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Support de cours 3
Je vous rappelle que ce support n’est pas un résumé du cours. Certains points
importants seront traités uniquement en cours !
CHAPITRE II
L’APPLICATION DE LA LOI
SECTION I
L’APPLICATION DE LA LOI DANS L’ESPACE
Pour régler ce problème de conflit de lois dans l’espace, deux méthodes ont été
proposées. Leur étude relève d’une matière appelée le Droit international privé.
La première méthode est ce que l’on appelle la règle de conflit. Elle ne donne
pas la solution au problème en cause, mais elle désigne la loi applicable.
Par exemple, la règle de conflit française soumet les litiges relatifs aux biens
immobiliers à la loi du pays dans lequel ils se trouvent.
La seconde méthode consiste à harmoniser le droit. Les Etats signent entre eux
des traités qui ont pour objet d’harmoniser leurs législations nationales. Par
exemple, les problèmes soulevés par une vente internationale de marchandises
seront tranchés par la Convention de Vienne du 11 avril 1980, entrée en vigueur
en 1988, qui prévoit ses propres règles, différentes des règles nationales.
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Qu’en est-il de l’application de la loi française dans ces départements ?
Pour pouvoir être appliquées, les lois françaises antérieures à la réintégration
ont dû être expressément intégrées par un décret ou une loi.
En revanche, les lois postérieures à la réintégration sont automatiquement
applicables - application du principe d’assimilation législative - sauf si elles
traitent des matières régies par le droit local. Si les lois votées traitent de
matières régies par le droit local — ex : droit des faillites, du redressement
judiciaire, règles de publicité foncière, règles applicables aux associations —, le
principe est que le droit local subsiste – application du principe de spécialité
législative, sauf volonté contraire du législateur national.
Pour les collectivités d’OM (Polynésie française, Mayotte, Saint Martin, Saint
Barthélémy, Saint Pierre et Miquelon, Wallis et Futuna, Nouvelle Calédonie (qui a
toutefois un statut à part), c’est l’inverse.
Est applicable le principe de spécialité législative. Les lois françaises ne sont
applicables qu’en vertu d’une disposition expresse de la loi (ou si elles ont été
rendues applicables par un texte exprès). Mais les statuts de Saint Pierre et
Miquelon, Saint martin et Saint Barthélémy prévoient que la plupart des lois et
règlements sont applicables de plein droit (principe d’assimilation législative).
SECTION II
L’APPLICATION DE LA LOI DANS LE TEMPS
Deux questions distinctes devront être résolues. La première est celle de la durée
de validité de la loi (§1). Lorsque plusieurs lois se succèdent dans le temps sur
une même question, il se pose également un problème de conflits de lois (non
plus dans l’espace, mais) dans le temps (§2).
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La promulgation est une opération par laquelle le chef de l’Etat constate que le
Parlement a voté définitivement une loi et ordonne que cette loi soit exécutée. La
promulgation se fait par décret.
La publication est destinée à mettre le texte promulgué à disposition du public.
De fait, la loi, exécutoire dès sa promulgation, ne devient obligatoire pour les
particuliers qu’à compter de sa publication.
La publication intervient de la même manière pour les règlements et pour la loi
stricto sensu : elle se fait concomitamment sur papier et sous forme électronique
dans la partie lois et décrets du JO (la publication sur un site internet résulte de
l’ordonnance du 20 févr. 2004, applicable le 1er juin 2004).
-La 1ère hypothèse est celle dans laquelle la loi est considérée comme trop
complexe ou trop importante pour pouvoir être appliquée sans que l’on ait eu le
temps de s’y préparer. L’entrée en vigueur de la loi est alors fixée par la loi elle-
même à une date que l’on juge suffisamment reculée (al. 1er). Le législateur peut
également moduler l’entrée en vigueur des dispositions d’une loi.
-La 2nde hypothèse est celle dans laquelle la loi nécessite pour sa mise en œuvre
un décret d’application (al. 2). L’entrée en vigueur de la loi sera alors retardée
jusqu’à l’intervention du décret d’application, soit que le législateur l’a
expressément prévu, soit qu’il existe une « impossibilité manifeste » d’appliquer
la loi sans qu’un décret intervienne pour en organiser la mise en œuvre.
Promulguée et publiée, la loi entre en vigueur selon les délais indiqués. Quelles
en sont les conséquences ?
B. L’abrogation de la loi
En règle générale, les lois sont destinées à s’appliquer sans limitation de temps,
pour une durée indéterminée. La loi est, en principe, permanente.
Par exception, la loi peut n’être que temporaire, c’est à dire prévue pour une
certaine durée seulement.
Surtout, la loi peut être abrogée pour l’avenir, soit par l’autorité qui a institué le
texte ou une autorité supérieure, soit du fait de sa non application.
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Le plus souvent, l’abrogation est dite expresse lorsqu’une loi nouvelle indique
formellement que tel ou tel autre texte antérieur est abrogé.
Mais parfois l’abrogation n’est que tacite : c’est le cas lorsque le nouveau texte,
sans dire expressément qu’il les abroge, est en contradiction avec les
dispositions d’un texte plus ancien. L’abrogation résulte alors de l’incompatibilité
existant entre deux textes.
Mais une loi ancienne ne sera tacitement abrogée qu’à condition qu’elle soit
vraiment incompatible avec la loi nouvelle. Le plus souvent, l’appréciation de
l’éventuelle incompatibilité sera aisée.
Quand la loi nouvelle édicte une disposition spéciale, et qu’une disposition
ancienne régissait le même point, la disposition ancienne est tacitement abrogée.
Il en va de même si les deux lois ont un caractère général.
En revanche, quand la loi nouvelle édicte une disposition générale, alors que la
loi ancienne prévoyait une règle spéciale, la solution est plus difficile à dégager.
Aux termes de l’article 2 du Code civil, « la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a
point d’effet rétroactif ». On a tiré de cette disposition le principe de la non
rétroactivité des lois. Cependant le principe de la non rétroactivité des lois est
insuffisant pour régler la question. Le principe de la non rétroactivité a alors été
complété par un second principe, celui de l’application immédiate de la loi
nouvelle.
1° Le principe et sa signification
Art. 2 C. civ.
Art. 112-1 C. pénal
Le principe de non rétroactivité signifie que la loi nouvelle ne peut régir des
situations juridiques passées.
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Surtout, le principe de non rétroactivité signifie que la loi nouvelle n’a pas le
droit de modifier les conséquences que des situations juridiques ont produit
avant son entrée en vigueur : la loi nouvelle ne peut toucher aux effets déjà
passés d’une situation juridique antérieurement constituée.
D’abord cette possibilité n’est ouverte qu’en matière civile, pas en matière
pénale.
Lorsque l’infraction a été définitivement jugée, la loi pénale plus douce ne peut plus
en principe avoir aucun impact.
Mais l’article 112-4 alinéa 2 du Code pénal dispose que la peine cesse de recevoir
exécution lorsqu’elle a été prononcée pour un fait dont l’incrimination a été abrogée.
En outre, « sauf dispositions contraires, l’abrogation de la loi instituant une peine met
obstacle à son exécution » (Cass. crim., 28 juin 2000, n° 98-86.376).
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l’extinction d’un droit, la loi applicable est celle qui est en vigueur au moment
de la réalisation de l’événement.
Mais cette exception est à son tour susceptible d’exception, ce qui fait revenir au
principe de l’effet immédiat de la loi nouvelle.
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TITRE DEUXIEME : LA COUTUME
§ 1. LA NOTION DE COUTUME
La coutume est une règle émanant du peuple reconnue comme étant obligatoire.
Pour être constituée, la coutume exige donc la réunion de deux éléments, un
élément matériel et un élément intentionnel.
A. L’élément matériel de la coutume
B. L’élément psychologique ou intentionnel de la coutume
§ 2. LE POUVOIR DE LA COUTUME
En vous aidant de l’article 1er, 2°, du Code civil suisse selon lequel, « à défaut d’une
disposition légale applicable, le juge prononce selon le droit coutumier », du plan de
cours communiqué et de la lecture d’un manuel, répondez à la question suivante :
la coutume a-t-elle force obligatoire ?
La Cour est saisie par le biais d’un pourvoi en cassation que forme la partie qui
estime que la décision rendue en dernier ressort a été mal rendue.
Contrairement à l’appel, le pourvoi en cassation n’entraîne pas d’effet dévolutif.
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Condamné en première instance à dédommager le piéton des préjudices qu’il a
subi sur le fondement de l’article 1240 du Code civil, il interjette appel.
En appel, le cycliste peut essayer de discuter le fait qu’il est passé à l’orange et
prouver qu’il est passé en réalité au vert. Si la cour d’appel l’admet, la décision de
première instance sera infirmée.
En revanche, devant la Cour de cassation, le cycliste ne peut essayer de remettre
en cause le fait que le feu était orange. La Cour de cassation doit prendre acte du
fait que le feu était orange. Ce fait est définitivement acquis.
En revanche, elle devra vérifier, premièrement, si les juges du fond ont eu
raison d’invoquer l’article 1240 du Code civil dans cette hypothèse,
deuxièmement, si les conditions d’application de l’article 1240 étaient bien
réunies en l’espèce — il faut un dommage, une faute (brû ler un feu orange est-il
fautif) et un lien de causalité entre la faute et le dommage — et, troisièmement,
si les juges du fond se sont suffisamment expliqués sur la réunion de ces trois
conditions.
Le cycliste peut fonder son ou ses moyens sur l’un de ses points.
Si la Cour de cassation estime que l’un ou l’autre de ces points n’a pas été
correctement effectué, elle casse et, en principe, renvoie devant une juridiction
de même degré et de même nature que celle qui a rendu la décision cassée.
Si elle estime, au contraire, que le demandeur au pourvoi a tort, elle rejette le
pourvoi.
De toutes façons, pour éviter que la Cour de cassation ne rejuge le fait, il est
prévu qu’elle ne peut être saisie que dans des cas très précis : il est nécessaire
que le demandeur se trouve dans un des cas d’ouverture à cassation. Or, dans ces
cas d’ouverture, on ne trouve pas l’hypothèse d’une appréciation erronée des
faits.
Quels sont ces cas d’ouverture ?
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— le défaut de base légale
Il est caractérisé dans des hypothèses où les constatations de fait opérées par les
juges du fond sont insuffisantes pour permettre à la Cour de cassation de
contrô ler si, oui ou non, la décision est conforme au droit. Il y a bien des motifs
mais qui ne permettent pas de vérifier que la loi a été correctement appliquée.
Souvent, la Cour de cassation prend soin de préciser la raison de l’insuffisance de
la motivation –elle précise les circonstances de fait que les juges du fond auraient
dû relever et donne ainsi une indication au juge de renvoi sur la manière dont il
doit motiver sa décision. Indirectement, la Cour de cassation peut être ainsi
amenée à donner son interprétation de la règle de droit.
— la dénaturation
La Cour de cassation censure pour dénaturation lorsque les juges du fond
méconnaissent le sens clair et précis d’un contrat.
A. L’unification externe
Cherchez la composition de l’Assemblée plénière, les hypothèses dans lesquelles elle
peut ou doit être saisie et la portée de ses décisions.
B. L’unification interne
Cherchez la composition de la Chambre mixte, les hypothèses dans lesquelles elle
peut ou doit être saisie et la portée de ses décisions.
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répondre à certaines questions soulevées par de nouveaux textes. On parle de la
technique des réponses ou des avis spontanés.
Il est certain que la jurisprudence n’est pas censée être source de droit, n’est pas
supposée créer du droit.
Mais, en fait, la jurisprudence joue, dans la création du droit, un rô le très
important.
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D’ailleurs, plus la motivation est générale, plus la motivation est détachée des
circonstances particulières de l’espèce, plus on doit lui attacher de l’importance.
Du reste, quand la formulation de la motivation est générale, quand la motivation
est suffisamment générale pour qu’elle soit reprise par d’autres juges, on parle
souvent d’arrêt de principe.
Tel est le cas des arrêts prononcés en assemblée plénière ou en chambre mixte.
Mais les arrêts rendus par les chambres simples de la Cour de cassation peuvent
également être des arrêts de principe. Comment les reconnaître ? Différents
indices.
A. La fonction de suppléance
Dans de très nombreux cas, le juge est confronté au vide législatif.
Or l’article 4 du Code civil interdit au juge de refuser de statuer « sous prétexte du
silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi ». De fait, quand la loi ne fournit
pas de réponse à la question que le juge se pose, le juge est bien obligé
« d’improviser » et créer plus ou moins la règle.
B. La fonction d’adaptation
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Les juges sont parfois obligés d’adapter les vieux textes aux nécessités actuelles.
Parfois, ils font dire à ces textes autre chose que ce que le législateur avait
initialement prévu.
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