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De ce fait, la Cour, d’une part veille au respect de l’impératif de la légalité des peines
(I) et pourtant d’autre part, commet une entorse à l’article 34 de la Constitution au même
principe en admettant la possibilité qu’une norme inférieure complète la loi quant à la
définissions des éléments d’une infraction (II).
I. L’appréciation par la cour des conditions de formes du respect du principe de
légalité
En droit pénal, le principe de légalité des délits et des peines signifie que nul ne peut
être condamné pénalement qu'en vertu d'un texte pénal précis et clair « Nullum crimen, nulla
pœna sine lege ». Ce principe désigne le fait qu’un individu ne puisse être condamné pour un
fait ne constituant pas une infraction au regard du droit national ou international. Ce principe
est repris dans plusieurs formulations figurant dans toutes différentes strates de la hiérarchie
des normes. Tout d’abord à l'échelle nationale, ce principe est garanti par le législateur au
terme l'article 111-3 du code pénal. De plus, ce principe est mentionné à l'article 8 de la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 27 août 1789 et depuis la décision
Liberté d’association de 1971, c’est un principe qui fait partie intégrante du bloc de
constitutionnalité. Sa place dans la hiérarchie des normes lui confère une portée
constitutionnelle, permettant ainsi au Conseil constitutionnel d’annuler ou d'émettre une
interprétation restrictive d’une loi qu’il jugerait comme inconstitutionnelle au vu de son non-
respect du principe de légalité. Ainsi, dans l’arrêt étudié, le Conseil Constitutionnel doit
décider si l’article l. 4161 du code de la santé publique est conforme au principe de légalité
des délits et des peines, bien que la définition des actes médicaux réservés aux médecins est
régie par un texte réglementaire conformément à l'article 34 de la Constitution du 4 octobre
1958. L’article 34 fixe le domaine de la loi, soit les matières relatives à la compétence
législative exclusive du Parlement, dont entre autre « la détermination des crimes et délits
ainsi que les peines qui leur sont applicables». En l’espèce, il s’agissait de savoir si le texte
d’incrimination était supposément imprécis, définissant certains modes d’exercice illégal de
la médecine. Cet article signifie que dans le but de respecter le principe de légalité des délits,
seul le législateur peut légiférer en matière de comportements en infraction de nature
criminelle conformément à la répartition opérée par les articles 34 et 37 de la Constitution, en
des termes suffisamment clairs et précis. Ainsi, pour ce faire, le Conseil constitutionnel a
l’occasion d’une QPC doit passer au travers d’un « double filtre ». Ce double filtrage est
opéré par le Conseil d’Etat ainsi que la Cour de cassation, qui vérifient que la QPC remplisse
certaines conditions, dont le caractère sérieux et nouveau de la question. Ainsi, la Cour de
Cassation peut refuser l’envoi d’une QPC à la Cour constitutionnelle en cas de lacunes au
niveau des critères requis.
II) L’application d’un tempérament surprenant par les juges au principe de la légalité
des peines et des délits