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Perturbations possibles :
1) Perturbation au niveau de la hiérarchie des normes : lié au fait qu’une norme
inférieure ne respecterait pas une norme supérieure
2) Perturbation temporaire/chronologique : les normes ne sont pas éternelles
3) Perturbation spatiale : situation qui touche plusieurs ordres juridiques en même
temps (ex : ordre juridique belge, allemand, espagnol suite à un accident)
4) Perturbation au niveau du conflit de compétences : deux collectivités distinctes
prétendent régir une même situation
Un premier type de conflit d’ordre temporel peut intervenir dans le cadre de la succession
dans le temps de deux normes, issues du même auteur, et applicables à la même situation.
Les « méta-règles » qui dénouent ce type de conflit sont les règles d’application de la loi (au
sens matériel) dans le temps
La loi tire sa force obligatoire de sa publication dans le Moniteur belge. Elle devient
contraignante 10 jours après sa publication (soit une autre date précisée dans la loi). Elle
entre en vigueur à ce moment-là. Différence entre entrée concomitante (effets déployés
immédiatement à la publication de la loi) ou postérieure.
b.1. Abrogation
Auteur : soit l’autorité qui était compétente pour adopter la loi en question soit les autorités
qui étaient supérieurs
Ex : une loi, le pouvoir législatif a la capacité de l’abroger (car étant son auteur) mais le
pouvoir constituant peut aussi abroger une loi.
Effets : elle opère « ex-nunc » (= à compter du moment où elle survient). Elle prive la loi
d’effets pour le futur MAIS laisse intacte les effets produits avant. Par la suite, cette loi
abrogée ne produira plus d’effets. Une abrogation est définitive.
2. L’abrogation expresse
La loi 2 vient abroger expressément la loi 1 : elle contient une disposition qui dit qu’au
moment de son entrée en vigueur, la loi 1 se voit abrogée.
On assimile à cette abrogation expresse le fait que la loi 2 ne dise pas qu’elle abroge la loi 1
mais qu’elle remplace le dispositif de la loi 1 en substituant une nouvelle règle.
3. L’abrogation tacite
La loi 2 ne dit plus expressément qu’elle remplace ou met un terme aux effets de la loi 1,
mais si on lit son prescrit, on se rend compte que la volonté de l’auteur de la loi 2 était de
remplacer la loi 1.
La loi 1 et la loi 2 sont incompatibles mais il y a un principe qui dit que la loi postérieure
emporte sur la loi antérieure (volonté du législateur doit être claire).
L’abrogation ne serait plus l’intervention d’un auteur, mais résulterait (si autorisée) de sa
non-application prolongée par ses destinataires.
Ex : loi légale (cercle de la légalité) mais qui ne se fait pas respectée par ses destinataires.
Est-ce envisageable que puisque la loi n’est plus effective, qu’elle soit abrogée ?
Const., art. 33 la Constitution distribue les compétences aux différents pouvoirs. La
cessation de règles de droit par d’autres auteurs que ceux définit par la Constitution est
interdit. Les destinataires ne sont pas identifiés par la Constitution-> donc pas autorisé
Parfois les juges ont quand même du mal à appliquer la loi. Parfois, l’existence d’une erreur
invisible peut être acceptée par le juge (le destinataire ne se verra pas appliqué la loi. Cette
règle sera neutralisée mais pas abrogée ne disparaitra pas de l’ordre juridique.
Deux pôles : légalité et effectivité
b.2. Annulation
Auteur : c’est un acteur tiers par rapport à l’autorité qui a adopté la règle de droit en
question : une juridiction (CC ou Section du contentieux administratif CE) ou une autorité de
tutelle (une autorité supérieure qui exerce la tutelle sur une autorité décentralisée).
Effets : elle opère « ex tunc » = avec effet rétroactif. Elle prive la règle d’effet pour le futur et
le passé. Elle disparait de l’ordre juridique belge, comme si elle n’avait jamais existée.
Ex : enfant nait sous la loi 1. Des obligations et des droits réciproques se poursuivent entre
l’adoptant et l’adopté a encore de l’effet lors de la création de la loi 2. Quid de la loi à
suivre ?
Cass., 2 janvier 2017, S.15.0018.F : « une loi nouvelle s’applique non seulement aux
situations qui naissent à partir de son entrée en vigueur mais aussi aux effets futurs des
situations nées sous le régime de la loi antérieure qui se produisent ou se prolongent sous
l’empire de la loi nouvelle, pour autant que cette application ne porte pas atteinte à des
droits déjà irrévocablement fixés. »
Exceptions à ce principe
- Exception facultative :
L’auteur de la norme 2 peut renoncer à l’effet immédiat de la loi en utilisant une disposition
transitoire disant que les situations juridiques de la loi 1 s’appliqueront. La loi 2 peut prévoir
que l’ensemble de cette situation juridique sera régit par la loi 1.
- Exception de droit :
Va s’imposer sans besoin de disposition expresse (dans le domaine des contrats). L’ancienne
loi demeure applicable. À cette exception de droit, il y a une exception à l’exception.
La Cour de Cassation affirme que ces exceptions visent l’hypothèse où la nouvelle loi prévoit
expressément qu’elle s’applique aux contrats déjà en cours ou qui est d’ordre public.
Une norme ayant un effet rétroactif s’applique à des situations juridiques qui se sont
produites avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi (s’appliquer à une situation passée)
Principe :
Le Code civil étant une loi (= rang législatif), rien n’empêche qu’une autre loi déroge à ce
principe de rétroactivité et de prévoir sa propre rétroactivité
Nuances :
- Sauf si cette interdiction est verrouillée par des normes supérieures à la loi le
législateur ne pourrait pas déroger à cette loi
2 exemples :
- Interdiction absolue de la rétroactivité en droit pénal (droit pénal < C° + Traités). Les
crimes commis avant l’entrée de la nouvelle norme sont jugés sur base des règles qui
étaient en vigueur à ce moment là
- Interdiction relative (interférence sur l’issue d’un procès civil en cours < art. 6 CEDH).
Cet article consacre les garanties d’un procès équitable. La CEDH va regarder avec
suspicion toute loi rétroactive qui aurait pour but ou effet d’influencer sur l’issue du
procès civil en cours mais le législateur peut tenter de justifier cette loi rétroactive au
avec une argumentation solide. Si bien argumenté, cette rétroactivité pourrait être
applicable. La CEDH a une interprétation très stricte, peu nombreux sont les cas où
elle accepte cette rétroactivité.
Const., art. 84 le législateur interprète la loi quand elle a des interprétation différentes.
Une loi peut être interprété de manières divergentes en temps 1. En temps 2, le législateur
adopte une loi interprétative qui est censée venir préciser le sens que la loi 1 a toujours eu.
La loi interprétative qui intervient en temps 2 présente un effet rétroactif puisqu’elle
est censée conférer à la loi 1 le sens qu’elle a eu depuis le départ.
La loi interprétative contient un caractère rétroactif qui est pourtant contraire au
principe de l’interdiction de la rétroactivité des lois qui est consacré par C. civ., art. 1 er
Puisque la possibilité d’adopter une loi interprétative est consacrée par la Constitution elle-
même (C° art. 84) pour les lois fédérales et C° art. 133 pour les décrets
La Constitution déroge à ce principe, ce procédé est expressément autorisé
La Constitution va faire la chasse des lois interprétatives (distingue les vraies des
fausses). La C° va regarder dans les travaux préparatoires de la loi interprétative pour
voir si elle interprète effectivement la première loi et si les travaux préparatoires sont
conciliables avec l’interprétation ou si le législateur essaye de faire passer une fausse
loi interprétative
une situation qui se passe à un même moment. Un second type de conflit (d’ordre spatial)
survient lorsqu’une même situation se trouve régie par une loi (au sens matériel) belge et
par une loi (toujours au sens matériel) étrangère.
Des règles de rattachement interviennent dans ce type de conflit et qui désigneront soit la
loi nationale soit la loi internationale (ne fournissent pas elles-mêmes la solution à la
situation).
Ces règles de rattachement sont contenues dans le Code de droit international privé (
trouve son origine dans l’ordre juridique belge, c’est une loi). L’adjectif international = s’agit
d’une situation qui se rattache potentiellement à différents ordres juridiques.
Son objet est international, pas sa source
2 normes logés à deux étages différents de la pyramide normative prétendent régir une
même situation.
Ex : loi et un arrêté royal en divergence. Une méta règle va permettre de désigner la norme
qui va triompher la solution se trouve dans la hiérarchie des normes
La loi l’emporte sur l’arrêté
b. Conflit d’ordre horizontal
Ex : la situation de notre État fédéral, la loi ou le décret sont sur un même rang hiérarchique
En droit belge il existe le principe de l’exclusivité des compétences : pour une matière, on a
un seul législateur compétent. Il faut donc aller voir dans les règles répartitrices de
compétences qui bénéficie de la compétence en la matière.
Ces règles sont logées dans la C° ou dans les lois spéciales prises en vertus de la C° (C° art.
127)
Les méta règles sont aller chercher les règles répartitrices de compétences qui elles-mêmes
sont logés dans des normes hiérarchiquement supérieurs
Un conflit horizontal est toujours un conflit vertical, tout se ramène à une question de
hiérarchie des normes.
c) Le respect, par les normes ayant valeurs de loi, des normes qui leur sont
supérieures
L’auteur des lois doit être distingué des organes de contrôle des tiers qui vont pouvoir
exercer à l’égard de ces lois une vérification de leurs compatibilités par rapport aux normes
hiérarchiquement supérieures
Vérifier que le texte législatif en projet a été adopté par le bon auteur (répartition des
compétences) et vérifier que le texte en projet respecte les normes hiérarchiquement
supérieures.
La Cour constitutionnelle est la juridiction qui veille au respect des droits fondamentaux
consacrés par la Constitution et des règles répartitrices de compétences par les différents
législateurs en Belgique.
La Constitution de 1831 avait prévu qu’une norme de rang infralégislatif soit contraire à une
norme supérieure + une sanction : refus d’application par les Cours et tribunaux (C° art. 159)
Ce contrôle pouvait être exercé par les juges du pouvoir judiciaire ?
La Constitution de 1831 ne dit pas qui est compétent pour vérifier la conformité des lois à la
Constitution au niveau d’éventuels organes juridictionnelles.
Au départ, il était considéré qu’il appartenait au législateur d’apprécier si le texte de loi qu’il
envisageait d’adopter était ou n’était pas conforme aux dispositions de la Constitution.
Culte de la loi, inviolabilité de la loi en 1831 qui pense inimaginable que le législateur adopte
une loi non conforme. Aucun contrôle n’avait donc été prévu.
Une loi pourrait se prêter à plusieurs interprétations et suite à cette obligation le juge doit
retenir QUE l’interprétation qui se concilie le mieux avec la Constitution.
Le juge judiciaire doit quand même vérifier la conformité par rapport à la Constitution. La
constitutionalité de la loi va donc être garantie puisque le rôle du juge va être d’identifier
quelle est l’interprétation de la loi qui est la plus conforme à la Constitution
d’où le fait qu’on parle uniquement de tempérament
Dans cet arrêt qui intervient après Le Ski du 27 mai 1971, la Cour de cassation opère à un
contrôle de conformité d’une loi par rapport à un trait international (le pas est franchi par
rapport aux traités)
Quid de la Constitution ?
Retour en 1970 : Fédéralisation de l’État belge et besoin d’un arbitre des compétences :
1980 : création des Régions (à côté des communautés). Il y a donc nécessité d’avoir cet
arbitre de compétences, elle se fait de plus en plus présente.
1980-1988 : répartition des compétences (était uniquement en charge des répartitions des
compétences)
1988-1989 : C° 10, 11, 24 confiés à la CC, qui doit faire respecter le principe d’égalité et non-
discrimination et la liberté d’enseignements.
2007 : Cour d’arbitrage devient la CC (= plus seulement en charge d’arbitrer des conflits de
compétences mais aussi d’autres dispositions de la C°)
Extension constante de ses missions mais toujours pas une « CC complète » à ce jour
Siège de la matière
Elle ne fait pas partie du pouvoir judiciaire ni d’un autre des trois grands pouvoirs constitués
Elle intervient à côté
La Cour est composée de 12 juges qui doit observer un nombre de conditions fixées par les
art. 31 et 34 de la loi spéciale relative à la CC. Double règle de parité + d’autres critères :
À l’heure actuelle, dans la Belgique nous avons uniquement des juges masculins du côté
francophone (du côté néerlandophone 4 femmes juges). Au niveau référendaire, il y a
davantage de femmes (du côté francophone 4 femmes vs 6 hommes et du côté
néerlandophone 4 femmes vs 6 hommes.
Pour devenir référendaire à la CC, il faut avoir réussi un examen oral et écrit
Pour être juge à la CC, il faut avoir été nommé par le roi sur une liste qui est présenté
successivement par la Chambre et le Sénat après avoir été adopté à la majorité des 2/3
Nomination politique qui contraste avec le mode de désignation des référendaires.
Les règles de contrôle (ou normes de références) sont établies par la C° ou en vertu de celle-
ci pour déterminer les compétences de l’État, des Communautés et des Régions (allusion à
C° art. 142) + articles du titre II et les articles 170, 172 et 191 de la C° + C° art. 143, §1 er.
Ce contrôle combiné est possible si on passe par une disposition confiée à la CC.
Il faut un point d’ancrage dans les règles de contrôle de la CC
b.4. La mise en œuvre de la justice constitutionnelle
Le recours en annulation
- A pour caractéristique d’être direct (on ne va pas passer par d’autres juridictions)
- Contrôle abstrait car exercé indépendamment de l’existence d’un litige pendant ou
devant une autre juridiction. On fait un procès contre un acte législatif parce qu’on
considère qu’il viole une disposition confiée à la garde de la C°.
- Contrôle rapide car ne peut que être introduit dans un délai raccourci
Il est de 6 mois à dater de la publication au Moniteur belge (sauf pour un traité qui reçoit
l’assentiment délai de 60 jours).
Il est facultatif. On introduit une demande de suspension lorsqu’on ne peut pas se permettre
d’attendre l’aboutissement du recours en annulation.
Les conditions pour une demande de suspension sont évoqués à l’article 19-21 de la LS du 6
janvier 1989
Les arrêts
- Accueillir le recours et qui sera donc un arrêt d’annulation qui sera erga omnes et qui
opère en effet rétroactif
Compte tenu des effets que cet arrêt d’annulation peut avoir, art. 8 de la LS relative à
la CC confère à la CC une prérogative exorbitante. La CC peut décider de moduler les
effets dans le temps des arrêts qu’elle rend (= la Cour peut décider si elle annule
définitivement les effets des dispositions annulées ou elle peut les maintenir
provisoirement dans le délai qu’elle veut pour éviter un vide juridique). ANNEXE 5
- Ne pas accueillir le recours arrêt de rejet
- La Cour peut privilégier une interprétation conciliante = il y a plusieurs
interprétations et une d’entre elles est conforme à la C° et va donc être privilégiée
par la CC dans le cadre d’un arrêt de rejet. Le discours est double :
o Selon une première interprétation de la norme querellée, celle-ci viole la
norme de référence visée par le recours et devrait être annulée
o Selon une autre interprétation possible, celle-ci ne viole pas la norme de
référence et ne doit pas être annulée elle rejette le recours en annulation
Les conséquences d’un arrêt d’annulation sur des conséquences qui ont déjà été tranché par
un autre juge ou sur des arrêtés d’exécution qui avaient déjà été prises en vertu de la loi
annulée :
Une fois annulé, cet Arrêté royal n’a plus de fondement légal.
Va naître dans le cadre d’un recours interdit devant le Conseil d’État ou devant les Cours
et tribunaux judiciaires.
Pour les QP, les règles de contrôles et les règles contrôlées sont les mêmes que les recours
en annulation art. 26 de la LS relative à la CC
Hypothèse où un même droit fondamental est à la fois consacré par une disposition de la C°
et par une disposition d’un Traité International.
Depuis l’arrêt Leski (1971), tout juge belge peut écarter une loi qui serait contraire à une
disposition internationale directement applicable.
L’obligation de poser une question préjudicielle diffère selon qu’on est en présence ou pas
d’un concours de droit fondamental.
Art. 26, §2 et §3 de la LS sur la CC règle l’hypothèse où on est pas en présence d’un concours
de droit fondamentaux.
En rouge, ce qui est normalement obligé sauf à propos de certaines exceptions (1, 2,
3 valent pour toute juridiction). La quatrième dispense vaut uniquement pour
certaines juridictions si la L-D-O ne viole pas une règle de contrôle ou lorsque la
réponse à la question préjudicielle n’est pas indispensable pour la résolution du litige.
a. Le contrôle préventif exercé par la SLCE sur les normes de niveau réglementaire
émanant de l’exécutif fédéral et des exécutifs des collectivités fédérées
LCCE art. 3 :
LCCE art. 3 bis : pour les arrêtés de pouvoirs spéciaux, on exclut l’urgence, tous les arrêtés de
pouvoirs spéciaux doivent passer devant la SLCE.
Exemples pour objet de contrôle qui peuvent donner lieu à un recours en annulation :
1) Hypothèse où la SLCE aurait dû être consultée en vertu de l’art. 3 LCCE et ne l’aurait
pas été
2) L’auteur de l’acte a excédé ses pouvoirs, problème de légalité
3) Détournement de pouvoir
Titulaire de ceux qui peuvent introduire un recours en annulation devant la SACE à l’art. 19 :
toute personne physique ou morale qui justifie d’un intérêt
La SCACE va soit rejeter le recours soit annuler l’acte administratif déféré à sa censure
Effets de l’annulation : lorsque la SCACE annule cet acte, il opère avec autorité erga omnes et
avec effet rétroactif (comme si l’acte n’avait jamais existé)
LCCE reconnaissent la possibilité de moduler les effets dans le temps (définitif = dans
le passé/maintenir = dans le futur) des arrêts en annulation qu’il prononce
Recours en suspension possible devant la SCACE qu’on appelle le sursis à exécution (LCCE,
art. 17, §1). C’est également l’accessoire du recours en annulation devant la SCACE (comme
pour la CC). Il faut qu’il y ait une urgence et des moyens sérieux pour que le recours en
suspension soit introduit.
Le droit international regroupe les règles qui sont élaborées dans l’enceinte internationale
qui trouvent leurs origines au sein de l’ordre juridique international.
Est parfois aussi qualifié de droit international public VS le droit international privé (sa
source est principalement national, il régit les relations entre les personnes privées).
Le droit international public régit les relations entre les États (et à sa source le droit
international)
Le droit international comprend aussi les organisations internationales qui coexistent au sein
de l’ordre juridique international.
Une certaine tension caractérise l’ordre juridique international. D’un côté, les États soucieux
de conserver leur souveraineté externe (= indépendance) et de l’autre, les États qui disent
qu’une interdépendance est nécessaire pour régler un certain nombre de questions qui
dépassent certaines frontières étatiques (ex : politique migratoire)
Section 1 : Les sources formelles du droit international
Ces sources ne se trouvent pas dans une Constitution. Le catalogue de sources formelles de
droit international est dans l’article 38 du Statut de la Cour internationale de Justice.
Les sujets sont les États ou les organisations internationales qui sont créés par les États (=
personnes morales de droit public).
Classification :
- En fonction de l’objet :
o Traités-contrats : sont les plus proches des contrats au sein de l’ordre
juridique interne (= contrat de vente) traité par lequel les parties
contractantes vont se reconnaitre es droits et obligations mutuelles, ex :
traité de paix
Il faut d’abord regarder les conditions fixées par le DI + les compléter par les dispositions
fixées par le droit national.
En droit international (Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités)
Cette Convention a été adoptée par la Belgique le 10 juin 1992 (ANNEXE 10)
Champ d’application de cette Convention : art. 1 et art. 2, §1 a).
1. Les traités sont négociés par les différents représentants des États (= diplomates)
2. Lorsque mis d’accord sur le texte censé devenir le traité, vient la signature. Elle
conclut les négociations en authentifiant le texte issu de ces négociations.
Au moment où les représentants signent ce traité, ils ne sont pas liés juridiquement à
ce traité (signature ≠ valeur obligatoire). L’État peut toujours faire marche arrière par
après. La signature détermine le lieu et la date du traité.
3. Suite à la ratification, l’État donne son engagement à être lié par le Traité
engagement devient définitif, l’État ne peut plus faire marche arrière.
L’existence de ces deux étapes permet aux États de vérifier si les diplomates sont
restés dans ce qui avait été convenu.
Ces réserves sont souvent acceptées tant qu’elles ne portent pas atteinte à l’objet et
au but du traite (= la réserve peut porter sur des éléments accessoires).
5. L’entrée en vigueur est souvent fixée par le traité à la fin de celui-ci (art. 24, §1 de la
Convention de Vienne)
L’article 24 §2 de la Convention de Vienne prévoit que si les parties n’ont pas prévu
de disposition, alors le traité entre en vigueur dès que le consentement à être lié par
le traité a été établi pour tous les États ayant participé à la négociations.
Si le traité ne dispose pas de clause à propos de son entrée en vigueur = il entrera en
vigueur au moment où tous les États qui ont négocié le traité l’auront ratifié.
L’autorité compétente est désignée par l’article 167 pour conclure des traités = pouvoir
exécutif qui va désigner les représentants de l’État belge (= vont négocier les traités
internationaux le pouvoir exécutif (incarné par le roi ou les gouvernements fédérés) ratifie
les traités internationaux.
Le deuxième acteur est le pouvoir législatif = la Chambre des représentants (fédérale) ou les
parlements fédérés.
Le pouvoir exécutif conclut les traités mais il n’est pas compétent pour le faire seul. Le
législateur (= Chambre des représentants) intervient et approuve le Traité avec sa légitimité.
Par l’assentiment, la Chambre des représentants ou les parlements fédérés donnent leur
accord au Traité afin que celui-ci fasse partie de l’ordre juridique interne.
Sans l’assentiment, le traité ne rentre pas dans l’ordre juridique belge et est inapplicable. Il
reste cependant valable et la Belgique est tenu de le respecter mais ne produira pas d’effets
au sein de l’ordre juridique interne (pour ça il faut l’assentiment)
L’assentiment est une loi purement formelle qui a pour unique rôle de donner
l’autorisation au Traité de rentrer dans l’ordre juridique belge
En droit international, les États sont liés par les traités qu’ils ont ratifié.
En droit interne, pour qu’un traité puisse produire des effets il faut :
1. Que la procédure d’élaboration du traité en droit international ait abouti (traité
rentré en vigueur dans l’ordre juridique international
2. Que le traité ait reçu l’assentiment dans l’ordre juridique belge
3. Que la loi d’assentiment et le traité soit publié au Moniteur belge
Si les trois conditions sont réunies, le traité constituera une norme obligatoire en droit
belge. Il fera partie du droit objectif du droit belge au même titre qu’une loi
a.2. La coutume
Règle de droit non écrite, pratique répétée pendant une certaine durée (élément objectif)
et qui est tenu pour juridiquement contraignante (élément subjectif)
En droit belge, il n’y a presque plus de coutume. À l’inverse, en droit international, la
coutume est beaucoup plus utilisée (a ensuite été codifiée en traités). L’importance de la
coutume a diminué à mesure que l’importance des traités a augmenté.
La coutume reste une source majeure (Convention de Vienne était à la base une
coutume)
Moindre importance
Interviennent quand la Cour internationale de justice constate qu’il n’y a pas de traité ou
de coutume existant qui puisse trancher le conflit
Question dans le DI : quand on parle de PGD reconnus par les « Nations civilisées », vise-
t’ont :
- Uniquement des principes existants dans les ordres juridiques nationaux = communs
- Des PGD du DI indépendamment des ordres juridiques nationaux
Invoqué pour faire obstacle à l’application d’une règle juridique qui se révèle injuste dans
un cas déterminé
Deux possibilités en DI :
- Soit les parties à un traité autorisent expressément le juge à statuer en équité s’il n’y
a pas de traité/coutume/PGD
- Soit les parties à un traité identifie l’équité comme étant la source de droit à la place
d’un éventuel traité/coutume/PGD (l’équité est un subsitut)
c) Sources auxiliaires
Sources qui vont aider le juge à découvrir la manière dont il doit trancher le différend. Il
va pouvoir identifier les sources formelles majeures ou complémentaires qui sont
applicables
c.1. La jurisprudence
Comme en droit belge, le DI ne connait pas la règle du précédent obligatoire (= juge de la CIJ
n’est pas lié à d’anciennes décisions rendues à propos d’un sujet similaire, il peut l’utiliser
comme appui).
c.2. La doctrine
Le juge la consulte bien qu’elle soit une source informelle (est une source documentaire)
Il n’y a pas de répartition de compétences entre le traité et la coutume. En principe ils ont
la même autorité sans rapport hiérarchique entre eux.
Le ius cogens s’impose à tous les États sans exception, indépendamment de leur
consentement à être liés par ces normes limite à la souveraineté externe des États
Ex : interdiction de la torture ou de l’esclavage
L’article 38 du statut de la CIJ n’aborde pas le ius cogens. C’est parce que les normes du ius
cogens ne sont pas une nouvelle source du droit mais une qualité impérative de certaines
normes qui sont contenues dans des traités ou des coutumes.
Les normes du ius cogens balisent les sources formelles listées par l’article 38 du
statut de la CIJ. Ces normes sont si importantes que la Communauté internationale
les reconnait comme étant hiérarchiquement supérieures aux autres.
Si on considère qu’un traité est contraire à une norme de ius cogens, la contestation est
envoyée à la CIJ (art. 66, a), Convention de Vienne)
L’action en nullité est réservée aux parties (≠ droit interne)
Les organisations internationales ont une personnalité juridique limitée. Elle est
fonctionnelle car elle accompli les tâches qui rentrent dans les fonctions qui ont été confiés à
l’organisation internationale par les États
Vs les États qui disposent en principe d’une personnalité juridique illimitée
Créé par la Charte des Nations-Unies après la deuxième guerre mondiale par 51 pays.
Aujourd’hui, c’est la plus grande organisation internationale et rassemble 193 pays.
Les États sont à l’origine du « Traité-Institution », le traité fondateur qui a mis l’organisation
mondiale sur pied.
Les Nation Unies ont un certains nombres d’organes : le Conseil de sécurité, l’Assemblée
générale, le Secrétaire général et la Cour Internationale de Justice.
L’essentiel sont basés à New-York et la CIJ est à La Haye
A. Origine et finalité
Pour atteindre les objectifs, plusieurs traités ont été élaborés sous l’ordre des NU
À la demande des États, l’ONU a préparé le texte de traité internationaux qui ont été
soumis à la ratification des États
Pour maintenir la paix, dans certains cas, les casques bleus peuvent être envoyés en
autorisant le recours à la force
a) Le Conseil de sécurité
- Une réglée par le Chapitre VI : le CS invite les États à régler un différend ; engager
une enquête ; formuler des recommandations pas de pouvoir contraignant
- Une réglée par le Chapitre VII : le CS a un pouvoir décisionnel limité lui permet
d’adopter des actes juridiques unilatéraux juridiquement contraignants.
b) L’Assemblée générale
Organe délibérant où sont représentés tous les membres des Nations Unies.
Selon les articles 9 et 18 de la Charte des NU, chaque État membre dispose d’une voix (=
minimum 1 représentant)
Les fonctions sont fixées par la Charte, art. 10 et S. : en règle générale, pas compétente pour
adopter des actes juridiques unilatéraux contraignants à l’instar des États. L’Assemblée
générale intervient uniquement par le biais de recommandations, de résolutions ( soft
law)
Grande faiblesse de l’appareil des NU pas d’équivalent d’un pouvoir législatif
c) Le Secrétaire général
La nomination est fixée par la Charte à l’article 97 : nominé par l’Assemblée générale sur
recommandation du Conseil de sécurité
La composition est fixé par le Statut de la CIJ art. 2 et s. : 15 juges élus par le Conseil de
sécurité et l’Assemblée générale pour une durée de 9 ans.
Une des missions principales de la CIJ est de régler les différends portés devant elle en
appliquant les règles de droit international (art. 38).
= grande Europe. Il a été créé par le Statut de Londres du 5 mai 1949 et rassemble 47 États
membres.
Les organes sont basés à Strasbourg et sont : le Comité des ministres et l’Assemblée
consultative. Cette organisation ne produit que des normes du Soft Law.
A. Origine et finalité
Les buts se trouvent à l’article 1 er dans le Statut du Conseil de l’Europe : réaliser une union
plus étroite entre ses membres.
Tout État peut devenir membre du Conseil de l’Europe à condition de reconnaitre le principe
de la « prééminence du droit » et le principe en vertu duquel toute personne placée sous sa
juridiction joui des droits de l'homme et des libertés fondamentales.
Sa composition est réglée par l’article 14 du Statut du Conseil de l’Europe : ministres des
affaires étrangères de chaque État membre du Conseil de l’Europe (Belgique : Sophie
Wilmès)
Son rôle est décrit à l’article 15 du Statut du Conseil de l’Europe fait du soft law
b) L’Assemblée consultative (en pratique : Assemblée parlementaire)
≠ Équivalent du parlement belge car celle-ci ne s’exprime que sur base du soft law.
Consacre des droits civils et politiques de la première génération (exigeant une abstention
de la part des États.
Cette Convention européenne a été confiée à la garde de la Cour européenne des droits de
l’homme (+ l’instaure).
La CEDH est une juridiction obligatoire : tout acte lié par la Convention européenne des
droits de l’homme est d’office soumis au contrôle de la CEDH.
La CEDH peut être saisie par un État ou un particulier dans les 6 mois à compter de la
décision de l’instance nationale qui a statué en dernier ressort.
Les décisions (= arrêts) rendus par la CEDH sont obligatoires mais la Cour ne peut pas elle-
même annuler les lois, décisions ou pratiques nationales
Travail de la CC ou de la SCACE.
La Convention a une effectivité sans pareil à laquelle aucun autre instrument de protection
des droits de l’homme ne peut prétendre (surtout comparé aux autres instruments onusiens
qui ne sont pas aussi contraignants ANNEXE 7)
Section 3 : l’Union européenne
Sa pénétration dans l’ordre juridique belge est plus forte qu’avec le Conseil de l’Europe. Dû à
un transfert de plusieurs compétences étatiques, elle substitue aux États dans l’exercice de
certaines fonctions.
A des pouvoirs normatifs, administratifs et juridictionnels propres
A. Origine et finalité
Par après, ces États ont mis sur pied la CEEA instaurée par le Traité Euratom du 25 mars
1957 et la CEE instaurée par le Traité de Rome du 25 mars 1957. La CEE met en place le
« marché commun » avancée économique plus générale que la CEEA.
Les deux autres non pas la personnalité juridique et n’obéissent pas à une logique
supranationale mais une méthode intergouvernementale : les décisions sont prises à
l’unanimité les États ne subissent aucune perte de souveraineté
Le Traité de Maastricht de 1992 modifie le Traité de Rome de 1957 (TCEE) et institue l’Union
européenne par le Traité sur l’Union européenne
Deux traités qui existent, TCE (Traité sur communauté européenne) originaire de
Rome et modifié par le traité de Maastricht + TUE instauré par le traité de Maastricht
en 1992
Le Traité d’Amsterdam du 2 octobre 1997 vient modifier la JAI et elle va se réduire à la
Coopération Policière et Judiciaire en matière pénale (JAI « CPJP »)
Le surplus de matière va dans le premier pilier (CE)
Le Traité de Nice du 26 février 2001 adopte le texte qui visibilise les droits fondamentaux
applicables au sein des ordres juridiques européens dans une Charte des droits
fondamentaux de l’Union européenne
Cette Charte a été proclamée au sommet de Nice le 7 décembre 2000 mais n’avait
pas de valeur juridiquement contraignante (= soft law)
Le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 (en vigueur le 1er décembre 2009) chamboule
l’architecture institutionnel de l’Union européenne.
Supprime le système des piliers, l’Union européenne est plus que la seule à avoir la
personnalité juridique (TUE, art. 47)
Ce Traité fait que la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne reçoit enfin une
valeur juridiquement contraignante (soft law hard law).
Aujourd’hui, le Traité qui tient lieu du fondement de l’Union européenne est constitué de 3
textes : TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne), TUE (Traité sur l’Union
européenne) et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.
D’un point de vue matériel, les spécificités conduisent à distinguer le droit international
classique du droit européen et le qualifier de droit « supranational ».
Les États ont transféré à l’Union un certain nombre de « droits régaliens », constitutifs de
leur souveraineté matérielle.
- Appareil institutionnel de l’UE : deux particularités que les organes des autres
organisations internationales n’ont pas :
o Plusieurs institutions sont composées de personnalités indépendantes des
États et n’agissent pas comme leurs représentants (ex : Commission et CJ). Le
parlement européen est élu au suffrage universel depuis la fin des années 70
et supposé représenter les peuples, pas les États d’Europe
o CJ : est une juridiction obligatoire (≠ CIJ de l’ONU) les États membres de
l’Europe sont passibles de la juridiction de la Cour => tout État peut la saisir
ou être attrait devant elle
- L’effet du droit européen et l’obligation d’évincer la norme de droit interne qui lui est
contraire : la jurisprudence de la CJ procure à la primauté et à l’effet du droit
européen une effectivité inconnue en droit international classique. La CJ décide aussi
de la place que le droit européen doit avoir au sein des ordres juridiques nationaux
Art. 16 §1 : ses deux compétences sont intervenir dans la fonction législative et au niveau
budgétaire.
Pas confondre le Conseil (des ministres) avec le Conseil européen !!
TUE, art. 15 §2 : composé de chefs d’États ou de gouvernement des États membres (ex :
Macron) sous la présidence de Charles Michel pas des ministres
Les fonctions sont de nature politique pas de fonction législative (TUE, art. 15 §1)
Logique supranationale car la Commission est composée de membres qui sont des
personnalités indépendantes par rapport aux États dont ils émanent (TUE, art. 17 §4)
Composé d’un ressortissant de chaque État. Ce mandat est de 5 ans et les membres
sont choisis pour leur compétence générale et leur engagement européen.
Sa compétence est le monopole de l’initiative législative, seule elle peut élaborer des
propositions législatives (TUE, art. 17 §2)
Seule à avoir l’initiative législative
Ses compétences sont décrites à l’art. 14 TUE §1 : avec le Conseil, la fonction législative et
budgétaire. Sinon, le Parlement européen a moins d’attributions que les Parlements
nationaux des différents États membres.
Parlement européen n’a pas un droit à l’initiative (-> Commission européenne)
a. Le droit primaire
Est composé de :
- Traités consolidés (traités de base + traités de révision) : TUE & TFUE
- La Charte des droits fondamentaux
- Des traités d’adhésion
Face au droit primaire nous sommes face à des normes conventionnelles du droit
international (= contrats faits avec le consentement des États et qui peuvent être modifiés à
l’unanimité)
TUE, art. 1
o Confirme que les deux traités ont la même valeur juridique
TUE, art. 6 §1 : la Charte des droits fondamentaux a le même valeur juridique que les traités
b. Le droit dérivé
Droit qui trouve sa base dans le droit primaire (soit les traités, Charte des droits
fondamentaux ou traités d’adhésion)
Point d’ancrage dans le droit primaire nécessaire
Actes qui requièrent le consentement des partis à l’adoption d’un acte juridique
bilatéral/multilatéral
TFUE, art. 216 : les accords conclus lient les institutions de l’Union et les États membres
!! TFUE, art. 288 catalogue des sources du droit dérivé de l’Union européenne + énumère
les différentes règles de droit que les institutions de l’UE peuvent adopter dans les
conditions fixées par les traités européens.
Le règlement (Annexe 12) est l’instrument le plus efficace et le plus complet dans
l’institution de l’Union
Directives (Annexe 14): cherche un droit commun pour les membres tout en gardant les
spécificités nationales. Les États ont un délai de transposition
La directive (ANNEXE 16)peut s’adresser à des catégories de destinataires précis
TFUE, art. 16 n’est pas exclusif, le traité consacre aussi des actes atypiques (livres blancs)
Dans TUE, art. 6 §3 : les PGD pallient certaines lacunes de l’ordre juridique européen
Seul les règlements, directives et décisions sont repris dans les actes de droit dérivé
unilatéraux
o Ne sont pas ordonnées hiérarchiquement entre elles
La dénomination d’un acte ne détermine pas sa place dans la
hiérarchie des normes
o D’un point de vue hiérarchique, la distinction entre actes législatifs et non
législatifs sont l’essentiel des cas susceptibles de se présenter
Le traité de Lisbonne ne consacre pas de hiérarchie entre ces actes
o Hiérarchie matérielle : entre les actes généraux (hiérarchiquement
supérieurs) et actes individuels
Ont une certaine procédure d’élaboration et implique trois acteurs : la Commission qui
initie le processus, le Parlement européen et le Conseil (TFUE, art. 289 §3)
Procédure législative ordinaire = Parlement européen et Conseil sont sur un pied d’égalité
dans le processus d’élaboration d’une directive, règlement ou décision (ANNEXES 12).
Procédure législative spéciale = Parlement européen et Conseil ne sont pas sur un pied
d’égalité
Directement pris sur base d’une disposition du traité mais pas au terme d’une procédure
législative (ANNEXE 16)
≈ pouvoir réglementaire autonome du roi
a. Le recours en annulation
L’art. 263 permet aux personnes physiques (actuellement, ne peuvent pas introduire un
recours en annulation contre un acte législatif) de se prévaloir sur fondement de l’art. 277
TFUE, dans le cadre d’un litige, de l’illégalité d’un acte s’il contrarie une disposition de droit
primaire
Le juge peut écarter l’application de l’acte de droit dérivé qui apparait comme
contraire à la norme de droit primaire n’annule pas l’acte en question (≈ C° 159)
b. Le recours en carence
TFUE, art. 265 : met en cause l’abstention/la carence d’une institution européenne (alors
qu’elle aurait dû agir suite à une imposition du droit primaire)
Recevable si l’institution a été invitée à agir et si dans un délai de deux mois cette
institution reste en défaut d’agir=> alors seulement ce recours peut être introduit
Si la carence est constatée par la Cour de justice de l’UE, elle va rendre un arrêt en carence
et va obliger l’institution défaillante à adopter les mesures qu’elle aurait dû avoir adopté
(mais ne le fait jamais elle-même)
TFUE, art. 258 : pour l’initier, la Commission doit préalablement prendre contact avec l’État
pour lui donner une dernière chance
Art. 260 : si la Cour constate que l’État aurait dû intervenir ou qu’il a adopté une
jurisprudence qui est en contradiction avec le droit européen, la Cour de justice va constater
le manquement
Sanction
L’État va devoir prendre les mesures dans l’arrêt de la Cour. Si elles ne sont pas
prises, la Commission peut imposer le montant de la somme forfaitaire ou de
l’astreinte à payer par l’État membre
La CJ de l’UE ne va pas annuler les actes juridiques contraires au droit européen
TFUE, art. 267 : une juridiction internationale peut adresser une QP à la CJ de l’UE :
- Elle peut porter sur l’interprétation des traités (= droit primaire)
- Sur la validité et l’interprétation des actes pris par les institutions, organes ou
organismes de l’Union (= droit dérivé)
Le juge national peut (dans certains cas doit) poser une question à la CJ de l’UE d’une
demande préjudicielle en interprétation ou en appréciation de la validité de la règle en
question dans le cadre d’un litige
Récapitulatif :
Les rapports entre ordres juridiques
3 façons de concevoir les rapports qui se tissent entre ordres juridiques distincts :
- Monisme juridique
S’appuie sur l’existence d’un seul ordre juridique unique qui contient un certain nombre
d’espèces à l’intérieur d’un même genre
Les ordres juridiques internes et l’ordre juridique international ne sont que des sous-
ensembles de l’ordre juridiques global et hiérarchisé
Les normes de droit international et de droit interne s’adressent aux mêmes destinataires
- Dualisme juridique
L’ordre juridique international et l’ordre juridique interne sont séparés par une « cloison »
sont distincts pas de communication possible entre les deux
Les destinataires sont différents. Les règles de l’ordre juridique interne vont s’adresser aux
particuliers. Les règles de l’ordre juridique international s’adressent aux États.
- Pluralisme juridique
L’immédiateté d’application
Règle juridique internationale qui pourrait être appliquée (= produire des effets) au sein
d’un ordre juridique interne déterminé indépendamment de la moindre formalité/réception
Quand une norme est adoptée au sein de l’ordre juridique international, y a-t’il des
conditions pour que cette norme soit appliquée après la ratification de l’ordre interne ? deux
possibilités :
- S’il y a des conditions ne sera pas immédiatement applicable
- Si le traité peut produire des effets sans faire l’objet d’une mesure d’introduction ou
réception est immédiatement applicable
Le DIC ne se prononce pas sur les formalités d’introduction qu’un traité adopté dans l’ordre
juridique international doit avoir ou pas pour produire des effets dans l’ordre juridique
interne
Point de vue DIC = relève de la souveraineté des États partis à un traité
- Droit primaire
Le droit européen s’oppose à la conception strictement dualiste des rapports entre ordres
juridiques européens et nationaux ( ne s’exprime pas pour le reste)
- Droit dérivé
L’UE dit que ces actes de droit dérivé sont immédiatement applicables ils font partis des
ordres juridiques nationaux et des droits objectifs de ces OJN
distinguer les États ayant une conception dualiste stricte et les États ayant une forme de
monisme juridique (= dualisme juridique atténué)
Le traité doit faire l’objet d’une loi d’assentiment (C° art. 167) lui donne la possibilité de
produire des effets dans l’ordre juridique belge.
Quand même une loi d’assentiment obligatoire
Il est question de monisme juridique puisqu’une fois ce traité assenti, il va produire des
effets en tant que traité dans l’ordre juridique interne (≠conception dualiste stricte).
Conclusion de cette 1ère question : à quelles conditions une norme internationale fait partie
du droit objectif national
Est-ce que cette norme de droit objectif confère ou non un droit subjectif
Une disposition est directement applicable si elle confère un droit subjectif à ses
destinataires. Le particulier va directement pouvoir invoquer la norme internationale devant
le juge sans attendre l’adoption d’une norme interne pour :
- Obtenir la reconnaissance du droit subjectif qu’elle consacre
- Écarter la norme interne qui apparait contraire à la norme internationale
CEDH, art. 8 §2 prévoit que l’autorité publique ne peut pas porte atteinte à ce droit sauf si
elle respecte un certain nombre de conditions
L’État doit s’abstenir pas de marge d’appréciation droit subjectif reconnu au
titulaire du droit au respect de la vie privée et familiale effet direct
A qui se pose-t-elle ?
Juge national pose la question de l’effet direct quand un particulier vient le voir
La question ne se pose en principe pas de l’effet direct des dispositions des traités car
selon le DIC, la seule chose qui compte c’est que l’État satisfasse les engagements qu’il a
souscrit
Via les QP, la CJ de l’UE peut s’exprimer par rapport à une question que l’ordre juridique
interne exprimerait le juge européen dispose d’un levier très fort
- Droit primaire
CJ s’est exprimée sur le caractère de l’effet directe dans l’arrêt Van Gend & Loos, 5 février
1963 (ANNEXE 18)
- Droit dérivé
Le juge national ne peut pas invoquer des dispositions de son droit interne comme justifiant
la non-exécution d’un traité (Convention de Vienne, art. 27). S’il dit qu’une norme n’est pas
directement applicable, il ne respecte pas son engagement au droit international.
La primauté
Quand une norme de droit international dit blanc et qu’une norme de droit national dit noir,
qui l’emporte ?
Section 2 : les différents points de vue
Chaque État décide souverainement comment faire droit à cette primauté de DIC
Conception du DIC = conception dualiste
Dans l’arrêt Costa c. Enel (1964). En plus de dire qu’il prime le droit national, il établit les
conséquences de cette primauté :
« … Le droit né d’un traité issu d’une source autonome ne pouvant, en raison de sa nature
spécifique originale se voir judiciairement opposer un texte interne quel qu’il soit sans
perdre son caractère communautaire et sans que soit mise en cause la base juridique de la
Communauté (UE) elle-même … »
Obligation pour un juge national d’écarter toute règle de droit interne qui serait
contraire au droit européen
En vertu de cette jurisprudence, le juge national a l’obligation d’évincer toute règle de droit
national contraire au droit européen. Contrairement à la primauté internationale classique,
la primauté européenne est fondée sur une vision moniste des rapports entre le droit
européen et les droits nationaux. Ensemble, ils forment un ordre juridique hiérarchisé, au
sommet duquel trône le droit européen.
Depuis l’arrêt Poplawski, cette jurisprudence constante a été remise en question et
risquera de poser problème
Un traité ne peut être appliqué qu’après avoir été transformé par une loi en une norme de
droit interne la question de la hiérarchie entre normes internationales et nationales ne se
pose pas : le traité devient lui-même une loi (= même niveau)
Le traité devenant une loi comme les autres, il peut être modifié ou abrogé par toute loi
postérieure : la loi postérieure l’emporte sur la loi antérieure
Pas besoin de situer le traité dans la pyramide des normes hiérarchiques
- Les États pratiquant une certaine forme de monisme juridique/dualisme atténué (ex :
Belgique)
Admettent qu’un traité s’applique en droit interne en tant que tel. La loi d’assentiment
conditionne l’applicabilité du traité en droit interne ne lui fait pas perdre sa qualité de norme
internationale.
La question du rang occupé par ce traité dans la hiérarchie des normes internes
Variable : peu importe la voie (constitutionnelle ou jurisprudentielle), son contenu varie d’un
État à l’autre. Rares sont les États qui acceptent sans aucune condition la primauté du droit
international sur leur Constitution. Plusieurs pays ont une limite à cette primauté (
réserves de constitutionnalité) ≠ réserves qui peuvent être émises par les États dans le
processus d’élaboration d’un traité
Réserves de constitutionnalité : élément essentiel du droit constitutionnel qui fait
obstacle au principe de la primauté du traité. Suite à des éléments fondateurs d’un
ordre national, le droit constitutionnel prime.
En Belgique
La question du conflit entre un traité directement applicable et une loi a été résolue en 1971
à la faveur du premier par l’arrêt.
Le Ski Cet arrêt apporte la réponse à cette question de primauté.
traité – loi
D’autres, d’inspiration dualiste, se fondent sur C° art. 195 pour défendre la primauté de la
Constitution de celle-ci sur les traités une loi portant assentiment à un traité (incompatible
avec la C°) est adoptée à la majorité simple alors que la Constitution ne peut être modifiée
que conformément à l’article 195 C°, fixant à deux tiers le quorum de présence et de vote
On ne peut pas admettre qu’un traité puisse modifier la Constitution sous peine de
voir la procédure fixée par l’art. 195 tenue en échec par une simple loi d’assentiment
Disposition du droit européen tel quel interprété par CJUE contre la Constitution
Contrairement à la Cour de cassation, il fonde cette solution sur C° art. 34 qui déroge à C°
art. 33.
Elle autorise un traité ou une loi à transférer à une organisation internationale
l’exercice de compétences que la Constitution ou des lois prises en vertu de celle-ci
confient aux organes de l’État, des Communautés ou des Régions.
o Art. 34 valide les transferts de compétences opérés au profit des
Communautés européennes, tout en étant ouvert à d’autres développements
de l’ordre juridique international.
o Section de législation du CE
Est la seule parmi les organes de contrôle belges à ne pas traduire servilement la
primauté revendiquée par le droit international.
Dans une perspective dualiste, la CC reconnait (dans les limites de ce que lui permet la loi
spéciale) la primauté de la Constitution sur les traités et une primauté « conditionnelle » du
droit dérivé de l’Union européenne sur la Constitution
Traité/Constitution
LSCC, art. 3 §2 : habilite la Cour à contrôler (dans le cadre d’un recours en annulation) la
conformité d’une L-D-O portant assentiment à un traité aux dispositions constitutionnelles
dont elle assure le respect. La Cour va nécessairement contrôler la compatibilité du contenu
du traité lui-même avec la Constitution. En cas de conflit, elle fera prévaloir la seconde sur le
premier.
Délai raccourci pour éviter qu’une loi d’assentiment ne se fasse annuler alors que la Belgique
aurait déjà ratifié le traité sur lequel elle porte.
Jurisprudentiel + LSCC art. 26 §1 bis : vu qu’il n’y a pas de délai imposé pour saisir la CC d’une
question préjudicielle, la Cour pourrait se prononcer sur la constitutionnalité d’une L-D-O
portant assentiment à un traité liant déjà l’État
Inconvénient n’a pas empêché la CC de se déclarer compétente pour examiner sur
QP la constitutionnalité d’une loi portant assentiment à un traité international
En 2003, le législateur spécial est intervenu pour remédier aux plus graves difficultés que
pourrait occasionner la mise en œuvre de cette jurisprudence.
La loi spéciale du 9 mars 2003 modifiant la loi spéciale du 6 janvier 1989 exclut que la
Cour puisse (par QP) se prononcer sur la constitutionnalité des actes législatifs
portant assentiment à un traité constituant de l’UE, à la Convention européenne des
droits de l’Homme ou à l’un de ses protocoles additionnels (art. 26 §1 bis de cette LS)
Primauté du droit européen dérivé (sous réserve) : la CC s’est progressivement orientée vers
la reconnaissance de la primauté du droit dérivé de l’UE sur la Constitution
Elle ajoute cependant une réserve mystérieuse, faute d’explication supplémentaire ( ANNEXE
25)
Belgique : juger n’est pas monolithique (-> pas confié à une seule institution, plusieurs
acteurs juridique interviennent). Par contre, le pouvoir judiciaire est monolithique.
Les trois fonctions de la puissance publique
Les trois pouvoirs que la Constitution belge distingue (niveau de l’État fédéral) :
La fonction de juger n’a pas été démembrée (il n’y a pas un corps d’institutions de la fonction
de juger au niveau des communautés et au niveau des régions).
Les Cours et tribunaux sont des organes de l’autorité fédérale qui appliquent les décrets
communautaires et régionaux dans les litiges qu’ils tranchent.
Depuis la sixième réforme de l’État, quelques compétences ont été données aux
communautés et régions (en matière pénale et d’élaboration de directives de politique
criminelle…).
Les institutions judiciaires portent quand même des traces de fédéralisme et de divisions
linguistiques dans leur fonctionnement (bien qu’elles restent pratiquement inchangées
depuis la création de l’État belge), ex : autre langue utilisée à Ostende qu’à Bruxelles. Il y a
aussi des différences au niveau de l’organisation du parquet ou des juridictions à Bruxelles +
composition de la Cour de cassation avec la parité des juges.
L’absence de correspondance parfaite entre « pouvoirs » et « fonctions »
Le système institutionnel belge repose sur le principe de la séparation des pouvoirs (-> PGD à
valeur constitutionnelle). Rien dans la Constitution belge n’affirme directement ce principe
(il se retrouve dans plusieurs textes législatifs constitutionnels qui donnent ce PGD à valeur
constitutionnelle).
Il y a aussi une certaine souplesse dans ce principe (ex : loi de naturalisation, C° art. 9-> le
pouvoir législatif qui normalement est uniquement dédié à la création de norme, va exercer
une fonction administrative). La fonction exécutive prend part à la fonction normative en
adoptant des arrêtés royaux à portée réglementaire (= généraux et abstraits)
Le Roi est le chef du Pouvoir exécutif (C° art. 37) + troisième branche du Pouvoir
législatif (C° art. 36)
Les Cours et tribunaux n’ont pas le pouvoir de fonctionner indépendamment-> ont besoin
d’intervention d’organes extérieurs à eux-mêmes fonctionner de manière générale ou dans
un cas particulier.
Ex : le pouvoir judiciaire ne sélectionne par les juges (ils sont nommés par le Roi sur
présentation du Conseil supérieur de la justice qui ne fait pas partie du pouvoir judiciaire).
Exécution des arrêts et tribunaux (C° art. 40)
Parfois, une assemblée va devoir intervenir pour poser un acte d’autorisation permettant
que la justice pénale s’exerce à l’encontre de plusieurs personnes.
- Si c’est une juridiction judiciaire-> voir si réglé par un article situé entre 144 et 149 C°
- Dans le cas contraire-> article 160 C°
1. Contentieux électoral (C° art. 48) : c’est à la Chambre des Représentants de vérifier si
les membres satisfont les conditions d’éligibilités.
Art. 48 va à l’encontre du principe « on ne peut pas être juge dans sa propre cause » (
impératif car il faut juger de manière impartiale).
3. Autres institutions qui n’appartiennent pas au pouvoir judiciaire, qui ne sont pas des
Cours et tribunaux (sens de art. 40 C°) qui peuvent juger :
a. Juridictions administratives (C° art. 161) : la loi fédérale peut établir une
juridiction administrative qui ne sera pas une juridiction judiciaire
Conseil du contentieux des étrangers : compétente sur l’accès du
territoire, séjour ou qualité de reconnaissance de réfugié politique
c. Cour constitutionnelle (C°, art. 142) : juridiction qui tranche des litiges par
application de règles de droit en vigueur, est hors pouvoir judiciaire car
rattachée à aucun pouvoir judiciaire. Elle vérifie la compatibilité des lois,
décrets, ordonnances avec les règles (visés à C° art. 134).
d. Arbitrage (C. jud., art. 1676) : la puissance publique repose sur des individus
privés-> privatisation de l’œuvre de jugement. Est utilisé lorsqu’un litige qui
normalement relevait de la compétence des Cours/tribunaux est confié à un
ou plusieurs juges privés (souvent des avocats)désignés par les parties eux-
mêmes. Celui-ci n’a lieu que quand les parties se sont mises d’accord avant.
Il n’intervient que lorsqu’il est permis de transiger (pas dans toutes les
matières comme l’ordre public). L’arbitre statuera en application des règles
de droit, sauf si les parties lui autorisent à appliquer autre chose tel que
l’équité.
e. Les juridictions internationales peuvent aussi être des juges qui ne font pas
partie du Pouvoir judiciaire de l’ordre juridique interne
- Contentieux objectif : procès qui fait acte pour déterminer si un acte accompli est
bien conforme au droit objectif (déterminer cette conformité).
Contentieux objectif est sur le droit lui-même et se situe dans la CC ou la Cour de
cass.
Avant 2014, il n’y avait que le juge du pouvoir judiciaire qui était compétent pour cela
Après 2014, par souci de procédure, l’alinéa 2 a été rajouté. Le justiciable ne doit plus saisir
deux fois (dans le cadre de deux litiges différents), d’abord le juge administratif (contentieux
de la légalité) puis le juge judiciaire (contentieux de l’indemnisation).
Pour l’instant, la brèche n’a que été utilisée par le législateur pour insérer l’art. 11bis
LCCE.
Jusqu’en 2014, le CE ne pouvait octroyer une somme d’argent en guise de réparation-> le
contentieux de la responsabilité civile portait sur la réparation des droits subjectifs civils et
seul les Cours/tribunaux pouvaient le reconnaitre, pas le CE.
L’art. 145 C° confère aux Cours/tribunaux la compétence de trancher les litiges ayant comme
objet un droit subjectif politique (compétence de principe, il peut y avoir des exceptions)
Ex : contentieux des élections locales échappent au Pouvoir judiciaire (en première instance
du côté flamand, ce n’est pas une juridiction judiciaire et en appel ce sera le CE qui n’est pas
une juridiction judiciaire non plus).
Pour les élections législatives, c’est la Constitution elle-même qui donne le monopole à la
Chambre des Représentants pour le contentieux de la validité des élections à la Chambre des
Représentants (C° art. 48).
Le Pouvoir judiciaire peut se voir confier d’autres contentieux de droits subjectifs (objectifs) :
- Contentieux pénal : conformité d’un acte commis par un délinquant au droit objectif
Pouvoir judiciaire (C° art. 12-> inexplicite)
- Exception d’illégalité (C° art. 159) : application d’un arrêté ou règlement qui ne serait
pas conforme à une loi dans le cadre d’un litige. S’il n’est pas conforme, il ne faut pas
l’appliquer (les Cours et tribunaux sont compétents pour le faire)
Ex : étranger est autorisé à séjourner sur le territoire belge. Quand il se rend à la commune
de Schaerbeek pour s’inscrire au registre de la population, on le lui refuse
Il s’agit d’un acte administratif totalement illégal (de la commune de Schaerbeek)
o Qui est compétent dans cette histoire ?
Bien qu’il s’agisse d’un acte administratif, l’enjeu est un droit subjectif
Le CE n’est pas compétent pour les droits subjectifs
Deux critères pour déterminer quand l’enjeu est dû à la protection d’un droit subjectif :
1. Examiner le petitum (ce qui est demandé) : la Cour de cass. Estime qu’un droit
subjectif est en jeu seulement quand une personne (administré) est en droit d’exiger
d’une autre personne (l’administration) un comportement déterminé sans qu’une
personne (l’administration) n’ait de marge d’appréciation (que le droit objectif
détermine).
Si ces deux conditions sont réunies, alors l’enjeu véritable est la protection dû à un
droit subjectif-> les Cours/tribunaux sont compétents
- La doctrine : la C° ne les définit pas, donc c’est au législateur de le faire (il donne du
contenu à ces notions)
o Critère organique : toutes les fois où le législateur avait confié le contentieux
portant sur tel droit subjectif à une juridiction qui n’est pas judiciaire-> il avait
considéré que c’était un contentieux portant sur un droit subjectif politique
o Définition d’un droit subjectif politique : droit subjectif dont le contentieux a
été confié par le législateur à une juridiction qui n’est pas judiciaire
Théorie pas satisfaisante car aboutit à donner au législateur le soin de déterminer lui-
même quel est le contenu des obligations que lui impose la constitution.
Le critère utilisé aujourd’hui est le critère matériel : législateur doit respecter des
classifications mais le constituant ne donne aucun indice. Parfois la CC a donné quelques
précisions en répondant à des questions préjudicielles ([ANNEXE 77]).
Certains auteurs disent qu’il est possible de définir de manière abstraite la catégorie des
droits politiques. Ex de droits subjectifs politiques : ius sufragii (le droit de vote et
d’éligibilité), ius tributi (droit de payer des impôts), ius honorum et ius militae (droit d’être
nommé aux emplois civils et militaires)
Ensemble des droits qui permettent de participer à l’exercice de la souveraineté
Les droits de l’état providence sont aussi considérés politiques (lié au partage des recherches
redistribuées. Ex : droit aux allocations de chômage, droit à une pension de vieillesse…
Les droits civils tombent dans le régime de C° art. 144. Ils découlent du Code civil, des
relations familiales, des contrats…
Tout ce que le législateur a fait avec cet article c’était de le mettre en œuvre dans l’art. 33 et
34 LCCE
Lorsque le CE se déclare compétent pour régler un litige et une cour ou un tribunal
aussi, c’est à la Cour de cassation de décider qui est compétent
Le CE est-il compétent pour statuer sur la privation de dotation publique d’un parti
politique ?
Selon le Vlaams Belang, pour un parti politique, le fait de recevoir des subdivisions de
l’autorité publique est un droit subjectif civil (C° art. 144)
o La CC affirme que ce n’est pas un droit subjectif civil ([ANNEXE 78]).
Objet : comporter l’ensemble des règles qui régissent les règles de la fonction de juger
exercé par les Cours/tribunaux de l’ordre judiciaire statuant en matière civile
Il faut encore rajouter celles qui concernent le règlement collectif des dettes, la
médiation et l’arbitrage
C. jud., art. 2 montre qu’il a pour vocation à s'appliquer aux procédures autres que civiles
menées devant les cours et tribunaux de l'ordre judiciaire (procédures pénales, procédures
disciplinaires), mais aussi aux procédures menées devant des juridictions « non judiciaires »
(juridictions administratives...). Le CE n’est en principe pas applicable à la procédure menée
devant lui (cet article l’envisage).
- Les lois particulières comportent des règles de droit judiciaire (ex : action en
cessation de discrimination-> débouche rapidement sur l’ordre de cessation d’une
telle pratique discriminatoire)
- Les PGD : règles non-écrites qui laissent une trace dans le système juridique (ex :
principe que nul peut être juge et partie dans le même procès, principe de
l’indépendance et de l’impartialité du juge)
- Décrets et ordonnances ?-> à priori, les Communautés et Régions sont
incompétentes pour édicter des règles de droit judiciaire privé
L’art. 6 de la CEDH ne s’applique pas à tous les litiges dans les juridictions belges. Il ne
s’applique qu’à certains procès : contestation sur ses droits et obligations de
caractère civil ou au bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre
elle.
o Le sens national de « civil » et « pénal » n’est pas la même au niveau
européen et national
- Instruments de protection des droits de l’Homme : traités où les pays ont signé des
règles qu’ils doivent respecter
Il existe deux techniques qui vont permettre à la CC (litiges de droit interne) d’appliquer les
garanties de l’art. 6 alors qu’il ne s’applique pas :
1. Les PGD : l’art. 6 est la copie d’un PGD applicable à toute la fonction de juger. Ils
s’appliquent à tous les juges en Belgique,
Via les PGD on exporte la garantie de l’art. 6
o Changement de sources formelles
C° art. 13 : principe du juge naturel : quand le système judiciaire a décrété que tel
litige devait être tranché par un type de juge, rien n’y fera obstacle.
o Pour que cette loi soit effective, le juge naturel doit statuer selon les règles du
procès équitable (-> art. 6 CEDH)
Le juge
L’indépendance et l’impartialité du juge est très important (voir l’arrêt spaghetti [ANNEXE
82]).
1. Le Pouvoir exécutif (Roi) ne pourra jamais créer une juridiction lui-même et exercer
les pouvoirs confiés à ces mêmes juridictions par la Constitution.
C° art. 105 prévoit que la loi peut déléguer au Pouvoir exécutif le non-essentiel
La garantie de la légalité réside aussi dans la CEDH art. 6 (« chacun a le droit que sa cause
soit portée devant un tribunal indépendant établi par la loi ») (voir [ANNEXE 83])
2. Le deuxième alinéa vise les pratiques de l’ancien régime (l’idée de pouvoir créer une
juridiction juste pour un litige pour après la faire disparaitre) -> la Constitution
l’interdit.
Les juridictions sont créer de manière indéterminée et ayant une compétence large
o Ce serait contraire au principe de légalité
o Cette garantie doit être lue avec C° art. 13 (+ C° art. 10 et 11)
La Constitution a créé : toutes les juridictions (Cour de cassation C° art. 147 et ainsi de suite)
Certains disent que seules les juridictions créées par la Constitution peuvent exister
Une qui ne serait pas créé par la Constitution ne peut pas être dénommée juridiction
du pouvoir judiciaire et ne pourrait pas statuer dans les contestations portant sur les
droits et obligations portant sur la matière civile
o Il ne pourront pas confier à cette juridiction pas crée par la Constitution les
pouvoirs judiciaires en application de la C°
La Constitution établit une « numerus clausus », elle crée tous les types de juridictions qui
pourraient exister et un type supplémentaire ne pourrait pas exister par une simple loi (il
faudrait une révision consitutionnelle)
Point de vue que le CE a adopté
Le Brussels international business court n’est pas affirmée par la Constitution. Peut-elle être
crée. Par une simple loi ?
Le CE constate que ce n’est qu’une variété de tribunaux de commerce (déjà créés par
la C°) mais la BIBC n’a jamais vu le jour
o CE précise qu’on ne pourra pas créer de nouvelle juridiction
Avec cette loi, on peut faire varier le nombre de juridictions qui ont été créés par la C°. Pour
certaines juridictions, la C° ne fixe pas un certain nombre (ex : tribunaux de police…).
Le point de vue du législateur : on peut aussi créer de nouveaux tribunaux à condition qu’ils
respectent le « cadre » des juridictions judiciaires créés par la C° (la C° ne fait à aucun
moment référence au tribunal de la famille mais comme il est une section du tribunal de
première instance, le numerus clausus est respecté.
Matérielles : désigne les types de litiges pouvant être soumis aux diverses catégories de
juridictions judiciaires
Les règles de compétence d’attribution sont définies par le Code judiciaire art. 9
Il existe 4 critères :
1. D’objet : beaucoup de dispositions dans le Code judiciaire va déterminer la
compétence des juges/types de juridictions (ex : C. jud., art. 569 décrit les
compétences du tribunal de première instance)
2. Valeur : l’enjeu du litige peut déterminer la compétence (ex : C. jud., art. 590)
Statuer en référer : procédure rapide portée devant le tribunal de 1 ère instance pour
obtenir au provisoire, en cas d’urgence, le prononcé de mesures nécessaire à la
préservation de droit. Elle pourra être contredite-> cette décision n’a pas l’autorité
pleine et entière
Magistrats assis : tranchent les litiges par application de règles de droit au moyen de
décision
o Magistrats non professionnels : associés occasionnellement à l’exercice de la
justice
o Jury d’assise (matière pénale) : citoyens tirés au sort pour exercer l’activité de
juger au sein des cours d’assises
Les juges sociaux sont nommés par le Roi (C. jud., art. 198)
Les candidats à la nomination pour les postes de juges sociaux
et conseillers sociaux sont présentés par les organisations
représentatives des travailleurs et des employeurs (C. jud., art.
203).
Ils sont nommés pour un terme de trois ans
Magistrats debout : du Ministère public (en matière pénale, c’est la partie poursuivante)
Le Roi nomme les magistrats (C° art. 151, §4) -> « politisation » des nominations.
2 types :
- Commission de nominations : 4 magistrats/4 non magistrats de chaque groupe
linguistique
- Commission de désignation : idem
Son rôle est expliqué dans C° art. 151, § 3
Exemple :
Une place est vacante dans la magistrature :
- Toute une série de personnes qui répondent aux conditions se présentent pour le
poste
- Les candidatures sont scrutés par les commissions de nomination/désignation
- Les commissions vont faire une liste d’un candidat pour le Roi en indiquant le plus
apte pour le poste
- Les Roi peut dire oui ou non, mais il doit motiver sa décision
S’il refuse :
- Dossier revient au Conseil supérieur de Justice
- Elle refait sa liste et propose quelqu’un d’autre (ou RE propose la même personne)
L’indépendance est aussi un état d’esprit qui dénote l’imperméabilité du juge envers toute
pression extérieure en tant qu’attribut de son intégrité morale qu’un ensemble de
dispositions institutionnelles et fonctionnelles.
Il ne peut pas se voir retirer sa place par celui qui la lui a donné
Pour mettre un terme à sa carrière de juge, il faut un jugement issu d’une juridiction
judiciaire.
Pour éviter que la menace de le déplacer exerce une pression sur lui
L’impartialité est garantie par la CEDH. C’est l’absence de parti pris, la juste distance entre ce
qu’il y a d’un côté et ce qu’il doit juger de l’autre.
- La démarche subjective : rechercher les convictions personnelles d’un juge dans une
affaire déterminée
En Belgique, il n’y a pas de disposition qui assure l’impartialité des juges : c’est un PGD qui se
déduit de trois articles
- C. jud., art. 292
- C. jud., art. 648
- C. jud., art. 828
Contrairement en France (arrêt Morel), la Belgique refuse qu’un juge soit acteur deux fois
dans un procès : C. jud., art. 292.
Le juge du tribunal de police peut statuer sur l’action publique dirigée contre le
contrevenant et sur l’action récursoire de l’assureur contre ce dernier ( [ANNEXE 87])
2. Le juge qui statue avant que les parties ont pu débattre ([ANNEXE 88])
Juge qui s’était prononcé sur le fait que toutes personnes ayant demandé des d’aide sociale
de la part du CPAS n’y avaient pas droit-> s’est prononcé sans entendre d’argumentation
3. Demande de récusation formée contre la totalité des conseillers à la Cour de
cassation dans une affaire ([Annexe 88ter])
- N’ont pas le même statut d’indépendance que les magistrats assis (indépendance
relative) : C° art. 151, §1.
- Ministère public est associé à l’œuvre de juger mais aussi à l’activité
gouvernementale devant les juridictions
C° art. 151, §1 :
- Ministre peut ordonner une poursuite (que des injonctions positives, pas négatives)
- Directives contraignantes de politique criminelle (injonctions collectives sur avis du
collège des procureurs généraux et elles sont contraignantes pour tous les membres
du ministère public (à nouveau, que positif).
Les magistrats debout sont révocables (C. jud., art. 143), nommés par le Roi (C° art. 153)
Le ministère public est surtout connu en matière pénale : il exerce l’action publique au nom
de la société (C. jud., art. 138) + rôle en matière civile dans l’exercice de justice civile (C. jud.,
art. 138bis). Le ministère public a trois compétences :
1. Action
Possibilité de saisir lui-même la juridiction civile d’une demande d’introduire lui-même une
action devant la juridiction ou d’introduire un recours contre une décision rendue par une
juridiction. Il fonctionne dans deux cas :
- Loi qui a prévu que le ministère public avait un droit d’action (C. jud., art. 138bis, §2)
- L’ordre public requière l’intervention du ministère public (C. jud., art. 138bis)
2. Avis
Le ministère public va émettre son opinion en fait et en droit sur une cause à telle juridiction
civile (que dans les matières prévues par C. jud., art. 764 et 765)
3. Réquisition
Bien que les juridictions doivent être indépendantes et impartiales, il n’y a pas d’absence
totale de responsabilités. Il y a deux types de contrôles :
- Contrôles externes :
o Contrôle des juridictions internationales : compatibilité avec le droit
international (droit international des droits de l'Homme consacrant le droit au
procès équitable) des décisions de justice rendues en Belgique.
o Contrôle exercé par le Conseil supérieur de la Justice (C° art. 151, §3)
Procès
L’action et la demande
- L’action : droit processuel d’obtenir du juge une décision sur le fondement d’une
prétention
- Demande : acte par lequel le demandeur saisit un juge pour qu’il se prononce sur le
bien-fondé de la demande
Il n’en reste que ce principe du droit d’action vient du Code judiciaire-> est une loi donc le
législateur peut y déroger avec une autre loi. Le législateur a introduit plusieurs exceptions :
Un litige : l’ASBL défense des enfants international Belgique dénonce le traitement inhumain
des enfants en séjour irrégulier/non-accompagnés (-> contraire à la CEDH)
Le juge judiciaire déclare que c’est une action d’intérêt collectif, ça ne défend pas les
droits propres patrimoniaux et il n’y a pas d’exception sur ce cas
o C. jud., art. 17/18 qui interdisent une action collective créent une
discrimination entre les associations qui n’ont pas ce droit d’action collectif et
celles qui par exception du législateur ont obtenu un droit d’action d’intérêt
collectif ?
En effet, le législateur doit revoir ça (l’a fait en 2018)
La ligue des droits de l’homme en avait marre d’attendre et a introduit un procès contre
l’État. Ce procès n’a jamais abouti car c’était juste un moyen de pression
A marché, le législateur a vite modifié l’art. 17 en 2018
o A permis l’action devant le président du tribunal de 1 ère instance FR de
Bruxelles statuant en référé à propos des mesures covid
- Qualité : titre juridique en vertu duquel une personne est investie du pouvoir de
soumettre un litige à une juridiction. Est parfois :
o Condition d’existence du droit d’action (actions réservées à certaines
personnes auxquelles la loi a attribué le pouvoir d’agir, ex : C. civ., art. 318,
§1)
o Condition d’exercice du droit d’action : quand le plaideur met en œuvre les
droits d’autrui, il doit prouver qu’il est juridiquement qualifié pour le faire
(ex : le curateur d’une faillite va exercer les actions de l’entreprise en faillite)
2 grands types :
- Demande d’introduction d’instance : ouvre le procès (C. jud., art. 12)
- Demande d’incidente : « greffent » sur un procès en cours (C. jud., art. 13)
Une fois saisi, le juge est obligé de statuer (déni de justice est interdit par C. jud., art. 5)
- S’il y a une insuffisance de la loi, elle peut être comblée par des PGD
o Cet article en reconnait l’existence
Principe du contradictoire
Dans l’arrêt Morel c France ([Annexe 98]) consacré par CEDH art. 6
Principe de l’égalité des armes : conditions qui ne la placent pas dans une situation de net
désavantage par rapport à son adversaire (aussi consacré par CEDH art. 6)
Proche du principe du contradictoire
o Pas facile à différencier
Le fait de pouvoir être vu et entendu par tout le monde fait que le juge sera encore plus
impartial (la presse peut relayer s’il commet une erreur)
La publicité est consacrée par CEDH art. 6 + C° art. 148
o Art. 148 consacre la publicité que pour les litiges portés devant les cours et
tribunaux (-> ne s’applique pas au CE sauf si la loi les concernant l’a prévu)
Art. 6 CEDH peut être usé pour d’autres juridictions (ex : matière d’urbanisme ou
d’autorisation d’excéder une activité économique peut échapper aux cours/tribunaux
de l’ordre judiciaires) -> contradiction, que faire ?
o Arrêt Leski : quand une norme interne est contraire à une norme externe, on
utilise la norme externe (ici, CEDH art. 6)
Art. 6 prévoit la publicité avec 6 exceptions
art. 148 prévoit la publicité avec 2 exceptions
L’œuvre de juger est entourée de garanties qui se rattachent aux procès équitables. 2 :
La décision de justice ne doit pas être secrète. Jusqu’en 2019, le jugement devait être lu
intégralement en public-> inconvénient
- Une lecture partielle suffit qui comprend le dispositif (car lire 2100 pages en public,
c’est sa mère de long)
Cet article s’applique aux litiges portés devant les cours/tribunaux (pour les autres,
seulement si la loi l’a prévu).
Le prononcé en audience publique est aussi prescrit par CEDH art. 6 (la décision doit être
publique) mais il y a certaines exceptions :
- Le cas où la publicité de la décision aurait des conséquences néfastes (enfant battu…)
3. Jugement
- Selon l’auteur :
- Selon le contenu :
Les jugements définitifs (C. jud., art. 19) : jugement par lequel le juge dit tout le droit qu’il a à
dire (il y a quand même des voies de recours possibles par après)
Jugements avant dire droit (C. jud., art. 19, al. 3) : ordonne une mesure préalable pour
instruire la cause ou aménager provisoirement (portant sur une urgence)
- Selon la procédure :
Procédure contradictoire : chacun des parties expose son point de vue
Procédure par défaut : une partie n’a pas comparu ni n’a pu s’expliquer (elle est donc jugée
par défaut) mais elle peut utiliser une voie de recours qui se nomme « l’opposition ».
Procédure sur requête unilatérale : qu’une seule partie (= demandeur en justice), le Code
judiciaire les édicte. Ex : quand c’est urgent (ex : magazine a des photos nues d’une star qui
vont être publiées) -> la partie adverse pourra se greffer au procès par une demande
d’incidence en intervention OU user un recours « la tierce opposition ».
Les décisions de justice ont une autorité particulière pour que ce sur quoi le juge s’est
prononcé ne soit pas remis en cause
Le juge est là pour le retour de la paix sociale
L’autorité de chose jugée ne s’attache qu’aux jugements définitifs (jugements par lesquels le
juge épuise sa juridiction : C. jud., art. 24). Elle s’oppose aux :
- Jugements avant dire droit : pas d’autorité de choses jugées pleines et entières
(possèdent quand même une valeur contraignante)
- Ordonnances en référé : pas d’autorité de choses jugées pleines et entières (possède
valeur contraignante)
L’autorité des choses jugées : impossibilité de remettre en cause quelque chose. Quoi donc ?
- Effet négatif : une fois que le juge a statué de manière définitive sur une demande, il
ne peut plus connaitre à nouveau de ce qu’il a tranché (= la même demande ne peut
plus être réitérée devant le même juge (C. jud., art. 25)). 4 voies de recours pour
ressaisir le même juge que ce sur quoi il a déjà statué :
o L’opposition : ouverte à la partie jugée en dernier ressort par défaut (C. jud.,
art. 1047 et 1067)
o Tierce opposition : quand le juge cause un dommage à un tiers comme les
décisions rendues sur requête unilatérale (C. jud., art. 1122)
o Requête civile (C. jud., art. 1132)
- Effet positif : ce qu’un juge exprime est censé dire la vérité et ne pourra pas être
remis en cause devant le même ou un autre juge (-> ne doit pas être remise en
cause)
Si le juge se rend compte que la demande formulée devant lui a déjà été devant un
autre juge et que la partie ne dit rien, il ne pourra pas utiliser l’exception de chose
jugée :
o Si c’est le même juge, il doit d’office utiliser l’exception de chose jugée
o Si c’est un autre juge, il ne la soulève pas d’office
La décision rendue par le juge n’a pas elle-même la valeur contraignante-> il faut
donc l’intervention du Pouvoir exécutif (C° art. 40), faite par l’apposition sur la
décision de la formule exécutoire par le greffier de la juridiction (change à chaque
Roi)
Toutes les décisions sont revêtues de cette valeur contraignante (C. jud., art. 28)
Les décisions rendues par le juge pénal sur l'action publique ont
également autorité de chose jugée erga omnes, sous réserve
cependant du respect du principe de l'égalité des armes garanti par
CEDH art. 6
- Extraordinaires (C. jud., art. 21, al. 2) : ne peuvent être utilisées que de manière plus
rare et que quand les voies de recours ordinaires ont été épuisées
o Pourvoir en cassation (C. jud., art. 608) : quel que soit l’enjeu, si rendu en
dernier ressort-> vérifier si les décisions respectent bien la loi
o Tierce-opposition (C. jud., art. 1122): obtenue pas parti à l’instance peut
remettre en cause la décision prise qui nuit à ses intérêts. Se fait dans un délai
de 30 ans (si on ne savait pas qu’elle avait lieu) et de 3 mois si on savait
qu’elle avait lieu)
o Prise à partie (C. jud., art. 1140) : recours devant la Cour de cass., dans des
conditions spécifiques énumérées à l’article précité
o Requête civile (C. jud., art. 1133) : portée devant le même juge ayant porté la
décision dans des cas graves (ex : personne a menti, n’a pas remis une pièce à
conviction qu’elle avait en sa possession), peut être exprimé 6 mois après q la
décision ait été rendue.
o Rétractation (LS du 6 janvier 1989 sur la CC) : quand la CC annule une
disposition (avec effet rétroactif), les jugements qui avaient été rendus sur sa
base peuvent se faire rétracter (en matière civile, pénale et contentieux
administratif)