ont une belle autonomie en anglais qu’il leur est possible de fonctionner
sans verbe. Par exemple :
« By Jove ! He had to hurry if he was going to catch the train home. Over the gate,
across the field, over the stile, into the lane, swinging alons in the drifting rain and dusk. »
« Diable ! Il lui fallait se dépêcher s’il voulait prendre le train pour rentrer chez lui. Il
passa par-dessus la barrière, traversa le champ, enjamba l’échalier et s’engagea dans leur
chemin, avançant d’un bon pas, sous la pluie que poussait le vent, tandis que la nuit tombait. »
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b) L’étoffement des pronoms démonstratifs par un nom
« Ceci » et « cela » ne satisfont pas le besoin de clarté et donc il faut identifier les
démonstratifs anglais dans le cadre du contexte et les rendre pour des noms qui rappellent
clairement ce dont il est question.
Par exemple : « This has radically changed the situation. » - « Cette initiative a changé la
situation (complètement). » ; « That happened in a span of few months. » - « Ce phénomène
n’avait demandé que quelques mois. » ; « He insists that this must not happen. » - « Il est
absolument opposé à la réalisation de ce projet. »
On fait l’étoffement des conjonctions pour les raisons de structure et les raisons d’ordre
psychologique où intervient le souci de clarté chez le français. Une conjonction en français ne
suit jamais une préposition.
Par exemple : « I came back to where I had heard the voice. » - « Je suis revenu à l’endroit
où j’avais entendu la voix. » ; « Il depends on when you have to go. » - « Cette décision dépend
de la date de votre départ. » ; « This is the story how a man rose to fame. » - « C’est l’histoire
de la façon dont un homme est devenu célèbre. »
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D. Les marques
Les marques indiquent les espèces. Ce sont les articles et les adjectifs démonstratifs et
possessifs pour les noms, et les pronoms personnels pour les verbes.
Le français, langue de l’entendement, est logique avec lui-même quand il emploie l’article
défini toutes les fois que les choses ou les personnes représentent pour lui une catégorie ou un
concept. L’anglais, qui serre le réel de plus près, préfère l’article indéfini pour présenter les
objets indéterminés, qu’il n’éprouve par le besoin de conceptualiser. Par exemple : « He has a
taste for antique furniture. » - « Il a le goût des meubles anciens. » ; « Il a fait dix kilomètres le
ventre vide. » - « He walked seven miles on an empty stomach. »
L’équivalence entre le possessif anglais et l’article français est du même ordre. Par
exemple : « He had his arm in a sling. » - « Il avait le bras en écharpe. » ; « He reads with a
pen in his hand. » - « Il lit la plume à la main. »
Du fait que l’article défini s’omet souvent en anglais, il prend une valeur particulière quand
il s’emploie. Parfois il correspond à l’article démonstratif en français. Par exemple : « C’est ce
musée que nous avons visité. » - « This is the museum that we visited. »
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3. La stylistique comparée des catégories
A. Le genre
En ce qui concerne les deux langues, il est essentiel de distinguer entre le genre naturel, par
exemple : « être mâle/femelle », et le genre grammatical, par exemple : « masculin, féminin,
neutre ; épicène ». L’anglais a presque perdu le genre grammatical tandis que le français est
dominé par ce genre.
Nous allons étudier quatre aspects de la catégorie du genre en anglais : les mots épicènes,
l’explicitation des pronoms, la personnification et les morphèmes féminines dans la dérivation.
a) Un mot épicène
Il s’agit d’un mot recouvrant une réalité aussi bien masculine que féminine. Par exemple :
« professeur » ; « auteur » ; « chef », etc en français ; « cousin » ; « friend » ; « doctor », etc.
en anglais.
c) La personnification
Les animaux sont neutres, s’ils ne font pas l’objet d’une affection particulière. Par contre,
pour les animaux domestiques, on leur donne volontiers un genre qui parfois surprend un
lecteur français. Par exemple : « He is a good boy » ; « She is a pretty girl » pour les chiens.
d) La dérivation
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L’introduction de morphème français permet dans une faible mesure à l’anglais de créer des
termes comme « confidente », « fiancée », etc.
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B. Le nombre
Bien que le pluriel et le singulier fonctionnent de façon semblable dans les deux langues, il
n’y a cependant pas de correspondance absolue.
L’anglais emploie au sens collectif des mots qui restent au singulier mais que le français ne
peut traduire que par un pluriel. Par exemple : « information » - « renseignements ». Mais pour
dire « un renseignement », l’anglais est obligé d’avoir recours à une tournure spéciale, dite le
singulatif « a piece of information. »
Certains collectifs anglais n’ont pas de singulatif. Le modèle existe d’ailleurs en français.
Par exemple : « la main-d’œuvre » - « labour » ; « applause » - « les applaudissements » ;
« tinned food » - « des conserves ».
Il arrive que l’anglais dispose à la fois d’un pluriel régulier et d’un collectif. Ce dernier n’a
pas d’équivalent en français, sauf dans quelques cas. Par exemple : « a novel » (singulier) –
« novels » (pluriel), « fiction » (collectif) ; « a ship » (singulier) – « ships » (pluriel),
« shipping » (collectif) ; « a case » (singulier) – « cases » (pluriel), « litigation » (collectif).
Il y a naturellement une nuance entre le pluriel et le collectif. Le premier évoque des objets
séparés alors que le second évoque des objets pris en masse.
Les mots anglais qui s’emploient régulièrement au pluriel et au singulier, mais dont le
singulier peut avoir le sens d’un pluriel, du moins dans un de leur sens. Par exemple : « glass »
- « des vitraux » ; « beauty care » - « des soins de beauté » ; « to take strong action » -
« prendre des mesures énergiques » ; « crowded with incident » - « riche en incidents »
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Le pluriel intensif existe dans les deux langues sans qu’il y ait nécessairement traduction
littérale, l’idée d’augmentation ou de diminution ayant d’autres moyens que le pluriel pour
s’exprimer. Par exemple : « Il y a des années de cela. » - « It happened years ago. » ; « Their
plane arrived hours late yesterday. » - « Leur avion est arrivé hier avec un retard
considérable. » ; « He has tons of money. » - « Il est immensément riche. »
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C. La caractérisation
Elle utilise essentiellement soit des adjectifs ou des locutions adjectivales soit des
adverbes ou des locutions adverbiales. Le français utilise aussi le substantif qualificatif.
L’anglais est plus riche que le français en adjectif et en adverbe. Grâce à ses structures, il
forme plus facilement des dérivés et il peut employer un nom comme adjectif. Il se sert des
qualificatifs comme adjectifs de relation. Les adjectifs se comportent comme des qualificatifs,
ils ne sont jamais antéposés. Dans le français courant l’adjectif de relation prend généralement
la forme d’une locution adjectivale. Par exemple : « medical students » - « les étudiants en
médecine » ; « a rural church » - « une église à la campagne ».
c) La caractérisation adverbiale
Dans certains cas le français ne peut traduire qu’en transposant. Par exemple : « He is
reportedly in Paris. » - « On dit qu’il est à Paris. ».
La division du travail entre les fonctions adjectivale et adverbiale varie d’ailleurs d’une
langue à l’autre. L’anglais emploie souvent une tournure où un adjectif modifie le substantif
d’une locution verbale. En français cette modification est introduite par un adverbe, ce qui
représente une transposition. Par exemple : « He does not speak good French. » - « Il ne parle
pas bien le français. » ; « He makes good money. » - « Il gagne bien sa vie. »
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d) Les degrés de comparaison
De plus, l’anglais met l’adjectif au comparatif alors que le français le laisse au positif.
Par exemple : « le bas du mur » - « the lower part of the wall » ; « tôt ou tard » - « sooner or
later » ; « un café bien fréquenté » - « a better class café ».
Sauf les cas de comparaison explicite, l’anglais a une certaine affinité pour le
comparatif et le superlatif relatif, tandis que la préférence du français va au positif et au
superlatif absolu.
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D. La notion et l’expression du temps
Si l’on met à part les formes progressive et emphatique, la liste des temps est à peu près
identique dans les deux langues, mais la répartition des tâches qui leurs sont confiées ne se fait
pas de la même façon. D’ailleurs, le fait même que l’anglais peut mettre n’importe quel temps
à la forme progressive révèle une orientation différente de la conjugaison anglaise.
a) Le futur
L’anglais et le français ont l’un et l’autre un futur ordinaire, par exemple « I shall do » -
« Je ferai », et un futur immédiat, par exemple « I am going to do » - « Je vais faire ». Il est
tentant de conclure que ces deux futurs se correspondent d’une langue à l’autre. En fait, ils ne
coïncident pas entièrement. Par exemple : « Vous ne m’avez pas entendu, je vais répéter. » -
« You did not hear me, I’ll repeat. »
Le français emploie obligatoirement le futur immédiat toutes les fois que l’action annoncée
va avoir lieu tout de suite. Mais l’anglais peut très bien utiliser les deux mais dans certains cas
cela indique en français que l’action n’a pas lieu tout de suite.
Par exemple : Un visiteur se présente chez un ami. Il n’est pas là. On lui dit : « Il n’est pas
là, mais je lui dirai que vous êtes venu. » ou « Entrez. Je vais lui dire que vous êtes là. » Dans
les deux cas, en anglais, on dira, « I will tell him. »
Le français préfère le présent au futur dans les avis où interviennent les considérations
juridiques. Par exemple : « La direction n’est pas responsable des objets perdus. » - « The
management will not be responsible for lost articles. »
b) Le passé
Quand il s’agit de marquer la succession des temps passés, le français est plus exigeant que
l’anglais, et certains passés anglais doivent se rendre par un plus-que-parfait. Par exemple :
« Il me demanda quand nous étions arrivés. » - « He asked me when we came. » ; « Je vous
avais dit que je vous préviendrai. » - « I told you I’d let you know. »
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passé comme si c’est le présent. Par exemple : « Un pas de plus et il roulait dans le précipice. »
- « One step more and he would have rolled into the valley. »
c) Le présent historique
L’usage du présent historique se fait afin de créer un effet d’immédiateté, pour donner
l’impression que la narration est en fait, une réalité. Si le présent historique se rencontre en
anglais, il y est d’un emploi moins fréquent qu’en français. Le traducteur devra donc en user
avec discrétion.
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E. La voix
La répartition entre les trois voix n’est pas la même dans les deux langues.
a) La voix pronominale
On aperçoit très vite que la vois pronominale est moins employée en anglais. Beaucoup de
verbes pronominaux français correspondent à l’autre langues à verbes actifs et passifs. Les
emplois de la voix pronominale peuvent se ranger en quatre catégories.
Dans la voix pronominale réfléchie, l’action retombe vraiment sur le sujet. Par exemple :
« Il s’est tué. » - « He killed himself. » ; « Servez-vous » - « Serve yourself. »
Dans la voix pronominale réciproque, le sujet désigne plusieurs êtres qui agissent chacun
les uns sur les autres. Par exemple : « Ils se rencontrent tous les soirs. » - « They meet each
other every evening. »
Dans la voix pronominale de l’habitude, l’action indique la façon dont les choses se passent.
Par exemple : « Le saumon se mange froid. » - « Salmon is eaten cold. » ; « Cet article se vend
bien cette année. » - « This article is selling well this year. »
Le français a une affinité pour la voix pronominale tandis que l’anglais a une affinité pour
la voix passive.
b) Le passif en anglais
Bon nombre de passifs anglais ne peuvent se rendre en français sans transposition. On peut
dire que du point de vue de la traduction les passifs anglais peuvent se diviser en trois groupes.
Ceux qui se traduisent par un verbe actif, dont le sujet sera souvent « on »
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Par exemple : « You are wanted on the phone. » - « On vous demande au téléphone. » ;
« He is not to be disturbed on any account. » - « Il ne faut pas le déranger sous aucun prétexte. »
Par exemple : « This is not done » - « Cela ne se fait pas » ; « He was nearly arrested. » -
« Il a bien failli se faire arrêter. »
Par exemple : « All these signs of rapprochement between Moslem world and the West are
viewed with satisfaction everywhere but in Isreal. » - « Toutes ces signes de rapprochement
enter l’Islam et l’Occident sont vus partout d’un bon oeil sauf dans l’Etat d’Israël. »
Il peut y arriver qu’un passif français correspond à un actif en anglais. Par exemple : « Only
a miracle saved him. » - « Il n’a été sauvé que par miracle. »
Elle s’explique aussi par une attitude de la langue vis-à-vis la réalité. Il y a une certaine
objectivité anglaise qui se plaît à constater un phénomène sans l’attribuer à une cause précise
ou qui ne mentionne la cause ou l’agent qu’accessoirement. Il y a une répugnance chez les
Anglo-saxons à formuler toute de suite un jugement ou même une opinion. L’anglais rapporte
tandis que le français interprète.
Par exemple : « In view of the above arguments the proposal to single out the submarine
for abolition is regarded as a subtle attempt at the disarmament of France. » - « La France
estime qu’on proposant la suppression de l’arme sous-marine à l’exclusion de toute autre, on
chercher à la désarmée par des voies détournées. »
Le français a toujours besoin d’un complément ou un sujet. Par exemple : « The future of
broadcasting cannot be foretold and all its developments will no doubt be seized upon and used
as eagerly for evil as for good. » - « On ne saurait prédire l’avenir de la radiodiffusion et
l’humanité exploitera sans doute toutes ses possibilités avec autant d’ardeur pour le bien que
pour le mal. »
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F. La modalité
La modalité indique l’attitude du sujet parlant à l’égard de son énoncé, suivant qu’il le
considère comme exprimant un fait, une supposition, une nécessité, etc. Elle varie d’une langue
à l’autre. Les auxiliaires de mode n’ont pas le même champ d’application en français et en
anglais. On étudie ce fait à travers plusieurs aspects.
Aujourd’hui « devoir » tend à exprimer surtout que normalement quelque chose aura lieu.
C’est un auxiliaire du futur. Par exemple : « Je dois le voir demain. » - « I am to see him
tomorrow. »
Les conditionnels présent et passé inclinent vers l’obligation morale. Par exemple : « Il
devrait s’en charger » - « He ought to take care of it. » ; « Vous auriez dû lui dire. » - « You
should have told him »
b) La possibilité
« Pouvoir » est ambigu, comme l’indique la phrase suivante. « Il peut venir » - « He can
come » ou « He may come »
Avec les verbes de perception « can » ne se traduit pas. Son passé « could » se rend alors
par l’imparfait. Par exemple : « I can hear him. » - « Je l’entends » ; « I could see the lights of
the city in the distance. » - « Je voyais au loin les lumières de la ville. » ; « I can clearly see
that such is not the case. » - « Je vois bien que tel n’est pas le cas. »
Il y a d’autres verbes avec lesquels l’idée de possibilité est implicite en français et explicite
en anglais. Par exemple : « You can never tell » - « On ne sait jamais. » ; « You can imagine
how glad he was. » - « Vous pensez comme il a été content. »
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Le conditionnel anglais n’a pas la faculté d’exprimer la possibilité sans auxiliaire modal.
Par exemple : « Serait-il déjà parti ? » - « Has he already left ? » ; « Seriez-vous son frère ? » -
« Are you his brother ? »
c) La probabilité
Le verbe « devoir » exprime aussi la probabilité, il se traduit alors par « must ». Par
exemple : « Nous devons être sur le bon chemin. » - « We must be on the right track. »
d) La certitude
Par exemple : « He must be home. » - « Il est sûrement chez lui. » ; « The two things must
be related. » - « Les deux choses sont nécessairement liées. »
e) La négation
Une nuance commune aux deux langues sépare « Je ne sais » de « Je ne sais pas » et « I
dare not » de « I do not dare ».
Par exemple : « A-t-il oublié ou a-t-il préféré s’abstenir ? On ne sait. » - « Did he forget or
did he prefer to keep quiet ? It is hard to say. »
f) Les dires
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stated the American refusal to recognize Communist China. » - « Le président Eisenhower
aurait réitéré le refus des États-Unis de reconnaître la Chine communiste. »
g) La permission
On retrouve ici « pouvoir » comme équivalent de « may ». Par exemple : « Vous pouvez
partir. » - « You may go. » ; « May I use your phone ? » - « Puis-je téléphoner ? »
h) L’impératif
L’infinitif anglais ne peut prendre la valeur d’un impératif. Dans la langue des directives et
des avis, où cet emploi de l’infinitif français est le plus fréquent, l’anglais a souvent recours au
passif. Par exemple : « Ne pas laisser la porte ouverte. » - « This door should be kept closed. »
L’impératif anglais s’emploie parfois avec le pronom personnel « you » ou même avec
« somebody ». Avec « you » et tout autre verbe que « to be », il a l’aspect l’écrit de l’indicatif.
Sur le plan oral, l’intonation évité de l’ambiguïté. On peut considérer cette tournure comme
une forme accentuée de l’impératif. Le français ne la connaît pas et rend la mise en relief d’une
autre façon.
Par exemple : « You write to him right away ! » - « Écrivez-lui donc tout de suite ! » ;
« You keep out of this ! » - « Mêlez-vous de ce qui vous regarde ! » ; « Somebody go and tell
him » - « Il faudrait qu’on le prévienne. »
L’anglais semble avantagé par rapport au français parce que ses auxiliaires de mode lui
permettent de préciser la modalité avec clarté et simplicité. Mais le déclin du subjonctif prive
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cette langue de certaines nuances que le subjonctif français peut rendre lorsqu’il est libre, c’est-
à-dire lorsqu’il n’est pas commandé pas une conjonction ou un certain genre de verbes.
Par contre, l’opposition que donne le deuxième exemple peut être maintenue en anglais à
condition de modifier le vocabulaire. « I won’t tell anyone he di dit on purpose. » / « I won’t
go as far as to say he di dit on purpose. »
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G. L’aspect verbale
a) L’aspect progressif
L’anglais utilise le présent continu pour exprimer cet aspect et le français utilise
l’expression « être en train de », mais le plus souvent il laisse au contexte le soin d’indiquer
que l’action est en cours au temps employé.
L’imparfait français est un aspect qui indique que l’action est considérée en dehors de son
début ou de son terme. L’anglais ne rend pas aisément cette nuance. C’est pourquoi les
anglophones rencontrent des difficultés à reconnaître les cas où le passé doit se traduire par un
imparfait du fait qu’il marque l’aspect duratif.
Il existe quelques verbes usuels à propos desquels la distinction entre l’imparfait et le passé
(simple ou composé) du français ne peut se rendre en anglais que par un changement de mots.
Parfois l’anglais a recours à une périphrase pour rendre la continuité de l’action. Par
exemple : « Le camion sautait sur les pavés inégaux du quai. » - « The truck went bumping
along over the uneven paving-stones of the pier. »
Cet aspect est rendu par l’auxiliaire « will » en anglais, qui reçoit alors l’accent
d’insistance, et par plusieurs tournures en français.
Par exemple : « He will talk out of turn » - « Il faut toujours qu’il parle quand on ne lui
demande rien. » ; « He thinks it’s all your fault – He would ! » - « Il trouve que c’est de votre
faute. – C’est bien lui ! ça ne m’étonne pas de lui ! » ; « He would read for an hour after
breakfast. » - « Il lisait une heure après le petit déjeuner. »
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La répétition se marque aussi par le tour « il ne fait que ». Par exemple : « Il ne fait que
nous interrompre. » - « He keeps butting in. » et aussi par le pronominal « La soupe se mange
chaude. » - « Soup is eaten hot. »
d) L’aspect d’insistance
En général, les adjectifs verbaux français expriment un aspect duratif ou habituel. Par
exemple : « Le tapis volant » - « l’étoile filante » ; « les sables mouvants ».
Au contraire la forme « -ing » employée comme adjectif peut exprimer aussi bien l’aspect
occasionnel que l’aspect habituel. Par exemple : « the departing guest » - « l’invité qui s’en
va » ; He could hear the receding sound of running feet. » - « Il entendait un bruit de pas
précipités qui s’éloignait. » - « They went back to their waiting car. » - « Ils retournèrent à leur
voiture qui les attendait. »
f) Les participes
Le comportement des participes présents et passés donne lieu à certaines observations qui
complètent ce que nous venons de dire sur les temps et l’aspect verbal et relèvent de ces deux
catégories.
Le participe présent
Lorsqu’il y a simultanéité de deux actions, les deux langues peuvent employer le gérondif
et le participe présent pour exprimer l’une des actions. Par exemple : « Il s’est foulé la cheville
en descendant l’escalier » - « He sprained his ankle in going down the stairs. »
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Après les verbes de perception, les deux langues emploient généralement l’infinitif si
l’attention se porte essentiellement sur l’action accomplie plutôt que sur l’agent. Par exemple :
« Je l’ai vu entrer » - « I saw him go in. »
Le participe passé
Beaucoup de participes passés anglais se traduisent par des relatives ou même par d’autres
subordonnées. Par exemple : « He got home unnoticed. » - « Il est rentré sans qu’on le voie. »
C’est l’inverse qui se produit quand il faut rendre en anglais notre participe français à sens
actif. Par exemple : « Parvenu près de la porte » - « Having reached the door » ; « Lui parti,
j’ai retrouvé le calme. » - « Once he had left, I regained my composure. »
g) L’aspect successif
Il existe un aspect qui apparaît dans certains mots en français mais qui en anglais s’exprime
par un procédé syntaxique, celui de la répétition. C’est l’aspect successif.
Par exemple : « They climbed flight after flight of stairs. » - « Ils grimpèrent des escaliers
interminables. » ; « As they covered mile after mile… » - « A mesure que les kilomètres
s’allongeaient derrière eux… »
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4. Questions annexes
A. La syntagmatique
On sait que le syntagme de subordination est la combination de deux signes lexicaux unes
dans un rapport d’interdépendance grammaticale. Ces combinaisons peuvent s’emboîter les
unes dans les autres et embrasser la phrase tout entière : le sujet et son prédicat forment en effet
un syntagme.
On distingue ici deux sortes de syntagmes : « la cellule d’un moine » (groupe syntaxique)
et « une cellule de moine » (composé). On voit que le composé comporte un élément virtuel
tandis que le groupe syntaxique est formé d’éléments actualisés.
L’anglais n’est pas toujours en mesure de faire cette distinction. Il ne marque pas la
différence entre « un fils de fonctionnaire » et « le fils d’un fonctionnaire ».
Par contre quand la ressource du composé existe, l’anglais procède comme français. « a
tree trunk » - « un tronc d’arbre » ; « the trunk of a tree » - « le tronc d’un arbre »
Cependant certains de ces syntagmes peuvent s’abréger dans les deux langues. Par
exemple : « gun in hand » - « pistolet au poing »
c) La grammaticalisation de la préposition
Les exemples ci-dessus montrent qu’une préposition lexicale en anglais, telle que « in »,
peut se grammaticaliser en français, en se traduisant par « à » ou « de », ou se transposer en
participe (forme d’étoffement). La grammaticalisation des prépositions s’explique elle aussi
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par la préférence du français pour le plan de l’entendement. Elle établit en effet un rapport plus
abstrait entre les éléments du syntagme.
L’anglais peut créer des expressions synthétiques qu’il faut rendre en français par des
formes analytiques. Par exemple : « He is self-supporting » - « Il se suffit à lui-même » ; « It
is habit-forming » - « Cela devient une habitude. » ; « It does not require faculty approval » -
« L’approbation du conseil des professeurs n’est pas nécessaire ».
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B. L’ellipse
Dans son souci de clarté le français, langue liée, « représente » ce dont il s’agit, au lieu
de le sous-entendre comme le fait l’anglais. Le français procède par représentation et l’anglais
par ellipse. C’est ainsi que le français représente le complément d’un verbe, soit pour
l’annoncer, soit pour le rappeler.
Par exemple : « He did not say » - « Il ne l’a pas dit. » ; « You did not tell me » - « Vous
ne m’en aviez pas parlé. » ; « I did not have time » - « Je n’en ai pas eu le temps. » ; « Try and
stop me » - « Essayez de m’en empêcher »
Après les comparaisons et aussi quand on veut éviter la répétition d’un adjectif attribut,
le français représente, alors que l’anglais sous-entend. Par exemple : « He came sooner than
you expencted. » - « Il est arrivé plus tôt que vous ne vous y attendiez. » ; « He is satisfied, I
am not. » - « Il est satisfait, mais je ne le suis pas. »
Par contre, le français n’emploie pas de pronoms qui ne se rapportent à un point précis
de l’énoncé. Les rares exceptions sont des idiotismes du type : « Il l’a échappé belle. », ou des
expressions ou vulgaires.
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