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En l’espèce, la Société Mistral a soumis une demande de permis de construire le 25 avril 2015, le
préfet refusa de délivrer le permis de construire, au motif d’un défaut d’autorisation du ministre de
l’aviation civile et du ministre de la défense. Il fonde alors son rejet sur l’article R. 429-9 et L. 425-1
du code de l’urbanisme. Ladite société fait valoir que l’arrêté a été pris sur le fondement de l’article
R. 425-9 du code de l’urbanisme, lequel méconnaîtrait les articles 34 et 37 de la constitution, et
violerait l’article 6 de la Charte de l’Environnement du fait qu’il rend impossible les constructions
d’éoliennes qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable.
Si la société mistral va devant le juge administratif et prône le fait que l’arrêté, prit sur le fondement
de l’article R.425-9 du code de l’urbanisme, lequel (l’article), méconnait les articles 34 et 37 de la
constitution et viole l’article 6 de la charte de l’environnement, elle ne pourra obtenir gain de cause.
En effet, le juge administratif ne peut apprécier la constitutionnalité d’une loi, il ne vérifie que la
conformité d’un acte administratif vis-à-vis de la loi. C’est au juge constitutionnel qu’il revient
d’apprécier la conformité d’une loi vis-à-vis de la constitution (article 61 de la constitution), il ne
revient pas au juge administratif de se soustraire à sa souveraineté.
De fait, si la société souhaite pouvoir faire valoir l’inconstitutionnalité de la loi, qui sert de fondement
à l’arrêté attaqué, il devra former une QPC devant le juge administratif, qui opérera un premier
filtrage, en vérifiant si la disposition législative critiquée est applicable au litige, si elle n’a pas déjà
été déclarée conforme à la Constitution par le Conseil Constitutionnel et si la question présente un
caractère sérieux. Si tous ces éléments sont réunis, le juge administratif va sursoir à statuer et
renverra la question au CC, il reprendra le litige dès lors qu’il aura été notifié de la décision du juge
constitutionnel.
Ici, la société mistral reproche à la décision du préfet de porter atteinte à son activité commerciale et,
de ce fait, au principe général du droit de la liberté du commerce et de l’industrie. Ce principe découle
de l’article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui énonce que : « La
liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Ce principe regroupe plusieurs
domaines, celui qui nous intéresse est celui de la liberté d’entreprendre, qui est l’idée d’allouer à
n’importe quel entrepreneur de faire le commerce qu’il souhaite et de le faire là où il le souhaite.
Quelles sont les limites du principe général du droit à la liberté du commerce et de l’industrie ?
Ce principe peut être limité pour des nécessités d’ordre public, de sécurité ou de santé public. Or Il
apparait clairement que l’article R.425-9 du code de l’urbanisme a une portée de sécurité publique
puisqu’il garantit une sécurité pour la navigation aérienne, notamment l’aviation civile.
Le pouvoir réglementaire, comment l’énonce l’article 37 de la Constitution, peut modifier après avis
du Conseil d’État, toutes les dispositions législatives qui ne sont pas matières de la loi. Or, d’après
l’article 34 de la Constitution, les énergies renouvelables, le développement durable ou l’écologie ne
font pas partie du domaine de la loi, et peuvent donc être modifiées par décret du pouvoir
réglementaire après avis du Conseil d’État.
Fiches d’arrêts :
Faits : La veuve Trompier-Gravier s’était vu retirer par le préfet son autorisation de vendre des
journaux boulevard Saint-Denis. Le retrait de l’autorisation était motivé non pas par l’intérêt de la
voirie, mais pas une faute de l’intéressée. Celle-ci a donc contesté la décision en arguant qu’elle aurait
dû être mise en état de présenter ses observations.
Question de droit : Est-ce que la décision de sanction est entachée d’illégalité dès lors que les droits
de la défense n’ont pas été respectés ?
Motifs : « eu égard au caractère que présentait […] le retrait de l’autorisation, une telle mesure ne
pouvait légalement intervenir sans que la dame veuve Trompier-Gravier eût été mise à même de
discuter les griefs formulés contre elle. » Bien que le terme de « principe général du droit » n’ait pas
été employé, c’est bien de cela qu’il s’agit.
Portée : Une des premières applications des PGD, ici aux droits de la défense.
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