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2010
Instituée par l'article 61-1 de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, la question prioritaire de
constitutionnalité est entrée en vigueur le 1ermars 2010. Ce dispositif permet à tout justiciable
d'invoquer, au cours d'un contentieux devant les juridictions relevant de la Cour de cassation ou du
Conseil d'État, l'inconstitutionnalité d'une disposition législative déjà promulguée, portant atteinte à
un droit ou à une liberté garantis par la Constitution. Le dispositif est régi par la loi organique n°
2009-1523 du 10 décembre 2009 (JO 11décembre).
Deux décrets du 16 février 2010 complètent l'arsenal des règles de procédure figurant notamment
dans les codes de justice administrative (C. just. adm., art. R.771-3 et s.), de procédure civile (C. pr.
civ., art. 126-1 et s.) et de procédure pénale (C. pr. pén., art. R.49-21 et s.).
Recevabilité de la question posée
La question de constitutionnalité peut être posée devant toute juridiction de l'ordre administratif ou
judiciaire (à l'exception des cours d'assises), en première instance, en appel ou en cassation. Elle
doit faire l'objet d'un mémoire distinct et motivé, sous peine d'irrecevabilité. La juridiction saisie
examine sans délai les conditions de recevabilité de la question et la transmet au Conseil d'État ou à
la Cour de cassation, sous trois conditions :
- la disposition contestée doit être applicable au litige ou à la procédure, ou constituer le fondement
des poursuites ;
- la disposition contestée ne doit pas avoir déjà été déclarée conforme à la Constitution par une
décision du Conseil constitutionnel;
– la question de constitutionnalité ne doit pas être dépourvue de caractère sérieux.
Dans le délai d'un mois suivant la notification d'une décision de transmission, les parties à l'instance
peuvent produire leurs observations devant le Conseil d'État ou la Cour de cassation en suivant les
règles régissant le pourvoi.