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Les éléments de l’infraction pénale

PLAN :
INTRODUCTION
I- l'élément légal
A - le principe de légalité
B- L'application de la loi par le juge
II - L'élément matériel et l'élément Moral
A- L'élément matériel
B- L'élément moral

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Introduction

On ne trouve ni dans le code pénal, ni dans le code des contraventions une


définition General de l’infraction. Mais seulement des définitions particulières à
propos de telle ou de telle infraction retenue par ces codes. Il est toutefois
assez facile d’avoir une vue synthétique et juridique de l’infraction. On peut
définir cette notion comme toute action ou omission prévue et punie par la loi
pénale. Même si la définition de l’infraction a toujours été problématique, pour
les juristes mais néanmoins celle-ci a des éléments constitutifs c’est d’ailleurs
ces dernières qui feront l’objet de notre étude.
Par éléments constitutifs il faut entendre les éléments généraux en
l’absence desquelles on ne peut parler d’infraction. Il s’agit de trois éléments
cumulatifs qui sont l’élément légal, l’élément moral et l’élément matériel.
La problématique que soulève un tel sujet est de savoir quels sont les
éléments constitutifs de l’infraction, parallèlement en quoi consiste le principe
de légalité des infractions ?
L’étude d’un tel sujet nous permettra de savoir l’essence des éléments qui
composent l’infraction. Dès lors pour mener à bien notre travail il s’agira en
premier lieu de parler du principe de légalité et en second lieu L'application de
la loi par le juge (I)de l’élément moral en premier et de l’élément matériel en
second lieu dans le (II).

I- l'élément légal

L’élément légale de l’infraction c’est la prévision légale du comportement


et de sa sanction, ainsi nous allons dans un premier temps nous allons voir le
principe de légalité (A) et dans un second lieu l’application de la loi par le
juge(B)

A - le principe de légalité

L’existence d’un texte de droit comme condition préalable à̀ toute


déclaration de culpabilité́ trouve son importance dans la consécration du
célèbre principe de la légalité́. Ce principe est tellement important qu’il figure
en bonne place dans de nombreuses constitutions d’obédience libérale et la
(Déclaration des droits de l’homme de 1789 et de 1948) ; ce principe est
également prévu par l’art.7 al.2 de la Charte Africaine Des Droits De L’homme
Et Des Peuples. Au Sénégal il est inscrit dans l’art.9 al.1er de la (Constitution du
Sénégal de 2001) et dans l’article 4 Code Pénal qui dispose que « Nul crime, nul
délit, nulle contravention ne peuvent être punis de peines qui n'étaient pas
prévues par la loi ou le règlement avant qu'ils fussent commis ». Si on s’en tient
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à̀ ce texte on pourrait penser que le principe de l’égalité́ ne concerne que droit
pénal au sens strict à savoir l’infraction et la sanction et non les autres branches
du droit criminel. En réalité́ comme l’ont souligné́ d’éminents auteurs (Merne
et Vitu) : « le principe de légalité́ est la clé́ de voute de l’ensemble du droit
pénal et à ce titre il s’applique au Droit Pénal De Fond et à la procédure pénale.
Il est justifié au point de vue individuel et au point de vue social. Au point de
vue individuel le principe de légalité́ est la condition fondamentale de la
sécurité́ et de la liberté́. Il constitue un véritable rempart contre l’arbitraire du
juge car les actes réalisés par le citoyen ne peuvent être sanctionné que si au
préalable ils ont été́ permis et prévus par un texte de droit. Au point de vue
social le principe est encore bénéfique en confiant à un texte de droit le
pouvoir de prévoir des incriminations et des sanctions. Le principe remplit une
fonction d’intimidation dont la société́ ne peut que profiter. La préexistence
d’un catalogue répressif ; un principe connu de tous, exerce en effet sur tous
les individus une sorte de contrainte psychologique pouvant contrecarrer leur
pensant délictuel.

B- L'application de la loi par le juge

Les juges ne peuvent donc pas s'opposer à l'application des lois. Même si
le texte ne leur paraît pas opportun, équitable, ils sont dans l'obligation de
l'appliquer. Le rôle du juge est d'appliquer la loi. ... Il n'est donc pas possible au
juge de se retrancher derrière l'incertitude de la règle de droit. Le juge ne
devrait pas à avoir à interpréter la loi. Il arrive néanmoins qu’il ait à le faire
pour de multiples raisons. Pour ce faire, il dispose de plusieurs solutions ce qui
pourrait tendre à prouver qu’une seule n’a pas réussi à s’imposer. Les organes
susceptibles d’interpréter la loi sont divers. Il peut s’agir du législateur lui-
même, auteur des lois et devant, dans ces conditions, déterminer leur sens.
Malgré ce pouvoir, il ne conserve que la possibilité d’édicter des lois
interprétatives pour éclairer les dispositions d’une loi antérieurement votée
considérée comme obscure. L’interprétation peut appartenir à l’administration
sous la forme de circulaires administratives ou de réponses ministérielles aux
questions écrites des parlementaires. Mais c’est principalement aux juges que
la tâche d’interprétation de la loi appartient. S’il s’agit d’un pouvoir du juge
d’interpréter, c’est aussi l’un de ses devoirs, comme le prévoit l’article 4 du
code civil, mais ce dernier n’accorde pas expressément ces pouvoirs au juge.
C’est pourquoi le projet d’un livre préliminaire du code civil, consacré aux
questions de l’interprétation, fixant les pouvoirs du juge et les méthodes pour
les mettre en œuvre, a vu le jour. Ce projet a été abandonné, car pour certains,
il ne faut pas accorder au juge le pouvoir de l’interprétation. Il risque, en effet,
de modifier, voire de créer la loi, alors qu’il appartient au législateur de le faire.
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Par conséquent, de nos jours, c’est la Cour de cassation qui contrôle le juge
dans sa mission d’interprétation de la loi. Il s’agit d’un contrôle implicite.
II- les éléments moral et matériel

A côté de l’élément légal il y a deux autres éléments tout aussi important


: l’élément moral (A) et l’élément matériel (B)

A- L’élément moral

Il s’agit du rapport psychologique entre le sujet pénal et son acte. C’est


un élément nécessaire à l’existence d’une infraction et il comporte 2 aspects.
Le 1er est que l’acte doit être imputable à son auteur c’est-à-dire qu’il doit être
libre et conscient de ses actes. Le second aspect est la culpabilité c’est-à-dire
que l’auteur de l’acte doit être animé d’une intention coupable ou volonté
orientée vers un résultat qui est la réalisation de l’infraction. Cet élément doit
être différencié d’un mobile qui est le motif personnel qui a poussé l’agent à
agir. Le mobile est en principe juridiquement inopérant alors que l’intention est
un élément constitutif des infractions intentionnelles dans lesquelles peu
importe que l’agent pénal ait voulu et recherché le résultat interdit par la loi.

B- L'élément matériel

En Droit pénal, une simple intention criminelle n'est pas réprimée par la
loi lorsqu'elle ne se manifeste pas par des actes. Trois raisons justifient cette
solution. La preuve d'une seule intention criminelle serait difficile voire
impossible à rapporter. Cette seule pensée n'est pas source de désordre pour la
société La répression risquerait alors d'être trop arbitraire. En règle générale, le
fait reproché est positif. On parle d'infraction par commission. Mais arrive
exceptionnellement qu'il soit négatif. On parle alors d'infraction d'omission.
Ex : La non-assistance à une personne en danger. De la résolution criminelle
jusqu'à la matérialisation de l'acte, le délinquant doit suivre un itinéraire appelé
cheminement criminel qui débouche sur la consommation de l'infraction par la
réalisation de ses éléments constitutifs. Il peut cependant arriver que l'agent
pénal ne soit pas allé jusqu'au bout de ce processus. La question est de savoir si
la répression peut s'appliquer ? Le Droit Pénal apporte une réponse en
réprimant la tentative. Celle-ci n'est réalisée d'après l'article 2 du Code pénal
que s'il existe un commencement d'exécution et une absence de désistement
volontaire.

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