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On rappellera que l'un des caractères de la règle de droit est son caractère permanent
A) La Promulgation
Pour entrer en vigueur, une loi ne doit pas seulement avoir été adoptée par le Parlement : elle doit ensuite être
promulguée par le Président de la République, qui ordonne l’exécution de la loi sur tout le territoire.
Il le fait au moyen d'un « décret de promulgation ». Il doit le faire dans les 15 jours qui suivent la transmission
de la loi au Gouvernement.
Durant ce délai de 15 jours, le Conseil constitutionnel peut être saisi pour effectuer un contrô le de
constitutionnalité de la loi en question. Il s'agit donc d'un contrôle A PRIORI de constitutionnalité car le Conseil
constitutionnel est saisi AVANT la promulgation de la loi.
B) La publication officielle
Il est fondamental que les citoyens aient été en mesure de connaître la loi nouvelle qu’ils vont devoir respecter.
Les textes généraux d’origine interne sont publiés au Journal Officiel de la République française (J.O.R.F.,
souvent mentionné « J.O. »)
Les textes de l’Union Européenne sont pour leur part publiés dans le Journal Officiel de l’UE (J.O.U.E.).
À partir de cette publication « Nul n’est censé ignorer la loi », ce qui ne signifie pas que tout le monde connaît
réellement la loi mais que le justiciable, dans le cadre d’un litige, ne pourra pas se défendre en invoquant qu’il
ne connaissait pas la règle qu’on lui reproche d’avoir violée.
Le principe est que le nouveau texte fixe lui-même la date à partir de laquelle il entrera en vigueur grâ ce aux
dispositions (souvent en fin de texte)
S’il n’y a aucune indication, le texte entrera en vigueur le lendemain de sa publication selon un texte
publié le 20 février 2004.
Pour les textes publiés avant le 1er juin 2004, un court laps de temps était accordé, censé permettre au
citoyen vigilant et consciencieux de prendre connaissance du contenu du nouveau J.O. Ce délai était d’un jour
franc
Il est possible qu’un texte, bien qu’ayant atteint sa date d’entrée en vigueur, ne soit toujours pas en mesure
d’être appliqué car il faut attendre les décrets d’application. Dans l’attente de ces mesures d’application, l’entrée
en vigueur d’un texte est paralysée.
Exemple : La technique a largement été utilisée pour les mesures adoptées dans le cadre de l’état d’urgence
sanitaire (ex. la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19 qui crée
l’état d’urgence sanitaire en même temps qu’elle le déclare, le tout à compter du 24 mars, date de publication au
Journal officiel).
D) L’abrogation de la loi
La loi peut également être abrogée par le Conseil constitutionnel, s’il constate à l’occasion d’une QPC qu’elle est
contraire à la Constitution.
Dans un tel cas, on a une loi nouvelle qui va déclarer expressément que telle loi antérieure est
abrogée. La loi nouvelle va prévoir, dans l'un de ses articles, qu'elle vient abroger une loi ancienne.
Dans un tel cas, la loi nouvelle ne prévoit pas expressément, dans l'un de ses articles, que la loi ancienne
doit être abrogée.
Cependant, ici, c'est que les dispositions (= les articles) de la loi nouvelle ne sont pas compatibles
avec les dispositions d'une loi antérieure.
Dès lors, dans ce cas, la loi nouvelle va remplacer implicitement la loi ancienne.
Il existe une question un peu délicate : un texte oublié de tous depuis longtemps est-il abrogé par « désuétude
» c’est-à-dire par ce non-usage ?
La réponse de principe est claire : non, il demeure en vigueur tant qu’il n’a pas été abrogé.
La solution en pratique est plus nuancée : ces textes sont dangereux car ils exposent les justiciables à
une surprise qu’ils ne pouvaient prévoir. Les juges utilisent parfois les moyens à leur disposition (ex.
cette application serait contraire à la Conv. EDH) pour éviter l’application de textes désuets.