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Séance 1-2 : le principe de légalité

Notions clés :

● Principe de légalité : Un individu ne peut être poursuivi et condamné que par


l’application d’une loi préexistante à l’acte qui lui est reproché.
● Nullum crimes sine lege : Principe fondamental du droit pénal qui signifie qu’il ne
saurait y avoir de crimes de délits et de contraventions sans une définition préalable
de ces infractions. Puisqu’il n’y a infraction que s’il existe un texte ayant prévu une
sanction pénale, il est clair que la loi est l’élément indispensable ; sans elle il n’y a
pas de crime, de délit ou même de contravention. Pas d’infraction sans texte.
● Nulla poena sine lege : Une action ou une abstention, si préjudiciable soit-elle à
l'ordre social, ne peut être sanctionnée par le juge que lorsque le législateur l'a visée
dans un texte et interdite sous la menace d'une peine.

Ce principe qui a été énoncé afin d’éviter l’arbitraire du juge, à la fin du xviiie siècle, a été
consacré par la Déclaration des droits de l’homme de 1789 ; il figurait dans le Code pénal de
1810, et se retrouve dans le nouveau Code pénal (de 1992). Il est repris dans la Convention
européenne des droits de l’homme, comme dans le pacte des Nations unies sur les droits
civils et politiques de 1966. Bref, le principe de la légalité criminelle est fondamental.

● Arbitraire des juges : Avant le XVIIIe siècle l’arbitraire était un des principes
fondamentaux du droit pénal, c’était le droit qu’avaient les juges d’arbitrer les peines,
de choisir la sanction adaptée.
● Césare Beccaria : Juriste, criminaliste, philosophe né en 1738 italien, auteur « des
délits et des peines » accuse le droit de punir traditionnel, réclamant la
decriminalisation du suicide et de l’homosexualité. Fondateur du droit pénal,
développé la première argumentation contre la peine de mort. Sa critique libérale de
l’excès pénal est primordiale pour endiguer les dérives sécuritaires de l’Etat de droit.
Ses idées ont partiellement inspiré le rédacteur français lors de l’élaboration du code
pénal (1791)
● Classification tripartite des infractions : Le législateur pénal frappe avec une inégale
sévérité les auteurs des actes antisociaux, d’après la gravité respective de ces actes.
Tantôt, il commine contre eux une peine très lourde, l'acte puni de cette manière
reçoit le nom de crime, ce mot étant entendu ici. Tantôt le législateur pénal édicte
une peine moins grave, mais qui reste encore sévère (emprisonnement) : l’acte puni
s’appelle un délit, au sens précis du mot. Tantôt enfin, le législateur pénal prévoit une
peine de caractère plus bénin, l’acte puni de la sorte constitue une contravention
● Contrôle de constitutionnalité : Le contrôle de constitutionnalité de lois permet de
vérifier la conformité de ces dernières aux normes constitutionnelles. Instauré en
1958, il existe un contrôle à priori et à posteriori des lois.
● Contrôle de conventionalité : Contrôle relatif à la conformité d’une norme au regard
des conventions internationales.
● Contrôle de légalité : Le principe de légalité des délits et des peines est un principe
essentiel, la légalité de la loi est contrôlée en fonction des droits fondamentaux
protégés par la constitution ou les conventions internationales (CEDH)
● Interprétation stricte : De la nécessité de l'existence d'un texte légal pour qu'il y ait
infraction et que cette infraction soit punissable, résultent la conséquence importante
que « la loi pénale est d'interprétation stricte ». Même si l'article 111-4 du Code pénal
l'indique pour la loi. Ce principe de l'interprétation stricte que l'on exprime par le
brocard latin Poenalia sunt restringenda, est un corollaire direct du principe de la
légalité des délits et des peines. Puisqu’en effet la loi, a seule le droit de limiter la
liberté des individus en défendant certains actes sous la menace d’une peine, le juge
ne peut sans interpréter, ajouter à la loi et frapper arbitrairement des actes que le
législateur n’a pas expressément prévus ni punis.
● Interprétation littérale :
● Interprétation analogique : Interprétation qui consiste à appliquer un texte visant un
acte ou un fait précis voisin. Cette méthode consiste simplement à étendre le
domaine d’application d’une loi à une situation voisine de celle que prévoit le texte
(interdit)
● Interprétation théologique : Méthode consiste à interpréter la règle pénale en fonction
de la volonté de l’auteur. Le juge doit rechercher la raison pour laquelle un acte a été
ordonné et l’appliquer à une situation correspondante.
● Affaire Bailly : Olivier Cappeleare était accusé d’avoir voulu en 2015 empoisonner à
l’atropine Suzanne Bailly l’occupante d’un de ses appartements achetés en viager.
L’accusé avait des difficultés financières et encourait la réclusion criminelle à
perpétuité mais le parquet a requis 20 ans de prison à son encontre.
● Article 111.2 : La loi détermine les crimes et délits et fixe les peines applicables à
leurs auteurs. Le règlement détermine les contraventions et fixe, dans les limites et
selon les distinctions établies par la loi, les peines applicables aux contrevenants.
●    Art. 111-5  Les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes
administratifs, réglementaires ou individuels et pour en apprécier la légalité lorsque,
de cet examen, dépend la solution du procès pénal qui leur est soumis.

I. Jurisprudence constitutionnelles

Document 1 : conseil constitutionnel 20 janvier 1981, loi renforçant la sécurité et protégeant


la liberté de personnes

La décision qu’il est lieu ici de commenter a été rendue par rendu par le conseil
constitutionnel le 20 janvier 1981.
Dans cette décision, il est question de l’examen d’une loi relative à la sécurité et protégeant
la liberté des personnes.
Le conseil constitutionnel considère qu’aucune des dispositions soumise à l’examen ne sont
contraires au principe de légalité des délits et des peines puisque le terme menace et
détérioré sont assez précis et clairs.

Document 2 : Conseil constitutionnel 4 mai 2012

La décision qu’il est ici lieu de commenter a été rendu par le conseil constitutionnel le 4 mai
2012 au sujet de la définition du harcèlement sexuel.
Dans cet décision il est question d’une QPC posée au conseil constitutionnel concernant la
définition imprécise du harcèlement sexuel énoncée dans l’article 222-33 du Code pénal.
Le justiciable dans sa QCP met en avant l'inconstitutionnalité de cet article contraire à
l’article 34 de la constitution et à l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen en ce qu’il enfreint le principe de légalité.
Le Conseil constitutionnel saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a
conclu à l’inconstitutionnalité de l’article 222-33 du code pénal sur le délit d’harcèlement
sexuel pour le motif que le terme harcèlement sexuel n’est pas suffisamment définis
constituant une infraction au principe de légalité des délits et des peines et le principe de
clarté et de prévisibilité de la loi .

Document 3 : Conseil constitutionnel 10 février 2017

La décision qu’il est ici lieu de commenter a été rendue par le conseil constitutionnel le 10
février 2017 au sujet de la consultation habituelle de sites internet terroristes.
Dans cette décision il est question d’examiner l’article 421-2-5-2 du Code pénal réprimant le
délit de consultation habituelle de sites terroristes introduit par la loi du 3 juin 2016 sur la
lutte contre le terrorisme.
La législation comprend néanmoins un ensemble d’infractions pénales relative au terrorisme
que l’article concerné elle ne parait donc pas nécessaire, d’autre part le legislateur à conféré
à l’autorité administrative de nombreux pouvoirs afin de prévenir les actes terroristes. En
outre, cet article porte atteinte à la liberté de communication et la peine paraît
disproportionnée et inadaptée.

Le conseil constitutionnel à conclu l’inconstitutionnalité sur les dispositions contenues dans


l’article 421-2-5-2 en ce que l’incrimination méconnaît la liberté de communication et
d’opinion, le principe de légalité des délits et des peines, l’objectif à valeur constitutionnelle
d’intelligibilité et d’accessibilité de la loi, le principe d’égalité, celui de proportionnalité, et
enfin, le principe de la présomption d’innocence.

Document 4 : Conseil constitutionnel 15 décembre 2017

La décision qu’il est ici lieu de commenter à été rendu par le conseil constitutionnel le 15
décembre 2017 au sujet de la consultation habituelle de sites internet terroristes.
Dans cette décision, il est question d'examiner un projet de loi relative à la sécurité publique
mettant en place des dispositions contestées sanctionnant la consultation de site terroriste.
Un article similaire a antérieurement été jugé inconstitutionnel par le conseil constitutionnel
dans une décision du 10 février 2017, de plus, cet article est incompatible avec l’application
de l’article L.811-3 du code de sécurité intérieure.
Le Conseil constitutionnel a conclu à l’inconstitutionnalité sur les dispositions contenues
dans l’article 421-2-5-2 en ce qu’en portant atteinte à liberté de communications elles se
révèlent non nécessaires, inadaptées et disproportionnées.

Document 5 : Conseil constit 26 juin 2020

La décision qu’il est ici lieu de commenter à été rendue par le conseil constitutionnel le 26
juin 2020 a propos de violations réitérées du confinement
Dans cette décision, il est question d’examiner les dispositions concernant l’interdiction de
sortie lors de l’urgence sanitaire.
Le conseil constitutionnel à conclu que les dispositions ne méconnaissent pas le principe de
légalité puisque elles ne présentent pas de caractère imprécis sont appropriées et
proportionnées.

II. Jurisprudence conventionnelle

Document 6 : CEDH 15 novembre 1996

La décision qu’il est ici lieu de commenter a été rendue par la CEDH le 15 novembre 1996 à
propos de l’exercice illégal de la pharmacie.
Dans cet arrêt la CEDH examine la définition du terme « médicament » et sa
constitutionnalité.
La Cour européenne des droits de l'homme dit que la condamnation pénale du requérant
pour exercice illégal de la pharmacie n'a pas enfreint l'article 7 de la Convention européenne
des droits de l'homme

III. Jurisprudence criminelle

Document 7 : Cass crim 2 JUIN 2021

L’arrêt qu’il est ici lieu de commenter a été rendu par la cour de cassation criminelle le 2 juin
2021.
Dans cet arrêt, les faits étaient les suivants : Un homme jugé pour abus de bien sociaux,
abus de confiance est condamné à l’interdiction de diriger, gérer et contrôler une société
pendant 5 ans. Il forme un pourvoi en cassation pour le motif que cette peine est réservée
légalement aux entreprises commerciales ou industrielles
Un individu peut-il encourir une peine réservée à une entreprise ?
La cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu par la cour d’appel qui à méconnu l’article
111-3 du code pénal disposant que nul ne peut être puni d’une peine qui n’est pas prévue
par loi.

Document 8 : Cass Ass Plein 29 juin 2001

Document 9 : Cass crim 23 Janvier 2018

L’arrêt qu’il est ici lieu de commenter a été rendu par la cour de cassation criminelle le 23
janviers 2018 à propos d’une violation du code la route.
Dans cet arrêt les faits étaient les suivants : un automobiliste a été contrôlé faisant l’usage
de son téléphone la voiture stationnée mais le moteur allumé.
L’automobiliste a sollicité sa relaxe au motif que son moteur était éteint. Il forme un pourvoi
en cassation
La cour de cassation rejette son pourvoi.

Document 10 : Cass crim 16 mars 2016

L’arrêt qu’il est ici lieu de commenter à été rendu par la cour de cassation criminelle le 16
mars 2016
Dans cet arrêt les faits étaient les suivants : un ex-conjoint à publié sur internet sans le
consentement de son ex- conjointe des photos nues de cette dernière.
La victime à porté plainte et l’autre partie a été poursuivi devant le tribunal correctionnel du
chef d’utilisation d’un document obtenu à l’aide des actes prévu par l’article 226-1 du Code
pénal. L’ex conjoint à interjeté appel, la cour d’appel le déclare coupable de ce délit au motif
qu'accepter d’être photographié ne signifie pas accepter que la photo soit diffusée.
La cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu par la cour d’appel qui a méconnu le
principe d’interprétation stricte de la loi pénale.

Document 11 : flemme désolée

Document 12 : Cass crim 18 novembre 1991

L’arrêt qu’il est ici lieu de commenter a été rendu par la cour de cassation criminelle le 18
novembre 1991 a propos de mesures préfectorales.
Dans cet arrêt les faits étaient les suivants : un individu est jugé coupable d’infraction à
l'arrêté du préfet interdisant la vente d’alcool dans les stations services entre 22h et 6h.
Le prévenu interjette appel pour le motif que malgré qu’il appartient au préfet de prendre
toutes mesures relatives au maintien de la salubrité de la sûreté de la sécurité et de la
tranquillité il n’est pas autorisé à édicter une interdiction générale portant atteinte à la liberté
du commerce et de l’industrie.
Le tribunal de police écarte l’exception l’égalité au motif que cet arrêté est justifié pour
empêcher la consommation d’alcool des automobilistes.
La cour de cassation casse et annule l’arrêt rendu par la cour d’appel au motif que l'arrêté
ne mentionne aucune circonstance locale de nature à justifier l’atteinte portée à la liberté du
commerce.

Document 13 : pas réussi désolée Juliette

Document 14 : Cass crim 28 mars 2017

L’arrêt qu’il est ici lieu de commenter a été rendu par la cour de cassation criminelle le 28
mars 2017.
Dans cet arrêt, la juridiction apprécie la légalité d'un arrêté préfectoral ordonnant des
perquisitions en application de la législation sur l'état d'urgence
Dans cet arrêt, les faits étaient les suivants : Un préfet à ordonné la perquisition d’une
épicerie dans laquelle était soupçonné la présence d’un individu lié au trafic d'armes et à la
radicalisation. La perquisition n’a finalement révélé que la présence d’un sachet de
cannabis. Le gérant à finalement été poursuivi pour détention illicite de stupéfiant. Il forme
un pourvoi en cassation au motif de l’illégalité de l’ordre de perquisition.
La cour de cassation casse et annule la décision rendue par la cour d’appel au motif que
l’arrêté était insuffisamment motivé.

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